Les collèges, cercles, paroisses

des 

"grandes familles du Nord"

Terre très catholique depuis la contre-Réforme du XVI° siècle, la Flandre méridionale voit ses élites tout naturellement engagées dans cette foi et ses combat. Toutes les « grandes familles » patronales s’illustrèrent en ce domaine et certaines plus particulièrement, les Bernard, les Féron-Vrau.

« Au XVIe siècle, c'est Douai qui accueille les facultés nordistes. À cette époque et jusqu'au XVIIIe siècle, Lille ne possède ni université, ni académie, mais seulement quelques collèges enseignant les humanités, successeurs des écolâtres de la collégiale Saint-Pierre de Lille établis depuis le XIIIe siècle.

Au cours du XVIIIe  siècle, un enseignement artistique commence à se développer : une école publique de dessin s'ouvre en 1753, une école d'architecture en 1758 et un cours de mathématiques en 1763. Ces trois institutions fusionnent en 1766 pour donner naissance à l'Académie des Arts. De même, des sociétés savantes se créent : d'abord une société littéraire, Le Brunin, fondée notamment par Charles-Joseph Panckoucke, libraire et éditeur de revue ; puis, en 1785, le Collège des Phil alèthes, fondé par Liborio Valentino, apothicaire à Lille. Issu d'une loge maçonnique, ce collège qui enseigne les sciences et techniques est actif  jusqu'à la Révolution française. Il  est suivi en 1796 par l'ouverture d'une École centrale, dont les enseignements sont assurés au travers de chaires municipales. L'enseignement scientifique est soutenu par la société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille à partir de 1802.

Mais ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que la vocation académique de Lille s'affirme. Une école de médecine est mise en place en 1805 ; des cours municipaux de sciences sont établis en 1817 par Charles Delezenne et Frédéric Kuhlmann ; la faculté des sciences de Lille est fondée en 1854 ; une école publique d'ingénieurs est créée en 1854 par la municipalité de Lille et devient en 1860 l'École impériale des arts industriels et des mines.

Dès la création de la faculté des sciences, de nombreux bâtiments sont construits pour accueillir les étudiants entre le boulevard Jean-Baptiste Lebas et la rue Jeanne d'Arc, dans le quartier Saint-Michel. C'est là que s'établissent aussi, en 1872, l’École des arts industriels et des mines rebaptisée sous le nom d'Institut industriel du Nord, devenu depuis l’École centrale de Lille, et, en 1874, la faculté de médecine et de pharmacie de Lille.

C'est à la même époque, en 1875, que sont créées les facultés catholiques (droit, lettres et sciences) qui se fédèrent en 1877 sous le terme d'institut catholique de Lille, lequel s'installe au cœur du quartier Vauban Esquermes. Toujours présent dans ses locaux historiques, il  comprend aujourd'hui six facultés : lettres et sciences humaines, droit, sciences et technologies, médecine, théologie, sciences économiques et gestion, et une vingtaine d'écoles et instituts qui composent la Fédération universitaire et polytechnique de Lille (FUPL, connue sous le nom d'Université catholique de Lille).

La bibliothèque universitaire et la faculté des Lettres de 1895.

En 1887, au terme de nombreuses péripéties, les facultés douaisiennes de lettres et de droit sont transférées à Lille, mettant un point final à trente ans de rivalités entre les deux villes. Toutes les facultés publiques sont ainsi regroupées à Lille et sont unifiées pour devenir l’université de Lille. Elle est suivie par l’École supérieure de commerce de Lille, fondée en 1892 ; l’École nationale supérieure de chimie de Lille, créée en 1894 en tant qu'Institut de chimie de Lille ; l'Institut Pasteur de Lille, établi en 1898 ; l’antenne lilloise de l’École nationale supérieure d'arts et métiers, créée en 1900.

Comme dans le reste du pays, les évènements de mai 1968 entrainent à Lille un déménagement vers des campus modernes en périphérie, de l'École centrale de Lille en 1968, puis de l'École nationale supérieure de chimie de Lille et de l'université entre 1970 et 1974. L’État crée alors à partir de l'université trois entités publiques axées chacune autour d’un campus spécifique : Lille I à Ville neuve-d'Ascq, Lille IL  à Lille et Ronchin et Lille III également à Ville neuve-d'Ascq.

Cependant, au cours des années 1990, un retour partiel dans Lille s'amorce : l'institut d'administration des entreprises dépendant de Lille I s'implante dans le quartier du Vieux-Lille et, en 1991, l'Institut d'études politiques de Lille s'installe dans le quartier de Moulins où il  est rejoint par la faculté de Droit à partir de 1995.

En 2006, l'agglomération de Lille était, après Paris et Lyon, le troisième pôle éducatif de France avec plus de 115 000 élèves, étudiants et stagiaires de plus de 15 ans. Le PRES université Lille Nord de France comprend le Collège doctoral européen Université Lille Nord de France, qui regroupe les six écoles doctorales du Nord-Pas-de-Calais, et rassemble 3 000 doctorants. » Wikipedia

Sous l’Ancien Regime, à Lille :

On compte huit maisons religieuses d' hommes
les Jacobins ou Dominicains. 1663-1667
Les Récollets 1692
Les Capucins
Les Minimes.
Les Carmes chaussés. 1758
Les Carmes déchaussés. 1675
Les Augustins 1738
Les Frères du Tiers- ordre de S' François.

Quant aux maisons religieuses de filles, elles sont au nombre de seize :


L'Abiette.
Les Clarisses.
Les Colettines.
Les Brigittines.
Les Annonciades.
Les Urbanistes.
Les Carmélites .1707
Les Capucines.
Les Célestines.
Les Ursulines.
Les Soeurs du St Esprit.
Les Dominicaines
On peut y ajouter 4 ordres de non cloîtrées/
Les Soeurs Grises.
Les Soeurs Noires.
les Soeurs de St François de Sales.
La Magdeleine.
d'après L'Abbé d' Expilly.

 

Toulemonde-Jacques-naissance-metropole

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Jacques Toulemonde : naissance d’une métropole

 

 

Le Collège de Marcq

Fondé en 1840 grâce aux Bernard et à Beaussier-Barrois.

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« Depuis le décret de Napoléon du 17 mars 1808, l'État s'est réservé le monopole de l'enseignement : « Aucun établissement quelconque d’instruction ne peut être formé hors de l’université, et sans l’autorisation de son chef  » et ni la restauration de 1818, ni l'arrivée des libéraux qui accèdent au pouvoir en 1830 n'en modifient le texte et l'esprit. L'enseignement reste un monopole d'État sous prétexte d’assurer une unité d’enseignement mais cela a surtout la mission d’enseigner la fidélité au régime en place.

Lorsque le comte de Montalembert cherche à rompre cette main-mise et ouvre une école libre le 9 mai 1831 à Paris, tout pair de France qu'Il  est, Il  est assigné devant le tribunal correctionnel et condamné. L'école sera fermée et les maîtrès traduits en justice.

L'affaire fait néanmoins grand bruit et Guizot doit partiellement céder aux partisans de la liberté d'enseignement en concédant à des particuliers en 1833, le droit d'ouvrir des écoles primaires moyennant certaines garanties de capacité et de moralité. C’est une première victoire : la liberté de l’enseignement primaire.

Mais la liberté n’existe pas encore. L’Université peut seule, autoriser l’ouverture d’une école d’enseignement secondaire. De plus, dans toute la France, chez les libéraux sincères, les indépendants et les catholiques, on sent un immense désir de sortir de cet asservissement. C’est pourquoi, le 14 mai 1834, quelques prêtres du diocèse d'Arras fondent la Société civile  de Saint-Bertin qui a pour but l’éducation de la jeunesse à laquelle tous les membres s’engagent à travailler. Ils reprennent à leur compte le petit séminaire de Saint-Omer et l'école de Dohem qui avaient survécu à la tourmente révolutionnaire.

Le succès est complet et, rapidement, l'établissement attire des enfants du Nord, ce qui incite un groupe de chrétiens lillois, futur créateur de l’Institution Libre au nombre desquels se trouvent MM Edouard Lefort, Auguste Scalbert, le sénateur Charles Kolb et les frères Bernard, et dont l'âme est l'abbé Wicart, doyen de Sainte-Catherine de Lille, à rencontrer ces prêtres qui se disent disposés à ouvrir un établissement dans le Nord pour y assurer l'enseignement.

Le 15 octobre 1840, le Collège ouvre donc ses portes. Il  ne possède alors que 10 élèves. A la recherche d'un site propice, nos chefs de famille pensent tout d'abord s'installer à Santes quand M. Alexandre Beaussier, le beau-frère de M. Kolb, est muté à Paris et se dit disposé à revendre une propriété qu'il  avait acquise quelques années plus tôt, en 1832, au comte Jean-Baptiste de Muyssart : le château des Jardins. Le 4 juillet 1840, Monsieur César Wicart, le frère du doyen de sainte-Catherine, sollicite officiellement auprès du ministère l'autorisation d'ouvrir « une maison d'éducation dans un local très convenable dans la commune de Marcq-en-Baroeul. Le soussigné vous supplie de lui conférer le titre de chef d'institution auquel son grade de bachelier en sciences lui permet d'aspirer ».

Le terrain était bien préparé et le 3 août, M. Wicart est averti que « le conseil royal de l'instruction publique, par arrêté du 27 juillet 1840 approuvé par le ministre, l'a autorisé à ouvrir un établissement à Marcq-en-Baroeul ».

Tout s'accélère alors. Les évêques d'Arras et de Cambrai confirment leur accord. Le 14 août, le montage financier est confirmé. Le 21 août, les sociétaires nomment M. l'abbé Crèvecoeur administrateur de la maison de Marcq. Le 26 août, l'acte d'acquisition de la propriété est signé. Une première lettre d'information est aussitôt expédiée aux familles susceptibles d'être intéressées par l'ouverture de cet établissement qui, loi de 1833 oblige, n'accueillera que des enfants en dessous de la quatrième. Et la première rentrée scolaire a lieu le 15 octobre 1840, avec 10 élèves. Mais que découvriront nos jeunes pensionnaires après avoir parcouru cette impressionnante allée d'arbres ? Une propriété toute chargée d'histoire.

Les archives disponibles ne permettent de ne remonter que jusqu’au XV siècle.

A l’origine, le « Gardin » n’est pas une seigneurie ni un fief comme il  le sera à partir du XVIIIe siècle, mais une simple terre dépeudant du seigneur de Heulle, dont le chef lieu est connu sous le nom de château Rouge dit du Petit Wasquehal. (Ce château sera rasé en 1958). Cette terre appartient d’abord à la famille Denis  puis aux Maes et en 1510 aux Boutiller. On ignore l’époque à laquelle la scission avec la seigneurie se produise, la contenance primitive du domaine et les redevances auxquelles il était tenu vis à vis du seigneur... On sait seulement qu’il  existe une habitation de plaisance. Deux siècles plus tard, en 1721, Marie-Élisabeth Boutilllier épouse Henri de Muyssart, et lui apporte en dot la propriété de famille. Il  construiront dans la demeure une chapelle castrale. Leur fils , François de Muyssart (baptisé en 1722) grand bailli des États de la Flandre Wallonne et anobli par Louis XVI en 1785, reconstruit complètement la bâtisse d’origine pour en faire une résidence d'été, suivant le type des « maison des champs » de ce temps. Elle prend le nom de château des Jardin qui deviendra la façade principale du Collège (le mot « Gardin » s’est transformé entre temps en jardin car les propriétaires ont, sans doute, trouvé que l’appellation d’origine était trop paysanne et sentait le patois). Il  l’agrandira ensuite de deux ailes parallèles.

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Son fils, Jean-Baptiste (né en 1753), immigré en Angleterre  sous la Révolution, ses biens ne furent pas confisqués. A son retour, il  est nommé, le 9 janvier 1816, par ordonnance de Louis XVIII, maire de Lille. Il  exercera cette fonction jusqu’en 1830. Il  est également, peudant la même époque député du Nord. Il  vendra en 1832, pour des motifs restés inconnus le château des jardins ainsi que la propriété de vingt-huit hectares qui l’accompagne à M. Alexandre Beaussier (ci dessus). Ce dernier, muté à Paris, revend les bâtiments et 9 hectares 89 ares à la société Saint-Bertin. »

Extrait des souvenirs de M. l'Abbé Le Lièvre (neveu commun de M. Kolb et de M. Beaussier) où il  présente  à sa nièce le château au moment de l’acquisition (1840).

Albert Prouvost-Devémy y termina ses études avec de très brillants succès ; Il  fera ensuite un séjour en Angleterre  ; puis son volontariat d’une année dans un régiment de dragons à Evreux puis fera son apprentissage au peignage au cotés de son père Amédée I. Les plus jeunes arpeutent aujourd’hui les couloirs de l’Institution libre de Marcq-enBarœul, «93% de bacheliers avec mention», précise son directeur, Yves Quiniou. Ce collège chic compte, sur 16 hectares, des terrains de foot et de rugby, des pistes d’athlétisme, et dispeuse toutes les options possibles, chinois en tête. »

 

Le collège Saint Joseph de Lille, rue de Solférino aux Jésuites.

Saint-Joseph-Christian-Prouvost-Virnot

Classe de première (Réthorique) ; Christian Prouvost(Virnot) en haut le cinquième à partir de la droite.

Saint-Joseph-Lille-Christian-Prouvost

Christian Prouvost, en haut à gauche.

 

Le futur homme de presse Jean Prouvost passa par les Jésuites où il ne fut pas heureux.

 

Collège Notre Dame des Victoire de Roubaix dès 1845.

« C'est en 1845 que l'abbé Lecomte, supérieur du collège de Tourcoing crée l'Institution Notre-Dame des Victoires dans la ville voisine de Roubaix. Celle-ci est une agglomération importante de plus de trente mille habitants, chiffre qu'elle dépassera avec près de 120.000 peu avant la première Guerre mondiale. Tourcoing, autre grande ville du textile , connaît la même évolution démographique. En 1843, la famille   Destombes y élève me chapelle privée dédiée à Notre-Dame-des-Victoires. Rappelons la date de 1838 qui voit la création de l'« Archiconfrérie du Très Saint et Immaculé cœur de Marie » au sein de l'église Notre-Dame-des-Victoires à Paris. En 1841, François Libermann fonde à Amiens la congrégation du Sacré-Cœur de Marie en liaison avec l'archiconfrérie de Paris. Quatre ans plus tard, c'est donc le tour de Roubaix. Son établissement scolaire (avec sa confrérie) est le seul à être placé sous ce vocable au sein de l'Académie de Douai (qui sera plus tard celle de Lille). Par ailleurs, dans la région de Lille, vers le sud est, on recense, à partir de 1850, plusieurs chapelles et églises dédiées à Notre-Dame des Victoires, pour la plupart construites ex nihilo. Le collège de Roubaix est installé à la limite de la ville , au lieu dit La Fosse aux Chênes ». Le biographe de son fondateur n'explique pas pourquoi la dénomination à Notre-Dame-des-Victoires fut choisie mais précise quand même que des propositions furent faites pour «Notre Dame des Champs». Mais le prêtre fondateur tint bon et en 1850 renouvelle ses recommandations en faveur du patronage du Sacré Cœur de Marie, refuge des pécheurs.  Comment connaissait-il  la confrérie de Paris ? La consultation des titres  des livres des cabinets de lecture de la ville de Roubaix est stérile, aucune trace d'ouvrages traitant du culte marial. Nous ne connaissons pas non plus la bibliothèque de l'abbé Lecomte, mais nous savons, toujours par la même source, que celui-ci fréquentait deux éminentes personnalités parisiennes, Rousselle et Geoffroy Saint-Hilaire qui l'ont peut-être informé sur la naissance de ce nouveau culte marial. En tout cas, les dates coïncident parfaitement.

L'établissement scolaire occupe une ancienne filature et, en 1868, subit d'importantes modifications architecturales. Une nouvelle chapelle y est édifiée, heureusement préservée lors des travaux récents (en 2000) effectués lors de la rénovation du Lycée Turgot qui s'est installé en ces lieux. En effet, le collège avait déménagé pour de nouveaux bâtiments ouverts en 1893. C'est l'époque des conflits avec la municipalité propriétaire des lieux. Une livraison complète des « Mémoires de la Société d'Émulation de Roubaix » (t. VI, 1890) est consacrée à cette Histoire de l'Institution Notre-Dame-des Victoires de Roubaix par l'abbé Théodore Leuridan. L'acquisition de terrains, la collecte des capitaux sont réalisées en 1892, date où les socialistes avec le guesdiste Carette emportent la municipalité. À partir de 1893, le collège est dans ses murs avec une chapelle construite par l'architecte Achille Liagre. On comprend alors, dans ce contexte politique très particulier, le discours de Mgr Baunard, recteur de la jeune et active Université catholique à propos du jubilé de l'abbé Henri Chabé, supérieur du collège. Citons : « Cette maison, c'est son palais (Notre Dame des Victoires), palais et citadelle à la fois, puisque nous sommes toujours sur un champ de bataille », et également ces lignes extraites de l'Album souvenir 1845-1900 : « en 1892, les élections furent fatales. Ce grave échec provoqua un admirable élan des catholiques et leur revanche fut la construction de leur collège ». Un vitrail  de la chapelle signé Vantillard illustre bien la situation sociale des élèves : sous l'œil  bienveillant de Notre Dame des Victoires, des communiants reçoivent leur hostie en compagnie de saint Louis de Gonzague. En marge, les noms des donateurs : Motte, Toulemonde, Prouvost, Mulliez, c'est-à-dire ceux des plus riches familles de Roubaix dont les tombes encore majestueuses occupent à présent la grande allée des concessions à perpétuité du cimetière communal. La façade de la chapelle construite au fond d'une cour carrée est ornée d'un porche surmonté d'une grande statue de Notre-Dame-des-Victoires. Le décor extérieur, les vitraux, les statues entretiennent le souvenir du culte de Notre Dame. À l'extérieur, derrière de hauts murs fermant la rue, les bâtiments de trois étages portent sur leurs façades à chaque niveau et régulièrement espacés des fers d'ancrages avec les lettres N.D.V.

