Les collèges, cercles, paroisses
des
"grandes familles du Nord"
Terre très catholique depuis la contre-Réforme du XVI° siècle, la Flandre méridionale voit ses élites tout naturellement engagées dans cette foi et ses combat. Toutes les « grandes familles » patronales s’illustrèrent en ce domaine et certaines plus particulièrement, les Bernard, les Féron-Vrau.
« Au
XVIe siècle, c'est Douai qui accueille les facultés nordistes. À cette époque
et jusqu'au XVIIIe siècle, Lille ne possède ni université, ni académie, mais
seulement quelques collèges enseignant les humanités, successeurs des écolâtres
de la collégiale Saint-Pierre de Lille établis depuis le XIIIe siècle.
Au cours du XVIIIe siècle, un enseignement artistique commence à se développer : une école publique de dessin s'ouvre en 1753, une école d'architecture en 1758 et un cours de mathématiques en 1763. Ces trois institutions fusionnent en 1766 pour donner naissance à l'Académie des Arts. De même, des sociétés savantes se créent : d'abord une société littéraire, Le Brunin, fondée notamment par Charles-Joseph Panckoucke, libraire et éditeur de revue ; puis, en 1785, le Collège des Phil alèthes, fondé par Liborio Valentino, apothicaire à Lille. Issu d'une loge maçonnique, ce collège qui enseigne les sciences et techniques est actif jusqu'à la Révolution française. Il est suivi en 1796 par l'ouverture d'une École centrale, dont les enseignements sont assurés au travers de chaires municipales. L'enseignement scientifique est soutenu par la société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille à partir de 1802.
Mais ce
n'est qu'au cours du XIXe siècle que la vocation académique de Lille s'affirme.
Une école de médecine est mise en place en 1805 ; des cours municipaux de
sciences sont établis en 1817 par Charles Delezenne et Frédéric Kuhlmann ; la
faculté des sciences de Lille est fondée en 1854 ; une école publique d'ingénieurs
est créée en 1854 par la municipalité de Lille et devient en 1860 l'École
impériale des arts industriels et des mines.
Dès la création de la faculté des sciences, de nombreux bâtiments sont construits pour accueillir les étudiants entre le boulevard Jean-Baptiste Lebas et la rue Jeanne d'Arc, dans le quartier Saint-Michel. C'est là que s'établissent aussi, en 1872, l’École des arts industriels et des mines rebaptisée sous le nom d'Institut industriel du Nord, devenu depuis l’École centrale de Lille, et, en 1874, la faculté de médecine et de pharmacie de Lille.
C'est à
la même époque, en 1875, que sont créées les facultés catholiques (droit, lettres
et sciences) qui se fédèrent en 1877 sous le terme d'institut catholique de Lille,
lequel s'installe au cœur du quartier Vauban Esquermes. Toujours présent dans
ses locaux historiques, il comprend
aujourd'hui six facultés : lettres et sciences humaines, droit, sciences et
technologies, médecine, théologie, sciences économiques et gestion, et une
vingtaine d'écoles et instituts qui composent la Fédération universitaire et
polytechnique de Lille (FUPL, connue sous le nom d'Université catholique de Lille).
La bibliothèque universitaire et la faculté des Lettres de 1895.
En 1887,
au terme de nombreuses péripéties, les facultés douaisiennes de lettres et de
droit sont transférées à Lille, mettant un point final à trente ans de
rivalités entre les deux villes. Toutes les facultés publiques sont ainsi
regroupées à Lille et sont unifiées pour devenir l’université de Lille. Elle
est suivie par l’École supérieure de commerce de Lille, fondée en 1892 ;
l’École nationale supérieure de chimie de Lille, créée en 1894 en tant
qu'Institut de chimie de Lille ; l'Institut Pasteur de Lille, établi en 1898 ;
l’antenne lilloise de l’École nationale supérieure d'arts et métiers, créée en
1900.
Comme
dans le reste du pays, les évènements de mai 1968 entrainent à Lille un
déménagement vers des campus modernes en périphérie, de l'École centrale de Lille
en 1968, puis de l'École nationale supérieure de chimie de Lille et de
l'université entre 1970 et 1974. L’État crée alors à partir de l'université
trois entités publiques axées chacune autour d’un campus spécifique : Lille I à
Ville neuve-d'Ascq, Lille IL à Lille et
Ronchin et Lille III également à Ville neuve-d'Ascq.
Cependant, au cours des années 1990, un retour partiel dans Lille s'amorce : l'institut d'administration des entreprises dépendant de Lille I s'implante dans le quartier du Vieux-Lille et, en 1991, l'Institut d'études politiques de Lille s'installe dans le quartier de Moulins où il est rejoint par la faculté de Droit à partir de 1995.
En 2006, l'agglomération de Lille était, après Paris et Lyon, le troisième pôle éducatif de France avec plus de 115 000 élèves, étudiants et stagiaires de plus de 15 ans. Le PRES université Lille Nord de France comprend le Collège doctoral européen Université Lille Nord de France, qui regroupe les six écoles doctorales du Nord-Pas-de-Calais, et rassemble 3 000 doctorants. » Wikipedia
Sous l’Ancien
Regime, à Lille :
On compte huit maisons religieuses d' hommes
les Jacobins ou Dominicains. 1663-1667
Les Récollets 1692
Les Capucins
Les Minimes.
Les Carmes chaussés. 1758
Les Carmes déchaussés. 1675
Les Augustins 1738
Les Frères du Tiers- ordre de S' François.
Quant aux maisons religieuses de filles, elles sont au nombre de seize :
L'Abiette.
Les Clarisses.
Les Colettines.
Les Brigittines.
Les Annonciades.
Les Urbanistes.
Les Carmélites .1707
Les Capucines.
Les Célestines.
Les Ursulines.
Les Soeurs du St Esprit.
Les Dominicaines
On peut y ajouter 4 ordres de non cloîtrées/
Les Soeurs Grises.
Les Soeurs Noires.
les Soeurs de St François de Sales.
La Magdeleine.
d'après L'Abbé d' Expilly.
Le Collège
de Marcq
Fondé en
1840 grâce aux Bernard et à Beaussier-Barrois.
« Depuis
le décret de Napoléon du 17 mars 1808, l'État s'est réservé le monopole de
l'enseignement : « Aucun établissement quelconque d’instruction ne peut être
formé hors de l’université, et sans l’autorisation de son chef » et ni la restauration de 1818, ni l'arrivée
des libéraux qui accèdent au pouvoir en 1830 n'en modifient le texte et
l'esprit. L'enseignement reste un monopole d'État sous prétexte d’assurer une
unité d’enseignement mais cela a surtout la mission d’enseigner la fidélité au
régime en place.
Lorsque
le comte de Montalembert cherche à rompre cette main-mise et ouvre une école
libre le 9 mai 1831 à Paris, tout pair de France qu'Il est, Il est assigné devant le tribunal correctionnel
et condamné. L'école sera fermée et les maîtrès traduits en justice.
L'affaire
fait néanmoins grand bruit et Guizot doit partiellement céder aux partisans de
la liberté d'enseignement en concédant à des particuliers en 1833, le droit
d'ouvrir des écoles primaires moyennant certaines garanties de capacité et de
moralité. C’est une première victoire : la liberté de l’enseignement primaire.
Mais la
liberté n’existe pas encore. L’Université peut seule, autoriser l’ouverture
d’une école d’enseignement secondaire. De plus, dans toute la France, chez les
libéraux sincères, les indépendants et les catholiques, on sent un immense
désir de sortir de cet asservissement. C’est pourquoi, le 14 mai 1834, quelques
prêtres du diocèse d'Arras fondent la Société civile de Saint-Bertin qui a pour but l’éducation de
la jeunesse à laquelle tous les membres s’engagent à travailler. Ils reprennent
à leur compte le petit séminaire de Saint-Omer et l'école de Dohem qui avaient
survécu à la tourmente révolutionnaire.
Le succès
est complet et, rapidement, l'établissement attire des enfants du Nord, ce qui
incite un groupe de chrétiens lillois, futur créateur de l’Institution Libre au
nombre desquels se trouvent MM Edouard Lefort, Auguste Scalbert, le sénateur
Charles Kolb et les frères Bernard, et dont l'âme est l'abbé Wicart, doyen de
Sainte-Catherine de Lille, à rencontrer ces prêtres qui se disent disposés à
ouvrir un établissement dans le Nord pour y assurer l'enseignement.
