Généalogie
par Pierre Prouvost en 1748
Histoire de
Roubaix, sous la direction de Jacques Hilaire et Alain Lottin, éditions du
Beffroy
Pierre Pouchain, Les
maîtres du Nord
Albert-Eugène
Prouvost : Souvenirs de notre famille
Mémoires
d’Albert-Auguste Prouvost : Toujours plus loin ; La voix du Nord
Centenaire
du peignage Amédée Prouvost (1851-1951)
Jean
Lambert Dansette : histoire de l’ entreprise et des chefs d’entreprise en
France ; génèse du patronat- 1780-1880
Henri
Coston : dictionnaire des dynasties bourgeoises et du monde des
affaires ; Editions Alain Moreau
Histoire
d’une métropole : Lille, Roubaix, Tourcoing, sous la direction de Louis Trénard, Privat
Louis
Trénard, histoire de Lille, tomes 1 à 3, editions Giard, 2, rue Royale, Lille
Revue du
Nord, tome 86- janvier-mars 2004 : Alexis Cordonnier : une industrie
d’art au siècle des lumières : l’ indiennerie Durot (1765-1790)
PL :
Une belle vie : L’ abbé Henri Lestienne, fondateur d’œuvres sociales,
aumônier de la 51° division : 1870-1915 Souvenirs et
correspondances ; Société saint Augustin, desclée de Broouwer et Cie,
1925, 224 pages.
Stéphane
Mathon : témoins de famille, 140 témoignages sur la vie de nos ancêtres et
les évènements de l’ époque : la famille Mathon depuis le Moyen-äge
Société
d'émulation de Roubaix 1977-1992
1833-1984 :
150 ans d'histoire textile française avec Thiriez et Cartier-Bresson www.thiriez.org
Jean
Motte (Gières, Isère), L’ appartenance des Motte-Scrépel à la famille de Jeanne
d’Arc
Bruno
Bonduelle : Bonduelle, une famille, une entreprise, une marque, éditions
de la Voix du Nord
Jean de
La Varende : les Augustin-Normand, sept générations de contructeurs de
marine, 1960, imprimerie Floch à Mayenne
Christian
Prouvost : A demeure, roman
Sur les Motte, Claudine Dillys, professeur d'histoire-géographie, détachée au service
éducatif du CAMT par la Commission
académique d'action culturelle du Rectorat de Lille, en collaboration avec l’ équipe du CAMT, avec l’ accord
du Centre des archives du monde du travail . BP 405,
78, boulevard du Général Leclerc, 59057 Roubaix Cedex 1
Marie
Dehau-Lenglart : Livre de famille, tomes 1 et 2,Editions de l’ épi d’or
Monique
de Dianous : il était une fois au siècle dernier.
Eric
Mension-Rigau ; Aristocrates et grands bourgeois, éditions Perrin
Catherine Masson, Le Cardinal Liénart, Évêque
de Lille (1928-1968), Bruno
Dumons Paris, Éd. du Cerf, 2001.
Bonnie
Smith : les bourgeoises du Nord, éditions perrin, 1981
Michel
Perret et Jean-Marie Six : archives des prêtres-ouvriers de la région
Nord-Pas-de-Calais.
Jacques
Toulemonde : D’un siècle à l’ autre de Bretagne en Flandre : Souvenirs d’une grand-mère
présentés par son petit-fil s.
Philippe
Boegner : « Oui patron », la fabuleuse histoire de Jean
Prouvost, éditions Julliard.
François
Dalle : l’ aventure Loréal Editions Odile Jacob
Muse de
Nadaud, Les plus beau vers du poète roubaisien Amédée Prouvost, imprimerie
georges Frère Tourcoing- Paris.
Jean-Pierre
Lenglart : les descendants de Guillaume Lenglart de 1490 à nos
jours ; CID éditions
Pilar-Hélène
Surgers : les gens du Nord et la Ch’ti attitude, éditions Alphée
Jean
Christophe : Gens et choses de Tourcoing Editions georges frère, Tourcoing
Charles
le Thierry d’Ennequin : une famille bourgeoise de Lille (1610-1930), Lille
éditions du mercure de Flandres, 1930
Marie-Paule
Fauchille-Barrois : Vos aïeux que j’ai connus
Le
patrimoine des communes de France : le Nord : tomes 1 et 2, éditions
Flohic.
Echevins Laboureurs et censiers Hervé
Lépée - 7 Janvier 2010 Auteur de
"Histoires et Familles du
Nord" tome 1 & 2,
constitue en quelque sorte
un pacte entre le seigneur et le peuple et une étape d'affranchissement de la
commune. Les prérogatives du seigneur étaient conservées, mais l’ exercice en
était régi par des règlements qui ne laissaient plus rien à l’ arbitraire.
Au point de vue
administratif, le bailli était le principal agent du seigneur et le
représentant de sa personne et de ses droits. Il avait aussi la mission de
protéger les habitants contre l’ oppression voisine ou étrangère.Un ou deux
lieutenants lui étaient adjoints.Le bailli (ou son lieutenant) devait résider
dans la commune.Les échevins étaient les délégués directs du seigneur au point
de vue judiciaire et municipal, et quasi les défenseurs naturels des intérêts
des habitants. Tenant leurs pouvoirs de l’ autorité seigneuriale, bailli,
lieutenant ou échevins etaient toujours recrutés parmi les familles notables du lieu. Un greffier leur était
adjoint, chargé des affaires de la communauté. c'était généralement l’ un des
notaires du lieu.L’ ensemble de ces fonctionnaires constituait ce qu'on
appelait le " magistrat ", en même temps cour de justice et corps
administratif (d'après Leuridan " Institutions communales .
"Quoique le mandat
des échevins fût soumis à renouvellement chaque année (à la Saint-Remi), ils
étaient le plus souvent, de fait, maintenus très longtemps en fonction; cette
stabilité n'était pas l’ un des moindres avantages du système.Lorsqu'une
question importante entrait en discussion, les habitants étaient appelés à
exprimer leur avis en une espèce de referendum.
L’ eschevinage, ancêtre du
conseil municipal, est apparut dès 1195 sous l’ impulsion de Louis VI, dit le
gros, qui en montant sur le trône, s’attacha à donner aux communes un socle
communal.
Il permit ainsi à ces dernières de s’acheter
franchise et de se choisir maïeur et eschevins.
- Maïeur : en flamand
Borguemaître, mâitre des Bourgeois, du latin consuls.- Eschevins : Magistrats,
du latin Senatores.
L’ institution
eschevinale, basée principalement sur l’ idée de garantir la paix et la
sécurité prit naissance dans la France du nord, Lille fut ainsi affranchie en
1195 par Bauduin, dit de constantinople, 18ème comte de Flandres.
Roubaix, contrairement à
d’autres villes du Nord comme Seclin, Tourcoing, Mouvaux n’a pas de trace de
coutûme locale ou d’affranchissement de la commune avant le milieu du XVième
siècle, sans doute le bourg n’était pas suffisamment conséquent et reconnu
encore à l’ état de ville.
C’est ainsi à partir du
milieu du XVième siècle avec la construction du château de Roubaix par Pierre
de Roubaix que le bourg fut clos et considéré comme ville. A partir de cette
époque, la coutume locale s’imposait pour faire valoir les droits et jugements
pour les affaires de la ville.
Les premiers conseils
établis en les halles de la ville jouissaient ainsi de pouvoir tenir “Plaid en
halle”.- Plaid : Procès, querelles (tenir plaid, tenir audience en halle)
Le 1er octobre 1414, plus
précisément, Jean de Roubaix son père obtenait du duc Jean (Jean sans peur) le
droit de créer en sa terre de Roubaix un echevinage composé de sept eschevins.
Puis en 1420, il obtint le droit de haute justice.Les Eschevins étaient en
règle générale choisit parmi les notables de la ville et étaient
"normalement" renouvelés tout les ans à la St Rémi. Cependant, bien
souvent ils restaient très longtemps en fonction.L’ eschevinage durera ainsi
jusqu’à une décision du 12 novembre 1789 de l’ assemblée instituant que les
villes et les villages auraient dorénavant une municipalité élue, inscrivant de
fait le début des conseils municipaux.
Le 22 Janvier 1790, MM.
Constantin Joseph Florin est élu premier maire de la ville de roubaix à l’ âge
58 ans.
Situation :
Les eschevins avaient pour
tradition de se réunir en la halle, tenant au château et appartenant au
seigneur de Roubaix.
En 1753, les eschevins
proposent d’acquerir la maison eschevinale avec les bâtiments et terrains qui
en dépendent pour y construire un nouvel hôtel de ville mais ne peuvent le
faire faute de moyens.
En 1790, les eschevins
sont remplacés par les conseillers municipaux. La maison eschevinale tombant en
vétusté, la municipalité se réfugie après 1792 à l’ hospital Sainte Elizabeth
et y tient séances jusqu’en 1806. A cette époque, la commune échange la maison
d’hospice contre une partie de l’ hospital Sainte Elizabeth et y établit l’ hôtel
de ville actuel.En 1812, des travaux sont réalisés pour mettre en avant l’ hôtel
de ville.Premier texte indiquant des eschevins :
- 1428, le 5 Juin,Par
devant Ghilbert des Barbieurs, lieutenant de Pierre du Bos, Bailli du seigneur
de Roubaix, et les échevins dudit lieu tels que Gilbert de Buignes, Grard de
Courcielles, Pierrart Collin et Jehan Locquyfier dit Fournier, Bernard Houzet,
bourgeois de Brugges vend à madame Catherine de la Tannerie, femme de
monseigneur de Croix, deux cents de pré à Roubaix ès pès de le Becque Archives du
Nord, Chambres des comptes.
