Rayonnement spirituel

La foi catholique dans le monde et le patriciat nordiste

Issus d'une tradition catholique que fixa la Contre-Réforme, d’innombrables missionnaires, religieux, prêtres, religieuses, militaires ont dévoué leur vie à l’international.

Citons quelques exemples plus récents: Théodore Louis Wibaux 

participa à l’évangélisation de la Cochinchine et construisit le Grand séminaire de Saïgon.Il est enterré depuis 1878 à Saïgon.

Saigon-seminaire-Wibaux. 

Son neveu, Théodore WIBAUX, Zouave pontifical à 18 ans pour la défense des états Pontificaux et Jésuite, né  à Roubaix, le 13 février 1849, dans une famille de treize enfants. Son père était directeur d’une filature. Son éducation fut pieuse. Les enfants étaient réunis tous les soirs pour la prière, dans le vestibule devant la statue de Notre Dame, appelée par eux la Vierge de l’escalier. Il fit ses études dans un institut de Roubaix, puis comme interne à Marcq. Il devint membre de la Conférence de Saint-Vincent de Paul et s’occupa d’un patronage, le dimanche en fin d’après-midi.

Wibaux-Theodore-ouvrage th-odore-wibaux 

D' après un récit de Louis Dumoulin, paru en 1902 in Les Contemporains « En 1865, le gouvernement de Napoléon III  décida de retirer ses troupes des Etats pontificaux, cédant aux instances du royaume du Piémont qui voulait unifier l’Italie. Il ne resta plus qu’à Pie IX à faire appel aux Zouaves et aux troupes volontaires venant de France, de Belgique, de Hollande et d' autres pays. Le Pape ne voulait être démis de ses Etats comme un fait accompli.
Théodore se sentit appelé au combat ; mais son père, d’abord inquiet puis fier de la résolution de son fils, lui demanda d’attendre encore un an, afin de se préparer moralement et physiquement.  
Théodore écrivit à Louis Veuillot qui lui répondit dans une lettre enthousiaste :
" Saint Pierre n’a pas maintenant besoin de soldats. C’est nous qui avons besoin de lui en offrir, qui devons désirer que notre sang coule pour racheter l’abominable défection de la France (...). Le terrible écroulement qui se prépare à Rome pour le châtiment du monde sera-t-il honoré du dernier combat ? Aurons-nous un second Castelfidardo qui nous ménagerait une rançon future ? 
Je n’ose l’espérer. Nous avons affaire à des sages qui redoutent de jeter les fondements de leur édifice dans le sang des martyrs et qui aiment mieux construire avec la boue des apostasies. Ils se sentent assez forts pour atteindre leur but, et peut-être avons-nous assez péché pour que Dieu ne nous permette plus le glorieux rachat du sang.          
Je ne peux donc vous donner un avis décidé ; néanmoins, je penche pour que vous alliez vous offrir. C’est quelque chose d’avoir fait acte de bonne volonté. Une bénédiction rayonnera sur toute votre vie...Je me recommande à vos prières.
Louis Veuillot. "
Théodore Wibaux entra dans Rome le 8 décembre 1866, jour de l'Immaculée Conception. Une trentaine de volontaires français, belges, hollandais et allemands l’accompagnaient. A la caserne, il fit ses armes et fut vite apprécié de ses camarades par sa simplicité et sa candeur. Il fit sa première expédition, le 15 mai 1867, à Corneto, contre une quarantaine de garibaldiens qui voulaient franchir la frontière à coup de carabines. Ils furent mis en fuite, sains et saufs... Malheureusement à l’été, le choléra frappa la région d' Allbano. Théodore ne fut pas le dernier à soigner les malades et à réconforter les mourants. A 18 ans, lui qui n’avait jamais vu souffrir, il fit son devoir. La tactique des garibaldiens était de multiplier les attentats dans les campagnes, afin de masser les troupes pontificales aux frontières et de faire ainsi le vide à Rome, pour pouvoir d’emparer par la suite de la Ville Eternelle. Les batailles se succédaient dans la province de Viterbe. Resté à Rome, dans la garnison, Théodore est aux premières loges, lorsque le 22 octobre la révolte éclate. La caserne Serristori, minée par les Piémontais, explose, provoquant la mort d’une vingtaine de personnes. En même temps, Garibaldi  s’est emparé de Monte Rotondo défendu par 300 zouaves. Théodore avec une quinzaine d’hommes s’occupe de la défense d’un bastion, près de la porte Saint-Pancrace. Il ' a pas d’artillerie...Le 30 octobre 1867, les Français, si longtemps attendus, font leur entrée dans Rome. Sur le champ, Garibaldi riposte à Mentana. Le 2 novembre, une colonne de 5000 hommes, des zouaves, des carabiniers suisses, des légionnaires, sous le commandement du général de Polhès, se dirige vers Mentana. La bataille sera affreuse. Les garibaldiens sont mis en déroute. L’action du lieutenant-colonel de Charette fut décisive. De retour à Rome, le 6 novembre, les troupes pontificales furent accueillies en triomphe. Théodore Wibaux eut l' honneur d' une audience particulière de Pie IX, le 3 janvier 1868. Elle dura un quart d’heure, pendant laquelle il reçut la bénédiction pour sa famille et la décoration de chevalier de l’Immaculée-Conception. Il reçut aussi le titre de citoyen romain... Au bout de deux années d’engagement, une permission de quelques jours lui fut accordée pour se rendre à nouveau dans sa famille. Mais les événements à son retour allaient se précipiter. En juillet 1870, la guerre entre la France et la Prusse fit rappeler les dernières troupes françaises de Rome. En septembre, 70 000 Piémontais envahirent Rome. Les zouaves rentrèrent en France à bord de l’Orénoque, laissant le Pape prisonnier de ses murs du Vatican dans une nouvelle Italie... Le bataillon de Théodore se rendit à pied à Châteaudun où il arrivA  le 11 novembre. Il fut incorporé, en tant que sergent-major, dans le corps des Volontaires de l’Ouest. Il prit part aux combats de Brou contre les Prussiens, sous les ordres du général de Sonis ; puis à la bataille de Patay, où le général et les zouaves devaient s’immortaliser sous les plis de la bannière du Sacré-Coeur. Beaucoup de Français furent tués, ainsi qu’à la bataille de Loigny, le 2 décembre 1870.

" Il n’y a plus qu’à invoquer la religion à son secours et à se jeter à corps perdu dans les bras de la Providence : c' est ainsi que la Foi console et fortifie ;  c' est elle qui fait de la douleur un sujet d' invincible espérance. " écrit-il à ses parents.
Aux premiers jours de 1871, Charette fut nommé général de brigade et Théodore sous-lieutenant. Le 13 août, les trois bataillons dont se composaient les Volontaires de l’Ouest assistaient pour une dernière fois à la messe militaire de l’aumônier en chef. Après la messe, ils se transfomèrent en carrés, et le général de Charette annonça le licenciement officiel du régiment. Les zouaves n’existaient plus ! Quelques jours plus tard, ce fut la république... Théodore Wibaux, sur le conseil d' un cousin jésuite, fit une retraite dans le collège de la Compagnie à Saint-Acheul à Amiens : " Je ne voudrais pas sortir d' ici avec le désespoir dans l' âme, j’y voudrais rester ; mais je ne me sens pas digne. " Il faiblit toutefois à l’idée de quitter le monde; il veut entrer dans les troupes d' Afrique. La crise dura peu de temps. Ce que Théodore avait été aux zouaves, il le fut au noviciat des Jésuites.

Ensuite il fut envoyé à Boulogne, comme professeur au collège Notre-Dame. Avec 35 enfants de 11 ans, il développa une émulation incroyable. Le Père Wibaux menait ses élèves comme sur un champ de bataille et ils se prêtaient avec ardeur à ce jeu ! Il suivit ses élèves jusqu' à la classe de troisième. La joie fut bien grande lorsqu' un jour arriva de la part de Pie IX une magnifique gravure adressée à l’ancien zouave avec une bénédiction spéciale pour ses élèves et toute une phrase écrite de la main du Pontife. En 1880, les lois de la IIIème république dispersèrent les Jésuites qui durent s’exiler à Jersey...
Le Père Wibaux fut alors un ardent zélateur de la consécration des familles au Sacré Coeur, dans les pages du " Messager du Sacré-Coeur ". Lorsqu' il atteint ses 33 ans, il dit à son supérieur : " Je mourrai cette année ! ". A la fin du mois de mai se déclara une maladie d’entrailles, et le 10 juin1882 le sacrifice était consommé... décède à Saint Helier à Jersey le 10 juin 1882 ; Dans son testament, il avait déclaré : " Je fais le sacrifice de ma vie au Sacré Coeur, je l’offre pour la France, l’Eglise, la Compagnie, la canonisation de Pie IX (aujourd’hui bienheureux...), le régiment, Charette, le Pape régnant (Léon XIII) et pour tous les miens. " D' après un récit de Louis Dumoulin, paru en 1902 in Les Contemporains. Bibliographie : R.P. du Coëtlosquet, Théodore Wibaux, Zouave pontifical et Jésuite. R. Billard des Portes, Histoire des zouaves pontificaux. Le Père Wibaux est un exemple parmi d’autres de tant de vocations du XIXème siècle empreintes de sacrifice et d’amour de la Patrie. Je ne sais pas si son souvenir est encore conservé. S’il n’est pas déclaré officiellement saint, puisse néanmoins sa mémoire aider les âmes hésitantes devant les choix d' aujourd’hui !
Lien : http://www.loire1870.fr/volontaire2.htm

Illustration : le colonel de Charette sous la bannière du Sacré Coeur, à côté de Jeanne d' Arc (vitrail de l' église de La Guerche, Ille-et-Vilaine ) ;
Autres Zouaves pontificaux apparentés, outre Théodore Wibaux et son beau-frère, Carlos Eugène Cordonnier.

Victor Charvet 1847-1933, 

zouave pontifical, aveugle à 30 ans, épouse Gabrielle Locoge; il fut zouave pontifical à la suite d’une visite rendue par Charrette à ses parents (en décembre 1866, Athanase de Charette de la Contrie devient lieutenant-colonel des zouaves toujours sous le commandement d'Allet.). Il fut blessé, le 25 novembre, à Jura l’Evèque sur le plateau d’Alvain. CHARVET Victor 13-juin-97 Grenoble Isère Grenoble Isère Zouave 16-avr-17 le Godat  1917. Victor Charvet est un cousin issu de germains de Charles I Jérôme Prouvost.

Ubalde Arsène Joseph Dewavrin,

fils de  Philippe Auguste Joseph DEWAVRIN, né 1801 - Tourcoing,  décédé 1872, Filateur de coton,  marié à Roubaix  avec  Delphine Pélagie BULTEAU, né le 7 juin 1832 à Tourcoing ; Ubalde  décéda le 11 juillet 1864 en Italie et inhumé dans la cathédrale San Pietro à Frascati ; semble faire partie de la troisième liste ("table alphabétique des sous-officiers, caporaux et hommes de troupe français ayant appartenu aux corps des Tirailleurs franco-belge et des zouaves pontificaux). Il est cousin issu de germain de Charles I Prouvost-Scrépel.