Grâce à la consultation des différentes archives (collège, diocèse et département) et aussi des nombreux bulletins (Bulletins de l'association des anciens de Notre-Dame-des-Victoires, ou Bulletins produits par le collège lui-même, plaquettes publiées à l'occasion de jubilés ou de voyages) .Il  nous est possible de suivre quelque peu la vie spirituelle du collège. Dans les recommandations pour les prêches, on parle du Cœur immaculé de Marie seulement jusque 1860. Chaque année, un voyage est organisé avec un train spécial pour Namur, Bruxelles et les grands lieux du pèlerinage. Les élèves visitent Paris, se rendent au Sacré-Cœur mais négligent le passage à Notre-Dame-des-Victoires. Celle-ci est invoquée cependant dans les années trente par un chant dont voici le texte :

"Vierge qui défends le monde

Toi qui foules le serpent

Tu vainquis le vice immonde

A nos pieds toujours rampants

Notre Dame sous l'égide de ton bras

Fiers émules de ta gloire

Nous menons de bons combats

Patronne de la France tu la guides de ta main

Par la joie et la souffrance vers son glorieux destin."

Ce chant  de l'entre-deux-guerres est inspiré non seulement par la description de la statue elle-même mais s'inscrit dans le droit fil  des discours de 1892 : Notre Dame des Victoires aide les croyants contre les ennemis de l'intérieur comme de l'extérieur. Nous sommes assez loin du refuge des pécheurs dont le souvenir s'est peu à peu étiolé comme le révèlent les choix des pélérinages. En 1946, de grandes festivités eurent lieu à Roubaix pour le centenaire du collège sous la présidence du cardinal Liénart, évêque de Lille. À cette occasion, une médaille commémorative fut frappée d'après un dessin du graveur Gustave Muller. L'espace de l'avers est occupé par la Vierge et le Christ au centre, entourés par trois victoires ailées portant des couronnes de lauriers à la main. Des palmes soulignent la bordure inférieure. L'artiste a donc privilégié en accord avec l'esprit du temps et des lieux, la victoire et ses attributs.

La répétition d'une telle interprétation surtout après 1918 et 1945 a forgé un esprit de cohésion spirituelle, en accord avec un recrutement social très homogène, d'origine presque exclusivement patronale. Ainsi, une dizaine de troupes se partageaient le district scout de Roubaix. La deuxième Roubaix recrutait des élèves des divers établissements libres et publics de Roubaix, mais une scission eut lieu pour créer une « troisième Roubaix » propre au seul collège de Roubaix. En 1965, a lieu la fusion avec l'Institution Saint Louis dont les élèves sont issus de classes moyennes. La presse fait allusion à une certaine émotion chez les parents et certains préfèrent inscrire leurs enfants au collège de Marcq, plus conforme à leur milieu social. Ceci nous a été plusieurs fois confirmé par les anciens du collège que nous avons contactés par voie de presse : "Il  y avait un esprit maison" très particulier sous le patronage d'une Vierge triomphante et victorieuse. Bien peu - nous avions reçu une cinquantaine de réponses à notre appel dans les journaux régionaux - voyaient encore le rapport avec la basilique de Paris. Le lien s'était distendu très tôt pour disparaître par la suite.

Extrait de « La dévotion mariale de l'an Mil  à nos jours », Université d'Artois, Arras, 2005

Deux mémoires de maîtrise nous ont fourni une documentation très utile . Citons Delesalle J.-P., Les établissements libres dans l'Académie de Douai, Lille 1968 ; ouvreur N., Du collège communal de Tourcoing à l'Institut Libre du Sacré-Coeur 1802-1914), Lille 1993.  (2) Abbé Leblanc H.-J., Histoire du collège de Tourcoing, Tourcoing 1870, 567 p. en particulier p. 250. Nos remerciements à M. Grelle de la Médiathèque pour la consultation des microfIl ms relatifs aux titres  des ouvrages des cinq cabinets de lecture au XIXe s. Il  n'y a pas non plus de confrérie féminine : Bonnie Smith, Les bourgeoises du Nord, Paris 1989, p. 79-101. (4) Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de Notre-Dame-des-Victoires, 1900, p. 10 ; Album .souvenir 1845-1900, Roubaix 1901. (5) Ensemble de vitraux restés inconnus jusqu'à ce jour, de même que trois grands panneaux du peintre Eugène Leroy. (6) Nous remercions vivement M. Thieffry, de Marcq-en-Barœul, pour son efficace témoignage. (7) Le 25ème anniversaire de la IL Ième Roubaix dans Institution Notre-Dame-des-Victoires, février 1949, p. 49-53. (8)  « La fusion Notre-Dame-des-Victoires-Saint-Louis, Nord Éclair, éd. Roubaix 8 avril 1965. Certaines scènes du film de E. Chatilliez, « La vie est un long fleuve tranquille ont été tournées devant ce collège.

Suivront leur scolarité : Albert Prouvost 2 ; Jean Prouvost

C’est à l’école Notre-Dame des Victoires de Roubaix que Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan, et Gonzague Mulliez, de Saint-Maclou, ont fait leurs classes. «Les cours y étaient dispensés par des abbés, l’étude du soir, comme la messe dominicale, étaient obligatoires, se souvient un camarade. Autant dire que même les plus dissipés restaient dans le rang.» Extrait de « La dévotion mariale de l'an mil à nos jours », Université d'Artois, Arras, 2005

Par Monsieur Pierre Leman, Conservateur en chef du Patrimoine.

 

Institut du Sacré Cœur de Tourcoing

«  L’Institution libre du Sacré-Cœur est la plus ancienne des écoles de Tourcoing. Elle a pour origine le collège Saint-Bonaventure, fondé par les Révérends Pères Récollets en 1666, avec l'autorisation du roi Philippe IV d'Espagne. L'école dispeuse un enseignement général et est actuellement un établissement privé lié à l'Etat par contrat d'association.L'appellation usuelle de l'école est le Sacré-Cœur. Par tradition séculaire, on la désigne encore fréquemment sous le nom de Collège de Tourcoing. Elle est installée depuis 1853 au 111, rue de Lille, à Tourcoing. Quand, en 1661, le Révérend Père Simon de Hennin, supérieur provincial de l'Ordre des Frères Mineurs Récollets (une branche des Franciscains), demanda officiellement au duc d'Havré l'autorisation d'ouvrir un collège et un couvent en sa bonne ville de Tourcoing dans la campagne de Lille, celle-ci ne comptait alors que douze mille habitants. La Flandre, dont faisait partie Tourcoing, bien que parlant français dans la région lil loise, était demeurée sous l'autorité lointaine mais incontestée du roi d'Espagne depuis plus d'un siècle et demi. Le jeune duc d'Havré et seigneur de Tourcoing, Ferdinand de Croÿ, étant âgé d’à peine neuf ans, c'est sa mère, Marie-Claire de Croÿ, qui gère et administre les biens de son fils . C'est donc à elle que la lettre des Récollets est adressée : évoquant les divers services que son ordre a déjà rendus aux Tourquennois, Simon de Hennin explique l'utilité d'un collège religieux car il  faut « enseigner la jeunesse » et lui apprendre « le latin jusqu'à la rhétorique, en passant par les mathématiques et l'histoire tant ancienne que moderne ». Cette proposition fut bien accueillie, aussi bien par le seigneur que par les échevins, et, à l'automne 1662, les Récollets préparaient déjà leurs valises pour s'installer à Tourcoing.

C'est alors que, sans explications, ils reçurent de la part de la municipalité de la ville une missive les informant de l'annulation de tout ce qui avait été prévu et l'interdiction formelle pour les Récollets d'établir un collège et un couvent à Tourcoing.

Les Récollets contre les Carmes : 1661-1664

Cette réaction aussi étonnante qu'injustifiée stupéfia les Récollets; et Ils n'eurent pas à chercher très longtemps la cause de ce refus. L'Ordre des Carmes, rival des Récollets, avait subi de lourdes pertes matérielles lors des guerres que Louis XIV de France avait mené dans la région contre son beau-père espagnol. Les Carmes cherchaient donc de nouveaux établissements dans la région, et ils avaient jeté leur dévolu sur Tourcoing. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'oncle du jeune Ferdinand de Croÿ (duc d'Havré et seigneur de Tourcoing) n'était autre que le révérend père Philippe de Croÿ, responsable provincial de l'Ordre des Carmes. L'ordre des Carmes avait donc souffert des dernières guerres. Il  cherchait donc lui aussi à établir de nouveaux couvents et lieux de culte. Philippe de Croÿ proposa à son neveu, au nom des Carmes, de fonder un collège à Tourcoing. La proposition fut soumise aux échevins, qui pour plaire à leur seigneur, acceptèrent sans discuter.

La mère du seigneur de Tourcoing (à l'époque mineur), la duchesse Marie d'Havré, fit comprendre aux Récollets de ne plus venir troubler ses conseil  s. Au mois d'avril    1664, Marie d'Havré vendait aux Carmes une grande propriété à la sortie du bourg de Tourcoing: l'acte notarié prévoyait que la première traite serait versée le 15 juin par les Pères Carmes, et que ceux-ci pourraient alors construire leurs couvent et collège. Trois mois plus tard, en juillet 1664, les Carmes n'avaient pas versé un centime.

Marie d'Havré en fut grandement mécontente, et ordonna à son bailli de Tourcoing de « saisir la terre des Carmes, empêcher lesdits Carmes d'accéder à cette terre et d'interdire par tous les moyens la construction d'un couvent ou collège quelconque. »

On fit comprendre aux échevins que si les Carmes ne payaient pas, on ferait appel aux finances communales pour remplacer les religieux défaillants. Les Tourquennois s'opposèrent avec virulence à cela, considérant que la ville de Tourcoing ne pouvait pas se permettre de « dépenser ses maigres recettes pour l'établissement de religieux auxquels la ville n'avait rien demandé. » Certains notables de la ville se déplacèrent jusqu'à Lille pour parler au père Simon de Hennin, le provincial des Récollets.

Les Récollets, d'ailleurs, n'étaient pas restés inactifs. Puisque les autorités locales refusaient de lui accorder le droit de s'installer à Tourcoing, Simon de Hennin décida d'en appeler directement au roi : Philippe IV, roi d'Espagne, alors comte de Flandre et donc suzerain de Tourcoing. Le conseil royal répondit aux Récollets en décembre 1664 et le roi Philippe envoya officiellement ses lettres d'octroi à Simon de Hennin, l'autorisant à construire son couvent et son collège, à condition de s'entendre avec l'évêque de Tournai (dont dépeudait alors Tourcoing) et avec la municipalité tourquennoise.

Marie d'Havré étant morte en septembre 1664, on aurait pu croire que plus personne ne s'opposait à la venue des Récollets. Cependant, les Tourquennois, qui considéraient déjà que les impôts locaux étaient excessifs, refusaient de débourser un sou pour la construction du futur collège. Simon de Hennin se déplaça alors en personne pour essayer de convaincre la municipalité. Il  alla à Tourcoing le 26 mars 1665, et prit rendez-vous à l'hôtel de ville avec le bailli et les échevins ; la scène qui suivit est assez cocasse pour être retranscrite ici :

« Le révérend père Simon de Hennin, suivi par son adjoint le père Grasi, entra dans la salle de réunion de l’échevinage : tous les échevins et le bailli du duc d'Havré étaient présents. Après les politesses d'usage, on en vint rapidement aux faits ; le bail li parla, exposant le point de vue des autres  : la construction d'un collège coûterait une somme inimaginable à la ville . Face aux dénégations de Simon de Hennin, le bailli se raidit et ajouta qu'il  considérait les lettres d'octroi comme des faux fabriqués par les Récollets. Simon de Hennin, furieux, lui répondit : - Eh bien, Messieurs, puisque vous y allez ainsi, malgré l'octroi qu'il  a plu à Sa Majesté de nous accorder, je vais de ce pas prendre possession de ce lieu ! dit-Il  en tapant du poing sur la table.

Il  se leva, et dit à son adjoint, le père Grasi: - Je vous ordonne, mon frère, de vous rendre au lieu choisi pour l'emplacement de notre collège. » Grasi s'agenouilla et reçut la bénédiction de son supérieur. Sur ce, ils quittèrent tous deux la salle, laissant les échevins stupéfaits.

1665 : le long procès

L'incident théâtral qui s'était déroulé lors de la visite de Simon de Hennin fit vite le tour de la ville , qui se divisa en deux camps (forts pacifiques, il  faut le préciser) des pro-Récollets et des anti-religieux. Les opposants aux Récollets avaient pour principal motif la hantise de devoir payer la construction du collège et du couvent.

Si les échevins étaient restés muets de stupéfaction durant la visite des Récollets, ils réagirent cependant promptement. Le lendemain, ils se rendirent à Lille consulter deux avocats renommés dans la région, qui leur conseillèrent les trois points suivants : la prise de possession par Simon de Hennin étant juridiquement nulle, envoyer des sergents et des gendarmes afin d'empêcher les Récollets de construire quoi que ce soit. Convoquer les habitants qui prennent parti pour les Récollets et les menacer de prison et autres  sanctions s'ils persévèrent. Envoyer une lettre au conseil   du roi pour demander une attestation de nullité des lettres d'octroi, ou du moins de retarder leur mise en vigueur.

Ils envoyèrent la missive au conseil   du roi, qui, sans doute pris par des affaires plus urgentes, renvoya le règlement du conflit au tribunal de la Gouvernance de Lille, dirigé par le gouverneur, le comte de Bruay. Simon de Hennin porta plainte aussitôt et défendit sa position devant le gouverneur. Les échevins et le bailli de Tourcoing furent assignés à comparaître devant le lieutenant du gouverneur afin de justifier leurs actions envers les Récollets. Embarrassés, ils demandèrent le soutien de leur seigneur, ce que celui-ci accorda sans hésiter.

Peudant que la procédure judiciaire suivait son cours, Simon de Hennin demanda à l'évêque de Tournai de venir choisir l'emplacement du futur couvent-collège. On envoya, le 22 juillet 1665, l'archidiacre de Boulogne qui s'acquitta de cette mission en sélectionnant le fief des Mottes, à la périphérie du bourg. Les Récollets envoyèrent immédiatement quelques frères pour garder le lieu. Des rumeurs affirmant que le duc d'Havré et les échevins se vantaient de « chasser les religieux de ce couvent par la force et de leur donner une bonne correction », un lieutenant du roi à Lille, Monsieur de Robiano, leur interdit d'utiliser la violence avant la fin du procès.

La création du Collège de Tourcoing : 1666

En janvier 1666, le Tribunal de la Gouvernance de Lille déclarait les lettres d'octroi authentiques et autorisait les Récollets à les appliquer. Les échevins se plièrent au verdict et, bon gré mal gré, le duc d'Havré autorisa solennellement les religieux à s'installer à Tourcoing et leur vendit « 14 cens de terre situés au fief des Mottes » le 6 mars 1666. Le 8 avril de la même année, une convention fut signée entre les échevins, le duc et les Récollets fut signée, instituant les droits et devoirs de chacun. Le 19 avril 1666, les Récollets s'installèrent à Tourcoing et commencèrent la construction de leur collège, dédié à Saint-Bonaventure, qui demeura à cet endroit jusqu'en 1790 (des vestiges de l'ancien collège des Récollets étaient encore visibles il y a peu au 76, rue Saint-Jacques, à Tourcoing). Cette date, avec les lettres d'octroi de Philippe IV (datées du 3 décembre 1664), est considérée comme la fondation officielle du Collège de Tourcoing, aujourd'hui Institution Libre du Sacré-Cœur.

Les quatre fondateurs officiels du Collège sont donc :

Philippe IV, Roi d'Espagne et Comte de Flandre2. Ferdinand de Croÿ, Duc d'Havré et Seigneur de Tourcoing. Mgr François VIl lain de Gand, évêque de Tournai. Simon de Hennin, Révérend Père Provincial des Récollets de Lille.

Ancien Régime : 1666-1789

Sis au fief des Mottes, le Collège Saint-Bonaventure comporte un couvent et des bâtiments scolaires. A sa tête se trouve le Gardien des Récollets, un directeur ecclésiastique ; Il  y a deux professeurs, et ceux-ci se partagent les classes en « hautes sections » (Classe Eloquentiae, Classe Parnasso, Classe Logicae, l'équivalent de notre actuel lycée) et en « basses sections » (Classe Humilium, l'équivalent du collège actuel). L'enseignement est centré autour des études classiques, anciennement nommées Humanités : le français, la poésie, le latin, l'histoire, les mathématiques et la rhétorique sont enseignés à près de 150 élèves.