D’autres arrêtés
eschevinales permettent de désigner les eschevins suivant :
- 1440, le 07 décembre,
vente : Pierre du Quesnoy, Gerard de Courcelles, Guillebert de Buisnes, Jean
Locquifier (dit Fournier), Lotart de Vernay.
- 1460, le 23 Avril ,
vente : Willaume Polet, Jean de Buynes, Jacqs Fournier, Jean de Vernay, Alart
le Bourgeois.
- 1493, le 31 décembre,
Achat par dame Isabeau de Roubaix de 26 cents de jardin tenant à la ruelle de
Grimbie et au chemin des Moulins : Henri de Buisnes, Gillard de le Tombes (dit
Gontier), Gilbert du pont.
- 1497, le 01 Août, don du
jardin ci-dessus acheté à l’ hôpital Ste Elizabeth : Guillebert du Pont, Jean
Locquifier (dit Fournier), Pierrart Soris.
- 1499, le 13 Avril ,
vente : Guillebert du Pont, Jean Locquifier (dit Fournier), Michel Catoire,
Jean Boucquet.
Sources :
- L.E MARISSAL, Juge de
Paix, Recherches pour servir à l’ histoire de Roubaix, 1844
- Th. LEURIDAN, Sources de
l’ histoire de Roubaix, 1882
- Thierry Sabot, Contexte
guide chrono thématique, 2007
Un laboureur : désigne sous l’ Ancien Régime un paysan qui
possède la terre qu'il cultive et au moins un cheval.
Le beffroi
Le terme beffroi est assez
peu défini à l’origine, il a connu de nombreuses utilisations qui ont évoluées
au fil des siècles. Ce mot d’origine germanique serait à rapprocher de
Bergfrid, « qui garde la paix ». Au temps de Jules César déjà, ce terme était
usité pour désigner une tour mobile construite en bois et permettant de
franchir les fortifications lors du siège d’une cité. Par la suite et encore de
nos jours, il qualifie une construction en charpente permettant à la fois le
maintien et la mobilité d’une cloche. Prenant le contenu pour le contenant, le
terme beffroi désigne alors toute tour abritant une ou plusieurs cloches.
L’érection des beffrois
correspond à l’émergence du mouvement communal à partir du XIe siècle. L’essor
économique et démographique donne naissance à des bourgs commerciaux
administrés par des marchands regroupés en association. Ces marchands devenus
bourgeois revendiquent une autonomie administrative, juridique et économique
auprès de leur suzerain à travers une charte de privilèges. Afin de
matérialiser leur commune, ils souhaitent posséder leur propre tour à même de
rivaliser avec les donjons et clochers, le beffroi. Au départ lieu
multifonctionnel (tour de guet, salle de réunion, prisons, coffre-fort...), il
perdra au fil des siècles ses utilités pratiques mais reste encore aujourd’hui
un monument majeur des villes du nord de la France, un symbole de notre
culture.
Le désastre des guerres
Les ruines du beffroi et
de l'hôtel de ville d'Arras aprés les destructions de 1914
Les guerres vont provoquer
un véritable traumatisme. Certaines villes sont quasi-entièrement rasées, comme
Dunkerque, Bailleul, ou Arras. Le beffroi, à la fois symbole et point de
repère, fut une cible privilégiée durant les guerres. Les destructions
suscitent une prise de conscience de la valeur de ce monument.
Cependant, toutes ces
dégradations affectant le beffroi sont rarement laissées comme telles. En
effet, chaque commune est marquée par la volonté de restaurer ou de réédifier
sa tour communale, même si plusieurs décennies sont parfois indispensables pour
récolter les fonds nécessaires. En fait, à ce moment de l’histoire des villes,
la mort du beffroi signifie la mort de la cité. Lorsque le beffroi renaît de
ses cendres, c’est toute la ville qui se redresse.
La reconstruction des
beffrois
Ruines de l'hôtel de ville
et du beffroi de Comines après les destructions de 1918
Comme
tous les monuments,
les beffrois sont touchés, partiellement ou totalement, par des
destructions
imprévisibles telles que des incendies ou des guerres. La
période la plus
significative reste néanmoins le XXème siècle.
Cette époque a été confrontée aux
problèmes de la reconstruction après les deux guerres
mondiales. En effet,
celles-ci ont causé la perte de nombreux beffrois, surtout
pendant la Première
Guerre.
La Liste du Patrimoine
mondial de l’Unesco
s'enrichit chaque année au
fur et à mesure que le Comité du Patrimoine mondial accepte de nouvelles
propositions et que de nouveaux pays signent la Convention du Patrimoine
mondial. En effet, un site ne peut être inscrit sur cette liste prestigieuse
que si l’état sur lequel il se trouve est ce que l’on appelle un Etat partie,
c’est-à-dire un Etat ayant signé la Convention du Patrimoine mondial et
acceptant d’identifier et de proposer les biens se trouvant sur son territoire
national et susceptibles d’avoir une valeur
universelle exceptionnelle. Il faut également que le site soit inscrit sur la
Liste indicative c’est-à-dire sur l’inventaire des biens que chaque Etat a
l’intention de proposer à l’inscription au cours des années à venir.
Quand un Etat partie
propose un bien pour inscription, il doit donner des détails sur la manière
dont le bien est protégé sur le plan juridique et fournir un plan de gestion
concernant son entretien.
Les Etats parties doivent
protéger les valeurs pour lesquelles leurs biens ont été inscrits sur la Liste
; ils sont également encouragés à présenter à l'UNESCO des rapports sur l'état
de conservation de ces biens.
Après le dépôt officiel
d’un dossier de candidature par un Etat partie, il y a une période
d’instruction qui dure environ 18 mois, au cours de laquelle plusieurs expertises
seront menées afin de juger sa valeur universelle exceptionnelle.
Pour cela, l’Unesco fait
principalement appel à deux organisations non gouvernementales :
L’ICOMOS (Conseil
international des Monuments et des Sites) est chargé de l’évaluation des sites
culturels proposés pour inscription.
L’UICN (Union mondiale
pour la nature) conseille le Comité du Patrimoine mondial pour la sélection de
sites naturels.
Ces rapports d’expertise
aideront le Comité du Patrimoine mondial dans sa décision finale, rendue chaque
année lors de sa session annuelle.
Les Lignages
urbains
désignent les groupes familiaux de structure
clanique qui dans de nombreuses villes européennes, ou appartenant à d'autres
aires culturelles, avaient acquis soit du souverain, soit en vertu d'une loi
municipale, soit de fait, le pouvoir au sein de l’ administration de la cité.
Ce phénomène intéresse les historiens et les
sociologues qui s'occupent d'histoire urbaine.
Liste d'organisations lignagères urbaines
Allemagne
Francfort : Lignages d'Alten Limpurg de Francfort
Cologne : Les XV lignages de Cologne, cités dès 1263 et qui selon la
légende1 auraient été importés à Cologne par l’ empereur Trajan lui-même. Les
quinze lignages avaient comme nom2: Overstolz, Swertsgyn, Von Horne, Quatemart,
von der Adocht, Spiegelt, Von Rodenberch, Aromdysbergh, Jeuden, Hardevyst,
Lieskyrches, Von Ghyre, Von brine, Birchelin, von Hyrstelyn, von Overstoltz
dits von Efferem Cleyngedanck.
Belgique
À Bruxelles, comme dans toutes les villes
européennes, il faut avoir la qualité de Bourgeois (en flamand poorter van
Brussel, borger van Brussel; en français citoyen de Bruxelles ou bourgeois de
Bruxelles; en latin civis2Bruxellensis ou oppidanus3Bruxellensis) pour pouvoir
non seulement y exercer des droits politiques, mais également pour pouvoir y
pratiquer un métier et faire partie des Corporations ou Nations, ou faire
partie des Lignages.
Les habitants non bourgeois, appelés
inhabitants ou en flamand ingesetene, n'ont aucun de ces droits politiques,
mais ils n'en sont pas moins placés sous la protection des lois communales, et
peuvent faire appel à la justice urbaine, ainsi qu'acheter des biens
immobiliers. Cette situation juridique était d'ailleurs la même au sein de
toutes les villes européennes durant l’ Ancien Régime. La qualité de bourgeois
qui impliquait un serment, était considéré en ces époques de précarité, comme
un gage de fidélité à la ville et à la communauté urbaine.
Cette qualité de bourgeois existe depuis l’ origine
des villes libres, ou Cités-États nées en Babylonie, et correspond à la qualité
de "politês" chez les Grecs et de "civis" chez les Romains.
À Bruxelles, les bourgeois étaient appelés
"poorters" du nom des imposantes maisons de pierre qu'ils habitaient
au début de l’ existence de la ville, et qui s'appelaient "poorte" ou
"porta" en latin, et dont le synonyme était "herberg" ou
"hostel". Chacune de ces "poorte" avaient un nom, par
exemple: "Poorte van den Galoyse", "Poorte van
Coeckelberg", "de Gouden Poorte", "Priemspooerte", la
"Raempoorte" (à Overmolen), la "porta des t'Serclaes" dit
"le Palais", la "Slozenpoorte" (au Sablon), la "Poorte
van de Tafelronde" ou la "Poorte van Vianen". La Domonymie de
Bruxelles étant très riche et variée.
