La Saga des Prouvost
en bandes dessinées
Vingt générations depuis le XIV° siècle
Thierry
PROUVOST, Paris, juillet 2018
« Aussi loin qu’on remonte dans la généalogie des Prouvost, on les trouve solidement fixés dans le plat pays... Dans chacune de nos cités des Flandres –maritime et wallonne- l’Eglise nous enseigne la fidélité aux traditions religieuses, le Beffroi affirme l’attachement aux libertés communales, toutes les productions des lettres et des arts nous démontrent le respect de la foi jurée, le culte du beau, l’amour du bien, la fierté du devoir accompli ... » Albert-Eugène Prouvost (1882-1962).
Les Prouvost se sont continuellement illustrés, ont guidé et dirigé à chaque génération, eurent un grand nombre de charges municipales et régionales, de religieux, de marguilliers, d’officiers de réserve, de décorations et légions d’honneur ;beaucoup d’entrepreneurs, initiateurs, voyageurs ; « Les épouses valent les époux :les femmes se haussent facilement jusqu’à l’héroïsme ». On remarque le goût prononcé pour les arts, les collections, les couleurs, les productions manufacturées comme les tapisseries de haute lisse des Flandres, les porcelaines, toiles et papiers peints, verreries et bien sûr tous les textiles bien caractéristiques de cette civilisation des Flandres. Car, depuis Charles Quint, les Prouvost s'imposent dans le traitement du textile et nous voyons qu’ils n’étaient pas que cela.
Jehan Prouvost était juge de la Seigneurie de Croix en 1368, ville qui longe les terres du Moyen-âge : son écu portait un sautoir surmonté de deux roues ; la famille en n’eut pas l’ usage ; nous les avons reprises et les armoiries modernes sont: « D'argent au sautoir de gueules au chef d'azur à deux roues d'or ». Devise ininterrompue depuis Pierre Prouvost en 1748:" Laus Deo Semper".
S'ils descendent d'une lignée de propriétaires terriens, cultivateurs aisés installés à Wasquehal (Jehan, fils de Willaume ci-dessus) et les environs selon les travaux d'Alain Watine-Ferrant de 2012, les Prouvost actuels descendent cognatiquement et ont traditionnellement été reliés aux voisins Prouvost des Huchons du XV° siècle dont les terres se situaient autour du fief des Huchons; Albert-Eugène Prouvost les disaient s'étendre sur environ 200 ha, autour de l’ actuel parc Barbieux à Roubaix, à la limite de Croix, avec un tracé connu ; ils furent aussi attachés aux fiefs du Fresnoye, de la Haye, du Bleu Chastel, du Triez du Wault. Déjà, en 1397, Huars et Isabeau Prouvost dits des Huchons, tenanciers de la seigneurie de Favreulles, avaient contesté, avec panache mais en vain, au Chapitre de Tournai leur droit de passage sur les terres familiales. Jean Prouvost et son frère Pierre sont cités le 26 septembre 1449, parmi "les plus riches de la paroisse de Roubaix." RP Louis d'Halluin, ville qui se développait grâce à Jean et Pierre de Roubaix et les ducs de Bourgogne.
Jehan Prouvost, dit des Huchons, seigneur de Wasquehal en 1469, échevin de Roubaix était le bras droit de Pierre de Roubaix, proche de Charles de Bourgogne, à la grande ère des peintres internationaux et locaux Jan van Eyck et Rogier van der Weyden." Dès 7 heures du matin, le 15 du mois de novembre 1469, le bailly Jean de Langlée, les échevins Jean de Buisnes et Jean Prouvost, dit des Huçons, les deux lieutenants Jean Fournier et Guillaume Agache, se rendirent au château de Roubaix construit par Pierre de Roubaix (1415-1498), chambellan du duché de Bourgogne, fils de Jean, troisième chevalier de la Toison d’Or , premier chambellan de Charles, duc de Bourgogne, pour lui témoigner la reconnaissance de ses sujets pour avoir obtenu la charte de Roubaix qui donnait à la ville le droit de faire draps de toute laine. " (Histoire de Roubaix, Trénard). " Jean Prouvost est le "grand ancêtre" de la famille Prouvost ", nous disaient les Albert Prouvost, ce qui est vrai par les femmes selon Alain Watine-Ferrant.
