Dans
les Flandres
lilloises
en particulier
«l’Eglise=fidélité
aux traditions religieuses, le Beffroi = l’attachement aux libertés communales,»
Une
société de valeurs : respect de la foi jurée, l’amour du bien, le culte du
beau, la fierté du devoir accompli. pacifique préfèrent conquérir, non pas par
des armes, mais des marchés à l’international, dans l’innovation de Van Eyck au
CETI.
Produisant
un art et mode de vivre au point de former une civilisation-le plus bel exemple
étant celle qui naquit des ducs de Bourgogne.
Il m’importe de venir vous proposer mes réflexions, suite à l’écriture des 4500 pages sur les Prouvost et Virnot et leurs alliés (en cours de parution) et figurant sur les sites www.thierryprouvost.com et www.virnot-de-lamissart.com Thierry Prouvost
Rayonnement Beaux-Arts et lettres
Monographies des principales familles
Les Flandres Lilloises : Lille-Roubaix-Tourcoing
I Histoire
A)
le Patriciat médiéval
XIV°-XV°
siècle :(1369-1477) Les ducs de Bourgogne
B) Les temps modernes
1) Pays bas espagnols souveraineté des Habsbourg du XVe au
XVIIIe siècle
2) Flandre autrichienne,
à la maison d'Autriche à partir de 1713
3 : la conquète par Louis XIV : Focus sur les
Flandres lilloises : Lille/ Roubaix
II-Les spécificités :
le patrimoine vivant.
La notion de servir
Les collèges, institutions
La foi catholique
La vision internationale
Et
Voici
les particularités de ces
« Grandes Familles du Nord »:
Ancienne identité terrienne
ou urbaine en Flandre Méridionale,
Héritages du
duché de Bourgogne, d'Espagne, de l’histoire
de France.
Indépendance du
Beffroi des Villes Franches mais Révérence aux Suzerains.
Recherche
du millénaire et convoité statut de
Bourgeois de Flandres.
Catholicisme
exclusif issu de la Contre-Réforme des
Flandres méridionales
Educations classiques
et strictes dans des institutions consacrées et pragmatisme
Exceptionnel
esprit de familles nombreuses, généreuses,
unies, alliées entre elles.
Ces
innombrables parentés croisées
en font une seule et
vaste famille.
Constitutions de
lignées, dynasties, les ainés au même prénom
jusqu’à 12 générations.
Rôle des chefs
de familles; goût des réunions régulières
des parentèles et cérémonies.
Archivages
des généalogies à travers des
Bottins, tel le "Ravet-Anceau"
Nombreuses
vies consacrées, nombreux créateurs,
nombreux engagés.
Tradition
textile, négociante et fabricante depuis
le Moyen-âge au moins.
Esprit d’entreprise,
de responsabilités et d’excellence à chaque
génération.
Puissance
de travail, solidarités
familiales, rôle des
alliances.
Vision planétaire
depuis cette terre, longtemps «capitale mondiale textile ».
Puissance économique
exceptionnelle en France et dans le
monde.
Engagements divers pour
la cité et la Nation et Œuvres innombrables
Innombrables initiatives
sociales, souvent appelées "paternalisme",
en opposition au
capitalisme financier international.
Grands bâtisseurs:
œuvres artistiques remarquables.
Goût des collections, du
mécénat.
Goût des demeures, des
intérieurs, des jardins.
Goût des Manufactures, matières
et des couleurs.
Capacité
de rebondir puis de se reconvertir dans l’adversité.
Ces particularités font des
« Grandes Familles du Nord »
un tout appartenant
au Patrimoine Vivant.
Principales
illustrations
des familles du
Patriciat Nordiste
de Lespaul de Frenne
Florin de Courchelles Masurel
de le Becque Virnot de Lamissart des Tombes
Pollet Trubert de Boisfontaine Dassonville
Bulteau de le Rue Ramery dit de Boulogne
Vandenberghe Le Blan Agache
Noiret de Fives Durot Noiret de Saint Antoine
de Lespierre de le Dicque de Meulenaere
Watel du Hamel Desruelles
de Surmont-Desurmont
Dalle Florin Bernard Cuvelier
Wallaert Droulers Thiriez Tiberghien
Béghin Scrépel Dewavrin Lepoutre de le Rue
Dansette Masurel Wibaux Pollet Motte Descamps
Crepy Watine-Wattinne Flipo Wacrenier Barrois Virnot
Dehau Vernier Ponroy Duthoit Derville Trentesaux Vandame
Delalande Catry Heath Lotthé Malard Verley Piat Delcourt
Ernoult Ovigneur
Eloy Leurent de Lattre-Delattre
Delloye Six Verhaeghe
Outters Maillard Ghesquière
Lemaitre Maës Duquennoy
Van Elslande de Couëssin de Vareilles
Garnier de La Coussaye Du Bus de Warnaffe Briot Machet de la Martinière
Poinsinet de Sivry d'Elhougne Frapier Burrus de Mailly Mignot
Becquart Mariaux Béra Duprez Rime Mayaud Pommeret
Reneaume Faulquier Gérard Denonvilliers Delobel
Vandenberghe Rollinde de Beaumont
Le Gentil
Denoyelles
Deswartes Barry
Merlin Laura
Rouderie Boulanger
Allard
Bussy
Lemoine Gruart
Vandevelde
Vanoutryve
Segard Peugeot Masurel
Lepoutre Lenglart Lorthiois
Devemy Delerue Desurmont Fauchille
Florin Droulers de Maigret Lestienne
Leclercq
Lefebvre Dubois d'Halluin
Heyndrickx
Poulain Toulemonde
Wauquiez
Yon
de Contades
Lesaffre Guermonprez Grimonprez
de la Villemarqué Loppin de Montmort Bénat
Leroy-Beaulieu de Chazournes
Chevalier-Appert Guichard
FAURE JONGLEZ-JONGLEZ de LIGNE
NOIRET DE SAINT ANTOINE de GAMONET
MASQUELIER PROUVOST OVIGNEUR PIAT
POISSONNIER MINART BESNARD PUPPINCK
I Histoire
A)
le Patriciat médiéval
Chapitre
1
le Patriciat dans les Flandres
http://www.histoire-des-belges.be/
Origines à Rome
Un patricien (du latin
pater qui signifie « père ») est durant la période romaine un citoyen qui
appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang
détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des
patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.
Après la période
romaine, le terme de famille patricienne s'applique de façon plus générale pour
désigner les familles de
l'aristocratie ou de la haute bourgeoisie. Groupe social supérieur de
quelques républiques urbaines du Moyen Âge et des temps modernes.
a) Groupe social possédant le
pouvoir, les privilèges, les richesses. Le patriciat des villes; le
patriciat et le prolétariat. La
famille des Arnauld porta, dans le cadre de Port-Royal, beaucoup de l'esprit et
du culte domestique, de cet esprit du patriciat de la haute bourgeoisie
(Sainte-Beuve, Port-Royal, t.1, 1840, p.15):
b) Élite (intellectuelle, morale).
On ne
compte plus aujourd'hui, dans le monde dit pensant, les personnes qui croient
prouver leur patriciat moral en déclarant leur estime systématique pour ceux
qui «réussissent», leur mépris pour l'effort malheureux (Benda, Trahis. clercs,
1927, p.180).
Du IX° au X° siècles
« le régime féodal »
A partir du 9e
siècle, une période de troubles va permettre l’émergence
d’une organisation sociale nouvelle :« le
régime féodal ». 2 piliers : La remplacement d’anciens pouvoirs centraux
affaiblis par des pouvoirs locaux énergiques. Un régime remplaçant les droits
de propriété traditionnels par la jouissance héréditaire de certains droits,
moyennant certains devoirs. La pyramide féodale comprenait, au sommet l’empereur ou le roi, suzerain suprême. Du
souverain dépendaient ses vassaux : les ducs,
marquis, comtes et princes ecclésiastiques (archevêques, évêques, abbés
mitrés). Ces grands propriétaires étaient, à leur tour, suzerains d’une
multitude de petits vassaux : les simples barons
et seigneurs. Venaient ensuite les petits chevaliers
pauvres qui ne se distinguaient des paysans que par la possession d’un cheval
de combat, d’une broigne (tunique de cuir parsemée de têtes de clous) et d’une
lance. La seigneurie devait être autosuffisante. Depuis l’instauration du droit d’ainesse, les fils cadets n’héritaient pas
et ne pouvaient s’établir. Ils formèrent donc un réservoir d’aventuriers et
guerriers ; l’Eglise tenta même de les canaliser : leur rituel
chevaleresque devint un rituel chrétien. Les guerriers deviendront des «
Chevaliers du Christ » protecteurs des pauvres, des veuves et des orphelins. La
chevalerie, fondée sur la pratique de l’honneur
et de la courtoisie. La cour, était l’ensemble
des hommes et des femmes constituant l’entourage périodique ou occasionnel du
prince. Le principe contraignant était celui de la familiaritas : l’appartenance
à la « maison » du duc qui en était le pater familias. La serviabilité
personnelle du membre de la cour en question était un deuxième élément clé. Chaque
fonction à la cour se terminait-elle à la mort du seigneur.
XI° et XII° siècles
Terres d’invasion et de commerce
Exemple de la ville de Tournai depuis les temps romains ; Cité royale
sous les premiers Mérovingiens, par la suite intégrée
dans la Francie occidentale puis dans le royaume
de France avec
une large autonomie qui lui permit d'être une « république
communale ». La ville devint également anglaise pendant quelques années,
puis fut intégrée au reste des Pays-Bas espagnols sous Charles
Quint,
passa dans le royaume de Louis
XIV,
puis réintégra les Pays-Bas, à ce moment-là autrichiens, puis fit
partie de l'État français sous le Directoire et
l'Empire, après le Traité de Vienne du Royaume-Uni des Pays-Bas et enfin du Royaume de Belgique après l'indépendance nationale.
Nous avons consulté le
travail de l’abbé Jean Lestocquoy dans « Aux origines de la bourgeoisie :
les villes de Flandre et d'Italie sous le gouvernement des patriciens (XIe- XVe
siècles) :
On voit apparaitre aux XI° et XII° siècles (voire même avant), les premiers patriciens des villes italiennes et
flamandes : dans les villes italiennes l'administration de la ville , autrefois
détenu par un seul personnage, est tombé aux mains d'une classe fermée et
numériquement très faible de patriciens, en instituant un système d'élection
annuelle : ces patriciens, nobles ou roturiers, possèdaient ou non un
patrimoine foncier avant de s'enrichir par le commerce international. Dès le
XII° siècle, la documentation montre la mainmise par
les descendants de ces propriétaires et de ces fonctionnaires, devenus
hommes d'affaires, sur les charges publiques dans les villes où ils se sont
concentrés.
Similitudes
aussi en Flandre :
dans toutes les villes naît une classe dominante de patriciens que l’on
nomme : Poorters en Flandre et en Brabant, Grands à Liège.
D’une manière générale, les riches marchands dédaignent les artisans qui ne
peuvent entrer dans la gilde. Eux, les patriciens, forment
les familles appelées lignages.
Ils ont leur propre blason et habitent dans un « steen ». Leurs fils servent à
cheval dans les milices. La constitution et la transmission de la fortune
lignagère continuité des ambitions, des comportements, des occupations et des
fortunes de ces lignages patriciens, fait d'avoir appartenu à l'échevinage
urbain.
Un
nombre croissant d’individus abandonna les champs et les prairies pour se
consacrer au commerce et à l’industrie en plein essor. Les villes de Flandre
commencèrent à formuler des revendications politiques. Certains seigneurs
accordent volontiers ces privilèges car ils tirent de nombreux profits des
marchands. Mais parfois c’est à la suite de conflits sanglants que ces libertés
sont arrachées.Les bourgs qui ont reçu des chartes sont appelés « communes »
parce que tous ceux qui y demeurent possèdent en commun des privilèges. Leurs
habitants portent le nom de bourgeois ou
de communiers. La commune est formée par l'ensemble des bourgeois
qui vivent dans la même ville et qui ont prêté serment de fidélité. Pour diriger la
commune, le prince nomme des échevins. Pour
faire respecter ses droits dans la commune, le seigneur y délègue un
représentant qui préside le conseil des échevins et contrôle toute
l’administration ; seuls les riches bourgeois sont choisis pour remplir
cette fonction interdite aux artisans.. Il est appelé : bailli en Flandre ; amman à
Bruxelles ; maïeur à Liège
Margrave à Anvers -Ecoutète à Malines. A la tête de la commune sont des magistrats
élus par les bourgeois, les échevins, et le maire (ou mayeur). Le jour du
"renouvellement de la loi", c'est-à-dire le jour des élections, tous
les bourgeois prêtent serment devant le corps échevinal. Le mayeur, qui
deviendra le maire, n'a généralement pas de pouvoirs spéciaux : c'est le
premier des échevins. Il préside le tribunal communal et les réunions
administratives, il a la garde des sceaux de la ville, des clés de portes, le
commandement de la milice communale.
De
rendre la justice.
En matière de justice, les communes
abandonnent définitivement les méthodes barbares de la procédure et du droit
pénal des Francs. Elles admettent désormais : 1la poursuite d’office 2la
procédure publique 3le serment judiciaire
4la preuve par témoin. Néanmoins, la torture et des pénalités atroces
resteront en vigueur jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
La
ville avait le droit de
se défendre,
donc de s’entourer de murailles, de
former et d’entretenir des milices de conclure des alliances.
Elle pouvait, comme preuve de sa puissance avoir : un hôtel de ville, un
beffroi, une cloche banale un sceau aux armes de la ville. De leur côté, les
seigneurs ont tout intérêt à voir le commerce prospérer, touchant eux-mêmes un
impôt prélevé pour l'étalage des marchandises sur le marché, le tonlieu. Les
riches communes, quant à elles, peuvent acheter des privilèges et commencent à
édifier des beffrois avec ou sans halle y attenant. Ces communes s’apparentent
alors à de véritables seigneuries populaires et cherchent à posséder les
apparences matérielles de leur nouveau statut.
L’autonomie communale
n’est pas suffisante, elle se doit d’être perçue par tous à travers l’obtention
d’autres privilèges. Les
chartes sont différentes d’une commune à l’autre mais on y trouve en
commun, Comme autre signe de leur indépendance, les communes possédaient :
Un sceau pour
légaliser leurs actes, une caisse
communale où était gardé le trésor public une bannière qui
guidait les bourgeois aux fêtes et aux combats ; elle peut s’entourer
de fortifications.
Mais la commune n’a pas seulement des droits. La charte lui impose également
des devoirs à l’égard
du prince, à peu près comme ceux d’un vassal à l’égard de
son suzerain. Elle doit lui procurer Des ressources en argent Des combattants
pour la défense du territoire. Cette dernière obligation répondait à des
conditions défensives déterminées, pour un temps restreint et concernaient un
nombre délimité de milices.
Le phénomène de
construction des beffrois débute au lendemain des raids normands au IXe et Xe
siècles. Puis ce fut un redémarrage de la vie économique et une explosion démographique, contexte de ce
mouvement communal mené par les marchands. Les marchands commencent à
s’organiser et fixent leurs entrepôts, appelés portus,
à proximité des châteaux des seigneurs féodaux. Ces portus deviennent le lieu
de foires permanentes avec notamment la
résurgence du commerce de la laine. Dés le XIème siècle, Bruges, Ypres, Gand,
Lille, Arras sont de petits centres d'industrie drapière d'où les étoffes sont
exportées en Angleterre, sud de la France, Allemagne et Italie. La garantie de
leur sécurité est une condition indispensable au développement économique.
Aussi, ils entreprennent la construction de remparts en bois où sont érigées
des tours de guet. L’autorisation de construire un beffroi
permet de marquer architecturalement le paysage et les échevins vont se
lancer dans la construction de tours sans cesse plus hautes afin de rivaliser
le plus dignement possible avec le donjon du seigneur local ou le clocher de
l’église. Ce droit de beffroi est indépendant de l’autonomie communale. Ainsi,
une cité peut avoir un beffroi sans être une commune autonome et inversement.
Il en est de même pour les droits de cloche, de sceau,
de halle ou encore de loi. Le droit de cloche est un privilège onéreux
puisqu’il permet de s’affranchir de l’autorité féodale ou religieuse pour
l’organisation de la journée. La cloche sonne le début et la fin de la journée
de travail et le couvre-feu mais surtout, elle permet de mobiliser rapidement
la population en cas de danger (attaques, incendies...) ou de révolte. Le
beffroi, lieu de concentration des privilèges de la commune, comprend une salle de réunion échevinale ou est également rendue la
justice, des cachots, une salle du trésor où sont entreposés la charte, le
trésor et le sceau de la ville. Une bretèche, sorte de balcon, permet
aux échevins de s’adresser à la population pour les grandes proclamations et
les rendus de justice. Plus haut, une salle renferme les cloches servant à rythmer la vie de la cité et un
chemin de ronde permet aux guetteurs de surveiller les alentours.
L’hôtel de ville ou "stadhuis" fut élevé, à partir de
la fin du XIVème siècle, lorsque les salles du
beffroi ou des halles se révélèrent insuffisantes aux réunions échevinales.
Laissant au beffroi son rôle de donjon et aux halles leur destination
d'entrepôt et de marché, les bourgeois voulurent un local qui servît uniquement
aux réunions échevinales et aux fêtes : ce fut un "steen"
communal, c'est-à-dire une maison noble qui, par ce fait, put avoir des
créneaux, des écussons, des girouettes, des bannières, des tours et des échauguettes.
Le rez-de-chaussée était réservé soit aux
communs, soit aux halles. La salle échevinale
était, quant à elle, la principale pièce de l'hôtel de ville. C'est là que se
réunissaient les échevins à date fixe, sous la présidence du mayeur, pour
discuter des intérêts de la cité et que se rendait justice du seigneur-commune
par l'intermédiaire de ses magistrats. Le seigneur y était reçu le jour de la "Joyeuse Entrée", il y prêtait le serment où il reconnaissait le privilège
de la ville en échange du serment féodal de celle-ci. Enfin c'est dans la salle
échevinale que se donnaient les fêtes publiques, les bals, les représentations
théâtrales souvent très somptueuses. A partir du XVème siècle, leurs façades
furent sculptées, ciselées, souvent décorées d'un monde de statues, comme à Bruges, Bruxelles, Audenarde, Arras
et Louvain, véritables chefs-d'œuvre d'orfèvrerie.
Cumul des fonctions
Le
bourgeois est libre :
il n’est pas attaché à la glèbe
Il n’est pas soumis aux droits du seigneur.
Il n’est pas astreint aux corvées
Il a le droit de propriété : Il peut
posséder ses biens Il peut les vendre ou les laisser en héritage à ses enfants.
Le produit de son travail lui
appartient.
Le domicile est inviolable.
Les
patriciens étaient fiers de leur ville et défendaient ses intérêts dans chacune
de leurs réunions avec le comte qui les soutenait pleinement puisqu’ils lui
attribuaient des subventions importantes.
Il apparaît qu’en général, le droit de bourgeoisie n’était pas cumulable avec une fonction princière importante
en raison de la double loyauté qui s’en suivait.
« L'inscription officielle sur les Registres
aux Bourgeois s'effectuait le vendredi en présence de l'impétrant qui ne
pouvait être ni clerc, ni serf, ni batard, devait prêter serment de fidélité et
acquitter un droit de quinze livres; elle conférait une sorte de privilège
analogue celui du citoyen romain. Le Bourgeois n'tait justiciable que de ses
pairs, ne pouvait être taxé que de son consentement librement octroyé et devait
être défendu par la Commune contre toute voie de fait. Antérieures 1297, et
peut-être même 1253, époque où le servage consécutif l'invasion franque du
VIème siècle avait complètement disparu de la Flandre, recherches non pas
seulement des
cadets de famille, mais de quiconque entendait
être maitre chez soi et défendre sa liberté, sa sécurité, le fruit de son
travail et ses économies, ces franchises firent l'antique prospérité des pays
flamands, o la plupart des familles patriciennes et scabinales s'assuraient par
le commerce et l'industrie une existence indépendante et luxueuse. (Le Thierry
d'Ennequin. » Une Famille bourgeoise de Lille, note 2 page 16).
François
LE THIERRY.
Marié avec Marie
BOULANGER
... dont:
...
dont:
...
dont:
...
dont:
...
dont:
...
dont:
Marié
en mai 1832 avec Elisabeth ARCHDALL, née le 8 septembre 1785, London, City of
London, England, United Kingdom, décédée le 30 septembre 1835,
Lille, 59000, Nord, France (à l’âge de 50 ans)
Biérin
VIRNOT, né vers 1545, décédé. Marié avec ?
?
dont:
·
Alexandrine Charlotte Marie Joseph
VIRNOT Mariée
le 26 juin 1782, Lille, 59000, Nord, France, avec Charles Henri de SAVARY, seigneur du Gâvre,
né le 8 juillet 1749, Saint-Etienne - Lille, 59000, Nord,
France, décédé le 25 juillet 1810, Lille, 59000, Nord, France (à
l’âge de 61 ans), conseiller du roi, trésorier de
France à la gouvernance de Lille.
·
Charlotte Joseph VIRNOT,
née le 21 septembre 1764, Saint-Etienne - Lille, 59000, Nord,
France, décédée le 10 novembre 1812, Lille, 59000, Nord, France
(à l’âge de 48 ans).
Mariée le 13 juin 1786, Sainte-Catherine - Lille, 59000, Nord,
France, avec François Emmanuel Désiré QUECQ, seigneur d'Henripret, né le 7 décembre 1756, La
Madeleine - Lille, 59000, Nord, France, décédé le 14 août 1838
(à l’âge de 81 ans), Trésorier de France et général des
finances, garde scel au bureau de la généralité de Lille le 13/5/1783,
président de la fabrique de Sainte Catherine, bourgeois de Lille par relief du
30/12/1786.
·
Urbain Louis Joseph VIRNOT, Pierre Alexandre VIRNOT,
Hubert VIRNOT,
Rose Marie VIRNOT, née le 11 janvier 1772,
décédée le 15 novembre 1851, Saint-André - Lille, 59000, Nord,
France (à l’âge de 79 ans).
Mariée le 3 novembre 1794 avec jean Baptiste Joseph PROUVOST, né en 1765, La Madeleine, 59110,
Nord, France, décédé le 7 mai 1797 (à l’âge de 32 ans). Mariée
avec Marie Jean Charles GENNART, né en 1765, décédé
le 12 février 1834 (à l’âge de 69 ans).
·
Jean Chrysostome Joseph VIRNOT,
né le 1er juillet 1774, décédé.
·
Catherine Sophie VIRNOT,
née le 15 janvier 1777, Sainte-Catherine - Lille, 59000, Nord,
France, décédée le 5 juin 1859, Wazemmes - Lille, 59000, Nord,
France (à l’âge de 82 ans). Mariée avec Dominique François VIRNOT,
né le 13 octobre 1773, Saint-Etienne - Lille, 59000, Nord,
France, décédé le 2 juillet 1833, La Madeleine - Lille, 59000,
Nord, France (à l’âge de 59 ans), négociant salineur.
·
Louis Urbain VIRNOT,
né le 23 novembre 1779, décédé
le 20 septembre 1837 (à l’âge de 57 ans). Marié avec Aimée Joseph PROUVOST,
née en 1775, décédée le 30 mai 1819 (à l’âge de 44 ans).
Pierre de Hauteville a
été fonctionnaire ducal, tout comme son fils. Pourtant, en 1433, il obtint le
droit de bourgeoisie à Lille, alors qu’il revêtait toujours la fonction de
maître de la monnaie du duc. Son fils cependant, maître Pierre de Hauteville –
qui devint maître des comptes à Lille – abandonna son droit de bourgeoisie.
Lotard Fremault
renonça, quant à lui, au statut de bourgeois de Lille lors de son mariage,
peut-être en raison de la fonction centrale qu’il visait.
D’une manière générale,
les riches marchands dédaignent les artisans qui ne peuvent entrer dans la
gilde. Eux, les patriciens, forment les familles appelées lignages. Ils ont leur propre blason et habitent dans un « steen ».
Leurs fils servent à cheval dans les milices. «
La caractéristique du gouvernement patricien c'est en outre l'hérédité du pouvoir, sa transmission de fait
dans les mêmes familles ». En d'autres termes, il n'y a réellement de patriciat
que le jour où il forme une classe sociale fermée. Il se constitue ainsi par l'extension du système de la cooptation, adopté en
Artois pour la première fois en 1194 par les familles patriciennes d'Arras. Ce
système va leur permettre de « monopoliser les charges échevinales et de les
exploiter à leur convenance ».
Les quatre serments
Corps d’élite se sont formés au
sein des milices pour défendre la plupart des villes ou prêter main forte
au prince en cas de besoin et rendre les
honneurs dans toutes les circonstances solennelles pour rehausser l’éclat des
cérémonies publiques
La Confrérie des Arbalétriers de St Georges : « est l’unique dépositaire de la Tradition du Tir à
l’Arbalète Historique dans la Vallée de la Lys. Forte de ses statuts de 1715 et
des us et coutumes inchangés depuis près de trois siècles, elle accueille à ce
jour 17 arbalétriers pour qui la camaraderie, l’amitié et la tolérance restent
les bases primordiales de la pérennité des traditions arbalétrières à
Bousbecque. Exigeant une neutralité absolue au point de vue politique, philosophique
et religieux elle manifeste son appartenance au Patrimoine Culturel à la fois
sur le plan « immatériel » en perpétuant les « traditions », « mots » et « expressions » historiques sur
le Pas de Tir ainsi que sur le plan « matériel » en entretenant des armes
datant des siècles derniers et en les maintenant en état de fonctionnement.
Chaque Confrère est engagé par son serment à respecter ses aïeux et l’héritage
qu’ils nous ont laissé, en:
-
Perpétuant les traditions ancestrales des Gildes, Serments et Confréries, -
Participant aux fêtes et rencontres amicales entre confrères d’autres régions
et pays. - Encourageant par parrainage la pratique du tir à l’arbalète
historique - Entretenant entre les adhérents l’esprit de confraternité, de
tolérance et d’esprit civique, recherchant, selon ses moyens, dans un but
historique et culturel tout objet ou arme,
ayant un rapport direct à l’histoire arbalétrière dans notre région.
L’usage
de l’arbalète remonte en Flandres, à des temps très anciens. Autrefois regroupés
en Guilde ou « Gilde » , les arbalétriers servaient le seigneur, en défendant
propriétés et châteaux, ainsi d’ailleurs que leurs propres biens. Ces Guildes
furent réorganisées sous le règne de Charles Quint (1500-1558)
qui avait reçu à la mort de son père, en
héritage bourguignon, la Flandres,
l’Artois et la Franche-Comté. Elles prirent chez nous le
nom de « Confréries» ,
la plupart d’entre elles se plaçant sous le Patronage de
St Georges. Celles
ayant juré fidélité et allégeance au
seigneur, prince ou duc, prenaient le nom
de « Serments», « gilde » : issu du latin
médiéval « Gilda », et de l’ancien
néerlandais « gulde », équivalent de troupe,
corporation... En 1576, Philippe II,
à la fois Comte de Flandres, Roi
d’Espagne et souverain des Pays Bas, accorda à la
Confrérie St Georges de
Tourcoing (8 km de Bousbecque) un certain nombre de privilèges.
La Flandre
venait, en effet, de subir les terribles dévastations des gueux
et ce souverain
vit probablement dans l’organisation de cette milice bourgeoise
un moyen de
défense contre le retour toujours possible de pillages et
désordres. (extrait
des « Gildes Tourquennoises » J.E Van Den Driessche). Un
autre texte ancien
fait état de la présence en 1591 de Gens en armes de
Bousbecque, montant la
garde le long de la Lys en compagnie de celles de Linselles, Halluin et
Tourcoing, la ville de Menin étant assaillie par les
mutinés d’Ostende. (Selon
Rembry - Histoire de Menin, Bruges, Gaillard 1881). Le premier concours
recensé
à ce jour s’est déroulé en 1326 à
Bapaume, dans le Nord de la France, où 25
compagnies d’arbalétriers se disputèrent les joyaux
mis en compétition.