Gaspard Desurmont,

fils de Gaspard Desurmont 1823-1895 et Eugénie Motte 1825-1889, marié le 15 octobre 1913 avec Gabrielle Duchange en 1893, lui aussi engagé sous la bannière de Charrette, tué au mans à 22 ans. Il y a aujourd’hui la 12° génération portant le prénom de Gaspar Desurmont…

André Bernard, comte romain et Bernard 

(1er, 18 mars 1913), né le 3 février 1844, Lille, décédé le 25 octobre 1913, Paris (69 ans), zouave pontifical,  marié le 27 octobre 1868, Lille, avec Mathilde Tilloy, née le 14 juin 1851, Lille, décédée le 21 juillet 1892, Courrières (Pas-de-Calais) (41 ans), dont

André, comte Bernard (2e), né le 27 novembre 1869, Courrières (Pas-de-Calais), décédé le 19 novembre 1909, château de La Mazure (Mayenne) (39 ans), officier de cavalerie, marié   le 12 juin 1900, Laval (Mayenne), avec Marie Le  Marié  , née le 5 janvier 1881, décédée le 4 janvier 1923, château de La Mazure (Mayenne).

Sœur Cécile Prouvost, 1921-1983
Franciscaine missionnaire de Marie, fille de Georges Prouvost (cousin germain de Charles, petit fils de Félix Dehau) et Marthe Virnot : « L’homme propose et Dieu dispose ! Je m’étais tellement réjouie de t’avoir comme correcteur et  dessus m’a lancé le grand appel. Au cours d’une opération d’urgence, le chirurgien a découvert en moi un cancer bien avancé. J’en ai pour quelques mois. Je suis émerveillé de cette délicatesse du seigneur qui m’a ccordé un délai pour que je puisse partager ma confiance et ma joie avec tous ceux que que j’aime. Je sais que, dans quelques mois, ma connaissance sera totalle ; alors je préfère m’abandonner à la prière plutôt qu’à l’étude. Je suis revenue à la tente, ma famille et mes sœurs acceptent que je finisse mes jours au milieu de ceux que j’aime(…) Je suis dans la plus grande action de grâce, la plénitude de joie.

Prouvost-Cecile 

Une femme qui a voulu se faire nomade avec les nomades : Sœur Cécile Prouvost, 1921-1983. Née le 15 juillet 1921 à St Maurice des Champs, près de Lille, dans une famille d’industriels, elle connut une enfance sans privations dans un milieu aisé. De sa jeunesse, de la première année de guerre, de sa vocation, on ne sait rien. Entrée dans l’Institut des franciscaines missionnaires de Marie en 1940 à dix-neuf ans, elle laissa le souvenir d’une novice « casse-cou » toujours à l’affût de quelque chose à entreprendre, à inventer, sans avoir peur de l’effort, de la difficulté, du risque ou du danger. Après son noviciat, elle fit des études d’infirmière puis fut envoyée au Maroc. Elle écrit, fin 1969, dans un bref résumé de sa vie : J’étais prête à aller dans n’importe quel pays de monde, sauf en Afrique du Nord et chez les musulmans. C’est là que l’obéissance m’envoya. J’étais jeune et pleine d’enthousiasme. Je me suis livrée avec ardeur à toutes les tâches que le Seigneur m’offrit : vie d’infirmière, étude de la langue du pays, de la religion, de la civilisation. Je passais successivement dans les maisons (communautés) de Fès, Casablanca, Taroudant, Rabat. En 1961, j’eus mon obédience pour Midelt. Je fus partout, malgré des croix réelles, profondément heureuse dans ma vocation, trouvant dans l’Institut mon plein épanouissement humain et spirituel.

Midelt fut donc la dernière étape de sa vie conventuelle, avant le grand saut, chez les nomades. Là, elle avait un poste d’infirmière dans le dispensaire, dépendant de la Santé publique, et elle s’occupait plus spécialement de prévention maternelle et infantile. À la fin de 1969, Cécile écrit : Depuis deux ans, le Seigneur m’attire vers une intimité constante avec lui et un profond désir de vie contemplative. Lors de ma dernière retraite en septembre 1969, il me fit voir clairement que ma vie serait nomade-contemplative. C’est en juin 1969, au cours de l’ascension de l’Ayachi (le deuxième sommet du Haut-Atlas, 3735 mètres) qu’elle ressentit vivement et douloureusement combien les nomades étaient abandonnés au point de vue sanitaire. À la fin de 1969, elle présente, par écrit, son projet à la Provinciale et à son conseil, ainsi qu’à la Supérieure Générale et à l’archevêque de Rabat. Elle explique :

Je voudrais donc, dès le printemps 1970, avoir l’autorisation de passer, de temps en temps, une nuit sous la tente, soit près d’un malade, soit chez des amis sûrs – et j’en ai de très sûrs. Il faudrait que rapidement, le rythme atteigne deux nuits par semaine ; tout en continuant mes activités normales au dispensaire et en communauté. Puis mon désir serait, dans deux ans, c’est-à-dire au printemps 1972, pouvoir vivre cinq jours sous la tente, dans la montagne et rentrer dans ma communauté le samedi et le dimanche. Plus une partie de l’hiver. Il me semble que là, je vivrais mieux l’imitation de Jésus Christ, la Voie, la Vérité, la Vie de nos âmes, qui a voulu vivre cette vie de proximité et de communauté avec les plus pauvres de son pays qui étaient si semblables au nomades de nos régions ; nomade avec les nomades. Non sans appréhension, ses supérieures et l’archevêque laissèrent ouverte cette possibilité de proximité avec les plus pauvres de la montagne. Un projet qui devint réalité en 1970, au rythme prévu. Comme « compagne », dans ces débuts, elle eut, non pas l’une de ses sœurs, mais une femme berbère et elle dira : Il s’est créé entre nous une amitié profonde et actuellement, nous vivons en fraternité comme deux sœurs, heureuses l’une et l’autre de montrer à notre entourage qu’une musulmane et une chrétienne peuvent vivre ensemble en réalisant chacune à fond sa religion. Pour nous, ajoute-t-elle, c’est le dialogue islamo-chrétien vécu, avec simplicité, mais dans la réalité. Très vite, elle pourra dire : J’ai enregistré et arrive à suivre d’une manière régulière près de trois cents familles (de nomades). Il doit en rester à peu près cent cinquante que je n’ai pas encore touchées. Le travail est surtout de prévention, vaccinations, visites prénatales, surveillance des nourrissons, dépistages de tuberculose...Nous faisons aussi les soins… Ce qui est important pour elle dans ce vivre avec, ce sont les contacts avec les gens qui l’entourent. Entre 1972 et 1974, elle circule dans un rayon de trente kilomètres autour de Midelt, ce qui lui permet de contacter un grand nombre de personnes. En 1972, elle compte 584 familles, soit 3475 personnes. En 1974, elle compte 659 familles, soit 3833 personnes et, en infirmière méthodique, elle établit une fiche par famille. Elle essaie de sensibiliser les parents à la nécessité des vaccinations. Mais comment faire admettre qu’on pique un enfant en bonne santé ? Elle ne vaccine aucun enfant sans l’accord de l’un des deux parents. Un autre point à obtenir, c’est l’hospitalisation quand le médecin la demande car les gens ont peur. Elle suit avec grand soin les enfants : les rachitiques, les anémiés, les mangeurs de terre. Mais elle porte surtout ses soins sur l’éducation : hygiène, alimentation : « Cela m’est facilité par le fait que je vis avec eux, et, en partie comme eux. Je suis à la disposition de ceux qui viennent chaque jour entre 7 h 30 et 17 h 30 ; mais pour les urgences, il n’y a pas d’heure, je suis à leur disposition jour et nuit. Pour se faire nomade avec les nomades, Cécile est vêtue d’un grand burnous d’homme, coiffée d’une manière qui n’était ni féminine ni masculine, et chaussée de grosses sandales berbères, même en plein hiver. Lorsqu’elle devait prendre le car, pour ne pas déranger, elle était prête à partir de bonne heure. Enveloppée dans mon burnous, je me couche sur un banc public, on me prend pour un homme et on me laisse tranquille. Sa vie à la tente était partagée entre son travail d’infirmière, la prière à laquelle elle consacrait beaucoup de temps et l’étude, car Cécile lisait, écrivait et étudiait beaucoup. Elle avait même composé un lexique français-berbère et berbère-français. Elle avait entrepris la traduction en berbère de l’évangile selon saint Marc et commencé celle de l’évangile selon saint Jean. Elle avait traduit le « Notre Père », le « Je vous salue Marie » et le « Magnificat » et composé quelques chants. Elle suit des cours par correspondance, cours de Bible, d’islamologie, de théologie. On lui doit aussi un livret sur le traitement par les plantes qu’elle complétera au cours des années, ainsi que des notes sur l’acupuncture. Sa vie fut laborieuse et austère. Pour bien le comprendre, il faut se l’imaginer dans son contexte habituel : non au calme dans sa chambre ou son bureau, elle n’en a pas ; mais assise au pied d’un arbre, ou l’hiver, près du feu sous la tente ouverte à tous. En 1978 Cécile reçoit une sœur comme compagne sous la tente ; mais pour que la Fraternité soit reconnue par les instances suprêmes de l’Institut, il faudrait une troisième sœur, qui se fera attendre encore cinq ans. En février 1983, Cécile est opérée à l’hôpital d’une occlusion intestinale. Et cette opération révèle un cancer très avancé. Trop avancé même pour qu’on puisse intervenir. Elle est mise au courant par le médecin et elle accepte dans la foi, dans la joie et dans l’espérance. Puis, malgré l’insistance des siens, elle exprime le désir de finir ses jours à la tente, puisque médicalement il n’y a rien à faire. Elle quitte l’hôpital quand la plaie est cicatrisée et continue de soigner les nomades par l’intermédiaire de la sœur qui est avec elle sous la tente. Les derniers mois, les souffrances physiques furent intenses ; et pareillement sa vie d’union à Dieu. Deux mois environ avant sa mort, Cécile commença un jeûne, ne buvant que du liquide. Je ne vois pas pourquoi je devrais nourrir mes cellules cancéreuses quand il y a tant de gens qui meurent de faim…Ce fut la veille de sa mort, le 10 octobre 1983, qu’arriva – dernière délicatesse du Seigneur – la reconnaissance par Rome de cette fraternité sous la tente. C’était dans la montagne les fêtes de mariages et toute la nuit avaient résonné les sons des derbouka (tambours), plus proches ou plus lointains. C’était pour Cécile, l’annonce d’un autre festin, d’autres noces. À l’aube du mardi 11 octobre 1983, après une nuit de grandes souffrances, entourée de ses trois sœurs, elle dit : « Je vais vers mon Père », prononça le nom de Jésus, entra dans la lumière qui n’a pas de déclin et dans la joie de Dieu. À ses obsèques, dans le cimetière de la Kasbah Myriem, c’est une foule qui l’accompagnait, composée de chrétiens et de musulmans, de prêtres et de religieuses ; mais surtout de ses frères et sœurs de la montagne, les nomades. Témoignages : Un prêtre qui l’a bien connue : Le but premier de Cécile a été de vivre avec les plus pauvres, de partager le dénuement de ce peuple berbère, nomade, qu’elle aimait. Le partage de leur vie avec tout ce qu’il y a de difficile, de dur et parfois même de rebutant, c’était son choix et non pas une conséquence à supporter tant bien que mal. Elle aimait les pauvres, non pas en phrases et en théorie, mais dans la réalité des actes quotidiens. Son programme de vie : - Imitation de Marie : surtout dans son mystère de la Visitation, puisque, comme elle, je porte le Corps de son Fils.- Adoratrice de cette Eucharistie avec laquelle je vis en intimité totale.- Victime, car les sacrifices ne manquent pas quand il faut affronter les intempéries, la privation de tout ...- Missionnaire, selon l’esprit de Mère Fondatrice, Marie de la Passion.Son faire-part de décès composé par elle-mêmeAu nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux, Jésus a dit : Je suis la Résurrection. Qui croit en moi, fut-il mort, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? (Jn 11, 25) Réjouis-toi avec moi ! Le Seigneur est venu me chercher pour la vie qui ne finit pas. Je prie pour toi et je t’attends dans la joie de la Résurrection. Amen. Alleluia ! Cécile Prouvost Monseigneur Chabert, l’archevêque de Rabat : Je l’admirais et j’étais fier d’avoir dans mon diocèse une telle ambassadrice de Jésus parmi les plus pauvres. Elle représentait bien cette option préférentielle que l’Église demande. Et sa Provinciale : Telle que je la connais, l’estime et l’admire, profondément dans son don total, dans ce cheminement qu’elle a fait depuis des années et qui […] me semble une authentique recherche du Seigneur, à l’exemple de saint François et de Marie de la Passion.