Les terres Prouvost des Huchons au Moyen-âge, Pierre de Roubaix et ses cinq collaborateurs, la charte de Roubaix
Dominant la fabrique roubaisienne sous Charles Quint
De génération en génération, les Prouvost furent connus en dynasties de Maîtres de Manufactures puis d’industriels et négocièrent la laine, jusqu’à être parmi les premiers sur la scène internationale : les historiens Hilaire et Trénard, dans leur histoire de Roubaix disaient : « Depuis Charles Quint, les mêmes familles dominent la Fabrique Roubaisienne : Pollet, Mulliez, Prouvost, Van Reust (qui devient Voreux), Leclercq, Roussel, Fleurquin, Florin, Malfait. Elles assurent la majorité de la production ». Nous observons la permanence de ces familles dans l’économie de la France depuis des siècles ; mais nous verrons qu’ils n’étaient pas que cela.
Sous Charles Quint, Guillaume Prouvost, né en 1580 est le grand modèle de la race, associant ses fils à son labeur et à ses affaires" dit Lecigne. Il fut à la fois censier, chef d'industrie et laboureur d'une surface importante: " plus de 26 bonniers de bonnes terres et de lieux manoirs situés sur les villages de Bondues, Marc-en-Baroeul, Roubaix et Tourcoing et de plus de 12.000 florins en capital de bonnes rentes héritières sur des particuliers solvables; ils étaient encore laboureurs d'une de leur fermes qui est situé entre le Trieu du Grand Cottignies et la ferme de la Masure audit Wasquehal". Il était aussi marchand de laines peignées et de filets de sayettes.
Pierre Prouvost épousa Marguerite des Tombes, d'une famille "originaire de Lannoy, roubaisienne depuis 1643, ayant donné sept échevins de Roubaix en cinq générations, et ce n'est pas son seul mérite." Leuridan ; dont Jean Prouvost (1630-1670) dont Robert Prouvost (1660-1670), lieutenant de la Seigneurie de Wasquehal.
Le curé Jacques Legroux déclare en 1714 : « le bourg de Roubaix
est considérable et ancien ; ses Manufactures le rendent célèbre plus que
bien des grandes villes en France, en Espagne et ailleurs ».
Elégance
à Lille au XVIII° siècle
Leur fils Pierre III Prouvost, qui habitait rue du Nouveau Siècle à Lille, épousa, à Saint Maurice de Lille, Marie Claire Trubert de Boisfontaines, inhumée dans la grande nef de l'église Saint Pierre de Lille et rédigea en 1748 la première généalogie de la famille Prouvost:« Voila la description des descendants des Prouvost et de ceux qui se sont alliez jusques a la fin de cette année mille sept cens quarante huit. Et on peut dire sans vanité, que lesdits du surnom Prouvost, ont toujours vécu en gens de biens, d’honneurs et de bonne réputation en la foi catholique apostolique et romaine et les plus notables des villages qu’ils ont habitez "
Marguerite Jeanne Prouvost (1671-1744), inhumée en la chapelle
de l'Ange gardien à Saint Etienne de Lille, épousa Jean du Hamel en 1688; leur
succession "était assez considérable" et vécurent à Paris; ils
léguèrent leurs biens immeubles à son frère Jacques, qui suit, pour un tiers;
leur fille Marguerite fut religieuse au couvent des Pénitentes à Lille. Marie
Prouvost, née en 1678, épouse, en novembre 1705, Pierre Dassonville, greffier
de la juridiction consulaire de Lille, fut inhumée au milieu de la grande nef
de l'église Sainte Catherine de Lille: dont François Ignace époux de Marie
Agnès Le Clercq qui vécurent à Paris. Jacques I Prouvost (1670-1704), pierre
tombale de marbre près de l'autel Saint Nicolas de l'église de Wasquehal,
épouse à l'église Sainte Madeleine de Lille le 08-04-1698, Antoinette Masurel
(1670-1730).