Le Collège des Récollets est imprégné d'un véritable esprit de foi, simple et dépouillé, propre à l'humilité et au vœu de pauvreté de ces religieux. L'enseignement y est entièrement gratuit, et la discipline douce et efficace. Le Collège traverse les guerres de l'Ancien Régime sans grande difficulté et prospère : à chaque fin d'année scolaire étaient organisés des concours de rhétorique, versions et thèmes latin/grec, poésie... etc à la suite desquels les noms des lauréats étaient retranscrits et sauvegardés dans un livre tenu par les Pères Supérieurs, Le Palmarès du Collège de Tourcoing.

Révolution française et fermeture

Les troubles de l'année 1789 provoquent une baisse d'effectifs dans l'établissement : le nombre d'élèves tombe à soixante. Cela s'explique par le fait qu'il  n'y avait pas d'internat à cette époque, et que tous les étudiants étaient donc de ce fait externes. Nombre d'entre eux venaient de communes parfois éloignées (on retrouve dans les registres des lieux aussi éloignés et surprenants que Besançon, Paderborn, Paris ou Bruxelles), même si la grande majorité provenait de la châtellenie lilloise. Ces jeunes gens « logeaient chez le bourgeois », selon l'expression de l'époque : Ils étaient accueillis gratuitement et avec hospitalité par les grandes familles tourquennoises qui leur offraient le gîte et le couvert pour toute la durée de l'année scolaire. Or, en septembre 1789, l'inquiétude gagnant de plus en plus le pays, nombreux furent les parents qui considéraient que ce genre d'hébergement devenait dangereux et retirèrent ainsi leurs enfants de l'école. Les jours du vieux Collège Saint-Bonaventure sont comptés : une vague de déchristianisation secoue la France durant toute l'année scolaire 1789-1790. Le collège ferme en août 1790 (malgré la vive opposition de la population et les pétitions lancées par la municipalité, qui restèrent sans effets) juste après la remise officielle des prix scolaires, du fait d'une loi de l'Assemblée Constituante mettant fin à l'enseignement dirigé par les congrégations religieuses. Les autorités départementales ne revinrent pas sur leur décision, malgré une dernière lettre très élogieuse de la Ville de Tourcoing: « On peut dire à la louange des Récollets qu'il  est sorti de leur collège beaucoup de grands sujets. On prie de prendre en considération l'utilité de ce collège, à cause de notre grande population et de celle des villages de notre canton qui y envoient leurs enfants, qui y attire aussi des étrangers. » En 1792, les Pères Récollets, reclus dans leur couvent depuis la fermeture de l'établissement, sont chassés de Tourcoing par des anticléricaux jacobins qui avaient ameuté la population contre eux. Malgré les efforts de la municipalité pour les protéger, les ecclésiastiques préfèrent quitter la commune mais espère « pouvoir y revenir, quand les troubles seront passés ». En attendant le jour où l'Institution va renaître de ces cendres, la ville de Tourcoing n'aura plus d'enseignement secondaire peudant douze ans.

Consulat et réouverture : 1802-1838

Dès la signature du Concordat entre la France et la Papauté, des cours sont de nouveau donnés (sans autorisation officielle mais avec la complicité des habitants) dans les locaux du vieux Collège des Récollets. Le père Louis Masquelier, le dernier directeur avant la Révolution, met fin à son exil  et revient diriger l'école encore clandestine durant l'année scolaire 1802-1803.

Le 29 Nivôse An XIL  (21 janvier 1804), le Premier Consul Napoléon Bonaparte régularise la situation et autorise officiellement la ville de Tourcoing à rouvrir son « école municipale secondaire ». L'ancien directeur, Louis Masquelier, et certains Récollets reviennent : l'ancien couvent est de nouveau fréquenté par les jeunes Tourquennois, avant de déménager au presbytère de l'église Saint-Christophe. Le presbytère se révèle vite trop étroit (malgré le faible nombre d'élèves) et surtout complètement vétuste. Par conséquent, en 1814, l'établissement, qui a entretemps récupéré son nom de « Collège Municipal », est accueilli à l'Hospice d'Havré par l'administration hospitalière qui, de concert avec la Ville , veut à tout prix empêcher la fermeture de l'établissement.

Hospice-Havre-Tourcoing

Chapelle et cloître de l'Hospice d'Havré : l'administration hospitalière accueille le Collège en difficulté en lui louant des bâtiments sis rue des Orphelins.

Peu après, les Hospices et Hôpitaux de Tourcoing louent au Collège un bâtiment situé rue des Orphelins (actuelle avenue Gustave Dron) : vite exigu, les agrandissements successifs n'ôteront pas son caractère précaire. Tous les directeurs qui vont suivre tenteront de déménager, mais les finances de l'école ne le permirent pas avant le milieu du XIXe siècle.

Malgré le dévouement des bons Pères (Récollets, Carmes puis Bénédictins) qui dirigent l'établissement renaissant, le succès n'est pas au rendez-vous. La mort prématurée des deux premiers directeurs, Louis Masquelier et Herménégilde de Bourgois, et le découragement du troisième, François Débruyère, fragilisent un Collège qui n'a que peu d'élèves (une cinquantaine environ) ; la discipline et les résultats scolaires laissent à désirer. Le Conseil Municipal, qui envisage de le supprimer purement et simplement, fait appel à un ecclésiastique artésien dans l'espoir de relever l'établissement: l'abbé Louis-Constantin Flajolet. De 1823 à 1831, l'abbé Flajolet dirige le Collège de Tourcoing avec un conservatisme paternel qui lui permet de redonner confiance aux parents. Il  consacre l'établissement à Saint Joseph. Le collège connaît de nouveau une certaine prospérité, atteignant une centaine d'élèves. Un peusionnat est même créé. Cependant, l'établissement subit un grave revers lorsque l'abbé Flajolet, après la Révolution de 1830, est suspeudu sans ménagements de ses fonctions pour légitimisme. Il  s'exile à Mouscron, ville belge voisine de Tourcoing, où il  fonde un nouveau collège. Le problème est que tous ses anciens peusionnaires tourquennois, excepté un, le suivent en Belgique. Le Collège est au bord du gouffre, et ce ne sont pas les nouveaux directeurs laïcs, Messieurs Duchâtelet et Nimal (ce dernier demeure connu dans les annales pour avoir précipité la déchéance de son établissement), qui peuvent redresser la situation. Fait révélateur, le nombre d'élèves tombe à 36 peudant l'année scolaire 1837-1838. On critique un établissement devenu "trop cher pour la commune, compte tenu de sa faible fréquentation et de ses résultats scolaires mitigés" ; on se plaint également d'une "indiscipline et d'un relâchement constant chez le peu d'élèves qui restent". Il  faut attendre le licenciement de M. Nimal en 1838 pour que la destinée du Collège change, et de manière radicale. On évoque alors la fermeture de l'établissement. C'était sans compter l'énergie avec laquelle l'abbé Lecomte allait relever l'Institution.

1838-1870 : le redressement du Collège de Tourcoing

Le redressement du Collège est l'œuvre de quatre jeunes ecclésiastiques : tout d'abord l'abbé Louis-Joseph Didier (1838), mais surtout les abbés Albert Lecomte (1838-1856), Augustin Lescouf (1856-1858) et Henri Leblanc (1858-1900), ancien élève et successeur des deux précédents. En 1838 arrive un nouveau directeur, l'abbé Didier : sa direction, bien que très courte (il meurt en novembre de la même année), apporte un renouveau spirituel à l'école. Il adopte un nouveau programme qui définit les valeurs chrétiennes primordiales que l'établissement entend, outre les études, inculquer à ces élèves : la foi, la tolérance et la modération. Il  est remplacé en tant que directeur par son adjoint et ami, l'abbé Lecomte, qui va marquer l'histoire de l'Institution. En moins de dix ans, le nombre d'élèves passe de 36 (en 1838) à 360 (en 1845). L'abbé Lecomte continue et perpétue le projet spirituel de son prédécesseur, en ajoutant ses remarquables talents d'administrateur et de « faiseur de projets » : par tous les moyens, il  tente de diriger ses élèves vers les études littéraires, qui « ouvrent l'esprit » selon lui. C'est lui qui parvient à faire tripler en une année (1840) le budget que la municipalité de Tourcoing alloue à son Collège, permettant ainsi un développement d'une autre ampleur.

Le développement du Collège de Tourcoing tient donc surtout à la personnalité et à l'engagement de Mr Lecomte : celui-ci, convaincu que « ce sont les hommes qui font les institutions », se donne à corps perdu dans son collège, y dépensant une grande partie de son patrimoine et de ses revenus, et renonçant (momentanément) à une carrière parmi les ordres religieux réguliers. Albert Lecomte fonde, sous l'égide du Collège de Tourcoing, quantité d'établissements scolaires catholiques dans la région : à Roubaix, à Solesmes, à Bailleul, à Douai, à Valenciennes. Le Collège en devient pour un certain temps la maison-mère. La croissance de l'établissement est à peine freinée par la grave épidémie de typhus qui y fait rage en 1852 : l'abbé Lecomte ne peut empêcher le décès de huit élèves malgré l'évacuation rapide qu'Il  a ordonné. Lui-même manque y perdre la vie. Suite à ce triste évènement, il  parvient à décider le conseil  municipal d'autoriser le collège à quitter ses locaux vétustes de la rue des Orphelins. En 1853, l'abbé Lecomte fait l'acquisition d'un terrain (d'environ deux hectares) au 111, rue de Lille. C'était à l'époque la dernière maison de la ville : tout le reste alentour n'était que champs et campagne. Il entreprend une vaste politique de construction, et le Collège de Tourcoing prend possession des locaux où il  est demeuré jusqu'à aujourd'hui. Ayant mené à bien la plupart des objectifs qu'il  s'était fixé, l'abbé Lecomte quitte le Collège en 1856 pour rejoindre l'Ordre des Chartreux et sa vie monacale, rêve qu'il  caressait depuis longtemps. Installé dans les Alpes, Il  continuera, par correspondance, de s'enquérir du devenir de l'Institution et donnera chaque année une forte somme d'argent (la quasi-totalité de sa pension de retraite) pour la construction de la chapelle. Il  fut l'un des directeurs les plus compétents et les plus appréciés qu'ait compté le Collège de Tourcoing. De 1856 à 1858, année de son décès, l'abbé Lescouf, ancien adjoint de Lecomte, dirige le Collège avec, quant à lui, un peuchant certain pour l'étude de la physique et de la chimie. C'est lui qui promeut les sciences au sein de l'établissement, jusque-là uniquement réputé pour sa formation de lettres classiques. En outre, Lescouf continue la construction de la grande chapelle, la finançant au moyen des dons des anciens élèves, dont les premières réunions ont lieu à partir de septembre 1856. Malheureusement, sa mort prématurée, le 10 février 1858, l'empêche de procéder à l'inauguration solennelle du bel édifice. En 1859, le nouveau directeur, le jeune abbé Leblanc, une forte personnalité conservatrice qui dirigera l'établissement d'une main de fer peudant plus de quarante ans, inaugure la chapelle enfin terminée, qu'Il  consacre à la Vierge Marie.

Épopée industrielle : l'Institution Libre du Sacré-Cœur (1882).

C'est en 1870 que l'Institution reçoit par message du pape Pie IX sa devise : Timété Dominum et NihIl  Aliud (« Craignez le Seigneur et rien d'autre »), s'explique par la vocation catholique de l'établissement et par le contexte de laïcisation de l'enseignement, débat qui commence à se développer en France et qui aboutira à la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l'État.

Le Pape tenait aussi par ce geste à remercier le dévouement que lui avaient témoigné un grand nombre d'anciens élèves du Collège qui s'étaient engagés dans les troupes pontificales pour défendre Rome, qui appartenait alors au pape, contre l'invasion du tout jeune Royaume d'Italie qui procédait ainsi à la phase finale de son unification. Les anciens élèves de l'Institution se révélèrent d'ardents combattants et se couvrèrent de gloire sur le sol italien, tandis que l'abbé Leblanc obtenait une entrevue privée avec le pape pour l'assurer de sa fidélité et de la volonté du Collège de lui venir en aide. Pie IX fut très touché de cette sollicitude.

Enfin, le 5 octobre 1882, après dix ans de relations conflictuelles avec les autorités publiques, et suite à des désaccords entre le rectorat et le supérieur à propos de la nomination de certains professeurs, la Ville de Tourcoing cesse de subventionner le Collège. Le supérieur Leblanc se sépare alors de la tutelle du recteur de Douai, et rebaptise l'établissement : l'Institution Libre du Sacré-Cœur. Celle-ci devient un établissement privé diocésain, libéré de la tutelle de l'Université, comme le rappelle une plaque de marbre située dans le hall d'entrée : « Contra omnium expectationem, Collegium, Deo sic disponente, libertate donatum ». En 1885, un incendie dévastateur réduit en cendres les bâtiments de l'Institution : seule la Grande Chapelle est épargnée par les flammes. Grâce au dévouement de la toute jeune Association des Anciens Elèves (créée en novembre 1882), la grande façade de la rue de Lille est rapidement reconstruite dans un style beaucoup plus beau et majestueux qu'autrefois. Il  faudra toutefois quinze ans pour que les dégâts de l'incendie soient complètement résorbés : en 1900, une grande fête ouverte à tous les Tourquennois est donnée à l'occasion de l'inauguration de nouveaux bâtiments et aussi pour célébrer le départ du Supérieur Leblanc, devenu entre temps Mgr Leblanc suite à sa nomination en tant qu'évêque, qui quitte l'Institution après avoir passé quarante ans à sa direction. Sa mort, un an à peine après son départ de la direction, endeuilla l'Institution mais son œuvre lui survécût ; et le Sacré-Cœur connut un véritable âge d'or jusqu'à la Première Guerre mondiale.

La première moitié du XXe siècle

Après le départ de Mgr Leblanc, c'est Mgr Lecomte, le petit-neveu d'Albert Lecomte, qui devient supérieur de 1901 à 1907: « l'âge d'or » de l'Institution. Le chanoine Leleu lui succède : c'est à lui qu'incombera la difficile responsabilité de gérer l'institution peudant les années de guerres et d'occupation. En effet, le faste de la Belle Époque laisse vite place aux affres de la Première Guerre mondiale. En octobre 1914, la ville de Tourcoing est occupée par les Allemands : les bâtiments de l'Institution sont réquisitionnés par les occupants et les cours ont lieu dans les maisons de particuliers volontaires. De nombreux incidents éclatent entre les soldats allemands stationnés dans les locaux et les élèves qui narguent les Allemands en organisant fréquemment des sortes de « manifestations patriotiques » dans la cour de l'école.

Le supérieur Leleu fait écran entre les exigences de l'occupant et ses jeunes élèves, notamment en ce qui concerne les réquisitions pour les travaux forcés. Ainsi, les relations avec l'Université catholique de Lille étant coupées du fait de la guerre, il  créa une annexe tourquennoise des Facultés lilloise dont il  assuma la direction et la plupart des cours. Les élèves de Terminale quittant l'Institution purent de ce fait devenir étudiants à Tourcoing et échapper aux exactions de l'occupant.

Son opposition farouche aux exigences ennemies lui vaut bien des soucis : le 6 janvier 1918, le chanoine Leleu est déporté en Lituanie par les Allemands ; Il a le même sort qu'environ une centaine de notables et personnalités tourquennoises.

Le supérieur Leleu est relâché en juillet 1918, et, en octobre de la même année, Tourcoing est libérée par les armées françaises. L'Institution rentre dans ses anciens locaux et retrouve son train de vie habituel. 170 anciens élèves et professeurs du Sacré-Cœur sont morts peudant la Grande Guerre. En 1929 et 1931, sous la direction du chanoine Louis Liagre (1928-1931) qui souhaite moderniser l'établissement, les deux longues ailes parallèles (abritant actuellement l'une le lycée, l'autre l'école) sont construites. Elles sont financées en grande partie par l'économe de l'établissement, l'abbé Joseph Flipo. C'est à cette époque que le Collège de Tourcoing compte parmi ses élèves un certain Raymond Devos. En 1939, une nouvelle guerre mondiale éclate, qui devait se révéler encore plus terrible que la première. Tourcoing est de nouveau occupée, et la ville devient le quartier général de la XVe armée allemande (en charge du Nord-Pas-de-Calais et de la Belgique). La menace nazie pèse donc lourdement sur la ville : l'ennemi est tout près. De plus, la Gestapo surveille  de près la population. Un jour, au petit matin, les soldats allemands débarquent au Sacré-Cœur : « Il  y eut pourtant une très chaude alerte, la matinée où les Allemands vinrent au collège, sur dénonciation, pour y arrêter des jeunes gens réfractaires au service du travail   obligatoire (STO) en Allemagne et cachés parmi les membres du personnel. La catastrophe fut évitée grâce à l'abbé Froidure, professeur et préfet de discipline : son calme, son à-propos, sa fermeté, permirent aux jeunes de s'enfuir par les jardins de la paroisse Sainte-Jeanne-d'Arc  et au personnel restant de ne pas les trahir, lors des interrogatoires successifs auxquels ils furent soumis. C'est de ce jour que date le service de table par les élèves eux-mêmes : Il  fallut remplacer au pied levé les domestiques qui s'étaient enfuis et donner l'impression aux enquêteurs allemands que les élèves avaient toujours fait ce travail   eux-mêmes ; ils s'en tirèrent si bien que ce service est devenu une tradition qui demeure encore actuellement. »

Un autre évènement mémorable a lieu également à la même époque : les soldats allemands avaient pris l'arrogante habitude de faire des manœuvres militaires à l'intérieur de l'école pensant intimider de cette façon les élèves et le personnel de l'établissement. Or, lors d'une manœuvre allemande dans la grande cour, un élève, Camille Verhelle, s'illustra en faisant un magnifique shoot dans un ballon de football, qui atterrit avec force dans le derrière d'un soldat allemand qui tomba par terre avec grand fracas. Camille Verhelle se cacha dans la masse des élèves, et les soldats, furieux, traversèrent la foule fusil  à l'épaule et au pas de l'oie, pour terroriser les jeunes gens. Après ce brillant « acte de patriotisme », le Collège restera tranquille jusqu'à la Libération.