Henri Louis Marie Joseph Prouvost (1895 - 1983), 

de la lignée non rattachée des Benjamin Prouvost, naquit à Roubaix (Nord) le 1er octobre 1895. Il fit ses études primaires et secondaires à l'Institution Notre-Dame des Victoires à Roubaix. Il voulait se destiner aux Missions, et il fit sa demande au Séminaires de la rue du Bac le 12 juillet 1912. Il entra au Séminaire des Missions Etrangères de Bièvres le 9 septembre 1912. Il n'avait que 17 ans.

La grande guerre éclata en 1914. Parti pour le front, il fut blessé en septembre 1916 et réformé temporairement en 1917. Il fut réformé définitivement en 1919, et rejoint le Séminaire pour y achever ses études. Ordonné prêtre le 12 mars 1921, il reçut sa destination pour la Mission de Mysore. Il partit pour l'Inde le 26 septembre 1921. A Bangalore, ville épiscopale de la Mission de Mysore, il se mit à l'étude des langues au Collège Saint Joseph. Après quelques années d'étude, il devint professeur, puis recteur de l'école anglaise en 1931. Enfin, en 1932, il devint Principal du Collège universitaire. En l'espace de cinq ans, il fit de ce Collège l'une des grandes institutions universitaires du pays.

En 1937, ce Collège fut confié aux Pères Jésuites et le Père Prouvost devenait libre. Rappelé en France, il fut envoyé à Menil-Flin pour fonder un Petit Séminaire MEP. Secondé par quelques confrères et quelques Soeurs des Missions Etrangères, il recruta des "postulants", auxquels il enseigna le français et l'anglais. Vint la guerre de 1939-1945. Elle permit l'intégration plus complète à la vie du village : prières communes dans la Chapelle de l 'école, services mutules, hébergements fugitifs, refuge de la population dans les caves du Séminaire au moment des bombardements. Il assurait la messe paroissiale à Ménil-Flin et ses sermons appelant les chrétiens à la pratique d'une foi véritable étaient fort appréciés. Il dirigea cette école missionnaire de 1937 à 1944.

En 1944, une Mission extraordinaire fut proposée au Père Prouvost. Le Pape Pie XII demanda aux Missions Etrangères de nommer l'un de leurs membres, pour faire la visite apostolique de toutes les Missions francophones d'Afrique. Le Père Prouvost fut nommé à ce poste, et après avoir reçu les consignes des autorités romaines en décembre 1944, il s'envola pour Dakar en janvier 1945. Il fut un visiteur juste et impartial et fit un rapport très détaillé, très apprécié à Rome. Tant et si bien que le Pape Pie XII voulut nommer le Père Prouvost archevêque de Dakar. Mais il présenta respectueusement ses objections au Pape, et put rejoindre le Séminaire de la rue du Bac, fin 1946.

On lui confia alors le poste de directeur l'information missionnaire. Il multiplia alors les voyages par toute la France, fit de nombreuses conférences pour susciter des vocations missionnaires. Il poursuivit ce travail jusqu'en 1950.

A l'Assemblée générale de la Société en 1950, il est élu assistant du Supérieur général. Il continua de s'occuper du recrutement, et presque tous les dimanches, il allait prêcher des "Journées missionnaires" dans les paroisses ou institutions. Egalement, il dut faire la visite des Missions en tant que membre du Conseil général. Il put ainsi se rendre compte du travail des confrères et les réconforter dans leurs difficultés.

En 1954, il accepta la charge de secrétaire aux "Presses Missionnaires", organisation fondée pour venir en aide aux Missions pour tout ce qui concerne livres et appareils audio-visuels et aide financière pour les traductions de livres dans différentes langues indigènes. Le Père Prouvost allait trois fois par semaine au bureau situé dans le 7ème arrondissement et poursuivit sa collaboration jusqu'au mois d'avril 1983.

Avec l'élection d'un nouveau Conseil général en 1960, le Père Prouvost devint bibliothécaire de l'importante bibliothèque de la rue du Bac. Mais bientôt avec l'âge, il fut atteint de cataracte double. Sa vue baissa de plus en plus et il fut déchargé de la bibliothèque en juin 1981. Pendant deux ans encore, il continua à rendre service, assurant deux heures de confessions chaque semaine dans la Chapelle du Séminaire.

En 1983, le Supérieur général l'invita à se retirer dans notre maison de Montbeton, près de Montauban. Il y alla à contre-coeur, mais fit preuve d'obéissance, mais aussi d'un grand sacrifice. Un jour, alors qu'il célébrait la messe avec la communauté, il fut pris de malaise, perdit connaissance et dut être transporté à l'hôpital de Purpan, à Toulouse. En plus d'une méningite maligne, il fut victime d'une infection urinaire et d'un oedème au poumon. Après avoir reçu le saint Viatique, il mourut le 28 octobre. La concélébration fut présidée par le Père Rossignol, vicaire général de la Société, qui dit au cours de son homélie : "Le Père Henri Prouvost est l'un de ces hommes qui a tout quitté pour suivre Jésus. Il s'est mis au service de Jésus avec un rare ensemble de talents et de qualités... Avec son décès, c'est une grande figure qui disparaît : une grande figure de la Société des Missions Etrangères, une grande figure du monde missionnaire."

Évêque de Dakar (1947), puis archevêque (1955) , évêque de Tulle (1962), supérieur général de la Congrégation du Saint-Esprit (1962), fondateur de la Fraternité St Pie-X

Évêque de Tulle

Né le 29 novembre 1905 - Roubaix (59, Nord)

Décédé le 25 mars 1991 - Martigny (Suisse)

À l'âge de 85 ans

Ordonné prêtre en 1929
Missionnaire au Gabon (1932-1945)
Supérieur du Scolasticat de Mortain en France (1945 -1947)
Archevêque de Dakar, (1947-1962)
Archevêque de Tulle en France (1962),
Archevêque de Synnada en Phrygie (Syrie), in partibus infidelium
Supérieur de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit (1962-1968)
Fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X (1970)

"Tradidi vobis quod et accepi
"

Populaire défenseur de la messe en latin ou maurrassien impénitent, «athanase du XXe siècle» ou «avocat obstiné d’une théologie attardée», Mgr Lefebvre a suscité toute une imagerie d’Épinal. Rend-elle bien compte d’une affaire qui eut un large écho, spécialement en France, et aboutit à un nouveau "schisme" dans l’Église catholique ?

Né à Tourcoing dans une famille très pieuse le 29 novembre 1905, Marcel Lefebvre eut au sein de l’Église un itinéraire exemplaire. Admis au séminaire français de Rome en 1923, il est ordonné prêtre en 1929. Après un an en paroisse à Lille, il rejoint son frère René chez les Pères du Saint-Esprit. Au Gabon de 1932 à 1945, puis directeur du scolasticat de la congrégation, il est choisi par Pie XII comme vicaire apostolique de Dakar en juin 1947 et reçoit la consécration épiscopale des mains du cardinal Liénart en septembre. En 1955, le cardinal Tisserant vient l’introniser premier archevêque de Dakar. Délégué apostolique pour l’Afrique de l’Ouest (1948-1959), il participe activement à l’affirmation d’une Église africaine ; il a ordonné prêtre son successeur, le futur cardinal Thiandoum. L’heure du départ arrive néanmoins, en janvier 1962, pour un homme réticent vis-à-vis d’une décolonisation jugée prématurée. Transféré au modeste siège de Tulle, il est élu supérieur général des Spiritains dès août 1962. C’est ainsi qu’il se rend, en octobre, à la première session de Vatican II.

Le concile marque un premier tournant dans ce brillant parcours. Déjà isolé par son soutien à la «Cité catholique» de Jean Ousset et à la cause de l’«Algérie française», Mgr Lefebvre se range, à l’inverse des autres évêques français, dans la minorité conservatrice. Animateur du Coetus internationalis patrum (1964), il réclame une nouvelle condamnation du communisme et bataille contre la collégialité assimilée au «collectivisme», l’œcuménisme et la liberté religieuse, «apostasie légale de la société». Mais, en 1963, il vote la réforme liturgique. Le futur censeur de la «messe de Luther» a aussi accepté les premières modifications apportées par Paul VI, avant la refonte du missel d’avril 1969. En mai 1988, il reconnaît la validité de la nouvelle messe et la rupture n’est pas intervenue sur ce sujet. Le contentieux entre Mgr Lefebvre et Rome ne se réduit donc pas à la liturgie latine. Au demeurant, parmi les nombreux textes conciliaires, le prélat contestataire a toujours déclaré n’avoir rejeté que Dignitatis humanae et Gaudium et spes . Or l’après-concile voit se développer une accélération du processus de sécularisation et une «crise dans l’Église» (Paul VI). Mis en minorité dans sa congrégation, Mgr Lefebvre démissionne le 30 septembre 1968. Pourtant il ne renonce pas à «faire l’expérience de la tradition».

Sollicité par neuf séminaristes, il ouvre en 1969 une maison d’accueil qui, installée à Écône (Suisse) l’année suivante, devient un véritable séminaire. Le 1er novembre 1970, Mgr Charrière approuve la constitution d’une Fraternité sacerdotale Saint-Pie X destinée à rassembler les futurs prêtres. Les évêques de France ne tardent pas à s’émouvoir devant une institution concurrente et indépendante. D’autant qu’entre 1970 et 1974 Mgr Lefebvre passe d’une vive critique de l’application des réformes à une mise en cause du concile lui-même et bientôt du pape. Le manifeste du 21 novembre 1974 dénonce «la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante, qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II». Ce brûlot entraîne la réaction de Paul VI: au terme d’une procédure que Mgr Lefebvre conteste, la Fraternité est supprimée (mai 1975). En juillet 1976, passant outre à l’interdiction d’ordonner des prêtres, le prélat est suspendu a divinis .

Devenu chef de file des traditionalistes, l’évêque dissident développe son œuvre tout en gardant des liens avec Rome : Paul VI (1976) et Jean-Paul II (1978) le reçoivent. Malgré la concession liturgique de 1984, les négociations piétinent. Ulcéré par la rencontre interreligieuse d’Assise (1986), Mgr Lefebvre menace, en juin 1987, de consacrer des évêques afin d’assurer la pérennité de sa Fraternité. Le cardinal Ratzinger tente un ultime compromis. Mais l’accord du 5 mai 1988 est rompu le lendemain par Mgr Lefebvre qui sacre, assisté de Mgr de Castro Mayer, quatre évêques le 30 juin. Le camp traditionaliste se divise : certains (le Barroux, la Fraternité Saint-Pierre) acceptent les offres romaines.