(Extrait des « concours de tir à l’arbalète
des Gildes Médiévales » par Marc De
Schriver et C. Dothée). C’est dire que le jeu de Tir
à l’arbalète a coexisté
depuis le début avec l’arme de guerre, la même
arbalète servant aux deux
usages. Dès l’arrivée dans nos campagnes des armes
à poudre (arquebuses et
mousquets), le côté belliqueux des arbalètes fut
totalement supplanté par le
caractère ludique pour ne devenir qu’une arme de jeu,
loisir qui s’est perpétué
par la suite jusque dans les arrières salles des estaminets de
la région et ce,
jusqu’à la dernière guerre mondiale. La nature et
la fabrication même de ces
armes de jet devenues des objets de loisirs n’ont pas
été modifiées depuis des
siècles et sont restées fidèles à
l’esprit de celles utilisées à la défense de
nos villes et villages par les milices bourgeoises du
16 ème siècle. Dotée de ces armes minutieusement entretenues, notre
Confrérie perpétue cette précieuse activité de « Tir à l’Horizontale », en
opposition au « Tir à la Verticale ou sur Perche (mât) », pratiqué avec des
armes plus légères. Le dernier règlement de la Confrérie en notre possession
date de la fin 18ème - début 19ème.
Les métiers ou
corporations
Voici, à titre
d’exemple, l’organisation du métier des ébénistes, à Bruxelles.
Il est administré par
4 jurés,
ainsi appelés parce qu’ils jurent de garder et de faire respecter le règlement
selon le droit et la justice, de ne favoriser ni négliger personne. Le métier
comprend des maîtres,
des compagnons et
des apprentis.
L’apprenti peut
débuter à l’âge de 15 ans ; il doit payer un droit d’entrée. Il apprend alors
le métier pendant 3 ans. Il est logé et nourri par son patron mais ne reçoit
pas de salaire. L’apprentissage terminé, il devient compagnon, c’est-à-dire
ouvrier, à condition de faire, devant les jurés, la preuve de ses capacités. On
lui impose un chef-d’œuvre :
c’est la fabrication d’un buffet pentagone.
L’ouvrier reste
compagnon s’il est pauvre ; mais s’il a les moyens de s’installer, il
devient maître,
à condition encore de payer un droit d’admission très élevé. Le règlement du
métier est sévère. Ainsi, un maître ne peut avoir qu’un atelier et qu’une
boutique : il ne peut engager qu’un apprenti et 3 ouvriers au plus. Les
salaires sont fixés par les jurés. Il n’est pas permis de travailler en dehors
des heures prescrites. Les jurés sont chargés de faire observer le règlement.
Ils se rendent au domicile des maîtres et des compagnons et dans les ateliers ;
ils inspectent les objets fabriqués. Ils infligent de fortes amendes pour toute
infraction : la punition la plus grave est l’interdiction de travailler. Chaque
corporation détenait un monopole de fabrication ou de vente. Par exemple : nul
ne pouvait tisser s’il n’appartenait à la corporation des tisserands.
La classe des marchands s’étant peu à peu
disciplinée et enrichie, elle éprouva le besoin de s’organiser et de former des
groupements d’entraide pour accaparer le monopole du commerce en gros. Les
gildes étaient nées et permettaient à leurs membres : De réunir des capitaux
plus importants De diminuer les risques
: brigandage, pirates, naufrages, rançons exigées par certains seigneurs, De
répartir les pertes D’assurer la défense
commune Très puissantes, elles allaient
bientôt exercer un véritable despotisme économique et politique. Par exemple :
Elles s’étaient octroyé le monopole pour l’achat en bloc les laines
anglaises Elles revendaient ces laines
aux fabricants de draps. Elles rachetaient les draps fabriqués au prix qu’elles
avaient préalablement fixé et les revendaient à l’étranger
Le despotisme des gildes
La gilde se met-elle à
revendiquer des privilèges,
c’est-à-dire des avantages exceptionnels qui permettront le développement de
ses activités. Les gildes marchandes groupent exclusivement
les marchands d’une même ville. Mais des associations de marchands issus de
plusieurs villes s’y superposaient parfois : ce sont les hanses. En
Belgique est créée la hanse flamande de Londres qui
regroupe tous les marchands de Flandre qui pratiquent l’achat de laines
anglaises à Londres. De même, les cités bordant la Mer Baltique s’unissent pour
constituer la Hanse Teutonique dont
le trafic se prolonge vers Bruges.
Les
hanses se réservent le monopole économique et possèdent même parfois une
puissance militaire.
Liens commerciaux avec l’Europe
A la multiplication des
besoins correspondaient un accroissement régulier du potentiel de la
production.
Au 11e siècle,
la beauté des tissus fabriqués en Flandre était largement répandue en France,
en Angleterre, en Scandinavie, en Allemagne et en Russie. Les marchands qui
fréquentaient les foires flamandes et wallonnes qui se succédaient pendant
toute la partie de l’année où les routes étaient praticables, bénéficiaient :
de la franchise d’arrêt :
« amnistie » des sanctions pour délits pendant la présence à la foire
de l’exception des droits
d’aubaine : les étrangers n’étaient redevables d’aucune
taxe sur leurs propres biens
de l’exception des droits de
représailles : aucun droit de saisie à l’encontre des
marchands.
Liens commerciaux avec l’Orient
Le mouvement des croisades ouvrit largement un marché nouveau à
l’expansion économique des régions flamandes : le monde méditerranéen. L’Orient
manquait de tissus et d’armes que Flamands et Wallons pouvaient fournir aux
marins vénitiens, pisans et génois, tandis que l’Europe était avide d’épices,
de parfums, de soies et de bijoux orientaux.
Le port de Bruges était fréquenté par de nombreux marchands qui
chargeaient la production locale et déchargeaient des produits de luxe et
autres marchandises. S’installent à Bruges des représentants des grandes
maisons d’Allemagne, de France, d’Espagne, d’Angleterre et d’Italie. Bruges
devint ainsi le plus important marché du Nord de l’Europe, rivalisant avec
Venise. Mais Bruges était aussi un centre
international de paiement et de crédit. Les banques italiennes
y faisaient une bonne partie de leurs opérations et y négociaient leurs lettres
de change.
La monnaie
Au fur et à mesure que
se développait le commerce, la monnaie faisait l’objet de conventions
internationales pour en stabiliser le cours. Et ce n’était pas un luxe !
Voici à titre d’exemple, ce que l’on trouvait
dans les comptes de l’abbaye de Ryckel près de Tongres : des écus de Liège et
de Louvain, des monnaies allemandes, anglaises ou françaises, des deniers de
Saint Trond, des deniers de Hollande, des deniers de Cologne, des deniers
Sterling, des deniers Tournois.
Importance du rôle des changeurs, fonctionnaires communaux, ils sont
chargés de toutes les opérations, y compris celle qui consiste à éliminer les
pièces fausses ou mauvaises qui abondent. Les Lombards,
eux, se spécialisent dans les prêts financiers et s’implantent si solidement en
Belgique qu’on les voit devenir d’opulents propriétaires terriens. Les taux des
prêts qu’ils consentaient étaient à la fois variables et très élevés : Au 13e siècle,
les villes empruntaient à 14 ou 20 % Les petites cités devaient payer jusqu’à
43 % Au 15e siècle, Bruges empruntait à 15 ou 24 % Mais le taux
atteignait parfois 100 voire 130 % !!!!!!!!!
Ayant acquis de
nouveaux droits, les villes bénéficient d’une grande autonomie.
Elles deviennent des Etats dans l’Etat :
Elles ont elles-mêmes
des vassaux
Elles étendent leurs
lois et leur juridiction sur les petites villes et le plat-pays environnant.
Les plus grandes
communes obtiennent le droit de surveiller les institutions charitables
de nommer les curés de
leurs paroisses
d’organiser un
enseignement municipal ;
dans plusieurs villes,
la bourgeoisie enleva la direction de certaines écoles au clergé et à son
délégué, l’écolâtre de porter des armes lorsque leurs bourgeois voyagent. Mais
les bourgeois obtiennent surtout le droit de s’administrer eux-mêmes, même si
le seigneur garde un pouvoir de contrôle par l’intermédiaire de son délégué.
L’industrie
drapière flamande prit son essor à la fin du 11e siècle. Grâce à leur technique
impeccable, Gand et Ypres fabriquaient
des draps renommés à l’étranger pour leur solidité, leur couleur et leur
finesse. Ces beaux tissus flamands se fabriquaient avec des laines anglaises
que les gildes de riches marchands s’occupaient d’acheter à des conditions
favorables. Dès qu’une ville prenait de l’importance, elle tendait à s’assurer
un privilège d’étape,
ou droit de recevoir seule certaines denrées ou produits manufacturés, de les
entreposer, puis d’en faire la distribution ailleurs. Bruges a acquis l’étape des laines anglaises,
Gand a acquis l’étape des blés, Damme d’abord, Middelburg ensuite, auront le
monopole d’achat et de vente des vins de France.
Bruges
L’admirable prospérité
de la Flandre fut à son point culminant par l’épanouissement du port de Bruges en
communication avec l’estuaire du Zwin et,
par des canaux, avec les villes de Gand, Damme et L’Ecluse. Grand entrepôt du
commerce européen, elle fut surnommée la « Venise du Nord ». Les marchés se
traitaient dans la ville même ; les marchandises étaient débarquées, échangées,
embarquées comme fret de retour notamment dans les avant-ports de Damme et de L’Ecluse. Voici, à titre
d’exemple, quelques marchandises qui transitaient par Bruges. A tout seigneur
tout honneur : les draps des villes de Flandre
La laine des Anglais. Des poissons fumés et salés ainsi que des bois flottés étaient amenés par les Scandinaves. De l’ambre et des fourrures
provenaient de Russie Des vins, des fruits, du sel de la côte atlantique, des huiles, des laines et du fer provenaient d’Espagne et
du Portugal. Des draps d’or étaient amenés par
les Lombards, les Pisans et les Florentins. Quant aux Vénitiens et aux Génois,
grands voyageurs, ils nous apportaient des soieries, de
l’alun, des métaux précieux, des épices, des parfums et des animaux exotiques
qu’ils avaient achetés aux Arabes, Indous, Malais et Chinois. Tous ces
négociants et courtiers, provenant de 32 nations différentes, jouissaient d’une
indépendance complète et possédaient leurs propres comptoirs.
Le caractère cosmopolite du port de Bruges s’accentua encore par la création
d’une quantité de bureaux de change, puis de banques, où
les financiers lombards et languedociens exercèrent une industrie très
lucrative. Enfin, la foire de Thourout était
la plus fréquentée, non seulement de la Flandre, mais également de l’ensemble
des principautés belges. Les foires d’Ypres et, bien sûr, de Bruges étaient
également renommées.
Les paysans,
eux aussi, s’unissent en associations de secours mutuel. L’ancienne communauté
domaniale, soumise au seigneur ou à l’abbaye, est remplacée par le village avec son
maire et ses échevins.
Pour enrayer l’exode
des campagnards vers les villes, les dynastes octroient
aux villages d’avantageuses chartes
rurales (exemple : la loi de Beaumont qui apporte
une amélioration notable dans la condition des personnes).
XIII°-XV° siècle : Les ducs de
Bourgogne
Pendant 1 siècle
(1369-1477) Les ducs de Bourgogne le roi
de France Jean II le Bon recherche des alliances contre son ennemi le roi
d’Angleterre, en échange de la restitution de la Flandre, crée donc un nouvel
apanage ducal bourguignon pour son fils préféré, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne
avec la fille du comte de Flandre Louis de Maele en 1369, premier des fameux
duc de Bourgogne+ Flandres) : l’État bourguignon se développait beaucoup plus
vite que la France, en peu de temps créer une « identité nationale »
spécifique.es rapports commerciaux étant
de plus en plus suivis, cette forme de gouvernement des villes italiennes a été
imitée par les villes flamandes au début du XIII° siècle. Aux deux côtés des
Alpes, le point de départ de la fortune de ces lignages est la possession de la
terre ou l'exercice d'une fonction auprès d'un détenteur du pouvoir public,
sources d'un certain revenu, dont on dispose au XI° siècle pour l'exercice du
négoce ou de l'usure. Si ces puissants patriciens ont pu commettre des abus de pouvoir (tel que Jehan Boinebroke à
Arras), ils ont incarné une grande civilisation.
C C'est ainsi qu'à
Venise et à Arras, la décadence
est retardée, soit en développant la draperie, soit en cherchant une
compensation dans le vin et la haute lisse. Mais similitudes enfin, dans
l'aspect de la décadence politique de ces patriciens lorsque les villes furent
privées de leur ancienne indépendance, par les princes centralisateurs des
états modernes. Le synchronisme entre l'établissement d'une voie commerciale
reliant l'Italie et la Flandre, et le développement des villes aux deux
extrémités de cette voie, constitue un des thèmes favoris de l'histoire de
l'Europe occidentale au Bas Moyen Age. Ce sont précisément les hommes qui ont
organisé ces échanges qui ont en même temps « informé » la civilisation
urbaine. Il ne s'agit donc pas ici de la classe
bourgeoise prise dans son ensemble, mais de sa fraction la plus puissante par
l'argent et le pouvoir politique : du patriciat urbain. Il semble bien
que l'on puisse retenir des similitudes: aux deux côtés des Alpes, le point de
départ de la fortune de ces lignages est la possession de la terre ou
l'exercice d'une fonction auprès d'un détenteur du pouvoir public, sources d'un
certain revenu, dont on dispose au XI° siècle pour l'exercice du négoce ou de
l'usure. J. LESTOCQUOY. Aux
origines de la bourgeoisie : les villes de Flandre et d'Italie sous le
gouvernement des patriciens (XIe- XVe siècles). Paris, Presses universitaires
de France, 1951. R. Doehaerd.
La cour princière
Il s’agit d’une caractéristique universelle de l’État moderne
« pré-bureaucratique » et « pré-bourgeois » du type
monarchique en Europe occidentale. Même pour une institution devenue déjà
fortement indépendante de la volonté royale comme le Parlement de Paris, il
semble avoir été très difficile de résister à la pression du solide réseau que
constituait la cour de France. À côté du réseau du roi même, il faut en France
compter aussi avec ceux des grands princes (comme ceux d’Orléans, de Berry et,
bien sûr, de Bourgogne). Dans cette optique, la cour bourguignonne doit avoir
été le centre nerveux de tous les réseaux de l’État bourguignon. En Hollande aussi, région plus décentrée
que la Flandre... La cour princière était à la fois un espace privé et
public. Bourdieu décrit cette institution comme une « confiscation »
patrimonialisme du capital social et symbolique à l’avantage du prince.
Après la Bataille des Eperons
d’Or, il fallut admettre les revendications des métiers. Elles équivalaient à
une véritable révolution sociale. Sous l’impulsion de la weverie, c’est-à-dire de
la corporation des
tisserands : Les odieuses réglementations du travail
imposées par le patriciat furent supprimées. Il fut mis fin au monopole
commercial des gildes La liberté des
professions fut établie. Ceci signifiait que désormais tisserands, foulons et teinturiers pouvaient,
comme les autres corporations : Se procurer les matières premières, avoir leurs locaux, Se procurer des outils, vendre eux-mêmes
leurs draps à l’étranger. La poorterie avait,
d’autre part, été exclue des échevinages. Pour avoir accès aux fonctions
publiques, il fallait au préalable être inscrit sur les registres d’un métier. Toutefois,
lorsque Robert de
Béthune revint au pouvoir, il resta fidèle à son rôle de
médiateur et fit rentrer un certain nombre de patriciens dans les échevinages …
Jusqu’en 1450, Bruges
demeura le rendez-vous
international du grand commerce et constituait le plus grand marché bancaire de
l’Occident. Par la suite, elle fut atteinte par l’ensablement progressif du
Zwin et vit, en outre, les marchands étrangers rejeter peu à peu son
organisation corporative rigide et préférer aborder et s’établir à Anvers située sur
l’Escaut que le hasard d’une inondation avait élargi avec bonheur.
Anvers
avait reçu des ducs de
Brabant les étapes du poisson, du sel et du blé. Par ailleurs, l’essor de la
draperie brabançonne et malinoise lui avait ouvert d’intéressantes
perspectives. Un bel avenir s’ouvrait aux habitants du port qui se mettaient à
l’œuvre en utilisant des méthodes nouvelles : En 1460, ils fondèrent une bourse
de commerce, le premier établissement de ce genre en Europe La liberté commerciale y était observée avec
le respect d’un dogme. Cette liberté ne concernait toutefois que le grand
commerce international ; les métiers traditionnellement exercés par les
Anversois restaient soumis aux réglementations corporatives.
Affaiblis par leurs
luttes contre Philippe le Bon et par leurs querelles intérieures, les centres
drapiers urbains protectionnistes virent approcher la ruine. De nombreux
ouvriers s’étaient réfugiés en Angleterre où ils avaient implanté leur
industrie, et spécialement le tissage des draps. Ils y étaient si nombreux que les
laines anglaises furent utilisées sur place et ne furent plus expédiées dans
les Pays-Bas. En outre, les Anglais travaillaient à bon marché et l’industrie
des Pays-Bas ne put soutenir leur concurrence.
Mais pendant qu’Ypres
et Gand s’appauvrissaient, de nouvelles industries rurales, nées dans les
petites villes et les campagnes s’épanouissaient sous l’égide de la liberté
économique. Ne pouvant s’approvisionner en laines
anglaises, ils sont allés acheter des laines espagnoles et portugaises
convenant particulièrement pour la fabrication des tissus légers et de
fantaisie tels que les sayettes. La sayetterie devint ainsi la spécialité de
l’industrie rurale et lui assura la prospérité durant 2 siècles.
L’industrie drapière
urbaine en décadence tenta de se relever en adoptant la sayette mais en vain …
les villes drapières vont cependant réagir à la crise qui les épuisait et lancer le lin, la dentelle et la tapisserie.
Quelques-unes se spécialisèrent plus spécifiquement : Gand, qui avait conservé
l’étape des grains, resta un centre de batellerie important pour le transport
des céréales A Bruxelles, où résidait la
Cour bourguignonne, on s’orienta vers l’artisanat de luxe ; Bruges devint
une place de banquiers.
Les principautés flamandes
suscitent bien des convoitises car elles sont
riches et prospères. Le roi de France ne les quitte pas des yeux et recherche
des alliances afin de se prémunir contre son ennemi de toujours : le roi
d’Angleterre. C’est dans cette optique qu’il négocie le mariage de son fils,
Philippe le Hardi, duc de Bourgogne avec la fille du comte de Flandre Louis de
Maele. Le destin des provinces belges est en marche …
Quelques décennies plus
tard, toutes les principautés seront bourguignonnes à la mort de Charles
le Téméraire en 1477.
Par son mariage avec
Maximilien d’Autriche, Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, passe
la main à une nouvelle dynastie : celle des Habsbourg. Avec elle, nous
quittons le Moyen âge et franchissons le seuil des Temps Modernes.
La politique
centralisatrice des ducs de Bourgogne
A la veille de la
période que l’on allait appeler « Temps modernes », il devenait impérieux de
rationaliser la gouvernance des diverses possessions bourguignonnes afin de la
rendre plus efficace. Philippe le Hardi dans un premier temps, mais surtout
Philippe le Bon, vont s’atteler à cette tâche.
Toucher aux traditions
médiévales exclusivistes telles que les privilèges, monopoles ou autres
immunités, n’allait pas tarder à engendrer, comme nous le verrons plus loin,
des émeutes et des conflits. Aussi Philippe le Bon
comprit-il que s’il voulait garder l’affection de ses sujets, il devrait
maintenir les institutions régionales et se borner à leur superposer des
institutions centralisatrices de contrôle. Il allait réaliser son projet
avec un certain doigté …
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La tapisserie
Arras
semble tout monopoliser jusqu’en 1445 environ. Puis on tisse à Tournai, mais
aussi à Arras. Si le duc de Bourgogne délaisse les capitalistes d’Arras et leur
commerce, les princes italiens s’adressent à Arras, à Lille et à Tournai, trois
villes très proches où la production est abondante; je ne dirai pas villes rivales. Le fait de la
récente frontière qui sépare amicalement Tournai des deux autres villes fait
oublier leurs liens du XVème siècle.»
Le
licier lillois, fabricant de Lille, Jean Le Haze, (né en 1440? à Lille, † après 1472? à Bruxelles), ou Le Hase, est un tapissier et
marchand brabançon origi-naire de Flandre; il fut appelé par Philippe le Bon à
Bruxelles pour tisser vers 1466 une Mille-Fleurs por-tant les armes et emblèmes
du duc de Bourgogne (Musée historique, Berne) et dont la facture est
cer-tainement beaucoup plus révélatrice de ce qui se tissait alors à Lille qu'à
Bruxelles.
Philippe-le-Bon
fit tisser de nombreuses tapisseries en Flandre. Il commanda notamment huit
pièces de tapisserie de verdures à Jehan le Hase, Jean de Haze (1440? à Lille,
† après 1472? à Bruxelles), ou Le Hase,
tapissier et marchand brabançon originaire de Flandre.
Les centres de production se situaient en
cette seconde moitié du XVe siècle dans les villes du nord qui se sont
reconverties, au cours du XIVe siècle, de l’ industrie drapante dans celle de
la tapisserie afin d’éviter de laisser des bras sans emploi. Audenarde, Arras,
Bruges, Lille, Tournai et surtout Bruxelles s’affirmèrent bientôt comme des
hauts centres de fabrication.
De
même à Lille, le licier arrageois Robert Poisson élaborera la tapisserie de «
l’ Apocalypse» d'Angers ».
Environ
12.000 personnes de la région du Nord travaillaient dans cette industrie. Un
siècle plus tard, ils sont 20.000. Les plus grands artistes de l’ époque en
font les dessins (Rubens…).
La
fabrication de la haute et de la basse lice était interdite en dehors de
Bruxelles, Louvain, Anvers, Bruges, Audenarde, Alost, Enghien, Binche, Ath,
Lille, Tournai et des autres cités franches, où le métier était réglé par les
ordonnances.
La
ville de Tournai figure parmi les grandes cités industrielles en dehors
desquelles l’ édit de 1544 interdisait la fabrication de la tapisserie.
Toutefois les statuts de la corporation des hauteliceurs, souvent renouvelés et
confirmés, ne font pas mention d'une
marque propre aux ateliers tournaisiens.
Les
grandes villes de la Flandre méridionale, Lille et Valenciennes, ne paraissent
pas avoir possédé d'ate-liers de haute lice au XVI° siècle.
A Lille, les hauteliceurs, qui étaient
au nombre de vingt-deux en 1539, ne formaient qu'une corporation avec les
bourgeteurs et les tripiers de velours. Une ordonnance rendue dans cette ville, en 1595,
prouve que notre industrie y comptait plusieurs représentants. Cette ordonnance
interdit le métier de la haute lice à tout individu qui n'était pas
franc-maitre de Lille ou de Douai, et astreint tous les tapissiers de la localité à coudre
ou leur enseigne ou leur nom sur les pièces fabriquées par eux.
La ville de Tourcoing parait avoir possédé des tapissiers
au XVII° ou au XVIII°siècle. M. Houdoy a décrit une belle pièce représentant
une Fête champêtre, signée:Lefevre-Tourcoing.
Aux ateliers
des XVe et XVIe siècles à Lille succédèrent des ateliers au XVII° mais n'eurent
qu'une durée éphèmère. Joris
Blomaert, qui présente
une requête en 1677, établit des métiers à Lille vers 1680; il les abandonne, vers 1684. Ensuite les
métiers de Pannemacker subsistèrent durant une cinquantaine d'années
ainsi que l’ atelier de Guillaume
Warniers.
Après le décès
de Warniers (1738), l’ activité végéta. Etienne Deyrolles essaya de
rénover en 1780 les ateliers mais en vain. De nombreuses Tesnières furent
tissées à Lille.
En 1634, Vincent Van Quilkelberghe, d'Audenarde, importe à
Lille la fabrication de la tapisserie façon d'Audenarde; il était venu chercher fortune à Arras vers le
commencement du XVII° siècle. Il ne trouva pas dans cette ville les ressources
qu'il espérait, et, en 1625,nous le voyons fixé à Lille. Le magistrat lui
accorde une pension annuelle de 100 florins, à la condition qu'il enseignât son
métier à quatre enfants pauvres. Cette pension fut continuée aux fils de Vincent, Jean Van Quilkelberghe et
Emmanuel Van Quilkelberghe, venus à Lille à la suite de leur père.
En 1637, Emmanuel van Quickelberghe
part pour Mortlake
En somme,
pendant le cours du XVII° siècle, la brillante industrie qui avait fait la
fortune et la gloire des Pays-Bas sous le règne de Charles-Quint se montre en
décadence dans tous les centres flamands.
Et pourtant, à Lille, sous les règnes de Louis XIV et de Louis XV, Cabillau, Pennemaker, Destombes, Melter, Werniers (Guillaume Werniers, gendre de Jean de Melter et son successeur, travaillait à Lille en 1701) et autres donnent une grande extension à cette industrie artistique.
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Culture
Les ducs
aiment le luxe, le faste et la richesse. Ils organisent leur cour en
conséquence, s'entourent d'une noblesse soumise (création de l'ordre de la
Toison d'or pour récompenser les nobles fidèles), organisent des fêtes
fastueuses pour divertir cette cour.
Sur le
plan vestimentaire,
la mode
est au pourpoint court, à la coiffure « en bol » et aux chaussures « à la
poulaine » pour les hommes ; les femmes se coiffent de hennins et leurs robes
ont de longues traînes.
Les ducs
sont de grands protecteurs des arts et des artistes :
Architecture
:
Les
artistes ne travaillent plus exclusivement pour l'Église, mais aussi pour de
riches particuliers. Le style ogival (ou gothique) caractérise encore les XIVe
et XVe siècles, mais il subit une évolution : les formes sont de plus en plus
légères ("dentelle de
pierre"), les lignes donnent l'impression de flammes (d'où le nom
de "gothique flamboyant"). Les exemples sont nombreux en Belgique : hôtels de ville de Bruxelles, Louvain, Audenarde, Bruges,
cathédrale d'Anvers, etc.).
Elle
supplante peu à peu la miniature, qui sert encore à illustrer les livres
manuscrits (par ex. « La Bible moralisée de Philippe le Hardi »). Elle connaît
un développement particulièrement important. On peint sur des panneaux de bois
et de toile et on utilise la peinture à l'huile (qui fixe la couleur). La
perspective est mieux rendue et les peintres font preuve d'un grand souci de
précision (visages, tissus…). Les sujets restent essentiellement religieux.
Plusieurs
peintres originaires des Pays-Bas marquent cette époque et illustrent la «
Renaissance » flamande. Il s'agit par exemple de Jan Van Eyck (L'agneau
mystique, Vierge au chanoine Van der Paele), de Rogier van der Weyden (appelé aussi de le Pasture)
(Les sept sacrements, Portrait de Philippe le Bon), de Dirk Bouts (La dernière Cène, La justice
d'Othon), de Jérôme Bosch
(Le jugement dernier) de Hans
Memling, Gérard David, etc.
Sculpture
:
Statues
décorant les églises, les monuments publics et les tombeaux. Le sculpteur le
plus connu est Claus Sluter (puits de Moïse à Dijon en
Bourgogne).
Les bourgeois aussi se soucient de
plus en plus de l’élégance de leurs demeures. Elles donnent sur la rue par des
arcades et sont surmontées d’un étage garni de fenêtres richement décorées et
couvert d’un toit en appentis. L’étage est desservi par des escaliers logés
dans une tourelle. Le luxe vise au pittoresque et fuit toute symétrie.
L’instruction connaît
de nouvelles possibilités de développement.
La nouvelle congrégation des Frères de la Vie Commune apporte
un sang nouveau à l’enseignement dans les villes. Leurs conceptions
pédagogiques écartent des études les subtilités philosophiques pour mettre
l’accent sur un enseignement plus pratique que celui qui était donné
jusqu’alors. Ouverts aux nouveautés, ils sont les premiers à avoir recours, en
1473, à l’imprimerie mise au point par Gutenberg.