Époque contemporaine et ses changements

L'après-guerre est une période difficile:

Le retour aux conditions du temps de paix provoque rapidement une baisse des effectifs d'internes ; la dénatalité de l'entre-deux-guerres, aggravée par la crise de 1939-1945, y ajouta ses effets si bien qu'en cinq ans le nombre d'élèves descendit de 746 à 500 en 1950. Ce n'est que progressivement que la poussée démographique d'après guerre fit remonter les effectifs à 617 en 1959. Les scolarités payées par les parents suffisaient à peine à assurer la survie du Collège ; les augmenter encore était s'interdire la démocratisation de notre enseignement libre en rendant plus difficile l'arrivée des élèves de familles modestes.
Le Collège, comme tous les établissements semblables, ne survivait donc qu'en comprimant au maximum ses dépenses : les professeurs laïcs étaient mal payés, et en conséquence ne se recrutaient plus, le personnel domestique était insuffisant en nombre, l'entretien des bâtiments ne visait qu'à éviter le pire ; le mobilier scolaire et le matériel pédagogique ne se renouvelaient que difficilement. Seule une somme énorme de dévouements de toutes sortes permettait de tenir, mais pour combien de temps encore ? La fermeture paraissait inévitable à plus ou moins brève échéance. La liberté de l'enseignement n'aurait plus été qu'un souvenir, sauf dans quelques écoles "de luxe" réservées aux riches.

C'est la loi Debré qui arrive à point nommé pour renflouer le Sacré-Cœur menacé de disparition. Les enseignants sont désormais payés par l'État. En 1960, l'Institution change de statut et devient un établissement privé sous contrat avec l'État, ce qui lui permet d'alléger les frais de scolarité supportés par les élèves et d'ouvrir son enseignement à de nouvelles classes sociales. Cette décision précède de peu la crise économique de la décennie 1970, qui ruinera Tourcoing et réduira quasiment à néant l'ancienne clientèle-type du Sacré-Cœur, la haute bourgeoisie textile . Les évènements de mai 1968 secouent également les vieilles traditions de l'école : fin de la messe obligatoire, suppression des études surveillées... En 1973, le Sacré-Cœur (jusque-là école de garçons) fusionne avec le lycée féminin Notre-Dame de l'Immaculée Conception. La mixité précède d'un peu moins de dix ans la loi de 1981 qui oblige le vieux Collège de Tourcoing à se diviser en trois organes : l'école primaire, le collège et le lycée, le tout toujours sur le même site du 111, rue de Lille, et sous l'autorité et la dénomination de l'Institution libre du Sacré-Cœur. L'année 1982 voit le départ du dernier supérieur ecclésiastique.

Rapide descriptif de l'Institution

Structure

L'Institution Libre du Sacré-Cœur se compose à présent d'une école (environ 150 élèves), d'un collège (500 élèves) et d'un lycée d'enseignement général (800 élèves).

Anciens élèves célèbres du Collège de Tourcoing

Par ordre chronologique de promotion :

Louis Destombes (1793-1863) : promotion 1811 ; poète local.

Jules Watteeuw (1849-1947) : promotion 1867.

Albert Roussel (1869-1937) : promotion 1887.

Jacques Sevin (1882-1951) : promotion 1900.

Victor Moriamé (1888-1961) : promotion 1906.

Le cardinal Joseph-Charles Lefèbvre (1892-1973) : promotion 1910.

L'archevêque catholique Marcel Lefebvre (1905-1991) : promotion 1922, cousin issu de germain du précédent, descendant des Ovigneur.

Raymond Devos (1922-2006) : élève au collège jusqu'à sa treizième année.

De 1838 à 1966, plus de cinq cents anciens élèves sont devenus ecclésiastiques.

Charles  III  PROUVOST  1901-1953, fils de Charles Prouvost et Eugénie Masurel, naquit à Roubaix le 11 Janvier 1901, ainé d’une famille   de cinq enfants. Il  fut élève du collège du Sacré-Cœur à Tourcoing. Pendant la guerre 1914-1918, ses parents habitant Paris, il  continua ses études à l’institut du St-Esprit à Beauvais, puis au collège Stanislas à Paris et revint terminer les 3 derniers mois de philosophie à Tourcoing. Il fit son service militaire à Hesdin, St-Omer, puis en Allemagne et fit l’occupation de la Ruhr comme sous-lieutenant. Il  passa ensuite deux années aux Facultés Catholiques de Lille et obtint le diplôme d’H.E.C.

Les Facultés Catholiques de Lille

dans les locaux néo-gothiques du boulevard Vauban à Lille de 1875 à 1880.

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La Fédération universitaire et polytechnique de Lille, qui communique sous le nom d'université catholique de Lille et est surnommée La Catho, est une fédération d'établissements, d'inspiration catholique, créée en 1973. Son histoire remonte à 1875, date de création des premiers établissements qui la composent. Cette fédération regroupe 6 facultés (Institut catholique de Lille), 20 écoles et instituts, des centres  de recherche, et un centre hospitalier. L'ensemble de ces établissements accueille plus de 20 000 étudiants en 2010.

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Vue de la cour de l'Université catholique de Lille

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Comme l'a permis la promulgation le 26 juillet 1875 de la loi Wallon du 12 juillet 1875 relative à la liberté de l'enseignement supérieur, l'université catholique de Lille a été fondée en 1875 par un comité de laïcs ultramontains, notamment Philibert Vrau, « gênés » par l'absence d'une telle structure à Lille alors que les facultés publiques étaient établies à Lille depuis 1854. Nous sommes alors en plein débat national sur la laïcité avant la future séparation église-État en France.

Très rapidement, ont été créés la Faculté de médecine (1876) et le Collège de théologie (1877).

L'inauguration officielle a eu lieu le 15 janvier 1877, dès la réception de la bulle pontificale qui conférait à l'Université catholique de Lille l'institution canonique. La promulgation le 19 mars 1880 de la loi du 18 mars 1880 relative à l'enseignement supérieur privé change la situation instaurée par la loi de 1875. Elle permet le financement des établissements privés d'enseignement supérieur mais interdit l'usage du terme « université » pour les établissements d'enseignement supérieur privés. La jeune « université libre » deviens alors officiellement l'Institut catholique de Lille. En 1973, la Fédération universitaire et polytechnique de Lille se crée pour regrouper une quarantaine de structures privées d'enseignement supérieur.

Bien qu'un article du code de l'éducation interdise à des établissements privés d'utiliser le terme d'université, l'établissement se fait tout de même appeler Université catholique de Lille. C'est sous ce nom qu'elle communique, tant en France qu'à l'étranger.

Blason

Le blason de l'établissement fut élaboré durant la période de fondation (1870). Il  met en relief le caractère universitaire et ecclésial de l'institution, la tradition dans laquelle elle s'enracine et la part prise par les deux provinces septentrionales pour sa création.

Quatre quartiers composent ces armoiries :

le premier offre un champ de gueules avec deux clefs en sautoir : ce sont les armes de l'antique collégiale Saint-Pierre et de la basilique cathédrale Notre-Dame de la Treille ; elle rappellent les origines de l'université et affirment l'union avec la Chaire de Saint-Pierre ;

le deuxième quartier est un champ d'hermine au livre d'argent ouvert : la science des docteurs et l'ornement qui les distingue ;

le troisième, d'or au lion de sable (le Lion des Flandres) lampassé de gueules, c'est la Flandre ;

On y a récemment modifié le quatrième quartier en le transformant par le drapeau étoilé de l'Union européenne.

Structure

La Fédération universitaire et polytechnique de Lille regroupe:

l'Institut catholique de Lille (ICL), établissement d'enseignement supérieur privé composés de 6 facultés,

20 écoles et instituts, dont 4 écoles d'ingénieurs (HEI, ICAM, ISA, ISEN)

4 instituts transversaux

un groupe hospitalier, le Groupe hospitalier de l'UCL (GHICL), le CMP de Croix

30 équipes de recherche

Une Bibliothèque universitaire Vauban), créée en partenariat avec l'EDHEC, l'Espeme, l'IÉSEG, la FLSEG, la FLSH et la FLD, 12 bibliothèques de secteur, une bibliothèque numérosique en réseau (BNR)

un centre sportif de 7 ha, établi à Ennetières-en-Weppes.

Son campus, qui s'étend sur 10 ha en ville , comprend 2 000 chambres d'étudiant en cité universitaire, une aumônerie, et un centre culturel. La Catho est sous la présidence de Thérèse Lebrun. Son administration est composée de plusieurs conseil  s et commissions :

Le Conseil   d'université

Le Conseil   de surveillance

Le Conseil supérieur, formé avec les évêques d'Arras, de Cambrai et de Lille.

Des commissions consultatives, au nombre de cinq (exemple : la Commission culture).

La fédération compte 22 600 étudiants en 2010 (dont 6 500 en facultés). Globalement, cela correspond à 4 500 diplômés par an, dont 635 ingénieurs. L'équipe éducative est composée de 1 000 enseignants et personnels permanents et 2 500 enseignants vacataires.

Elle est membre associé du pôle de recherche et d'enseignement supérieur université Lille Nord de France.

4 grands pôles

Droit, Économie, Gestion

Gabriel de La Broüe de Vareilles-Sommières 1846-1905

Docteur en droit

Premier doyen de droit de la faculté catholique de Lille peudant 30 ans

Vareilles-Sommières

&1876
Louise Félicité de Labrouhe de Laborderie 1853-1936 ; leur petite fille , Gabrielle épousa Jacques Prouvost, fils de Georges, branche ainée.

gabrielle-de-Vareilles-Prouvost

Faculte-droit-Lille

Sciences et Technologies

Lettres, Sciences humaines, Théologie et Sciences religieuses, Éthique

Santé et Social

Facultés

FLD, la faculté libre de droit

FLM, La faculté libre de médecine

FLSEG, la faculté libre des sciences économiques et de gestion

FLSH, la faculté libre des lettres et sciences humaines

FLST, la faculté libre des sciences et technologies

FT, la faculté de théologie.

Écoles et instituts

Droit, économie, gestion

EDHEC Espeme, l'école post-bac crée par l'EDHEC International Business School, (ESTICE) IÉSEG

ISEA, Institut supérieur d'expertise et d'audit - École de la FLSEG  ISTC

Sciences et technologies

ESPAS HEI ICAM intégré  ICAM apprentissage, (ex IST) formations d'ingénieurs par l'apprentissage

ISEN, ingénieurs spécialisés dans les hautes technologies  ISA, agriculture, agroalimentaire, environnement, paysage

Santé et social

ESF, école de sages femmes  IFSANTÉ, Institut de formation en soins infirmiers, (infirmier, aide-soignant, puériculture, cadre de santé)  ICM, communication médicale   IFPP, pédicurie et podologie   IKPO, kinésithérapie, orthopédie et podologie  ISL, Institut social de Lille  Éducation et formation  IFP, préparation au métier d'enseignant

Lycées associés

Classe préparatoire Saint-Pierre pour HEI Classe préparatoire Ozanam pour l'ICAM intégré

Classe préparatoire Saint-Paul voie économique pour plusieurs grandes écoles (ESSEC et HEC), voie scientifique pour ces mêmes écoles.

Recherche

L'UCL comprend 40 équipes de recherche, dont 7 sont associées au CNRS. Par exemple, l'IÉSEG est très active dans ce domaine.

Plusieurs centres  ont été crées comme le CRESGE (Centre de recherche économique sociologique et de gestion), le département d'éthique en médecine ou le département de technologie et économie.

La Fédération des étudiants de l'université catholique de Lille (ou FEUCL) crée en 1926 coordonne les quelque 300 associations du campus et représente les 17 000 étudiants dans les assemblées de la FUPL, au CROUS ou à la FAGE.

Association d’entraide universitaire

L’Association d’entraide universitaire (AEU), gère 10 résidences ainsi que le restaurant Meurein qui dessert 5 000 repas par jour, midi et soir. De plus, le restaurant Meurein possède une cafétéria ouverte aux étudiants et professeurs presque toute la journée.

L'AEU a été créé et est administrée par la FEUCL.

Associations internes aux écoles et facultés

La plupart des écoles et facultés possèdent un Bureau des étudiants (BDE) ou une corporation qui s'occupe aussi bien d’évènementiel, de solidarité ou de culture. Les BDE et corporations représentent leur école ou faculté à la FEUCL.

En plus des BDE et corporations, les écoles et facultés de la Catho comprennent des associations sportives, humanitaires, culturelles, festives ou évènementielles.

Activités

Les étudiants ont accès à des activités sportives grâce au centre d'Ennetières-en-Weppes de la Catho, ou encore aux salles de sport de l’AEU.

En plus du restaurant Meurein, les étudiants profitent également des sandwicheries du quartier Vauban.

Les bars et discothèques de Lille, en particulier dans le quartier Masséna, et la salle Heninot reçoive presque quotidiennement des soirées étudiantes organisées par les BDE ou d'autres  associations.

Logement

L'AEU propose le logement des étudiants dans 10 résidences étudiantes.

De nombreux étudiants ont recours à la colocation ou aux chambres d'étudiants, dans le quartier Vauban ou dans le Vieux Lille, ce qui fait que le quartier de la Catho comporte une très forte concentration en étudiants et a une moyenne d'âge très basse.

Bibliographie

Catherine Masson, La Catho : un siècle d'histoire de l'université catholique de Lille, 1877-1977, coll. « Histoire et civilisation», Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, janvier 2011, 560 p.

 

La Société Saint Vincent de Paul.

La Confédération internationale de la Société de Saint Vincent de Paul (SSVP) est une organisation de bienfaisance, catholique, laïque, dirigée par des bénévoles, et créée à Paris en 1833 par un groupe de laïcs catholiques parmi lesquels se trouvait celui qui serait plus tard béatifié par le pape Jean-Paul II  : le bienheureux Frédéric Ozanam.

Dans le monde entier, la Société de Saint Vincent de Paul a pour objectif d'aider les pauvres afin de soulager leurs souffrances et de promouvoir leur dignité et leur intégrité humaines. La Société réalise ses projets grâce à l’effort de plus de 700.000 bénévoles dans 142 pays ; ces bénévoles s’occupeut chaque année de près de 17.000.000 de personnes dans chaque coin du monde et font face à tous types de besoins. Ils participeut à l'aide humanitaire lors de catastrophes naturelles, telles que le Tsunami du 26 décembre 2004 ou lors de tremblements de terre ou bien en situations de guerre comme la récente crise du Proche-Orient. En même temps, les près de 49.000 conférences assurent un service permanent dans le monde entier, en luttant contre toutes formes de misères et de pauvreté et en aidant des millions de personnes défavorisées sans discrimination d'âge, de genre ou de religion. L’organisation a été fondée à l’église Saint-Étienne-du-Mont à Paris, le 23 avril  1833, par un groupe de sept jeunes universitaires, parmi lesquels Frédéric Ozanam (1813-1853, (béatifié le 22 août 1997 par Jean Paul IL ). En 1834, sous l'influence de sœur Rosalie Rendu, et sur proposition de Jean-Léon Le Prévost (futur fondateur des Religieux de Saint-Vincent-de-Paul), l’organisation a pris Saint Vincent de Paul (1581-1660) pour patron, s’inspirant de la pensée et de l’œuvre de ce saint, connu comme le « père de la Charité » pour son dévouement aux pauvres et aux malheureux. Voyant la terrible situation des pauvres à Paris, ils se décidèrent à passer à l’action en créant la Conférence de la Charité grâce à l’appui de l’une des Fille de la Charité, sœur Rosalie Rendu. Les fondateurs furent:   Antoine Frédéric Ozanam (1813-1853), Emmanuel Bailly (1794-1861), Auguste Le Tallandier (1811-1886), François Lallier (1814-1887), Paul Lamache (1810-1892), Félix Clavé (1811-1853), Jules Devaux (1811-1881), Frères des Ecoles Chrétiennes,

Vérifier : Dès 1819, ils sont  appelés par le maire de Lille, le Comte de Muyssart avec la générosité des Bernard et de Charvet-Barrois.