Excommunié, le vieil évêque, qui avait remis sa charge de supérieur en 1983 à l’abbé Schmidberger, meurt le 25 mars 1991. Il lègue une «petite Église catholique de rite traditionnel» (É. Poulat) d’au moins cent mille fidèles groupés autour des deux cent cinquante prêtres d’une Fraternité qui entretient six séminaires et un réseau de prieurés et d’écoles. Il lègue surtout un problème non résolu : quelle peut être l’attitude de l’Église face à la modernité triomphante ? Campant sur le refus des droits de l’homme, en particulier de la liberté de conscience, Mgr Lefebvre rêvait de reconstruire la chrétienté: «Nos chapelles [...], nos monastères, nos familles nombreuses, nos écoles catholiques, nos entreprises [...], nos hommes politiques décidés à faire la politique de Jésus-Christ». Il rappelait importunément que ce rêve fut celui des papes aux XIXe et XXe siècles, et le proposait comme «Vérité immuable». Répudiant cette stratégie, l’Église conciliaire a voulu concilier catholicisme et démocratie. Elle a modernisé ses institutions et s’est proclamée «experte en humanité». Mais de « Mater et magistra » à « Centesimus annus » en passant par « Humanae vitae » (encycliques) , elle souligne toujours les failles du libéralisme.

Entre l’exigence du dialogue et l’affirmation d’une identité intransigeante, Jean-Paul II poursuivait sur une voie que Mgr Lefebvre jugeait sans issue.

Enfin, le 21 janvier 2009, sur mandat du Pape Benoît XVI, la Congrégation pour les évêques a retiré le décret du 1er Juillet 1988 :

Rome, Congrégation pour les Évêques, le 21 janvier 2009.

Card. Giovanni Battista Re, Préfet de la Congrégation des Evêques

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Le Cardinal Achille Liénard 1907-1973),

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Évêque de Lille en 1928, cardinal en 1930, il dirigea la Mission de France de 1954 à 1964 et s'intéressa surtout aux problèmes sociaux.
Issu d'une famille de la bourgeoisie négociante de Lille, Achille Liénart opte au début du siècle pour le sacerdoce diocésain. Il se sent proche du Sillon, de l'ACJF et mène des études au Séminaire français de Rome. Il va s'engager comme aumônier dans un régiment d'infanterie à Verdun pendant la Grande Guerre. Nommé professeur au séminaire de Lille, l'abbé Liénart est aussi sollicité par sa proximité intellectuelle et familiale avec le catholicisme social qui le mène vers des activités autour des Semaines Sociales, des militants de la CFTC mais aussi en direction des communautés protestantes et juives. En 1926, il lui est alors confié l'importante paroisse de Tourcoing-Saint-Christophe qui le met en contact avec les milieux du syndicalisme chrétien. Il n'hésite pas à prendre la défense des « prêtres dévoyés » et accusés de communisme par les milieux d'extrême droite. Rome l'encourage en le nommant évêque de Lille. Très vite, il embrasse la cause ouvrière en soutenant une mobilisation syndicale à Halluin face à un consortium qui refuse la négociation. Son engagement social lui vaut d'être créé cardinal par Pie XI. Très populaire, il s'avère alors le promoteur principal de toute l'Action catholique dans le Nord, aidant au développement de la JOC mais aussi de la bourgeoisie chrétienne. Il s'avère également un organisateur de la présence ecclésiale en milieu urbain. Il réagit fermement dans certaines affaires dramatiques comme celle du suicide du maire de Lille et ministre socialiste Roger Salengro, outrageusement diffamé par une presse à scandale. À l'heure de la débâcle et de Vichy, il se veut loyal envers le maréchal Pétain, en cela conforme à l'attitude générale de l'épiscopat français. À la Libération, il succède au cardinal Suhard à la présidence de l'Assemblée des cardinaux et archevêques.
Soucieux de la pastorale ouvrière, il suit de près « l'expérience » des prêtres-ouvriers dont il va plaider la cause à Rome en 1954. Il sera nommé à la tête de la Mission de France. Il porte également une grande attention aux missions extérieures avec le soutien au mouvement Ad Lucem et le jumelage qu'il entreprend avec des diocèses camerounais. Le concile Vatican II le place sur la scène internationale avec notamment sa véhémente intervention sur le mode d'organisation dans le choix des membres des commissions conciliaires, lors de la première séance de travail, le 13 octobre 1962. Il est alors passionné par l'événement du Concile et partisan de ses orientations. Il abandonne progressivement sa tâche à partir de 1964. Son évêque coadjuteur, Adrien Gand, lui succédera en 1968. »
Catherine Masson, Le Cardinal Liénart, Évêque de Lille (1928-1968), Bruno Dumons. Paris, Éd. du Cerf, 2001. - (23,5x14,5), 784 p, 39 €.

Adrien Gand, petit fils d’ Elisabeth Bernard 1849-1939, de l’ancienne famille du Nord, est né à Lille en 1907. Ordonné prêtre de l'Église catholique en 1933, il fut consacré évêque en 1964 et nommé fut coadjuteur du diocèse de Lille, dont il devint évêque de 1968 à 1983. Il est décédé en 1990. En 1964 et 1965, il participa à la Troisième et la quatrième session du Concile Vatican II.

 

Quelques exemples de rayonnement spirituel à travers la famille Bernard :

Les Alexandre Bernard

le 10 novembre 1833, Lille,  décédé le 10 septembre 1873, Lille (39 ans),  marié  le 28 avril 1863, Douai, avec Maria Brice, Fervent chrétien, père modèle, généreux pour les pauvres, il avait pour principe qu'on ne donne jamais trop. Il avait à peine 40 ans quand Dieu le trouva mûr pour le ciel.

Quelques illustrations et alliances:

Alexandre Bernard, né le 13 mars 1864, Lille,  décédé le 30 septembre 1935 (71 ans), entré dans la Compagnie de Jésus le 9 octobre 1883.

les Albert Bernard,

le 20 septembre 1868, Lille, décédé le 21 mars 1954, Santes , inhumé, Santes (85 ans), industriel sucrier, propriétaire cultivateur, marié  le 30 janvier 1894, Lille,  avec Marthe Verley, née le 9 juillet 1874, Lille (Nord), décédée le 2 février 1949, Santes (à l'âge de 74 ans).



Bernard-Verley-Cardinal-Lienart

Bernard-Verley-Cardinal-Lienart

Photos Xavier-Prouvost-Mariaux, leur petit fils

Paul Bernard, prêtre.

Germaine Bernard, religieuse.

Germaine Bernard, née le 3 septembre 1869, Santes, décédée en 1927 (58 ans), mariée le 27 octobre 1887, Santes, avec Paul Féron-Vrau, Commandeur de l'ordre Saint-Grégoire le Grand, emmené comme otage par les Allemand, le 6 janvier 1918 et interné à Mileigany (Lithuanie) jusqu'au 24  juillet 1918, fils de Camille Féron et Marie Vrau 1839-1913. Riche industriel du textile du Nord, héritier de Philibert Vrau, propriétaire de la Bonne presse et de La Croix depuis 1900 et homme d'œuvres, Paul Féron-Vrau fonde le 1er août 1904, avec l'aide d'autres industriels du Nord, et préside la société de la Presse régionale1. Elle a pour objectifs d'aider financièrement des journaux catholiques de province à s'équiper pour prendre leur essor et s'assurer une clientèle, et de leur apporter une aide matérielle par la suite, en ce qui concerne le financement, la diffusion, la mise à disposition d'informations et de documentation et la collecte de la publicité. Elle s'est adjoint d'ailleurs une agence de presse, fondée également par Paul Féron-Vrau, la Presse nouvelle.

Ce projet s'est réalisé en étroite relation avec certains évêques qui réclamaient dans leur diocèse la création ou le développement d'un journal catholique chargé de défendre l'Église et les catholiques contre la politique gouvernementale, dans le contexte du Bloc des gauches et de la crise de la loi de séparation de 1905, ainsi qu'avec le parti de l'Action libérale populaire (ALP), qui cherchait alors à se développer. Paul Féron-Vrau est d'ailleurs, également, vice-président de l'ALP.

Une partie du capital de chacun des journaux du groupe est apportée par des notables catholiques locaux, eux-aussi liés à l'ALP.

Camille Féron est un médecin et entrepreneur français né à Lille le 23 juillet 1831 et décédé le 30 mars 1908.

Biographie

Dès son plus jeune âge, son histoire fut liée à celle de Philibert Vrau, de dix-huit mois son aîné, fils d'un industriel lillois du textile. Leurs parents sont en effet de grands amis. Les deux garçons font leurs études ensemble et se lient d'une vive amitié; tous deux ont des convictions chrétiennes intenses et sont animés d'une même passion : faire le bien autour d'eux.

Camille veut devenir médecin. Il faut pour cela aller à Paris ; il en revient docteur en médecine en 1858 et s'installe aussitôt dans la maison de ses parents, rue d'Anjou (près de l'Esplanade), se dévouant largement au service des indigents. Très vite, il est appelé comme chef des travaux d'anatomie à l'Ecole de médecine de Lille, dirigée par le docteur Cazeneuve, qui l'apprécie beaucoup et dont il deviendra en 1864, l'assistant de clinique médicale.

En 1861, il a épousé Marie Vrau, sœur de son ami Philibert Vrau : il en aura quatre garçons, dont trois mourront en bas âge, et une fille, Anne Marie, qui meurt jeune elle aussi, 18 ans.

En 1866, à la demande de sa belle-mère, il abandonne à regret toutes ses activités médicales pour seconder Philibert dans la direction de l'entreprise, alors en plein développement avec 1120 ouvriers.

Dès lors, la vie des deux frères ne sera plus qu'une immense œuvre chrétienne, à la fois dans l'usine et au dehors. Ils fondent ensemble l'Association des patrons chrétiens ; ils aideront à édifier des logements ouvriers décents, des écoles primaires, des patronages de jeunes, des églises neuves et la basilique Notre Dame de la Treille. Ils créent des unions de prières, un service des pauvres avec la Société de Saint Vincent de Paul, des œuvres eucharistiques… et enfin l'Université catholique de Lille, la création de la faculté de médecine et de pharmacie étant principalement l'œuvre de Camille Feron Vrau.

Mobilisation des catholiques et des autorités religieuses, appels aux responsables politiques partageant leurs convictions, lancement d'une souscription dynamique, élaboration de projets et de plans, mise en œuvre progressive des programmes d'études. Le point de non-retour fut acquis lorsqu'il obtint - contre 140 000 francs or - de l'administration des Hospices de Lille le droit d'occuper deux cents lits du tout nouvel hôpital Sainte-Eugénie pour y enseigner la médecine, la chirurgie et les accouchements aux étudiants de la jeune faculté.

Il prit alors son bâton de pèlerin pour recruter dans les facultés françaises les futurs professeurs de la faculté : à Montpellier, le premier doyen, Antoine Béchamp, et quatre autres collègues, à Paris, le docteur Desplats, dans l'Est, plusieurs médecins et pharmaciens ; de Lille même, ne vinrent que deux médecins.

Continuant sur sa lancée, il crée les dispensaires Saint-Raphaël et Saint-Camille, avec le double objectif de soigner les pauvres et d'assurer la formation clinique des étudiants. Il préside à la construction du bâtiment actuel de la faculté, rue du Port (1881-82) et à celle des Maisons de santé (on dit aujourd'hui cliniques) Saint-Camille, rue de la Bassée (1880) et Saint-Raphaël, rue du Port (1886)

On le trouve encore à l'origine de la fondation de l'Asile des Cinq Plaies (1880) et de l'hôpital Saint-Antoine de Padoue qui ouvrira ses portes aux enfants malades en 1890.

Avec quel argent a-t-il pu réaliser tout cela ? Celui des catholiques du Nord et du Pas de Calais certes, dont la générosité fut exemplaire, mais aussi, et très largement, avec les bénéfices de l'entreprise Vrau et ses deniers personnels. Il déclara un jour : « À mes yeux, l'argent n'a qu'une valeur, c'est qu'il peut être donné. »

Camille Feron Vrau est mort en toute simplicité et très pieusement le 30 mars 1908, âgé de 76 ans.