Le 15
octobre 1840, le Collège ouvre donc ses portes. Il ne possède alors que 10 élèves. A la recherche
d'un site propice, nos chefs de famille pensent tout d'abord s'installer à
Santes quand M. Alexandre Beaussier, le beau-frère de M. Kolb, est muté à Paris
et se dit disposé à revendre une propriété qu'il avait acquise quelques années plus tôt, en
1832, au comte Jean-Baptiste de Muyssart : le château des Jardins. Le 4 juillet
1840, Monsieur César Wicart, le frère du doyen de sainte-Catherine, sollicite
officiellement auprès du ministère l'autorisation d'ouvrir « une maison
d'éducation dans un local très convenable dans la commune de Marcq-en-Baroeul.
Le soussigné vous supplie de lui conférer le titre de chef d'institution auquel
son grade de bachelier en sciences lui permet d'aspirer ».
Le terrain
était bien préparé et le 3 août, M. Wicart est averti que « le conseil royal de
l'instruction publique, par arrêté du 27 juillet 1840 approuvé par le ministre,
l'a autorisé à ouvrir un établissement à Marcq-en-Baroeul ».
Tout
s'accélère alors. Les évêques d'Arras et de Cambrai confirment leur accord. Le
14 août, le montage financier est confirmé. Le 21 août, les sociétaires nomment
M. l'abbé Crèvecoeur administrateur de la maison de Marcq. Le 26 août, l'acte
d'acquisition de la propriété est signé. Une première lettre d'information est
aussitôt expédiée aux familles susceptibles d'être intéressées par l'ouverture
de cet établissement qui, loi de 1833 oblige, n'accueillera que des enfants en
dessous de la quatrième. Et la première rentrée scolaire a lieu le 15 octobre
1840, avec 10 élèves. Mais que découvriront nos jeunes pensionnaires après
avoir parcouru cette impressionnante allée d'arbres ? Une propriété toute
chargée d'histoire.
Les
archives disponibles ne permettent de ne remonter que jusqu’au XV siècle.
A
l’origine, le « Gardin » n’est pas une seigneurie ni un fief comme il le sera à partir du XVIIIe siècle, mais une
simple terre dépeudant du seigneur de Heulle, dont le chef lieu est connu sous
le nom de château Rouge dit du Petit Wasquehal. (Ce château sera rasé en 1958).
Cette terre appartient d’abord à la famille Denis puis aux Maes et en 1510 aux Boutiller. On
ignore l’époque à laquelle la scission avec la seigneurie se produise, la
contenance primitive du domaine et les redevances auxquelles il était tenu vis
à vis du seigneur... On sait seulement qu’il existe une habitation de plaisance. Deux
siècles plus tard, en 1721, Marie-Élisabeth Boutilllier épouse Henri de
Muyssart, et lui apporte en dot la propriété de famille. Il construiront dans la demeure une chapelle
castrale. Leur fils , François de Muyssart (baptisé en 1722) grand bailli des
États de la Flandre Wallonne et anobli par Louis XVI en 1785, reconstruit
complètement la bâtisse d’origine pour en faire une résidence d'été, suivant le
type des « maison des champs » de ce temps. Elle prend le nom de château des
Jardin qui deviendra la façade principale du Collège (le mot « Gardin » s’est
transformé entre temps en jardin car les propriétaires ont, sans doute, trouvé
que l’appellation d’origine était trop paysanne et sentait le patois). Il l’agrandira ensuite de deux ailes parallèles.
Son fils,
Jean-Baptiste (né en 1753), immigré en Angleterre sous la Révolution, ses biens ne furent pas
confisqués. A son retour, il est nommé,
le 9 janvier 1816, par ordonnance de Louis XVIII, maire de Lille. Il exercera cette fonction jusqu’en 1830. Il est également, peudant la même époque député
du Nord. Il vendra en 1832, pour des
motifs restés inconnus le château des jardins ainsi que la propriété de vingt-huit
hectares qui l’accompagne à M. Alexandre Beaussier (ci dessus). Ce dernier,
muté à Paris, revend les bâtiments et 9 hectares 89 ares à la société
Saint-Bertin. »
Extrait
des souvenirs de M. l'Abbé Le Lièvre (neveu commun de M. Kolb et de M. Beaussier)
où il présente à sa nièce le château au moment de
l’acquisition (1840).
Albert Prouvost-Devémy
y termina ses études avec de très brillants succès ; Il fera ensuite un séjour en Angleterre ;
puis son volontariat d’une année dans un régiment de dragons à Evreux puis fera
son apprentissage au peignage au cotés de son père Amédée I. Les plus jeunes arpeutent aujourd’hui les couloirs de
l’Institution libre de Marcq-en‑Barœul, «93% de bacheliers avec
mention», précise son directeur, Yves Quiniou. Ce collège chic compte, sur 16
hectares, des terrains de foot et de rugby, des pistes d’athlétisme, et dispeuse
toutes les options possibles, chinois en tête. »
Le
collège Saint Joseph de Lille, rue de Solférino aux Jésuites.
Classe de première (Réthorique) ; Christian Prouvost(Virnot) en haut le cinquième à partir de la droite.
Christian Prouvost, en haut à gauche.
Le futur homme de presse Jean Prouvost passa
par les Jésuites où il ne fut pas heureux.
Collège Notre
Dame des Victoire de Roubaix dès 1845.
« C'est
en 1845 que l'abbé Lecomte, supérieur du collège de Tourcoing crée
l'Institution Notre-Dame des Victoires dans la ville voisine de Roubaix.
Celle-ci est une agglomération importante de plus de trente mille habitants,
chiffre qu'elle dépassera avec près de 120.000 peu avant la première Guerre
mondiale. Tourcoing, autre grande ville du textile , connaît la même évolution
démographique. En 1843, la famille Destombes y élève me chapelle privée dédiée à
Notre-Dame-des-Victoires. Rappelons la date de 1838 qui voit la création de l'«
Archiconfrérie du Très Saint et Immaculé cœur de Marie » au sein de l'église
Notre-Dame-des-Victoires à Paris. En 1841, François Libermann fonde à Amiens la
congrégation du Sacré-Cœur de Marie en liaison avec l'archiconfrérie de Paris.
Quatre ans plus tard, c'est donc le tour de Roubaix. Son établissement scolaire
(avec sa confrérie) est le seul à être placé sous ce vocable au sein de
l'Académie de Douai (qui sera plus tard celle de Lille). Par ailleurs, dans la
région de Lille, vers le sud est, on recense, à partir de 1850, plusieurs
chapelles et églises dédiées à Notre-Dame des Victoires, pour la plupart
construites ex nihilo. Le collège de Roubaix est installé à la limite de
la ville , au lieu dit La Fosse aux Chênes ». Le biographe de son fondateur
n'explique pas pourquoi la dénomination à Notre-Dame-des-Victoires fut choisie
mais précise quand même que des propositions furent faites pour «Notre Dame des
Champs». Mais le prêtre fondateur tint bon et en 1850 renouvelle ses
recommandations en faveur du patronage du Sacré Cœur de Marie, refuge des
pécheurs. Comment connaissait-il la confrérie de Paris ? La consultation des titres
des livres des cabinets de lecture de la
ville de Roubaix est stérile, aucune trace d'ouvrages traitant du culte marial.
Nous ne connaissons pas non plus la bibliothèque de l'abbé Lecomte, mais nous
savons, toujours par la même source, que celui-ci fréquentait deux éminentes
personnalités parisiennes, Rousselle et Geoffroy Saint-Hilaire qui l'ont
peut-être informé sur la naissance de ce nouveau culte marial. En tout cas, les
dates coïncident parfaitement.
L'établissement
scolaire occupe une ancienne filature et, en 1868, subit d'importantes
modifications architecturales. Une nouvelle chapelle y est édifiée,
heureusement préservée lors des travaux récents (en 2000) effectués lors de la
rénovation du Lycée Turgot qui s'est installé en ces lieux. En effet, le
collège avait déménagé pour de nouveaux bâtiments ouverts en 1893. C'est l'époque
des conflits avec la municipalité propriétaire des lieux. Une livraison
complète des « Mémoires de la Société d'Émulation de Roubaix » (t. VI, 1890)
est consacrée à cette Histoire de l'Institution Notre-Dame-des Victoires de
Roubaix par l'abbé Théodore Leuridan. L'acquisition de terrains, la collecte
des capitaux sont réalisées en 1892, date où les socialistes avec le guesdiste
Carette emportent la municipalité. À partir de 1893, le collège est dans ses
murs avec une chapelle construite par l'architecte Achille Liagre. On comprend
alors, dans ce contexte politique très particulier, le discours de Mgr Baunard,
recteur de la jeune et active Université catholique à propos du jubilé de
l'abbé Henri Chabé, supérieur du collège. Citons : « Cette maison, c'est son palais
(Notre Dame des Victoires), palais et citadelle à la fois, puisque nous sommes
toujours sur un champ de bataille », et également ces lignes extraites de
l'Album souvenir 1845-1900 : « en 1892, les élections furent fatales. Ce grave
échec provoqua un admirable élan des catholiques et leur revanche fut la
construction de leur collège ». Un vitrail de la chapelle signé Vantillard illustre bien
la situation sociale des élèves : sous l'œil bienveillant de Notre Dame des Victoires, des
communiants reçoivent leur hostie en compagnie de saint Louis de Gonzague. En
marge, les noms des donateurs : Motte, Toulemonde, Prouvost, Mulliez,
c'est-à-dire ceux des plus riches familles de Roubaix dont les tombes encore
majestueuses occupent à présent la grande allée des concessions à perpétuité du
cimetière communal. La façade de la chapelle construite au fond d'une cour
carrée est ornée d'un porche surmonté d'une grande statue de
Notre-Dame-des-Victoires. Le décor extérieur, les vitraux, les statues
entretiennent le souvenir du culte de Notre Dame. À l'extérieur, derrière de
hauts murs fermant la rue, les bâtiments de trois étages portent sur leurs
façades à chaque niveau et régulièrement espacés des fers d'ancrages avec les lettres
N.D.V.