Aimée-Joseph Prouvost, décédée en 1819, épouse Louis-Urbain Virnot de Lamissart, 1779-1837 ;
ils habitaient le magnifique hôtel Virnot de Lamissart sur l’Esplanade à Lille, dont un fils Urbain-Léon Virnot de Lamissart. La sœur de Louis-Urbain, Rose-Marie Virnot de Lamissart (1772-1851) épousa Jean-Baptiste Prouvost, sans postérité ; remariée à Marie- Jean-Charles Gennart. Ils étaient familiers du salon de l’hôtel Virnot, place Saint Martin à Lille (il en existe encore les invitations) et de la vie de collectionneurs et mécènes autour de Charles Lenglart, les Watteau, les van Blarenberghe. Il y eu deux autres mariages Prouvost et Virnot au XX° siècle www.virnot-de-lamissart.com.
Les
Manufactures Royales :Urne de Calonne, Manufacture-château de Beaupré, la marque
au Dauphin Couronné
A Roubaix, Jacques II Prouvost (1699-1774) , Maître
de manufacture, épouse Marie-Agnès Florin (1712-1767), issue d’une ancienne
famille, fille de Jean Nicolas Florin, membre de la Manufacture de Roubaix et
administrateur de la table des Pauvres
et Marie Catherine de Surmont, inhumée dans l'église de
Roubaix, sœur de Pierre Constantin Florin, Député suppléant aux Etats
généraux de Versailles et premier maire de Roubaix. (sa petite fille Sophie
Florin épousa Henri II Prouvost) époux de Marie Bacon de Sains, fille de
Philippe et Augustine Macquart(de Terline) qui font descendre les Henri Prouvost de
Jeanne du Lys quoiqu’on dise. Leur succession en 1775
dénombre leurs biens à Bondues, Tourcoing, Wasquehal, Roubaix, Estainpuis et
Willems.
Pierre Joseph Prouvost (1699-1770), maître de manufacture, échevin de Roubaix en 1738 et 1739, épousa Marie Jeanne de le Becque, fille de Jean, Censier du Fontenoit, échevin de Roubaix, Marguillier de Saint Martin, d'une lignée dont le tronc se perd dans le XIII° siècle et qui fournit jusqu'à 17 échevins à Roubaix, sept religieuses de l'Hôpital Sainte Elisabeth, et Marie Barbe de Lespierre; les époux s'installèrent à Roubaix le 26 septembre 1724: une de leurs filles fut Béatrix Prouvost, prieure de l’hôpital Sainte Elisabeth, femme de grand courage sous la Révolution, une figure marquante de la famille.
A l'époque, Panckoucke écrit dans son Petit Dictionnaire
Historique et Géographique de la châtellenie de Lille : « Beaucoup de
villes ne valent pas le bourg de Roubaix tant dans la beauté des maisons du lieu
que dans le nombre de ses habitants».
Pierre
Constantin Prouvost échappe à la guillotine
Pierre IV Constantin Prouvost (1747-1808), échevin
de Roubaix sous l'Ancien Régime
"Maître de Manufacture", puis maire de Roubaix le 13 août
1795, l'un des principaux fabricants roubaisiens
après avoir échappé à la guillotine par la
grâce de la "Réaction
Thermidorienne" épouse Marie Henriette des Tombes
(1747-1798), fille de Jean Joseph des Tombes, 12° du nom,
échevin de Roubaix de 1740 à 1751
comme ses oncles Charles et Jean et sœur de Louis-Joseph des
Tombes, échevin de 1783 à 1790 ;
Reçu "Maître de Manufacture" en 1777, il devint l'un des
principaux fabricants roubaisiens
et, avant la Révolution, figurait en tête des habitants les plus imposés
de la paroisse. Le 22
vendémiaire an IV, avec le conseil municipal, il leva, comme maire, le
séquestre apposé sur la caisse du précepteur pour employer les fonds
comme secours aux pauvres. Durant la tourmente il songea à émigrer
mais ne put s'y résigner et il se cacha dans une de ses propriétés, une des
dernières qui lui restait. Apres le 9 thermidor, on le retrouve maire de
Roubaix. "Homme généreux et probe, il avait proposé à sa commune trois
actions principales. D'abord, venir en aide aux pauvres. Ensuite, protéger
les cultivateurs dont les charrois réquisitionnés les forçaient a négliger
les champs. Enfin, défendre l'hygiène de Roubaix dont les citoyens
laissaient devant les domiciles des amas de boue et d'immondices
». Le souci des autres pour faire leur bonheur, déjà." dit Albert Prouvost dans « Toujours plus
loin." On peut le considérer comme le fondateur de la fortune industrielle
des Prouvost»
Son
neveu, Georges Jules Augustin Prouvost 1842-1901,
avocat , conseiller à la Cour d'Appel d'Amiens, lieutenant des Gardes Nationaux ,
fils de François Henri Jules Prouvost, avocat à la
Cour de Bruxelles & Julia Adrianne d'Elhougne fut marié
avec Marie Lucie de Mailly. D’autres furent administrateur des hospices, membre de la chambre consultative,
religieux.