Sans lui, il est très probable que la faculté catholique de médecine et de pharmacie de Lille n'eut jamais existé. Trois mois plus tard, la faculté érige en sa mémoire son buste dans le grand amphithéâtre. Celui-ci est dédoublé en 1972 et sa partie inférieure reçoit le nom d'amphithéâtre Feron Vrau, tandis que le buste et la plaque commémorative sont déplacés dans le couloir qui y conduit. Camille féron est le frère de Marie Amélie 1845 qui épousa Gustave de Bayser 1842, aïeul de l’expert Bruno de Bayser.

Philibert Vrau (1829-1905)

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était industriel lillois et une personnalité marquante du catholicisme social.

Il hérita de la fabrique de fils à coudre en lin créée en 1816 par son père François-Philibert Vrau. Il développa considérablement la marque « Le Fil au Chinois » déposée par son père. Vers 1875, avec 1100 ouvriers employés, les établissements avaient pris une place considérable dans l'industrie textile lilloise.

Philibert Vrau avait la volonté de développer au mieux sa société, afin qu'elle dégage d'importantes ressources lui permettant de financer des œuvres sociales et chrétiennes. Il pratiqua une politique de prix fermes, alors que la concurrence appliquait des prix bas de manière désordonnée. Dans le même temps, il pratiquait des primes en fin d'année pour fidéliser les grossistes et assurer la promotion de ses produits auprès des merceries de détail. Les ventes annuelles passèrent ainsi de 282 000 boîtes de 48 pelotes en 1864, à 1 950 000 boîtes en 1875. La production était en partie exportée vers l'Allemagne et le Nord de l'Europe.

Au sein de son entreprise, Philibert Vrau se comportait en grand patron moderne, développant une politique sociale dans son usine qui resta longtemps un modèle :

plus de travail de nuit pour les femmes,

journée de dix heures,

repos dominical,

sociétés de logements ouvriers,

écoles pour les enfants,

caisses de chômage et de retraite…

À une époque où la sécurité sociale et les comités d'entreprise n'existent pas, l'entreprise apportait une aide financière aux ouvriers en cas de maladies, retraites, mariages, et les assiste dans les "coups durs".

Un catholique militant

Après sa conversion au catholicisme en 1854, il choisit de rester célibataire et fonda à Lille en 1857 une organisation de prière dédiée à l'adoration du Saint-Sacrement. Sur la suggestion d’Émilie Tamisier, Vrau organisa en 1881 à Lille le premier congrès eucharistique mondial.

Vice-président de 1872 à 1886, puis président de 1886 à sa mort, du conseil régional des Conférences saint Vincent de Paul, Philibert Vrau créa et finança un grand nombre d’œuvres catholiques : patronages, cercles catholiques d’ouvriers, congrès catholiques du Nord et du Pas-de-Calais, Université catholique de Lille, l'École des Hautes Études Industrielles, Institut catholique d'arts et métiers, écoles primaires paroissiales, œuvre des nouvelles églises de Lille, presse chrétienne...

À propos de la fondation de l'université catholique de Lille, le cardinal Régnier, archevêque de Cambrai, eut ce trait d'humour : « L’existence de notre université ne tient encore qu’à un fil, mais ce fil est solide, c’est le fil Vrau ».

En 1909, le diocèse de Lille décida la fondation d'une nouvelle paroisse pour desservir tout le faubourg de Douai et une partie du faubourg d'Arras. L'édifice fut dédié à saint Philibert en hommage à Philibert Vrau. En 1933 une clinique lui fut également dédiée.

Un procès en béatification

Le procès en béatification de Philibert Vrau a été ouvert en 1912, sept ans après sa mort, par l’archevêque de Cambrai. La cause du procès est double puisqu'elle concerné également son beau-frère Camille Féron-Vrau.

La première étape, dite "procès diocésain", a connu une conclusion favorable avec la signature du pape Pie XI en février 1930.

Arrêté pendant la Seconde Guerre mondiale, le procès ne reprit pas après la guerre : dans un contexte de très fortes tensions sociales dans la région Nord, il fut reporté sine die à la suite d'une décision du Cardinal Achille Liénart en 1950.

Le procès a été relancé par Mgr Gérard Defois, évêque de Lille. En cas d'issue favorable, Philibert Vrau serait le premier chef d'entreprise porté sur les autels. Wikipedia

Régis Bernard, né le 25 mars 1918, Rouen (Seine-Maritime), prêtre jésuite.

Charles Bernard, né le 8 juillet 1843, Santes , décédé en avril 1916 (72 ans), pretre de la Congregation des R.R.P.P. du Saint-Esprit.

Charles Joseph Bernard, né le 8 novembre 1806, Lille, décédé le 6 septembre 1882, Cambrai (75 ans), prêtre.
Les Henri Bernard

le 23 juillet 1810, Lille, décédé le 7 septembre 1889, Lille (79 ans), industriel raffineur de sucre, président de la Chambre de Commerce & d'Industrie de Lille, conseiller municipal de Lille, conseiller général du Nord. Membre de la Chambre de Commerce & d'Industrie de Lille en 1842, président en 1872, il y resta jusqu'en 1880 et devint alors membre honoraire. Membre du conseil municipal de 1846 à 1865, conseiller général du Nord de 1852 à 1864."Président de tout ce qui se préside", la charité pour lui était affaire de devoir autant que de cœur. La grande occupation de sa vie fut l'Œuvre de Saint François Régis, dont le but est de favoriser le mariage des indigents et de régulariser les unions illicites. Pendant 50 ans à la tête de cette œuvre, il s'y donna corps et âme, y consacrant toutes ses matinées du dimanche et tous ses loisirs. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur, le 17 décembre 1868, et, le 10 février 1877, commandeur de Saint-Grégoire le Grand, dont il était déja chevalier depuis 1864.  Chevalier de la Légion d'honneur,  marié       le 21 février 1843, Lille, avec Henriette Charvet.

André Bernard, comte romain et Bernard (1er, 18 mars 1913), né le 3 février 1844, Lille, décédé le 25 octobre 1913, Paris (69 ans), zouave pontifical,  marié le 27 octobre 1868, Lille, avec Mathilde Tilloy, née le 14 juin 1851, Lille, décédée le 21 juillet 1892, Courrières (Pas-de-Calais) (41 ans),

Germaine Bernard, née le 22 septembre 1878, Courrières (Pas-de-Calais), décédée le 3 septembre 1927, Aubigny (Cher) (48 ans), mariée le 22 septembre 1898, Courrières (Pas-de-Calais), avec François de Charette de La Contrie, né le 17 octobre 1869, château de Busset (Allier), tué le 18 octobre 1916, Morval (Somme), inhumé (47 ans), saint-Cyrien, lieutenant au 2° chasseurs à cheval.

Charette-General

Charette

Félix André Bernard

le 30 novembre 1812, Lille, décédé le 19 avril 1880, Lille (67 ans),  marié  le 2 juillet 1844, Herlies , avec Clémence Chombart, Louis Jules Charles 1815-1881 ; Félix s'est fixé à Santes après la mort de son frére ainé (en 1846), pour prendre la direction des affaires. Il est maire de la commune de 1850 à 1863. Il est remplacé à Santes par son neveu Paul (fils de son frère aîné), les Bernard neveux ayant succédé aux Bernard frères et acquis la fabrique de sucre. De retour à Lille, Félix consacre sa vie à la bienfaisance, spécialement à l'Asile des Cinq-Plaies.

Louis Jules Charles Bernard

le 10 janvier 1815, Lille, décédé le 17 septembre 1881, Lille, inhumé, Santes,(66 ans), industriel sucrier,

directeur de la Maison Bernard Frères, marié le 27 septembre 1841, Loos-lez-Lille  ,

avec Pauline Catherine Charlotte Févez,

Modeste et laborieux, il fut la cheville ouvrière de la maison Bernard frères.
Avec sa sainte épouse, il consacrait à la charité la majeure partie de ses revenus.

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Gabrielle Bernard, née le 30 juillet 1845, Lille, décédée le 29 décembre 1904, Lille (59 ans), religieuse des Dames de Saint Maur, présidente de la Société de Saint Vincent de Paul.

Jeanne Bernard, née le 27 juin 1875, Lille, décédée le 2 octobre 1904, couvent de San-Remo (Ligurie, Italie) (29 ans), religieuse des Dames du Sacré-Coeur.

Etienne Bernard, né le 13 juin 1851, Lille, décédé le 16 août 1924, Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or) (73 ans), gérant de la Raffinerie de sucre fondée à Lille en 1686,  marié  le 10 avril 1877, Hamage , avec Marie Mottez ; leurs enfants se sont tous illustrés.

Amélie Bernard, née le 16 mars 1877, Lille, décédée, religieuse des Dames Auxiliatrices du Purgatoire.

Gabrielle Bernard, née le 12 juillet 1892, Lille, religieuse des Dames de Saint-Maur.

Philippe Bernard, prêtre.

Berthe de Montaigne de Poncins, née en 1895, décédée en 1977 ( 82 ans), mariée le 16 septembre 1920 avec Robert Bovagnet, né le 30 mars 1879, Gijon (ESP, Espagne), décédé le 28 juillet 1955, Lyon (76 ans), mariée le 9 septembre 1958 avec Louis Bernard, né le 22 novembre 1886, Lille, décédé le 4 septembre 1969,

Jean Bernard, né le 8 janvier 1888, Lille, tué le 9 août 1914, Illzach (Haut-Rhin), inhumé (26 ans), ingénieur des Arts & Manufacturess, sous-lieutenant au 47ème Régiment d'Artillerie.

Michel Bernard, né le 20 mai 1889, Lille, tué le 24 février 1918, Samogneux (Meuse), inhumé (28 ans).

Joseph Bernard, né le 11 octobre 1890, Lille, tué le 25 juillet 1915, La Briquetterie (Belgique), inhumé (24 ans), enseigne de vaisseau fusilier marin.

Felix Bernard, né le 29 juillet 1892, Lille, ingénieur des Arts & Manufactures, sous-lieutenant d'artillerie, oblat des Frères de Saint-Jean de Dieu.

Geneviève Bernard, née le 10 mars 1894, Lille, religieuse des Petites Soeurs des Pauvres.

Jeanne Bernard, née le 27 août 1895, Lille, religieuse dominicaine de Béthanie.

Valentine Bernard, née le 6 novembre 1897, religieuse dominicaine.

Pierre Bernard, né le 28 juin 1859, Lille,  décédé le 3 mars 1899, Lille (39 ans), professeur à l'Université catholique de Lille,  marié le 12 avril 1887, Lille,  avec Antoinette Ozenfant, née le 28 septembre 1864, Lille,  décédée en 1937, Lille (73 ans),

Augustin Bernard, né le 9 juin 1889, Lille,  missionnaire.

Louis Bernard, né le 22 octobre 1890, Lille,  Nord, décédé le 7 janvier 1982, Saint-Valéry-sur-Somme, Somme, inhumé le 11 janvier 1982, Attiches, Nord (91 ans), professeur à l'Ecole des Hautes Etudes, à l'Université Catholique de Lille, Maire d'Attiches de 1930 à 1945,  marié  le 18 mai 1920, Attiches, avec Elisabeth Maurice,

Henriette Bernard, née le 25 janvier 1896, Lille,  religieuse.

Carlos Bernard, né le 20 décembre 1897, Dunkerque,  lieutenant d'artillerie.

Louise Bernard, née le 20 décembre 1897, Dunkerque, décédée, religieuse.

