Flandre
Jean
Lefebvre est cité à saint Amand en 1306.
Les
sceaux de divers sujets du nom, cités aux XIV° et XV° siècles à Lille, ont été
conservés.
Julien
était échevin à Haubourdin en 1582.
Guillaume
Lefebvre de Lattre était en 1639 receveur de la seigneurie d’Erquighem,
en
1663, maître en la chambre des comptes de Lille.
Charles
François, Anselme, Philippine, Anne Marie, Catherine Lefebvre de Lattre
figurent dans l’armorial de 1696 :
Armes :
de gueules à l’aigle d’or accompagné de cinq
étoiles à six rais du même, 2 en chef,
deux en flanc, un en pointe.
Rameau
d’Hallennes lez Haubourdin puis Lille : Adrien né en 1640 eut, de Jeanne
de Riez, Pierre, dont Pierre, « pasteur de Pérenchies » ; Antoine,
Philippe, inhumé dans l’église d’Hallennes ; François, Ignace, dont
postérité ; Philippe, Charles-Joseph époux de Marie-Françoise Denchin,
dont Aimable-François-Joseph, né en 1761, mort à Barcelone, époux d’Alexandrine
Laurens, dont Théodore, mort en 1872 à Lille, marié à Charlotte Cécile Bériot,
dont Paul, marié en 1872 à Hélène de Surmont dont, entre autres enfants,
François marié à Madeleine Motte dont quatre fils, Xavier, S.J ., Pierre,
Jacques, Théodore
Les
Lefebvre fixés au XVIII° à Roubaix qui
ont joués un grand rôle dans l’industrie textile, habitaient au XVII° siècle
Wattrelos. Leur auteur, Jean Charles, né à Roubaix en 1712 était fils de
Philippe et de Marie-Jeanne Duforest.
(Nord B
1394 ; 7 G 294 ; 16 G 62, 526 ; 33 H 54 ; Arm Flandre, 122,
128, 343, 727 ; Denis du Péage).
De
Puymège, les vieux noms de France.
Une
généalogie détaillée a téé
publiée par la Société d’étude de la
province de
Cambrai, écrite par F Decroix : familles de marchands de
Tourcoing et
Lille.
Quelques
illustrations de l’Ancien Régime:
XVI
°
siècle : le Révérend Père Jacques
Lefebvre, de l’ordre des Frères Précheurs,
tué par
les gueux sur la route de Louvain en 1591. Il était docteur de l’Université
(Biographie
dans les Personnes pieuses, P. Pruvost, page 91 et van den driesche, page 82).
1593 :
Cartulaire des Poutrains : Jacques le Febvre possède un lieu manoir, page
54.
Une
famille Lefebvre habite au fief du Bleu-Chastel
1626 :
Pierre Lefebvre, échevin (Liste
Lahousse).
1629 :
Cornille Lefebvre, échevin.
1640-1641 :
Camille Lefebvre, connétable de la Confrérie de Monsieur Bastien. (Gildes tourquennoises,
page 29).
1642 :
Pierre Lefebvre, échevin, lieutenant du bailly (GT, p 26).
1642 :
Jacques Lefebvre, roi des arbalétriers (GT, p 26).
1643 :
Péronne Lefebvre, religieuse de Notre-Dame des-Anges et beaucoup d’autres
religieuses de la même famille
1650 :
Jacques Lefebvre, échevin (liste Lahousse).
1659 :
Jean Lefebvre, roi des arbalétriers. GT 26
1659 :
Pierre Lefebvre, connétable de la Confrérie de Monseigneur Saint Georges.
1663 :
Nicolas Lefebvre, échevin GT31
1676-1685 :
Nicolas Lefebvre, carillonneur de Tourcoing.
1682,
Pierre Lefebvre, échevin (Liste Lahousse).