Grâce à
la consultation des différentes archives (collège, diocèse et département) et
aussi des nombreux bulletins (Bulletins de l'association des anciens de
Notre-Dame-des-Victoires, ou Bulletins produits par le collège lui-même,
plaquettes publiées à l'occasion de jubilés ou de voyages) .Il nous est possible de suivre quelque peu la vie
spirituelle du collège. Dans les recommandations pour les prêches, on parle du
Cœur immaculé de Marie seulement jusque 1860. Chaque année, un voyage est
organisé avec un train spécial pour Namur, Bruxelles et les grands lieux du
pèlerinage. Les élèves visitent Paris, se rendent au Sacré-Cœur mais négligent
le passage à Notre-Dame-des-Victoires. Celle-ci est invoquée cependant dans les
années trente par un chant dont voici le texte :
"Vierge
qui défends le monde
Toi qui
foules le serpent
Tu
vainquis le vice immonde
A nos
pieds toujours rampants
Notre
Dame sous l'égide de ton bras
Fiers
émules de ta gloire
Nous
menons de bons combats
Patronne
de la France tu la guides de ta main
Par la
joie et la souffrance vers son glorieux destin."
Ce
chant de l'entre-deux-guerres est
inspiré non seulement par la description de la statue elle-même mais s'inscrit
dans le droit fil des discours de 1892 :
Notre Dame des Victoires aide les croyants contre les ennemis de l'intérieur
comme de l'extérieur. Nous sommes assez loin du refuge des pécheurs dont le
souvenir s'est peu à peu étiolé comme le révèlent les choix des pélérinages. En
1946, de grandes festivités eurent lieu à Roubaix pour le centenaire du collège
sous la présidence du cardinal Liénart, évêque de Lille. À cette occasion, une médaille
commémorative fut frappée d'après un dessin du graveur Gustave Muller. L'espace
de l'avers est occupé par la Vierge et le Christ au centre, entourés par trois
victoires ailées portant des couronnes de lauriers à la main. Des palmes
soulignent la bordure inférieure. L'artiste a donc privilégié en accord avec
l'esprit du temps et des lieux, la victoire et ses attributs.
La
répétition d'une telle interprétation surtout après 1918 et 1945 a forgé un
esprit de cohésion spirituelle, en accord avec un recrutement social très
homogène, d'origine presque exclusivement patronale. Ainsi, une dizaine de
troupes se partageaient le district scout de Roubaix. La deuxième Roubaix
recrutait des élèves des divers établissements libres et publics de Roubaix,
mais une scission eut lieu pour créer une « troisième Roubaix » propre au seul
collège de Roubaix. En 1965, a lieu la fusion avec l'Institution Saint Louis
dont les élèves sont issus de classes moyennes. La presse fait allusion à une
certaine émotion chez les parents et certains préfèrent inscrire leurs enfants
au collège de Marcq, plus conforme à leur milieu social. Ceci nous a été
plusieurs fois confirmé par les anciens du collège que nous avons contactés par
voie de presse : "Il y avait un
esprit maison" très particulier sous le patronage d'une Vierge triomphante
et victorieuse. Bien peu - nous avions reçu une cinquantaine de réponses à
notre appel dans les journaux régionaux - voyaient encore le rapport avec la
basilique de Paris. Le lien s'était distendu très tôt pour disparaître par la
suite.
Extrait
de « La dévotion mariale de l'an Mil à
nos jours », Université d'Artois, Arras, 2005
Deux
mémoires de maîtrise nous ont fourni une documentation très utile . Citons
Delesalle J.-P., Les établissements libres dans l'Académie de Douai, Lille 1968
; ouvreur N., Du collège communal de Tourcoing à l'Institut Libre du
Sacré-Coeur 1802-1914), Lille 1993. (2)
Abbé Leblanc H.-J., Histoire du collège de Tourcoing, Tourcoing 1870, 567 p. en
particulier p. 250. Nos remerciements à M. Grelle de la Médiathèque pour la
consultation des microfIl ms relatifs aux titres des ouvrages des cinq cabinets de lecture au
XIXe s. Il n'y a pas non plus de
confrérie féminine : Bonnie Smith, Les bourgeoises du Nord, Paris 1989, p.
79-101. (4) Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de
Notre-Dame-des-Victoires, 1900, p. 10 ; Album .souvenir 1845-1900, Roubaix
1901. (5) Ensemble de vitraux restés inconnus jusqu'à ce jour, de même que
trois grands panneaux du peintre Eugène Leroy. (6) Nous remercions vivement M.
Thieffry, de Marcq-en-Barœul, pour son efficace témoignage. (7) Le 25ème
anniversaire de la IL Ième Roubaix dans Institution Notre-Dame-des-Victoires,
février 1949, p. 49-53. (8) « La fusion
Notre-Dame-des-Victoires-Saint-Louis, Nord Éclair, éd. Roubaix 8 avril 1965.
Certaines scènes du film de E. Chatilliez, « La vie est un long fleuve
tranquille ont été tournées devant ce collège.
Suivront
leur scolarité : Albert Prouvost 2 ; Jean Prouvost
C’est à l’école Notre-Dame des Victoires de Roubaix
que Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan, et Gonzague Mulliez, de Saint-Maclou,
ont fait leurs classes. «Les cours y étaient dispensés par des abbés, l’étude
du soir, comme la messe dominicale, étaient obligatoires, se souvient un
camarade. Autant dire que même les plus dissipés restaient dans le rang.» Extrait
de « La dévotion mariale de l'an mil à nos jours », Université d'Artois, Arras,
2005
Par
Monsieur Pierre Leman, Conservateur en chef du Patrimoine.
Institut
du Sacré Cœur de Tourcoing
« L’Institution libre du Sacré-Cœur est la
plus ancienne des écoles de Tourcoing. Elle a pour origine le collège Saint-Bonaventure,
fondé par les Révérends Pères Récollets en 1666, avec l'autorisation
du roi Philippe IV d'Espagne. L'école dispeuse un
enseignement général et est actuellement un établissement privé lié à l'Etat par contrat d'association.L'appellation
usuelle de l'école est le Sacré-Cœur.
Par tradition séculaire, on la désigne encore fréquemment sous le nom de Collège de Tourcoing. Elle est
installée depuis 1853
au 111, rue de Lille, à Tourcoing. Quand, en 1661, le Révérend Père
Simon de Hennin, supérieur provincial de l'Ordre des Frères
Mineurs Récollets (une branche des Franciscains),
demanda officiellement au duc d'Havré l'autorisation d'ouvrir un collège et un
couvent en sa bonne ville de Tourcoing dans la campagne de Lille, celle-ci ne
comptait alors que douze mille habitants. La Flandre, dont faisait partie Tourcoing, bien
que parlant français dans la région lil loise, était demeurée sous l'autorité
lointaine mais incontestée du roi d'Espagne
depuis plus d'un siècle et demi. Le jeune duc d'Havré et seigneur de Tourcoing,
Ferdinand de Croÿ, étant âgé d’à peine neuf ans, c'est sa mère, Marie-Claire de
Croÿ, qui gère et administre les biens de son fils . C'est donc à elle que la
lettre des Récollets est adressée : évoquant les divers services que son
ordre a déjà rendus aux Tourquennois, Simon de Hennin explique l'utilité d'un
collège religieux car il faut « enseigner
la jeunesse » et lui apprendre « le latin jusqu'à la
rhétorique, en passant par les mathématiques et l'histoire tant ancienne que
moderne ». Cette proposition fut bien accueillie, aussi bien par le
seigneur que par les échevins, et, à l'automne 1662, les Récollets préparaient
déjà leurs valises pour s'installer à Tourcoing.
C'est alors que, sans
explications, ils reçurent de la part de la municipalité de la ville une
missive les informant de l'annulation de tout ce qui avait été prévu et
l'interdiction formelle pour les Récollets d'établir un collège et un couvent à
Tourcoing.