Chez les Fritz Bernard

le 25 mars 1849, Lille, marié le 9 mai 1874, Fives-Lille, avec Marie-Louise Pérus,

Suzanne Bernard, née le 1er mai 1882, Lille, décédée, religieuse des Dames du Sacré-Coeur.

Cécile Bernard, née le 4 janvier 1885, Fives-Lille, religieuse.

Marie-Louise Bernard, née le 26 mai 1891, Fives-Lille, décédée, religieuse.

Yvonne Bernard, née le 18 juillet 1892, Lille, religieuse dans la Congrégation des Soeurs de Saint-Joseph de Cluny.

Autres exemples de rayonnement spirituel du patriciat nordiste

à travers la famille Prouvost

Ce qui frappe dans l’étude de la famille Prouvost et des autres grandes familles du Nord, c’est l’influence, le rayonnement exclusif de l’Eglise Catholique à travers les sièces, depuis le duché de Bourgogne  puis l’absolue Contre-Réforme des Habsbourg enfin la très Catholique Monarchie française depuis le Roi Louis XIV, enfin le maintien de la Tradition malgré la succession des divers régimes politiques et philosophies jusqu’à nos jours. L’athéisme fut inconcevable, le protestantisme eut peu d’influence, la Franc-Maçonnerie eut quelque rare influence et son caractère occulte la fit considérer comme « l’œuvre du diable ».

Pour dessiner chez les Prouvost, la notion de SERVIR, principe des élites,
un héritage spirituel :
nous commencerons par ces deux citations:

Pierre Prouvost dans la généalogie qu'il rédigea en 1748 : 
« Voila la description des descendants des Prouvost et de ceux  qui se sont alliez jusques a la fin de cette année mille sept cens quarante huit. Et on peut dire sans vanité, que lesdits du surnom Prouvost, ont toujours vécu en gens de biens, d’honneurs et de bonne réputation en la foi catholique apostolique et romaine et les plus notables des villages qu’ils ont habitez
"
 
et le littéraire C. Lecigne, en 1911, publié chez Grasset, au sujet du poète Amédée Prouvost

" Dès l’âge de cinq ans, Amédée Prouvost se sentit dépositaire d’une tradition et comme l’héritier présomptif d’une royale lignée : l apprit un à un le nom de ses prédécesseurs et que chacun d’eux signifiait depuis quatre siècles et demi, beaucoup d’honneur, de travail et de foi chrétienne. On ne voulut pas qu’il puisse méconnaître ce passé et, si, par impossible, il lui arrivait d’être infidèle, qu’il eût l’excuse de l’ignorance. Un jour le père prit la plume et, sans orgueil, sans autre prétention que de donner à ses enfants la conscience intégrale de leurs origines, il écrivit les annales de sa famille. Avant tout, il songea à celui qui était son premier né, l’espérance de la dynastie ; il s’adressa à lui : 

« Je crois utile, mon cher fils, dès tes premiers pas dans ta vie d’écolier, de t’initier à ce que tes maîtres ne pourront t’enseigner avec autant de persuasion que ton père, j’entends 
L’amour de la famille, 
Le respect de ses traditions d’honneur, 
Un attachement inébranlable aux convictions religieuses de nos pères, 
et leur fidélité aux traditions monarchiques. 
Je considère comme un devoir De te donner comme modèle  cette lignée d’ancêtres.
"

Reputation_Prouvost

Cet héritage spirituel était de principe dans ces familles du Nord à travers les générations; il est ici illustré 
deux cents ans après par le parcours de vie d'Auguste Lepoutre et de son épouse Simone Prouvost, 
fille d’Henri Prouvost-Ernoult, ainé de la branche ainée ; ils étaient parents de 12 fils et d’une fille
.

Prouvost-Lepoutre-heritage-spirituel.

Les Prouvost consacrés à Dieu:

Prouvost-consacres-Dieu

Jacques Masurel, prêtre jésuite.

Philippe Constantin Prouvost, né le 2 août 1743, Roubaix, Nord, décédé après 1785, Mouscron, Hainaut, Belgique, prêtre, vicaire de Sainte Catherine à Lille, curé de Mouscron (filleul: Bon Ami Prouvost 1785-1827). 1787. — Église de Mouscron ; près du portail de droite. Au cimetière de cette église, au devant du crucifix repose le corps de Mlre Philippe-Constantin PROUVOST, natif de Roubaix, fils du sieur Pierre et de dame Marie-Jeanne DELEBECQUE, qui, ayant été curé de cette paroisse de Mouscron l'espace de trois ans et un mois, est décédé le premier novembre 1787, &gé de quarante quatro ans. Priez Dieu pour son àme.

Marguerite du Hamel, décédée après 1710, religieuse au Couvent des Pénitentes à Lille.

Augustin Prouvost, né le 29 décembre 1742, Roubaix ,baptisé le 30 décembre 1742, Roubaix ,prêtre.

Mère  Béatrix PROUVOST
Roubaix-Ancien-Regime
née le 6 février 1728,  fut  chanoinesse de Saint Augustin, prieure de l'hopital Elisabeth de Roubaix  qu'avait fondé en 1500 Isabeau de Roubaix, en 1764 et s'illustra lors de la Révolution: Toute jeune, au mois de janvier 1749, elle é tait rentrée au couvent de saint-Elisabeth de  Roubaix. Elle était prieure de son monastère lorsqu’éclata la Révolution. Le 2 novembre 1792, des commissaires envoyés par le district de Lille envahissent la maison et signifient aux religieuses qu’elles ont à se disperser dans les vingt quatre heures. Sœur Béatrix avait alors 65 ans ; elle sortit très calme, sans une plainte. Elle était à peine dans la rue qu’on la fit arrêter et écrouer dans la prison de Lille. On l’accusait d’avoir caché une brique d’or et fabriqué je ne sais quelles boites de plomb. La foule souveraine a besoin de colossales idioties ; on la servait à souhait. Sœur Béatrix ne se troubla point ; elle comparut devant le comité révolutionnaire et repoussa du pied l’absurde accusation. Elle écrivit une lettre d’ironie sereine qui se terminait par ces mots : «  forte de mon innocence, je ne crains pas de demander au comité la prompte décision de mon affaire et de ma mise en liberté. » A l’heure où les femmes les plus héroïques ne savaient que bien mourir, sœur Béatrix eut le courage de se défendre.  Après une longue captivité, elle sortit de la tourmente saine et sauve mais triste à jamais. On la revit dans la famille, portant le deuil de son couvent détruit et de sa mission interrompue. Elle s’en alla doucement mais elle ne mourut pas toute entière. Son visage resta populaire au foyer des pauvres et au chevet des malades. Sœur Béatrix ressuscitera un jour sous le pinceau d’Amédée Prouvost:c'est bien sa figure qui rayonne dans le "Poème du travail et du rêve": Dans le halo neigeux et frais de son rabat,Son visage très pur que la coiffe angélise Se penche, souriant, comme un lys sous la brise, Vers le moribond blême et las qui se débat.Près de la couche où lentement il agonise,Durant ces nuits sans fin où la fatigue abat,Elle veille, égrenant son rosaire tout bas,Avec une ferveur suppliante d'église.Sa robe est vénérée au faubourg populeux Comme un habit de sainte à l'or miraculeux. De ses lèvres les mots ainsi que des prières  Viennent au cœur du pauvre apaiser la douleur,Et ses pieuses mains douces comme des fleurs Se posent sur les fronts pour fermer les paupières. Le nom de Béatrix n'était pour Dante qu'un symbole de divine poésie; il sera plus et mieux pour Amédée Prouvost. Il le recueillera pieusement comme le synonyme des plus pures gloires de sa maison et il le mettra sur le berceau de sa petite fille."  "Amédée Prouvost" par C. Lecigne, éditions Bernard Grasset, 1911

Sœur Béatrix ressuscitera un jour sous le pinceau d’Amédée Prouvost: c'est bien sa figure qui rayonne dans le "Poème du travail et du rève":  « Dans le halo neigeux et frais de son rabat, Son visage très pur que la coiffe angélise Se penche, souriant, comme un lys sous la brise, Vers le moribond blème et las qui se débat. Près de la couche où lentement il agonise, Durant ces nuits sans fin où la fatigue abat, Elle veille, égrenant son rosaire tout bas, Avec une ferveur suppliante d'église. Sa robe est vénérée au faubourg populeux Comme un habit de sainte à l'or miraculeux. De ses lèvres les mots ainsi que des prières Viennent au coeur du pauvre apaiser la douleur, Et ses pieuses mains douces comme des fleurs Se posent sur les fronts pour fermer les paupières.»

Louis Prouvost, plus tard Rédemptoriste; Gaspard Prouvost, qui mourut Doyen de Notre-Dame, à Valenciennes;

Religieux-Prouvost-Screpel

religieux-prouvost-screpel

Prouvost-Tertiaires-Marguilliers

Parmi les fondateurs de la Conférence Saint Vincent de Paul de Roubaix, le 6 novembre 1846, on note : MM. Constantin Prouvost; Louis Prouvost, plus tard rédemptoriste; Gaspard Prouvost, qui mourut doyen de Notre-Dame, à Valenciennes; Willebaud Wibaux, nommé secrétaire quoique absent de la séance. Parmi les membres entrés dans la Conférence de 1842 à 1852 : Gruart-Prouvost, membre honoraire (date d’admission?). ; Prouvost Joseph, membre actif. Henri Prouvost. 6 Février 1843. Wattinne-Prouvost, membre honoraire. Prouvost Liévin, membre honoraire.

Le père de Charles Flipo-Prouvost, Jean François Flipo 1792- 1867, filateur, Conseiller général, fondateur de la fortune de la famille; crée sa filature, utilise une des toutes premières machines à vapeur, s’installe dans une grande maison de la rue de Tournai, épouse Adélaïde Cécile  Holbecq,-1803-1892), femme très courageuse et pieuse qui financera l’ essentiel de l’ église Saint Louis et soulage les misères sans compter ; à la fin de sa vie, veuve, elle dirigera la fil ature ; elle allait à la messe chaque matin à la chapelle de l’ hospice d’Havré du XVII  ° siècle (exactement) en face de son domicile; par contre le dimanche, son cocher attèle les deux chevaux pour la conduire en bel équipage entendre la grand messe à Saint Christophe de Tourcoing,  parée de ses robes de taffetas dites « des fêtes de l’ église » texte d’André Leurent-Maës; ( Jean Baptiste avait un frère Charles Flipo, né le 6 novembre 1800, Tourcoing, décédé le 25 avril 1824 (23 ans), en religion – trappiste).

Amédée II  Prouvost était, comme sa femme, membre du Tiers-Ordre de Saint-François. Il  fit édifier à M'Rira, prés de Tunis, dans un domaine où il  fut associé avec son frère Edouard, une chapelle qui devint paroisse. Il contribua à faire édifier prés de sa propriété de Mandelieu une chapelle, N.-D. des Mimosas. Il  contribua certainement à la construction du grand couvent de la Sainte Famille à Roubaix, rue de Lille, où sa belle-sœur, religieuse, tante Jeanne Bénat, laissa un très grand souvenir. Pendant la guerre de 1914-1918, il  prit la tête d'un Comité dit du Vœu de Roubaix, dans le but de demander à Dieu la protection de la ville , qui fut heureusement épargnée. Le clocher qui manquait à l’ église du Sacré-Cœur, fut ainsi construit. Il avait de tout temps porté de l’ intérêt à l’ Orient Chrétien et présidait le comité de Roubaix de l’ Œuvre d'Orient. Son dévouement à l’ Œuvre d'Orient, lui valut d'être nommé Commandeur de l’ Ordre du Saint-Sépulcre, et nous avons eu sous les yeux une photo de grand-père, revêtu d'une cape prestigieuse.