D'où les trois branches actuelles des Prouvost : branche ainée Henri 1810-1857, Liévin 1818-1869 Amédée I Prouvost 1820-1885
La branche ainée des Henri ProuvostLa branche ainée vit cinq générations successives prénommée Henri : Henri II Liévin Prouvost 1810-1857 épousa Sophie Florin 1812-1871 dont: Henri 1836-1900, Charles Jérôme 1837-1906, Sophie 1838-1918, Paul Alexandre 1840-1903, Caroline 1843-1915; L’hôtel Florin demeure au 104, rue du Faubourg de Roubaix à Fives-Lille. Henri III Prouvost 1836- 1900, CLH, époux de Rose Delerue 1841-1915, issue des seigneurs de Le Rue, connus à Roubaix depuis le XIII° siècle, arrière petite fille du député aux Etats-Généraux Pierre-François Lepoutre. Henri IV Edmond Prouvost 1861-1917, CLH, décédé à Holzminden en Allemagne en 1917, médaille militaire, soldat au 165e régiment d'infanterie, compagnie de mitrailleuses : bon soldat, zélé et plein d'entrain. A été très grièvement blessé dans l'accomplissement de ses devoirs, 1916. Amputé de la jambe gauche. Epoux de Laure Jeanne Ernoult, petite fille de Jean François Ernoult, maire de Roubaix en 1860 ; Henri V Prouvost 1885-1962, marié le 30 juin 1908 à Roubaix avec Marguerite Léonie Motte 1887-1966, arrière petite-fille de Louis Motte-Bossut, fondateur de la filature monstre à Roubaix.
Puis la branche ainée fut
représentée par les Edmond :Edmond
I Prouvost), fils d’Henri III Prouvost, CLH, épousa Jeanne Eloy 1867-1948, de
l’ancienne famille Eloy, de Linselles ; Edmond II Prouvost marié avec
Marguerite Pollet, petite fille de César I Pollet portraituré par César Weerts,
dont Claude Prouvost époux
d’Annette Dewavrin, fille de Bernard Dewavrin, (de
l’illustre et ancienne famille), officier de la Légion
d’honneur, Croix de guerre 14-18 et de
Madeleine Coisne, sœur de Maddy Dewavrin,
qui épousa, Yves Masurel, Croix de guerre 39-45, ancien
administrateur-directeur général de Prouvost Masurel S.A,
né en 1918 à La Saussaye dans l’Eure, fils d’Edmond
Masurel, industriel textile, et de
Marguerite Prouvost. Sa fille
France est Duchesse des Cars. Laurence épousa Mme Michel Cazeaux Cazalet
et de Mme, née Anne Paris ; Remarié le 18 janvier 1990 à Mlle Françoise
Kine. Et sœur aussi de Jean
Claude Dewavrin, époux de Lilibeth Dewavrin, Chevalier dans l’ordre des Arts et
des Lettres, née Elisabeth Gallant, Secrétaire Générale de l’association
« les Vieilles Maisons Françaises » à laquelle elle a dédié un
magnifique parcours de vie. L’ainé des ainés des Prouvost est actuellement
représenté par Claude Alain Prouvost, l’important notaire de Roubaix époux de Nicole Jeanmot, dont Axel,
Constance, Dimitri.
Il y eu plusieurs alliances avec la dynastie des Lepoutre :Augustin
Lepoutre (1791-1845), médecin officier des armées de Napoléon ; dont Auguste I
Lepoutre 1825-1903, industriel; député du Nord de 1885 à 1889, dont Auguste II
Lepoutre (1861-1932) et Louis Lepoutre (1862-1935) ; leur
frère André Jean Lepoutre épousa Pauline Sophie Prouvost (1868-1929),
fille de Charles et Marie Prouvost-Scrépel, Auguste II eut Auguste III Lepoutre (1888-1959) épouse Simone Prouvost
(1889-1972), fille d’Henri Edmond Prouvost et Louise Prouvost-Ernoult dont il
eut 12 fils : un reportage vidéo montre la qualité de cette magnifique
famille ; dont Auguste IV Lepoutre épouse Marguerite Prouvost (1918-)
, fille d’Edmond et Marguerite Pauline Pollet, dont Auguste V dont Auguste VI Lepoutre. Ils
connurent une saga industrielle aux Etats-Unis- Woonsocket- et en Amérique du
Sud : les Lepoutre ont habité, entre autres, l’hôtel Amédée Prouvost à
Roubaix.