Cette réaction aussi
étonnante qu'injustifiée stupéfia les Récollets; et Ils n'eurent pas à chercher
très longtemps la cause de ce refus. L'Ordre des Carmes,
rival des Récollets, avait subi de lourdes pertes matérielles lors des guerres
que Louis XIV de France avait mené dans la région
contre son beau-père espagnol. Les Carmes cherchaient donc de nouveaux
établissements dans la région, et ils avaient jeté leur dévolu sur Tourcoing.
Pourquoi ? Tout simplement parce que l'oncle du jeune Ferdinand de Croÿ
(duc d'Havré et seigneur de Tourcoing) n'était autre que le révérend père Philippe
de Croÿ, responsable provincial de l'Ordre des Carmes. L'ordre des Carmes avait
donc souffert des dernières guerres. Il cherchait donc lui aussi à établir de nouveaux
couvents et lieux de culte. Philippe de Croÿ proposa à son neveu, au nom des
Carmes, de fonder un collège à Tourcoing. La proposition fut soumise aux
échevins, qui pour plaire à leur seigneur, acceptèrent sans discuter.
La mère du seigneur de
Tourcoing (à l'époque mineur), la duchesse Marie d'Havré, fit comprendre aux
Récollets de ne plus venir troubler ses conseil s. Au mois d'avril 1664,
Marie d'Havré vendait aux Carmes une grande propriété à la sortie du bourg de
Tourcoing: l'acte notarié prévoyait que la première traite serait versée le 15
juin par les Pères Carmes, et que ceux-ci pourraient alors construire leurs
couvent et collège. Trois mois plus tard, en juillet 1664, les Carmes n'avaient
pas versé un centime.
Marie d'Havré en fut
grandement mécontente, et ordonna à son bailli de
Tourcoing de « saisir la terre des Carmes, empêcher lesdits Carmes
d'accéder à cette terre et d'interdire par tous les moyens la construction d'un
couvent ou collège quelconque. »
On fit comprendre aux échevins
que si les Carmes ne payaient pas, on ferait appel aux finances communales pour
remplacer les religieux défaillants. Les Tourquennois s'opposèrent avec
virulence à cela, considérant que la ville de Tourcoing ne pouvait pas se
permettre de « dépenser ses maigres recettes pour l'établissement de
religieux auxquels la ville n'avait rien demandé. » Certains notables
de la ville se déplacèrent jusqu'à Lille pour parler au père Simon de Hennin,
le provincial des Récollets.
Les Récollets, d'ailleurs,
n'étaient pas restés inactifs. Puisque les autorités locales refusaient de lui
accorder le droit de s'installer à Tourcoing, Simon de Hennin décida d'en
appeler directement au roi : Philippe IV, roi d'Espagne, alors comte de Flandre et donc suzerain
de Tourcoing. Le conseil royal répondit aux Récollets en décembre 1664 et le
roi Philippe envoya officiellement ses lettres d'octroi à Simon de Hennin,
l'autorisant à construire son couvent et son collège, à condition de s'entendre
avec l'évêque de Tournai (dont dépeudait alors Tourcoing) et avec la
municipalité tourquennoise.
Marie d'Havré étant morte
en septembre 1664, on aurait pu croire que plus personne ne s'opposait à la
venue des Récollets. Cependant, les Tourquennois, qui considéraient déjà que
les impôts locaux étaient excessifs, refusaient de débourser un sou pour la
construction du futur collège. Simon de Hennin se déplaça alors en personne
pour essayer de convaincre la municipalité. Il alla à Tourcoing le 26 mars 1665, et prit rendez-vous
à l'hôtel de ville avec le bailli et les échevins ; la scène qui suivit
est assez cocasse pour être retranscrite ici :
« Le révérend père
Simon de Hennin, suivi par son adjoint le père Grasi, entra dans la salle de
réunion de l’échevinage : tous les échevins et le bailli du duc d'Havré
étaient présents. Après les politesses d'usage, on en vint rapidement aux
faits ; le bail li parla, exposant le point de vue des autres : la
construction d'un collège coûterait une somme inimaginable à la ville . Face
aux dénégations de Simon de Hennin, le bailli se raidit et ajouta qu'il considérait les lettres d'octroi comme des
faux fabriqués par les Récollets. Simon de Hennin, furieux, lui répondit :
- Eh bien, Messieurs, puisque vous y allez ainsi, malgré l'octroi qu'il a plu à Sa Majesté de nous accorder, je vais
de ce pas prendre possession de ce lieu ! dit-Il en tapant du poing sur la table.
Il se leva, et dit à son adjoint, le père Grasi: -
Je vous ordonne, mon frère, de vous rendre au lieu choisi pour l'emplacement de
notre collège. » Grasi s'agenouilla et reçut la bénédiction de son
supérieur. Sur ce, ils quittèrent tous deux la salle, laissant les échevins
stupéfaits.
L'incident théâtral qui
s'était déroulé lors de la visite de Simon de Hennin fit vite le tour de la ville
, qui se divisa en deux camps (forts pacifiques, il faut le préciser) des pro-Récollets et des
anti-religieux. Les opposants aux Récollets avaient pour principal motif la
hantise de devoir payer la construction du collège et du couvent.
Si les échevins étaient
restés muets de stupéfaction durant la visite des Récollets, ils réagirent cependant
promptement. Le lendemain, ils se rendirent à Lille consulter deux avocats
renommés dans la région, qui leur conseillèrent les trois points
suivants : la prise de possession par Simon de Hennin étant juridiquement
nulle, envoyer des sergents et des gendarmes afin d'empêcher les Récollets de
construire quoi que ce soit. Convoquer les habitants qui prennent parti pour
les Récollets et les menacer de prison et autres sanctions s'ils persévèrent. Envoyer une
lettre au conseil du roi pour demander une attestation de
nullité des lettres d'octroi, ou du moins de retarder leur mise en vigueur.
Ils envoyèrent la missive
au conseil du roi, qui, sans doute pris par des affaires
plus urgentes, renvoya le règlement du conflit au tribunal de la Gouvernance de
Lille, dirigé par le gouverneur, le comte de Bruay. Simon de Hennin porta
plainte aussitôt et défendit sa position devant le gouverneur. Les échevins et
le bailli de Tourcoing furent assignés à comparaître devant le lieutenant du
gouverneur afin de justifier leurs actions envers les Récollets. Embarrassés, ils
demandèrent le soutien de leur seigneur, ce que celui-ci accorda sans hésiter.
Peudant que la procédure
judiciaire suivait son cours, Simon de Hennin demanda à l'évêque de Tournai
de venir choisir l'emplacement du futur couvent-collège. On envoya, le 22 juillet
1665, l'archidiacre de Boulogne qui s'acquitta de cette mission en
sélectionnant le fief des Mottes, à la périphérie du bourg. Les Récollets
envoyèrent immédiatement quelques frères pour garder le lieu. Des rumeurs
affirmant que le duc d'Havré et les échevins se vantaient de « chasser
les religieux de ce couvent par la force et de leur donner une bonne correction »,
un lieutenant du roi à Lille, Monsieur de Robiano, leur interdit d'utiliser la
violence avant la fin du procès.
En janvier 1666, le Tribunal de la
Gouvernance de Lille déclarait les lettres d'octroi authentiques et autorisait
les Récollets à les appliquer. Les échevins se plièrent au verdict et, bon gré
mal gré, le duc d'Havré autorisa solennellement les religieux à s'installer à
Tourcoing et leur vendit « 14 cens de terre situés au fief des
Mottes » le 6 mars 1666. Le 8 avril de la même année, une convention fut
signée entre les échevins, le duc et les Récollets fut signée, instituant les
droits et devoirs de chacun. Le 19 avril
1666, les Récollets s'installèrent à Tourcoing et commencèrent la
construction de leur collège, dédié à Saint-Bonaventure, qui demeura à cet
endroit jusqu'en 1790
(des vestiges de l'ancien collège des Récollets étaient encore visibles il y a
peu au 76, rue Saint-Jacques, à Tourcoing). Cette date, avec les lettres
d'octroi de Philippe IV (datées du 3 décembre 1664), est considérée comme la
fondation officielle du Collège de Tourcoing, aujourd'hui Institution Libre du
Sacré-Cœur.
Les quatre fondateurs
officiels du Collège sont donc :
Philippe IV, Roi d'Espagne et Comte de Flandre2.
Ferdinand de Croÿ, Duc d'Havré et Seigneur de Tourcoing. Mgr
François VIl lain de Gand, évêque de Tournai. Simon de Hennin,
Révérend Père Provincial des Récollets de Lille.