La qualité de bourgeois forme la base de la civilisation
et de l’ organisation urbaine, qui remonte à l’ Antiquité gréco-latine et à la
vallée de l’ Euphrate, en opposition à un autre type de culture et de civilisation
européenne, la civilisation rurale et féodale remontant à l’ époque
néolithique.
Bien à l’ abri des remparts de la Cité, le
bourgeois de Bruxelles, comme les autres bourgeoisies européennes, forme donc
un îlot de civilisation bien séparé du monde rural, axé sur d'autres valeurs.
Napoléon, désireux de supprimer les libertés
urbaines, a définitivement aboli la qualité de bourgeois d'une ville,
détruisant à la fois le patriotisme urbain et
le sentiment d'appartenance à un même projet commun.
Mais mille ans de libertés communales ne
s'oublient pas aussi vite, et à Bruxelles, les vieil les familles bourgeoises, formant le noyau des Bourgeois de
Bruxelles, conservent avec amour et fierté les souvenirs de leurs anciennes
libertés.
Jan Caluwaerts a publié la liste des
bourgeois de Bruxelles, dans son livre intitulé "Poorters van Brussel-
Bourgeois de Bruxelles", facilitant ainsi la recherche de nombreuses
personnes intéressées par leurs origines bruxelloises.
Les
Lignages de Bruxelles qui avaient nom Sleeus, Sweerts, Serhuyghs, Steenweeghs,
Coudenbergh, Serroelofs et Roodenbeke ont formé depuis le Moyen Âge jusqu’à la
fin de l’ Ancien Régime
une classe d’hommes particulière destinée « à
diriger la cité avec sagesse, à la défendre avec force et à la rendre plus
belle et plus prospère ».
À cette triple mission, correspondaient les
trois fonctions dont les Lignages de Bruxelles ont eu le monopole jusqu'à la
fin de l’ Ancien Régime.
À
leur première fonction correspondait leur rôle d'échevins c'est-à-dire
de juges et d'administrateurs de la ville, avec comme modèle le légendaire juge
et échevin intègre Herkenbald dit "le Justicier".
À
leur seconde fonction correspondait leur rôle de chefs des milices et de
la cavalerie urbaines puis de capitaines des gardes bourgeoises, avec comme
modèle le héros Everard t'Serclaes.
À
leur troisième fonction correspondait leur rôle dans le développement
économique et leur service pour le bien-être de la population en tant que
dirigeants de la Suprême Charité, fondateurs et gestionnaires d'hôpitaux,
d'hospices et d'institutions de bienfaisance ainsi qu'en tant que Doyens et
Octovirs de la Chambre de Commerce appelée Gilde Drapière, Surintendants du
canal de Bruxelles ou responsables des travaux et de l’ embellissement
public, avec comme modèle un Jean de Locquenghien, créateur du Canal de
Bruxelles. C'est cette mission d'embellir la ville qui les incita à construire
de splendides bâtiments publics comme l’ hôtel de ville ou la Grand-Place.
L’ élection annuelle ou Keuse, pour le
renouvellement du Magistrat à la Saint-Jean d'été
Herkenbald égorgeant son neveu qui a commis
une forfaiture. Il symbolise l’ échevin des Lignages dirigeant la cité avec
sagesse et justice. Le membre des Lignages qui trahissait son serment avait la
gorge tranchée et son nom été réputé infâme à jamais. Le héros bruxellois Everard t'Serclaes traîtreusement poignardé
par le seigneur Sweder d'Abcoude. Il symbolise l’ échevin des Lignages
défendant la cité avec force contre les ennemis d'au-delà des remparts.
Tous les ans le magistrat de Bruxelles était
renouvelé à la Saint-Jean d'été.
Onze jours avant la Saint-Jean, aux Ides de juin, soit le 13 juin, les membres
des Lignages se réunissaient pour procéder au vote et pour participer à un
banquet solennel.
L’ on procédait ainsi d'après un règlement de
1375:
Dans chaque lignage il est distribué autant de boules de cire que de
membres présents.
Quatre d'entre elles sont marquées intérieurement d'un trait blanc, une
d'un trait noir.
Les
quatre lignagers qui se trouvent en possession d'une boule à trait blanc sont
directement électeurs au deuxième degré. Ils se réunissent à part et
choisissent à la majorité un candidat échevin.
À
défaut de majorité, le détenteur de la boule à trait noir intervient et
tranche.
Ces
cinq électeurs ne peuvent toutefois désigner l’ un d'entre eux.
Le
façonnage et la distribution des boules sont répétés trois fois pour préparer l’
élection de chacune des trois personnes à présenter au choix du duc, le 19
juin, c'est-à-dire un pour chacun des sept lignages, en vue de leur nomination
solennelle le 24 juin à la Saint-Jean d'été.
Ce système de vote fut modifié au cours des
siècles mais les votants devaient toujours jurer en conscience de choisir
"le meilleur (pour défendre la cité), le plus sage (pour la diriger) et le
plus utile (pour la rendre prospère).
Les nouveaux élus entraient alors en charge
le jour de la Saint-Jean d'été (24 juin).
Conditions d'admission
Pour pouvoir être admis en cette oligarchie
des Lignages, il fallait prouver au moyen de preuves généalogiques que l’ on
était issu de ces familles privilégiées.
Mais cette condition ne suffisait pas, il
fallait en outre avoir la qualité de Bourgeois de Bruxelles, n'exercer aucun
métier et vivre uniquement de ses rentes. C'est ainsi que de nombreuses familles
membres des Nations descendaient des Lignages
mais ne pouvaient pas y entrer si leurs membres exerçaient des "métiers
bourgeois" et avaient une activité économique. Les familles bruxelloises issues des lignages conservaient
soigneusement (et même jusqu'à nos jours) leur généalogie afin qu'un des leurs
n'exerçant pas de métiers (avocats, seigneur de village, etc.) puisse le cas
échéant y être admis.
On estimait en effet dans l’ Ancien Régime
qu'il était incompatible d'avoir une activité au service de l’ État et d'avoir
des intérêts commerciaux.
Il en était de même pour la noblesse, classe
dédiée au service de l’ État, car dès qu'un de ses membres exerçait une
activité commerciale il y avait dérogeance et il était exclu de la noblesse. Cette prescription visait à ce qu'il n'y
ait pas confusion entre intérêts privés et publics.
Historique
Une charte de 1306 scellée par le duc de
Brabant, Jean II renouvelait leurs privilèges tels qu’ils étaient d’application
du temps de leurs ancêtres.
Durant tout l’ Ancien Régime, les
Premier-Bourgmestre, les sept échevins, le premier doyen de la Gilde Drapière,
les Capitaines de la Garde bourgeoise, les Trésoriers de la ville et les
Superintendants des Serments étaient exclusivement issus des sept Lignages.
Depuis les sanglants troubles civIls de 1421
entre les gens des Lignages et les riches bourgeois chefs des Métiers, formés
en corporations, ceux-ci purent se grouper en neuf « Nations », regroupant 49
corporations. Il est inexact d'appeler cette révolte de 1421 « révolution
démocratique » car ce fut une lutte pour le pouvoir entre les lignagers
détenteurs du sol et de riches membres des corporations détenteurs du nouveau
pouvoir économique.
Ces "Nations", appelées ainsi car
composées de bourgeois natifs, étaient également des organismes de droit public
qui élisaient en leur sein, notamment, le Second-Bourgmestre, le Second-Doyen
de la Gilde Drapière, les six Conseillers ayant, comme les échevins des
Lignages, pouvoir exécutif (à ne pas confondre avec les actuels
conseillers-communaux, faisant partie du pouvoir législatif communal).
Toutefois, le nombre des fonctions lignagères
resta toujours supérieur à celui des fonctions des Nations de telle sorte que
les décisions des Lignages aient toujours la majorité des votes.
Après la fin de l’ Ancien Régime le pouvoir
des lignages ne disparut pas d’un seul coup, et longtemps encore les
descendants des Lignages de Bruxelles ont exercé des fonctions civil es ou
politiques importantes dans la cité.
Les Lignages de Bruxelles et la célébration
de l’ Ommegang
Notre Dame des Victoires du Sablon, puissante
protectrice de la ville de Bruxelles, debout sur sa barque. C'est sous son
égide et en son honneur que se déroule chaque année l’ Ommegang de Bruxelles
auquel participent toujours les Lignages de Bruxelles.
Un des moments importants de la vie des
Lignages de Bruxelles jusqu'à nos jours
est la participation annuelle à l’ Ommegang qui était à l’ origine la
plus importante procession lustrale de Bruxelles faite en l’ honneur de
Notre-Dame des Victoires du Sablon, la puissante protectrice de la ville de
Bruxelles.
Elle se déroulait le dimanche précédent la
Pentecôte, qui était également le jour de la fête de la ville de Bruxelles.
Les magistrats et membres des Lignages, vêtus
de la robe rouge écarlate -le fameux écarlate bruxellois teinté dans le sang de
taureau - précédant immédiatement avec le magistrat la statue de la Vierge,
participaient, comme toujours actuellement, à ce cortège sacré.