Charles Jérôme et Marie Sophie Prouvost ; l’hôtel Prouvost (MH) à Roubaix
Toujours de la branche ainée, les Charles Prouvost :
Charles- Jérôme Prouvost 1837-1906 épousa Marie Sophie Scrépel 1840-1908, fille de Louis Jean Scrépel (1809-1891) dont le portrait par Victor Mottez en 1860 a été acquis en 2009 par le Musée de la Piscine à Roubaix. Ils construisirent l’hôtel Prouvost à Roubaix, classé Monument Historique en 1998 et allièrent leurs enfants avec les familles Flipo, Dehau, Lepoutre, Vernier, Duthoit, Masurel, Pollet, Droulers, Denonvilliers.
Jacques Prouvost épousa Gabrielle de la Broüe de Vareilles-Sommières, descendante de Madame de Montespan ; il mourut d’un accident juste après son mariage.
Sophie
de Sivry, fille de Renaud et Gisèle
Prouvost, éditrice, dirige les magnifiques éditions de
l'Iconoclaste avec son mari, Laurent
Beccaria, fils d’Yves et Marie-Josèphe Denoix de Saint-Marc, éditeur, dirigeant les éditions
des Arènes et les éditions de l'Iconoclaste.
Un des petit fils de Charles-Jérôme, Charles III PROUVOST (1901-1953),
Réunion Prouvost-Scrépel
à Roubaix, Charles Prouvost- Dalle
Fils de Charles Prouvost et Eugénie Masurel, de l’ancienne et puissante famille d’industriels, le père d’Eugénie, François Masurel, étant considéré comme l’homme le plus fortuné du Nord,
Charles Prouvost épousa
Hélène Dalle, cousine germaine de François Dalle qui guida L’Oréal pendant 50
ans. Il naquit à
Roubaix en 1901, ainé d’une famille de cinq enfants. Il fut élève du collège du
Sacré-Cœur à Tourcoing. Pendant la guerre 1914-1918, ses parents habitant Paris,
il continua ses études à l’Institut du St-Esprit à Beauvais, puis au collège
Stanislas à Paris et revint terminer les 3 derniers mois de philosophie à
Tourcoing. II fit son service militaire à Hesdin, St-Omer, puis en Allemagne et
fit l’occupation de
« Doué des plus beaux dons de l’intelligence et du cœur, il eut toutes les qualités du véritable chef. C’était un animateur et un entraineur d’hommes, tenace, énergique et bon. » « Sa bonté et sa charité étaient légendaires. ». Son frère, Gérard Prouvost, sous officier d'artillerie; avait fait son service militaire avec lui et retenu dans un camp en France jusqu'à fin 40; emmené en Allemagne dans un train à wagons de marchandise. Il réussit à perforer le toit du wagon, à se hisser et à sauter en marche en pleine nuit en Lorraine. Il traverse à plat ventre le canal gelé de la Marne au Rhin (pour ne pas couler à pic) en direction d'une lumière sur l'autre rive. Il est sauvé par le riverain qui va chercher un cordage et lui demande de ne pas faire de bruit car un allemand loge dans sa maison!! Muni de vêtements civils, il regagne Paris par le train et retrouve avec grand plaisir le 84, rue la Fontaine à Paris. Leurs sœurs Lucie épousa roger Ponroy et Geneviève entra en religion.
Christian
et Brigitte Prouvost, leur famille devant le portrait d’Urbain Virnot-Lenglart par
Heinsius, l’hôtel Virnot de Lamissart-Prouvost à Lille
Vient après, Simone Prouvost, épouse de Jean Trentesaux-Dewavrin, docteur en médecine; il descend de l'illustre et ancienne famille Dewavrin).