Ancien Régime :
1666-1789
Sis au fief des Mottes, le Collège Saint-Bonaventure comporte un
couvent et des bâtiments scolaires. A sa tête se trouve le Gardien des
Récollets, un directeur ecclésiastique ; Il y a deux professeurs, et ceux-ci se partagent
les classes en « hautes sections » (Classe Eloquentiae, Classe
Parnasso, Classe Logicae, l'équivalent de notre actuel lycée) et en
« basses sections » (Classe Humilium, l'équivalent du collège
actuel). L'enseignement est centré autour des études classiques, anciennement
nommées Humanités : le français,
la poésie,
le latin,
l'histoire,
les mathématiques et la rhétorique
sont enseignés à près de 150 élèves.
Le
Collège des Récollets
est imprégné d'un véritable esprit de foi, simple
et dépouillé, propre à l'humilité
et au vœu de pauvreté de ces religieux. L'enseignement y
est entièrement
gratuit, et la discipline douce et efficace. Le Collège traverse
les guerres de
l'Ancien Régime sans grande difficulté et
prospère : à chaque fin d'année
scolaire étaient organisés des concours de
rhétorique, versions et thèmes
latin/grec, poésie... etc à la suite desquels les noms
des lauréats étaient
retranscrits et sauvegardés dans un livre tenu par les
Pères Supérieurs, Le
Palmarès du Collège de Tourcoing.
Les troubles de l'année 1789 provoquent une baisse
d'effectifs dans l'établissement : le nombre d'élèves tombe à soixante.
Cela s'explique par le fait qu'il n'y
avait pas d'internat à cette époque, et que tous les étudiants étaient donc de
ce fait externes. Nombre d'entre eux venaient de communes parfois éloignées (on
retrouve dans les registres des lieux aussi éloignés et surprenants que Besançon,
Paderborn,
Paris
ou Bruxelles),
même si la grande majorité provenait de la châtellenie lilloise. Ces jeunes
gens « logeaient chez le bourgeois », selon l'expression de
l'époque : Ils étaient accueillis gratuitement et avec hospitalité par les
grandes familles tourquennoises qui leur offraient le gîte et le couvert pour
toute la durée de l'année scolaire. Or, en septembre 1789, l'inquiétude gagnant
de plus en plus le pays, nombreux furent les parents qui considéraient que ce
genre d'hébergement devenait dangereux et retirèrent ainsi leurs enfants de
l'école. Les jours du vieux Collège Saint-Bonaventure sont comptés : une
vague de déchristianisation secoue
la France durant toute l'année scolaire 1789-1790. Le collège ferme en août 1790 (malgré la vive opposition de la population et les pétitions lancées
par la municipalité, qui restèrent sans effets) juste après la remise
officielle des prix scolaires, du fait d'une loi de l'Assemblée Constituante mettant fin à
l'enseignement dirigé par les congrégations religieuses. Les autorités
départementales ne revinrent pas sur leur décision, malgré une dernière lettre
très élogieuse de la Ville de Tourcoing: « On peut dire à la louange
des Récollets qu'il est sorti de leur
collège beaucoup de grands sujets. On prie de prendre en considération l'utilité
de ce collège, à cause de notre grande population et de celle des villages de
notre canton qui y envoient leurs enfants, qui y attire aussi des étrangers. »
En 1792,
les Pères Récollets, reclus dans leur couvent depuis la fermeture de
l'établissement, sont chassés de Tourcoing par des anticléricaux jacobins
qui avaient ameuté la population contre eux. Malgré les efforts de la
municipalité pour les protéger, les ecclésiastiques préfèrent quitter la
commune mais espère « pouvoir y revenir, quand les troubles seront
passés ». En attendant le jour où l'Institution va renaître de ces
cendres, la ville de Tourcoing n'aura plus d'enseignement secondaire peudant
douze ans.
Dès la signature du Concordat
entre la France et la Papauté, des cours sont de nouveau donnés (sans autorisation
officielle mais avec la complicité des habitants) dans les locaux du vieux
Collège des Récollets. Le père Louis Masquelier, le dernier directeur avant la
Révolution, met fin à son exil et
revient diriger l'école encore clandestine durant l'année scolaire 1802-1803.
Le 29 Nivôse An XIL (21 janvier
1804), le Premier Consul
Napoléon Bonaparte régularise la situation et
autorise officiellement la ville de Tourcoing à rouvrir son « école
municipale secondaire ». L'ancien directeur, Louis Masquelier, et certains
Récollets reviennent : l'ancien couvent est de nouveau fréquenté par les
jeunes Tourquennois, avant de déménager au presbytère de l'église
Saint-Christophe. Le presbytère se révèle vite trop étroit (malgré le faible
nombre d'élèves) et surtout complètement vétuste. Par conséquent, en 1814, l'établissement, qui
a entretemps récupéré son nom de « Collège Municipal », est accueilli
à l'Hospice d'Havré par l'administration hospitalière qui, de concert avec la Ville
, veut à tout prix empêcher la fermeture de l'établissement.
Chapelle
et cloître de l'Hospice d'Havré : l'administration hospitalière accueille
le Collège en difficulté en lui louant des bâtiments sis rue des Orphelins.
Peu
après, les Hospices et Hôpitaux de Tourcoing louent au Collège un bâtiment
situé rue des Orphelins (actuelle avenue Gustave Dron) :
vite exigu, les agrandissements successifs n'ôteront pas son caractère
précaire. Tous les directeurs qui vont suivre tenteront de déménager, mais les
finances de l'école ne le permirent pas avant le milieu du XIXe siècle.
Malgré le
dévouement des bons Pères (Récollets, Carmes puis Bénédictins) qui dirigent
l'établissement renaissant, le succès n'est pas au rendez-vous. La mort
prématurée des deux premiers directeurs, Louis Masquelier et Herménégilde de
Bourgois, et le découragement du troisième, François Débruyère, fragilisent un
Collège qui n'a que peu d'élèves (une cinquantaine environ) ; la
discipline et les résultats scolaires laissent à désirer. Le Conseil Municipal,
qui envisage de le supprimer purement et simplement, fait appel à un
ecclésiastique artésien dans l'espoir de relever l'établissement: l'abbé
Louis-Constantin Flajolet. De 1823
à 1831,
l'abbé Flajolet dirige le Collège de Tourcoing avec un conservatisme paternel
qui lui permet de redonner confiance aux parents. Il consacre l'établissement à Saint Joseph.
Le collège connaît de nouveau une certaine prospérité, atteignant une centaine
d'élèves. Un peusionnat est même créé. Cependant, l'établissement subit un
grave revers lorsque l'abbé Flajolet, après la Révolution de 1830, est suspeudu sans
ménagements de ses fonctions pour légitimisme.
Il s'exile à Mouscron,
ville belge
voisine de Tourcoing, où il fonde un
nouveau collège. Le problème est que tous ses anciens peusionnaires
tourquennois, excepté un, le suivent en Belgique. Le Collège est au bord du
gouffre, et ce ne sont pas les nouveaux directeurs laïcs, Messieurs Duchâtelet
et Nimal (ce dernier demeure connu dans les annales pour avoir précipité la
déchéance de son établissement), qui peuvent redresser la situation. Fait
révélateur, le nombre d'élèves tombe à 36 peudant l'année scolaire 1837-1838.
On critique un établissement devenu "trop cher pour la commune, compte
tenu de sa faible fréquentation et de ses résultats scolaires mitigés" ;
on se plaint également d'une "indiscipline et d'un relâchement constant
chez le peu d'élèves qui restent". Il faut attendre le licenciement de M. Nimal en 1838 pour que la destinée
du Collège change, et de manière radicale. On évoque alors la fermeture de
l'établissement. C'était sans compter l'énergie avec laquelle l'abbé Lecomte
allait relever l'Institution.
1838-1870 : le redressement du Collège
de Tourcoing
Le
redressement du Collège est l'œuvre de quatre jeunes ecclésiastiques :
tout d'abord l'abbé Louis-Joseph Didier (1838), mais surtout les abbés Albert
Lecomte (1838-1856), Augustin Lescouf (1856-1858) et Henri Leblanc
(1858-1900), ancien élève et successeur des deux précédents. En 1838 arrive un
nouveau directeur, l'abbé Didier : sa direction, bien que très courte (il
meurt en novembre de la même année), apporte un renouveau spirituel à l'école. Il
adopte un nouveau programme qui définit les valeurs chrétiennes primordiales
que l'établissement entend, outre les études, inculquer à ces élèves : la
foi, la tolérance et la modération. Il est remplacé en tant que directeur par son
adjoint et ami, l'abbé Lecomte, qui va marquer l'histoire de l'Institution. En
moins de dix ans, le nombre d'élèves passe de 36 (en 1838) à 360 (en 1845).