La bourse d'étude van Bronchorst
Au XVIIe siècle Henri van Bronchorst fonda
une bourse d'étude en faveur des membres des lignages de Bruxelles afin de
faire des études à l’ université de Douai, cette bourse est toujours existante
et chaque année un membre des Lignages de Bruxelles peut l’ obtenir auprès de l’
administration des bourses d'études. Le montant de cette bourse est augmenté
par l’ Association royale des descendants des lignages de Bruxelles.
L’ activité caritative des Lignages de
Bruxelles
Outre leurs fonctions judiciaires et
administratives ainsi que militaires, les Lignages de Bruxelles se
préoccupaient également du développement économique et du bien-être de la
population.
C'est ainsi que l’ administration urbaine a
créé un service administratif de secours aux indigents, appelé la "Suprême
Charité", dont les maîtres généraux étaient choisis uniquement parmi les
membres des Lignages à la sortie de leurs charges dans la magistrature urbaine.
Entre le XIIe et le XVIIIe siècle le
magistrat lignager de la ville de Bruxelles a fondé en tant qu'institutions
officielles de nombreux hospices pour vieil lards, établissements pour enfants,
hôtelleries pour pèlerins, infirmeries et maisons pour pauvres.
À côté de cela, les membres des Lignages ont
eu également au cours des siècles à titre personnel une importance activité de
bienfaisance privée et créé de
nombreuses fondations et hôpitaux destinés à soulager la misère de la
population ou des membres des lignages tombés dans l’ indigence. Ces fondations
privées ont continué à exister jusqu'à la fin de l’ Ancien Régime et furent
après la Révolution françaises regroupées au sein des Hospices Réunis, toujours
existants.
Parmi ces fondations de bienfaisance fondées
à titre personnel par des membres des Lignages, l’ on peut citer:
1128: Hospice Saint-Nicolas, cité dès 1128, à côté de l’ église du même
nom, destiné aux lignagers tombés dans la misère ou devenus infirmes.
1263: Hospice Ter Arken, rue Salazar 17, fondé avant 1263 par un membre
de la famille Clutinc et destiné aux membres du lignage Serhuyghs.
1356: Hospice de la Sainte-Trinité, fondé avant 1356 par la fameuse
mystique Heylwige Bloemardine et destiné aux membres du lignage Serroelofs.
1388: Fondation Sainte-Élisabeth de Hongrie ou de Landuyt, fondée en
1388 par l’ évêque Jean t'Serclaes.
1522: Hospice Sainte-Croix, rue Haute, fondé en 1522 par Charles
t'Seraerts.
1622: Hospice t'Serclaes ou de Sainte-Anne, rue de la Fiancée, fondé en
1622 par Anne t'Serclaes.
1656-1658: Hospice dit des Neuf Choeurs des Anges, rue des Chevaux fondé
en 1656-1658 par demoiselle Louise van der Noot.
Quelques institutions semblables
Même si l’ institution des lignages de
Bruxelles, dont la base juridique était définie dans la loi municipale, avait
un caractère de survivance unique, on peut la comparer à d'autres structures
urbaines ou sociales similaires tels que les phratries antiques, les curies de
Rome, les clans écossais et polonais, ou dans une moindre mesure japonais, qui
constituent également un type d'organisation familiale de la société regroupant
par voie féminine diverses familles ou
gentes, sans bien sûr prétendre qu'il y aurait entre elles d'autres rapports
qu'une ressemblance sous certains aspects6 .
En Irlande il y avait les Tribes de Galway
(Treibheanna na Gaillimhe).
Dans les villes allemandes, il y avait
également des sociétés de patriciens dont certaines existent encore de nos
jours, comme les Lignages d'Alten Limpurg de Francfort.
En France l’ on peut citer les Paraiges de
Metz et les Estendes de Verdun.
Ce même système de lignages (Caballeros
villanos) existait également dans la ville espagnole de Soria.
Remarquons que Thomas More donne un type de
gouvernement semblable aux Lignages de Bruxelles à la ville d'Amaurote,
capitale d'Utopie: "Trente familles élisent chaque année un magistrat que l’ on
appelait syphogrante dans l’ ancienne langue du pays et phylarque à
présent".
L’ héraldique lignagère
Les armes de la ville de Bruxelles sont de
gueules plain. La plupart des lignages et des anciennes familles lignagères anciennes portent ce blason brisé
de divers meubles.
En ce qui concerne l’ indication des
armoiries par famille le choix a été fait dans la liste qui suit, d'indiquer
les armes les plus couramment admises. Mais en fait, il faudrait presque faire
un armorial par personne, car très souvent les membres des lignages brisaient
et personalisaient leurs armes (jusqu'au XVIIIe siècle) soit en y ajoutant des
meubles, soit en changeant un émail, soit en écartelant avec les armes de leurs
ascendance lignagère, soit avec un franc-quartier etc Cet usage des brisures8
était rendu nécessaire car du fait même du système lignager, il y avait de
nombreux membres du magistrat qui portaient le même nom de famille et leur
usage était donc nécessaire pour identifier les décisions de chacun sans le
confondre avec un autre membre de sa famille. L’ étude des sceaux des échevins
ou des jetons des receveurs du canal en donnent jusqu'à une époque récente de
nombreux exemples.
Espagne
Soria : Les douze Lignages de Soria.
France
Metz : Les cinq Paraiges de Metz, qui selon la légende auraient été
fondés par Métius, lieutenant de Jules César. Ils avaient comme nom, les
paraiges de Porte-Muzell, de Surne, de Saint-Martin, de Porte-Sailly,
d’Outre-Seille ou de Maleboches et du Commun. Le plus ancien acte faisant
mention des paraiges date de l’ année 1248. Il y est dit que le conseil de la
cité sera désormais composé de vingt personnes tirées de chacun des cinq
paraiges, et de quarante tirées du paraige du commun, ce qui fait en tout cent
quarante personnes.
Toul : Les Lignages de Toul.
Verdun : Les trois Estendes de Verdun.
Irlande
Galway : Les quatorze Tribus de Galway.
Italie
Gênes : Les Six Compagnies, groupant les familles patriciennes à Gênes, citées dès le XIIème
siècle. Elles seront ensuite au nombre de sept puis de huit.
Suisse
Bâle : Daig
"Lignages de Bruxelles et d'ailleurs", dans: Les lignages de
Bruxelles. De brusselse geslachten, n° 166, Bruxelles, juillet 2010, pp.
363-371.
Concernant les XV lignages de Cologne, le cabinet des manuscrits de la
Bibliothèque Royale à Bruxelles conserve le livre manuscrit suivant, coté 3875
BR: "Van die XV gheslachten uyt Roomen tot Ceulen overgebracht".
Alphonse Wauters, Les libertés communales, Bruxelles-Paris, 1878, pp.
601-602.
M.
Prost, Le patriciat dans la cité de Metz, Paris, 1873.
Voir: La grande Histoire de Metz, tome II, page 324 et seq.
Les laboureurs sont
généralement des paysans qui se sont enrichis et ont ainsi réussi à échapper
partiellement au système de la féodalité.Ils sont donc des notables des
campagnes, très présents dans les assemblées villageoises et, parfois, directs
interlocuteurs du seigneur du lieu. Certains sont très riches, d'autres moins,
mais ils représentent néanmoins la "crème" de la paysannerie avec les
fermiers aisés.
La catégorie de paysans
moins favorisée est celle des "ménagers", ne possédant que de (très)
petits lopins de terre et bien sûr pas de
cheval, seulement d'un âne.
Les plus pauvres, parmi la
population rurale active, sont ceux qui louent, au jour le jour, leurs
services, leurs forces et ne disposent que de leurs bras, leurs mains. On les
désigne donc comme des "journaliers", des "brassiers", des
"manouvriers". Cette distinction est cependant à nuancer selon les
époques et les régions.
En droit féodal, le censier recevait ou payait
le cens. Il y avait ,d'une part, le seigneur censier à qui le cens était dû et
d'autre part celui qui devait le cens (généralement un vilain, fermier ou
métayer). Dans le nord de la France et en Belgique, le mot "censier"
désigne, par extension, celui qui tient une cense à ferme ainsi qu'une
métaierie, une ferme.
La cense des Poutrain
Aujourd'hui, ce terme
("cinsier" en patois) s'emploie dans le sens de cultivateur,
d'exploitant agricole, même lorsque celui-ci est propriétaire des terres
cultivées. Censier ou papier censier désigne aussi les registres ou inventaires
où étaient enregistré la recette des cens et des rentes dues sur leurs tenures
par les seigneurs. Ils servaient de facto de titres de propriété.
Héraldique
Si tout ce que renferme ce
recueil est rigoureusement exact, il nous importe de dire que nous avons, par
vif intérêt pour l’ héraldisme, repris l’ écu de Jehan Prouvost qui était juge
de la seigneurie de Croix en 1368,
pour la famille Prouvost
qui s’en trouvait curieusement démunie, à la différence de la plupart des familles
qui l’ entouraient et apposant émaux et
couleurs selon les lois héraldiques ;
« l’ usage des armoiries
est licite et libre à condition de ne pas usurper celles d’une autre famille ».
HISTOIRE DES USAGES
HERALDIQUES
La législation française
considère l’ usage des armoiries comme libre et licite. Chacun est en droit
d'adopter les armoiries de son choix sous réserve de ne pas les usurper à des
tiers. Tout au long de l’ Ancien régime jusqu'à nos jours, l’ usage de prendre
des armes "de soi-même" ne fut soumis à aucune autorité dès lors
qu'elles ne rentraient pas en concurrence avec des armoiries anciennes.