Mentions de Prouvost dans les monuments de Roubaix:

Église Notre-Dame de Roubaix

 La première pierre de cette église fut posée le 28 juillet 1844;  au commencement de l’année 1847, l'édifice était achevé et fut consacré le 10 février par Mgr Giraud. Les plans avaient été dressés par M. A. Dewarlez, architecte de la ville.

1844. — Première pierre, provenant de l'ancienne chapelle du Saint-Sépulcre; avec plaque de cuivre :
D. 0. M. et B. M. V. huncce lapidem primarium rite et faustis consecratum auspiciis, ut in perpetuum templi fundamentis inhesereat, avitamque fidera ad posteros testetur, anno Domini M DCCC XLIV, die vero vigresima quinta Juvi, solemniter apposuit D. Joannes-Baptista Bossut, civitatis Rosbacensis magistratus, sicut ex diplomate ibi incluso latius constabit. 

Louis-Philippe, roi des Français ; Pierre Giraud, archevêque de Cambrai; le vicomte de Saint-Aiqnan, préfet du Nord; Auguste Mimerel, conseiller du département; Wattinne-Wattel, conseiller de l'arrondissement; Jules-Philippe Maes, doyen-curé de Roubaix ; Jean-Baptiste Bossut, maire de Roubaix; Achille Delaoutre, Louis-Alphonse Lanyin, adjoints. Conseillers municipaux, Scrépel-Lefebvre, Julien Lagache, Gésar Piat, Auguste Lemaire, Julien Mourmant, Vincent Decarne, Auguste Mimerel, Louis Lecomb, Roussel-Dazin, Dellebecq-Desfontaines, Théodore Descat, Duhamel- Housez, Jean-Baptiste Dujardin, Delcourt-Béghin, Salembier-Bulteau, François-Frasez, Motte-Duthoit, Motte-Brédart, Cocheteux-Segard, Jean-Baptiste Selosse, Lepers-Agache, Tiers-Bonte, Clarisse-Desbarbieux, Camille Hertogh, Secrétaire de la mairie : Hippolyte Lemaire. Architecte de la ville : Achille Dewarlez. Entrepreneur: François Ferlié fils.

1846 — Seconde cloche. « Patrinus P. C. Prouvost; matrina Floribona Duthoit, uxor D. Lespagnol, in arte medica doctoris. M DCCC XLVI. Sub auspiciis D. Salembier-Bulteau, civ. Rosb. magistratus. »

 Église du Sacré-Cœur de Roubaix.

 De style gothique XIII° siècle, en briques, avec contreforts de pierre blanche, et affectant la forme d'une croix latine, cette église fut construite pour accomplir le vœu formulé par les catholiques de la ville, en 1870, « pour obtenir la délivrance du Pape, le rétablissement de l’ordre et de la tranquillité en France et la préservation de l'invasion prussienne. » La première pierre fut posée le 16 juin 1871 ; l’église fut bénite et ouverte au culte le 20 juillet 1873, et érigée en paroisse par décret du 19 novembre 1878.

 1866-1887. — Dans la chapelle de Saint-Joseph.

A la mémoire de M. Louis- Joseph Delerue, décédé le 23 mai 1865, à l'âge de 72 ans et 6 mois ; de M. Amand-Fidèle-Joseph Delerue, décédé le 27 Juin 1876, à l'âge de 72 ans 
et 9 mois ; de M. Pierre-François-Joseph Delerue, décédé le 29 mai 1878, à l’âge de 76 ans et 6 mois ; de Marie-Joséphine Delerue, décédée le 13 novembre 1887, à l’àge de 82 ans, donateurs de cet autel. R. I. P."
1871. — Première pierre, « D. O. M. et Sacratissimo Gordi Jesu hunc ce lapidem primarium rite benedictum, ut in perpetuum templi fundamentis inhaereat, avitamque fidem ad posteros testetur, anno Domini M.D.CCC.LXXI, die vero decima sexta Junii, recurrentibus festo Sacratissimi Gordis Jesu et anniversario vigesimo quinto creationisâs. DD. Pii Papœ IX, solemniter apposuit R. D. Bernard, vicarius generalis. 
»

 1871- — Dans la chapelle absidale, sur les quatre panneaux à gauche et à droite de l’autel.
Nous prierons pour ceux qui ont fondé cette église ou qui en ont été les bienfaiteurs :
 MM. Charvet, MM. Julien Lagache, Binet Réquillart-Dessaint, Berteaux, doyen. Louis Scrépel, MM. Toulemonde- Destombes, Motte –Motte, Grouset-Segard, Th Duhamel, Etienne Motte, Mulliez-Delmasure, Leclercq-Mulliez, J.-B. Scrépel, Amédée Prouvost, Delrue frères et sœur, Denis Salembier, Jean Delcroix,  Wattinne-Bossut, Vve Flipo, Bossut père,Julien Lagache fils, Droulers-Prouvost, J. Pollet, Desrousseaux- Defrenne, Droulers-Éloy, MM. Éloy-Duvillier, Ve Éloy-Desbouvrie.
Henri Toulemonde, Jules Toulemonde, Henri Wattinne, Wattinne-Ovelacque, Achille Vernier, Christine Mullier, Alfred Motte, Scrépel-Louage, Léon Scrépel, Dazin-Éloy, Motte-Bossut, Henri Prouvost, Narcisse Lestienne, Charles Prouvost,  Desfontaine, V Dupont Grimonprez, Aie Wattinne ; MM. Plancre, vicaire ;Pollet, vicaire ; Tilmant, vicaire ; Caudron, vicaire ;A Tiers ;  Delle Houzet, Ace Delattre, yre Watine-Meurisse, So Watine, Louis Watine, Jh Watine, Cavrois-Mahieu, Legrand Wibaux ; Lehougne-Delecourt, Charles Roussel, Henri Wibaux, Piat- Florin, Delobel sœurs, Vermylen, Pennel- Wattinne, Lezy-Dhalluin, Vve Delcroix, Delambre-Seutin, MM. Niel-Cavrois, Jules Delattre, Henri Delattre fils ; Bettremieux,  Louis Dekimpe, Watine-Ferfaille, Bonami Lernould,  Lefebvre, Grimonprez-Cavrois, Vve Henri Prouvost, Delannoy- Delcroix, Delannoy- Carré, Sophie Delrue, Piat-Agache, J. Florin, Ve Dubar- Cliquet, Vve Y Pennel, G. Heyndrickx, Allard-Sion, Bulteau sœurs, Allard-Rousseau, Delannoy- Castelain, Vandecrux.
MM. Carré-Gheval, Bayart-Cutklier, Wibaux-Motte, Watine-Beghin, J.-B. Bossut, Ach. Deledalle, Ve Louis Lefebvre, Lefebvre-Mullier, Mulliez-Scalabre, Clément Dupire, Flipo-Gousin, Dazin-Flipo, E. Moyart-Rapsaet, Vv« Beuscart-Despontaines, Chrétien Vandecrux, Nicolas- Ravenez, Thibbaut-Defrennes, Delcour frères, Carette-Lepers, MM. Dispa, Dazin- Motte, Grimonprez- Delatre, Henri Duhamel, Armand Wibaux,  V Meurisse-Toulemonde,Henri Bossut,  V Agache-Toulemonde, Delfosse- Motte, Pierre Gatteau, Planquart-Boyaval, Mahieu-Bossut, Laval frères, D Billet,  D. Bocjtibe, Dejoncker, Willot, Ve Jules Bonnet, MM. Flipo-Delcroix,  Billet-Duquesnnoy, Ferret-Delcroix,  Stanislas Florisse, Leroux- Delcroix, Hodzet-Cheval, Jean Bonnet, MM ve Bouvier, J. Lamy, Renard,  Ve Mathon, Messen, J. Lefebvre, L. Lefebvre.

 Hôtel- Dieu de Roubaix.