Désireux de former sur place les élites et les
fonctionnaires, le duc de Brabant obtient du pape Martin V l’autorisation de
fonder, en 1425, l’Université de Louvain. On y enseigne le
droit, la médecine et les arts. En 1432 la faculté de théologie ouvre ses
portes. L’Université de Louvain dispense des cours en latin qui attirent
rapidement de nombreux étudiants ; elle sera appelée à devenir l’une des plus
célèbres d’Occident.
Les temps modernes
La période espagnole
1) Pays bas espagnols souveraineté des Habsbourg du XVe au XVIIIe
siècle. Marie de Bourgogne, fille unique Charles le Téméraire (1433-1477),
épouse en 1477, avec l'archiduc Maximilien d'Autriche, grand-mère de Charles
Quint. Leur dynastie s'y maintint jusqu'en 1795. Marguerite de Habsbourg, tante
de l'empereur Charles Quint qui lui confia la gouvernance des Pays-Bas.
L’avènement de Charles Quint Pays-Bas grand âge d’or. naquit à Gand en 1500. Il
hérita des maisons de Bourgogne, de Habsbourg et d'Espagne. poursuit la
politique centralisatrice des ducs de Bourgogne tout en respectant les
privilèges territoriaux. Grand Privilège des Pays-Bas prévoyait : suppression
de toutes institutions centralisatrices des ducs de Bourgogne, remise en
vigueur de tous les anciens droits, des provinces, des villes et des métiers.
La soumission, par le pouvoir central, des déclarations de guerre et des autres
actes importants au consentement préalable des Etats Généraux et provinciaux.
création d’un collège supérieur de surveillance, le Grand Conseil, représentants
de tous les Etats de la Maison de Bourgogne. Les Etats Généraux : sorte de
représentation nationale. i l’ère des Temps Modernes s’ouvre classiquement à la
chute de l’Empire Romain d’Orient ou à la découverte de l’Amérique par
Christophe Colomb, elle représente aussi un travail persévérant et systématique
de la part des souverains pour mettre en place une politique
de centralisation unifiant les anciens fiefs en un tout, non seulement
territorial mais également administratif, monétaire, économique et politique.
Une charte, connue sous
le nom de Grand Privilège des Pays-Bas prévoyait :
La suppression de toutes les institutions centralisatrices
des ducs de Bourgogne, à commencer par le Grand Conseil de Malines
La remise en vigueur de tous les anciens droits,
privilèges, coutumes et usages des provinces, des villes et des métiers
L’octroi aux Etats, tant provinciaux que généraux, du droit
de réunion spontanée
La soumission, par le pouvoir central, des déclarations de
guerre et des autres actes importants au consentement préalable des Etats
Généraux et provinciaux.
La création d’un collège supérieur de surveillance,
le Grand Conseil,
composé de représentants de tous les Etats de la Maison de Bourgogne
L’emploi de la langue nationale comme instrument officiel
dans chaque partie du pays
A la lumière de ce qui
précède, force serait de conclure que le rassemblement territorial opéré par
les ducs de Bourgogne allait être remis en cause. Il n’en a pas été ainsi ! Les
provinces des Pays-Bas allèrent même jusqu’à ne plus vouloir se contenter d’une
simple union personnelle dans le chef d’un souverain commun … Pour la première
fois dans l’histoire du pays, l’opinion publique appréciait de pouvoir
s’exprimer par le biais de ses représentants dans les instances communes
suivantes :
Le Grand Privilège : sorte de Constitution commune
Le Grand Conseil : sorte de pouvoir exécutif commun
Les Etats Généraux : sorte de représentation nationale
Traité d’Arras (23-12-1482)
: il
laisse à la France le duché de Bourgogne ; il laisse
à la Flandre les
châtellenies gallicantes ; L’Artois et la
Franche-Comté sont donnés en dot
à Marguerite d’Autriche promise en mariage au dauphin
Charles. Comme Marguerite
n’est âgée que de 2 ans, le traité stipule
qu’elle sera élevée à la Cour de France.
Maximilien doit en outre consentir que l’éducation de son
fils Philippe soit
confiée au Conseil de
Régence sous le contrôle immédiat des Trois Membres de
Flandre
Une nouvelle guerre
contre la France (1487) suivie de lourdes impositions, raviva la rancune des
Flamands. Alors qu’il se rendait à Bruges,
Maximilien fut fait prisonnier. Le 23 mai 1493, le Traité de Senlis rendit
à Maximilien l’Artois et la Franche-Comté. Le roi de France, désormais hanté
par le désir de conquérir l’Italie, ne s’intéressait plus aux Pays-Bas.
Sous son règne, les
Pays-Bas vont vivre leur grand âge d’or. Cet héritier de l’Etat bourguignon,
des couronnes espagnoles et des possessions habsbourgeoises entretiendra sa vie
durant un important lien affectif avec son pays natal …Charles Quint poursuit la politique
centralisatrice des ducs de Bourgogne tout en respectant les
privilèges territoriaux
auxquels il avait juré fidélité à son avènement.
Le règne de Charles
Quint s’inscrit dans une phase de prospérité.
L’économie, fondée sur les échanges de plus en plus intenses, passait pour être
la plus moderne de l’Occident à cette époque.
Anvers
Bruges fut
définitivement détrônée en tant que centre économique par la jeune métropole
anversoise. Déjà sérieusement menacée par l’ensablement du Zwin, elle avait
reçu le coup de grâce lorsque Maximilien se vengea de sa capture en accordant à
Anvers de grands avantages qui ne tardèrent pas à attirer les marchands
étrangers. En 40 ans, Anvers abritait plus de 1.000 firmes réparties entre
diverses nations. Elle ne tarda pas à devenir « l’entrepôt de l’univers ».
C’est à Anvers que : Les marchands anglais, allemands, français et scandinaves
achetaient les épices venues des Indes par l’intermédiaire des facteurs
portugais et espagnols. C’est là que s’échangeaient l’alun, les soies et les
velours d’Italie, les laines anglaises, les vins de France contre les blés de
la Baltique, les tissus de la Flandre gallicante, les métaux travaillés du pays
de Liège, les œuvres d’art du milieu anversois. C’est là qu’Espagnols et
Portugais, soudainement enrichis par leur expansion colonisatrice, venaient
acheter les objets nécessaires à l’existence, y compris leurs batteries de
cuisine ! En relation avec les marchands flamands établis à l’étranger, Anvers
correspondait aussi avec les comptoirs coloniaux du Brésil, du Pérou, de la
Chine. Les grandes banques de Toscane, de Lombardie, d’Ulm et d’Augsbourg y
avaient d’importantes succursales. En 1540, le marché financier anversois était
supérieur en importance à ceux de Gênes et d’Augsbourg, patrie des Fugger !
Tous ces produits se
négociaient autour de la Bourse d’Anvers construite
en 1531. Elle deviendra rapidement une bourse essentiellement financière
qui contribuera à faire de la ville un grand centre de trafic de l’argent : Des
banquiers étrangers, par exemple les Fugger d’Augsbourg, y installèrent des
succursales Les
méthodes financières se perfectionnèrent : avec l’endossement, la lettre
de change devint un instrument de crédit plus souple.
Les Anversois
eux-mêmes, se bornaient au rôle de courtiers et d’entrepositaires. Ils se
consacraient notamment : Au travail des pierres précieuses, au raffinage du
sucre, à l’apprêt et à la teinture des draps envoyés bruts d’Angleterre, à
l’imprimerie, à la verrerie.
Bruges ne fut pas
réduite à la misère pour autant. Elle conserva l’étape des laines espagnoles et
resta, après Anvers, la ville des Pays-Bas où la richesse mobilière était la
plus grande.
L’industrie
linière est
favorisée par le régime de la libre concurrence qui permet à de nouvelles
industries de remplacer celles de jadis :
Développement de l’industrie linière dans les vallées de la
Dendre, du Haut-Escaut et de la Lys
Fabrication de tissus de toile légère à Gand avec
exportation vers l’Amérique espagnole.
Dans le domaine de la draperie
rurale, et particulièrement dans le Sud de la Flandre,
les laines espagnoles sont transformées en étoffes légères, de qualité assez
médiocre : les serges et les sayettes
Dans le Borinage,
l’Entre-Sambre-et-Meuse, le Namurois et le pays de Liège, l’industrie houillère
et métallurgique prend de l’extension : Les
charbonnages sont encore peu profonds (40 à 100 mètres). Le long des cours
d’eau apparaissent des « marteaux à fer » actionnés par des moulins
hydrauliques. Les premiers hauts-fourneaux, chauffés au bois, s’édifient dans
le voisinage des forêts. Développement de l’armurerie qui
s’explique par l’usage devenu général des armes à feu. Malines a, elle aussi,
une fonderie de canons renommée. Les besoins de luxe des classes riches exercent
une influence sur les progrès de l’industrie. La taille du diamant se
pratique spécialement à Anvers. Les commandes de dentelles sont
si nombreuses que les embaucheurs de Bruxelles, de Malines et de Bruges doivent
recruter des servantes dans les villes et y provoquent une « crise des gens de
maison » ! Les fabriques de tapis (Tournai,
Audenarde, Bruxelles et Binche) se spécialisent dans divers genres artistiques
: ameublement, tapisseries murales, etc. La vieille industrie drapière des
grandes villes de Flandre était morte :
A Ypres, un tiers de la population vivait dans les
privations. Le petit peuple de Gand souffrait du renchérissement des denrées et
de l’augmentation des impôts.
Depuis l’époque des ducs de Bourgogne, la société avait
considérablement évolué. La noblesse, le clergé, les grands bourgeois ainsi que
les métiers avaient en partie perdu cette physionomie
compartimentée qui leur donnait un aspect de castes. L’action politique
du souverain et le nouveau régime de liberté économique avaient contribué à la transformation des anciennes classes sociales davantage
orientées vers des intérêts communs.
Favorisée par les
Habsbourg, elle avait reconquis son prestige. Les seigneurs, surtout les plus
grands, étaient comblés d’honneurs, de pensions et faisaient de riches mariages
avec des héritières bourguignonnes ou allemandes.
Mais, malgré son vernis
d’urbanité emprunté aux modes italiennes, le grand seigneur flamand était
encore bien souvent grossier et sauvage.
Marguerite d’Autriche
et Marie de Hongrie aimaient s’entourer d’une foule de courtisans.
Lors de ses brefs
séjours dans les provinces belges, Charles Quint savait gagner la sympathie de
son peuple :
Il séduisait les érudits par ses connaissances étendues
Flattait les patriotes en leur parlant dans leur langue
Tournait habilement des compliments en l’honneur des dames
de la Cour.
Bref, il était passé
maître dans l’art de la communication !
Cette dénomination
englobait maintenant tous les membres de l’ordre Tiers. On y distinguait
toutefois 3 classes :
La grande
bourgeoisie:
elle comprenait tous ceux que le « régime capitaliste »
avait rapidement conduits à la fortune (drapiers, courtiers, maîtres de forges,
armateurs, …). Cette classe de riches : Se passionnait pour les questions de
production et de change. Jouait un rôle
important dans les conseils municipaux . Aimaient le grand raffinement, les fêtes
fastueuses
Disputait à l’Eglise ses pouvoirs sur le terrain de
l’enseignement et de la bienfaisance. Dans
le monde de la haute bourgeoisie, une place spéciale était occupée par
les richissimes
négociants et banquiers de la Place d’Anvers. Leur rôle dans la
politique internationale était considérable. C’est à eux que le souverain
s’adressait pour financer ses guerres contre le roi de France. Leur centre de
réunion était la Bourse.
La moyenne bourgeoisie
se cantonnait dans le commerce de détail, dans les petits
métiers s’occupant de l’alimentation et du vêtement. Elle avait gardé en
majeure partie son organisation corporative. C’était une classe pieuse,
loyaliste et de mœurs honnêtes. Elle recherchait : Les kermesses Les concours
de Serments où l’on abattait le papegay Les processions, nommées ducasses dans
le pays wallon.
Menait une existence
difficile. La vie était devenue chère par suite de la diminution de la valeur
des métaux précieux, brusquement introduits en trop grande quantité en Europe. Le
régime capitaliste sans contrôle favorisa l’exploitation des travailleurs. Dans les villes, les ouvriers compagnons, menacés par
la transformation des ateliers corporatifs en manufactures, formèrent des
mutualités, des confréries ou bourses communes, pour enrayer l’embauchage
d’ouvriers non francs (aujourd’hui nous dirions des ouvriers non syndiqués).
Mais dans les campagnes, le prolétariat rural (ouvriers
drapiers, moissonneurs, valets de ferme, …) constituait une masse avilie par
des salaires infimes et ne disposait d’aucun moyen de résistance.
Sous le règne des
Habsbourg, les idées maîtresses de la Renaissance et de l’Humanisme pénètrent
dans nos régions. force est toutefois de constater qu’il exista bel et bien une
Renaissance typiquement flamande. Le réalisme propre à l’esprit de provinces septentrionales
a donné naissance à des œuvres traitant des sujets totalement nouveaux qui
n’auraient pu éclore sous le ciel italien.
En peinture,
l’influence de la Renaissance fut sensible et la méthode italienne régna sans
conteste. Les peintres revenaient de Florence, de Venise ou de Rome, experts
dans l’art de grouper les personnages dans des cadres somptueux, de se jouer
des règles de la perspective et de peindre des nus. C’étaient aussi
d’excellents portraitistes.
Les artistes abandonnèrent progressivement les sujets
religieux pour les remplacer par des sujets profanes (scènes mythologiques,
scènes de la vie quotidienne) Influencés par les grandes découvertes, ils
abandonnèrent les scènes d’intérieur pour peindre le monde extérieur à travers des
paysages variés. Ils profitèrent des études anatomiques pour parfaire leur
représentation du corps humain et de sa nudité en particulier. Pierre
Brueghel le Vieux (1525-1569) qui
revenait d’un long voyage en Italie sans avoir rien perdu de son tempérament
original, doit être placé au nombre des plus grands maîtres de tous les temps.
Parmi ses œuvres, on retiendra : des kermesses, des paysanneries, des proverbes,
des diableries. Quelques autres peintres de l’époque : Quentin Metsys, Henri Blès, Jean Prévost, Jean de
Saive, Joachim Patenier, Frans Pourbus, Frans Floris, Lambert Lombard, Jan
Gossaert dit Mabuse, Bernard Van Orley, Pieter Brueghel le Jeune.
Vers 1450,
l’Allemand Gutenberg mit au point l’imprimerie. Le premier imprimeur
aux Pays-Bas fut un Alostois, Thierry Martens (1450-1534). En 1549, un
Tourangeau, Christophe Plantin, vint se fixer à
Anvers et devint l’imprimeur de Philippe II. Avec son gendre Moretus et
d’autres membres de sa famille, il édita des livres Son chef-d’œuvre fut une
gigantesque bible polyglotte.
L’enseignement se
développa parallèlement à l’imprimerie :.
L’instruction primaire se limitait à l’étude du catéchisme,
des prières courantes, des éléments de la lecture, de l’écriture et du calcul.
Les maitres, de médiocre capacité, étaient placés sous la direction du clergé.
L’enseignement moyen reflétait mieux les tendances de
l’époque. Les gens aisés envoyaient de préférence leurs enfants dans les écoles
françaises ou dans des écoles latines spécialement consacrées à l’étude des
classiques grecs et latins.
L’Université de Louvain
avec ses milliers d’étudiants, était restée médiévale et scolastique. Son
enseignement philosophique était battu en brèche par un groupe de savants,
versés dans la connaissance des langues et des littératures anciennes : les Humanistes qui
se consacrèrent plus spécialement à l’étude de l’Homme et de la nature. A leur
tête se trouvait un linguiste, littérateur, moraliste et exégète renommé dans
l’Europe entière : Desiderius Erasmus (1467-1536). Erasme avait
déclaré la guerre aux moines ignorants et d’une farouche intolérance de
l’époque. Ayant reçu des fonds d’un riche ecclésiastique, enthousiaste des
lettres anciennes, il avait, avant que les attaques de ses adversaires
l’obligent à émigrer à Bâle, fondé à Louvain en 1517, le Collège des Trois Langues.
Cette institution, en approfondissant l’étude du grec, du latin et de l’hébreu,
entendait appliquer une interprétation plus sûre des Ecritures.
Bruxellois, (1514-1564),
premier médecin de Charles Quint puis de Philippe II, fut le père de
l’anatomie. Jusqu’à lui, les médecins n’avaient fait que ressasser les
doctrines contradictoires des 2 plus grands docteurs de l’antiquité, les Grecs
Hippocrate et Galien. Vésale osa faire des dissections, à Madrid, en plein foyer de
l’Inquisition d’Espagne ! Dégoûté des cabales de Cour, il fit un voyage au cours
duquel il fit naufrage et périt misérablement.
Anvers devint le centre d’une
intense activité cartographique et les ateliers d’imprimerie y connaissaient un
essor fulgurant. Le chef-d’œuvre de Mercator (1512-1594) un
grand planisphère à l’usage de la navigation (1569). Les méridiens y étaient
des droites parallèles et perpendiculaires à l’équateur ; les latitudes étaient
étirées dans le même rapport que les longitudes. Ortelius (1527-1598).,
enlumineur de cartes, voyageur infatigable, fut l’auteur, en 1570, d’un atlas
qui fut réédité 24 fois en 28 ans.
L’esprit de la
Renaissance avait introduit aux Pays-Bas le culte du
Beau sous ses formes les plus raffinées.
La mode
Peu avant l’abdication
de Charles Quint, la mode s’adapta au goût espagnol : Les hommes • Rasèrent
leur chevelure Portèrent la barbe en
pointe et la moustache fournie • Leur cou s’emprisonna dans une fraise en «
roue de carrosse » à replis tuyautés • Le
pourpoint « en bosse de polichinelle » s’orna à sa partie antérieure d’un busc
rembourré Les chausses étaient devenues
énormes : on les portait « à l’espagnole », toutes rembourrées de crin Une toque et une cape parachevaient
l’ensemble de ces accoutrements.
Les femmes, déjà
immobilisées par le busc, s’emprisonnèrent le bas du corps dans des
vertugadins, s’élargissant en forme de tonneau autour des hanches. Le poids de
ces vêtements encombrants expliquait l’engouement croissant du monde féminin
pour les chaises à porteur !
Une boisson en vogue :
la bière !
La sculpture resta
fort apparentée à l’architecture créant avec celle-ci d’harmonieux ensembles.
Les savants
Jean-Baptiste Van
Helmont, chimiste, philosophe et
médecin apparaît comme un précurseur. Il étudia l’action des ferments sur les
aliments, découvrit plusieurs gaz et devint le « père de la chimie moderne ». Philip Verheyen s’intéressa
à la médecine après qu’on lui eut coupé une jambe. Il devint un professeur
d’anatomie réputé à Louvain. Jean Palfijn déterrait des cadavres en
cachettes afin de pouvoir effectuer des dissections. Il est devenu célèbre
comme chirurgien et inventeur du forceps. Simon Stevin, mathématicien et
ingénieur, perfectionna la construction des digues. On lui doit l’usage des
fractions décimales. Juste Lipse fut un brillant
professeur à l’Université de Louvain qui reprit, avec son enseignement, la
tradition d’Erasme et des grands philologues.
De cette époque date
également l’invention du baromètre, du thermomètre, de la pompe aspirante et de
la longue-vue. Les chiffres arabes, déjà connus depuis longtemps,
s’introduisirent lentement dans la comptabilité des commerçants qui, jusque-là,
avaient continué à employer les chiffres romains. En 1605, l’Anversois Abraham Verhoeven reçut
l’octroi d’éditer une publication périodique : le premier journal fit
son apparition. Au début, cette publication paraissait comme une feuille
volante sans périodicité régulière. Dès 1629 cependant, son hebdomadaire «
Weekelijkse Tydinghe » (= Les nouvelles récentes) prit le caractère d’un vrai
journal. Ce journal sera bientôt suivi d’un second le « Courrier véritable des
Pays-Bas » qui, 3 ans plus tard prit le nom de « Relations véritables ».
L’éclat des arts et des sciences au 17e siècle
les arts occupèrent une
place d’honneur sous le règne d’Albert et d’Isabelle. Les peintres de l’école
flamande: Pierre-Paul
Rubens, Antoine Van Dyck, Jacob Jordaens, David Teniers le Jeune, Pierre, dit
Brueghel d’Enfer,Jean, dit Brueghel de Velours .
Au cours du 17e siècle, l’art de la gravure.
Des tapissiers
travaillèrent aussi d’abondance d’après les cartons de Rubens et de Jordaens.
Style baroque : industries de luxe
La verrerie à la
manière de Venise, Le tissage de la soie,La dentellerie. En Flandre et en
Brabant, quasi toute la main-d’œuvre féminine disponible s’y consacrait : La
tapisserie enrichissait particulièrement Bruxelles et Audenarde, Le cuir doré à
la mode de Cordoue.
A l’organisation d’un service public de poste entre Bruxelles, Malines et
Lille.
La prospérité
économique profita à tout l’ensemble de la situation sociale du pays.
La structure générale
de la société fut à peu près la même qu’au 17e siècle. Dans
toutes les classes de la société, les mœurs étaient simples, douces, le niveau
intellectuel médiocre. La vie avait un aspect quelque peu provincial.
Elle constituait la
population aisée et aimant le confort. Elle se fit construire des demeures
spacieuses entourées de grands jardins. Ces constructions firent perdre à de
nombreuses villes de province leur caractère resté jusqu’alors médiéval (Gand,
Malines, etc.). La bourgeoisie était restée essentiellement conservatrice,
comme le prouvait la résistance des conseillers de justice à la suppression de
la torture.
La classe rurale
jouissait d’une situation infiniment meilleure que 100 ans auparavant. Les
droits seigneuriaux étaient minimes, aisément rachetables. L’empereur Joseph II
allait bientôt décréter en faveur des paysans des mesures libératrices
analogues à celles que les paysans français ne devaient obtenir qu’en 1789.
Malheureusement, la
classe rurale souffrait, comme la classe urbaine, du paupérisme.
L’accroissement de la natalité dépassait de beaucoup les besoins en
main-d’œuvre, ce qui se traduisait par des salaires de misère et du chômage.
La Flandre comptait 100.000 indigents sur 700.000 habitants.
A Bruges, cette proportion était de 14.000 sur 30.000 habitants. Marie-Thérèse
combattit ce fléau en créant des asiles d’enfants trouvés, des orphelinats et
de nombreux dépôts de mendicité.
La paix et les
circonstances économiques favorables permirent au pays de connaître une
expansion démographique importante : entre 1750 et 1780, la population passa
d’un peu plus de 2.000.000 à près de 3.000.000 d’habitants : Un tiers de la
population vivait dans le duché de Brabant
Un quart vivait en Flandre orientale
10 % vivaient dans le Hainaut et dans le duché de Luxembourg. Bruxelles,
avec ses 74.000 habitants était la plus grande ville Gand comptait 51.000 habitants Anvers en abritait 48.000.
Le despotisme emprunte
beaucoup à la monarchie absolue : L’ardeur au travail,
L’hostilité aux corps intermédiaires et donc forte centralisation du pouvoir,
Le souverain doit être la seule source de décision.
Ce qui distingue le
despotisme éclairé de la monarchie absolue, c’est :
La différence qui est faite entre l’autorité de l’Etat et
la personne du souverain
Le fait que le despotisme se soit développé dans les pays
où la société est terrienne et donc où : La démographie est plus faible L’aristocratie foncière est toute
puissante Il existe un retard économique
et industriel important Le maintien de
la noblesse dans ses privilèges.
Le despotisme s’est développé dans des pays inachevés (la Prusse
et la Russie) ou disparates (l’Autriche)
où l’appareil
administratif, les moyens fiscaux et les moyens militaires étaient
insuffisants. Il a permis de rattraper un certain retard là où la puissance
publique (c’est-à-dire le despote éclairé) a dû compenser l’absence de
bourgeoisie. Certains souverains, gagnés aux idées
philosophiques des Lumières vont donc prétendre gouverner d’après la
Raison et en vue du bien public. Mais ces monarques veulent faire seuls le
bonheur de leurs sujets sans partager le pouvoir avec eux, selon la formule « Tout pour le peuple, rien par le peuple ».
Guidés par la philosophie
des Lumières, les souverains suivants vont imposer leurs conceptions
personnelles : Catherine II de Russie et
Frédéric II de Prusse
Joseph II, empereur du Saint-Empire Romain Germanique,
Archiduc d’Autriche et souverain des Pays-Bas autrichiens de 1780 à 1790. Les
réformes qu’il introduit aux Pays-Bas se soldent par un échec parce qu’elles
étaient trop radicales et imposées au nom de la Raison infaillible à un peuple
trop attaché à ses anciennes traditions.
Pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixé, les despotes éclairés :
Brisent
les intérêts particuliers, les privilèges, les préjugés et les traditions sans demander
l’avis des populations concernées. Restent à la fois aussi autoritaires et
aussi militaristes que les monarques absolus.Les principaux despotes éclairés
ont entretenu une correspondance suivie avec les philosophes des Lumières.
Malgré la concurrence
française, le délicat point de Bruxelles et les
jolies dentelles au
carreau de Malines et de Bruges furent recherchées par les classes
supérieures, surtout par les cours princières des nombreuses filles de
Marie-Thérèse.
Dans la capitale, cette
industrie de luxe occupait quelque 15.000 ouvrières.
En revanche, la tapisserie de haute lice, atteinte par la concurrence des
cotons imprimés, des toiles peintes et des papiers dessinés, était tombée en
décadence. La famille Brandt d’Audenarde persévéra presque seule dans la
confection des tapisseries à sujets sacrés, mythologiques ou rustiques.
En 1750, le
porcelainier Peterinck fondait
à Tournai une fabrique de porcelaine en pâte tendre, bientôt célèbre dans toute
l’Europe. Ses productions en blanc émaillé rivalisaient avec les figurines de
Saxe et de Sèvres.
Trois ouvriers,
les frères
Boch, fondèrent une manufacture renommée à Septfontaines, près
de Luxembourg. Ils se spécialisèrent dans la fabrication des statuettes en
biscuit et des fines faïences en émail blanc à peinture bleue. Cette
manufacture sera connue par la suite sous le nom de Royal-Boch.
Au 18e siècle,
on comptait 125 fosses de houillères entre Quiévrain et Charleroi. Elles
produisaient déjà 28.000 tonnes de combustible par an et occupaient 5.000
ouvriers.
A cette époque, la
houille n’alimentait que les forges et les fours à chaux ; les particuliers se
chauffaient encore au bois et à la tourbe.
La principauté de Liège
connaît également une brillante situation économique grâce à un certain nombre
d’industries plus ou moins récentes : Potasses, Savonneries Raffineries de
sucre Papeteries Extraction des minerais de fer et de plomb Ardoisières Verreries
L’afflux des ouvriers
flamands émigrés développe l’industrie
lainière dans la vallée de la Vesdre. Les pièces de tissus
de laine étaient écoulées aux foires de Francfort, de Leipzig et sur les
marchés de Pologne, de Russie et d’Orient. En outre, il ne faut pas négliger la
prospérité des tanneries, des quincailleries, des clouteries, de la production
de l’alun, du salpêtre et de la poudre. Enfin, à Spa, la vogue des eaux
minérales attira dans cette localité une société cosmopolite renommée …
Plusieurs canaux, notamment ceux de :
Louvain au Rupel, Gand à Bruges, Bruges à Ostende,
La construction de belles chaussées : De Bruxelles à Wavre,
De Louvain à Luxembourg, via Namur, De Louvain à Liège ; sur ces routes,
surveillées par la maréchaussée, des voitures publiques facilitèrent les
communications interprovinciales, L’amélioration du service des postes, L’Etat
créa des entrepôts dans les grandes villes, Une école de commerce s’ouvrit à
Anvers et une école navale s’ouvrit à Bruges.