Qu'elles fussent personnelles ou familiales, les armoiries représentaient l’ identité
de leur possesseur au même titre que le patronyme et étaient soumises en termes
de transmissibilité et de concession aux mêmes règles que celui-ci.
Au XIVe siècle, tant
France qu'en Espagne ou en Allemagne, les souverains garants de l’ ordre et de
la paix pour prévenir les contestations d'armoiries et établir le recensement
de leurs chevaliers chargèrent des officiers spécialisés d'établir des rôles
d'armoiries pour chacune de leurs provinces. Ainsi, ces officiers appelés
"héraut d'armes" eurent la haute main sur la conservation de la
mémoire héraldique européenne. Ils laissèrent de leur pratique de nombreuses
sources (rôle, armorial et registre) qui permettent d'établir la preuve de la
possession d'armoiries.
Aujoud'hui comme hier,
même si cela ne représente pas une obligation, les armoiries nouvellement
créées pour assurer leur pérennité peuvent être enregistrées dans un armorial.
De nos jours, les armoriaux ne sont plus tenus de façon officielle par les
hérauts d'armes mais par des organismes privés tels que "l’ Armorial du
Héraut d'Armes", "le Renesse" ou "l’ Armorial du XXe
siècle", dont le sérieux en matière d'enregistrement et de protection
d'armoiries garantit leur légitimité.
L’ usage en France de
prendre des armoiries "de soi-même" ne souffrit que trois exceptions.
La première eut un but purement fiscal. Louis XIV, soucieux de remplir les
caisses de l’ Etat de diverses façons, créa en 1696 les maîtrises d'armes. Ces
juridictions héraldiques obligeaient toute personne, noble ou non, toute
communauté laïque ou religieuse portant des armoiries ou souhaitant en porter,
à les enregistrer moyennant un droit. Après un an de fonctionnement, ces
juridictions ont étendu les enregistrements d'armoiries à toute personne jugée
capable d'en porter, celle-ci ayant à faire choix d'un blason ou s'en voyant
imposer un d'office. Cette mesure, destinée à augmenter les recettes des
maîtrises jugées trop modestes, fut appliquée strictement pendant deux ans,
mais la multiplication des conflits et des résistances, dus en partie au choix
cavalier de certains blasons (des bois de cerf pour un Le marié ou encore une toison pour un Goulaine alors
que sa famille portait depuis longtemps parti d'Angleterre et de France), provoquèrent
leur suppression en 1700. Cette période nous a laissé un document volumineux,
"l’ Armorial général de la France" attaché à la famille d'Hozier.
Autre
exception, l’ héraldique
napoléonienne. Après être devenu empereur,
Napoléon ne tarda pas à instituer
une nouvelle hiérarchie nobiliaire qu'il para d'insignes de
dignité directement
inspiré du blason. L’ héraldique
napoléonienne se différencie néanmoins de l’
ancien
système par l’ usage de certaines figures correspondant de
façon stricte aux
fonctions et à la dignité de la personne dotée
d'armoiries. De plus, ces
armoiries réglées par le Conseil du Sceau étaient
toujours soumises à l’ approbation
du souverain. Ce système héraldique extrêmement
précis n'eut pas le temps
d'évoluer, il ne dura que six ans.
Enfin, l’ exception
révolutionnaire. Elle constitue l’ opposition la plus radicale aux usages
héraldiques. L’ esprit de la Révolution, prompt à tout réformer, supportait mal
ces symboles considérés à tort comme des marques de féodalité. Une emblématique
d'inspiration antique et naturaliste, plus en accord avec le goût du jour et
les institutions révolutionnaires, leur fut substituée. Cette emblématique
connut un certain succès dans le Nouveau Monde où la tradition héraldique ne
rentrait pas dans les préoccupations locales.
A l’ heure actuelle, toute personne,
famille, groupe ou collectivité est en droit de porter des armoiries, qu'elles
soient anciennes ou nouvellement créées. La jurisprudence en matière
d'héraldique reconnaît, par un arrêt de la cour d'appel de Paris du 20 décembre
1949, que "les armoiries sont des marques de reconnaissance accessoires du
nom de famille auquel elles se rattachent indissolublement". Les armoiries
obéissent aux mêmes lois de transmissibilité et de concession que le nom de famille
et sont conjointement protégées contre toute usurpation.
Le port d’armoiries par des particuliers est d’usage
courant dans de nombreux
pays d’Europe. D’une façon générale,
l’ adoption et le port d’armoiries reste
libre et licite, laissant à chacun le droit de se composer des
armoiries selon
son envie et d’en faire usage, ces armoiries constituant
légalement une
propriété privée contiguë au nom. Bien que
reconnaissant l’ usage des
armoiries, la justice républicaine répugne à se
mêler d’héraldique. D’une façon
générale, les armoiries sont considérées
comme un attribut du nom et jouissent
de la même protection que le nom lui-même. Les tribunaux
compétents pour
examiner les litiges relatifs aux noms patronymiques sont
également compétents
pour connaître des contestations qui peuvent être
soulevées au sujet des
armoiries. Malgré la reconnaissance légale des armoiries,
aucun organisme
officiel n’est habilité à enregistrer l’
adoption de nouvelles armoiries. La
Commission nationale d’héraldique, placée sous la
présidence du directeur des
archives, a pour mission de renseigner les collectivités
souhaitant adopter des
armoiries sur les usages héraldiques. Ses attributions se
bornent au conseil.
Les communes sont libres du choix définitif de leurs armoiries
et de leur
diffusion.
L’ adoption d'armoiries nouvelles par
des communes ou des particuliers n'est assujettie à aucune formalité
administrative ; leur usage à long terme instaure de facto le droit de les
porter. Sans être une obligation, l’ adoption d’armoiries peut s’accompagner
d’un acte notarié ou faire l’ objet d’une annonce dans la presse ou d’une
publication dans un armorial privé comme le Conseil français d’héraldique ou la
Maintenance héraldique de France, le dépôt sous archives notariales ou le dépôt
légal des publications pouvant rassurer la mentalité française, volontiers
friande de ratification administrative, en fixant une date certaine à l’ adoption
d’armoiries nouvelles. Plus innovante est la publication d’armoiries en ligne
sur l’ Internet. Quelques sites comme le Grand Armorial, s'efforçant de réunir
de nombreuses sources armoriales, tant anciennes que modernes, sont ouverts aux
nouvelles armoiries. Leurs mises à jour régulières et leur accessibilité via le
net permettent de rendre publiques rapidement à l’ ensemble des internautes
sensibles à la généalogie et l’ héraldique les nouvelles adoptions d’armoiries.
L’ ornementation extérieure des
armoiries, cimier, casque couronne, manteau, collier ou supports, devise ou cri
de guerre sont également libres d’utilisation. La Commission nationale
d’héraldique, adepte de la simplicité, déconseillera néanmoins leur usage et
interdira formellement les colliers d’ordre et les décorations de la République
si le porteur d’armoiries ne peut en faire état de plein droit. Les devises,
les cris et les cimiers seront considérés avec mansuétude, et les couronnes et
les casques, considérés comme des attributs d’ancien régime, recevront peu
d’encouragement. Il est à noter que dans certaines monarchies européennes, en
particulier au Royaume-Uni où subsiste encore un corps nobiliaire, ces mêmes
attributs restent attachés à la concession et à la confirmation de titres de
noblesses par le souverain. Les collèges de hérauts d’armes de ces pays sont
aussi habilités à enregistrer officiellement les armoiries de leurs
ressortissants. Bien que l’ adoption d’armoiries soit permise, leur
enregistrement par les collèges de hérauts d’armes conserve un caractère
restrictif, prenant en considération la reconnaissance des qualités du porteur
d’armes lors que celles-ci ne sont pas directement concédées par le souverain.
Le Canada, qui par son histoire et son engagement dans le Commonwealth reste
toujours attaché à la couronne britannique, ce qui lui permet, outre son
bilinguisme, de se différencier de son voisin américain, entérine le port et l’
enregistrement d’armoiries pour les Canadiens ayant apporté une contribution à
leur pays ou au monde. La concession d'emblèmes héraldiques par la Couronne du
Canada montre assez bien le caractère électif des enregistrements d’armoiries
par un collège de hérauts d’armes, qui permet aux Etats en possédant de rendre
hommage à des particuliers et à des organismes pour leurs actions remarquables.
LE DROIT ET LES USAGES DU BLASON
ADOPTION D'ARMOIRIES
L’ envie d'une personne, d'une famille,
d'une collectivité ou d'une association de créer et d'adopter des armoiries est
parfaitement légitime. Les armoiries, par leur fort pouvoir symbolique,
permettent d'évoquer de nombreuses situations. Elles peuvent commémorer une
légende familiale, sacraliser une alliance, un changement d'état, la continuité
d'une profession à l’ intérieur d'une famille ou encore permettre d'évoquer des
qualités personnelles ou d'arborer ses propres couleurs. L’ adoption et la
création d'armoiries sont libres et licites. Elles s'entourent néanmoins
de quelques précautions dues au respect
des usages héraldiques, à la jurisprudence en matière de port d'armoiries et à
la modération.