1686 :
jacques Lefebvre, connétable de la Confrérie de Saint André GT, p.30
1709: Augustin Lefebvre, manufacturier (van den
driesche, p 171)
1710:
Arnould, fils de Philippe, maître receveur de la Confrérie de Monsieur Bastien
(GT, page 29).
1710 :
Jean-Dominique Lefebvre, échevin, lieutenant du bailly en 1720 GT32et33
1715 :
Dominique Lefebvre, connétable de la Confrérie de Saint André. GT30
1725 :
à partir de cette date, très nombreux Lefebvre au palmarès du collège de
Tourcoing.
Seize Lefebvre
sont enterrés sous le pavement de l’église Saint Christophe de Tourcoing.
Jacques,
Allard, Antoinette, Jérome Lefebvre, veuve JB Lefebvre ont cités parmi les
manufacturiers du XVIII° siècle.
1789 :
Jean-Baptiste Lefebvre, échevin (Liste Lahousse).
Lefebvre-Dupont,
59 ans, favorable aux idées nouvelles (Ameye, page 68).
Lefebvre-Desurmont,
conseiller 1820-23
Edouard
Lefebvre, conseiller 1837- 1840
Au
musée municipal de Tourcoing, la tapisserie de la veuve lefebvre.
Généalogie
Desurmont, page 77, blason, et souvent nommés.
" Florentin LEFEBVRE, fabricant à Roubaix, a épousé Marie-Rose DUCATTEAU, qui a été une remarquable chef d’entreprise après le décès prématuré de son mari et a transmis l’affaire familiale à ses fils qui se sont associés avec Amédée PROUVOST, alors négociant à Roubaix. Jean PROUVOST-LEFEBVRE, petit-fils d’Amédée, a épousé une arrière-petite-fille de Florentin et Marie-Rose et est ainsi devenu le plus gros actionnaire du Groupe PROUVOST et LEFEBVRE. Tout cela est très bien décrit dans l’ouvrage de Pierre POUCHAIN, « Les Maîtres du Nord » et dans d’autres comme ceux, par exemple, de Jean LAMBERT-DANSETTE ou de Jacques BONTE." Philippe A Rammaert
Jacques
Le Febvre 1630 &
Pierrone
Mouton 1630
|
Jean
Lefebvre 1653 &1680
Marie
Catherine Selosse 1654-1731
|
Philippe
Charles Lefebvre 1691-1767 &1715
Marie
Jeanne du Forest 1689-1739
|
Jean-Charles
Lefebvre 1716-1790 &1741
Marie-Thérèse
Pluquet 1719-1758
|
Louis
Joseph Lefebvre 1742-1816 &1773
Françoise
Quint 1749-1778
|
Florentin
François Lefebvre 1774-1833
Epoux
de Marie Rose Ducatteau 1789-1870,
dont
Sophie
Fidéline 1812-1871
A Louis
Lefebvre 1818-1875
Albert
Lefebvre 1846-1889 dont, entre autres enfants, eut Jeanne Louise Lefebvre, née
le 30 novembre 1880, Roubaix,décédée le 29 novembre 1950, Roubaix (69 ans), mariée le 1er février 1901,
Roubaix,avec René Louis Prouvost, de Paul Alexandre Prouvost (branche
ainée) né le 7 décembre 1874, Roubaix,décédé
le 29 février 1932, Roubaix (57 ans).
et Laurence Louise Ghesquière
1846-1922, marié en 1901, Roubaix avec Jeanne Louise Lefebvre 1880-1950, dont o
Françoise Marie Gérard o Marilys o Thérèse Louis 1847-1908 époux de Louise
Lenglart et Marie Julie 1863.
Jeanne Marie Lefebvre 1864-1908 dont , entre autres anfants, Jacques Lenglart, né le 6 août 1887, Roubaix,décédé le 30 août 1969, Veretz (82 ans). marié le 23 juin 1911, Roubaix,avec Marthe Prouvost, née le 2 août 1888, Tourcoing, décédée le 2 septembre 1963, Veretz (75 ans).