Imbu de
protectionnisme, le gouvernement autrichien déchargea de certaines impositions
les créateurs de nouvelles industries et leur assura des monopoles de vente
ainsi que des primes ou des réductions de tarifs de transit. Il créa aussi
des manufactures «
impériales et royales » modèles.
Par la suite de
l’emploi de la navette
volante dès 1740, l’industrie linière prit un grand
développement dans les petites villes et les campagnes flamandes. En 1765,
200.000 fileurs et tisserands des 2 sexes fabriquaient, généralement à
domicile, des toiles pour la consommation locale et l’exportation vers
l’Espagne, la France et l’Italie. Gand et Anvers avaient la spécialité des
indiennes (toile de coton blanc teintes ou imprimées).
Courtrai fabriquait des toiles écrues, c’est-à-dire non
préparées. Audenarde produisait des nappes à fleurages.
Ces industries
provoquaient le développement parallèle de la bonneterie et de la
blanchisserie.
Les souverains
autrichiens, et plus spécialement Marie-Thérèse, s’intéressèrent à
l’amélioration de l’instruction publique :
Une des pires plaies sociales dont souffraient nos
populations était l’analphabétisme. Un règlement
général de réforme de l’enseignement
primaire pour tous les Etats autrichiens ne modifia
presque en rien la situation déplorable du degré inférieur. Il y eut cependant
une tendance à l’augmentation des écoles primaires grâce à l’initiative de
communautés locales.
L’enseignement moyen fut soumis à une
réforme sérieuse et une révision des programmes : on y introduisit
l’enseignement des mathématiques, de l’histoire, de la géographie et des
langues vivantes. A la suite de la suppression de l’ordre des Jésuites, leurs
collèges furent remplacés par 14 collèges
thérésiens.
L’enseignement supérieur à Louvain fut également
soumis à une réforme sérieuse. Routinière et pédante, négligeant de tenir
compte des progrès de la chirurgie et d’autres sciences nouvelles, l’Université
se singularisa par des mœurs d’un autre âge :
De cruelles brimades
Les « physications » y accueillaient les nouveaux étudiants. Les
professeurs frappaient leurs élèves et ceux-ci se mutinaient.
Les facultés rivalisaient en
turbulence, grossièreté et ivrognerie. En 1754, Marie-Thérèse nomma le comte de
Nény « Commissaire Royal des Etudes » et le chargea de relever le niveau de la
discipline et des leçons.
A Bruxelles : Une minorité
de la population (15% environ), installée dans la ville haute autour du
gouvernement et de la Cour, parle français Tandis que le flamand domine dans
la ville basse.
Le phénomène
de francisation commencé au 15e siècle s’accélère au 18e siècle. Favorisé par
l’occupation française des années 1740, il est encouragé par la haute
administration autrichienne – en fait largement cosmopolite – qui parle
français et par Charles de Lorraine qui s’entoure de compatriotes. Les classes
dirigeantes flamandes abandonnent leur langue maternelle à Bruxelles, mais
aussi dans l’ensemble des régions thioises. Le français devient le symbole du
prestige social tandis que la culture flamande subit une éclipse que ne peuvent
empêcher les rares protestations comme celle de J.B.C. Verlooy, juriste formé à
Louvain, qui publie en 1788 un essai pour demander la réhabilitation de la
langue flamande.
En 1772, Marie-Thérèse
fonde l’Académie
Impériale et Royale des Sciences et Belles-Lettres.
Comme par hasard, nos
régions furent alors particulièrement pauvres en hommes de lettres et de
science qui auraient dû faire honneur à cette académie. Nos lettres françaises
ne purent alors s’enorgueillir que de Charles-Joseph de Ligne (1735-1814).
Il fut un ami et un conseiller de Joseph II. Les lettres flamandes ne furent
guère plus riches et il fallut attendre la fin du siècle pour enregistrer
quelque renouveau, principalement dans la prose des polémistes. Signalons ici
l’action de J.B.
Verlooy en faveur d’une restauration du néerlandais en
tant que langue culturelle. Il fut un ardent « Vonckiste » et le fondateur du
mouvement « Pro Aris et Focis » (voir La Révolution Brabançonne). Du point de vue de
l’art, le 18e siècle est considéré dans
les Pays-Bas autrichiens comme un siècle de léthargie. En effet, les
beaux-arts n’y comptent point de grands noms comparables à ceux du siècle
précédent, mais nos artistes n’en continuent pas moins à travailler avec succès
selon des recettes longuement éprouvées. Partout à travers l’Europe, y compris
à la Cour de Versailles, ils jouissent d’une solide réputation et c’est en
grande partie à leurs talents que nous devons en France l’évolution du style
baroque vers le style rococo.
Dans le domaine de la
musique, Liège fut le berceau du génial André-Modeste Grétry (1741-1813). Dès
1766 il s’installa à Paris, pour y faire une carrière des plus brillantes comme
auteur d’opéras-comiques.
Le 18e
siècle se caractérise par le succès des idées philosophiques. Ce mouvement, né
en France dans la première moitié du 18e siècle, aura des
conséquences importantes : Étant donné le blocage des réformes dans la France
de l’ancien Régime, le mouvement va déboucher sur la révolution française de 1789.
Il va inspirer les monarchies de type « despote éclairé »
qui se développent en Europe centrale. Les despotes éclairés comprennent la
nécessité des réformes dans certains domaines mais refusent les réformes
politiques qui porteraient atteinte à leur pouvoir absolu. Sur ce point, ils
continuent à se comporter comme les souverains « de droit divin » du 18e
siècle.
Ce mouvement va contribuer largement à la formation des
régimes parlementaires contemporains.
Ce sont principalement
des hommes de lettres français séduits par le modèle de la monarchie limitée
développé en Angleterre dès la fin du 17e siècle.
Quelques philosophes
parmi les plus réputés :
Montesquieu, auteur de « l’Esprit
des Lois », inspirera les Constituants de 1789
Beaumarchais, auteur dramatique ;
on lui doit notamment « Les Noces de Figaro » où il fait dire à Figaro que «
les nobles n’ont d’autre souci que celui de naître »
Le littérateur Diderot et le mathématicien d’Alembert dirigèrent la
publication de l’Encyclopédie
Ils sont adeptes de la méthode de Descartes. Ils
exaltent la Raison et le Progrès par rapport à la
tradition. Par conséquent, ils appliquent l’esprit critique dans tous les
domaines de la vie politique, économique et sociale. Ils mettent notamment en
cause l’intolérance religieuse et l’absolutisme royal. Ils rejettent ce qui
n’est pas conforme à la science, à la Raison ou au progrès. Du point de vue politique,
ils désirent une monarchie tempérée sur le modèle anglais : monarchie
constitutionnelle garantie par la séparation des pouvoirs exécutif, législatif
et judiciaire ou une monarchie de type « despote éclairé » qui tiendrait compte
de la souveraineté populaire et constituerait une sorte de contrat entre
gouvernants et gouvernés. Sur
le plan religieux, ils condamnent les excès de l’intolérance de même que
la soumission aux dogmes et à la religion révélée au nom de la liberté de
conscience et de la liberté de culte. Au niveau social, certains condamnent les inégalités sociales et
préconisent le principe de l’instruction publique. En ce qui concerne la justice, ils condamnent
l’usage de la torture, de la lettre de cachet, l’absence d’harmonisation entre
les différentes cours de justice, etc.
D’une manière générale, ils défendent les « droits naturels
» de l’individu, c’est-à-dire la liberté et l’égalité.
L’esprit
philosophique est une sorte de nouvel humanisme qui se caractérise par une
confiance excessive dans la Raison et une foi optimiste dans le progrès : l’Homme peut
comprendre et expliquer le monde ; il peut même le transformer.
Les nouvelles idées se
propagent dans l’opinion publique naissante via les salons, les cafés et
l’Encyclopédie
Les salons supplantent la Cour
dans son rôle intellectuel et social dès la fin du règne de Louis XIV parce que
la société mondaine fuit le climat intellectuel de la Cour marqué par le
rigorisme moral et l’apologie politique
Les cafés, qui se développent
dans la deuxième moitié du 17e siècle, jouent le même rôle
Les idées nouvelles sont publiées en français qui est la
langue des gens cultivés dans l’Europe du 18e siècle. Ceci explique
le succès rapide qu’elles connaissent.
Au départ,
l’Encyclopédie est une entreprise de librairie qui vise à traduire, en
français, le dictionnaire de l’Anglais Chambers. L’Encyclopédie est une œuvre
colossale, dirigée par Diderot et d’Alembert, dont la réalisation dura 21 ans
(1751-1772). Elle dresse un bilan universel des connaissances humaines, y
compris dans les domaines scientifiques et techniques. Bien accueillie par un
public de gens lettrés avides de faire le point sur le progrès des sciences,
elle est mal reçue par les autorités qui censurent les passages les plus critiques.
C’est une œuvre de
valeur inégale parce qu’il a fallu faire appel à de nombreux collaborateurs qui
n’ont pas traité tous les sujets avec la même compétence.
Chapitre 2
Focus sur les Flandres lilloises
Dans
les villes flamandes où siégeaient les institutions instaurées par les ducs de
la Maison de Valois, des réseaux politico-sociaux se créèrent, résultant dans
l’intégration directe ou indirecte des élites politiques locales dans l’appareil
de l’État bourguignon, centre nerveux de tous les réseaux politiques qui
contribuaient à la centralisation. intégraient ces autres centres de pouvoir
socio-économiques et politiques qu’étaient les principales villes flamandes les
nouveaux-venus pouvaient rejoindre les élites politiques existantes, et les
intégrer plus durablement dans la consolidation de la politique centralisatrice
des Bourguignons. Inversement, les fonctionnaires supérieurs devaient veiller
dans une certaine mesure aux intérêts locaux, ou au moins servir
d’intermédiaires auprès des instances de pouvoir supérieures.
Le « patronage » est un rapport
sociopolitique fondé sur des relations personnelles entre des instances
inégales : des dirigeants (patron)
et leurs sujets (clients), qui peuvent mutuellement s’offrir quelque chose. Les
« courtiers » fonctionnent ainsi comme intermédiaires entre le
pouvoir d’état et les groupements d’intérêts régionaux ou locaux.
Pour l’État bourguignon, ces
réseaux de patronage constituaient un ciment puissant., à leur tour, les
membres du personnel supérieur du Conseil et de la Chambre des comptes étaient
eux-mêmes clients d’aristocrates bourguignons – fonctionnaires d’État du plus
haut niveau, nobles supérieurs et courtisans puissants – et en dernière
instance du prince en personne. Grâce à ces réseaux de fonctionnaires plus ou
moins hétérogènes du point de vue social, le prince était à même d’entrer en
communication avec les réseaux politiques locaux des familles dirigeantes des
villes et des châtellenies et de les lier le plus possible, matériellement et
symboliquement, au processus de formation de l’État. « clans
politiques »
De tels clans ou réseaux
constituaient une réalité importante dans la construction de l’État bourguignon
dans le comté de Flandre du xve siècle.
À
partir du XII° siècle, avec la création de la fonction de bailli du comte,
apparaissent dans le comté de Flandre des fonctionnaires professionnels
destituables. Au XIVe siècle et tout au long de la période bourguignonne, une
tendance à l’autonomisation de cet « État des fonctionnaires » se
serait prolongée. les fonctionnaires bourguignons représentaient un
« nouveau groupe social », issu principalement de la bourgeoisie. Ce
groupe se caractérisait par l’endogamie et par une tendance naissante à former
des castes, soit une préfiguration de la « noblesse de robe » plus
tard, où la fonction devait conduire aussi juridiquement à l’anoblissement. Les
gens appartenant à la petite noblesse, ou ceux que leur carrière avait réussi à
anoblir, renforçaient leurs liens avec les membres des institutions financières
et transmettaient leurs fonctions de manière quasiment héréditaire. Ces réseaux
familiaux ne s’arrêtaient pas à la frontière d’une institution ou d’une
principauté, mais ils s’étendaient au-delà. noblesse de fonction à l’état
embryonnaire
Il
est clair que les fonctionnaires princiers ne servaient pas uniquement
l’intérêt de la dynastie de Valois. S’il est vrai que, depuis 1451, les
ordonnances successives interdisaient formellement aux membres du personnel
supérieur du Conseil de Flandre d’intervenir en tant que conseiller « d’un
quelconque parti, d’une quelconque église ou abbaye, cloître, ville,
châtellenie, seigneur, dame ou qui que ce soit en Flandre », cette clause
est restée en grande partie lettre morte, veiller également à leurs propres
intérêts ainsi qu’à ceux de leur réseau social.
Les
vrais hauts fonctionnaires possédaient en effet des maisons dans plusieurs
grandes villes du comté
Plus
de 16 % de l’ensemble des fonctionnaires étaient originaires de Gand,
suivi en nombre par les châtellenies de Lille, de Douai et d’Orchies (environ
14 % pour chacune), par le Franc de Bruges (8,7 %), par Bruges
(6,3 %) et par Ypres [21] Y compris la
châtellenie vu qu’il s’est révélé très... 6,3 %).
Respectivement 5,5 % et 4,7 % du personnel supérieur étaient issus
des châtellenies de Courtrai et de Furnes,. Les fonctionnaires originaires de
France étaient légèrement plus nombreux que les Brugeois et les Yprois (environ
7 %)Il faut encore ajouter quelque 4,7 % d’Artésiens et 3,9 % de
Bourguignons (que nous avons répertoriés séparément parce qu’ils relevaient de
principautés du duc), un unique Zélandais et 3 % de Hennuyers. Il est
néanmoins significatif qu’aucun habitant ou bourgeois issu de Gand, de Bruges
ou du Franc de Bruges n’ait siégé à la chambre des comptes lilloise. La plupart
des Flamands de la Flandre flamingante qui ont travaillé pour la chambre des
comptes lilloise, venaient des châtellenies de Furnes et d’Ypres, soit des
régions occidentales de la Flandre, situées à proximité de Lille, C’est une
belle illustration de la base de recrutement avant tout géographique qui
caractérise la chambre des comptes de Lille, plus encore que le Conseil.
Il
apparaît qu’en général, le droit de bourgeoisie n’était pas cumulable avec une
fonction princière importante en raison de la double loyauté qui s’en suivait. Pierre de
Hauteville
a été fonctionnaire ducal, tout comme son fils. Pourtant, en 1433 il obtint le
droit de bourgeoisie à Lille, alors qu’il revêtait toujours la fonction de
maître de la monnaie du duc. Son fils cependant, maître Pierre de Hauteville –
qui devint maître des comptes à Lille – abandonna son droit de bourgeoisie. Lotard Fremault renonça, quant à lui, au statut de
bourgeois de Lille lors de son mariage, peut-être en raison de la fonction
centrale qu’il visait.
rien
n’indique que les fonctionnaires ducaux en Flandre aient
réellement laissé
primer de façon structurelle les intérêts des
réseaux locaux auxquels ils
appartenaient sur l’intérêt
« général » du prince,. En Flandre,
il
est clair qu’un milieu de fonctionnaires – moins
homogène – s’était déjà mis en
place à partir du xive siècle.
Maître
Joris de Bul, conseiller-commissaire du Conseil
de Flandre, offre, selon toute probabilité, l’exemple d’un descendant d’une
riche famille brugeoise de merciers, de commerçants et de propriétaires de
maisons, qui s’est intégré de plus en plus dans les réseaux gantois suite à la
position centrale de sa fonction. Certains membres de sa famille continuaient à
faire partie de l’élite politique et sociale à Bruges, mais à partir du milieu
du XV° siècle, on voit un certain nombre de de Bul occuper des fonctions
d’échevin à Gand. Joris de Bul y épousa Katelijne
Sersanders, fille de Filips Sersanders et de Catherine Utenhove –
elle-même sœur du conseiller maître Jan Sersanders
–, et se lia aussi financièrement à sa belle-famille. À la répartition des
biens de son père, en 1473, on trouva dans l’assistance, à côté de son cousin Pieter Boudins – secrétaire ducal – et de ses frères,
Jacob Donche, un autre conseiller-commissaire. Ce dernier, un immigré issu de
la région de Furnes, s’était tout comme Joris de Bul
intégré dans le « parti princier » gantois et était donc également
mentionné parmi ses amis et proches parents. Le patron de ce réseau gantois
pro-princier était sans aucun doute l’influent politicien gantois Filips Sersanders, comme l’a démontré Jelle Haemers dans une analyse détaillée. En 1449, de Bul, qui n’était alors qu’un secrétaire débutant
sans importance au service de Philippe le Bon, choisit le parti du duc, comme
on pouvait s’y attendre, et fit en sorte, avec maître Pieter
Boudins, de manipuler les élections échevinales de cette année. Avec,
entre autres, les Gantois Pieter Tyncke, Lievin Wycke
et Eloy Coolbrant, ils organisèrent une conspiration pour liquider le
doyen Daneel Sersanders ainsi que Lieven de Pottere et
Lieven Sneevoet, qui étaient tous des opposants du duc. Ce fut la cause
ultime de la révolte gantoise des années 1449-1453, au cours de laquelle les
réseaux proprinciers de la ville, comprenant un certain nombre de
fonctionnaires princiers, s’opposèrent aux réseaux anti-princiers et aux
représentants de la classe corporative moyenne. Haemers a attiré l’attention
sur le fait que, par conséquent, aussi bien certains réseaux citadins gantois,
que des réseaux princiers de fonctionnaires se retrouvaient ainsi dans une même
communauté d’intérêts
La
formation d’un « parti princier » était plus facile dans les
localités où siégeaient les institutions centrales. Les fonctionnaires s’y
mariaient et y investissaient dans des maisons et des terres. Les
« étrangers » montraient en effet une tendance nette, au sein des
institutions princières, à créer des alliances pour se lier aux élites locales
du lieu où siégeait l’institution.
Fierabras
Boids, qui était peut-être originaire de Bruges ou du Franc de Bruges, conclut
un mariage dans une importante lignée lilloise. Il y devint maître des comptes.
En
revanche, Lille, au Moyen Âge tardif, était nettement plus docile et était, en
tant que ville, indiscutablement favorable au prince. Là aussi, il se développa
par le jeu des mariages et des intérêts communs un réseau complexe de
fonctionnaires princiers et d’éléments appartenant aux élites économiques,
sociales et politiques locales. Francine Leclercq a pu montrer de manière assez
détaillée comment les familles de maîtres des comptes Lanstais,
Poulain, Fremault et La Tannerie, et d’autre part les a La Truye, les Hauteville, les Boids et les van Ysemberghe
étaient liées. Barthélemy a La Truye a épousé Marie de Pacy, la fille du maître
des comptes Jehan de Pacy. Hugues a La Truye, le fils du maître des comptes
Barthélemy, épousa une nièce du maître de la monnaie Pierre de Hauteville (le
père du maître des comptes du même nom). Il s’agit selon toute apparence de Jehanne de Cordes, de laquelle Hugues eut une fille
nommée Isabel a La Truye. Celle-ci a épousé à son tour, en 1479, Victor van
Ysemberghe. La nièce de cette Isabel, Isabel (ou Jeanne) a La Truye, épousa
quant à elle Nicolas le Prevost, fils du maître
des comptes du même nom. Enfin, le maître des comptes Pierre de Hauteville prit
pour femme Marie Ruffault, veuve de son collègue Fierabras Boids, décédé en
août 1448.
En d’autres termes, il existait dans la chambre des comptes de Lille une
tendance nette à l’endogamie.
Les
réseaux n’intégraient donc pas uniquement les élites politiques, mais ils
avaient des ramifications dans toutes les classes sociales, ce qui explique
l’importance de leur rôle social de cohésion et de reproduction.
Maître Lotard Fremault faisait partie de ce qu’on appelle le
« milieu financier » de Lille, le « milieu » étant une
sorte de « réseau professionnel » qui était consolidé, bien
évidemment, par des alliances. Il était changeur à Lille, chargé en cette
qualité de change, de dépôts de personnes privées et du duc, et souvent aussi
d’émissions de rentes. En 1408, Lotard était « roi de l’Épinette »,
c’est-à-dire chef des festivités de la Saint-Épine. Il s’agit d’une affaire
socialement prestigieuse et coûteuse qui impliquait entre autres l’organisation
de banquets et d’autres réceptions similaires. Le milieu des maîtres des
comptes était fonctionnellement lié à celui des financiers. En effet, un
changeur lillois n’était admis à cette fonction qu’après l’examen par la
chambre des comptes de sa compétence morale et technique. Il devait également
prononcer un serment devant les maîtres des comptes. Une telle situation menait
presque automatiquement à la création de réseaux. L’institution centrale
qu’était la chambre des comptes entretenait donc de différentes manières des
liens étroits avec sa ville de résidence. Nous avons d’ailleurs déjà vu qu’elle
recrutait essentiellement dans sa propre région. En ce qui concerne la
formation de l’État, l’intégration d’officiers financiers et de gens
appartenant au milieu important des changeurs y était du plus grand intérêt.
Genet, dans sa conclusion lors d’un congrès consacré aux chambres des comptes
des principautés françaises, constata que la question des rapports entre le
personnel des comptes et les milieux financiers reste dans le vague. Il est
vrai que cet aspect mérite – certainement pour le cas de Lille – une microanalyse.
Par ailleurs, le pouvoir d’une famille pouvait s’agrandir aussi par des réseaux
dans les milieux ecclésiastiques. En tant qu’institution, l’Église vivait en
grande partie en symbiose avec les groupes sociaux dominants de la société
médiévale, et elle occupait la fonction idéologique la plus prestigieuse. Il
était courant, dans les grandes villes, de trouver un entrelacement profond de
l’élite politique locale et des chanoines des principaux chapitres. On sait
ainsi que le maître des comptes Lotard Fremault entretenait de bonnes relations
avec le chapitre lillois de Saint-Pierre. Son fils, Jean
Fremault, devint d’ailleurs bailli de prévôt héréditaire et chanoine de
Lille au bailliage et à la seigneurie de Deulesmons.
Il
semblerait que les élites locales de la Flandre occidentale intégraient aussi
dans une certaine mesure les châtellenies de Lille, de Douai et d’Orchies dans
leurs plans de mariage et de carrière, c’est-à-dire des villes où la présence
d’une chambre des comptes constituait précisément le principal pôle
d’attraction.
Un
exemple de ce phénomène nous est offert par la famille
van Ysemberghe qui, originaire de la région de Furnes, disposait de
représentants dans les principales institutions en Flandre wallonne (la
Gouvernance et la chambre des comptes). Victor van Ysemberghe épousa d’abord
une femme de la famille patricienne lilloise Le Nepveu,
et ensuite, en secondes noces, une petite-fille de l’ancien maître des comptes
Barthélemy a La Truye, lui aussi issu d’une des
plus importantes familles lilloises. Lors de son second contrat de mariage,
Victor van Ysemberghe était entouré d’un certain
nombre d’autres personnes importantes de cette ville, venus en tant qu’amis et
parents : maître Alart de Rocque, chanoine
du chapitre de Saint-Pierre de Lille, Mahieu Raimbault,
procureur de la ville de Lille – du côté de Victor,
Jehan a La Truye et Oste de Cordes – du côté de son épouse.
Cette
intégration de familles néerlandophones issues de la Flandre occidentale au
sein de l’élite des châtellenies de Lille, de Douai et d’Orchies, était
indubitablement liée à la problématique linguistique. C’était en effet le
français qui dominait à la chambre des comptes de Lille alors que l’usage et la
connaissance du (moyen) néerlandais y était nettement moins nette. Or on
s’attendait en théorie à ce que le personnel de la chambre des comptes
maîtrisât – probablement au moins de manière passive – les trois langues
d’administration. Et s’il est vrai que les comptes officiels étaient en général
rédigés en français, beaucoup de documents justificatifs, de lettres
officielles, d’enquêtes, de dénombrements et d’autres documents importants
continuaient à être écrits en (moyen) néerlandais en beaucoup d’endroits.
D’autre part, la grande majorité des comptes contrôlés par la chambre des
comptes étaient rédigés en français et les receveurs domaniaux maîtrisaient
probablement tous cette langue. Mais à la chambre des comptes, la plupart des
membres du personnel étaient originaires de régions francophones et ne
maîtrisaient sans doute pas du tout le (moyen) néerlandais. La connaissance des
langues était ainsi une nécessité pragmatique et non de principe.
Il
en est de même pour les réseaux politiques gantois, qui intégraient par exemple
des hommes de la Flandre occidentale. Son intégration dans l’élite politique
gantoise lui valut d’être banni de la ville en 1451 et en 1477, ce qui est,
dans cette période, la meilleure preuve d’une loyauté sans faille envers le
prince.
Les
groupements ruraux d’élite – mais roturière – ne se dégageaient cependant que
difficilement de l’ombre de leurs correspondants citadins. Ils occupaient
néanmoins une place importante dans la composition du Conseil de Flandre, ce
qui s’explique peut-être par le fait que cette institution avait une influence
sensiblement plus grande dans les zones rurales par rapport aux (grandes)
villes durant la période bourguignonne.
Quelqu’un
comme Victor van Ysemberghe descendait
vraisemblablement de l’élite politique de la châtellenie de Furnes, tout comme Andrieu Colins, Omaer Claiszone et Jacob Donche. Tous
avaient des ancêtres dans les échevinages régionaux. Il est néanmoins souvent
difficile, dans ces cas, de les distinguer des élites politiques des petites
villes qui se trouvaient dans ces châtellenies.. La famille de Wilde occupait
depuis le xiiie siècle le devant de la
scène économique et politique du Franc de Bruges, et, se développant à partir
de cette position de pouvoir, elle devint une des principales familles de
fonctionnaires des xive et xve siècles. La famille
Donche était issue de lignées notables de la châtellenie de Furnes, tout
comme c’était le cas pour un nombre remarquable de conseillers. On peut
présumer que Guy de Boeye, greffier du Conseil
de Flandre, en tout cas durant la période entre 1405 et 1432, était issu d’une
classe sociale relativement modeste.. Quant à Guy de
Boeye, le greffier issu de cette châtellenie, il épousa en 1416 la fille
de maître Clais van der Eecken (ou Nicole du Chesne),
ancien pensionnaire de Gand et du Franc de Bruges, et conseiller au Conseil de
Flandre. Il s’alliait ainsi à un milieu typique de fonctionnaires alors que
lui-même descendait probablement de propriétaires terriens provinciaux. Son
mariage était le meilleur billet d’entrée qu’il put s’offrir pour rentrer dans
la « société politique » du comté.
La
cour, était l’entourage continu, périodique ou occasionnel du prince. Le
principe contraignant était celui de la familiaritas : l’appartenance
à la « maison » du duc qui en était le pater familias. La serviabilité
personnelle du membre de la cour en question était un deuxième élément clé.
Aussi, chaque fonction à la cour se terminait-elle à la mort du seigneur En
dehors de tout cela, la cour avait également une fonction sociale essentielle
de stabilisation et d’intégration. Les classes sociales dominantes issues des
régions socialement diversifiées des ducs de Bourgogne – et souvent aussi en
dehors – étaient intégrées dans (le concept de) « l’État
bourguignon ». On trouvait à la cour des membres de la famille ducale, des
membres de la plus haute noblesse (seigneuriale), des évêques et des prélats,
des membres de la noblesse moyenne et inférieure ainsi que des spécialistes du
droit, de la médecine, de la théologie et des finances. Il s’agissait de
trouver cet équilibre précaire entre un encadrement large et diversifié du
point de vue social et géographique, d’autant plus que l’État bourguignon se
développait beaucoup plus vite que la France, par exemple, et qu’il fallait en
peu de temps créer une « identité nationale » spécifique. Il en
résulta que la cour devint un lieu privilégié d’actions sociales et
symboliques, et un noeud de relations d’interdépendance
Roland, seigneur de Dixmude, créa son « réseau local » dans cette
petite ville de la Flandre occidentale. Non seulement il y disposait encore
d’un certain nombre de droits seigneuriaux, mais il s’y trouvait
incontestablement au sommet social. Ainsi, il y était le coninc (roi) de la guilde
locale des arbalétriers. Lorsqu’il fêta son mariage, en 1450, le magistrat de
la ville s’endetta spécialement en son honneur. Mais, dans une autre
perspective, il est intéressant de savoir que dans les années 1450-1451, il
avait longuement séjourné à la cour, dans l’entourage du seigneur de Croÿ. Eux
aussi, les Croÿ devaient tout à leur position à
la cour bourguignonne. En effet, selon le paradigme de réseau proposé par W.