LA JURISPRUDENCE
Chacun est en droit de se composer des
armoiries selon son envie et d’en faire usage, ces armoiries constituant
légalement une propriété privée contiguë au nom. Les armoiries, marques de
reconnaissance accessoires du nom de famille auquel elles se rattachent
indissolublement, obéissent aux mêmes lois de transmission et de concession que
le nom de famille et sont conjointement protégées contre toute usurpation. L’ adoption
d'armoiries nouvelles par des communes, des associations ou des particuliers
n'est assujettie à aucune formalité administrative ; leur usage à long terme
instaure de facto le droit de les porter. L’ usage de colliers d’ordre et de
décorations de la République dans l’ ornementation extérieure des armoiries
n'est acceptable que si le porteur d’armoiries peut en faire état de plein
droit.
LES USAGES HERALDIQUES
Le
blason est un système de signes
abstraits ou figuratifs parés de couleurs franches, les couleurs
proprement
dites et les métaux se combinant entre eux à l’
intérieur de l’ écu, révélant
plusieurs usages. Le premier usage consiste à reprendre une ou
plusieurs
armoiries antérieures afin d'évoquer une alliance ou un
lien familial,
accompagnées de modifications si les armoiries anciennes sont
toujours
légitimement portées par un tiers. Le deuxième
usage consiste à traduire
graphiquement le patronyme du porteur d'armoiries par un rébus
héraldique. Il
s'agit d'armes parlantes qui, dans une période où peu de
gens savaient écrire,
fut à l’ origine de nombreuses armoiries
médiévales. Le troisième usage
consiste à synthétiser les aspirations, les origines et
les goûts du porteur
d'armoiries aux travers de différentes figures
héraldiques. Enfin, ajoutons un
quatrième usage, l’ envie d'arborer une figure
héraldique plutôt qu'une autre
sans avancer d'autre raison que le bon plaisir du porteur d'armoiries.
MODERATION
L’ adoption et l’ usage d'armoiries offrent dans de nombreux cas la possibilité de mettre à l’ honneur les origines régionales du porteur d'armes, sa généalogie et ses qualités véritables ou supposées. La fierté d'être normand ou d'être breton peut amener certaines personnes à insérer dans leurs armoiries les deux léopards d'or sur gueules de Normandie ou l’ hermine plain de Bretagne. L’ usage dans leur intégralité des armoiries régionales devrait cependant être modéré, eu égard aux anciennes maisons, quand elles subsistent, qui conservent sinon un droit, du moins une ancienneté à porter ces armoiries, et aux régions mêmes. L’ utilisation des couleurs de ces armoiries (l’ or et le gueules pour la Normandie et l’ argent et le sable pour la Bretagne) ou l’ usage d'un ou deux éléments de ces armoiries suffiront à les évoquer. De même, la reprise d'armoiries anciennes afin d'évoquer une fil iation réelle ou supposée (un vieil adage nous faisant tous descendre de Charlemagne) ou par homonymie patronymique devra être modérée par un changement de couleur, une disposition différente de ces éléments ou par l’ ajout d'éléments brisants. Parallèlement aux armoiries proprement dites, l’ art héraldique a développé à des fins décoratives une série d'ornements extérieurs, cimier, casque, couronnes, manteau, collier, supports, devise ou cri de guerre. Certains de ces éléments devront être utilisés avec modération ; les couronnes, pour leur réputation d'attributs d’Ancien Régime, et les colliers d’ordre et les décorations de la République seront prohibés si le porteur d’armoiries ne peut en faire état de plein droit.
Archives :
Philippe A. RAMMAERT nous guide : « outre les publications du GGRN (Groupement Généalogique
de la Région du Nord, Flandres – Hainaut – Artois) c'est-à-dire la Revue « Nord
Généalogie », en grande partie reprise sur un Cdrom, et la collection de
Travaux et Etudes Généalogiques (TEG) qui comporte un millier de références,
toutes disponibles, que vous pouvez retrouver dans les catalogues sur le Site
Internet www.ggrn.fr
- les publications de la SER (Sté d’Emulation de Roubaix) fondée en 1868, c'est-à-dire les anciens bulletins et publications, puis la très belle revue semestrielle « Gens et Pierres de Roubaix » (clin d’œil à Jean et Pierre, sgrs de Roubaix), dont le n° 11 est sorti en novembre dernier ; beaucoup de numéros sont disponibles ; vous pouvez consulter utilement le Site www.histoirederoubaix.com
Il y a également :
- le Site de la
Bibliothèque Municipale (BM) de Roubaix (qui comporte une remarquable
bibliothèque numérique),
- celui de la BM de Lille
(avec le catalogue en ligne qui permet de retrouver les coordonnées exactes
d’un ouvrage),
- celui des Archives
départementales du Nord (ADN), qui permet d’accéder à la presque totalité des
registres paroissiaux et aux registres d’état-civil (jusqu’en 1892) ainsi que
les tables décennales de 1802 à 1892, ce qui permet de corriger rapidement des
coquilles sans se rendre aux ADN lorsque l’on a un doute sur une
référence,
- celui du Centre d’Histoire de la Région du Nord de Lille 3 (devenu IRHiS) qui renvoie sur son émanation, le Site NORDNUM (où il y a de nombreux ouvrages numérisés). »
" Il reste beaucoup à
trouver dans les séries modernes des AD à Lille et dans les AM de Roubaix, mais
il faut y passer beaucoup de temps pour une accumulation très lente de
documents intéressants. Je regarderai dès que possible les dossiers Prouvost
dans les archives de la Chambre de Commerce de Roubaix englobée avec celles de
Tourcoing et Armentières dans celle de Lille devenue Chambre de Commerce de la
Métropole. Il n’est pas possible de savoir aux AD si tous les dossiers anciens
ont bien été versés ou conservés mais j’avais eu plaisir à regarder avec Alain
Watine ce qui concernant les Mulliez et lui a servi pour son remarquable
ouvrage historique et généalogique. On ne trouve pas forcément ce que l’on
voudrait trouver mais le hasard fait parfois bien les choses. L’historique de
la Lainière et des entreprises de la branche Amédée est relativement connu mais
l’entreprise familiale de son frère aîné Henri Prouvost-Florin est moins connue
; je suis incapable de dire de suite à quel moment elle a cessé son activité.
Bibliothèque numérique de
Roubaix
La BN-R est la
bibliothèque numérique de la Ville de Roubaix. Elle est consultable sur
Internet, à l’ adresse www.bn-r.fr, et propose l’ accès à près de 47 000
documents numérisés concernant l’ histoire de Roubaix : cartes postales,
affiches, photographies, manuscrits, mais aussi archives, palmarès du
Conservatoire de musique, et lettres à en-tête des industries et commerces
roubaisiens.
Le projet de la BN-R
trouve son origine dans l’ obtention par la ville de Roubaix, en 2001, du Label
« Ville d’art et d’histoire ».
La volonté de valoriser et
de faire connaître le patrimoine roubaisien, par le biais d’une bibliothèque
numérique s’ensuit. Elle aura pour vocation de « rassemble[r] tous les
documents ayant trait à l’ histoire et la mémoire de Roubaix, et [de]
s’adresse[r] à tous les publics1 ».
Dès l’ origine, il existe
une volonté d’associer à ce projet toutes les structures culturelles de la
ville : à la fois la Médiathèque, qui, pour des raisons pratiques, coordonne et
gère la bibliothèque numérique, mais aussi les Archives municipales, le
Conservatoire à rayonnement départemental musique, danse et théâtre, ou encore
le Musée La Piscine et l’ Observatoire urbain (aujourd’hui Centre de
documentation locale, rattaché à la Médiathèque).
Le projet voit ainsi le
jour dès 2005, mais est rapidement confronté à la question des financements.
En 2007, à la faveur du
centenaire de la naissance de Maxence Van der Meersch, et du don de ses
archives à la ville de Wasquehal par sa fil le, émerge donc l’ idée de
s’inscrire dans cette actualité locale pour impulser le projet de la
bibliothèque numérique. Un accord est alors passé : la Ville de Wasquehal
accepte de prêter le fonds d’archives de Maxence Van der Meersch à la Ville de
Roubaix, qui propose de les numériser afin de les mettre en ligne. C’est ainsi
qu’en 2006 le projet de la Bibliothèque numérique de Roubaix obtient des financements
du Ministère de la Culture, dans le cadre de la Mission recherche et
technologie.
S’ensuit une phase de
constitution des équipes, et du comité de pilotage, avec la désignation des
référents dans les structures partenaires, afin de commencer le travail de concertation et de sélection des documents
à mettre en ligne en priorité.
Le but premier de la BN-R
étant de cibler le grand public, il faut en effet choisir des documents
attractifs, susceptibles d’intéresser les habitants de la ville, mais aussi les
touristes. C’est ainsi que s’opère une première sélection. Pour la Médiathèque,
on met en avant les lettres à en-tête et les Archives Van der Meersch ; pour le
Conservatoire, c’est une partie du fonds de la partothèque ; l’ Observatoire
urbain valorise les journaux de quartier ; les Archives municipales et le Musée
La Piscine proposent un florilège de pièces remarquables.
La Bibliothèque numérique
de Roubaix est finalement inaugurée le 23 mai 2008. Elle compte alors 16 000
images numérisées (elle en compte 47 000 au 1er juillet 2010).
Le fonctionnement
technique de la BN-R et le circuit du document[modifier]
La première étape est
celle de la numérisation. Elle se fait soit à la Médiathèque, soit dans une des
structures partenaires, soit parfois en externe (formats trop grands, supports
fragiles…).