L'abbé Lecomte continue et perpétue le projet spirituel de son prédécesseur, en
ajoutant ses remarquables talents d'administrateur et de « faiseur de
projets » : par tous les moyens, il tente de diriger ses élèves vers les études
littéraires, qui « ouvrent l'esprit » selon lui. C'est lui qui
parvient à faire tripler en une année (1840) le budget que la municipalité de
Tourcoing alloue à son Collège, permettant ainsi un développement d'une autre
ampleur.
Le développement du
Collège de Tourcoing tient donc surtout à la personnalité et à l'engagement de
Mr Lecomte : celui-ci, convaincu que « ce sont les hommes qui font
les institutions », se donne à corps perdu dans son collège, y dépensant
une grande partie de son patrimoine et de ses revenus, et renonçant
(momentanément) à une carrière parmi les ordres religieux réguliers. Albert
Lecomte fonde, sous l'égide du Collège de Tourcoing, quantité d'établissements
scolaires catholiques dans la région : à Roubaix,
à Solesmes,
à Bailleul, à Douai, à Valenciennes.
Le Collège en devient pour un certain temps la maison-mère. La croissance de
l'établissement est à peine freinée par la grave épidémie de typhus qui y fait
rage en 1852 :
l'abbé Lecomte ne peut empêcher le décès de
huit élèves malgré l'évacuation
rapide qu'Il a ordonné. Lui-même manque
y perdre la vie. Suite à ce triste évènement, il parvient à décider le conseil municipal d'autoriser le collège à quitter ses
locaux vétustes de la rue des Orphelins. En 1853, l'abbé Lecomte fait
l'acquisition d'un terrain (d'environ deux hectares) au 111, rue de Lille.
C'était à l'époque la dernière maison de la ville : tout le reste alentour
n'était que champs et campagne. Il entreprend une vaste politique de
construction, et le Collège de Tourcoing prend possession des locaux où il est demeuré jusqu'à aujourd'hui. Ayant mené à
bien la plupart des objectifs qu'il s'était fixé, l'abbé Lecomte quitte le Collège
en 1856
pour rejoindre l'Ordre des Chartreux et sa vie monacale, rêve
qu'il caressait depuis longtemps.
Installé dans les Alpes, Il continuera,
par correspondance, de s'enquérir du devenir de l'Institution et donnera chaque
année une forte somme d'argent (la quasi-totalité de sa pension de retraite)
pour la construction de la chapelle. Il fut l'un des directeurs les plus compétents et
les plus appréciés qu'ait compté le Collège de Tourcoing. De 1856 à 1858, année de son décès,
l'abbé Lescouf, ancien adjoint de Lecomte, dirige le Collège avec, quant à lui,
un peuchant certain pour l'étude de la physique et de la chimie. C'est lui qui
promeut les sciences au sein de l'établissement, jusque-là uniquement réputé
pour sa formation de lettres classiques. En outre, Lescouf continue la
construction de la grande chapelle, la finançant au moyen des dons des anciens
élèves, dont les premières réunions ont lieu à partir de septembre 1856.
Malheureusement, sa mort prématurée, le 10 février
1858, l'empêche de
procéder à l'inauguration solennelle du bel édifice. En 1859, le nouveau
directeur, le jeune abbé Leblanc, une forte personnalité conservatrice qui
dirigera l'établissement d'une main de fer peudant plus de quarante ans,
inaugure la chapelle enfin terminée, qu'Il consacre à la Vierge Marie.
C'est en 1870 que l'Institution
reçoit par message du pape Pie IX
sa devise : Timété Dominum et NihIl Aliud (« Craignez le Seigneur et rien
d'autre »), s'explique par la vocation catholique de l'établissement et
par le contexte de laïcisation de l'enseignement, débat qui commence à se
développer en France et qui aboutira à la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l'État.
Le Pape tenait aussi par
ce geste à remercier le dévouement que lui avaient témoigné un grand nombre
d'anciens élèves du Collège qui s'étaient engagés dans les troupes pontificales
pour défendre Rome,
qui appartenait alors au pape, contre l'invasion du tout jeune Royaume d'Italie qui
procédait ainsi à la phase finale de son unification. Les anciens élèves de
l'Institution se révélèrent d'ardents combattants et se couvrèrent de gloire
sur le sol italien, tandis que l'abbé Leblanc obtenait une entrevue privée
avec le pape pour l'assurer de sa fidélité et de la volonté du Collège de lui
venir en aide. Pie IX fut très touché de cette sollicitude.
Enfin, le 5 octobre
1882, après dix ans de
relations conflictuelles avec les autorités publiques, et suite à des
désaccords entre le rectorat et le supérieur à propos de la nomination de
certains professeurs, la Ville de Tourcoing cesse de subventionner le Collège.
Le supérieur Leblanc se sépare alors de la tutelle du recteur de Douai, et rebaptise
l'établissement : l'Institution
Libre du Sacré-Cœur. Celle-ci devient un établissement privé diocésain,
libéré de la tutelle de l'Université, comme le rappelle une plaque de
marbre située dans le hall d'entrée : « Contra omnium expectationem,
Collegium, Deo sic disponente, libertate donatum ». En 1885, un incendie
dévastateur réduit en cendres les bâtiments de l'Institution : seule la
Grande Chapelle est épargnée par les flammes. Grâce au dévouement de la toute
jeune Association des Anciens Elèves (créée en novembre 1882), la grande façade
de la rue de Lille est rapidement reconstruite dans un style beaucoup plus beau
et majestueux qu'autrefois. Il faudra
toutefois quinze ans pour que les dégâts de l'incendie soient complètement
résorbés : en 1900,
une grande fête ouverte à tous les Tourquennois est donnée à l'occasion de
l'inauguration de nouveaux bâtiments et aussi pour célébrer le départ du
Supérieur Leblanc, devenu entre temps Mgr Leblanc
suite à sa nomination en tant qu'évêque,
qui quitte l'Institution après avoir passé quarante ans à sa direction. Sa
mort, un an à peine après son départ de la direction, endeuilla l'Institution
mais son œuvre lui survécût ; et le Sacré-Cœur connut un véritable âge
d'or jusqu'à la Première Guerre mondiale.
Après le départ de Mgr
Leblanc, c'est Mgr Lecomte, le petit-neveu d'Albert Lecomte, qui
devient supérieur de 1901 à 1907: « l'âge d'or » de l'Institution.
Le chanoine
Leleu lui succède : c'est à lui qu'incombera la difficile responsabilité
de gérer l'institution peudant les années de guerres et d'occupation. En effet,
le faste de la Belle Époque laisse vite place aux affres de la
Première Guerre mondiale. En octobre 1914, la ville de Tourcoing
est occupée par les Allemands : les bâtiments de l'Institution sont
réquisitionnés par les occupants et les cours ont lieu dans les maisons de
particuliers volontaires. De nombreux incidents éclatent entre les soldats
allemands stationnés dans les locaux et les élèves qui narguent les Allemands
en organisant fréquemment des sortes de « manifestations
patriotiques » dans la cour de l'école.
Le supérieur Leleu fait
écran entre les exigences de l'occupant et ses jeunes élèves, notamment en ce
qui concerne les réquisitions pour les travaux forcés. Ainsi, les relations
avec l'Université catholique de Lille étant
coupées du fait de la guerre, il créa
une annexe tourquennoise des Facultés lilloise dont il assuma la direction et la plupart des cours.
Les élèves de Terminale
quittant l'Institution purent de ce fait devenir étudiants à Tourcoing et
échapper aux exactions de l'occupant.
Son opposition farouche
aux exigences ennemies lui vaut bien des soucis : le 6 janvier
1918, le chanoine Leleu
est déporté en Lituanie
par les Allemands ; Il a le même sort qu'environ une centaine de notables
et personnalités tourquennoises.
Le supérieur Leleu est
relâché en juillet 1918, et, en octobre de la même année, Tourcoing est libérée
par les armées françaises. L'Institution rentre dans ses anciens locaux et
retrouve son train de vie habituel. 170 anciens élèves et professeurs du
Sacré-Cœur sont morts peudant la Grande Guerre. En 1929 et 1931, sous la direction du
chanoine Louis Liagre (1928-1931) qui souhaite moderniser l'établissement, les
deux longues ailes parallèles (abritant actuellement l'une le lycée, l'autre
l'école) sont construites. Elles sont financées en grande partie par
l'économe de l'établissement, l'abbé Joseph Flipo. C'est à cette époque que
le Collège de Tourcoing compte parmi ses élèves un certain Raymond Devos.