Prevenier, « le réseau du duc de Bourgogne » opérait « au-dessus
de tout et chacun »
Quel
que soit le regard que l’on adopte, il est question de
l’« idéal-type » d’une pyramide de réseaux politiques, qui a pour
base les institutions locales et dont le sommet est la cour, et par laquelle se
réalisèrent les échanges de capitaux qui ont contribué à la formation de
l’État.
Il
s’agit d’une caractéristique universelle de l’État moderne
« pré-bureaucratique » et « pré-bourgeois » du type
monarchique en Europe occidentale. Même pour une institution devenue déjà
fortement indépendante de la volonté royale comme le Parlement de Paris, il
semble avoir été très difficile de résister à la pression du solide réseau que
constituait la cour de France. À côté du réseau du roi même, il faut en France
compter aussi avec ceux des grands princes (comme ceux d’Orléans, de Berry et,
bien sûr, de Bourgogne). Dans cette optique, la cour bourguignonne doit avoir
été le centre nerveux de tous les réseaux de l’État bourguignon.
La
cour princière était à la fois un espace privé et public. Bourdieu décrit cette
institution comme une « confiscation » patrimonialisme du capital
social et symbolique à l’avantage du prince ; Il a qualifié le qui y
régnait de coup d’État permanent, par l’intermédiaire duquel une seule personne
s’attribuait le bien public. Le maître des comptes lillois Barthélemy a La
Truye avait une fille nommée Philippe, qui avait pour parrain le duc en
personne. Cette donnée suggère des liens relativement personnels entretenus
avec le duc.
Ainsi, les enfants de certains fonctionnaires recevaient pour parrain le duc en
personne, action à laquelle était liée également un don « princier »
(le plus souvent une lourde pièce d’argent). . Lestocquoy, Les Dynasties
bourgeoises d'Arras, du XIIIe au XV siècle, Arras, 1945; du même, Les
Patriciens d'Arras sous la Renaissance. Arras, 1950. P. Feuchêrb, « La
Bourgeoisie lilloise au moyen âge », Annales, 1949, p. 422-430.
« Jehan Boinebroke » à Douai mort vers 1285 est le type
incomparable du patricien flamand « à la fin de l’ apogée et à la veille de la
chute de ce régime: il était échevin, propriétaire fonciers prête de l'argent.
Il personnifie l'énergique « commerçant-capitaliste » à horizon mondial. Grâce
à sa réparation testamentaire, évoquant 45 personnes avec lesquelles le drapier
a été en relations plus ou moins mouvementées, on obtient une esquisse unique
de l'organisation de l'industrie drapière en Flandre de 1260 à 1285. Côté
économique, on observe le caractère individuel et le comportement social du
patricien avec concentration de tous les pouvoirs: un riche bourgeois. Dans la seconde moitié du XIII° siècle le
patriciat urbain en Flandre réussit par l'emploi de tous ses leviers de
pression à tenir encore quelques dizaines d'années, mais tout de même cette
période prérévolutionnaire menaçants mouvements insurrectionnels. J. Boinebroke
était l'homme choisi pour dompter
provisoirement les velléités révolutionnaires. Ses fils, quelques années
après, paieront et seront bannis de Flandre, leurs biens pillés ou aliénés ;
leur avenir restera sans espoir.
Lille
poursuivra son
épanouissement et deviendra le lieu de résidence des seigneurs flamands et de
leur cour.
Un autre personnage va
marquer l’histoire de la ville. Il s’agit de Jeanne de Flandre, L’affrontement se traduira par l’incendie des
villes de Cassel, Ypres, Bruges et Lille en 1213 sur ordre de Philippe Auguste.
Les bourgeois de la
ville se virent offrir davantage de libertés.
Le commerce de la ville
continua à fleurir en particulier sous l’égide du textile avec la production de
laine, des ateliers de draperie et de la bière. Artisans, négociants, drapiers, marchands font la richesse de la ville et
ces activités commerciales atteignent leur sommet au moment des foires,
attirant nombreux étrangers et marchands.
Le Livre Roisin est
l'un des rares coutumiers français du XIIIe siècle. Il contient les coutumes de
la ville de Lille, mises par écrit en 1267, puis recopiées et enrichies en
1297, en 1349 et enfin de façon continue jusqu'au XVIe siècle. Une dernière
copie officielle fut faite en 1618-1619. L'analyse approfondie du plus ancien
manuscrit du Livre Roisin qui nous soit parvenu, celui de 1349, révèle les
secrets de son élaboration. Les nombreuses chartes, actes, arrêts et bans
joints au coutumier à proprement parler durant plus de deux siècles donnent une vue d'ensemble des lois qui régissaient les
Lillois du Moyen Âge.
La cité passe ainsi
sous la souveraineté du roi de France. Les
traités de paix conclus en 1305 et 1312 entre le roi de France et Robert de
Béthune signèrent le rattachement de Lille mais aussi de Douai, Orchies et
Béthune au royaume de France.
Lors de la
guerre de Cent Ans (1337-1453) Lille choisi son camps en faveur du roi de
France.
Mais quelques décennies plus tard, c’est sous le giron
bourguignon que se retrouvera le comté de Flandre.
En échange de la
restitution de la Flandre, le duc de Mâle maria sa fille Marguerite à Philippe
le Hardi, duc de Bourgogne, en 1369. Le Palais de Rihour, vit le jour en 1463.
Importance de
la fondation d'une Chambre des comptes à Lille par Philippe le Hardi en 1386
fut l'un des outils
principaux d'intégration des Pays-Bas méridionaux à l'Etat bourguignon
naissant. Prolongeant les pratiques administratives propres à la Flandre et de
l'Artois, l'institution nouvellement créée s'inspira aussi des usages
monarchiques, ce dont témoignent ses méthodes de travail comme l'origine de ses
officiers. Dans le cadre d'un Etat princier bipolaire largement tourné vers le
royaume, l'institution lilloise s'inséra dans un réseau de Chambres regroupant
Paris, Dijon, Lille et bientôt Bruxelles dans un échange de données et de
compétences. Submergée de travail avec plus de 200 comptes à contrôler
annuellement, la Chambre était considérée comme indispensable par les ducs de Bourgogne
pour sa capacité à traiter une information puisée dans son réseau de
correspondants et les archives comptables et diplomatiques. Elle parvint,
notamment sous Jean sans Peur, à élargir son périmètre d'intervention La
Chambre sut également établir une autorité de plus en plus solide sur le
domaine et les monnaies, et gagna le statut de cour de justice reconnue par le
Parlement, gardienne de l'autorité des ducs, elle ne cessa de rappeler le droit
tout en exaltant la puissance de la grâce princière. Mais si elle se hissa
jusqu'au seuil du pouvoir central par le biais du conseil au prince et parfois
du maniement et de l'ordonnancement des finances, elle ne put cependant jamais
s'assurer le contrôle réel de l'administration financière SANTAMARIA Jean-Baptiste
- Équipe 3 - La chambre des comptes de Lille (1386-1419)
« Leurs successeurs, les actuelles
grandes familles issues d'agriculteurs, de marchands ou d'ouvriers du textile
passés par l'Angleterre, dressèrent, eux, au XIXe et au XXe siècle, des
cheminées. Bien plus hautes que ne l'exigeaient les machines à vapeur. Il
s'agissait d'affirmer le pouvoir économique face au pouvoir politique,
symbolisé par le beffroi, comme face au clocher (auquel ces catholiques bon
teint accordaient cependant la révérence qui convenait). La cheminée
manifestait aussi l'importance de l'usine, à laquelle ces hommes et ces femmes
(celles-ci poussant souvent ceux-là) rendaient un véritable culte, et qui situait
le rang de chacun dans cette aristocratie très particulière: "J'ai été
épousée pour ma belle cheminée", disait, voilà seulement trois décennies,
une Roubaisienne sans illusions. On ne dédaignait pas toujours, alors, d'étaler
sa richesse. Depuis plusieurs décennies, au contraire, la richesse se cache ».
« Ces familles
patriciennes, riches en enfants et en idées, ont généré les meilleurs
«entrepreneurs», allant des industries, maintenant traditionnelles de cette
belle région, aux créations les plus avant-gardiste. Qu’ils prirent leur
cheval, leur navire ou, plus tard, leur avion ou le Net, ils fondèrent, en
France ou à l’autre bout du monde, des empires dont le siège était à Roubaix,
longtemps capitale mondiale de la laine. Tout est à l'honneur, de la politique
à la religion, de l’armée aux beaux-arts, de la presse aux capitaines
d’industries, des explorateurs aux ingénieurs, mais aussi de véritables Saints
et Saintes aux dévouements incommensurables. J’ai été frappé de voir combien, à
chaque génération, la véritable notion de « Servir» prime les intérêts moraux
ou financiers. C’est là le secret et la réussite de ces familles qui vont
pendant des siècles être au premier rang de ce que « le Nord » a produit de
meilleur. » Pierre de Bizemont
L’esprit d’entreprendre
et le goût d’innover
Le catholicisme et
l’engagement religieux
Le paternalisme et les
œuvres sociales
Le goût des belles
demeures et l’esprit de patrimoine
L’expression artistique
et la promotion de l’art.
Définitions de l'Encyclopédie de Diderot
et d'Alembert (1758) BOURGEOIS : CITOYEN, HABITANT (Gramm.) termes relatifs à
la résidence que l'on fait dans un lieu. Le bourgeois est celui dont la
résidence ordinaire est dans une ville ; le citoyen est un bourgeois considéré
relativement à la société dont il est membre ; l'habitant est un particulier
considéré relativement à la résidence pure & simple. On est habitant de la
ville, de la province, ou de la campagne : on est bourgeois de Paris. Le
bourgeois de Paris qui prend à coeur les intérêts de sa ville contre les
attentats qui la menacent, en devient citoyen. Les hommes sont habitans de la
terre. Les villes sont pleines des bourgeois ; il y a peu de citoyens parmi ces
bourgeois. L'habitation suppose un lieu ; la bourgeoisie suppose une ville ; la
qualité de citoyen, une société dont chaque particulier connoît les affaires
& aime le bien, & peut se promettre de parvenir aux premieres dignités.
La politique financière de Jean sans Peur, dont les
aventures politiques et militaires avaient affaibli la gestion de domaine, ne
fut pas reprise par Philippe le Bon, qui voulait maintenir le domaine ducal
dans son intégralité.
Etre bourgeois de Lille, ce n'est pas porter un
titre, ni être titulaire d'une charge, ni vivre une certaine condition de vie,
c'est tout simplement un statut au sein d'une société
citadine, organisée autour de valeurs et d'un collectif. Etre bourgeois
à Lille, c'est appartenir à une frange de population dont les notions
principales sont le respect de règles de conduite vis-à-vis de ces pairs, la
défense de la ville et la protection des quartiers (milices bourgeoises). Les
bourgeois de Lille sont recensés dans presque tous les corps de métiers. Après
avoir prêté serment en la halle de Lille, les bourgeois de Lille jouiront de
certains privilèges, notamment d'être jugés par les siens.
Le
premier Registre aux bourgeois donne les noms des bourgeois reçus de 1291 à
1355 : 2De la couverture, seule subsiste la première de couverture sur ais
de bois recouvert de cuir, actuellement en très mauvais état. Sur l’intérieur,
un papier-parchemin a été collé sur le bois et porte l’inscription suivante : 1291
Commenché a la tousaint XIIc IIIIXX XI etfiny a pareil jour de l’an XIIIc LVI 1356
Exemple de lignée médiévale de
bourgeois de Lille :
Bauduin Verdière,
né vers 1280, décédé après 1335.
Marié avec Ne N,
dont
·
Jean
Verdière, bourgeois de Lille par relief 4/1/1652.
Marié le 4 janvier 1652,
Lille , paroisse Saint Etienne, avec Marguerite
Dubus, dont
o
François
Verdière, bourgeois de Lille par relief 20/10/1677.
Marié avec Suzanne
Danstaing.
Exemple d’anoblissement d’une
famille de Lille :
1 Grégoire Waresquiel, né à Lezennes, dont
2 Jacques Waresquiel, receveur puis
notaire, fils de acheta
la bourgeoisie de Lille en 1591, marié avec Charlotte Carette, dont
3 Charles Waresquiel, né
en 1580, décédé, bourgeois
de Lille, marié en 1599 avec Catherine Auxcouches,
dont
o
4 François Waresquiel, seigneur de Magalaud, bourgeois de Lille par relief 1660, marié en 1637
avec Jacqueline Cardon,
dont
§
5 François Waresquiel, seigneur de Magalaud, décédé en 1727, maître particulier des eaux et forêts à Lille en
1700, marié en 1684 avec Marie Catherine van
Laer, dont
§
6 Pierre François
Waresquiel, écuyer , seigneur de Saint Obier et de Magalaud, né le 19 juin 1702,
Saint-André, Lille (Nord), décédé le 14 février 1776,
Saint-André, Lille (Nord) (73 ans). Marié en 1745 avec Julie de Montmonier,
née le 25 octobre 1704,
Saint-André, Lille (Nord), décédée le 15 décembre 1775,
Saint-André, Lille (Nord) (71 ans), dont
. 7 François de Waresquiel, écuyer
, seigneur
de Saint-Obin, né en 1747, Lille (Nord), baptisé le 7 février 1821, Lille (paroisse Saint-André), décédé en 1821 (74 ans), marié le 19 novembre 1776, Douai (Nord), avec Françoise
Reine de Francqueville, née le 14 janvier 1755, Lille, baptisée le 16 janvier 1755, Lille (paroisse Saint-Pierre), décédée le 14 février 1826 (71 ans),
Wallerand Hespel, né vers 1470,
décédé, homme d' armes de Charles Le Téméraire,
marié avec Ne N, dont
·
Romain
Séraphin, écuyer , comte d'Hespel
(30 avril 1817), seigneur de
Guermanez, né le 13 février 1762,
Lille (Nord), décédé le 29 avril 1831,
Haubourdin (Nord) (69 ans), maire d'Haubourdin.
Marié le 8 juin 1805,
Tournai, avec Louise
Joséphine Angélique Omérine de la Croix d'Ogimont, née le 24 mai 1768,
Tournai (Belgique), décédée le 27 avril 1830,
Haubourdin (61 ans), dont
o
Adalbert
d'Hespel, comte d'Hespel de
Guermanez, né le 3 juin 1806,
Velaines (Meuse), décédé le 12 mai 1858,
Haubourdin (Nord) (51 ans), maire d'Haubourdin,
conseiller général du département du Nord (1848) et membre de l'Assemblée
législative (1849).
Marié le 18 septembre 1826,
Mérignies (Nord), avec Claire de Tenremonde, née le 21 juillet 1804,
Tournai (Belgique), décédée le 12 décembre 1881,
Lille (Nord) (77 ans), dont
§ Octave Joseph, comte
d'Hespel, né le 11 août 1827,
Haubourdin (Nord), décédé le 19 avril 1885,
Chateau de Wavrin (Nord) (57 ans), propriétaire
agricole, Maire de Wavrin, Conseiller général du Nord, Député du Nord en 1871,
Sénateur du Nord de 1876 à 1879.
Marié le 11 août 1847,
Haubourdin (Nord), avec Céline Marie de
Croix, née le 15 février 1829,
Lille (Nord), décédée, Bruxelles (Belgique).
Différents Virnot, bourgeois
de Lille :
VIRNOT 1786 Bourgeois par Relief- fiche de BARROIS
François Jh
VIRNOT 1731 Bourgeois par Achat- fiche de LE LEU
Philippe-Charles
VIRNOT
1786 Bourgeois par Relief- fiche de QUECQ Msire François Emmanuel Désiré
VIRNOT 1783 Bourgeois par
Relief- fiche de SAVARY Charles Henry
VIRNOT 1694 Bourgeois par
Achat- fiche de SECADAR Mathieu
VIRNOT 1701 Bourgeois par
Achat- fiche de TRESFFEL Pierre
VIRNOT
Charles Louis 1761 Bourgeois par Relief
VIRNOT Dominique 1732
Bourgeois par Relief
VIRNOT Jacques 1662 Bourgeois
par Relief
VIRNOT Pierre 1676 Bourgeois
par Relief
VIRNOT Urbain 1641 Bourgeois
par Achat
VIRNOT Urbain 1683 Bourgeois
par Relief
VIRNOT Urbain Dominique 1764
Bourgeois par Relief
Quelques notions à retenir :
Bourgeois forain : résidant en dehors
de la ville
Bourgeois par achat : le fils de bourgeois
est tenu de relever la bourgeoisie de son père s'il veut le devenir à son tout.
Les batards de bourgeois ne sont pas exclus, ils doivent seulement justifier de
la qualité bourgeoise de leur père et la réalité du lien de filiation qu'ils
invoquent. Les différentes circonstances qui obligent au rachat sont :- la
survenance de la majorité- la mise hors le pain de père et mère- la partage- le
mariage. Un délai d'un an est laissé au fils de bourgeois qui convole en justes
noces pour y procéder, le délai passé il ne peut plus se faire admettre de
plein droit, en vertu de son hérédité.
Bourgeois d'achat : le bourgeois d'achat doit pour être admis
remplir certaine condition : le "manage", c'est à dire pour le
postulant d'habiter la ville, d'y occuper une place sociale relativement élevée
et d'y payer un impôt.- les nouveaux bourgeois doivent consigner au profit de
la communauté un cautionnement ou "franche" garantissant à celle-ci
le paiement de leurs impositions
En
fait la seule règle quant à l'âge qui en ressort est le rachat par les fils de
la bourgeoisie du père dans l'année qui suit le mariage.
A Lille, peu de femmes ont été bourgeoise. On ne peut que bourgeois que d'une seule ville.
La collection des
registres de bourgeoisie de la ville de Lille est très riche. Elle remonte à
l'année 1291. Le contenu des actes de bourgeoisie est sans conteste les plus
détaillés des collections de toutes les villes de la région (Comines, Courtrai,
Bruges, Ypres....etc).
L‘
intégration de familles néerlandophones
issues
de la Flandre occidentale au sein de l’élite des châtellenies de Lille, de
Douai et d’Orchies, était indubitablement liée à la problématique linguistique.
C’était en effet le français qui dominait à la chambre des comptes de Lille
alors que l’usage et la connaissance du (moyen) néerlandais y était nettement
moins nette. Or on s’attendait en théorie à ce que le personnel de la chambre
des comptes maîtrisât – probablement au moins de manière passive – les trois
langues d’administration AD Nord,
B17728. Et s’il est vrai que les comptes officiels étaient en général rédigés
en français, beaucoup de documents justificatifs, de lettres officielles,
d’enquêtes, de dénombrements et d’autres documents importants continuaient à
être écrits en (moyen) néerlandais en beaucoup d’endroits. D’autre part, la
grande majorité des comptes contrôlés par la chambre des comptes étaient
rédigés en français et les receveurs domaniaux maîtrisaient probablement tous
cette langue. Mais à la chambre des comptes, la plupart des membres du
personnel étaient originaires de régions francophones et ne maîtrisaient sans
doute pas du tout le (moyen) néerlandais. L’auditeur La connaissance des
langues était ainsi une nécessité pragmatique et non de principe.
Concernant Roubaix, " Dès 7
heures du matin, le 15 du mois de novembre 1469, ( époque de Charles le
Téméraire, duc de Bourgogne 1433-1477) le bailly Jean de Langlée, les échevins
Jean de Buisnes et Jean Prouvost, dit des Huçons, les deux lieutenants Jean
Fournier et Guillaume Agache, se rendirent au château de Roubaix
construit par Pierre de Roubaix (1415-1498), premier chambellan de
Charles, duc de Bourgogne, pour lui témoigner la reconnaissance de ses sujets
pour avoir obtenu la charte de Roubaix qui donnait à la ville le droit de
faire draps de toute laine. "
Jean sans
peur, Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, 1° Chef et Souverain de la Maison de
Bourgogne (1396-1467) Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon, deuxième
Chef et Souverain de la Maison de Bourgogne (1433-1477)
Jean V de
Roubaix (ca 1369 - 1449) (ou Jehan de Roubaix), chevalier de l'ordre de la
Toison d'Or en 1430 était seigneur de Roubaix, Seigneur de Roubaix et de
Herzele, de Longueval, du Broeucq et de Fontenoy
Il portait, comme tous les seigneurs de Roubaix, d'hermine au chef de
gueules. Un Jean de Roubaix est également tué à la bataille de Nicopolis en
1396.Jean fit parler de lui, pour la première fois, lors de la bataille de
Roosebecke (sur la commune actuelle de Westrozebeke, 27 novembre 1382). Il
combattit les Sarrasins à Carthage, visita les Lieux Saints en Palestine. Ses
nombreux succès firent de lui un des seigneurs les plus puissants de l'époque,
tant financièrement que par l'influence dont il jouissait auprès des Ducs de
Bourgogne. Il fut le premier chambellan du duché de Bourgogne sous Jean sans
Peur et conserva son poste à la mort de celui-ci au profit de son fils,
Philippe III de Bourgogne dit Philippe le Bon. C'est donc tout naturellement
que ce dernier l'envoya au Portugal en 1428, afin de négocier le mariage du duc
avec Isabelle de Portugal. Dans l'ambassade, on retrouvait un membre illustre,
Jan Van Eyck qui était, à l'époque, le peintre du duc. Le mariage eut lieu à
Bruges, le 10 janvier 1430. Lors des fastes, le duc créa l'Ordre de la Toison d'Or,
les premiers chevaliers furent (dans l'ordre) Philippe le Bon, Guillaume de
Vienne, Regnier Pot et Jean de Roubaix. Jean meurt en 1449 ; son fils, Pierre
de Roubaix, lui succède comme chambellan du duché de Bourgogne.
Face au
pouvoir laïc symbolisé par l'Hôtel de Ville, la tour de l'église Saint-Martin
est le témoin architectural le plus ancien de la Ville de Roubaix. Située au
centre de la ville, elle a vu se développer autour d'elle le bourg puis la
ville que nous connaissons. L'origine de l'église pourrait remonter au 9 ème
siècle (vers 881-887). Elle se développe peu à peu du 12ème au 15ème siècle. De
1468 à 1521 : l'église est reconstruite à l'exception du chœur. Elle voit
l'édification de sa tour de 1511 à 1571. En 1684, cette dernière est la seule
rescapée d'un important incendie qui dévaste une grande partie de la ville. En
1848, l'église est totalement remaniée par la surélévation du chœur, et
l'adjonction de deux nouvelles nefs de part et d'autre de ce chœur, ce qui fait
de l'Église Saint-Martin, l'un des premiers édifices néo-gothiques dont le
décor intérieur est dominé par le splendide retable de Saint-Jean Baptiste,
joyaux de l"art religieux.
Pierre de
Roubaix est né à Herzelles (près de Bruxelles) le premier août 1415. Il décède
à Roubaix le 7 juin 1498 et est inhumé en l'église paroissiale Saint Martin,
dans la chapelle "Sainte-Croix". Il succède le 7 juin 1449 à son
père, Jean V de Roubaix. Il a trente quatre ans. Très jeune, il avait épousé
Marguerite de Ghistelle, dame du Broeucq et de Wasquehal, héritière de l'une
des plus nobles et des plus anciennes maisons de Flandres. Il fit passer la
ville d'une petite localité à une des villes les plus prospères de la région,
notamment en obtenant le 1er octobre 1469 une charte de l’État bourguignon lui
garantissant un privilège d'exercer le commerce et la manufacture. Il accumula
par ce biais une considérable fortune. Pierre de Roubaix fut aussi un grand
voyageur, qui se rendit à Rome, à Jérusalem, alla combattre les infidèles à
Carthage etc. À sa mort, il n'avait qu'une fille, Isabeau de Roubaix qui fonda
l'hôpital Sainte-Élisabeth en 1488 pour y accueillir 12 femmes pauvres,
soignées par les religieuses de l'ordre de Saint-Augustin jusqu'à la
Révolution qui lui succéda. Après lui, la branche masculine ainée de la
famille "de Roubaix" s'éteint et la domination du fief passe, par le
mariage d'Isabeau avec Jacques de Luxembourg, par le mariage de leur fille
ainée Isabelle de Luxembourg à Jean III de Melun à la famille de Melun. La
descendante de Jean III, Jeanne de Melun portait le titre de Marquise transmit
à la maison de Ligne par son mariage avec Lamoral Ier de Ligne, premier prince
de Ligne, et actuellement la famille Meurillon.
Pierre de
Roubaix et ses cinq collaborateurs : Le bailly Jean de Langlée, les
échevins Jean de Buisnes et Jehan Prouvost, les lieutenants Jean Fournier et
Guillaume Agache.
« Dans chacune de nos
cités des Flandres –maritime et wallonne- l’Eglise nous enseigne la fidélité
aux traditions religieuses, le Beffroi affirme l’attachement aux libertés
communales, toutes les productions des lettres et des arts nous démontrent le
respect de la foi jurée, le culte du beau, l’amour du bien, la fierté du devoir
accompli. » Albert-E Prouvost.
(Histoire de Roubaix,
Trénard) .
Roubaix, Mentionnée dès 897,
Siège d'une importante seigneurie au XI° siècle.
En 1414, reçoit le
titre de ville grâce à Jean III de Roubaix
(Jean Sans Peur), qui obtient le droit de créer un échevinage, Ancienne
capitale mondiale de la laine, Ville d'Art et d'Histoire (label accordé à
Roubaix en décembre 2000)
« Jean Buzelain put
écrire, en 1625, dans sa Gallo-Flandria, sacra et profana: " Roubaix,
bourg ancien et noble sous beaucoup de rapports:
sa dignité de
Marquisat, son vieux château, la multitude de ses habitants, ses manufactures
de draps, son église paroissiale,
son hopital, sa forme
de ville concourent à lui donner un air de grande beauté et de richesse."
Hilaire Trénard
Le curé Jacques Legroux
déclare en 1714 : « le bourg de Roubaix est considérable et ancien ;
ses manufactures le
rendent célèbre plus que bien des grandes villes en France, en Espagne et
ailleurs ».
Le voyageur la Force,
décrivant la Flandre en 1722, dépasse les estimations, en affirmant :
« Outre les villes de
la châtellenie de Lille, il y a des bourgs aussi considérables que des villes :
Tourcoing et Roubaix sont de ce nombre et ne contiennent pas moins de 12000
âmes chacun. (histoire de Roubaix: Hilaire-Trénard,p 77)
Au XVIII° siècle, Panckoucke écrit dans son Petit Dictionnaire
Historique et Géographique de la châtellenie de Lille :
« Beaucoup de villes ne
valent pas le bourg de Roubaix tant dans
la beauté des maisons du lieu que dans le nombre de ses habitants ».
Quelques anciennes familles de Roubaix :
Il existe une très ancienne
famille de Fresnes remontant ses preuves de
noblesse vers 1340 et qui est connue dans la région de Tournai, Roubaix…Cette
famille donne naissance aux seigneurs de Fresnes, du Lobel, du Gauquier… et
occupe des fonctions échevinales à Roubaix, de lieutenant de Saulx et du
marquis de Salm à Néchin, bailli de Néchin, censier de nombreuses terres,
négociant et industriel dans le textile. Eleuthère de Fresnes, seigneur d’un
fief à Néchin, s’installe marchand drapier à Tournai.