La numérisation se fait en
haute définition, car le souhait était de privilégier la plus grande fidélité
par rapport au document original. Ainsi, les documents sont numérisés en mode
image, les bordures des pages sont apparentes, ainsi que les défauts éventuels
des originaux. La numérisation a été effectuée pour la plupart des documents en
TIFF 300 dpi, en couleur 24 bits. (600 dpi pour les manuscrits médiévaux). En
revanche, l’ affichage en ligne sur le site est limité à la basse définition
(les fichiers Jpeg de consultation sur le site sont en 72 dpi), pour limiter l’
utilisation abusive des images tout en gardant le visuel du document original.
Les images sont ensuite
sauvegardées sur disque dur externe, puis envoyées au prestataire qui gère le
serveur et le site web.
On procède ensuite à la
rédaction des notices des documents, qui sont catalogués en XML EAD. Les
notices sont ensuite vérifiées et validées, puis envoyées également sur le
serveur du prestataire. Il se charge ensuite de transformer automatiquement le
format d’image et de rattacher la notice à l’ image correspondante, puis de les
mettre en ligne.
Il y a enfin une dernière
phase de vérification, celle de l’ affichage et de la visualisation des documents
tels qu’ils apparaissent sur le site.
L’ interface de la BN-R
Le site Internet de la
BN-R propose plusieurs modalités de consultation des fonds.
Afin de permettre aux
novices et curieux de déambuler sur le site, il est possible de découvrir les
documents par quatre type d’entrées : Recherche par thème, Recherche par
collection, Recherche par période chronologique, Recherche dans le Plan de
Roubaix. Ces rubriques permettent de prendre connaissance du fonds à travers
plusieurs fil tres, plusieurs modes de classement.
Le site propose également
la possibilité de faire une recherche par mots-clés, soit en recherche simple,
soit en recherche approfondie.
Les résultats s’affichent
en mosaïque, avec la visualisation de l’ image sous la forme d’une vignette. En
cliquant sur une des images, s’affichent alors le détail de la
notice et l’ image en format normal. On peut ensuite activer le mode zoom, qui
permet de visualiser les détaIls de l’ image
en gros plan. On a également la possibilité de télécharger l’ image, quasiment
tous les documents de la BN-R étant libres de droits ou les droits étant
détenus par la Ville de Roubaix.
Le fonds
La Bibliothèque numérique
de Roubaix possède un fonds très riche, de 47000 images numérisées. On y trouve
aussi bien des cartes postales, des affiches, des photos, que des documents
d'archives, des manuscrits médiévaux, ou encore le remarquable fonds de Maxence
van der Meersch.
Ce fonds très riche est
d'ailleurs depuis le 21 juin 2010 accessible depuis la prestigieuse bibliothèque
numérique de la BNF, Gallica. Grâce au protocole OAI-PMH, la BN-R est en effet
moissonnable par d'autres interfaces de recherche. Elle est ainsi également
consultable depuis le « Catalogue of digitized medieval manuscripts » de l’ Université
de Californie, notamment.
Les critères de sélection
des documents susceptibles d'entrer dans le fonds sont les suivants :
Tous les documents
concernent l’ histoire de Roubaix
Ils sont libres de droits
ou les droits d'auteur appartiennent à la Ville de Roubaix.
Ils couvrent toutes les
époques (du Moyen Âge au XXIe siècle)
Ils concernent toutes les
thématiques (vie politique, vie culturelle, sociale, économique)
Aucun type de document
n'est a priori exclu (y compris enregistrement sonore ou audiovisuel). Mais
dans un premier temps, les documents écrits et graphiques ont été privilégiés
(manuscrits, imprimés, journaux, photographies, cartes postales, plans)
La numérisation concerne
des fonds cohérents et complets.
L’ historique des deux
sources principales des archives anciennes de Roubaix:
a) Le fonds communal
conservé en l’ Hôtel de Ville
b) Le fonds du Marquisat
de Roubaix conservé aux A.D.N. sous la côte J.472
http://www.messien-genealogie.com/avril .html
Inventaire-sommaire des
archives communales antérieures à 1790, rédigé par Monsieur Théodore Leurdan,
archiviste de la ville de Roubaix, Paris, Imprimerie et librairie
administratives de paul Dupont, 1866 Notice sur les archives communales de la
ville de Roubaix.
Les archives de Roubaix
étaient anciennement déposées au château seigneurial comme dans le lieu le plus
sûr. Après la conquête de la Flandre par Louis XIV, le prince de Ligne,
dépossédé du marquisat de Roubaix en faveur d’Alexandre Guillaume de Melun,
prince d’Epinoy, fit, en se retirant, enlever une certaine partie de ces
archives et nous priva ainsi de documents sans nul doute intéressants. C’est du
moins de la sorte que nos pères, dont les intérêts communaux furent en maintes
circonstances compromis par cette perte, expliquent l’ absence des titres qui
établissaient leurs droits. Depuis, nos archives communales furent l’ objet de
quelques soins et de divers classements. C’est en faisant l’ inventaire général
des papiers qui étaient restés dans les archives du château, en 1704, après la
mort du prince d’Epinoy, que le greffier du lieu retrouva si heureusement,
derrière une armoire, notre plus ancien privilège de fabrique, perdu depuis
deux siècles et dont la possession eut tant d’influence sur le sort industriel
de la ville. En d’autres temps encore, les greffiers du marquisat travail lèrent
à des inventaires partiels. Dans un état de salaires et vacations dus à maître
Antoine Adrien Monier, notaire et greffier de Roubaix, on voit, qu’en 1718, ce
dernier « a vacqué à repasser les vieil les paperasses des archives du château
et fait un inventaire « des plus anciens comptes de l’ église, en commençant
par ceux de 1451, jusque et compris ceux finissant à la Saint Jean Baptiste
1638 ; qu’il a aussi recueilli et fait des paquets de tous les comptes des
tailles et vingtièmes de la communauté dudit Roubaix depuis soixante ans, pour
être inventoriés par ordre sur les noms des comptables ». Il nous est resté une
triple copie de l’ inventaire des plus anciens comptes de l’ église de 1451 à
1638, lequel trouve avoir sa continuation jusqu’en 1684, dans un autre acte qui
a pour auteur le greffier Floris Monier ; on y voit l’ étendue des pertes que
nous avons faites. Des notes sommaires au dos des pièces sont les seules traces
conservées des autres inventaires faits au siècle dernier.
Il paraît que les archives
de Roubaix n'échappèrent point complètement aux mesures regrettables des lois
de la Révolution, car un certificat du maire et des administrateurs des hospices
constate que le sommier des recettes en nature et en argent de l’ hôpital
Sainte-Elisabeth " a été sauvé des flammes et retiré des titres et papiers
qu'on avait ordonné de détruire par le feu ". Heureusememt, la
proscription épargna les titres de propriété de cet hôpital, titres précieux
sous plus d'un rapport et dont l’ inventaire est succinctement résumé dans la
série GG.
L’ inventaire dressé en
exécution de l’ arrêté des consuls, du 17 ventôse an VIII, ne fait acune
mention des documents anciens, gisant en tas et pêle-mêle dans les greniers,
ouverts à tous venants, de la maison commune. A toutes les demandes de
renseignements le maire répondait invariablement que les archives de la mairie
ne se composaient que de pièces relatives à l’ administration courante de la
commune.
Les archives communales de
Roubaix traversèrent donc, dédaignées, l’ Empire et la Restauration ; mais
elles fournirent, sous le Gouvernement de Juillet, du papier pour dégraisser
les fusils de la garde nationale dont le dépôt était voisin, et sans doute
aussi pour allumer le feu du corps de garde. Ce qui fut épargné resta exposé à
toutes les autres causes de destruction.
Vers la fin de 1838, pour
répondre aux pressantes injonctions du préfet, un des employés de la mairie
procéda à un inventaire des documents antérieurs à 1790, lesquels, relevés et
mis en liasses, furent déposés dans un cabinet dépendant des bureaux de l’ administration.
Ce travail , clos le 13 janvier 1839, a été remis en double expédition au
conservateur général des Archives du Nord, à Lille, qui en a rendu compte dans
une Notice sur les Archives communales du département insérée dans l’ Annuaire
de 1840, page 34. Mais cet inventaire n'a pour lui que l’ exactitude et ne
réunit aucune des conditions nécessaires d'ordre, de méthode et de rédaction.
Il avait, d'ailleurs, comme ceux que durent dresser toutes les communes de
France, un but tout particulier, celui de fournir à M. Augustin Thierry des
matériaux pour son histoire du Tiers-Etat. Sous ce rapport, nos archives sont
plus nombreuses, plus volumineuses qu'importantes ; mais, au point de vue du
clocher, de notre histoire locale, elles offrent le plus vif intérêt. C'est
dans ces mêmes archives, qu'à quelques exceptions près, l’ auteur du présent
inventaire a puisé tous les éléments de son Histoire de Roubaix, traitée dans
ce quadruple cadre : Institutions et annales religieuses, féodales, communales
et industrielles.
L’ inventaire prescrit par
l’ instruction ministérielle du 16 juin 1842, comprenant, cette fois, les pièces
postérieures à 1790 et les objets mobiliers de la mairie, fut rédigé par M.
L.E. Marissal, juge de paix, nommé archiviste municipl, et qui a laissé des
Recherches pour servir à l’ Histoire de la ville de Roubaix de 1400 à nos
jours.