André Prouvost,
né 1933, épousa Véronique Crépy, d’une ancienne famille des Flandres, Artois,
Picardie; il a servi en 1954-55 en Allemagne au 2° cuirassier puis au Maroc et
en Mauritanie au 43° RI qui est le régiment de tradition de la ville de Lille.
Il a reçu la médaille commémorative du Maroc. Il est lieutenant de cavalerie,
ayant eu l'honneur de servir à l'école d'application de l'armée blindée et
cavalerie, EAABC, qui forme les futurs officiers qui sont ensuite affectés à
des régiments de cavalerie. Brigitte Prouvost, née en 1937 est mariée avec Benoît Thiriez, de la remarquable
dynastie industrielle; Charles Prouvost, célibataire, fut
journaliste. Son frère Bernard Prouvost
qui épousa Bernadette Cuvelier, d’une
ancienne et importante famille de Lille, a servi en 1957-58-59 en Algérie au
20° dragon et au 18° régiment de chasseur à cheval. Il a fait un stage commando
et a reçu la croix du combattant dans la période la plus dure de la guerre
d'Algérie: il est lieutenant. Jacques Prouvost, né en 1941,
champion de France de parachutisme, marié avec Nicole Béra, 4 fois championne de France
de parachutisme, championnats du monde en 1962 et 1964 avec deux médailles de
bronze, rencontres internationales: Médaille d'or en équipe en 1965, Médaille
d'or en voltige à Moscou en 1967.
Un
Benjamin Prouvost (1820-1896) eut une
descendance à laquelle appartient Henri Louis Prouvost (1895 - 1983), missionnaire à Mysore. Il partit pour l'Inde
le 26 septembre 1921. A Bangalore, ville épiscopale de la Mission de Mysore, en
1932, il devint Principal du Collège universitaire. En l'espace de cinq ans, il
fit de ce Collège l'une des grandes institutions universitaires du pays.
De la branche puinée des Liévin Prouvost, nous pouvons citer Camille Marie Prouvost, née en 1874, décédée célibataire sans enfant à Paris 7° en 1950, qui s’est illustrée dans la peinture et le pastel: il existe un autoportrait de Camille; son cousin Ernest Prouvost, 1861-1930, s'est aussi illustré comme peintre,par sa participation à l'Exposition Internationale de Roubaix de 1911 et par sa présidence de la Société d'émulation de Roubaix en 1911-1912.
La brillante branche cadette des
Amédée Prouvost
Il y a
sept générations portant le prénom Amédée jusqu’à nos jours depuis le grand Amédée 1°, fils d’Henri I,
jusqu’à Amédée-Stéphane Prouvost, sixième
du nom, statisticien-économiste,
actuellement fonctionnaire
international, directeur à la banque mondiale et ses enfants.
Amédée
I
Prouvost , l’hôtel Amédée Prouvost à
Roubaix (MH), La lainière de Roubaix, Amédée
III Prouvost
Amédée I
Prouvost (1819-1885) connut une prime jeunesse turbulente et
trépigne a la pensée d'une vie placide et monotone. A 20 ans, se sentant l'âme
d'un novateur, il brise avec des horizons trop étroits et entreprend de voyager.
Non pas en diligence, mais à cheval. II fait son tour de France et envoie a sa
famille des lettres et des notes de voyage où s’entremêlent des impressions
d'artiste et des vues très objectives sur les réalités industrielles qu'il
découvre au hasard de ses pérégrinations. A 25 ans, il revient au bercail et
épouse une jeune lilloise, Joséphine Yon. En 1867, lors de sa visite dans le
Nord, l’empereur Napoléon III, accompagné de l'impératrice Eugénie, demande à
visiter sa nouvelle usine. Surprises et admiratives, « leurs Majestés»
découvrent l'industrie lainière pour laquelle Amédée fournissait du travail à 2.000
personnes. Adolphe-Eutrope
Prouvost (1821–1884), son plus jeune frère, fut aussi associé à la
plus importante usine de tissage du monde. Sur la puissance réalisatrice de ces
générations, citons aussi un de ses neveux, Jules Masurel 1841-1925, frère de François
Masurel-Pollet (ses aïeux Pollet fondèrent « La Redoute »). "
Par ses voyages à travers le monde, il créa de nombreux comptoirs d'achat de
laines et vécut des aventures extraordinaires. Car à cette époque - en 1860 -
on voyageait à cheval et il parcourt de cette façon la pampa argentine et les
déserts d’Australie. II s'y fit, peu a peu, une situation prépondérante et
avait étendu son action a la planète entière car il achetait et vendait des
laines, non seulement d’Amérique du Sud ou d’Australie mais aussi de Nouvelle
Zélande et d’Afrique du sud à tous les
lainiers du monde. Sa maison, Masurel fils, était l'une des plus grandes firmes
du négoce international.