Annuaire "Les grandes familles de Roubaix", 1912, photo Ferdinand Cortyl
B Jean
Baptiste Joseph Lefebvre 1819-1893
Associé
d’Amédée I Prouvost, époux d’Hermance Soyer
Un de ses petits fils, Marcel Lefebvre, né le 24 mai 1879, Vernou-sur-Brenne (37, Indre-et-Loire), décédé le 31 mars 1949, Parçay-Meslay (69 ans), propriétaire exploitant, maire de Parçay-Meslay .épousa le 1er octobre 1908 Blanche d'Astorg,
née le 21 février 1883, décédée le
9 janvier 1919 (35 ans, petite fille de l’Ambassadeur Charles d’Astorg, fils d’Eugène d’Astorg,
gentilhomme du duc de Bordeaux, Pair de France en vertu de l'ordonnance du 28
aout 1828 sur la transmibilité de son beau-père. Première promotion (1803) de l'Ecole Spéciale
Militaire de Fontainebleau, officier de cavalerie de 1804 à 1814 (Iéna, Eylau,
Espagne, Russie, Saxe...), Colonel du 5è Hussards (1821), Maréchal de camp
(1828), Inspecteur général de cavalerie, Lieutenant général (1843), Aide de
camp du duc de Berry (1815) puis du duc de Bordeaux (1820). Grand officier de
la Légion d'honneur, Pair de France., ESM Saint-Cyr, promotion 1803. Charles
d’Astorg épousa Pauline de Fleischmann, petite fille de Christian-Wilhelm de
Fleischmann, Officier d'artillerie dans
le contingent wurtembergeois intégré à la Grande Armée,
1787 -
Tübingen, Wurtemberg, Allemagne, 1876 - Stuttgart, Allemagne, Lieutenant en 1813, Aide de Camp et homme de
confiance du roi Guillaume de Wurtemberg en 1838, Ambassadeur en France de 1838
à 1848.
Général
en 1838, fait chevalier de la Légion d'honneur par le maréchal Ney sur le champ
de bataille de la Moscowa, Grand officier de la Légion d'honneur en 1844, En 1848, il assure la fuite du ministre
Guizot en Belgique, Diplomate pour le roi du Wurtemberg à Munich, Paris et
Saint-Petersbourg, Grand officier de la Légion d'honneur.
C Henri
Joseph 1825-1867
marié le 26 juillet 1846, Roubaix,avec
Zoé Elisabeth Mathon, née en 1827,
Roubaix,décédée le 21 novembre 1918,
Roubaix (91 ans), dont :
1) Zoë Rose Marie Lefebvre
1847-1928 épouse de Paul Joseph Masurel
Edmond Henri Lefebvre
1849-1900
né le 4 avril 1849, Roubaix,décédé le 18 décembre 1900, Roubaix (51 ans), industriel, manufacturier, marié avec Eugénie Joséphine Célia Augustine Mille, née en 1855, Lille, décédée le 11 août 1880, Roubaix (25 ans), marié le 17 juillet 1884, Roubaix,avec Julie Marie Grimonprez, née le 29 juin 1859, Roubaix,décédée le 20 juin 1932, Roubaix (72 ans).
Quelques
personnalités de cette branche (sans liens généalogiques) et alliances:
Dont Edmond Henri Lefebvre,
né le 17 avril 1885, Roubaix,décédé le 20 août 1949, Roubaix (64 ans), ouvrier en tissage d'Art, puis industriel, marié le 22 mai 1907, Roubaix,avec Madeleine Pauline Prouvost, fille de Edouard Joseph Prouvost 1861-1933 le 16 novembre 1888, Roubaix,décédée le 18 mai 1963, Roubaix (74 ans). Sa petite fille Anne Lefebvre épousa Bernard Prouvost, des Paul-Alexandre Prouvost 1922 (branche ainée) ; son autre petite fille, Dominique Pollet épousa Dominique Odelin ; sa petite fille Madeleine Lefebvre fut mariée avec Xavier Patfoort puis avec Paul Guermonprez, dont Adèle : 1er février 2001 à Croix (Nord), Léopold: 30 août 2003 à Croix (Nord).