Le collège des Dominicains d’Arcueil:

Arcueil-dominicains

Eugène Captier, fondateur du collège dominicain

Aboli sous la Révolution, l’ordre dominicain disparaît de France jusqu’à son rétablissement par le père Lacordaire au milieu du 19e siècle. Henri Lacordaire est un moine, mais aussi un républicain convaincu, qui s’oppose à la Monarchie de Juillet. Il  est élu lors de la révolution de 1848 sur une liste républicaine, siège au sein de ce qu’on appelle alors l’extrême gauche. Il  démissionne rapidement mais demeure un ennemi farouche du second Empire et de Napoléon III. Il  consacre l’essentiel de sa vie au rétablissement de prieurés dominicains de la « province » de France. Il  accepte en 1852 la direction d’un établissement scolaire : le collège Saint-Thomas d’Aquin, à Oullins, près de Lyon.

Très vite, Lacordaire y réunit une équipe soudée, principalement formée d’anciens élèves partageant ses vues pédagogiques, beaucoup plus modernes et libérales que celles des Jésuites. Ce sera le « tiers-ordre enseignant » de Saint-Dominique. C’est dans ce même courant de peusée à la fois religieux, progressiste et républicain que se situera plus tard Henri Didon, autre prieur dominicain bien connu à Arcueil, notamment pour son influence lors de la création des jeux Olympiques.

Le père Eugène Captier, né en 1829 à Tarare, est issu de ce noyau de fidèles de Lacordaire. Il  s’implique dès 1853 dans l’administration de Saint-Thomas-d’Aquin, où il a étudié, puis en 1856 dans celle du collège dominicain de Sorèze dans le Tarn. En 1857, revenu à Oullins, il  prend la direction de Saint-Thomas-d’Aquin, charge qu’il  occupe jusqu’en 1863.

Car cette année-là, deux ans après la mort de Lacordaire, le tiers-ordre enseignant a décidé de fonder un grand collège en région parisienne. Pour les frères prêcheurs, qui ont fourni dès le 13e siècle tant de professeurs à la Sorbonne, et qui entendent redevenir un jour le grand ordre enseignant qu’Ils ont été, l’enjeu est considérable. Aussi consacre-t-on à ce projet d’importants moyens. C’est le site de l’ancienne propriété Berthollet, à Arcueil, qui est choisi. Et l’établissement que l’on installe à l’angle de la rue du même nom et de la ligne de Sceaux, construite 17 ans plus tôt, portera le nom de l’Illustre maître de Thomas d’Aquin : Albert-le-Grand.

Informés du projet, les ministères de l’Instruction Publique, des Cultes et de l’Intérieur de Napoléon III tentent aussitôt de l’interdire, l’ordre dominicain n’ayant à leurs yeux aucune existence juridique. Une injonction de fermeture du collège et de dissolution de la communauté d’Arcueil  est transmise le 16 novembre 63. Le père Captier et le tiers-ordre prennent acte et décident de créer un collège privé séculier, dirigé par un conseil  d’administration. Ce choix est d’ailleurs conforme à la volonté de Lacordaire, promoteur d’équipes pédagogiques mixtes, réunissant professeurs religieux et laïcs, ainsi que de cursus reconnus par l’Etat menant aux grandes carrières publiques.

Durant les premières années, les désaccords restent vifs entre Captier et les pouvoirs publics. Pour autant, Ils ne sont pas assimilables à ceux qui opposeront plus tard l’école publique laïque à l’école privée religieuse. Car Captier et son équipe sont républicains, ce qui n’est pas encore le cas de l’enseignement d’Etat, celui du second empire, qu’Ils voient comme de la propagande napoléonienne.

Captier développe le collège. Il  fait venir d’autres  enseignants d’Oullins, parmi lesquels les pères Delhorme et Hyacinthe. Il  crée des classes secondaires et des classes préparatoires à Saint-Cyr, Polytechnique, Navale. L’enseignement dispensé à Albert-le-Grand se donne pour objectifs la discipline, les résultats, la piété, la pratique des arts et –déjà– des sports. Plus ouvert que l’enseignement Jésuite, il  favorise dans une certaine mesure le développement intellectuel personnel, s’inscrivant en cela dans la filiation de Lacordaire et de Thomas d’Aquin. En juillet 1870, Albert-le-Grand compte 273 élèves.

Surviennent les événements de 1871. La guerre franco-prussienne, puis à partir de mars le soulèvement de la Commune, qui entraîne l’affaire dite des dominicains d’Arcueil . Eugène Captier a-t-Il  effectivement pris parti pour les « Versaillais » conservateurs et contre les insurgés qui occupaient Arcueil ? A-t-il  comme on l’a dit mis le feu au château Laplace mitoyen, quartier général des fédérés ? Ou cette affaire n’est-elle qu’une exaction gratuite des Communards? Nous l’ignorons bien sûr, mais les pères Captier, Delhorme, ainsi que d’autres  professeurs sont accusés par les fédérés de trahison. Incarcérés à Bicêtre, puis à Paris, ils sont tués en pleine rue près de la place d’Italie le 25 mai vers 16h. « Pour le bon Dieu ! » aurait proclamé Eugène Captier avant d’être abattu.

Eugène Mathon y entre en 1876 et y retrouve : « Albert, Alfred, et Eugène Motte, Auguste Vanoutryve, François Réquillart, Paul et gaston Le Blan, Alfred Descamps, etc ».

 

Le Collège Stanislas, fondé en 1808 :

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Alfred Motte y fut élève en 1844-45 ; Charles Prouvost-Dalle fut élève de Stanislas.

En 1804, trois prêtres  du diocèse de Paris, MM. Liautard, Augé et Froment fondent une maison d'éducation, dans l'actuelle rue Vavin. Deux des fondateurs sont universitaires, le troisième a été formé chez les Oratoriens de Juilly. Stanislas naît donc d'une double tradition, universitaire et religieuse. En 1810, le collège a déjà 500 élèves avec une section de préparation aux grandes écoles.

En 1822, il  devient le collège Stanislas (du nom de l'aïeul du roi Louis XVIII). Frédéric Ozanam 1813-1853

La notoriété de l'institution se répand, en raison de la qualité des études, et aussi de sa participation à la vie du pays : lancement des conférences du père Lacordaire en 1834 qui deviendront les conférences de carême de Notre-Dame et activité de Frédéric Ozanam, professeur à Stanislas et fondateur des Conférences saint Vincent de Paul, pour l'aide aux déshérités. Ozanam a été béatifié par Jean Paul II  en 1997. En 1840 le Collège se constitue juridiquement en société civile,

tout en laissant la responsabil ité entière de l'enseignement aux  prêtres de la maison. Le père Gratry, directeur de 1841 à 1846, donnera un important développement aux classes préparatoires aux Grandes Ecoles dans le souci de préparer des hommes capables d'allier la rigueur scientifique avec les exigences de la Foi.

Stanislas et l'uniforme:

En 1841, le port de l'uniforme devient obligatoire à Stanislas. Il  subsiste jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, mais il n'est porté par les internes que pour le dimanche, les fêtes et les grandes occasions. En 1847, des difficultés financières entraînent la vente des locaux. Une nouvelle société est constituée, qui installe le collège dans les lieux historiques de la brasserie Santerre, au 22 rue Notre-Dame des Champs.  En 1855, la direction est confiée à une congrégation religieuse, les prêtres  de la Société de Marie (Marianistes); l'un de ces derniers, M. l'abbé Lalanne, donne une vigoureuse impulsion à l'œuvre de ses prédécesseurs. Peudant le siège de Paris et la Commune, l'établissement est converti en poste de secours. La vaillance de son directeur, l'Abbé de Lagarde, suscite l'admiration. Nommé directeur à Stanislas en 1871, il  fait passer les effectifs du Collège de 600 à 1 200 élèves. Il  crée des unités de travail   indépeudantes, assure l'extension de l'internat et place un préfet à la tête de chaque division. Le Collège lui doit son esprit, sa devise et son blason. Membre de la commission de l'Enseignement secondaire, il  présente Stanislas comme un " traité d'union entre l'Université et le Clergé ".  A partir de 1860 Stanislas s'agrandit par l'achat d'immeubles voisins donnant sur la rue de Rennes et le boulevard du Montparnasse et acquiert aussi le prestigieux domaine de l'Hôtel Belgiojoso, rue du Montparnasse.

Transformations du XXe siècle

En 1903, des anciens élèves -Félix Sangnier, Pierre de Ségur et Albert Marcilhacy- constituent une nouvelle société qui rachète Stanislas et, à la suite d'un accord avec le diocèse de Paris, M. l'abbé Pautonnier en prend la direction. Cent ans après sa création, l'établissement compte mille cinq cents élèves. A partir de 1920 M. l'Abbé Labourt renoue les liens avec l'université et l'Etat. Son successeur M. l'Abbé Beaussart, fait construire l'actuel bâtiment des classes préparatoires aux grandes écoles.

NB : Pierre de Ségur est le fils de Cécile Cuvelier 1830-1885, cousine germaine des Virnot, épouse en 1851 d’Anatole, marquis de Ségur 1823-1902 : ancien membre du Conseil d'État abandonna rapidement la carrière administrative pour se consacrer par goût aux lettres et à l'histoire. Il écrivit dans un style vivant et raffiné qui rappelait celui de son siècle de prédilection, le XVIIIe siècle, de nombreuses monographies consacrées à des figures plus ou moins célèbres de l'Ancien Régime. On compte notamment parmi ses ouvrages : Le Maréchal de Ségur, La Dernière des Condé, Le Maréchal de Luxembourg et le Prince d'Orange. Élu à l'Académie française le 14 février 1907 par 21 voix contre 8 à Jean Aicard, au fauteuil d Edmond Rousse, le marquis de Ségur appartenait à une famille chez qui l'Académie française était presque une tradition puisque deux Ségur, dont son oncle, le général Philippe de Ségur, avaient appartenu à la Compagnie. Le marquis de Ségur fut reçu par Albert Vandal, le 16 janvier 1908. Il reçut à son tour Eugène Brieux en 1910.- personne: EP (http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=505)
- personne: EP (http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=505)

Mgr F. Méjecaze (1891-1965) . M. l'Abbé Méjecaze en 1933 ouvre Stanislas vers l'extérieur: foyer pour étudiants de province, création d'une filiale au Canada et prend en charge le collège Stanislas-Masséna de Nice, en 1940.

Directeur de Stanislas de 1933 à 1962, il  crée les foyers Ozanam et sera l'un des initiateurs du collège Stanislas de Montréal (1938). En 1951, il  signe avec le ministère de l'éducation nationale, pour l'école préparatoire, une convention qui préfigure la loi Debré, pour laquelle il  participe aux travaux préparatoires, en qualité de membre du Conseil supérieur de l'éducation nationale.

Depuis 1962, le redéploiement. C'est sous la direction du R. Père Ninféi en 1962 que de vastes travaux de modernisation sont entrepris, Stanislas peut alors recevoir 2500 élèves. Au début des années 1960, certains bâtiments du Collège, trop exigus et ne correspondant plus aux normes de sécurité, furent détruits. De l'ancien Collège, subsistent le bâtiment des Prépa, ou bâtiment Beaussart (1931), les bâtiments du 22, rue Notre-Dame des Champs et Bayard (école primaire et internat du lycée), le bâtiment Ozanam ancien (internat des Prépa), de même que le pavillon de la direction. En 1970 sous la direction de M. le Chanoine Ancel est aménagée une vaste chapelle dans la crypte voûtée de la brasserie Santerre. C'est pendant la direction de M. l'Abbé Rechain (de 1982 à 1995) qu'un effort particulier est porté sur l'équipement pédagogique et c'est plus particulièrement en 1986 que les classes préparatoires aux grandes écoles sont mises sous contrat d'association.

Mixité : 1969-1997

A partir de la fin des années 1960, la mixité a été introduite à Stanislas, à l'école primaire et aux classes préparatoires d'abord, au collège et au lycée ensuite. Dès 1992 le collège est profondément remanié pour comprendre aujourd'hui trois sections (filles, garçons et mixte). Une classe pour enfants autistes en collège est ouverte à la rentrée 1995. Accompagnant la mise en œuvre de la nouvelle convention qui délègue une équipe diocésaine auprès de l'établissement, conclue en mars 1999 entre l'Archevêque de Paris et le Conseil  d'Administration de Stanislas, un Aumônier général est nommé au printemps 2000. Avec une équipe de prêtres du diocèse de Paris, il  assume la responsabilité spirituelle et pastorale de notre établissement.

 

Les Jésuites de la rue de Vaugirard à Paris jusqu’en 1908

1890, Naissance et baptême, à Lille de Charles André Joseph Marie, second Fils d’Henri de Gaulle, avocat, professeur à l'école des jésuites de la rue de Vaugirard à Paris, et de Jeanne Maillot. En 1900, Charles de Gaulle entre en classe de sixième à l'école de l'Immaculée Conception que tiennent les Jésuites, rue de Vaugirard à Paris ; son Père, également professeur à l'école Sainte Geneviève, rue des Postes, pépinière de généraux. Georges Bernanos et le général de Gaulle se sont croisés au collège de Vaugirard. Charles de Gaulle fait sa première communion le 16 mai 1901 à la chapelle de l'Immaculée Conception de la rue de Vaugirard. L’année où son père Henri de Gaulle est nommé préfet des études à l'école de l'Immaculée Conception de la rue de Vaugirard à Paris où ses fils poursuivent leurs études.G Charles de Gaulle passe son baccalauréat de rhétorique en 1906. Puis en 1907 son baccalauréat de mathématiques élémentaires. Les jésuites, victimes de la politique anticléricale du Bloc des Gauches, frappés par la loi de juillet 1901, fermèrent et quittèrent le collège de la rue de Vaugirard en juillet 1908. Les Jésuites ayant été expulsés de France, en 1908, Charles de Gaulle quitte le collège de la rue de Vaugirard  et entre en "hypotaupe" au Sacré-Cœur de Jésus à Antoing en Belgique.

L’abbé Guitard curé doyen d’Aubigny acheta, en 1912, les deux orgues, de la Chapelle de l'Immaculée Conception, pour 6000F (22000€ d’aujourd’hui) aux jésuites en délicatesse avec la république et privés de ressources.

Charles de Gaulle n’a donc pas été le témoin du transport des orgues de la Chapelle de l'Immaculée Conception de la rue de Vaugirard (Paris) vers l’église Saint-Martin d’Aubigny sur Nère (Berry). On peut supposer que le célèbre compositeur et organiste César Franck, qui fut professeur musique au collège des Jésuites de la rue de Vaugirard, a utilisé les deux orgues de la Chapelle de l'Immaculée Conception de la rue de Vaugirard. César Franck, est considéré comme l'une des grandes figures de la vie musicale française durant la deuxième moitié du XIX° siècle.

Étudiant en droit, François Dalle réside chez les pères maristes au 104 de la rue de Vaugirard où il se lie d'amitié avec André Bettencourt et François Mitterrand. Classé parmi les meilleur s élèves de la faculté de droit de Paris, il ambitionne de poursuivre une carrière juridique, mais la nécessité financière et la débâcle de 1940 le poussent à renoncer à l'Agrégation.

C'est à l’époque de la révolution industrielle que se développèrent les sociétés savantes dans les ville s du Nord, à l'instar de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille. Des lycées à Douai et à Lille (1853) furent créés, suivis par le développement des facultés universitaires dans la seconde partie du XIXe siècle. Des cours municipaux se développèrent (1816), ainsi que des formations professionnelles pour ouvriers et contremaîtres soutenues par des bourses patronales (1858). Les chambres de commerce et municipalités financèrent l'enseignement technique supérieur naissant avec la création de l'École des arts industriels et des mines de Lille en 1854, l'Institut industriel du Nord en 1872, l'École des mines de Douai en 1878, les Hautes études d'ingénieur de Lille en 1885, l'École nationale supérieure des arts et industries textiles de Roubaix en 1889, l'École nationale supérieure de chimie de Lille en 1894, répondant aux besoins de l'industrie régionale des mines, des machines à vapeurs et du chemin de fer, des distilleries sucrières, de la chimie industrielle et du textile .

 

Le Sacré-Cœur de Jésus à Antoing en Belgique, surtout à partir de 1908

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L'école libre du Sacré-Coeur d'Antoing en Belgique

L'année 1908 pourrait être celle de l'apaisement entre laïcs et religieux, entre Eglise et Etat. Après le désastreux épisode des inventaires, après ces affrontements entre catholiques et forces de l'ordre, nombreux sont ceux qui souhaitent un geste de réconciliation favorisant l'unité de la Nation.

Il  n'est pas question de modifier les récents textes, laborieusement votés, sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. En revanche, certains députés s'interrogent sur les mesures prises dans les années 1880 qui ont abouti au départ des congrégations comme la Compagnie de Jésus. Ils insistent sur le fait que les établissements d'enseignement se sont reconstitués à l'étranger et accueillent de nombreux élèves ... français.

Clémenceau, ardent laïc, n'est guère favorable à cette évolution mais en bon politique pragmatique, il  ne peut rester sourd aux souhaits de certains parlementaires. Je suis donc chargé d'une mission discrète auprès des Jésuites de Belgique pour étudier, avec eux, jusqu'à quel point, on pourrait envisager, à moyen terme, leur retour sur le territoire national.