Jacquemars de Lespaul, né vers 1335, Roubaix, décédé après 1370,
propriétaire de fiefs à Roubaix,
marié avec Ne de Froines, dont Jehan
de Lespaul, né vers 1375, décédé en 1421 (peut-être 46 ans), archer à
cheval, dont
Mathieu de Lespaul, écuyer, né
vers 1410, Roubaix, décédé vers 1482 (peut-être 72 ans), homme de fief, écuyer
du vicomte de Ligny, marié avec Jeanne Le Clercq. Pierre d’Assonville, monnayeur en 1297. « dans l’église Notre
-Dame de Bruges se trouve la sépulture de Jean Dassonneville qui vivait au 16è
siècle. Sa femme Catherine Breydel, morte en 1546, portait : de gueules à trois
têtes de cheval, harnachés d’Azur (J. Gaillard, Inscriptions funéraires et monumentales
de la Flandre occidentale; t 1, 2è partie). Son épitaphe est surmontée de son
blason d’argent à la croix de sable accompagnée dans chaque canton de quatre
feuilles de trèfle posées deux à deux (voir blason 2). Nous trouvons encore
d’autres armoiries des Dassonville : d’azur au chevron d’or accompagné de trois
étoiles du même (blason 3) - d’or à une coquille de gueule (blason 4) -
d’argent à deux chevrons d’azur accompagnés en chef de deux étoiles du même
(blason 5) - d’or au lion d’azur armé et lampassé de gueules (blason 6) - d’or
au lion de gueules armé et lampassé d’azur (blazon 7) - de gueules au lion d’or
(blason 8). Gilles d’Assonneville, homme de la cour de Mons en 1407, usait d’un
sceau au chevron accompagné de deux épis en chef et d’une étoile en pointe
(Demay, Sceaux de la Flandre, n° 3194). Guillaume d’Assonneville était abbé de
Saint-Denis en Broqueroye en 1427 et portait un écu au chef chargé d’un lion.
Delerue : Famille connue à Roubaix dès le XIII° siècle ; filiation suivie
depuis Martin, vivant à Roubaix en 1570, fabriquant d’étoffes de laines.
Mariage, fin XVI° siècle de Catherine Prouvost et Noël de le Rue.
« Un sceau conservé
d’Eulart le Blan, bailli de l’abbiette de Lille en 1390. » De Puymège, les
vieux noms de France.
Jean le Blan, auditeur en la chambre des Comptes de Lille,
conseiller de l’empereur en 1543. 1553, Guillaume le Blan, seigneur de Houchin,
donna sa maison de l’Ermitage à Lambersart à son fils Alexandre : son
procès avec son fils Guillaume fait l’objet d’une lettre de Philippe II. André
le Blan, seigneur de Moulin en 1686. Claude le Blan, chevalier, seigneur de
Bugnicourt en 1722. Mariage de Jean Prouvost et Antoinette le Blan ;
mariage d’Antoine le Blan et Nicole Prouvost, fille d’Eugène Prouvost et
Marie-Louise Crépy.
La famille de
Lespierre pourrait descendre de Denis de Lespierre, époux d’Agnès de
Croix, fille d’Olivier de Croix, vivant en 1389, époux de Marie de Beaurepaire,
arrière petite fille d’Olivier de Croix, époux d’Agnès de Langlée, ce dernier
arrière petit fils d’Eustache de Croix, chevalier qui fit la croisade de
Constantinople et décèda en 1202 et de Dame Mathilde. A cette famille de croix
appartient Allard, seigneur de Wismes.
Jacques de Lespierre 1460
I
Guillaume de Lespierre 1485 et
Jehanne de Le Dicque 1485
I
Blaise de Lespierre, seigneur de La
Rondrie 1510-1574
&1535 Martine de Laoutre 1510
Piérart de Surmont ca 1475 &
Alix Farvaque ca 1475
|
Arnould de Surmont ca 1500-/1588
(Arnould Albert de Surmont)&
Jeanne de Phalempin ca 1500-/1588
Gerard Cuvelier ca 1475-1535/1553 &
Ne N
|
Anselot Cuvelier ca 1505-1571
Bailli d'Oresmieulx à
Wicres, bourgeois de Lille (1553) &ca 1527
Claire Le Guillebert +
|
Aymond Cuvelier, seigneur de La Hallerie ((à Houplines)), seigneur de Malet ((à
Wicres))
Homme d'armes de la
compagnie du comte de Ligne, fermier des dîmes de Saint-Amé et d'Oresmieux,
bourgeois de Lille par relief du 13/12/1575&1575
Marie de Bassecourt /1555-1647
Droulers :
40
Bourgeois de Lille figurent dans les registres de la ville sous le nom « de
ROUL(L)ERS »
ou ses
formes contractées. Le premier d’entre eux était Baudon de ROULLERS, dit « Le
Pelet », fils de Jéhan,
reçu
Bourgeois de Lille en 1318. Suivent ses fils Jehan et Jacques (1340 et 1342). Raoul
de ROULERS est en 1200 chevalier de la chatellenie d’Ypres. Il prend part à la
IVe croisade 1198-1220 derrière Baudouin, comte de Flandres
Jean de ROULERS, chevalier, cité en 1216 comme témoin d’un acte par Hellin, Histoire
chronologique du chapitre de Saint-Bavon. Gilles de ROULERS est en 1291
bailli de Lille. En 1294 il représente les intérêts de Jean de Namur, comte de
Hainaut, fils de Gui de Dampierre Comte de Flandres et d’Isabelle de Luxembourg
dans l’affaire dites des « jets de mer ».
Le nom est attesté sous
les formes Torcoin en 1080, Torcoing en 1165, Torcum au XIIe siècle1.
hameau de chaumières
autour d'une villa romaine.
Des fouilles archéologiques montrent qu'une paroisse et une chapelle
s'installèrent au IVe siècle, avec
l'arrivée du christianisme.
Le village de Tourcoing
était à l'époque une seigneurie (elle le restera jusqu'en 1789), dépendante de la châtellenie de Lille, laquelle faisait
partie du Comté de Flandre.
.Du XIe au XIIIe siècle : premières institutions ;
elle appartient à la Maison des seigneurs
d'Alost,
puis des comtes de Guines en 1166, et est enfin rachetée
en 1294 par la famille de Mortagne. Ces importants barons flamands
ne semblent pas avoir résidé ni avoir eu une grande influence sur l'évolution
de la localité. Trois faits se dégagent des banalités de la vie féodale : 1130 : à la suite de
la demande des habitants, qui souhaitent avoir une église à Tourcoing, l'édifice est dédié à saint Vaast. deviendra l'église Saint-Christophe.
En 1260, dans la continuité du
grand mouvement charitable des Flandres, la dame douairière de Tourcoing, Mahaut
de Guisnes donne « cinq bonniers de terre » à des religieuses. Celles-ci devront y
construire L'hospice d'Havré est à l'origine de l'actuel hôpital
Gustave-Dron.En 1294, le concordat l'équivalent des
libertés communales (ou "Keures") des grandes cités flamandes. Cet
accord, qui fixait la coutume (c'est-à-dire la
justice locale), divers aspects de la vie économique (marchés et ducasses) et le
pouvoir politique au niveau du village, cet accord sera donc respecté et
scrupuleusement appliqué jusqu'en 1789.
En 1304, à la suite de la
victoire de Philippe IV le Bel sur
les Flamands révoltés à Mons-en-Pévèle, le roi obtient le
rattachement des châtellenies de Douai, Orchies et Lille au domaine royal de France.
Le seigneur de
Tourcoing doit donc rendre hommage directement au roi de France, et non plus au
comte de Flandre. Dans les faits, les Tourquennois ne virent guère de
changement : faisant partie de la Flandre romane où on parlait le patois picard, proche du français
(et non le flamand occidental), ils furent administrés par des
baillis du roi qui résidaient à Lille.
En 1369, Charles V le Sage cède la châtellenie de
Lille au comte de Flandre, Louis de Maele. En effet, le roi
négocie le mariage de la fille unique de Louis de Maele, Marguerite de Maele, avec son frère cadet,
Philippe le Hardi. Il préfère céder la Flandre romane au comté de Flandre plutôt que de voir le prodigieux
héritage de Louis de Maele (Franche-Comté, Artois, Boulogne, Nevers, Rethel et Flandre) partir entre les mains d'un prince étranger.
En 1443, on a la première
trace écrite de l'échevinage de Tourcoing, composé
de sept échevins et d'un bailli (lequel réside dans le manoir seigneurial à
côté de l'église Saint-Christophe, nommé château du
Bailly).
En 1491, l'empereur
germanique Maximilien
d'Autriche
accorde à Tourcoing une Franche Foire, la hissant ainsi au
même niveau que les commerçantes cités drapières de Flandre. La draperie
devient un des centres d'intérêts de la vie tourquennoise. On constate qu'à
partir de cette époque les notables de la ville deviennent des tisserands ou
des brasseurs.
L'embellissement et
l'agrandissement de la vieille église Saint-Vaast, devient l'église Saint-Christophe. est construite la
Halle échevinale,
La Réforme, avec les troubles qu'elle apporte, gagne la
région : Tourcoing est en partie acquise à la religion protestante, quand
survient la terrible répression
organisée par Ferdinand
Alvare de Tolède, duc d'Albe, représentant du roi
d'Espagne, nouveau souverain de
la châtellenie de Lille.
La guerre des Gueux
commence :
Le XVIIe siècle
voit le retour définitif de la châtellenie de Lille à la couronne de France en 1668. À Tourcoing, cela se
traduit par la création d'un collège en 1666 par les récollets, avec l'autorisation
officielle du roi Philippe IV d'Espagne Collège de
Tourcoing.
Comme à Lille, on
abandonne progressivement l'ancienne architecture flamande pour privilégier le classicisme, comme le montre le
nouvel hôtel de ville inauguré en 1718 en lieu et place de
l'ancienne halle échevinale devenue trop petite).
Le XVIIIe siècle voit, dans la Flandre
gallicante :
Lille, vieille cité drapière depuis le Moyen
Âge,
s'est arrogé un grand nombre de privilèges.
Les habitants du plat pays
n'étaient donc que des fournisseurs de matières premières.
Certaines grandes
familles de l'époque vont braver l'interdit lillois et se lancer
clandestinement dans la confection de menue draperie, avec la neutralité
bienveillante du bailli et des échevins de Tourcoing. Mais, plusieurs fois, le
pot aux roses fut découvert, et les autorités lilloises, en faisant des
inspections à Tourcoing, découvrirent un jour de 1730 des métiers à tisser
dans la propriété des Destombes. Tollé général à Lille, qui détruit les
instruments et interdit aux bourgs du plat pays de recommencer. Mais Tourcoing
n'est déjà plus un "bourg" : forte de douze mille âmes, elle se
sent prête, avec sa voisine Roubaix (8000 habitants sous
l'Ancien Régime) à défier Lille. Par provocation, un atelier de confection de
tapisseries, tentures et tapis ouvre à Tourcoing. Il est fermé le mois suivant
par les autorités de Lille. L'antagonisme entre Lille et Tourcoing s'accentue,
des Tourquennois sont traînés en justice...
Tourcoing accueille la Révolution française avec un enthousiasme
modéré. Enthousiasme, parce la ville espère que ce qu'elle considère comme la
lourde et inefficace administration d'Ancien Régime va enfin être réformé
et mettre fin aux inégalités provinciales dont elle souffre; de plus, le vent
de liberté qui souffle en 1789 ne peut laisser
indifférent qui que ce soit. Modéré, parce que la plupart des habitants sont
très attachés à la religion catholique, apprécient le vieux collège des
Récollets et ont en grande estime leur seigneur, le duc d'Havré Maximilien de
Croÿ (qui est d'ailleurs élu député de la noblesse aux États Généraux), qui vient les voir
de temps à autre.
En 1790, Tourcoing, jusque-là
véritable embrouillamini de fiefs féodaux, ayant pour seule unité la paroisse
de Saint-Christophe, devient administrativement une ville avec conseil
municipal. Le premier maire de Tourcoing est Louis
Desurmont, représentant d'une grande famille locale. La Flandre française devient le département du Nord.
Tourcoing étant sur la
route traditionnelle des invasions, ville ouverte de surcroît, elle fut occupée
par les Hollandais et les Autrichiens à plusieurs reprises. La République mit
fin à la présence ennemie sur le sol tourquennois le 18 mai 1794 (29 Floréal An II),
lors de la fameuse bataille de Tourcoing, première victoire
offensive des armées républicaines sur la coalition européenne.
Sous le Premier Empire, la ville ne connut
pas de transformations majeures, à part le retour au calme nécessaire à sa
croissance économique.
La ville fut de nouveau
occupée par les Saxons en 1814 et 1815, mais ceux-ci s'étant
conduits de manière irréprochable, cette occupation eut des conséquences
inattendues (mariage et installation de soldats saxons à Tourcoing, création
d'une fanfare commune...).
L'âge industriel : la prospérité textile commence à partir des années 1820 : elle débute de concert avec l'arrivée de la Révolution industrielle en France. Cette période, qui voit l'élévation de Lille, Roubaix et Tourcoing à une renommée internationale grâce à leur prospérité industrielle, cet âge d'or reste associé à tous les grands noms locaux : les Desurmont, les Destombes, les Flipo, les Tiberghien, les Odoux et autres Sasselange... Ces grandes familles, pour la plupart parmi les plus anciennes de la ville (déjà mentionnées dans les registres paroissiaux du XVe siècle), vont devenir de véritables dynasties qui vont diriger l'économie locale jusqu'au début des années 1960.
L'histoire de la ville de Tournai commence à la
fondation de la cité durant les temps
romains
et se poursuit jusqu'à nos jours. Cité royale sous les premiers Mérovingiens, elle fut par la
suite intégrée dans la Francie occidentale puis dans le royaume de France avec une large
autonomie qui lui permit d'être une « république communale ». La
ville devint également anglaise pendant quelques années, puis fut intégrée au
reste des Pays-Bas espagnols sous Charles
Quint,
passa dans le royaume de Louis
XIV,
puis réintégra les Pays-Bas, à ce moment-là
autrichiens, puis fit partie de l'État français
sous le Directoire et l'Empire, après le Traité de Vienne du Royaume-Uni des Pays-Bas et enfin du Royaume
de Belgique après l'indépendance nationale.
Expansion de la ville
se déroule durant l'essor économique et démographique de la ville qui se
situe au XIe et XIIe siècles. La ville développe
à l'époque des activités commerciales qui lui permirent de se faire un nom
comme la pierre de Tournai et le drap. En 1147, la ville est érigée en
commune jurée par les patriciens.
En lutte avec un
comté de Flandre très turbulent, Philippe Auguste accorde deux chartes
l'une en 1188 et l'autre en 1211 à Tournai qui lui accorde des privilèges. Elle
peut s'administrer elle-même selon ses propres intérêts sans l'intermédiaire
d'un représentant de l'autorité royale.
Signe de cette
prospérité, la guilde locale des drapiers, la Charité de Saint-Christophe,
s'affilie à la Hanse flamande de Londres.
La commune est
pourtant à nouveau supprimée en 1367 : les finances de la ville
souffrent, entre autres, des guerres des rois de France et les Tournaisiens
sont pressés par leur souverain de payer de nouveaux impôts, ce qu'ils
refusent et des émeutes ont lieu. Le 6 février 1370, les libertés communales
sont rétablies avec une nouvelle constitution qui donne tous les pouvoirs à l'aristocratie
urbaine. En 1423, une révolution démocratique a lieu et les artisans
regroupés en corporations de métiers participent dès lors au gouvernement de
la ville. Il y a alors un quatrième collège, celui des doyens et sous-doyens
des métiers, aux côtés des ceux des eswardeurs, des jurés et des échevins.
Cette accession des
gens de métier au pouvoir s'explique par le fait que le XVe siècle est un âge d'or pour
la cité qui est alors renommée sur le plan de l'art. Ses peintres, ses
tapissiers, ses sculpteurs sur pierre et ses fondeurs de laiton produisent
énormément de chefs-d'œuvre. Des maîtres comme Jacques
Daret,
Robert
Campin,
Roger van der Weyden sortent de la guilde
de Saint-Luc, la corporation des peintres et les ateliers de tapisserie qui
avaient souffert de la guerre de Cent Ans retrouvent leur éclat, notamment
suite au déclin d'Arras. Ils exportent dans tout l'Occident et sont les
fournisseurs attitrés des Ducs de Bourgogne qui maintenant règnent sur
presque l'ensemble des Pays-Bas.
La ville est divisée
en deux partis. D'un côté, les patriciens qui veulent préserver leurs
intérêts commerciaux et ne pas heurter le duc de Bourgogne, allié du roi
d'Angleterre et dont les territoires encerclent Tournai de toutes part. De
l'autre, les métiers, qui entendent rester fidèles au dauphin Charles, héritier
légitime de la maison de Valois. Le 8 juin
1423, les métiers font
une révolution démocratique qui modifie les institutions de la ville comme on
l'a vu ci-dessus, mais place aussi définitivement la ville dans le camp de
Charles VII C'est donc à juste titre que Jeanne d'Arc adresse la lettre
suivante aux habitants de la ville:
En 1464, Tournai offre une
splendide réception au roi, qui reçoit les clefs de la ville des mains des
magistrats. En 1477, le roi lui octroie
quelques droits par lettres patentes17.
Les Tournaisiens
tentent pourtant de concilier ce loyalisme à la couronne avec une prudente
neutralité envers leurs puissants voisins, les ducs de Bourgogne.
La période anglaise de Tournai
débute officiellement
le 25 septembre 1513, quand Henri VIII fait son entrée dans la ville au
matin.
Les Anglais resteront
à Tournai jusqu'en 1519, date à laquelle François Ier rachète la ville. Tournai
est la seule ville de Belgique à avoir été anglaise.
Le retour à la
couronne de France ne durera pas longtemps. Charles
Quint
prit Tournai durant la sixième guerre d'Italie au bout d'un blocus
de 3 mois et d'un siège de 6 semaines20. L'appartenance de
Tournai à la Flandre et au reste des Pays-Bas fut officialisée par la Pragmatique Sanction de 1549. Ce document ne fait
pas la mention de Tournai car elle fait partie intégrante du Comté de
Flandre. Il établit que les Pays-Bas espagnols, aussi appelés Dix-Sept
Provinces, forment un tout et qu'ils sont une entité séparée du Saint-Empire romain germanique mais aussi du
Royaume de France.
Sitôt la ville
conquise, Charles-Quint modifia la composition du gouvernement communal,
supprimant le consistoire des eswardeurs et celui des doyens des métiers.
Au milieu du XVIe siècle, la Réforme recueillit une large
audience à Tournai, malgré les efforts de Philippe II pour l'éradiquer.
Ruinée par la guerre, celle-ci ne se remit que très lentement sous le règne
des archiducs Albert et Isabelle.
Au cours de la Guerre de Dévolution, l'armée française
vint investir Tournai le 21 juin 1667. Le siège fut mené par Vauban25, directement sous
les ordres de Louis XIV. Il ne dura que deux
jours. Tournai connut sous Louis XIV une période de prospérité qui prit fin
lorsqu'éclata la guerre de Succession d'Espagne, la ville se
trouvant sur un théâtre d'opérations. Par le Traité d'Utrecht, le Tournaisis fut à
nouveau rattaché aux Pays-Bas méridionaux, qui revenaient à la
maison
d'Autriche.
Le retour de Tournai
dans le giron des Pays-Bas ne profita pas à la ville sous le règne de Charles VI. Administrativement,
elle cessa de jouer le rôle important que Louis XIV lui avait dévolu,
notamment par l'établissement du Parlement des Flandres, et retomba au niveau
d'une quelconque ville de province. Économiquement, elle souffrit d'être
privée de débouchés vers les marchés français. Elle dut par ailleurs
supporter le poids de l'entretien d'une garnison hollandaise.
L'avènement de
l'impératrice Marie-Thérèse entraîna un nouveau
siège de Tournai au cours de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748). En 1745, une armée française
commandée par le Maréchal de Saxe encercla la ville.
Le 24 juin, le roi Louis XV faisait son entrée dans la ville. L'occupation
française fut de courte durée. Par le traité d'Aix-la-Chapelle (1748), Louis XV restitua
ses conquêtes et Tournai retourna à l'Autriche.
Le reste du règne de
Marie-Thérèse se déroula sous de meilleurs auspices sur le plan économique,
notamment dans le domaine de la bonneterie et des filatures. Cette époque vit
également la naissance et le développement de la porcelaine de Tournai. En 1750, Le Lillois
François-Joseph. Péterinck avait créé une fabrique de porcelaine qui prit
bientôt le nom de «Manufacture impériale et royale». Son renom s'étendit loin
au-delà de Tournai, rivalisant avec la porcelaine de Sèvres ou de Saxe. Il en
allait de même des tapis de la firme Piat Lefèbvre et fils, qui faisait vivre
1 200 ouvriers en 1786. La croissance
démographique de Tournai était tout aussi éloquente: la population passa de 21 392 habitants en en 1746 à 25 726
en 1786.
En 1781, Joseph II
succéda à sa mère. démantèlement des places fortes suppression de nombreux
couvents, bannit les cimetières de l'intérieur des villes des réformes
administratives et judiciaires qui provoquèrent une levée de boucliers il
bouleversa l'ancien système de duchés et de comtés des Pays-Bas, qu'il
remplaça par neuf «cercles». Tournai
À peine revenue dans
le giron de l'Autriche, Tournai se retrouve dans une zone de combats après la
déclaration
de guerre de la France à l'Autriche (1792). Après la bataille de Jemappes, les Autrichiens
évacuèrent Tournai dans la nuit du 7 au 8 novembre 1792. Ce vœu fut transmis
à la Convention, qui décréta le 23
mars que tournais et le Tournaisis feraient désormais partie intégrante du
territoire de la République.».
principe des élites
un héritage spirituel :
nous commencerons par ces deux
citations:
Pierre
Prouvost dans la généalogie qu'il rédigea en 1748 :
« Voila la description des descendants des Prouvost et de ceux qui se
sont alliez jusques a la fin de cette année mille sept cens quarante huit. Et
on peut dire sans vanité, que lesdits du surnom Prouvost, ont
toujours
vécu en gens de biens,
d’honneurs
et
de bonne réputation en la foi catholique apostolique et romaine
et
les plus notables des villages qu’ils ont habitez "
et le littéraire C. Lecigne, en 1911, publié chez
Grasset, au sujet du poète Amédée Prouvost:
" Dès l’âge de cinq ans, Amédée
Prouvost se sentit dépositaire d’une tradition et comme l’héritier présomptif
d’une royale lignée : l apprit un à un le nom de ses prédécesseurs et que
chacun d’eux signifiait depuis quatre siècles et demi, beaucoup d’honneur,
de travail et de foi chrétienne. On ne voulut pas qu’il puisse méconnaître
ce passé et, si, par impossible, il lui arrivait d’être infidèle, qu’il eût
l’excuse de l’ignorance. Un jour le père prit la plume et, sans orgueil, sans
autre prétention que de donner à ses enfants la conscience intégrale de leurs
origines, il écrivit les annales de sa famille. Avant tout, il songea
à celui qui était son premier né, l’espérance de la dynastie ; il
s’adressa à lui :
« Je crois utile, mon cher
fils, dès tes premiers pas dans ta vie d’écolier, de t’initier à ce que tes
maîtres ne pourront t’enseigner avec autant de persuasion que ton père,
j’entends
L’amour de la famille,
Le respect de ses traditions d’honneur,
Un attachement inébranlable aux convictions religieuses de nos pères,
et leur fidélité aux traditions monarchiques.
Je considère comme un devoir De te donner comme modèle cette lignée
d’ancêtres."
Mais le Nord industriel prit une
importance économique de premier plan au XIX° siècle qu’a exposé avec brio
Pierre Pouchain dans sa magistrale somme « les Maîtres du Nord ».
Les collèges, cercles, paroisses
Des "grandes familles du
Nord"
Terre très catholique
depuis la contre-Réforme du XVI° siècle, la Flandre, en l’occurence méridionale,
voit ses élites tout naturellement engagées dans cette foi et ses combat.
Toutes les « grandes familles » patronales s’illustrèrent en ce domaine et
certaines plus particulièrement, les Bernard, les Féron-Vrau.
« Au XVIe siècle, c'est Douai qui accueille les facultés
nordistes.
À cette époque et
jusqu'au XVIIIe siècle, Lille ne possède ni université,
ni académie, mais seulement quelques collèges enseignant les humanités,
successeurs des écolâtres de la collégiale Saint-Pierre de Lille établis
depuis le XIIIe siècle.
Sous l’Ancien Regime, à Lille :
On compte huit maisons religieuses d' hommes : les
Jacobins ou Dominicains. 1663-1667. Les Récollets 1692 Les Capucins Les
Minimes.Les Carmes chaussés. 1758 Les Carmes déchaussés. 1675 Les Augustins
1738 Les Frères du Tiers- ordre de S' François. Quant aux maisons religieuses de filles, elles
sont au nombre de seize : L'Abiette. Les Clarisses. Les Colettines. Les
Brigittines. Les Annonciades. Les Urbanistes. Les Carmélites .1707 Les Capucines.
Les Célestines. Les Ursulines. Les Soeurs du St Esprit. Les Dominicaines. On
peut y ajouter 4 ordres de non cloîtrées/Les Soeurs Grises.Les Soeurs
Noires.les Soeurs de St François de Sales.La Magdeleine.d'après L'Abbé d'
Expilly.
Au cours du XVIIIe siècle, un enseignement artistique commence à
se développer :
Dès la création de la
faculté des sciences, aussi, en 1872, l’École des arts industriels et des mines
rebaptisée sous le nom d'Institut
industriel du Nord, devenu depuis l’École centrale de Lille, et, en 1874, la
faculté de médecine et de pharmacie de Lille.
C'est à la même époque,
en 1875, que sont créées les facultés catholiques (droit, lettres et sciences)
qui se fédèrent en 1877 sous le terme d'institut catholique de Lille, comprend aujourd'hui six facultés : lettres et sciences humaines, droit,
sciences et technologies, médecine, théologie, sciences économiques et gestion,
et une vingtaine d'écoles et instituts qui composent la Fédération
universitaire et polytechnique de Lille (FUPL, connue sous le nom d'Université
catholique de Lille). 4 grands pôles Droit, Économie, Gestion. Gabriel de La
Broüe de Vareilles-Sommières 1846-1905 Docteur en droit Premier doyen de droit
de la faculté catholique de Lille peudant 30 ans &1876 Louise Félicité de
Labrouhe de Laborderie 1853-1936 ; leur petite fille , Gabrielle épousa Jacques
Prouvost, fils de Georges, branche ainée.
La bibliothèque universitaire et la faculté des Lettres de
1895.
En 1887, au terme de
nombreuses péripéties, les facultés douaisiennes de lettres et de droit sont
transférées à Lille, mettant un point final à trente ans de rivalités entre les
deux villes. Toutes les facultés publiques sont ainsi regroupées à Lille et
sont unifiées pour devenir l’université de Lille.
Elle est suivie par l’École supérieure de commerce de
Lille, fondée en 1892 ; l’École nationale
supérieure de chimie de Lille, créée en 1894 en tant qu'Institut de
chimie de Lille ; l'Institut Pasteur de Lille,
établi en 1898 ; l’antenne lilloise de l’École
nationale supérieure d'arts et métiers, créée en 1900. Comme dans le
reste du pays, les évènements de mai 1968 entrainent à Lille un déménagement
vers des campus modernes en périphérie,: Lille I
à Villeneuve-d'Ascq, Lille II à Lille et
Ronchin et Lille III également à Villeneuve-d'Ascq. Cependant, au cours des années 1990, un retour partiel dans Lille s'amorce :
l'institut d'administration des entreprises dépendant de Lille I s'implante
dans le quartier du Vieux-Lille et, en 1991, l'Institut d'études politiques de
Lille s'installe dans le quartier de Moulins où il est rejoint par la faculté de Droit à partir
de 1995. En 2006, l'agglomération de Lille était, après
Paris et Lyon, le troisième pôle éducatif de France avec plus de 115 000
élèves, étudiants et stagiaires de plus de 15 ans. Le PRES université Lille
Nord de France comprend le Collège doctoral européen
Université Lille Nord de France, qui regroupe les six écoles doctorales
du Nord-Pas-de-Calais, et rassemble 3 000 doctorants. » Wikipedia
Institut industriel du Nord,
L’Institut industriel
du Nord de la France, appelé couramment Institut industriel du Nord ou I.D.N.,
est l'entité de recherche et de formation des ingénieurs à l’École centrale de
Lille de 1872 à 1991.