En 1939,
une nouvelle guerre mondiale éclate, qui devait se révéler encore plus terrible
que la première. Tourcoing est de nouveau occupée, et la ville devient le
quartier général de la XVe armée allemande (en charge du
Nord-Pas-de-Calais et de la Belgique). La menace nazie pèse donc lourdement sur
la ville : l'ennemi est tout près. De plus, la Gestapo surveille de près la population. Un jour, au petit
matin, les soldats allemands débarquent au Sacré-Cœur : « Il y eut pourtant une très chaude alerte, la matinée
où les Allemands vinrent au collège, sur dénonciation, pour y arrêter des
jeunes gens réfractaires au service du travail obligatoire (STO) en Allemagne et cachés parmi les
membres du personnel. La catastrophe fut évitée grâce à l'abbé Froidure,
professeur et préfet de discipline : son calme, son à-propos, sa fermeté,
permirent aux jeunes de s'enfuir par les jardins de la paroisse Sainte-Jeanne-d'Arc
et au personnel restant de ne pas les
trahir, lors des interrogatoires successifs auxquels ils furent soumis. C'est
de ce jour que date le service de table par les élèves eux-mêmes : Il fallut remplacer au pied levé les domestiques
qui s'étaient enfuis et donner l'impression aux enquêteurs allemands que les
élèves avaient toujours fait ce travail eux-mêmes ; ils s'en tirèrent si bien que
ce service est devenu une tradition qui demeure encore actuellement. »
Un autre évènement
mémorable a lieu également à la même époque : les soldats allemands
avaient pris l'arrogante habitude de faire des manœuvres militaires à
l'intérieur de l'école pensant intimider de cette façon les élèves et le
personnel de l'établissement. Or, lors d'une manœuvre allemande dans la grande
cour, un élève, Camille Verhelle, s'illustra en faisant un magnifique shoot
dans un ballon de football, qui atterrit avec force dans le derrière d'un soldat
allemand qui tomba par terre avec grand fracas. Camille Verhelle se cacha dans
la masse des élèves, et les soldats, furieux, traversèrent la foule fusil à l'épaule et au pas de l'oie, pour terroriser
les jeunes gens. Après ce brillant « acte de patriotisme », le Collège
restera tranquille jusqu'à la Libération.
L'après-guerre est une
période difficile:
Le
retour aux conditions du temps de paix provoque rapidement une baisse des
effectifs d'internes ; la dénatalité de l'entre-deux-guerres, aggravée par la crise de
1939-1945, y ajouta ses effets si bien qu'en cinq ans le nombre d'élèves
descendit de 746 à 500 en 1950.
Ce n'est que progressivement que la poussée démographique d'après guerre fit
remonter les effectifs à 617 en 1959.
Les scolarités payées par les parents suffisaient à peine à assurer la survie
du Collège ; les augmenter encore était s'interdire la démocratisation de
notre enseignement libre en rendant plus difficile l'arrivée des élèves de familles
modestes.
Le Collège, comme tous les établissements semblables, ne survivait donc
qu'en comprimant au maximum ses dépenses : les professeurs laïcs étaient
mal payés, et en conséquence ne se recrutaient plus, le personnel domestique
était insuffisant en nombre, l'entretien des bâtiments ne visait qu'à éviter le
pire ; le mobilier scolaire et le matériel pédagogique ne se renouvelaient
que difficilement. Seule une somme énorme de dévouements de toutes sortes
permettait de tenir, mais pour combien de temps encore ? La fermeture
paraissait inévitable à plus ou moins brève échéance. La liberté de
l'enseignement n'aurait plus été qu'un souvenir, sauf dans quelques écoles
"de luxe" réservées aux riches.
C'est la loi Debré qui arrive à point nommé pour
renflouer le Sacré-Cœur menacé de disparition. Les enseignants sont désormais
payés par l'État. En 1960,
l'Institution change de statut et devient un établissement privé sous contrat
avec l'État, ce qui lui permet d'alléger les frais de scolarité supportés par
les élèves et d'ouvrir son enseignement à de nouvelles classes sociales. Cette décision
précède de peu la crise économique de la décennie 1970, qui ruinera
Tourcoing et réduira quasiment à néant l'ancienne clientèle-type du Sacré-Cœur,
la haute bourgeoisie textile . Les évènements de mai 1968
secouent également les vieilles traditions de l'école : fin de la messe
obligatoire, suppression des études surveillées... En 1973, le Sacré-Cœur
(jusque-là école de garçons) fusionne avec le lycée féminin Notre-Dame de
l'Immaculée Conception. La mixité précède d'un peu moins de dix ans la loi de 1981 qui oblige le vieux
Collège de Tourcoing à se diviser en trois organes : l'école primaire, le
collège et le lycée, le tout toujours sur le même site du 111, rue de Lille, et
sous l'autorité et la dénomination de l'Institution libre du Sacré-Cœur.
L'année 1982
voit le départ du dernier supérieur ecclésiastique.
L'Institution
Libre du
Sacré-Cœur se compose à présent d'une
école (environ 150 élèves), d'un collège
(500 élèves) et d'un lycée d'enseignement
général (800 élèves).
Par
ordre chronologique de promotion :
Louis Destombes (1793-1863) : promotion 1811 ;
poète local.
Jules Watteeuw (1849-1947) : promotion
1867.
Albert Roussel (1869-1937) : promotion
1887.
Jacques Sevin (1882-1951) : promotion
1900.
Victor Moriamé (1888-1961) : promotion
1906.
Le cardinal Joseph-Charles Lefèbvre (1892-1973) :
promotion 1910.
L'archevêque catholique Marcel Lefebvre
(1905-1991) : promotion 1922, cousin issu de germain du précédent,
descendant des Ovigneur.
Raymond Devos (1922-2006) : élève au
collège jusqu'à sa treizième année.
De 1838 à 1966, plus de cinq cents
anciens élèves sont devenus ecclésiastiques.
Charles III PROUVOST
1901-1953, fils de Charles Prouvost et
Eugénie Masurel, naquit à Roubaix le 11 Janvier 1901, ainé d’une famille de
cinq enfants. Il fut élève du collège du
Sacré-Cœur à Tourcoing. Pendant la guerre 1914-1918, ses parents habitant
Paris, il continua ses études à
l’institut du St-Esprit à Beauvais, puis au collège Stanislas à Paris et revint
terminer les 3 derniers mois de philosophie à Tourcoing. Il fit son service militaire
à Hesdin, St-Omer, puis en Allemagne et fit l’occupation de la Ruhr comme
sous-lieutenant. Il passa ensuite deux
années aux Facultés Catholiques de Lille et obtint le diplôme d’H.E.C.
Les
Facultés Catholiques de Lille
dans les
locaux néo-gothiques du boulevard Vauban à Lille de 1875 à 1880.
La Fédération universitaire et polytechnique de Lille,
qui communique sous le nom d'université
catholique de Lille et est surnommée La Catho, est une fédération
d'établissements, d'inspiration catholique, créée en 1973. Son histoire remonte
à 1875, date de création des premiers établissements qui la composent. Cette
fédération regroupe 6 facultés (Institut catholique de Lille), 20 écoles
et instituts, des centres de recherche,
et un centre hospitalier. L'ensemble de ces établissements accueille plus de
20 000 étudiants en 2010.
Vue de la cour
de l'Université catholique de Lille
Comme l'a permis la
promulgation le 26 juillet 1875 de la loi Wallon du 12 juillet 1875 relative à
la liberté de l'enseignement supérieur, l'université catholique de Lille a été
fondée en 1875 par un comité de laïcs ultramontains,
notamment Philibert Vrau, « gênés » par
l'absence d'une telle structure à Lille alors que les facultés publiques étaient
établies à Lille depuis 1854. Nous sommes alors en plein débat national sur la
laïcité avant la future séparation église-État en France.
Très rapidement, ont été
créés la Faculté de médecine (1876) et le Collège de théologie (1877).
L'inauguration officielle
a eu lieu le 15 janvier 1877,
dès la réception de la bulle pontificale qui conférait à l'Université
catholique de Lille l'institution canonique. La promulgation le 19 mars 1880 de
la loi du 18 mars 1880 relative à l'enseignement supérieur privé change la
situation instaurée par la loi de 1875. Elle permet le financement des
établissements privés d'enseignement supérieur mais interdit l'usage du terme
« université » pour les établissements d'enseignement
supérieur privés. La jeune « université libre »
deviens alors officiellement l'Institut catholique de Lille. En
1973, la Fédération universitaire et polytechnique de Lille se crée pour
regrouper une quarantaine de structures privées d'enseignement supérieur.
Bien qu'un article du code
de l'éducation interdise à des établissements privés d'utiliser le terme
d'université, l'établissement se fait tout de même appeler Université
catholique de Lille. C'est sous ce nom qu'elle communique, tant en France qu'à
l'étranger.
Le blason de
l'établissement fut élaboré durant la période de fondation (1870). Il met en relief le caractère universitaire et
ecclésial de l'institution, la tradition dans laquelle elle s'enracine et la
part prise par les deux provinces septentrionales pour sa création.