Jacques et Paul Lefebvre, fils d’Edmond Henri
Lefebvre 1849-1900, « sont les évadés du devoir de mémoire. On se souvient
de cette espèce de jeu de piste, de feuilleton d'il y a deux ans. La Ville
recherchait désespérément la sépulture de Léon Marlot à Tournai jusqu'au jour
où un adjoint observateur la repéra au beau milieu du... carré militaire. Ce
carré c'est, au sein de la nécropole roubaisienne, le grand rassemblement des
Morts pour la France. De tous les Morts pour la France ? On ne sait pourquoi
certains d'entre eux se sont échappés du lot. C'est le cas des frères Jacques
et Paul Lefebvre dont la sépulture, non loin du croisement des allées 3 et 8, à
l'abandon, est complètement ignorée des minutes de silence et des dépôts de
gerbes du 11 novembre. Même dans l'Au-delà, l'individualisme ne paie pas. Pour
retrouver la trace des frères Lefebvre ce n'est pas évident. La lime du temps
estompe peu à peu sur la pierre tombale leurs noms et prénoms. Jacques et Paul
Lefebvre figurent sur la branche 44 du très riche arbre généalogique
Valette-Pollet accessible sur le site Geneanet. Par l'intermédiaire de ce site,
nous avons vainement tenté de prendre contact avec cette famille pour en savoir
plus sur Jacques et Paul. Le premier mort roubaisien de la Grande Guerre ?
Geneanet et l'arbre Valette-Pollet nous
apprennent néanmoins que Paul, né le 11 décembre 1890 à Roubaix est décédé le
23 août 1914 et qu'il s'était marié deux ans plus tôt à Thérèse-Léonie Desurmont
qui convola en secondes noces en 1919 avec un certain Robert Prouvost. Décédé
le 23 août 1914, Paul est l'un des premiers morts roubaisiens de la première
guerre mondiale si ce n'est le premier. Son frère, Jacques né en 1888 et mort
le 5 octobre 1918 pourrait être l'une des dernières victimes militaires
roubaisiennes de la grande boucherie du début du XXe siècle. Au-delà de la
généalogie, le site
memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr nous en apprend un peu plus sur les
frères Lefebvre, le webmaster de ce site prenant la peine de nous communiquer
les fiches de confirmation des décès établies respectivement les 17 et 18
décembre 1919.
Près de Namur, il apparaît ainsi que le
sergent Paul-Marie-Joseph Lefebvre (matricule 03708-5512) a été « tué à
l'ennemi » à Saint Gérard en Belgique. Une mort presque logique. Dès le début
de la guerre, l'Allemagne se jette sur la Belgique mais sa progression est
enrayée par les Belges et par les régiments français envoyés en renfort dont le
43e d'infanterie de Lille auquel appartient Paul qui s'interposent autour de
Namur et notamment à Saint-Gérard. Cette bataille de Namur au cours de
laquelle, le Reich utilisa la grosse artillerie n'était que la préfiguration
des combats meurtriers qui se succédèrent durant quatre ans.
Pour ce qui est de Jacques Théodore Lefebvre,
les documents militaires nous apprennent que le 5 novembre 1888, il avait le
grade de sous lieutenant (matricule 3863-6511) et appartenait au service
automobile du 8e escadron du train. Il est mort dans une ambulance des suites
d'une maladie contractée au front. À Fresnoy la Rivière, non loin de cette forêt
de Compiègne où quelques semaines plus tard allait être signé
l'armistice... ». Vu du côté allemand, le siège de Namur marqua
le début de la Grande guerre. C'est là que le sergent Paul Lefebvre fut tué. Ci
dessous, la sépulture des frères Lefebvre qui s'enlise dans l'oubli.