Ecole supérieure de commerce de Lille
Ecole Nationale des Arts et Métiers de Lille
Institut catholique des Arts et Métiers
Ecole des Hautes Etudes Industrielles
Ecole Nationale Supérieure des Arts et industriels textiles ENSAIT à Roubaix
grandes familles du Nord ; grandes familles des
Flandres ; grandes familles des hauts de France ; familles
patriciennes du Nord
Le Collège de Marcq
Fondé en 1840 grâce aux
Bernard et à Beaussier-Barrois. Albert Prouvost-Devémy y termina ses études
avec de très brillants succès. Ce collège chic compte, sur 16 hectares, des
terrains de foot et de rugby, des pistes d’athlétisme, et dispeuse toutes les
options possibles, chinois en tête. »
Le collège Saint Joseph de Lille, rue de Solférino aux
Jésuites.
Le futur homme de
presse Jean Prouvost passa par les Jésuites où il ne fut pas heureux.
Collège Notre Dame des Victoire de Roubaix dès 1845.
« C'est en 1845 que
l'abbé Lecomte, supérieur du collège de Tourcoing crée l'Institution Notre-Dame
des Victoires à Roubaix, agglomération de plus de trente mille habitants,
chiffre qu'elle dépassera avec près de 120.000 peu avant la première Guerre
mondiale. Tourcoing, autre grande ville du textile , connaît la même évolution
démographique. En 1843, la famille
Destombes y élève une chapelle privée dédiée à Notre-Dame-des-Victoires.
Rappelons la date de 1838 qui voit la création de l'« Archiconfrérie du Très
Saint et Immaculé cœur de Marie » au sein de l'église Notre-Dame-des-Victoires
à Paris. En 1841, François Libermann fonde à Amiens la congrégation du
Sacré-Cœur de Marie en liaison avec l'archiconfrérie de Paris. Suivront leur
scolarité : Albert Prouvost 2 ; Jean Prouvost, Gérard Mulliez, fondateur
d’Auchan, et Gonzague Mulliez, de Saint-Maclou. «Les cours y étaient dispensés
par des abbés, l’étude du soir, comme la messe dominicale, étaient
obligatoires, se souvient un camarade. Autant dire que même les plus dissipés
restaient dans le rang.» Extrait de « La dévotion mariale de l'an mil à nos
jours », Université d'Artois, Arras, 2005
Institut du Sacré Cœur de Tourcoing
« La plus ancienne des écoles de Tourcoing.
Elle a pour origine le collège Saint-Bonaventure, fondé par les Révérends Pères
Récollets en 1666, avec l'autorisation du roi Philippe IV d'Espagne.
La Société Saint Vincent de Paul.
La Confédération
internationale de la Société de Saint Vincent de Paul (SSVP) est une
organisation de bienfaisance, catholique, laïque, dirigée par des bénévoles, et
créée à Paris en 1833 par un groupe de laïcs catholiques parmi lesquels se
trouvait celui qui serait plus tard béatifié par le pape Jean-Paul II : le
bienheureux Frédéric Ozanam. Vérifier : Dès 1819, ils sont appelés par le maire de Lille, le Comte de
Muyssart avec la générosité des Bernard et de Charvet-Barrois.
Le collège des Dominicains d’Arcueil:
Eugène Mathon y entre
en 1876 et y retrouve : « Albert, Alfred, et Eugène Motte, Auguste Vanoutryve,
François Réquillart, Paul et gaston Le Blan, Alfred Descamps, etc ».
Le Collège Stanislas, fondé en 1808 :
Alfred Motte y fut
élève en 1844-45 ; Charles Prouvost-Dalle fut élève de Stanislas.
Les Jésuites de la rue de Vaugirard à Paris jusqu’en 1908
1890, Naissance et
baptême, à Lille de Charles André Joseph Marie, second fils d’Henri de Gaulle,
avocat, professeur à l'école des jésuites de la rue de Vaugirard à Paris, et de
Jeanne Maillot. En 1900, Charles de Gaulle entre en classe de sixième à l'école
de l'Immaculée Conception que tiennent les Jésuites, rue de Vaugirard à Paris ;
son Père, également professeur à l'école Sainte Geneviève, rue des Postes,
pépinière de généraux. Georges Bernanos et le général de Gaulle se sont croisés
au collège de Vaugirard. Charles de Gaulle fait sa première communion le 16 mai
1901 à la chapelle de l'Immaculée Conception de la rue de Vaugirard. L’année où
son père Henri de Gaulle est nommé préfet des études à l'école de l'Immaculée
Conception de la rue de Vaugirard à Paris où ses fils poursuivent leurs études.
Charles de Gaulle passe son baccalauréat de rhétorique en 1906. Puis en 1907
son baccalauréat de mathématiques élémentaires. Les jésuites, victimes de la
politique anticléricale du Bloc des Gauches, frappés par la loi de juillet
1901, fermèrent et quittèrent le collège de la rue de Vaugirard en juillet
1908. Les Jésuites ayant été expulsés de France, en 1908, Charles de Gaulle
quitte le collège de la rue de Vaugirard
et entre en "hypotaupe" au Sacré-Cœur de Jésus à Antoing en
Belgique.
Le Sacré-Cœur de Jésus à Antoing en Belgique,
« surtout à partir
de 1908 nous parlons de la France, des grandeurs et faiblesses de notre pays.
Mon interlocuteur a le sens de la formule et semble, malgré son jeune âge,
avoir déjà de fortes convictions. " Rien ne me frappe davantage que les
symboles de nos gloires. Rien ne m'attriste plus profondément que nos
faiblesses et nos erreurs : abandon de Fachoda, affaire Dreyfus, conflits
sociaux, discordes religieuses. » Je lui demande alors ce qu'il pense des Jésuites. " On reproche aux
élèves des Jésuites de manquer de personnalité, nous saurons prouver qu'il n'en est rien. L'avenir sera grand car il
sera pétri de nos oeuvres". Avant de le quitter, en lui serrant la main,
je lui demande de me rappeler son nom. Il
me répond, impérial : " Monsieur le Conseiller, retenez ceci : je
m'appelle Charles de Gaulle ".
Le collège de Saint
Louis à Dohem,
Le collège Saint Bertin de Saint Omer.
de 1561 à nos jours Bénédictins
d’Ampleforth en Angleterre L’université
D'Ampleforth dans Yorkshire du nord est le plus grand internat catholique privé
au Royaume Uni et il est désigné parfois
sous le nom d’ « Eton catholique ». Il
ouvrit en 1802 et appartient à l’ordre des Bénédictins qui sont les
moines de l’Abbaye D'Ampleforth. Le souci primaire de l'universitaire de
l'école est de diffuser le catholicisme ; de ce fait sa politique d’admission
n’est pas aussi exigente. La religion est centrale à la vie de l'école.
Fils de Gérard Mulliez,
dirigeant de l'entreprise familiale
textile Phildar, et de Françoise Robertine Marie Cavrois, Gérard Mulliez
commence ses études à l'école Notre-Dame-des-Dunes à Dunkerque, les poursuit au
lycée Jean-XXIII (maintenant lycée Saint-Rémi) de Roubaix, puis étudie au
Mayfield College en Angleterre, et termine sa formation à l'Institut technique
de Roubaix.
Le collège de Brugelette (près de Mons).
Dès le XIIIe siècle, et
peut-être déjà avant (le plus ancien document où la "domus hospitalis de
Wisebeke" est ainsi désignée, est un acte testamentaire scellé le 21
janvier 1242 par le Doyen de Chièvres au nom d'un certain Théobald), sur
l'ancienne route d'Ath à Mons, au hameau de Wisbecq. L’Institut est une maison
hospitalière consacrée à Saint-Nicolas et desservie par des Filles-Dieu qui
hébergent malades indigents, aliénés et pèlerins se rendant à
Tongre-Notre-Dame. Mandées par les seigneurs de Jauche-Mastaing, des Tertiaires de Saint François, fondées par sainte Elisabeth de
Hongrie au XIIIe s, appelées Soeurs Grises, arrivent de Saint-Omer (dans
le Pas-de-Calais) et remplacent les dévotes, en 1406, adjoignant à l'oeuvre une
école destinée à des élèves internes et externes. Celle que les religieuses
considéraient comme leur fondatrice, Quentine de Jauche, née au château de
Hérimez (une des quatre seigneuries de Brugelette), fera ériger, vers 1435, en
lieu et place de l'antique demeure, un véritable monastère pour "sa"
communauté qui, le 15 août 1483 deviendra l'ordre original des Soeurs Grises
Hospitalières de Brugelette, lesquelles essaimeront, en une vingtaine de
couvents, tant en Picardie qu'en Flandre. Un siècle et demi plus tard, en 1626
exactement, elles embrassèrent la règle des
"Pénitentes-Récollectines" de la Vénérable Mère Jeanne de Jésus
(Jeanne de Neerinck, soeur grise à Gand), et, en conséquence, furent cloîtrées.
Le pape Urbain VIII ratifiera leurs constitutions en 1634; elles abandonneront
alors leur coiffe blanche pour le voile noir des Pénitentes. Le 13 Ventôse an
VI (c'est-à-dire le 3 mars 1798), elles sont expulsées par les Sans-Culottes
qui liquident le domaine comme bien national... et Soeur Anne-Félix, la
dernière supérieure, le récupère pour la somme de 525.000 F.
Les études dans les pays germaniques
Amédée III Prouvost, le
poète, fut élève au collège de Boulogne avant de finir ses études à
l’université d’Heidelberg. Le père Henri Lestienne-Prouvost voulu finir ses
études de théologie en Autriche et en Allemagne ; on conserve de nombreuses
lettres. Il préparera une thèse de doctorat
sur le discours de métaphysique de Leibniz à Hanovre : « dans le trésor des
manuscrits de Leibniz, il a été assez
heureux pour retrouver (…) la rédaction autographe du Discours de la
Métaphysique dissimulée sous un autre titre » Penjon.
Le collège des Jésuites de Boulogne
Exemple d’éducation,
à la dure :
Amédée
III Prouvost, le
poète, y fut élève avant de finir ses
études à l’université d’Heidelberg.
Jean
Prouvost et Albert Prouvost-Vanoutryve y
furent élève; ce dernier souffrit beaucoup de ces cinq ans d’exil mais acquit
une excellente instruction, goût de l’étude et du travail: « lever à cinq
heures dans des bâtiments non chauffés ; dix heures de classe et d’études
chaque jour à l’exception du jeudi et dimanche après-midi où nous faisions en
rang une promenade de deux heures dans la campagne ; la nourriture était
suffisante en quantité mais de qualité plus que contestable. ». « Nous n’avions
droit qu’à une sortie par trimestre, et ce jour là, comme les élèves de la
région de Lille-Roubaix-Tourcoing étaient les plus nombreux, un train spécial
amenait les parents à dix heures à Boulogne et repartaient l’après-midi à cinq
heures « une autre sortie pour les élèves ayant eu de très bonnes notes. Visite
possible une demi heure le dimanche au parloir. On répond au courrier le jeudi
et le dimanche. « A ceux des pensionnaires qui avaient tendance à se plaindre
de ce régime, les pères jésuites répondaient: « mes enfants, vous jugerez plus
tard que le temps passé dans votre collège aura été le meilleur de votre vie. » Nous n’avions plus qu’à nous
résigner devant une telle affirmation, mais elle nous faisait entrevoir
l’existence d’une manière très sombre ». Edmond Masurel qui épousa Marguerite
Prouvost y fut un élève studieux, toujours au tableau d’honneur : leur union
fut des plus heureuses.
L’Institut Saint Joseph a été fondé en 1912.
Le goût des Cercles et associations:
quelques exemples: Une
figure typique peut être définie par Charles Prouvost, troisième du nom,
industriel, administrateur du Crédit immobilier. Il était ancien Président de
la jeunesse catholique de Tourcoing, Président de la Confrérie du Saint
Sacrement. Il présidait les associations locales : ancien président du conseil
paroissial et des familles nombreuses de Thumesnil, membre du conseil
paroissial et des œuvres de la paroisse Sainte Callixte, président d’honneur du
Patro-club et de la chorale, président d’honneur de la Musique du Centre et du
club des Cinq. « Né à Roubaix le 11 janvier 1901, pieusement endormi dans la
paix du Seigneur à Lambersart, après une longue et douloureuse maladie, le 23
mars 1953, à l’âge de 52 ans, muni des sacrements de notre Mère la Sainte
Eglise et la Bénédiction apostolique, inhumé à Lambersart. »
Saint Martin
de Roubaix,
Le Cercle
lillois,
la
Corporation Saint Nicolas
Le Cercle
Saint Joseph de Tourcoing
L’association
des patrons catholiques du Nord (ACPN)
dès 1884
jusqu’après la 1° guerre mondiale.
Les Petites
Sœurs de l’Ouvrier.
Quelques
cercles d'études
"Cercle
d'études Saint-Maclou (Wattrelos).
Cercle
d'études Saint-Augustin (Paroisse Saint-Jean-Baptiste,).
Cercle
d'études de Wasquehal.
Cercle
d'études Saint-Eloy (Paroisse Sainte-Elisabeth).
Conférence
Brunetière (Cercle de la Concorde).
Cercle
d'études de Croix Saint-Pierre.
Cercle
d'études Saint-Joseph (Cysoing).
Cercle
d'études Albert de Mun (Paroisse Saint-Martin).
Cercle
d'études Saint-Joseph (Paroisse Saint Joseph).
Cercle
d'études Saint-Thomas d'Aquin (Paroisse Notre-Dame).
Cercle
d'études Saint-Martin (Croix).
Cercle
d'études Saint-François de Sales.
Cercle d'Art
Notre-Dame de la Treille.
Cercles
d’hommes
Ligue
évangélique de Saint-Antoine.
Ligue
évangélique de Notre-Dame
Cercle
d'études Lacordaire (Paroisse du Saint-Sépulcre).
Le 17 février, M.
Ernest Prouvost fait une élude sur les possédés dit démon
Jeux et sports
Jeunesse Catholique de Wattrelos.
Les « Jeunes de
Wattrelos» Plus de cinq cents personnes remplissaient la salle des fêtes.
Société de billard vient de se former au Cercle Saint-Michel. Au Patronage
Saint-Michel a eu lieu un match de Football contre les « Jeunes » de
Saint-Eloi. L'équipe de Saint-Eloi est sortie vainqueur. Le Mardi Gras a eu
lieu un concours de billard.
La Société de
Billard
Patronage
Saint-Augustin (Paroisse Saint-Jean-Baptiste).
la Société de
Boules.
Cercle de la
Concorde.
Cercle
Saint-Eloi (Paroisse Sainte-Elisabeth).
Maison
Saint-Louis (Paroisse Saint-Sépulcre).
Groupe de
Jeunesse de Cysoing.
Patronage
Saint-Henri (Paroisse Saint-Joseph):
L'Institut
populaire
Formation
sociale de la jeunesse
Cercles
d'Etudes : méthode de travail : Comment
se servir de la bibliothèque.
Les premiers
syndicats chrétiens spécifiquement ouvriers dès 1895
Le Cercle
lillois,
la
Corporation Saint Nicolas
Le Cercle
Saint Joseph de Tourcoing
L’
association des patrons catholiques du Nord (ACPN)
dès 1884
jusqu’après la 1° guerre mondiale.
Les Petites
Sœurs de l’ Ouvrier.
Les premiers
syndicats chrétiens spécifiquement ouvriers dès 1895
Le cercle de l’industrie
de Roubaix
l’ Automobile-Club du Nord en 1912
L’Institution de la Croix Blanche à Bondues :
La Croix Blanche est sans
doute le quartier de Bondues, après la guerre de 1914, le château est tombé à
l'abandon avant d'être racheté par l'institution des Dames du Sacré-Coeur en
1919.
Le centre Notre Dame du Hautmont à Mouvaux.
Des patrons de la
région, en 1884, se groupent en association dénommée "association
catholique des patrons du nord" qui a pour but d'améliorer les rapports
sociaux dans les entreprises. Ils organisent des retraites d'entreprises avec
patrons et ouvrier. En 1888, la construction du Hautmont est décidée. La 1ere
retraite y est donnée en 1890. Dès 1891, la maison prend son plein essor (2 136
retraitants dont 1 243 ouvriers), affirmant ainsi dès son origine la vocation
d'approfondissement spirituel et social du centre du Hautmont animé par les
jésuites, malgré la dissolution officielle de la congrégation.
Les petites Sœurs des Pauvres en 1852.
La foi catholique dans le monde
Et les roubaisiens:
L’œuvre de la France, elle remplit toutes les
pages de l’histoire humaine, elle est connue de l’univers entier et ce n’est
pas Dieu qui l’oubliera, lui a qui tout est présent. Le zèle déployé par cette noble race pour la cause et
pour le nom de Dieu, l’esprit de sacrifice et d’abnégation, le dévouement et
l’enthousiasme qu’elle a mis au service de Jésus-Christ et de son évangile,
voilà des titres qui subsistent, des mérites qui ne s’effaceront jamais.
D’autant qu’ils n’appartiennent pas uniquement au passé. »
Monseigneur Pie.
Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonds
baptismaux de Reims, se repentira et retournera à sa première vocation. Un jour
viendra(…) où la France, comme Saül sur le chemin de damas, sera enveloppé
d’une lumière céleste… Tremblante et étonnée, elle dira : « Seigneur, que voulez vous que je
fasse ? » et lui : « Lève toi, lave les souillures qui
t’ont défigurées, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le pacte de
notre alliance, et va, fille ainée de l’Eglise, nation prédestinée, vase
d’élection, va porter, comme par le passé, mon nom devant tous les peuples et
tous les rois de la Terre » Saint Pie X : allocution
consistoriale de 20 novembre 1911.
L’homme médiocre est juste
milieu sans le savoir. Il l’est par nature, et
non par opinion ; par caractère et non par accident. Qu’il soit violent,
emporté, extrême, qu’il s’éloigne autant que possible des opinions du juste
milieu, il sera médiocre. Il y aura de la médiocrité dans sa violence… Il admet
quelquefois un principe mais si vous arrivez aux conséquences de ce principe,
mais si vous arrivez aux conséquences de ce principe, il vous dira que vous
exagérez…. L’homme vraiment médiocre admire un peu
toutes choses, il n’admire rien avec chaleur. Si vous lui présentez ses
propres pensées, ses propres sentiments rendus avec un certain enthousiasme, il
sera mécontent. Il répètera que vous exagérez. Il aimera mieux ses
ennemis s’ils sont froids que ses amis s’ils sont chauds. Ce qu’il déteste, par-dessus tout, c’est la chaleur. L’homme
médiocre dit qu’il y a du bon et du mauvais dans toutes choses, qu’il ne faut
pas être absolu dans ses jugements etc. etc. Si vous affirmez fortement la
vérité, l’homme médiocre dira que vous avez trop confiance en vous-même…
L’homme intelligent lève la tête pour admirer et pour adorer ; l’homme médiocre
le lève pour se moquer : tout ce qui est au dessus lui parait ridicule,
l’infini lui parait néant… L’homme médiocre est le
plus froid et le plus féroce ennemi de l’homme de génie… L’homme de
génie compte sur l’enthousiasme ; il demande qu’on s’abandonne. L’homme médiocre ne s’abandonne jamais. Il est sans
enthousiasme et sans pitié : ces deux choses sont toujours ensemble…
L’homme médiocre est beaucoup plus méchant qu’il ne le croit et qu’on ne le
croit, parce que sa froideur voile sa méchanceté…
Au fond, il voudrait anéantir les races supérieurs : il se venge de ne
le pouvoir pas en les taquinant… L’homme médiocre
ne lutte pas : il peut réussir d’abord, il échoue toujours ensuite. L’homme
supérieur lutte d’abord et réussit ensuite. L’homme médiocre réussit
parce qu’il subit le courant ; l’homme supérieur triomphe parce qu’il va contre
le courant. « Ernest HELLO
Issus d'une tradition catholique que fixa la Contre-Réforme, d’innombrables
missionnaires, religieux, prêtres, religieuses, militaires ont dévoué leur vie
à l’international.
Citons quelques exemples :
Théodore Louis Wibaux participa à l’évangélisation de la
Cochinchine et construisit le Grand séminaire de Saïgon. Il est enterré
depuis 1878 à Saïgon. Son neveu, Théodore Wibaux, Zouave pontifical à 18 ans pour la défense des
états Pontificaux et Jésuite, il devint membre de la Conférence de
Saint-Vincent de Paul et s’occupa d’un patronage, le dimanche « En
1865, le gouvernement de Napoléon III décida de retirer ses troupes des
Etats pontificaux, cédant aux instances du royaume du Piémont qui voulait
unifier l’Italie. Il ne resta plus qu’à Pie IX à faire appel aux Zouaves et
aux troupes volontaires venant de France, de Belgique, de Hollande et d'
autres pays. Le Pape ne voulait être démis de ses Etats comme un fait
accompli. Théodore se sentit appelé au combat. Son autre beau frère, le
général Defontaine fut le premier général tué pendant la guerre 14-18. Autres Zouaves pontificaux
apparentés, outre Théodore Wibaux et son beau-frère, Carlos Eugène Cordonnier. Victor Charvet
1847-1933, zouave pontifical, aveugle à 30 ans; il fut zouave pontifical
à la suite d’une visite rendue par Charrette à ses parents (en décembre 1866,
Athanase de Charette de la Contrie devient lieutenant-colonel des zouaves
toujours sous le commandement d'Allet.). Il fut blessé, le 25 novembre, à
Jura l’Evèque sur le plateau d’Alvain. Victor Charvet 13-juin-97 Grenoble Isère Zouave.
Ubalde Arsène Joseph Dewavrin, zouave, décéda le 11 juillet 1864 en Italie
et inhumé dans la cathédrale San Pietro à Frascati. Gaspard Desurmont, lui aussi engagé sous la bannière de Charrette,
tué au mans à 22 ans. Il y a aujourd’hui la 12° génération portant le prénom
de Gaspar Desurmont. André
Bernard, comte romain et Bernard, zouave pontifical, dont André, comte Bernard (2e), officier de cavalerie. Sœur Cécile Prouvost, Franciscaine missionnaire de Marie parmi les
berbères, Henri Louis Marie Joseph Prouvost (1895 - 1983), de la lignée non rattachée des Benjamin
Prouvost, Missions Etrangères Marcel Lefebvre :
"Tradidi vobis quod et accepi", Missionnaire au Gabon (1932-1945), Supérieur du
Scolasticat de Mortain en France (1945 -1947), Archevêque de Dakar,
(1947-1962), Archevêque de Tulle en France (1962), Archevêque de Synnada en
Phrygie (Syrie), in partibus infidelium, Supérieur de la Congrégation
des Pères du Saint-Esprit (1962-1968). Fondateur de la Fraternité Sacerdotale
Saint-Pie-X (1970). Joseph
Charles Lefebvre, évêque de Troyes (1938-1943), archevêque de Bourges
(1943-1969), cardinal, président de la Conférence épiscopale française. Le Cardinal Achille Liénard 1907-1973), Évêque de Lille en 1928, cardinal en
1930, il dirigea la Mission de France de 1954 à 1964 et s'intéressa surtout
aux problèmes sociaux. La carrière internationale de la violoniste Gaëtane Prouvost, Premier prix de violon et de musique de chambre du
Conservatoire de Paris, a poursuivi sa formation à la Juilliard School de New
York auprès d’Ivan Galamian comme nombre des virtuoses contemporains. Mais
son véritable maître sera Zino Francescatti, l’un des grands violonistes du
siècle et unique héritier de la technique de Paganini. Géry Prouvost, né en
1964, à Paris, est professeur au Grand Séminaire de philosophie Saint-André
Kaggwa de Kinshasa. Docteur en philosophie de
l’Institut catholique de Paris et docteur en histoire des religions de la
Sorbonne, il a déjà publié Catholicité de l’intelligence métaphysique
(1991), Étienne Gilson - Jacques Maritain, Deux approches de l’être,
Correspondance 1923-1971 (1991) et Thomas d’Aquin et les thomismes (1996). Il
est lauréat de l'Institut de France. |
Le rayonnement des nouvelles paroisses et églises :
Sacré Cœur,
Saint Joseph, Saint Eubert, Saint Benoit-Labre, Saint Louis-de-Fives, la
nouvelle Cathédrale de la Treille.
Jean François
Flipo
1792- 1867, filateur, Conseiller général, fondateur de la fortune de la
famille; crée sa filature, épouse
Adélaïde Cécile Holbecq,(1803-1892),
femme très courageuse et pieuse qui financera l’essentiel de l’église Saint
Louis et soulage les misères sans compter ; à la fin de sa vie, veuve, elle
dirigera la filature ; elle allait à la messe
chaque matin à la chapelle de l’hospice d’Havré du XVII ° siècle (exactement) en face de son
domicile; par contre le dimanche, son cocher attèle les deux chevaux pour la
conduire en bel équipage entendre la grand messe à Saint Christophe de
Tourcoing, parée de ses robes de
taffetas dites « des fêtes de l’église son frère Charles Flipo, né le 6
novembre 1800, Tourcoing, décédé le 25 avril 1824 (23 ans), trappiste.
Amédée
II Prouvost était, comme sa femme,
membre du Tiers-Ordre de Saint-François. Il
fit édifier à M'Rira, prés de Tunis,
dans un domaine où il fut associé avec
son frère Edouard, une chapelle qui devint paroisse. Il contribua à faire
édifier prés de sa propriété de Mandelieu une chapelle, N.-D. des Mimosas.
Il contribua certainement à la construction du grand couvent de la Sainte Famille à
Roubaix, rue de Lille, où sa belle-sœur, religieuse,
tante Jeanne Bénat, laissa un très grand souvenir. Pendant la guerre de
1914-1918, il prit la tête d'un Comité dit du Vœu de Roubaix, dans le but de
demander à Dieu la protection de la ville , qui fut heureusement épargnée. Le clocher qui manquait à l’église du Sacré-Cœur, fut
ainsi construit. Il avait de tout temps porté de l’intérêt à l'Orient Chrétien
et présidait le comité de Roubaix de l'Œuvre
d'Orient. Son dévouement à l'Œuvre d'Orient, lui valut d'être nommé Commandeur de l’Ordre du Saint-Sépulcre, et nous
avons eu sous les yeux une photo de grand-père, revêtu d'une cape prestigieuse,
dont les mauvaises langues disent qu'elle a termine sa carrière comme peignoir
de bain de mes cousins Auger.
Ce qui frappe dans l’étude de la famille Prouvost et
des autres grandes familles du Nord, c’est l’influence, le rayonnement exclusif
de l’Eglise Catholique à travers les sièces, depuis le duché de Bourgogne
puis l’absolue Contre-Réforme des Habsbourg enfin la très Catholique Monarchie
française depuis le Roi Louis XIV, enfin le maintien de la Tradition malgré la
succession des divers régimes politiques et philosophies jusqu’à nos jours.
L’athéisme fut inconcevable, le protestantisme eut peu d’influence, la
Franc-Maçonnerie eut quelque rare influence et son caractère occulte la fit
considérer comme « l’œuvre du diable ».
Jacques Masurel, prêtre jésuite.
Philippe Constantin Prouvost, né
le 2 août 1743, Roubaix, Nord, décédé après 1785, Mouscron,
Hainaut, Belgique, prêtre, vicaire de Sainte Catherine à Lille, curé de
Mouscron (filleul: Bon Ami Prouvost 1785-1827). 1787. — Église de
Mouscron ; près du portail de droite. Au cimetière de cette église, au devant
du crucifix repose le corps de Mlre Philippe-Constantin PROUVOST, natif de
Roubaix, fils du sieur Pierre et de dame Marie-Jeanne DELEBECQUE, qui, ayant
été curé de cette paroisse de Mouscron l'espace de trois ans et un mois, est
décédé le premier novembre 1787, &gé de quarante quatro ans. Priez Dieu
pour son àme.