Une rencontre a lieu ce jour en Wallonie à l'école libre du Sacré-Coeur d'Antoing. Le recteur de l'établissement me dresse un portrait flatteur de l'enseignement de la Compagnie de Jésus : haut niveau scientifique du corps enseignant, recherche permanente de l'excellence pour les élèves, utilisation de méthodes de travail  efficaces, acquisition d'une bonne culture générale, recherche de la rigueur dans les raisonnements ...Je demande alors à rencontrer un ou des élèves français de cette école libre.

Un jeune homme de 18 ans, de haute taille, très mince et à la démarche un peu raide, nous rejoint alors.

Sûr de lui, le regard fier, un peu hautain, manifestement très intelligent, l'étudiant français évoque avec moi ses occupations actuelles (Il  vient de publier une étude sur "La Congrégation de la Très Sainte Vierge") et son avenir.  Il  hésite entre préparer Centrale- il  se perfectionne donc en mathématiques - ou intégrer Saint-Cyr.

Nous parlons de la France, des grandeurs et faiblesses de notre pays. Mon interlocuteur a le sens de la formule et semble, malgré son jeune âge, avoir déjà de fortes convictions. " Rien ne me frappe davantage que les symboles de nos gloires. Rien ne m'attriste plus profondément que nos faiblesses et nos erreurs : abandon de Fachoda, affaire Dreyfus, conflits sociaux, discordes religieuses. » Je lui demande alors ce qu'il  peuse des Jésuites. " On reproche aux élèves des Jésuites de manquer de personnalité, nous saurons prouver qu'il  n'en est rien. L'avenir sera grand car il sera pétri de nos oeuvres". Avant de le quitter, en lui serrant la main, je lui demande de me rappeler son nom. Il  me répond, impérial : " Monsieur le Conseiller, retenez ceci : je m'appelle Charles de Gaulle ".

 

Le collège de  Saint Louis à Dohem,

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A la Toussaint 1801, l’abbé Braure, encouragé par le succès de son séminaire, ouvre un collège de garçons (20 élèves) dans une maison mise à disposition par un habitant. Au décès de l’abbé Braure en 1825, c’est l’abbé Jacques Prosper Becquet qui dirige les deux peusionnats. Curé de Marenla avant la Révolution, il  devient curé de Dohem, et sera enterré en 1832 contre le mur de l'ancienne église, à l'endroit où se trouve aujourd'hui l'autel de la Ste Vierge. Lui succède l’abbé Lenglet jusqu’en 1834. Puis le supérieur de Saint-Omer, l’abbé Joyez, revient à Dohem en 1835 jeter les bases de la société des Prêtres   éducateurs de Saint Bertin et du peusionnat Saint Louis (abrités dans ce qui sera l’orphelinat).

 

Le collège Saint Bertin de Saint Omer.

de 1561 à nos jours

Saint-Omer-Saint-Bertin

Saint-Bertin

 Saint Bertin

Au fil  des années, depuis le XVIème siècle jusqu'a l'aube du XXIème siècle, ce sont mille gestes, mille expressions, mille façons d'être qui ont édifié Saint-Bertin. Cette histoire dévoile à la fois l'impulsion donnée par chacun des supérieurs et l'empreinte laissée par de nombreux professeurs. Elle révèle tout autant les anecdotes savoureuses de la vie quotidienne et les surnoms attribués aux maîtres que la fête grandiose de 1913, les instants de gloire de 1919 et les temps de bravoure en 1943.

Nourrie de documents inédits-tableaux, croquis et plans-abondamment illustrée de photos, sans polémique ni passion déplacée, voici l'histoire toute simple d'un collège qui s'ouvre progressivement sur le XXIème siècle. Jean-Luc Saudemont, Président des Anciens.

  

Bénédictins d’Ampleforth en Angleterre

Ampleforth

L’université D'Ampleforth dans Yorkshire du nord est le plus grand internat catholique privé au Royaume Uni et il  est désigné parfois sous le nom d’ « Eton catholique ». Il  ouvrit en 1802 et appartient à l’ordre des Bénédictins qui sont les moines de l’Abbaye D'Ampleforth. Le souci primaire de l'universitaire de l'école est de diffuser le catholicisme ; de ce fait sa politique d’admission n’est pas aussi exigente. La religion est centrale à la vie de l'école. L'école a également un excellent choeur (le Schola Cantorum) qui a fait divers enregistrements et voyage dans le monde entier. L’école est devenue mixte,  répartie en dix maisons, avec des garçons  et les filles vivant dans les maisons séparées, repas et sport ensemble, chacun baptisé du nom d'un Saint : Rue Aidan's, Rue Bede's, Rue Cuthbert's, Rue Dunstan's, Rue Edouard-Wilfrid's, Rue Hugh's, Rue John's, Rue Oswald's, Rue Margaret's et Rue Thomas'. Le sport est une grande partie de la vie d'école: rugby, tir, tennis, cricket et football, le tout dans un centre de sports avec un grand hall (également utilisé pour des écoles et des cérémonies officielles), une piscine 25-mètres. L'école est située dans une vallée pittoresque, forêt et lacs. Il  y a trois lacs

Fils de Gérard Mulliez, dirigeant de l'entreprise familiale  textile Phildar, et de Françoise Robertine Marie Cavrois, Gérard Mulliez commence ses études à l'école Notre-Dame-des-Dunes à Dunkerque, les poursuit au lycée Jean-XXIII (maintenant lycée Saint-Rémi) de Roubaix, puis étudie au Mayfield College en Angleterre, et termine sa formation à l'Institut technique de Roubaix.

 

Le collège de Brugelette (près de Mons).

Brugelette

Dès le XIIIe siècle, et peut-être déjà avant (le plus ancien document où la "domus hospitalis de Wisebeke" est ainsi désignée, est un acte testamentaire scellé le 21 janvier 1242 par le Doyen de Chièvres au nom d'un certain Théobald), sur l'ancienne route d'Ath à Mons, au hameau de Wisbecq. L’Institut est une maison hospitalière consacrée à Saint-Nicolas et desservie par des Filles-Dieu qui hébergent malades indigents, aliénés et pèlerins se rendant à Tongre-Notre-Dame.

Mandées par les seigneurs de Jauche-Mastaing, des Tertiaires de Saint François, fondées par sainte Elisabeth de Hongrie au XIIIe s., appelées Soeurs Grises, arrivent de Saint-Omer (dans le Pas-de-Calais) et remplacent les dévotes, en 1406, adjoignant à l'oeuvre une école destinée à des élèves internes et externes. Celle que les religieuses considéraient comme leur fondatrice, Quentine de Jauche, née au château de Hérimez (une des quatre seigneuries de Brugelette), fera ériger, vers 1435, en lieu et place de l'antique demeure, un véritable monastère pour "sa" communauté qui, le 15 août 1483 deviendra l'ordre original des Soeurs Grises Hospitalières de Brugelette, lesquelles essaimeront, en une vingtaine de couvents, tant en Picardie qu'en Flandre. Un siècle et demi plus tard, en 1626 exactement, elles embrassèrent la règle des "Pénitentes-Récollectines" de la Vénérable Mère Jeanne de Jésus (Jeanne de Neerinck, soeur grise à Gand), et, en conséquence, furent cloîtrées. Le pape Urbain VIII ratifiera leurs constitutions en 1634; elles abandonneront alors leur coiffe blanche pour le voile noir des Pénitentes. Le 13 Ventôse an VI (c'est-à-dire le 3 mars 1798), elles sont expulsées par les Sans-Culottes qui liquident le domaine comme bien national... et Soeur Anne-Félix, la dernière supérieure, le récupère pour la somme de 525.000 F.

Après quelques décennies de survie comme maison de retraite et de santé, sous la dénomination de "Pensionnat (Julie) Carnoye" ( du patronyme de la religieuse), la propriété est acquise par les Jésuites qui, interdits d'enseignement en France (suite aux "ordonnances de 1828" de Charles X), en Espagne et en Suisse, y installeront de 1835 à 1854 un prestigieux collège de plus de trois cents étudiants (dont les scolastiques), un moment le seul établissement français de la Compagnie en Europe. Nombre de professeurs et d'élèves de Brugelette seront célèbres : le grand exégète du chant grégorien, le Père Lambillotte, Bucquoi de l'Institut de France, le Père du Lac, l'érudit philosophe, le Père Félix, conférencier de Notre-Dame de Paris, le poète de Dorlodot, les d'Arenberg de la Croix, le fameux archéologue, le cardinal Vaughan, Primat d’Angleterre , etc. Et plusieurs anciens furent béatifiés par l'Eglise : les Pères Caubert, de Bengy, Olivaint et Cornay, tous martyrs, ainsi que le jeune enfant Edmond Maghe. Certains visiteurs sont tout autant connus. Citons-en trois : le futur pape Léon XIII (Mgr Pecci), l'abbé Dupanloup, illustre évêque, pédagogue et académicien, et l'archevêque de Turin, Mgr Franzoni ! Par ailleurs, la bibliothèque de l'école, riche de 20.000 volumes, laisse à juger quel était son rayonnement culturel. Sa réputation fut telle, que l'écrivain Paul Bourget transposa, dans son ouvrage "Cosmopolis", la vie (certes imaginaire) d'un élève de ce temps-là : le marquis de Montfanon. Autorisée à retourner dans son pays d'origine depuis la "loi Falloux" du 15 mars 1850, et surtout contrainte par l'instauration des Collèges d'Amiens et de Vannes, la Société revendit la bâtisse qu'elle avait considérablement agrandie, à une noble personne particulièrement charitable qui instituera à Strasbourg la Congrégation de Marie-Réparatrice : la baronne d'Hoogsvort née Emilie, comtesse d'Oultremont, originaire de Liège, nièce des Sécus, châtelains de Bauffe. Le 12 octobre 1997, à Rome, le pape Jean-Paul II a célébré sa béatification. Mère Gertrude (Justine Desbille), la fondatrice des Soeurs de l'Enfant-Jésus de Nivelles, lui rachètera, en 1857, la vaste maison pour un montant très modique : de l'ordre d'une centaine de milliers de francs (soit 2,5 millions d'euros) alors qu'elle en valait cinq fois plus. (Sa valeur à neuf aujourd'hui se chiffrerait à 50 millions d'euros !). Elle y établit aussitôt un des premiers orphelinats de Belgique où, quelque cinquante ans après, Gabrielle Petit, l’héroïne nationale, sera élève six ans durant. En 1864, s'ouvrira une école normale pour jeunes filles, avec pensionnat; elle aussi l'une des plus anciennes du pays, à laquelle viendra s'ajouter, en 1937, un section ménagère. D'autres  sections fonctionneront également : maternelle et 4e degré au niveau préparatoire, et, à l'étage du dessus, ménagère agricole, professionnelle (ménage/confection), commerciale, froebelienne, moyenne, gréco-latine, sans oublier un atelier d'apprentissage et une école d'éducatrices !

Aux classes de l'Orphelinat, se substituera, à partir de 1950, un enseignement individualisé, primaire d'abord, secondaire ensuite. L'Institution prit le nom de "Home Sainte-Gertrude". Pour des raisons de rationalisation, l'Ecole Normale fermera ses portes en 1954. Cette année-là, parallèlement à l’Institut d’Enseignement Spécial sera officiellement créé l’Institut Médico-Pédagogique (les deux grandes finalités encore organisées de nos jours), l'un et l'autre accueillant, dans la ligne du message chrétien, en externat, semi-internat, internat, et maisons d'accueil  situées à Brugelette, à Lessines et à Ath, des enfants, des adolescents et des adultes, fille et garçons, connaissant des difficultés d’intégration d' ordre intellectuel et/ou caractériel.

 

Les études dans les pays germaniques

Amédée III Prouvost, le poète, fut élève au collège de Boulogne avant de finir ses études à l’université d’Heidelberg. Le père Henri Lestienne-Prouvost voulu finir ses études de théologie en Autriche et en Allemagne ; on conserve de nombreuses lettres. Il  préparera une thèse de doctorat sur le discours de métaphysique de Leibniz à Hanovre : « dans le trésor des manuscrits de Leibniz, il  a été assez heureux  pour retrouver (…)  la rédaction autographe du Discours de la Métaphysique dissimulée sous un autre titre » Penjon.

 

  

Le collège des Jésuites de Boulogne

Amédée III Prouvost, le poète, y fut élève avant de finir ses études à l’université d’Heidelberg. Jean Prouvost  et Albert Prouvost-Vanoutryve y furent élève; ce dernier souffrit beaucoup de ces cinq ans d’exil mais acquit une excellente instruction, goût de l’étude et du travail:  « lever à cinq heures dans des bâtiments non chauffés ; dix heures de classe et d’études chaque jour à l’exception du jeudi et dimanche après-midi où nous faisions en rang une promenade de deux heures dans la campagne ; la nourriture était suffisante en quantité mais de qualité plus que contestable. ». « Nous n’avions droit qu’à une sortie par trimestre, et ce jour là, comme les élèves de la région de Lille-Roubaix-Tourcoing étaient les plus nombreux, un train spécial amenait les parents à dix heures à Boulogne et repartaient l’après-midi à cinq heures «une autre sortie pour les élèves ayant eu de très bonnes notes. Visite possible une demi heure le dimanche au parloir. On répond au courrier le jeudi et le dimanche. « A ceux des pensionnaires qui avaient tendance à se plaindre de ce régime, les pères jésuites répondaient: « mes enfants, vous jugerez plus tard que le temps passé dans votre collège aura été le meilleur  de votre vie. » Nous n’avions plus qu’à nous résigner devant une telle affirmation, mais elle nous faisait entrevoir l’existence d’une manière très sombre ». Edmond Masurel qui épousa Marguerite Prouvost y fut un élève studieux, toujours au tableau d’honneur : leur union fut des plus heureuses.

L’Institut Saint Joseph a été fondé en 1912. La première rentrée en octobre 1912 accueillait 12 élèves. Il  était alors installé rue d’Isly à Boulogne-sur-mer. C’est à la rentrée d’octobre 1947 qu’il  s’est installé route de Calais à Saint- Martin-Boulogne dans l’ancien Collège des Pères Jésuites. Après la remise en état des bâtiments endommagés lors de la seconde guerre mondiale, plusieurs bâtiments ont été successivement construits pour accompagner le développement de l’établissement. En 1974, l’Institut Saint Joseph fusionnait avec l’Ecole Professionnelle du Saint Coeur de Marie, alors installée rue Saint Jean à Boulogne-sur-mer. En 1981, l’Institut Saint Joseph faisait l’acquisition des immeubles de l’ancien Petit Séminaire, situé rue de Maquétra à Saint-Martin-Boulogne.  En 1992, l’institut Saint Joseph faisait l’acquisition des immeubles du Foyer Sainte Anne, situé rue Traversière à Saint-Martin-Boulogne. En 2006, le Lycée Saint Joseph décidait de se séparer des immeubles de la rue de Maquétra et de la rue Traversière et de rassembler l’ensemble des formations sur un site unique route de Calais. Cela nécessitait la construction de nouveaux locaux. Parallèlement, la réhabilitation d’autres  locaux était entreprise. A la rentrée 2009, les 1070 élèves de formation initiale sont installés dans des locaux neufs ou entièrement rénovés. Des anciens ateliers seront prochainement détruits et laisseront la place à un vaste parking.

Auguste-Édouard Mariette est un égyptologue français né 1821 à Boulogne-sur-Mer et mort en 1881 au Caire (Égypte).

Mariette

Professeur au collège de Boulogne en 1841, il se passionne pour l’égyptologie, en visitant la Galerie égyptienne du Musée de Boulogne et en classant les notes que Nestor L'Hôte, décédé en 1845, a recueilli lors de son voyage avec la mission franco-toscane sur la terre des Pharaons. Pour définir sa passion, Il  déclara, « Je suis entré dans l’Égypte par la momie du musée de Boulogne » et « Le canard égyptien est un animal dangereux : un coup de bec, Il  vous inocule le venin et vous êtes égyptologue pour la vie ».

 

Le goût des Cercles et associations: quelques exemples:

Une figure typique peut être définie par Charles Prouvost, troisième du nom, industriel, administrateur du Crédit immobilier. Il était ancien Président de la jeunesse catholique de Tourcoing, Président de la Confrérie du Saint Sacrement.Il présidait les associations locales : ancien président du conseil paroissial et des familles nombreuses de Thumesnil, membre du conseil paroissial et des œuvres de la paroisse Sainte Callixte, président d’honneur du Patro-club et de la chorale, président d’honneur de la Musique du Centre et du club des Cinq. « Né à Roubaix le 11 janvier 1901, pieusement endormi dans la paix du Seigneur à Lambersart, après une longue et douloureuse maladie, le 23 mars 1953, à l’âge de 52 ans, muni des sacrements de notre Mère la Sainte Eglise et la Bénédiction apostolique, inhumé à Lambersart. »

Saint Martin de Roubaix,
Le Cercle lillois,
la Corporation Saint Nicolas
Le Cercle Saint Joseph de Tourcoing

où eut lieu, par exemple, le mariage de Charles Flipo-Prouvost (petit fils de Charles I Prouvost) et Marie Tiberghien pour 207 invités en dîner assis : « on a dansé tout le temps : voici l’ordre des danses : Polka, Valse, Pas des Patineurs, Valse, Quadrille, Valse, Berline, Lanciers, Casquette, Valse, Pas de Quatre, Mazurka, Valse. La corbeille offerte par les parents de Charles à Marie Tiberghien comprenait, un mouchoir de dentelle acheté à Bruxelles, un missel, un porte-cartes, un porte-monnaie, un éventail  de dentelle et peinture, une broche émail, un meuble de corbeille, un pendentif or ciselé et perles fines, une bague de fiançailles, perle et brillant, un bracelet perles fines, brillant et rubis, une paire de brillant d’oreilles, un collier de perles et brillants » : ces derniers en milliers de francs-or. Lors de la demande officielle, contrairement aux usages établis, la fiançée était présente dès le début de notre visite, alors qu’elle ne doit paraître qu’au bout d’une dizaine de minutes lorsque ses parents la font appeler. La sœur de Charles, Marguerite Flipo fut religieuse des Bernardine à Lille sous le nom de Dame Marie-Julie, décédée à La Cessoye en 1974 à 82 ans.
 L’association des patrons catholiques du Nord (ACPN)
dès 1884 jusqu’après la 1° guerre mondiale.
Les Petites Sœurs de l’Ouvrier.