Germaine Lefebvre, née le 5 novembre 1886,
Roubaix,décédée le 5 septembre 1973, Roubaix
(86 ans), mariée le 16 septembre 1905, Roubaix, avec Jean
Prouvost, fils d’Albert Félix Prouvost 1855-1916, né
le 24 avril 1885, Roubaix,décédé le 17 octobre 1978, Yvoy-le-Marron (41,
Loir-et-Cher) (93 ans), industriel textile, propriétaire et directeur de
journaux, homme politique.
Paul Jean Baptiste Lefebvre, né le 30 mars 1852, Roubaix (59,
Nord, décédé le 30 décembre 1872,
Roubaix (20 ans).
Paul Jean Baptiste
Lefebvre1852-1872
Léon Lefebvre
né le 16 juillet 1859, Roubaix,industriel, marié avec Marie Desrousseaux, née le 16 août 1867, Roubaix .
Leur
fille Marie Lefebvre, Officier de la Légion d'Honneur Emile Goüin, banquier,
Chef de bataillon.
Président du Conseil d'Administration de la Banque Goüin et Tourangelle de Crédit, Président du Conseil de Surveillance de la Société Peignage et Lainière de Roubaix, dont deux anfants Charlotte et Eugène (1920-1930): Charlotte Goüin, née le 12 février 1913, Paris XVIe , décédée en janvier 2009, Paris , inhumée le 2 février 2009, cimetière La Salle à Tours (37) (95 ans), mariée le 13 janvier 1940, Tours, avec Henry Morel de Foucaucourt, né le 25 septembre 1905, Belloy-en-Santerre, colonel de cavalerie, PDG de banque, dont o Marie-Christine Morel de Foucaucourt, née le 4 janvier 1942, Alger, Algérie, mariée le 22 janvier 1972, Paris VIIe, avec Alexander Jordis von Lohausen, né le 3 mai 1937, Berlin, Allemagne, directeur de banque.
o
Jean-Michel Morel de Foucaucourt, né le 1er février 1943, Constantine, Algérie,
directeur de société.
marié le 19 mars 1971, Tokyo,
Japon, avec Rina Morimoto, née le 8 février 1949, kobé, Japon.
Charles-Henry Morel de
Foucaucourt, né le 12 mars 1947, Tours .
Jean Lefebvre (1819-1893) et Louis Lefebvre (1818-1875), Associés d’Amédée I Prouvost, sont cousins germains de Louis-Jean Scrépel.
Hôtel Lefebvre, parc Barbieux à Roubaix; à coté existait le pendant appartenant à Eugène Motte.
Jusqu'à la 9e génération. Base Roglo
Nn Lefebvre.
Marié avec Ne N, dont
Marié le 31 août 1779, Roubaix, avec Marie Anne Joseph Cloux, née le 22 février 1744, Tourcoing,
décédée le 25 août 1828, Roubaix (à
l'âge de 84 ans), fabricante, dont
Lignée
de Jacques Antoine Lefebvre:
Jacques Antoine Lefebvre, né le 27 février 1712, décédé le 8 août 1789 (77 ans).