Marguerite du Hamel, décédée après 1710, religieuse
au Couvent des Pénitentes à Lille.
Augustin Prouvost, né
le 29 décembre 1742, Roubaix ,baptisé
le 30 décembre 1742, Roubaix ,prêtre.
Marie Béatrix Prouvost, née
le 6 février 1728, Roubaix, Nord, décédée
le 10 décembre 1808, Roubaix, Nord (80 ans), chanoinesse de
Saint Augustin, prieure de l'Hôpital Sainte Elisabeth de Roubaix.
Louis Prouvost, plus tard Rédemptoriste;
Gaspard Prouvost, qui mourut Doyen de Notre-Dame, à
Valenciennes;
Henri Lestienne Prouvost dont le rayonnement fut si
grand.
Vision et génie international
Des « familles du Nord »
Et de Roubaix en particulier
Au XIXe et
une partie du XX° siècle, Roubaix a été une capitale mondiale du textile,
abritant même la bourse de la laine (aujourd’hui située en Australie). On voit
cette vision internationale par cet exemple du XIII° siècle : le flamand
« Guillaume de Rubrouck
ou de Rubroeck, dit Rubruquis (1215-1295), voyageur né près de Cassel
vers 1220, mort vers 1290. En 1624, des Roubaisiens avaient exprimé leur
ouverture au monde : sous la conduite de Jean de Lannoy, ils
abordèrent l’ Ile de Manhattan encore occupée par les indiens Manhatte et
Iroquois; ils naviguent dans le navire « le « Nieuw
Netherland » ; parmi eux Philippe Mathon, de Tourcoing, sa femme et ses cinq enfants ;
l’ île est rachetée aux indiens 60 florins. Les Virnot Tôt dans l’ Ancien Régime, les négociants
nordiste commerçaient avec l’ Europe, par les mers et par le grand axe européen
Flandres-Italie: au XVII° siècle, Urbain II Virnot, Urbain Dominique Virnot, juge et consul,
directeur de la chambre de commerce de Lille, dans la 2° partie du XVIII °
siècle, commerçait avec des destinations lointaines le sel et les épices.
Les virnot furent alliés aux Lenglart et par eux aux Carpentier, appartenait à une famille liée à l'industrie de la
dentelle depuis plus de 200 ans: " On peut imaginer le caractère
international de la distribution d’une aussi importante production de
dentelles.Et son gendre, François Barrois-Virnot, futur maire de Lille et député,
voyageait pour ses affaires. Président de la Chambre et du Tribunal de
Commerce, Conseiller Municipal en I807,adjoint en I8I8,puis Maire de Lille par
ordonnance royale du 12 Août I830, Député du Nord en 1824 et en 1831, il fut
l'un des principaux actionnaires-fondateurs du chemin de fer du Nord et des
Mines de Lens. Il raconta un voyage d’affaire en Italie dans ses mémoires
« le caducée et le carquois». Les Manufactures Royales de Lille (et
du Dauphin) en toiles peintes,
porcelaines, verrerie etc ne pouvaient être qu’exportatrices : créée le 13 janvier 1784, place des Carmes, à
Lille, marque au « Dauphin couronné » et « A Lille », innova en employant la
houille pour chauffer les fours et fabriquait de la porcelaine dure. En
1786, avec la protection de M. de Calonne, elle obtient le patronage du
Dauphin. Une pièce du musée est marquée « cuit au charbon de terre en 1785 ».
Puissance innovante à vocation exportatrice.
Roubaix fut capitale mondiale de la laine, Les
grands fondateurs d’industries sentent le monde nouveau apparaître : Amédée I Prouvost,
1820-1885, « fut dans sa jeunesse un infatigable voyageur : la
lente et banale diligence lui déplaisait : un beau jour, il monta
à cheval, il partit, il parcourut toute la France, s’extasiant
devant les paysages, s’arrêtant à la porte des usines, mêlant dans son carnet
des impressions d’artiste et des notes d’affaires, exemplaire inédit du
roubaisien à la fois aventureux et positif. Se horizons se sont élargis dans
ce contact avec le monde et les industries diverses. Il est revenu, l’
âme accueillante à toutes les initiatives, fidèle aux traditions du passé,
mais incapable de les confondre avec la routine. Il crée à Roubaix le
peignage mécanique de la laine. »« La Lainière de Roubaix était une
entreprise française du secteur du textile qui a ouvert en 1912 pour fermer
le 17 janvier 2000. Elle était un fleuron de l’empire Prouvost. Évolution du nombre d’employés : février
1957 : 7 800; janvier 2000 (à sa fermeture) : 212 . L’ Exposition Internationale de
Roubaix du 30 avril au 6 novembre 1911 L’ Exposition Internationale du Nord de la
France s'est déroulée à Roubaix du 30 avril au 6 novembre 1911.
Pendant six mois, dans le Parc de Barbieux, Roubaix vivra au
rythme de son exposition visitée par deux millions de personnes. L’ historien
Philippe Waret raconte. Eugène
Mathon « Le 4 mai 1909, c’est donc décidé, l’
Exposition sera implantée dans le cadre du parc de Barbieux, auquel on ajoutera
huit hectares de location. Un comité d’initiative de quatorze membres est
alors constitué. On y trouve des hommes de compétence : le président du
tribunal de commerce Eugène Mathon, les industriels Florent Carissimo, Albert
Prouvost, Georges Motte, César Pollet, les adjoints Roussel, Chatteleyn et
Sayet, le président du syndicat des fabricants Joseph Wibaux, le directeur de
l’ union des teinturiers Gaucher, le constructeur Louis Delattre, l’
entrepreneur Henry Glorieux et l’ ingénieur Vandamme-Carissimo. On se trouve
là en famille. Soit par les liens de famille, Eugène Mathon est le beau-frère
d’Eugène Motte, Georges Motte-Delattre son cousin. Les liens du textile et de
l’ industrie, Florent Carissimo, Albert Prouvost, César Pollet sont les
grands noms du textile roubaisien, sans oublier l’ appartenance politique,
les compagnons de l’ Union Sociale et Patriotique, Roussel, Chatteleyn et
Sayet. Un directeur général d’expérience est nommé : Il s’agit d’E.O
Lamy qui a déjà travaillé pour les expositions internationales d’Arras et de
Tourcoing. Parallèlement, il s’agit aussi d’aller solliciter des
soutiens et des engagements. Le 27 mai 1909, une délégation de la
municipalité de Roubaix se rend à Paris. Edouard Joseph Prouvost, fils d’Amédée I Prouvost et Joséphine Yon,
Chevalier Légion d’honneur le 15/05/1910, propriétaire agricole en Tunisie,
né en 1861, décédé en 1933 (72 ans), marié avec Pauline Elisa
Fauchille , née le 26 juin 1865, Lille , décédée
le 13 octobre 1954, Paris (89 ans) ; il était le cousin
germain de Charles Prouvost-Scrépel. Le peintre Ernest Prouvost : Petit fil s d’ Henri Prouvost-Defrenne,
1783-1850, fils de Liévin et Alphonsine Gruart, il appartient donc à la
branche puinée des Prouvost et est cousin germain d’Amédée II, Edouard,
Albert I, Charles I Prouvost. Jusque dans les années 1960, le textile se
maintint à un niveau international. « l’ académicien Maurice Schumann
constate : Albert Prouvost « avait une vision planétaire de l’
économie ; il avait compris que l’ avenir du Nord était indissociable
de celui du monde en pleine métamorphosé; il n'était dépaysé nulle
part; mais, qu'il fut en Afrique du Sud ou en Amérique du Nord,
il pensait aux chances nouvelles que donneraient un jour à Roubaix le
courant des échanges futurs, l’essor des techniques de pointe, le
développement et la diversification des moyens de communication. ». Industriel,
Charles II Prouvost
« créa quatre sociétés : l’
une d’elle, la Société Industrielle de Pologne, ne
se limita pas aux activités pétrolières ;
elle prit aussi des participations dans une filature à
Sosnowiec, dans un domaine agricole à Brody (ville natale de
l’ écrivain Joseph Roth), dans la banque industrielle de
Pologne etc. Les trois autres gérèrent des
concessions et prirent d’autres participations,
centrées sur les gisements galiciens. Mais la
Société industrielle de Pologne fut mise en veilleuse en
1925 » MN Son fils, Charles Prouvost, le troisième, fit un
voyage d'étude aux Etats-Unis en 1948 avec des confrères. . Les Masurel Jules Paul Masurel 1841-1925,
" Par ses voyages a travers le monde, il créa de nombreux
comptoirs d'achat de laines et vécut des aventures extraordinaires. Car à
cette époque - en 1860 - on voyageait a cheval et il parcourt de cette façon
la pampa argentine et les déserts d’Australie. Il s'y fit, peu a peu,
une situation prépondérante et avait étendu son action a la planète entière
car il achetait et vendait des laines, non seulement d’Amérique du Sud
ou d’Australie mais aussi de Nouvelle Zélande et d’Afrique du Sud à tous les
lainiers du monde, achetant des haciendas en Argentine, des propriétés en
Afrique du Sud, créant des comptoirs en Australie, en Nouvelle Zélande,
Bolivie. Sa maison, Masurel fils , était l’ une des plus grandes firmes du
négoce international. Dès 1889, la maison Masurel-frères obtenait une
médaille d’or à l’ exposition de Paris Commissaire général de la section
française de l’ exposition de Chicago, Vice-président de la caisse d’épargne
de Tourcoing. Jacques Henri Masurel-Lepoutre,
adjoint au maire de Tourcoing, administrateurs des établissements
François Masurel frères, vice-président de la foire commerciale de Lille et
vice-président de la foire Internationale textile , président de nombreuses
sociétés régionales et locales et fondateur des amis de Tourcoing. Le voyage se développa, souvent
lié à l’ agrément : « En 1890, Albert et Marthe
Prouvost s'étaient liés d'amitié, à Vichy, avec le général russe
Annenkov. Celui-ci les invita à venir visiter ses propriétés d’Asie centrale.
« Voyage aux Etats-Unis d’Albert, Rita,
Marguerite, Albert-Auguste Prouvost et Madame Vanoutryve : visite du
chantier de l’ usine de Woonsocket,chutes du Niagara, Detroit et les usines
Ford, Chicago et les abattoirs, Colorado Springs et Buffalo Bill,
Denver et le Pikes Peak, le Grand Canyon de l’ Arizona, Salt Lake
City et les Mormons, San Francisco, Santa Barbara, et son tremblement de
terre deux jours avant de passer, Hollywood et ses studios (Marguerite
obtient un autographe de Charlie Chaplin), le Texas, la Nouvelle Orléans,
Washington et la Maison Blanche, Philadelphie et New-York, Manhattan, l’
ascenseur de l’ Empire State, retour par « l’ Ile de France » au
Havre. Chaque année de 1924 à la guerre, nous allions par mer pendant
trois semaines à Woonsocket et Boston, profitant de l’ été indien. » Louis Motte , né en 1817, fait un long voyage d’étude en
Angleterre. Les Motte s’établirent en Pologne, Russie avec leur cousin
Gillet, à Lodz en Pologne, Odessa, Haute Silésie, Roumanie Allemagne. De même
pour les Gratry en
Russie. Henri
Maquet 1876-1943, achetait des lins à Riga vers
1900, voir « les Maîtres du Nord » Certains négociants du
Nord, Edouard Crépy,
Jean Dalle de
Bousbecque, Eeckman,
Ernest Hespel, Leroy-Crépeaux, mais aussi
les Scrive, Wallaert, Barrois,
firent commerce avec « Les pays de l’ Europe du Nord: Riga, Mêmel,
Vilna, Reval, Pskov, Saint Pétérsbourg, voire Smolensk ou Arkhangelsk »
MN. Les Pollet créent en
1831-32 un tissage de coton, puis de laine, à Roubaix; c’est au 20°
siècle que la vente par correspondance remplaça la production textile jusqu’à
l’ OPA amicale. Louis Auguste Joseph Tiberghien, 1781 – Tourcoing, 1863 – Tourcoing,
continua le commerce de la laine, achetant des
toisons en Flandre, en Picardie, en Hollande ; au retour avec cinq
ouvriers, il trie, lave et peigne la laine que les fileuses, chez
elles, tournent au rouet. la Révolution de 1848 l’ empêcha de réussir
jusqu’au moment où son fils Charles lui prouva le contraire. Charles Tiberghien 1825-1907 réussit ; en 1873,
l’ entreprise comprend 300 métiers à tisser et 3.500 broches à filer. Félix Vanoutryve,
1834-1912, d’une intelligence et d’un jugement exceptionnel, avait créé et développé
une affaire de tissus d’ameublement qui devint la plus importante de France.
Tous lui étaient très attachés ; il connaissait presque tous ses
ouvriers, les conseillait et les soutenaient matériellement avec la plus
grande largesse. Il avait fait construire une grande maison de style
1880 qu’il avait fait construire boulevard de la République dans un parc
proche de son usine. Édouard
Agache, fondateur de la S.A. des Ets Agache-Fils,
administrateur de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord, présidents des Ets
Kuhlmann. Donat Agache
a créé, en 1824, un négoce de lin à Lille. Pérenchies va devenir le fief de
la dynastie Agache ;un fils, Édouard, qui reprendra l’ entreprise à la
mort de son père. Il bâtira un véritable « empire » du lin . Les Mahieu d’Armentières
ne sont pas « fils de leurs œuvres », leur ascension
a commencé à la fin du XVI° siècle avec une
première « silhouette » (faute de sources) de
fabricant d’étoffes de laines, un sayetteur, qui
achète un droit de bourgeoisie à Lille. A la
troisième génération, on est déjà
fin XVII°, un Mahieu réussit à s’agréger
par mariage au patriciat de la cité. A la veille de la
Révolution, les Mahieu appartiennent de plein pied au grand
négoce lillois. Une branche cadette s’est
installée à Armentières transforme une dynastie
marchande en une dynastie industrielle : Passer
le flambeau, la fabrication des élites patronales. “Deux fils pour les
usines, deux filles pour le mariage, le cadet pour l’Eglise”. Pour se
marier, il faut des cheminées qui fument un Mahieu-Delangre est l’un des plus grands patrimoines du Nord :
usines, terres, propriétés, valeurs. Diriger par gros temps. Anselme Dewavrin-Herbaux (1834-1896), ouvrit en 1892 un comptoir
d'achats a Sydney; un second en 1911 en Afrique du Sud. L'idée d'aller
chercher les laines dans leur pays d'origine (et donc de court-circuiter
Londres en évitant le paiement de commissions) n'était pas nouvelle. Il
développe une diversification dans la vente par correspondance : Le Vert
Baudet et Willems France. L’autre branche, la famille Henri Dewavrin Masurel, animée par Jacques
Dewavrin Constant et ses frères, développe parallèlement l’entreprise de
négoce de laine sous le nom ADF puis un peignage de laine dont la capacité
sera doublée en 1974. Ce peignage en son temps a été le plus moderne au monde
et le premier à être doté d’un système de dépollution totale. Puis ils
rachèteront la firme Emile Segard, qui disposait principalement de bureaux
d’achat en Amérique Latine. Jacques
Dewavrin, rachète en 1969 les Tissage Eugène
Constant, puis la firme Dickson, qui fusionnent par la suite sous le
nom de Dickson Constant. Dickson était une société fondée en 1798, dans la
région de Dunkerque, par David Dickson, un Ecossais, qui se consacra, a
l'origine, a la filature du lin et au tissage des toiles destinées aux voiles
des navires. Dickson était une affaire cotée en bourse, propriété de la famille
Fremaux. Le Groupe actuel a réussi à assurer sa pérennité en s’étant
diversifié dans un pôle Lanoline / Cosmétique / Dermato-Pharma, animé par
Christian Dewavrin et son cousin par alliance Ronald de Lagrange, époux de
Christine Dewavrin. L’autre branche de la famille Henri Dewavrin Masurel a
fait prospérer l’entreprise Pomona, leader
français de la distribution de fruits et légumes, animée par Henri et Jean
Dewavrin. Aujourd’hui leurs enfants ont repris avec succès le flambeau. Daniel Dewavrin, fils d'André Dewavrin (Colonel
Passy), à la parenté pas vraiment établie avec les Dewavrin, cet ancien élève
de l'École polytechnique (X 1958, SupAéro), diplômé du Centre de
perfectionnement dans l'administration des affaires et de Harvard Business
School, est ingénieur de l'Ecole nationale supérieure de l'aéronautique. Il
fut ingénieur de l'armement au ministère de l'Air avant d'accéder aux plus
hauts postes de direction de diverses sociétés, dont Ratier-Figeac, Luchaire,
Bertrand Faure et EBF. De 1999 à 2006, il fut le président de l'UIMM-Union
des industries métallurgiques et minières, la principale fédération de
l'organisation patronale MEDEF. Un poste de première importance dans
l'univers syndical patronal français. En 1991, Avec 2.200 salariés et 3,5
milliards de francs de chiffre d'affaires dont les trois-quarts dans le
négoce-peignage, le quatrième groupe textile français multiplie les lauriers:
numéro deux mondial en peignés, numéro deux européen en mohair. Il est en
outre l'heureux propriétaire de Dickson Constant, évoqué ci-dessus, numéro un
mondial en toiles de stores. En 1992, A. Dewavrin fils et Cie fêtera le
centenaire de sa présence en Australie. Un privilège réservé aux meilleurs,
même si le marché de la laine est entré dans des zones de turbulences début
février. Daniel Dewavrin est Commandeur de la Légion d'Honneur. Les Lepoutre ont eu un empire textile en Europe,
Amérique du Nord et du Sud. Les usines et comptoirs Lepoutre dans le Monde: Jacques Lepoutre
(1893-1956) was born in Roubaix, France in 1893. He was son of Auguste (1861-1932) et Jeanne Lepoutre
(1869-1946) and nephew of Louis Lepoutre - owners of Lafayette Worsted
in Woonsocket and Auguste Lepoutre et Cie in France. Les Thiriez fut la 1ère société en France à fabriquer
les fils pour machine à coudre et dépose un brevet pour une machine à glacer
les cotons fins inventée par un THIRIEZ, avec sa femme, dans leur cuisine, à
partir d'une sauce permettant de glacer le fil de lin. La machine à vapeur a
une puissance de 1.000 chevaux-vapeur. L’ usine d'Esquermes s'étend
progressivement sur 6 hectares, en partie sur l’ ancienne ferme Plattel. Des
bâtiments de 4 étages et 12 m de large s'étendent sur 142 m route de Béthune
et 46 m rue de l’ Epinette. Les cotons sont achetés aux Etats-Unis à Andrew
Law & Co, à Savannah. Le transport pouvait prendre 5 mois. 1863 : visite
de l’ Empereur Napoléon III aux ateliers d'Esquermes. L’ usine de
Parvomaï employait 150 personnes. En 1922, DMC est cotée à la bourse de
Paris. En 1961, elle fusionne avec la société lilloise Thiriez et
Cartier-Bresson. L’ entreprise mulhousienne garde sa raison sociale mais
remplace son logo, une cloche, par celui de Thiriez, une tête de cheval. Dans
les années 1960, le groupe va compter jusqu'à 30 000 salariés. Xavier Thiriez
fonde en Colombie, en association avec la famille Médina, la filiale
Satexo (Compania Textil Colombania SA), avec une usine de fil à
coudre à Itagui (Médellin) et un réseau de six dépôts régionaux. SATEXO, avec
Léon Thiriez, développe ses activités industrielles en amont et en aval. 20
ans plus tard, la société comprendra 1400 personnes et 30.000 broches, avant
la crise du textile Colombien des années 1980. Dans les années 1960, Xavier
Thiriez développera ses ventes au Panama et au Salvador. Ce sera la seule
implantation de TCB à l’ étranger. Jules Desurmont and Eugene Bonte,
The next of the French industrialist to set up operation in Woonsocket was
Jules Desurmont. Desurmont founded Jules Desurmont Worsted Company, later
Riverside Worsted Company, in 1907. employed 350 people in 1910. The company
was reorganized in 1935 and its name was changed to Riverside Worsted
Company. It was still owned and controlled by Jules Desurmont et Fils of
France. Jean François Flipo 1792- 1867, filateur , Conseiller général,
fondateur de la fortune de la famille qui créera pendant 140 ans des
milliers et des milliers d’emplois; crée sa filature, utilise une des toutes
premières machines à vapeur, délaisse le négoce de son père pour une
filature, s’installe dans une grande maison au 99, rue de Tournai à
Tourcoing. Les Charles
Julien Flipo, (1859 Tourcoing 1928, Tourcoing), filateur de
coton époux 1883 avec Marie Sophie Prouvost. Dès 1882, il prend à 23
ans la succession de sa grand-mère Holbec chez Flipo Fils ainé (ses deux
frères Romain et Joseph, créeront rue du Touquet à Tourcoing la filature de
laine Flipo frères ; il préfèrera céder toutes ses parts à ses
cousins et créera avec son frère François une autre fil ature en 1892 ;
en 1912, elle comptait 500 ouvriers ; peu avant la première guerre
mondiale, son enteprise était équipée de 62.000 broches à filer et 20.000 à
retordre. A l’apogée du système, les entreprise de peignage de la laine de la
circonscription produisaient 85% de la production française de laine
peignée ; les étoffes vont porter la réputation de la région dans le
monde entier pour ses étoffes de luxe et de pure laine peignée. Désiré Hippolyte Wibaux
1787-1848, : « Industriel, il avait
considérablement amélioré les techniques de
filature et deux ans avant sa mort, il inaugurait rue
Saint-Antoine, une immense usine qui employa jusque 1.200
ouvriers en 1910, qui était dotée d'une salle
d'allaitement, qui fut par la suite intégrée à
l’ empire Lepoutre avant de devenir l’ hôtel
d'entreprises familier de tous les habitants de la Fosse aux
Chênes. Désiré Wibaux possédait
également un hôtel particulier au Fontenoy que ses
descendants léguèrent à la Ville et dont l’
emprise est aujourd'hui le parc de Cassel. Pierre Achille Valéry
Wibaux né le 12 janvier 1858 à Roubaix
décède le 21 mars 1913 à Chicago Fondateur de
Wibaux city dans le Montana, éleveur de 50.000 têtes de
bétail, ami du futur président Roosevelt son voisin,
président de deux banques fédérales des USAs. le
13 mars 1884 à Douvres épouse Mary Ellen Augustine
Cécile Cooper 10-2-2-1 dont un fils Cyril Wibaux né
à Glendive le 23 septembre 1885 meurt vers 1920 sans descendant.
Éleveur de bétail aux USA, fondateur à Miles City
de la State National Bank, né en 1858 – Roubaix et
décédé en 1913 - Chicago (USA) : on
était 12 miles au nord de la ville de Wibaux et là il
s'est étendu 60,000 tête de bétail. Après un
début échoué, son bétail s'est finalement
étendu sur la terre de 1883 à 1886. Après sa mort
en 1913, homesteaders coupe (diminution) dans ses tenues de terre et
champs (domaines) de blé énormes établis et
agriculture(élevage) déplacée en avance
d'élevage de bétail. Il y a une statue de neuf pieds
consacrée à lui à son gravesite. Les
Lestienne Firmin Lestienne, fils de Voldemar, cousin germain de
Pierre-Amédée Lestienne-Prouvost, fut président Fondateur de La Licorne en
1907, administrateur de la Compagnie des Mines de Campagne, a eu une usine de
coton dans le Nord de France ; il racheta l’usine CORRE; une
bombe atteint l'usine le 31 décembre 1943. |
Si le textile a eu son ère de
déclin,
d’autres secteurs ont été pris en main par les mêmes familles :
François Dalle, métamorphose une importante PME française en
une grande multinationale. L’ Oréal. La vente par correspondance La Redoute : Le concept de vente
par correspondance est né par hasard au moment de la première guerre mondiale,
quand la maison Pollet a du mal à écouler sa marchandise. Les 3 Suisses, fondés
par Xavier Toulemonde-Prouvost,
est une filiale de 3 Suisses International qui appartient à 45 % au
Groupe Mulliez et à 50 % au groupe Otto-Versand, le leader mondial de la vente
à distance, présent dans 23 pays et sur trois continents, l'Europe, l'Amérique
et l'Asie. Blancheporte
est une société de vente à distance du nord de la France (Tourcoing). Fondée en
1806 par les Dassonville, elle a fêté ses 200 ans d’existence.
Les Mulliez sont considérée comme l’ une des plus fortunées
d'Europe. Depuis l'époque de Charles Quint, la famille Mulliez s'illustre
dans le textile. Selon Benoît Boussemart, les membres de la famille
totalisaient en 2010 une fortune de 30,4 milliards d'euros, ce qui les classe
au 1er rang des fortunes françaises devant Bernard Arnault (LVMH) et Liliane
Bettencourt (L’ Oréal). Association familiale Mulliez Personnes clés Gérard
Mulliez • Vianney Mulliez • Arnaud Mulliez • Louis Mulliez • Gonzague Mulliez •
Thierry Mulliez • Stéphane Mulliez • Hugues Mulliez. Paul Dubrule et le groupe Accor Maire de
Fontainebleau (1992-2001), Sénateur de Seine et Marne, Paul Dubrule appartient
aux grandes familles du Nord ; les Dubrule sont alliés aux Pollet, Watine,
Boutry, Brabant etc. Co-fondateur avec Gérard Pelisson du groupe Accor en
1967, leader sur le continent européen mais aussi premier opérateur hôtelier
dans le monde. Il était à l'origine la Société d'Investissement et
d'Exploitation Hôteliers (SIEH) puis créa dès sa première année Novotel à
Lille.
Conclusion :
Ce sera pour toi un bien plus durable que mille grands
trésors.
On compte les jours d’une bonne vie, mais un beau nom
demeure à jamais. ».
L’Ecclésiaste Chapitre 41, versets 15 et 16.
La constitution de dynasties aux règles précises avec la
transmission des prénoms d’ainé en ainé pendant des siècles jusqu’à nos jours (Jean ou Jehan Prouvost
depuis ceux du Moyen-âge jusqu’à l’homme
de presse et industriel Jean Prouvost appelé souvent Jehan, Henri Prouvost I à
V, Amédée Prouvost I à VII , Albert Prouvost I à VI, Auguste Lepoutre I à VI,
Gaspard I à XII de Surmont/Desurmont), François I à IX
Masurel, Urbain Virnot I à IX.
« Les lettres
échangées entre mon grand- père, ma
grand-mère Amédée Prouvost et leurs
six enfants témoignent d’un attachement fondamental aux
vertus essentielles de
notre race du Nord de la France, consacrées par des
siècles de luttes et
d’épreuves. S’aimer, s’entr’aider,
travailler dans la loyauté et l’honneur à
créer
chaque jour un peu plus de bonheur pour tous, être prudents dans
le succès,
courageux dans l’adversité, tels étaient les
enseignements traditionnels de nos
familles, transmis dans un grand esprit chrétien.».Jacques
Toulemonde
« Tout ce qu’il y a
de meilleur dans nos traditions
roubaisiennes : la foi, l’attachement au devoir d’état, le culte des parents,
l’union des frères et sœurs, la joie des réunions de famille, nombreuses et
prolongées, le goût du travail et de
l’initiative, l’esprit d’entreprise, le génie industriel, particulièrement
mélé, dans le milieu où grandit l’abbé Lestienne-Prouvost, à un goût artistique
très éclairé et très sûr.»
« Faisons donc
l’éloge des hommes illustres,
Et des pères de notre race.
C’étaient des riches ayant des biens en abondance
Vivant en paix dans leur demeure.
Tous ces hommes furent honorés par leurs contemporains
Tous ont été la gloire de leur temps. »
« Le bonheur reste attaché à leur race
Et un héritage est assuré à leurs enfants.
Leur race se maintient fidèle aux alliances
Et leurs enfants à cause d’eux.
Leur race demeure éternellement
Et leur gloire ne sera jamais effacée.
leur corps a été enseveli en paix
Et leur nom vit d’âge en âge. » Ecclésiastique Chapitre 44
Sources: Wikipedia, base Roglo