Amédée II Prouvost (1853-1927) : « Monsieur Amédée Prouvost est le type des grands industriels roubaisiens, actif, intelligent, dominant tout un monde par l’ exemple, le prestige de son travail et de son dévouement ; il est de plus un lettré; sa maison est une bibliothèque et un musée d’art ; il se délasse de ses longues journées de labeur à feuilleter les beaux livres ou à contempler sa collection de primitifs. A son école, le futur poète apprend le secret d’embellir par l’ esprit et le goût les vies les plus austères » C. Lecigne, Amédée Prouvost, 1911, Grasset ; son épouse, Marie Bénat laissa des souvenirs d’élégance et de qualité; elle était la petite fille du Général Fréderic Morvan. Son frère Edouard Prouvost (1861-1933) est à l'origine des pavillons internationaux de l'exposition Internationale de Roubaix en 1911 et développait des vignobles en Tunisie; son fils Robert puis son petit fils Philippe Prouvost créèrent au Sénégal des huileries qui, lors de la nationalisation, Lyndiane Sodec étaient les plus grands fabricants d’arachides du monde, avec Lesieur.
Amédée III Prouvost (1877-1909), lauréat de l'Académie française (prix Archon-Despérouse), et lauréat de la Société des Sciences et des Arts de Lille, a publié : « L’âme voyageuse », poèmes (1903) ;« Le Poème du Travail et du Rêve (1905):- « Sonate au clair de Lune »- poèmes couronnés par l’Académie française (I906);-Conte de Noël, saynète en vers illustrée par André des Gachons (1907). : ce fut une personnalité remarquable, trop tôt disparue. « 0 Cite, ton renom s'étend a l'univers. Je veux exalter ta grandeur en mes vers », écrit-il de Roubaix, sa ville natale. « Amédée Prouvost eut une âme charmante et une vie harmonieuse. Son enfance fut nourrie de tendresse. 1l avait sept sœurs qui l'appelaient « le petit roi ». Il fut élevé par des prêtres . Il voyagea. Il vit l'Orient. Cet homme du Nord était amoureux de la lumière et du soleil. Il fit un mariage d'amour, à la fois romanesque et raisonnable. Il eut deux enfants. II travailla gaiement dans l'usine familiale ; et, comme c'était une âme ouverte à tout, il sut comprendre la phobie de la Cité noire et la sombre beauté des machines ... Il aimait la musique, et les arts, et toutes les formes de la beauté. Tout cela, semble-t-il, avec un peu de fièvre, une hâte de vivre. » Jules Lemaître, de l’Académie française, préface «les « Pages choisies et inédites.
Marthe Xavérine Prouvost, épousa Jacques Henri Lenglart, d’une très passionnante famille ancienne, et vivaient au château de Veretz que peignirent les van Blarenberghe au XVIII° siècle. Xavier Toulemonde 1906-1953, fils de Jules Pierre et Jeanne Marie Prouvost fut président fondateur des 3 Suisses en 1934. Jacques Prouvost fut président de la société d'émulation de Roubaix 1977-1992.
Jean Prouvost, gentilhomme de la presse
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Le rayonnement d’Albert et Anne Prouvost
Le
château du Vert-Bois, les Albert- Auguste Prouvost
Frère de Marguerite Prouvost-Segard, Albert-Auguste Prouvost 1909-1991, fils d’Albert Prouvost, président du Syndicat des peigneurs, collectionneur de tableaux impressionnistes1882-1962, petit fils d’Albert Félix Prouvost 1855-1916, arrière petit fils d’Amédée I, fit des études de lettres à la faculté de Lille et à l’Université d'Oxford. Il préside le Peignage Amédée Prouvost, fut vice-président de La Lainière de Roubaix, gérant de Prouvost et Lefebvre, membre du conseil de surveillance de Prouvost et Cie et administrateur de la Société du Figaro.