Marié avec Marie Catherine Dumortier, née le 16 février 1715, décédée le 11 janvier 1791 (75 ans), dont
Marié avec Marie Catherine Dumortier, née le 16 février 1715, décédée le 11 janvier 1791 (75 ans), dont
Évêque de Dakar (1947), puis archevêque (1955) , évêque de Tulle
(1962), supérieur général de la Congrégation du Saint-Esprit (1962), fondateur
de la Fraternité St Pie-X
Évêque de Tulle
Né le 29 novembre 1905 - Roubaix
(59, Nord)
Décédé le 25 mars 1991 - Martigny
(Suisse)
85 ans
Ordonné prêtre en 1929
Missionnaire au Gabon (1932-1945)
Supérieur du Scolasticat de Mortain en France (1945 -1947)
Archevêque de Dakar, (1947-1962)
Archevêque de Tulle en France (1962),
Archevêque de Synnada en Phrygie (Syrie), in partibus infidelium
Supérieur de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit (1962-1968)
Fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X (1970)
"Tradidi
vobis quod et accepi"
Populaire défenseur de la messe
en latin ou maurrassien impénitent, «athanase du XXe siècle» ou «avocat obstiné d’une théologie attardée»,
Mgr Lefebvre a suscité toute une imagerie d’Épinal. Rend-elle bien compte d’une
affaire qui eut un large écho, spécialement en France, et aboutit à un nouveau
"schisme" dans l’Église catholique ?
Né
à Tourcoing dans une famille
très pieuse le 29 novembre 1905, Marcel Lefebvre eut au sein de
l’Église un itinéraire
exemplaire. Admis au séminaire français de Rome en 1923,
il est ordonné prêtre
en 1929. Après un an en paroisse à Lille, il rejoint son
frère René chez les
Pères du Saint-Esprit. Au Gabon de 1932 à 1945, puis
directeur du scolasticat
de la congrégation, il est choisi par Pie XII comme vicaire
apostolique de
Dakar en juin 1947 et reçoit la consécration
épiscopale des mains du cardinal
Liénart en septembre. En 1955, le cardinal Tisserant vient
l’introniser premier
archevêque de Dakar. Délégué apostolique
pour l’Afrique de l’Ouest (1948-1959),
il participe activement à l’affirmation d’une
Église africaine ; il a ordonné
prêtre son successeur, le futur cardinal Thiandoum. L’heure
du départ arrive
néanmoins, en janvier 1962, pour un homme réticent
vis-à-vis d’une
décolonisation jugée prématurée.
Transféré au modeste siège de Tulle, il est
élu supérieur général des Spiritains
dès août 1962. C’est ainsi qu’il se rend,
en octobre, à la première session de Vatican II.
Le concile marque un premier
tournant dans ce brillant parcours. Déjà isolé par son soutien à la «Cité
catholique» de Jean Ousset et à la cause de l’«Algérie française»,
Mgr Lefebvre se range, à l’inverse des autres évêques français, dans la
minorité conservatrice. Animateur du Coetus internationalis patrum (1964), il
réclame une nouvelle condamnation du communisme et bataille contre la
collégialité assimilée au «collectivisme», l’œcuménisme et la liberté
religieuse, «apostasie légale de la société». Mais, en 1963, il vote la
réforme liturgique. Le futur censeur de la «messe de Luther» a aussi
accepté les premières modifications apportées par Paul VI, avant la refonte du missel d’avril
1969. En mai 1988, il reconnaît la validité de la nouvelle messe et la rupture
n’est pas intervenue sur ce sujet. Le contentieux entre Mgr Lefebvre et Rome ne
se réduit donc pas à la liturgie latine. Au demeurant, parmi les nombreux
textes conciliaires, le prélat contestataire a toujours déclaré n’avoir rejeté
que Dignitatis humanae et Gaudium et spes . Or l’après-concile voit se
développer une accélération du processus de sécularisation et une «crise
dans l’Église» (Paul VI). Mis en minorité dans sa congrégation, Mgr Lefebvre
démissionne le 30 septembre 1968. Pourtant il ne renonce pas à «faire
l’expérience de la tradition».