M. Marissal eut pour
successeur, le 09 mai 1845, M. Defrance, aussi juge de paix, aux mains duquel l’
emploi fut une véritable sinécure. M. Elie Brun, nommé bibliothécare-archiviste
le 1er février 1856, n'exerça ses doubles fonctions que pendant un an, et dut
donner tous ses soins à l’ organisation de la bibliothèque.
Alors, et depuis plus de
dix ans déjà, la construction d'un nouvel hôtel-de-ville, le département des
bureaux de la mairie, le peu d'intérêt qu'on attachait à des documents auxquels
on aurait dû, pourtant, recourir en plus d'une occasion, avaient amené, dans le
classement des archives, un désordre et une confusion qu'il était indispensable
de faire cesser au plus tôt.
L’ absence de tout numéro,
de toute étiquette, de tout signe correspondant, jointe au désordre signalé
plus haut, rendait la tentative de remettre le classement en concordance avec
les inventaires plus laborieuse qu'un dépouillement nouveau et complet. Appelé
à cette besogne par la confiance de l’ administration municipale, en mars 1857,
nous nous sommes mis à l’ oeuvre avec toute la somme de bonne volonté et de
courage qu'exige un travail aussi aride,
et nous terminions l’ inventaire chronologique et détail lé des archives antérieures à 1790, quant la
circulaire ministérielle du 25 août 1857 vint donner de nouvelles instructions
pour la mise en ordre méthodique et sommaire des mêmes archives. Ce dernier
inventaire fut terminé le 23 février 1859 et reçut les félicitations de M. le
Ministre de l’ intérieur, qui, en mai 1863, exprima le désir de le voir
publier.
Les
archives communales de
Roubaix sont maintenant établies dans une salle de la
bibliothèque publique, à l’
abri de l’ humidité et des autres causes de destruction
qui en ont autrefois
dévoré une grande partie, mais non du feu, dans un local
qui a déjà subi bien
des transformations et où il serait peut-être difficile de
les sauver en cas de
sinistre. L’ administration municipale, cédant à
nos instantes prières, va
préparer, pour ce précieux et utile dépôt,
une salle pavée et voûtée, dans laquelle
son installation ne laissera rien à désirer.
Deux sections se partagent
naturellement les archives communales :
la section historique, qui
comprend les documents antérieurs à la révolution française, et la section
administrative, à laquelle se rattachent les pièces postérieures à 1790. Les
archives historiques se composent d'environ 35 000 pièces renfermées dans 239
liasses volumineuses, soigneusement enveloppées, étiquetées, numérotées et
placées en ordre sur des rayons ; leur classement forme neuf séries développées
dans le travail qui va suivre.
Il n'est guère possible de
compter les documents que renferme la partie administrative ; leur nombre, plus
considérable encore que ceux de la première catégorie, s'accroît journellement
du trop plein des bureaux de la mairie et des divers services communaux. Ils se
rangent, suivant l’ instruction ministérielle du 16 juin 1842, en quinze
divisions qui comportent elles-mêmes autant de subdivisions que le classement
peut en exiger. L’ inventaire manuscrit de ces documents modernes, fréquemment
consultés par l’ administration, est constamment tenu à jour. Roubaix, 08
décembre 1865. Théodore Leuridan,
archiviste, chevalier de l’ ordre pontifical de Saint-Grégoire le Grand.
archives communales de
Roubaix sont :
AA : titres constitutifs
et politiques de la commune.
BB : administration
communale
CC : impôts et
comptabilité
DD : Propriétés communales
; eaux et forêts ; mines ; édifices ; travaux publics ; ponts et
chaussées ; voirie
EE : affaires militaire ;
marine
FF : justice, procédure,
police
GG : cultes, instruction,
assistance publique
HH : agriculture,
industrie, commerce
II : documents divers ;
inventaires, objet d'art, etc.
Inventaire chronologique
et analytique des titres reposant aux Archives de l’ hospice civil de Roubaix, par Th.
Leuridan, archiviste municipal, n° 118.
Roubaix, 1859 - 1863, 5 vol. in-8°.
Roubaix, 1844, 1 vol. in-8°.
Attention: Il existe un
répertoire complémentaire côté "bis" !
Cadre de classement des
archives de 1791 à 1985
* Série A : Lois et Actes
du pouvoir central – Les Journaux Officiels (sur microfiches) sont conservés
depuis 1869
* Série B : Actes de l’ Administration
départementale (Conseil général, Recueil des actes de la Préfecture)
* Série C : Bibliothèque
administrative (Bulletins annotés des ministères, journaux [locaux, depuis
1858], annuaires, publications historiques et administratives de la ville)
* Série D : Administration
générale de la Commune (bulletins communaux, Rapports du Maire, Délibérations
du Conseil municipal, arrêtés du Maire, Erection de la Commune, Procès intentés
à la commune)
* Série E : Etat-Civil (tables décennales de Leuridan et registres
d’état-civil de plus de 100 ans)
* Série F : Population,
Economie sociale, statistiques (mouvement de population An VIII jusque 1975)
Commerce et Inustrie (tribunal de commerce, statistiques commerciales et
industrielles) Agriculture. Subsistances. Législation du travail (Prud’hommes, conflits entre patrons et
ouvriers, syndicats, chômage, grèves, travail des femmes et enfants).
* Série G : Contributions,
Administration financière (impôts directs, cadastres, patentes, trésorerie
générale, postes, télégraphes, poids et mesures)
* Série H : Affaires
militaires (recrutement, Garde Nationale, Sapeurs-pompiers, mesures d’exception
de guerre, dommages de guerre)
* Série I : Police,
hygiène publique, justice (police locale, règlements, habillement des gardes,
agents de police, cérémonies officielles, lieux publics, émigration,
imprimerie, associations, étrangers, justice, prison, salubrité, épidémies)
* Série K : Elections et
Personnel (listes électorales, procès-verbaux d’élections, règlements du
personnel, protocole et distinctions honorifiques)
* Série L : Finances de la
commune (budgets, revenus et charges de la commune, taxes)
* Série M : Edifices
communaux, (édifices publics, monuments commémoratifs, statues, églises,
cimetière, bureau de bienfaisance, lycées)
* Série N : Biens
communaux, terres, bois et eaux (biens loués ou exploités par parcelles [ex. :
les concessions dans le cimetière communal])
* Série O : Travaux
publics, voirie, moyens de transport, régime des eaux, Permis de construire
(plans des rues, chemins, routes nationales et départementales, lotissements,
syndicats, chemins de fer, tramways, navigation)
* Série P : Cultes
(circonscriptions ecclésiastiques, police des cultes)
* Série Q : Assistance et
prévoyance (bureaux de bienfaisance, œuvres charitables, établissements
hospitaliers, retraites
* Série R : Instruction
publique, Science, lettres et arts (écoles primaires, instituteurs, cours
d’adultes, Académies et Sociétés savantes, musées, sports et tourisme).
Les Archives qui font l’ objet
du présent répertoire ont été déposées en 1957 aux Archives du Nord par la
ville de Roubaix qui avait reçu en 1933 quarante-quatre caisses contenant
plusieurs dizaines de milliers de documents donnés à la ville le 30 mars 1929
par Monsieur Paul-Georges Petit,
négociant en charbons à Roubaix. Celui-ci avait prêté une partie du
fonds à Maître Albert Croquez, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de
cassation, pour la rédaction projetée d’une histoire de Roubaix. Maître Croquez
s’étant considéré comme propriétaire du fonds, Monsieur Petit lui intenta un
procès en restitution. Par jugement de la première chambre du Tribunal civil de la Seine, Maître Croquez fut condamné à
rendre tous les documents d’archives à lui prêtés par Monsieur Petit. Certaines
pièces portent un cachet Croquez.
Il s’agissait du moins en
partie des archives que le prince de Ligne dépossédé du marquisat de Roubaix
par la conquête de la Flandre par Louis XIV, avait retirées du château de
Roubaix, en quittant le pays, mais aussi de documents très postérieurs
concernant les Melun, princes d’Epinoy, et leurs successeurs les Rohan-Soubise.
L’ ensemble avait été vendu jadis avec l’ immeuble qui l’ abritait.
Aux Archives de Roubaix,
sans consulter personne, on classa par ordre chronologique les documents déjà
bouleversés par Maître Croquez et on en retira tout ce qui ne semblait pas
concerner directement Roubaix. On fit de cette partie 95 énormes paquets,
soit-disant classés par ordre de dates, détruisant ainsi des séries
constituées. Un même procès a pu être réparti dans dix paquets, des séries de
comptes ont été désorganisées; de plus la répartition par dates est assez
fantaisiste. Il résulte de ce beau travail que le classement de ces archives qui eut pu
être rapide a demandé beaucoup de temps.
Elles sont constituées en
grande partie d’épaves de pièces domaniales concernant les nombreuses
seigneuries entrées dans la famille de Melun-Epinoy par le jeu des alliances.
Par contre, pour la
baronnie de Cysoing, il ne s’agit plus d’épaves, mais d’un véritable fonds
d’archives, depuis le XIVe siècle, avec la famille de Werchin, jusqu’à la fin
du XVIIIe siècle avec les Rohan-Guéméné. Le comté de Saint-Pol ayant été acquis
par Louis de Melun, prince d’Epinoy en 1705, de Marie d’Orléans épouse d’Henri
II de Savoie, duc de Nemours, on ne s’étonnera pas de trouver des pièces
relatives à de nombreux fiefs tenus du comté de Saint-Pol, souvent en mauvais
état.
L’ ensemble de l’ inventaire dressé concerne 951 dossiers classés par communes.