En 1853, une souscription fut ouverte par la Chambre Consultative, en vue de l'érection d'un vaste hôpital. Après une longue attente, le projet de construction fut voté 
le 23 septembre 1869. L'édifice fut exécuté par M. Th. Lepers, architecte de la ville, d'après les plans de M. Bottrel d'Hazeville. Cet hôpital, situé rue Blanchemaille,
s'appela d'abord Hôpital-Napoléonprès 1870, il fut désigné sous le nom d'Hôtel-Dieu ou hôpital civil
. 
Dans le vestibule à gauche en entrant : Bienfaiteurs. 1463-1823 : 
Pierre de Roubaix, Isabeau de Roubaix., Adrien de Roubaix,  Nicolas de Werchin, seigneur de Roubaix., Yolande de Luxembourg, dame de Roubaix, Mgr de Faigneules, 
Sœur Jacqueline Despeunezeaux,  Sœur Marguerite Meiganet, Yolende de Werchin, princesse d'Épinoy, Floris de Montmorency, seigneur de Montigny, Luc Mulliez,
Sœur Jeanne Deswatines, Sœur Liévine Vandervarent, Sœur Marguerite Farvaque, Sœur Isabeau de Tramecourt, Lamoral, prince de Ligne, marquis de Roubaix,
Marie de Melun, princesse de Ligne, dame de Roubaix. Sœur Légère Flameng, Valentin du Bois, seigneur de Wassegnies, Sœur Jeanne Bataille, Agnès de Mullenart,
Sœur Agnès Delbecque, Me François Becquart, pasteur de Roubaix,  M. Jean Prus, pasteur de Roubaix, Sœur Jeanne Lefort. Sœur Barbe Lefebvre, Sœur Marie-Catherine Obert,
 Sœur Marie- Madeleine Wattrelos, Louis de Croix, seigneur de Gourgemez, Catherine Delebecque, Sœur Antoinette de Blondel, Antoine de Blondel, Catherine de Carieule,
Marie de Berthoult du Valuon, Sœur Anne Dulongcourty, Sœur Catherine Lariyière, Sœur Barbe Delebecque, Sœur Agnès Desurmont, Sœur Michelle Dujardin,
 Sœur Catherine-Monique Delebecq, Sœur Agnès-Florence DelebecQue, Sœur Catherine Delespaul, Sœur Marie- Joseph Dhalluin, Sœur Dorothée Ducoulombier,
Sœur Pélagie Jager, Sœur Marie-Madeleine Lefebvre, Sœur Marie-Catherine Delespaul, Sœur Marie-Jeanne Flameng, Sœur Marguerite Dhalluin,
Sœur Marie de S.Joseph Dhalluin, Sœur Elisabeth Prouvost, Sœur Marie-Florence Vanhœnacker, Sœur Aldegonde Scorion, Sœur Augustine Destombes, Sœur Glaire Lepers,
 Sœur Isabelle Delposse, Sœur Thérèse Destombes, Sœur Marguerite Lezaire, Louis de Melun, prince d'Épinoy, marquis de Roubaix, Philippe-Dominique Delespaul,
Mademoiselle de la Hayrie,Valérien Caron, Sœur Catherine-Monique Lefebvre, Sœur M. F. Delespierre, Brecryelt-Delahaye, Jacques Delos, Marie-Catherine Destombes,
Sœur Marie-Angélique Decottignies, Sœur Jeanne Lezy, Sœur Marie-Gabrielle Coppin, Sœur Marie-Agnès Courouble, Sœur Marie-Monique Florin,
Sœur Marie- Adrienne Lefebvre, Sœur Elisabeth Heddebaut, Sœur M. G. Hannart, Sœur Éléonore Monier, Sœur Antoinette Monier, Sœur Marie-Mélanie Castel,
Sœur Euphrosine Delebecque, Sœur Béatrix Prouvost, Sœur Bernardine Dujardin, Sœur Albertine Delourme, Sœur Julie Bonte, Sœur Constance Lantoing, Sœur Amélie Lemer,
Sœur Marguerite Gaffin, Sœur Marie -Madeleine –Joseph Dehullu,  Sœur Victoire Mouret, Sœur Marie- Françoise- Joseph-Mazurel, Sœur Angélique Jacquart,
Sœur Anne-Marie Delebecque, Sœur Marie-Anne-Joseph Destombes, Sœur Catherine Chauwine, Sœur Marie -Anne -Joseph Fabricy, Sœur Rose-Blanche-Joseph Bouteillier,
Sœur Bernardine Klory, Sœur Félicité Lefebvre, Pierre Frémaux
.
 Noms des administrateurs de l’Hôpital de Roubaix de 1798 à l’année 1867:
 P. J. Grimonpont. 1798 ; A. Dujardin 1798 ; Castel-Frémaux. 1798 ; Dazin-Duforest. 1798 ; Bulteau-Yon 1798 ; C. Florin-Delbecque. 1801 ; Dervaux-Dukorbst 1801;
 Houzet-Delos. 1801 ;Delcourt-Chombart. 1801 ; Defrenne-Dervaux 1802 ; Simon-Basile Ferret. 1804 ;Ignace Gadenne. 1804 ;J. B. Lecomte. 1807 ; Dervaux-Tiberghien. 1807 ;
Bulteau-Prouvost. 1809 ; Boyaval-Roussel. 1809. ; Lepers-Delebecque. 1809 ; Liévin Defrenne. 1810 ; Boyaval-Morel 1810 ;Alexandre Decréme. 1810 ; Grimonprez-Tiberghien ;
Grimonprez-Bulteau. 1814 ; Duhamel-Brédart. 1817. Desrumeaux-Duthoit. 1817 ; Prouvost-Defrenne. 1817 ; Montagne-Petit. 1818 ; Augustin Prouvost. 1819 ;
Delebecque-Lezaire. 1819; Boussel-Dazin, 1819; Wattinne-Wattel. 1819;  Scrêpel-Lefebvre. 1819; Mulliez-Delesalle. 1823; Motte-Brédart. 1824; Motte-Duthoit. 1825;
Lecomte-Delerue. 1826; Lehembre-Wacrenier. 1828; Florin- Wattine. 1829; Hertogh, 1831; Paul Defrenne. 1834 ; Cavrois-Grimonprez. 1835 ; A. Mimerel. 1837 ;
Delattre-Libert. 1839 ; Grimonprez-Bossut. 1840 ;Louis Destombes. 1852 ; Louis Scrépel. 1852 ; Aimé Delfosse. 1852 ; J. Benaux-Lemerre
.
1856; Réquillart-Desaint. 1863;
L. Watine-Wattinne. 1864 ; Pierre Catteau. 1867
. 
Hôpital communal de Roubaix
Le 15 août 1861, jour de l'Assomption et fête de Napoléon 111, la première pierre de cet édifice, destiné à servir d'hôpital communal, a été bénite par M^ Maes, 
doyen de la paroisse S^ Martin, et solennellement posée par Mr Jean-François-Auguste-Joseph Ernoult-Bayart, maire de la ville de Roubaix, assisté de ses adjoints
MM. Julien Lagacue> Constantin Dbsgat et Jean- Baptiste Renaux-Lemetre, en présence du clergé, des membres du conseil municipal et de la chambre consultative
des arts et manufactures, de la commission des hospices, des diverses administrations de la ville, et de M. Théodore Lepers, architecte
.
 Bienfaiteurs. 1861 :
Bayart-Gutelier ; Bayart-Lefebvre père ;Bayart-Parent ;Bettremieux fils ; Blanquart-Delobel ; Bodin Edouard ; Boissibre Achille ; Bossut-Delaoutre ; Bossut-Grimonprez ;
Bossut-Pollet ; Browaeys-Degeyter ; Bulteau Alexandre ;Bulteau-Desbonnet ; Bulteau-Mimerel veuve ;Carette-Pennel ;Carré-Cheval ; Carré- Delescluse ;  Carré- Desfontaine ;
Castel frères et sœur ; Cateau Adolphe ; Catteau Pierre.  Catrois-Grimonprez veuve ; Cheval- Legrand veuve ; Cheval sœurs ; Gochsteux-Castel ; Cordonnier Louis ; Cozette Léon,
 Crombé Jules, Crombé Louis, Cuvru sœurs ; Dathis Léon ; Dazin-Bulteau veuve ; Dazin fils aîné ; Dazin Joseph ; Dazin-Motte ; Decottignies-Dazin ; Decourcelle veuve ;
Defrenne Alphonse ; Defrenne Liévin ; Defrenne Paul ; Delaoutre Achille veuve, Delattre-Cavrois Henri, Delattre Edouard, Delattre Henri père. Delattre Jules,
Delattre Louis fils, Deledalle Achille, Deleporte Henri, Delerue-Dazin Jules, Delerue- Florin veuve, Delerue J.-B. veuve,Delfosse Clément, Delfosse- Motte,
Delobel-Barot, Delobel sœurs, Derville César, Descat-Crouset, Descat- Libouton, Descat Théodore, Deschamps Auguste, Desclée frères, Destombes- Dengremont,
Droulers Auguste,  Dubar-Gliquet, Dubar-Delespaul , Dubar-Perrier, Duburcq Jean-Baptiste, Duflos Jean –Baptiste, Duhamel Henri, Dujardin Alexandre,
Du Jardin Jean –Baptiste, Dumanoir, Dupire-Duponchel, Dupont fils, Dupont-Grimonprez, Duriez fils, Duthoit fils, Dutilleul-Lorthiois, Eeckmann Louis, Ernoult-Bayart,
Fanyau-Ionave, Ferlié-Lecomte, Florin Carlos, Florin- Decrème, Florin-Ribaucourt, Frasey François, Gantier- Roussel , Gaydet-Bobt., Grimonprez- Bossut, Grimonprez-Cavrois,
Grimonprez Eugène,  Grimonprez Louis fils, Lagache Julien, Larousse Edouard, Laigle Oscar, Lambin – Delattre, Lamy Jules, Leconte-Baillon,
Lefebtre-Mathon Louis,  Lefebvre-Mathon Henri, Lefebvre-Soter Jean,  Lenain Edouard, Lepoutre-Parent ; Leroux Camille
.
1861- — Salle des pas perdus; seconde plaque à droite.
Bienfaiteurs de Lespagnol veuve ; Lestienne frères ; Lhermine Y. Liénard veuve;Lister et Holden, Mathon-Lepers, Mathon et Masson, Mazure Louis, Mazure-Mazure, 
Messen Jacques, Mimerel sénateur, Mimerel fils, Montagne Auguste, Montagne Jean, Motte Alfred, Motte-Bossut, Motte-Brédart, Motte Etienne, Mourmant Julien,
Mulliez-Delesalle, Mulliez-Éloy, Parent Pierre, Parenthou Godefroy, Pennel Alexandre, Pin-Bayart, Ployette Ferdinand, Pollet Joseph, Pollet Romain, Poullier Louis,
Prouvost Adolphe.
Après 1861 : Prouvost Amédée, Prouvost Bonami veuve, Prouvost Liévin, Prouvost Pierre-Constantin, Relop Adolphe, Réquillart-Barrot veuve., Réquillart-Desaint, 
Réquillart-Scrépel, Rogues veuve, Rousseaux-Cornille, Roussel-Dazin, Roussel François, Ryo-Catteau, Salembier Louis, Scrépel César ; Scrépel Florimond ;
Scrépel Lefebvre ; Scrépel Louis;  Scrépel-Roussel ; Ternynck Henri ; Tettelin- Montagne ; Tiers- Werquin veuve ; Vernier- Delaoutre ; Voreux Louis ; Vouzelle veuve ;
Watine Louis ; Watine-Meurisse veuve ; Wattel Florimond; Wattel-Prus; Wattinne-Bossut; Wattinne-Prouvost ; Wattinne- Wattel; Werbrouck Louis; Werquin- Wattel;
Wibaux Achille. Wibaux Bonami; Wibaux Henri; Wibaux-Motte, Comte Mimerel, Dormeuil Jules-Ernest, Renaud J.-B, Dame Grimonprez-Delaoutre, Dormeuil Alfred- Joseph
.

 L’œuvre de la France, elle remplit toutes les pages de l’histoire humaine, elle est connue de l’univers entier et ce n’est pas  Dieu qui l’oubliera, lui a qui tout est présent. Le zèle déployé par cette noble race pour la cause et pour le nom de Dieu, l’esprit de sacrifice et d’abnégation, le dévouement et l’enthousiasme qu’elle a mis au service de Jésus-Christ et de son évangile, voilà des titres qui subsistent, des mérites qui ne s’effaceront jamais. D’autant  qu’ils n’appartiennent pas uniquement au passé. » Monseigneur Pie.

Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonds baptismaux de Reims, se repentira et retournera à sa première vocation. Un jour viendra(…) où la France, comme Saül sur le chemin de damas, sera enveloppé d’une lumière céleste… Tremblante et étonnée, elle dira : »Seigneur, que voulez vous que je fasse ? » et lui : « Lève toi, lave les souillures qui t’ont défigurées, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le pacte de notre alliance, et va, fille ainée de l’Eglise, nation prédestinée, vase d’élection, va porter, comme par le passé, mon nom devant tous les peuples et tous les rois de la Terre » Saint Pie X : allocution consistoriale de 20 novembre 1911.

L’homme médiocre est juste milieu sans le savoir. Il l’est par nature, et non par opinion ; par caractère et non par accident. Qu’il soit violent, emporté, extrême, qu’il s’éloigne autant que possible des opinions du juste milieu, il sera médiocre. Il y aura de la médiocrité dans sa violence… Il admet quelquefois un principe mais si vous arrivez aux conséquences de ce principe, mais si vous arrivez aux conséquences de ce principe, il vous dira que vous exagérez…. L’homme vraiment médiocre admire un peu toutes choses, il n’admire rien avec chaleur. Si vous lui présentez ses propres pensées, ses propres sentiments rendus avec un certain enthousiasme, il sera mécontent. Il  répètera que vous exagérez. Il aimera mieux ses ennemis s’ils sont froids que ses amis s’ils sont chauds. Ce qu’il déteste, par-dessus tout, c’est la chaleur. L’homme médiocre dit qu’il y a du bon et du mauvais dans toutes choses, qu’il ne faut pas être absolu dans ses jugements etc. etc. Si vous affirmez fortement la vérité, l’homme médiocre dira que vous avez trop confiance en vous-même… L’homme médiocre dira que vous avez trop confiance en vous-même… L’homme intelligent lève la tête pour admirer et pour adorer ; l’homme médiocre le lève pour se moquer : tout ce qui est au dessus lui parait ridicule, l’infini lui parait néant… L’homme médiocre est le plus froid et le plus féroce ennemi de l’homme de génie… L’homme de génie compte sur l’enthousiasme ; il demande qu’on s’abandonne. L’homme médiocre ne s’abandonne jamais. Il est sans enthousiasme et sans pitié : ces deux choses sont toujours ensemble… L’homme médiocre est beaucoup plus méchant qu’il ne le croit et qu’on ne le croit, parce que sa froideur voile sa méchanceté… Au fond, il voudrait anéantir les races supérieurs : il se venge de ne le pouvoir pas en les taquinant… L’homme médiocre ne lutte pas : il peut réussir d’abord, il échoue toujours ensuite. L’homme supérieur lutte d’abord et réussit ensuite. L’homme médiocre réussit parce qu’il subit le courant ; l’homme supérieur triomphe parce qu’il va contre le courant. «  Ernest HELLO

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