Sollicité par neuf séminaristes,
il ouvre en 1969 une maison d’accueil qui, installée à Écône (Suisse) l’année
suivante, devient un véritable séminaire. Le 1er novembre 1970, Mgr Charrière
approuve la constitution d’une Fraternité sacerdotale Saint-Pie X destinée à
rassembler les futurs prêtres. Les évêques de France ne tardent pas à
s’émouvoir devant une institution concurrente et indépendante. D’autant qu’entre
1970 et 1974 Mgr Lefebvre passe d’une vive critique de l’application des
réformes à une mise en cause du concile lui-même et bientôt du pape. Le
manifeste du 21 novembre 1974 dénonce «la Rome de tendance néo-moderniste et
néo-protestante, qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II».
Ce brûlot entraîne la réaction de Paul VI: au terme d’une procédure que Mgr
Lefebvre conteste, la Fraternité est supprimée (mai 1975). En juillet 1976,
passant outre à l’interdiction d’ordonner des prêtres, le prélat est suspendu a
divinis .
Devenu chef de file des
traditionalistes, l’évêque dissident développe son œuvre tout en gardant des
liens avec Rome : Paul VI (1976) et Jean-Paul II (1978) le reçoivent. Malgré la
concession liturgique de 1984, les négociations piétinent. Ulcéré par la
rencontre interreligieuse d’Assise (1986), Mgr Lefebvre menace, en juin 1987,
de consacrer des évêques afin d’assurer la pérennité de sa Fraternité. Le
cardinal Ratzinger tente un ultime compromis. Mais l’accord du 5 mai 1988 est
rompu le lendemain par Mgr Lefebvre qui sacre, assisté de Mgr de Castro Mayer,
quatre évêques le 30 juin. Le camp traditionaliste se divise : certains (le
Barroux, la Fraternité Saint-Pierre) acceptent les offres romaines.
Excommunié, le vieil évêque, qui
avait remis sa charge de supérieur en 1983 à l’abbé Schmidberger, meurt le 25
mars 1991. Il lègue une «petite Église catholique de rite traditionnel»
(É. Poulat) d’au moins cent mille fidèles groupés autour des deux cent
cinquante prêtres d’une Fraternité qui entretient six séminaires et un réseau
de prieurés et d’écoles. Il lègue surtout un problème non résolu : quelle peut
être l’attitude de l’Église face à la modernité triomphante ? Campant sur le
refus des droits de l’homme, en particulier de la liberté de conscience, Mgr
Lefebvre rêvait de reconstruire la chrétienté: «Nos chapelles [...], nos
monastères, nos familles nombreuses, nos écoles catholiques, nos entreprises
[...], nos hommes politiques décidés à faire la politique de Jésus-Christ».
Il rappelait importunément que ce rêve fut celui des papes aux XIXe et XXe
siècles, et le proposait comme «Vérité immuable». Répudiant cette
stratégie, l’Église conciliaire a voulu concilier catholicisme et démocratie.
Elle a modernisé ses institutions et s’est proclamée «experte en humanité».
Mais de « Mater et magistra » à « Centesimus annus » en passant
par « Humanae vitae » (encycliques) , elle souligne toujours les failles
du libéralisme.
Entre l’exigence du dialogue et
l’affirmation d’une identité intransigeante, Jean-Paul II poursuivait sur une
voie que Mgr Lefebvre jugeait sans issue.
Enfin, le 21 janvier 2009, sur
mandat du Pape Benoît XVI, la Congrégation pour les évêques a retiré le décret
du 1er Juillet 1988 :
Congrégation pour les Evêques -
Décret- Prot. N. 126/2009
« (....)Selon les facultés qui m'ont été expressément concédées par le
Saint Père Benoît XVI, en vertu du présent Décret, je remets aux Évêques
Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso
de Galarreta la censure de l'excommunication latae sententiae déclarée par
cette Congrégation le 1er juillet 1988, tandis que je déclare privé d'effets
juridiques, à partir de la date d'aujourd'hui, le Décret publié à cette
époque».
Rome, Congrégation pour les
Évêques, le 21 janvier 2009.
Card. Giovanni Battista Re,
Préfet de la Congrégation des Evêques