Quelques cercles d'études
"Cercle d'études Saint-Maclou (Wattrelos).
 Cercle d'études Saint-Augustin (Paroisse Saint-Jean-Baptiste,).
Cercle d'études de Wasquehal.
Cercle d'études Saint-Eloy (Paroisse Sainte-Elisabeth).
Conférence Brunetière (Cercle de la Concorde).
Cercle d'études de Croix Saint-Pierre.

Cercle d'études Saint-Joseph (Cysoing).
Cercle d'études Albert de Mun (Paroisse Saint-Martin).
Cercle d'études Saint-Joseph (Paroisse Saint Joseph).
Cercle d'études Saint-Thomas d'Aquin (Paroisse Notre-Dame).
Cercle d'études Saint-Martin (Croix).
Cercle d'études Saint-François de Sales.
Cercle d'Art Notre-Dame de la Treille.

Cercles d’hommes
Ligue évangélique de Saint-Antoine.
Ligue évangélique de Notre-Dame
Cercle d'études Lacordaire (Paroisse du Saint-Sépulcre).
 Le 17 février, M. Ernest Prouvost fait une élude sur les possédés dit démon

Jeux et sports
Jeunesse Catholique de Wattrelos.
Les « Jeunes de Wattrelos» Plus de cinq cents personnes remplissaient la salle des fêtes. Société de billard vient de se former au Cercle Saint-Michel.
Au Patronage Saint-Michel a eu lieu un match de Football contre les « Jeunes » de Saint-Eloi. L'équipe de Saint-Eloi est sortie vainqueur. Le Mardi Gras a eu lieu un concours de billard.
La Société de Billard
Patronage Saint-Augustin (Paroisse Saint-Jean-Baptiste).
la Société de Boules.
Cercle de la Concorde.
Cercle Saint-Eloi (Paroisse Sainte-Elisabeth).

Maison Saint-Louis (Paroisse Saint-Sépulcre).
Groupe de Jeunesse de Cysoing.
Patronage Saint-Henri (Paroisse Saint-Joseph): Le dimanche soir, 28 février, les « Jeunes » de Saint-Henri, recevaient avec leur affabilité habituelle un frère d'armes de Lille, Francis Decroix, accompagné de ses amis Charles Delannoy, Léon Piat, Stéphane Wibaux, Maurice Glorieux, Joseph de le Rue, Paul  Boyaval, Emile Delannoy, Victor Diligent, Julien follet, représentant les groupes de la Fédération tout entière. Le but était de rendre plus forts encore dans une séance à la fois utile et récréative, les liens qui unissent nos amis de Saint-Henri avec les jeunes catholiques de la Fédération. A 7 heures 1/2, commiençait la conférence sérieuse et attrayante, accompagnée le projections, de Francis Decroix sur le « patriotisme », puis on tint une réunion plus intime encore, où furent applaudis de plaisants monologues et des chansons, où l'on s'amusa, avec beaucoup d'entrain et où l'on fraternisa honnêtement comme de vrais et gais chrétiens, à ce point, qu'au moment du départ, M. l'abbé L'Hermitte, le directeur du patronage, ne put que rappeler cette parole de l'Ecriture, merveilleusement amenée : 0 quant- jucundum habitare fratres in unum. Certes, il  avait été bon et doux de fraterniser quelques instants sous le même toit, et personne ne comprit mieux qu'alors ce qu'était la Fédération, c'est-à-dire, comme on l'a définie : une camaraderie organisée en vue de l'Union des bonnes volontés.
Cercle Saint-Joseph-des-Champs (Paroisse Saint-Martin). La Section dramatique, a offert à ses membres honoraires une soirée récréative ; elle a interprété « l'Engrenage » et une comédie « un voyage terrible », entremêlés de morceaux de symphonie. Les aimables acteurs ont obtenu un grand succès.
Cercle d'Etudes Saint-Rédempteur. Diverses répétitions en vue (Une séance récréative ont occupé durant le mois les membres du Patronage et du Cercle d'Etudes. En une séance, Emile Coisne a expliqué le fonctionnement des diverses sections d'un patronage.

L'Institut populaire
Le dimanche 7 février, Sommes-nous en Démocratie ? par M. Eugène Duthoit, conférence suivie d'une scène dramatique, par M. Charles Dupire. Le 14, l'idée de Pairie, par Francis Decroix, la représentation de la comédie « Fricotard et Chapuzot ».  Le 21, la Tunisie, avec projections, par M. Ernest Prouvost. Le 28, M. Fleurquin, de la Faculté libre de Lille, parle des associations. Le même jour, la Section dramatique du Cercle de la Concorde, obtient un grand succès dans l'interprétation de « l'Anglais tel qu'on le parle. » 

Formation sociale de la jeunesse
Cercles d'Etudes : méthode de travail :  Comment se servir de la bibliothèque.

Les premiers syndicats chrétiens spécifiquement ouvriers dès 1895

Le Cercle lillois,

la Corporation Saint Nicolas

Le Cercle Saint Joseph de Tourcoing

où eut lieu, par exemple, le mariage de Charles Flipo-Prouvost (petit fil s de Charles I Prouvost) et Marie Tiberghien pour 207 invités en dîner assis : « on a dansé tout le temps : voici l’ ordre des danses : Polka, Valse, Pas des Patineurs, Valse, Quadrille, Valse, Berline, Lanciers, Casquette, Valse, Pas de Quatre, Mazurka, Valse. La corbeille offerte par les parents de Charles à Marie Tiberghien comprenait, un mouchoir de dentelle acheté à Bruxelles, un missel, un porte-cartes, un porte-monnaie, un éventail  de dentelle et peinture, une broche émail, un meuble de corbeille, un pendentif or ciselé et perles fines, une bague de fiançailles, perle et brillant, un bracelet perles fines, brillant et rubis, une paire de brillant d’oreilles, un collier de perles et brillants » : ces derniers en milliers de francs-or. Lors de la demande officielle, contrairement aux usages établis, la fiançée était présente dès le début de notre visite, alors qu’elle ne doit paraître qu’au bout d’une dizaine de minutes lorsque ses parents la font appeler. La sœur de Charles, Marguerite Flipo fut religieuse des Bernardine à Lille sous le nom de Dame Marie-Julie, décédée à La Cessoye en 1974 à 82 ans.

L’ association des patrons catholiques du Nord (ACPN)

dès 1884 jusqu’après la 1° guerre mondiale.

Les Petites Sœurs de l’ Ouvrier.

« La congrégation des petites sœurs de l'ouvrier est née à la fin du 19e siècle. Avec l’industrialisation, un peuple se développe et grandit loin de l’Église. Le Père Sambin de la Compagnie de Jésus, veut répondre à l’une des préoccupations de l’Église de ce temps: lui faire découvrir qu'il est aimé de Dieu.. Dans son son dynamisme missionnaire : il décide, en 1880, la création d’un Institut, consacré uniquement à l’évangélisation de la Classe Ouvrière, ce sera la congrégation des petites sœurs de l'ouvrier. Elles sont le seul Institut de Spiritualité Ignatienne dont le charisme est uniquement en monde ouvrier.

Fidèles à saint Ignace, elles cherchent Dieu en toute chose,  dans le quotidien, par la prière, la révision de vie, etc...

Ce sont des contemplatives de prière apostolique (et non monastique),

Au fil des années, les moyens pour porter Dieu en classe ouvrière ont évolué et se sont adaptés à la société française. En toute chose, les petites sœurs s’efforcent de discerner les signes des temps, en vue de déterminer les lieux et les modes d’insertion et d’action avec tous ceux qui, dans l’Église en Classe Ouvrière, sont « chercheurs de Dieu ».

En 1954, lorsque l’Église demande aux Prêtres-ouvriers d’arrêter le travail, elles seront encouragées auprès de Rome pour revenir aux intuitions de leurs origines. Il faudra attendre 1957 pour que  Rome accorde la reprise du travail salarié en usine, et l’habit civil pour les besoins apostoliques. En 1979, elles arrêtent leurs  Centres de Soins.

C'est une petite congrégation d'une cinquantaine de personnes, de diverses nationalités; elle se veut fraternelle, solidaire et universelle. Les neuf communautés sont insérées en quartiers populaires, dans le Nord, en Région Parisienne, dans le Dauphiné, et le Centre de la France. « Les  communautés sont des lieux fraternels où l'on vit le partage, l’accueil, la prière, lieux d’où l’on part pour vivre la Mission et où l’on revient pour partager la Mission comme une moisson. » Envoyées en mission en monde ouvrier, elles partagent la vie au cœur des réalités humaines; elles rendent compte de l’espérance qui est en germe dans le monde et tentent de signifier au quotidien que l’homme a du prix aux yeux de Dieu. "Petites Sœurs de l’Ouvrier 7 bis rue Trousseau - 42100 Saint-Etienne endroit. » http://arras.catholique.fr

 
Les premiers syndicats chrétiens spécifiquement ouvriers dès 1895
« La fin du XIXe siècle voit l'essor d'une vaste classe industrielle. Ainsi dans les années 1880, 50 % de la population active travaillent dans le secteur secondaire au Royaume-Uni, 40 % en Allemagne et 27 % en France. De grandes régions industrielles se développent essentiellement autour des bassins miniers : le centre de la France, une vaste bande comprenant le Nord, l'Alsace-Lorraine, la Sarre, la Ruhr, la Saxe et la Silésie, une grosse partie du Royaume-Uni des Midlands aux Lowlands. Entre 1875 et 1895, la concentration des entreprises progresse de façon considérable, par la formation d'entreprises « géantes » pour l'époque et la conclusion d'ententes entre ces entreprises. Sur 20 000 ouvriers dans le Nord de la France, les 4/5e ne gagnent pas 14 francs et plus de 4 000 familles ne possèdent d'autres ressources que le travail du père. William Booth, le fondateur de l'Armée du salut montra en 1888 qu'un tiers de la population de Londres vivait « dans la misère ». En se basant sur le revenu, E.S. Hobsbawn estime à 87 % la population des pauvres et très pauvres - ouvriers et paysans - dans le Royaume-Uni victorien. Mais ce sont surtout les interventions armées qui montrent bien jusqu'à quel point l'opposition peut se manifester. Les descriptions de Zola dans Germinal sont assez explicites quant à la violence des interventions qui ponctuent régulièrement les agitations sociales. Lors des grèves de Decazeville, le ministre de la Guerre d'alors, le général Boulanger, accroît sa popularité en refusant de faire intervenir la troupe. Et les syndicats français n'oublieront pas les 9 morts du 1er mai 1891 à Fourmies (Nord). Le syndicalisme français est complexe et moins « monolithique » que ses voisins allemands et britanniques. Traversé en permanence par des courants idéologiques multiples et contradictoires, il s'affiche à ses débuts ouvertement révolutionnaire même si, à la marge, certains seraient tentés par plus de modération et de réformisme. La prégnance de la pensée marxiste et anarchiste est liée étroitement aux révolutions et répressions dont les milieux ouvriers furent à la fois les acteurs et les victimes.» Wikipedia

Le cercle de l’industrie de Roubaix

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l’  Automobile-Club du Nord en 1912

A 7 heures avait lieu le traditionnel banquet, dans la Salle des fêtes du Grand Hôtel de Roubaix.

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M. Hector Franchomme présidait, entouré de MM. Allain, secrétaire-général de la Préfecture; Eugène Motte, maire

de Roubaix; Ch. Guyot, vice-président de l’ A. C. N. et vice-président du Conseil  général du Pas-de-Calais; Aussaresse,

chef de Cabinet du Préfet; docteur Butruille, président du Nord-Touriste, Gustave Wattine, vice-président de l’ A. C. N.;

Stoclet, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du Nord; Grimpret, ingénieur des P.-et-Ch.; Eugène Mathon,

Léon Lefebvre, Edmond Lefebvre, H. Boulangé, R. Descamps, A. Damez, membres du Comité de l’ A. C. N. F.;

Honoré, avocat; Artiges, délégué de la Ligue Vélocipédique belge; Coiffard, ingénieur; Lambert, directeur de

l’ Institut Turgot; Emile Crouy, représentant de la section boulonnaise; Victor, ingénieur de la voie à la Compagnie

du Nord; Pélissier, architecte du Grand Hôtel et des membres de l’ A. C. N. F. au nombre d'une centaine environ,

parmi lesquels MM. Albert Prouvost, Ed. Rasson, Carlos Six, Jehan Prouvost, Robert Prouvost, Jacques Desurmont,

Faulkner, Georges Wattinne, Henry Glorieux, Caulliez, Leurent, Noblet, Ed. Prouvost, Ch. Valentin, R. Burrell,

Albert Prouvost fil s, Louis Tiberghien, Vandenbosch, Théodore Wibaux, Ernest Masurel, Eckman, Lejeune, Betz, Farcot,

Dulieux, Gillet, Collardet, Delannoy, Cyril Ferlié fil s, Vandenbussch, Lamourette, Lévêque, Dejonghe, Arth.

Lepers, L. Boët, J. Platt, Léon Petit fil s, De Becker, Dehesdin, Noyelle, Dussart, etc.

Au Champagne, plusieurs toasts ont été prononcés. Se conformant à l’ exemple donné par M. Hector Franchomme,

qui a parlé le premier, les orateurs se sont livrés à une aimable causerie, souvent dialoguée avec les convives, plu-

tôt que de prononcer des discours. Dans ce genre, qui a eu , le don de mettre l’ assistance en gaîté, ont rivalisé et ont

excellé, après M. Franchomme, M. Eugène Motte, maire de Roubaix, à qui la palme a été décernée sans conteste,

comme toujours, à en juger par la chaleur des applaudissements; puis MM. Allain, secrétaire général de la Préfecture; Stoclet, ingénieur en chef du département du Nord; Artiges, de la Ligue Vélocipédique belge; Gustave Wattine, vice-président de l’ A. C. N., qui a bu à la presse, et le docteur Butruille, qui a levé son verre à l’ Entente cordiale de toutes les classes du tourisme. Une petite manifestation de sympathie s'est faite sur le nom de M. Hector Franchomme, à l’ occasion de sa réélection comme président de l’ A. C. N. F.! A retenir des déclarations faites au cours de ces toasts, qu'une somme de 1.900.000 francs sera employée cette année  pour les routes du Nord par le service des Ponts et Chaussées et que l’ A. C. N. F. alloue une subvention de cinq cents francs à la Fédération des Plages du Nord, créée l’ année dernière au cours de l’ Exposition de Roubaix. Le souvenir de la grande manifestation économique du Nord de la France, a été rappelé par M. Allain, secrétaire général de la Préfecture, qui n'a pas caché son regret de la voir

terminée, mais qui a tenu à souligner la trace profonde laissée par l’ Exposition de Roubaix. La soirée artistique, qui suivit immédiatement, ouverte à tous les membres de l’ A. C. du Nord, convives ou non du banquet, remporta un succès remarquable. Il est vrai de dire que M. Georges Desurmont qui s'était chargé de son organisation, y avait apporté le sens artistique le plus averti, et avait composé un programme des plus éclectiques.