Il a épousé le 14 juin 1941, Anne
de Maigret (1923-2004), fille du comte Bruno de Maigret, proche
parent du comte Bertrand de Maigret, le conseiller de Paris gendre du
Fidèles à une tradition qui remonte au XVe siècle,
Albert-Auguste Prouvost a dirigé près de soixante ans une entreprise
roubaisienne parvenue en quelques générations numéro un mondial. Sa Majesté Elisabeth
II écoute, attentive, les explications techniques de l'industriel. En 1957, au
Peignage Amédée Prouvost à Roubaix, la venue de la souveraine est un événement.
Sa visite à la grande usine textile a été prévue de longue date. Elle figure en
bonne place dans le programme des quatre jours de son voyage officiel en
France. Albert-Auguste Prouvost guide les pas de la Reine à travers les
ateliers. Il ressent une légitime fierté. Plus de cent ans auparavant, son
arrière-grand-père avait crée l'entreprise. En 1867, ce dernier y avait reçu
l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie.
Il a écrit ses mémoires en 1992:« Toujours plus
loin » et ont montré l’ampleur de leur rayonnement, notamment comme fondateur du CIL du Nord (1% logement),
collectionneurs de tableaux, créateurs de la fondation "Septentrion"
à Bondues: ils resteront l’archétype de
et pour ces familles.
Ils ont eu cinq enfants: Albert-Bruno, Nathalie, épouse de Guillaume de Chazournes, Ghislain, Olivier et Laetitia .
Albert-Bruno Prouvost, 1942-1987 époux de Corinne Grimonprez, fut un manager exceptionnel guidant 2.200 personnes en France, en Afrique du Sud, en Australie, au Brésil, polytechnicien, grand sportif et ami des arts dont Albert-Nicolas, Eléonore et Barbara, expert diplômée de l’Institut national de gemmologie.
Ghislain
Prouvost a repris le château
ancestral depuis 1870 du Vert-Bois et a restauré avec brio le château de Drée qu’il
a sublimement meublé et qu’il ouvre à la visite.
Albert-Bruno Prouvost, le château de Drée, Ghislain Prouvost
Pour conclure, « citons les deux
textes qui peuvent le mieux résumer la famille Prouvost: celui de
Pierre Prouvost dans la généalogie qu'il rédigea en
1748 : « Voila la description des descendants des Prouvost et de
ceux qui se sont alliez jusques a
la fin de cette année mille sept cens quarante huit. Et on peut dire sans
vanité, que lesdits du surnom Prouvost, ont toujours vécu en gens de biens,
d’honneurs et de bonne réputation en la foi catholique apostolique et
romaine et les plus notables des villages qu’ils ont habitez " et le littéraire C. Lecigne, en 1911, au sujet du poète Amédée
Prouvost: " Dès l’âge de cinq ans, Amédée Prouvost se sentit dépositaire
d’une tradition et comme l’héritier présomptif d’une royale lignée : l
apprit un à un le nom de ses prédécesseurs et que chacun d’eux signifiait
depuis quatre siècles et demi, beaucoup d’honneur, de travail et de foi
chrétienne. On ne voulut pas qu’il puisse méconnaître ce passé et, si,
par impossible, il lui arrivait d’être infidèle, qu’il eût l’excuse de
l’ignorance. Un jour le père prit la plume et, sans orgueil, sans autre prétention que de donner à ses enfants la conscience intégrale de leurs origines, il écrivit les annales de sa famille. Avant tout, il songea à celui qui était son premier né, l’espérance de la dynastie ; il s’adressa à lui : « Je crois utile, mon cher fils, dès tes premiers pas dans ta vie d’écolier, de t’initier à ce que tes maîtres ne pourront t’enseigner avec autant de persuasion que ton père, j’entends l’amour de la famille, le respect de ses traditions d’honneur, un attachement inébranlable aux convictions religieuses de nos pères, et leur fidélité aux traditions monarchiques. Je considère comme un devoir de te donner comme modèle cette lignée d’ancêtres.» Chevaliers et Capitaines.
www.thierryprouvost.com Thierry PROUVOST, juillet 2010 à Paris contact@pourvouslesprinces.com
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NB : ce texte est libre de toute reproduction et diffusion dans la presse, à la condition d’être strictement intégral –textes et photos.
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