Nous eûmes le plaisir d'applaudir la charmante Mlle Noizeux, du Théâtre Antoine, si fine dans les Poésie» Galan-

tes, et délicieusement rosse dans ses monologues montmartrois. M" 0 Olga Soutzo et M. Aveline, du Ballet de l’ Opéra,

dans leurs danses si gracieuses, M  Djanil Annik, du Théâtre des Arts, dont les Danses créole et barbare sont

tout un poème expressif, tour à tour de douleur et de joie, d'amour et de haine. M. Michel, de la Scala, M. Gaba-

roche, dans ses oeuvres, M. Mailly, du Gymnase, dans des pièces humoristiques, sentimentales, satiriques, nous firent

apprécier leur talent très sûr. Deux petites comédies figuraient au programme : L’ Espoir, où M. Mailly donnait la réplique à M"" Noizeux et la Nuit de Chipette, qui, interprétée par les créateurs : Mme Made Siamé, et MM. Michel, Duperré et Sarbord,

déchaîna un fou rire presque continuel. Et l’ on se quitta à une heure tardive, enchanté de cette journée qui marquait pour l’ Automobile-Club du Nord, une étape particulièrement brillante, et formant le voeu que la prochaine vaille et même surpasse ses devancière». Bulletin officiel du « Nord-Touriste », du » Moto-Club », de I'Aéro-Club et de l’  Automobile-Club du Nord »

 

 

L’Institution de la Croix Blanche à Bondues :

Bondues-Croix-BlancheBondues-Croix-Blanche

La Croix Blanche est sans doute le quartier de Bondues qui a été le plus vite habité. Des voies romaines se coupaient à cet endroit. À l'origine, il y avait une auberge et un relais de poste très important, qui a été racheté par un industriel de Tourcoing. À sa mort, son gendre, M. Joire, a transformé l'auberge en château blanc. Après la guerre de 1914, le château est tombé à l'abandon avant d'être racheté par l'institution des Dames du Sacré-Coeur en 1919. Elles préparaient les jeunes filles de grandes familles à leur vie. Elles avaient vu la pédagogie britannique et voulaient un terrain dans le style anglais. C'est pourquoi l'institution ressemble beaucoup à l'université britannique. Entre-deux guerres, les jeunes filles, souvent pensionnaires, apprenaient à diriger une conversation, à recevoir des gens hauts placés, à coudre, à jouer au tennis... Les classes n'étaient pas nombreuses, les professeurs étaient laïques mais l'éducation donnée par des religieuses. Après guerre, les règles se sont assouplies.
Un peu à la fois, les religieuses ont préparé le changement. Le pensionnat s'est transformé en institution de la Croix Blanche, établissement privé catholique, avec l'agrément du Sacré-Coeur. Les locaux leur appartiennent toujours. Énormément d'élèves se présentant, des bâtiments ont été construits sur le parc. Un des deux étangs a été rebouché. Le château blanc, qui se trouvait au niveau du parking des professeurs, a été démoli dans les années 80.

 

Le centre Notre Dame du Hautmont à Mouvaux.

Hautmont-MouvauxHautmont-Mouvaux

Des patrons de la région qui se réunissaient et participaient à des retraites prêchées par les pères jésuites au Château Blanc sont à l'origine de Notre Dame du Hautmont. En 1884, ces patrons se groupeut en association dénommée "association catholique des patrons du nord" qui a pour but d'améliorer les rapports sociaux dans les entreprises. Ils organisent des retraites d'entreprises avec patrons et ouvrier. En 1888, apprenant qu'ils ne pourront pas disposer du Château Blanc, la construction du Hautmont est décidée. Grâce à une souscription "cellules par cellules de 4000 francs", les fonds nécessaires à ce projet sont réunis et la réalisation devient possible. La 1ere retraite y est donnée en 1890. Dès 1891, la maison prend son plein essor (2 136 retraitants dont 1 243 ouvriers), affirmant ainsi dès son origine la vocation d'approfondissement spirituel et social du centre du Hautmont animé par les jésuites, malgré la dissolution officielle de la congrégation. La guerre idéologique fait rage dans la région contre le "sectarisme des patrons" et leur prosélytisme älors même que celle-ci fait face à un développement prodigieux de sa population ouvrière (multipliée par 10 en un siècle). Campagnes d'opinion, déclarations surprenantes, procès, etc...aboutissent dans un 1er temps à la fermeture de la chapelle, puis à la confiscation de la maison qu'il  faudra racheter à l'Etat après la guerre de 1914.

La maison devient dès lors hôpital auxiliaire. Malgré leur expulsion (le 16 mai 1914) les jésuites la surveille nt du coin de l'oeil  en y introduisant le père Dassonville comme Aumônier le 2 août 1914. Rachetée aux domaines en 1924, N. D. du Hautmont reprend enfin ses activités de retraite. Elle est le siège de nombreuses initiatives : l'association des patrons du nord devient "la Bourgeoisie Française" précurseur de l'A C I.. Ce mouvement, à l'origine du "service de renfort", assure le transport des prêtres   pour assurer les messes du dimanche dans les paroisse défavorisées de la Somme. La mobilisation de 1939 interrompt une retraite en cours et met pratiquement fin aux activités spirituelles de la maison occupée d'abord par un bataillon de réserve français bientôt remplacé par des anglais. Ce sont ensuite les allemands qui en prennent possession avec des sarrois catholiques puis des jeunes SS du front du travail, suivis par des ouvriers du camp d'aviation de Bondues. A la libération ce sont des militaires canadiens, anglais et écossais qui s'y installent à leur tour. Des américains enfin occupent les lieux jusqu'au 5 décembre 1945. Le tout sous le regard du père Dumont installé discrètement à la conciergerie. Il est facile d'imaginer l'état de délabrement de la maison après son occupation peudant 7 années par des troupes de cinq nationalités différentes. Ce n'est qu'à l'Ascension 1947 que le centre du Hautmont peut enfin réouvrir ses portes. Une restauration sommaire est effectuée par le père Dumont, aidé dans sa tâche matérielle par le frère Joseph qui en demeure la cheville ouvrière (et une célèbre figure mouvalloise) jusqu'en 1975, date de sa mort. En 1959 l'effectif est complété par des demoiselles espagnoles dont deux (Irène et Félisa) demeureront au service de la communauté jusqu'en 1989. La maison reprend progressivement les retraites, en les diversifiant : hommes, préparation au service militaire, scolaires... Les retraites de fiancés apparaissent en 1952 avec le concours de la Croix Blanche pour les nuits des jeunes filles! Malgré des moyens modestes, la chapelle est rénovée avec la participation des moines de Wisques qui font les émaux et ceux de Saint-Benoît-sur-Loire qui réalisent les vitraux. Le cardinal Liénart inaugure cette chapelle rénovée le 5 février 1961.

A l'époque, les pères, jeunes et nombreux, marquent de leurs personnalités respectives les orientations de la maison, tout en assurant des apostolats extérieurs. Le père René Rogé assure de nombreuses conférences et fonde pour le diocèse les groupes de Vie chrétienne. Le père Philippe Coisne anime les groupes PRH. Pour essayer de coordonner ces initiatives, les supérieurs se suivent (pères Bied-Charton, René Rogé, Philippe Coisne, Yves de Colnet). L'arrivée du père Michel Boutry (1977) s'accompagne d'une très forte diminution de la communauté jésuite. Périodiquement, l'existence même du centre est remise en question, mais toujours surmontée. L'arrivée du père Bruno de Gabory et sa nomination comme directeur en 1985 est le signe d'une volonté par les jésuites, aidés par les laïcs, de rénover le centre de façon significative permettant une animation importante. Cette évolution amène nécessairement à confier de plus en plus de responsabIl ités aux laïcs qui s'y investissent dans un vrai partenariat. Elle aboutit au retrait des jésuites de la direction de la maison qui est confiée par l'évêque à des laïcs : la Communauté Vie Chrétienne. Louis-Pierre Poissonnier.

« Parmi  les administrateurs du Hautmont figuraient le banquier Maurice Scalbert, Jean Bernard, raffineur, Amédée Prouvost et Emile  Barrois-Lepers » Jean Marie Mayeur : un prètre démocrate. MN

Ecole supérieure de commerce de Lille

Institut industriel du Nord,

L’Institut industriel du Nord de la France, appelé couramment Institut industriel du Nord ou I.D.N., est l'entité de recherche et de formation des ingénieurs à l’École centrale de Lille de 1872 à 1991. L'École a été fondée en 1854, au début d'une période de plus d'un siècle caractérisée par un essor prodigieux des technologies, du commerce mondial et du rôle des ingénieurs, marquée par deux phases d'accélération 1872-1914 et 1947-1973, entrecoupée de périodes heurtées de guerres, d'effondrement de la croissance et des échanges commerciaux internationaux.

Sous sa dénomination École des arts industriels et des mines avec les parrainages de Frédéric Kuhlmann et Louis Pasteur, promoteurs des sciences appliquées à l'industrie dès 1854, l'École accompagne la première révolution industrielle fondée sur la thermodynamique, l'énergie issue des mines de charbon, la machine à vapeur d'origine anglaise, la métallurgie, la mécanisation de l'industrie textile , le développement des procédés chimiques et des colorants, l'essor des transports et les chemins de fer, les structures métalliques et béton de ciment, ainsi que les transformations sociales associées à l'exode rural consécutif à l'augmentation des rendements provoquée par la mécanisation et la chimie agricole. La crise de 1870 est un tournant pour l'École, le sursaut économique et la notoriété des ingénieurs en découlent.

Au travers de son Institut industriel du Nord à partir de 1872, l'École assure le développement de la grande industrie mécanique actionnée par des moteurs électriques et thermiques, de la pétrochimie et sidérurgie, de l'automobile, des systèmes et réseaux électriques, de l'électromécanique et de l'automatisation de l'industrie manufacturière, traduisant l'augmentation généralisée de la productivité des différents secteurs de l'industrie et des services. Un coup d'arrêt à la prospérité et à l'expansion des promotions d'ingénieurs a lieu en 1914. La croissance des échanges économiques et l'augmentation de la taille des promotions d'ingénieurs reprennent durant les Trente Glorieuses avec l'urbanisation accélérée, l'énergie bon marché permettant l'essor des infrastructures, des services et la consommation de masse entre 1950 et 1973. Des mutations industrielles commencent à se dessiner vers 1967 dans le nord de la France et précèdent les premières ruptures monétaires (1971) et énergétiques (1973,1979).

L'évolution de la société industrielle vers une société de l'information se traduit par l'ère des innovations en informatique et automatique (1957), micro-électronique (1971), télécommunications (1975-1996), micro-systèmes et nanomatériaux (1992) et la transition vers le XXIe siècle où l'École centrale de Lille s'adapte aux mutations des modes de croissance, de mobilité et de services, de conversion d'énergie et de production durables.

 

Ecole Nationale des Arts et Métiers de Lille

Lille-arts-et-metiers

Lille-Arts-Metiers

Institut catholique des Arts et Métiers

Ecole des Hautes Etudes Industrielles

Ecole Nationale Supérieure des Arts et industriels textiles ENSAIT à Roubaix

En 1876, le Conseil Municipal de Roubaix, désireux de donner satisfaction aux voeux de la population d'avoir un enseignement spécial, adapté aux besoins d'une grande ville industrielle (Roubaix est depuis longtemps la capitale du textile), adopte la création sur un point central, d'un établissement destiné à réunir les cours publics, écoles académiques (tissage, dessin), avec leurs collections, le musée artistique et industriel, et la bibliothèque, qui auparavant étaient disséminés dans la Ville .

Parallèlement, le gouvernement souhaitait créer une école textile , pour répondre aux besoins de l'industrie. LEtat décida d'aider la ville de Roubaix ; l'école serait donc une institution nationale. L'ENAI (Ecole Nationale dArts Industriels) est officiellement créée par la loi du 5 juillet 1881 et une convention est signée en 1882 entre l'Etat et Roubaix. La réalisation de l'Ecole est alors confiée à l'architecte DUTERT, inspecteur de l'enseignement du dessin pour la région du Nord, qui soutenait ce projet depuis plusieurs années. L'ENAI prend le nom d'ENSAIT en 1921.

Son architecte,  Charles Louis Ferdinant DUTERT, né à Douai en 1845, décédé à Paris en 1906, est l'architecte de l'école.Cest un homme très considéré à la fin du 19ème. En 1863, Il  entre aux Beaux Arts à Paris, où il  réalise une scolarité brillante.

En 1869, il  reçoit le Grand Prix de Rome dArchitecture (son frère Fleury Victor Dutert la reçu en 1864). Il  passe ensuite 5 années en Italie où il  travail  le à la restauration de l’ancien Palais des Césars sur le Mont Palatin à Rome et participe à des fouilles. De retour à Paris, il réalise de nombreux travaux : rénovation de l'Hôtel de Ville de Paris (inspecteur des travaux 1ère classe), Architecte du Palais des Machines pour l'exposition universelle de Paris en 1889, il  élève La Galerie des Machines.

    Architecte en chef en 1890 du Museum d'Histoire Naturelle de Paris. Il réalise de nombreux travaux dans le  Nord (hôpitaux, Eglises) où il  est nommé Architecte du Gouvernement en 1882.

Son oeuvre majeure en province est la construction de L'ENAI. (Ecole Nationale des Arts Industriels) : réalisée de 1886 à 1889, elle préoccupe DUTERT, depuis 1879 : l'appui de l'architecte semble décisif dans le choix de Roubaix pour la création d'une école textile dans le Nord.

La construction jumelée dune bibliothèque municipale et d'un centre d'instruction est inhabituelle pour l'époque.

Sa situation géographique au sein même de l'école est privilégiée car centrale et donc directement accessible au public. Elle est néanmoins éloignée des ateliers bruyants. Après la seconde guerre mondiale, la bibliothèque de Roubaix s'établit rue du château. La bibliothèque de l'ENSAIT cesse de fonctionner en tant que telle en 1975, date à laquelle elle est affectée par un incendie.

Elle est désormais intégralement dédiée à l'accompagnement des élèves.

Les petites Sœurs des Pauvres en 1852.

 

Le rayonnement des nouvelles paroisses et églises :

Sacré Cœur, Saint Joseph, Saint Eubert, Saint Benoit-Labre, Saint Louis-de-Fives, la nouvelle Cathédrale de la Treille.

Jean François Flipo 1792- 1867, filateur, Conseiller général, fondateur de la fortune de la famille; crée sa filature, utilise une des toutes premières machines à vapeur, s’installe dans une grande maison de la rue de Tournai, épouse Adélaïde Cécile  Holbecq,-1803-1892), femme très courageuse et pieuse qui financera l’essentiel de l’église Saint Louis et soulage les misères sans compter ; à la fin de sa vie, veuve, elle dirigera la filature ; elle allait à la messe chaque matin à la chapelle de l’hospice d’Havré du XVII  ° siècle (exactement) en face de son domicile; par contre le dimanche, son cocher attèle les deux chevaux pour la conduire en bel équipage entendre la grand messe à Saint Christophe de Tourcoing,  parée de ses robes de taffetas dites « des fêtes de l’église » texte d’André Leurent-Maës; ( Jean Baptiste avait un frère Charles Flipo, né le 6 novembre 1800, Tourcoing, décédé le 25 avril 1824 (23 ans), en religion – trappiste).

Amédée II  Prouvost était, comme sa femme, membre du Tiers-Ordre de Saint-François. Il  fit édifier à M'Rira, prés de Tunis, dans un domaine où il  fut associé avec son frère Edouard, une chapelle qui devint paroisse. Il contribua à faire édifier prés de sa propriété de Mandelieu une chapelle, N.-D. des Mimosas. Il  contribua certainement à la construction du grand couvent de la Sainte Famille à Roubaix, rue de Lille, où sa belle-sœur, religieuse, tante Jeanne Bénat, laissa un très grand souvenir. Pendant la guerre de 1914-1918, il  prit la tête d'un Comité dit du Vœu de Roubaix, dans le but de demander à Dieu la protection de la ville , qui fut heureusement épargnée. Le clocher qui manquait à l’église du Sacré-Cœur, fut ainsi construit. Il avait de tout temps porté de l’intérêt à l'Orient Chrétien et présidait le comité de Roubaix de l'Œuvre d'Orient. Son dévouement à l'Œuvre d'Orient, lui valut d'être nommé Commandeur de l’Ordre du Saint-Sépulcre, et nous avons eu sous les yeux une photo de grand-père, revêtu d'une cape prestigieuse, dont les mauvaises langues disent qu'elle a termine sa carrière comme peignoir de bain de mes cousins Auger.

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Le couvent des Clarisses de l'Épeule sis à Roubaix, construit sur les plans de l'architecte belge Jean-Baptiste Bethune, en fin du 19ème siècle, dans le style néo-gothique, est classé à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques ; véritable joyau aux yeux des passionnés d'histoire comme Xavier Lepoutre. L'année dernière, ce médecin a créé l'association des Amis du couvent des Clarisses de Roubaix, sorte de vigie qui surveille  la destinée des lieux. Lors de l'assemblée générale, qui s'est déroulée samedi au musée La Piscine, le président a invité le premier adjoint Pierre Dubois à expliquer les projets de réhabilitation du lieu. Un centre pour autistes adultes, d'une capacité de vingt-deux places, devrait voir le jour dans l'ancien cloître. Ensuite, un accueil  de petite enfance sera installé dans l'ancienne école et la chapelle devrait, quant à elle, accueillir des activités culturelles. « Nous souhaitions que ce couvent reste un lieu d'hospitalité », a expliqué Xavier Lepoutre. Ce n'était donc pas un voeu pieux. Xavier Lepoutre, médecin biologiste à l'hôpital de Roubaix, était tout jeune lorsqu'en 1981, l'ancien hospice de Blanchemaille a été détruit.

Blanchemaille-Roubaix

« Quand je suis allé voir les élus, on m'a dit qu'il  était trop tard, que j'aurais dû réagir avant... » Depuis, seul l'ancien fronton de l'hospice a été remonté, près de la caisse d'allocations familiales. Et Xavier Lepoutre a appris qu'en militant dans une association, on avait plus de chances d'être entendu. C'est ce qu'il  a fait au sein d'Art action et de la société d'émulation.

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Le baron Jean-Baptiste de Bethune, architecte du couvent des Clarisses de l'Épeule.


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