Quatre
quartiers composent ces armoiries : |
le premier offre un
champ de gueules avec deux clefs en sautoir : ce sont les armes de
l'antique collégiale Saint-Pierre
et de la basilique cathédrale Notre-Dame de la Treille ; elle rappellent
les origines de l'université et affirment l'union avec la Chaire de
Saint-Pierre ; le deuxième quartier est
un champ d'hermine au livre d'argent ouvert : la science des docteurs et
l'ornement qui les distingue ; le troisième, d'or au
lion de sable (le Lion des Flandres) lampassé de gueules, c'est la Flandre ; On y a récemment modifié
le quatrième quartier en le transformant par le drapeau étoilé de l'Union européenne. |
La Fédération
universitaire et polytechnique de Lille regroupe:
l'Institut catholique de Lille (ICL),
établissement d'enseignement supérieur privé composés de 6 facultés,
20 écoles et instituts, dont 4 écoles d'ingénieurs (HEI, ICAM,
ISA, ISEN)
4 instituts transversaux
un groupe hospitalier, le Groupe hospitalier de l'UCL (GHICL),
le CMP de Croix
30 équipes de recherche
Une Bibliothèque universitaire Vauban), créée en partenariat
avec l'EDHEC, l'Espeme, l'IÉSEG,
la FLSEG, la FLSH et la FLD, 12 bibliothèques de secteur, une bibliothèque
numérosique en réseau (BNR)
un centre sportif de 7 ha, établi
à Ennetières-en-Weppes.
Son campus, qui s'étend sur 10 ha
en ville , comprend 2 000 chambres d'étudiant en cité universitaire, une
aumônerie, et un centre culturel. La Catho est sous la présidence de Thérèse
Lebrun. Son administration est composée de plusieurs conseil s et commissions :
Le Conseil d'université
Le Conseil de surveillance
Le Conseil supérieur, formé avec les évêques d'Arras, de Cambrai
et de Lille.
Des commissions
consultatives, au nombre de cinq (exemple : la Commission culture).
La fédération compte 22 600 étudiants en 2010 (dont
6 500 en facultés). Globalement, cela correspond à 4 500 diplômés par
an, dont 635 ingénieurs. L'équipe éducative est composée de 1 000
enseignants et personnels permanents et 2 500 enseignants vacataires.
Elle est membre associé du pôle de recherche et d'enseignement
supérieur université Lille Nord de France.
Droit, Économie, Gestion
Gabriel de La
Broüe de Vareilles-Sommières 1846-1905
Docteur
en droit
Premier
doyen de droit de la faculté catholique de Lille peudant 30 ans
&1876
Louise Félicité
de Labrouhe de Laborderie 1853-1936 ;
leur petite fille , Gabrielle épousa Jacques Prouvost, fils de Georges, branche
ainée.
Sciences et Technologies
Lettres, Sciences humaines, Théologie et Sciences religieuses,
Éthique
Santé et Social
FLD, la faculté libre de droit
FLM, La faculté libre de médecine
FLSEG, la faculté libre des sciences économiques et de gestion
FLSH, la faculté libre des lettres et sciences humaines
FLST, la faculté libre des sciences et technologies
FT, la faculté de théologie.
EDHEC Espeme, l'école post-bac
crée par l'EDHEC International Business School, (ESTICE) IÉSEG
ISEA, Institut supérieur d'expertise et d'audit - École de la
FLSEG ISTC
ESPAS
HEI ICAM intégré ICAM apprentissage, (ex IST)
formations d'ingénieurs par l'apprentissage
ISEN,
ingénieurs spécialisés dans les hautes technologies ISA, agriculture,
agroalimentaire, environnement, paysage
ESF, école de sages femmes
IFSANTÉ, Institut de formation en soins infirmiers, (infirmier,
aide-soignant, puériculture, cadre de santé)
ICM, communication médicale
IFPP, pédicurie et podologie
IKPO, kinésithérapie, orthopédie et podologie ISL, Institut social de Lille Éducation et formation IFP,
préparation au métier d'enseignant
Classe préparatoire Saint-Pierre pour HEI Classe préparatoire Ozanam pour l'ICAM intégré
Classe préparatoire Saint-Paul voie économique pour plusieurs
grandes écoles (ESSEC
et HEC), voie scientifique
pour ces mêmes écoles.
L'UCL comprend 40 équipes
de recherche, dont 7 sont associées au CNRS. Par exemple, l'IÉSEG
est très active dans ce domaine.
Plusieurs centres ont été crées comme le CRESGE (Centre de
recherche économique sociologique et de gestion), le département d'éthique en
médecine ou le département de technologie et économie.
La Fédération des
étudiants de l'université catholique de Lille (ou FEUCL) crée en
1926 coordonne les quelque 300 associations du campus et représente les
17 000 étudiants dans les assemblées de la FUPL, au CROUS
ou à la FAGE.
L’Association d’entraide
universitaire (AEU), gère 10 résidences ainsi que le restaurant Meurein qui
dessert 5 000 repas par jour, midi et soir. De plus, le restaurant Meurein
possède une cafétéria ouverte aux étudiants et professeurs presque toute la
journée.
L'AEU a été créé et est
administrée par la FEUCL.
La plupart des écoles et
facultés possèdent un Bureau des étudiants (BDE) ou une corporation
qui s'occupe aussi bien d’évènementiel, de solidarité ou de culture. Les BDE et
corporations représentent leur école ou faculté à la FEUCL.
En plus des BDE et
corporations, les écoles et facultés de la Catho comprennent des associations
sportives, humanitaires, culturelles, festives ou évènementielles.
Les étudiants ont accès à
des activités sportives grâce au centre d'Ennetières-en-Weppes de la Catho, ou
encore aux salles de sport de l’AEU.
En plus du restaurant
Meurein, les étudiants profitent également des sandwicheries du quartier
Vauban.
Les bars et discothèques
de Lille, en particulier dans le quartier Masséna, et la salle Heninot reçoive
presque quotidiennement des soirées étudiantes organisées par les BDE ou d'autres
associations.
L'AEU propose le logement
des étudiants dans 10 résidences étudiantes.
De nombreux étudiants ont
recours à la colocation ou aux chambres d'étudiants, dans le quartier Vauban ou
dans le Vieux Lille,
ce qui fait que le quartier de la Catho comporte une très forte concentration
en étudiants et a une moyenne d'âge très basse.
Catherine Masson, La Catho : un siècle d'histoire de
l'université catholique de Lille, 1877-1977, coll. « Histoire et civilisation»,
Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, janvier 2011, 560 p.
La
Société Saint Vincent de Paul.
La Confédération internationale de la Société de
Saint Vincent de Paul (SSVP) est une
organisation de bienfaisance, catholique, laïque, dirigée par des bénévoles, et
créée à Paris
en 1833 par un groupe de laïcs catholiques parmi lesquels se trouvait celui qui
serait plus tard béatifié par le pape Jean-Paul II :
le bienheureux
Frédéric Ozanam.
Dans
le
monde entier, la Société de Saint Vincent de Paul a pour
objectif d'aider les
pauvres afin de soulager leurs souffrances et de promouvoir leur
dignité et
leur intégrité humaines. La Société
réalise ses projets grâce à l’effort de
plus de 700.000 bénévoles dans 142 pays ; ces
bénévoles s’occupeut chaque année
de près de 17.000.000 de personnes dans chaque coin du monde et
font face à
tous types de besoins. Ils participeut à l'aide humanitaire lors
de
catastrophes naturelles, telles que le Tsunami du 26 décembre
2004 ou lors de
tremblements de terre ou bien en situations de guerre comme la
récente crise du
Proche-Orient. En même temps, les près de 49.000
conférences assurent un
service permanent dans le monde entier, en luttant contre toutes formes
de
misères et de pauvreté et en aidant des millions de
personnes défavorisées sans
discrimination d'âge, de genre ou de religion.
L’organisation a été fondée à
l’église Saint-Étienne-du-Mont à Paris, le
23 avril 1833,
par un groupe de sept jeunes
universitaires, parmi lesquels Frédéric Ozanam
(1813-1853, (béatifié le 22 août
1997 par Jean Paul IL ). En 1834, sous l'influence de sœur
Rosalie Rendu, et
sur proposition de Jean-Léon Le Prévost (futur fondateur
des Religieux de
Saint-Vincent-de-Paul), l’organisation a pris Saint Vincent de
Paul (1581-1660)
pour patron, s’inspirant de la pensée et de
l’œuvre de ce saint, connu comme le
« père de la Charité » pour son
dévouement aux pauvres et aux malheureux.
Voyant la terrible situation des pauvres à Paris, ils se
décidèrent à passer à
l’action en créant la Conférence de la
Charité grâce à l’appui de l’une des
Fille
de la Charité, sœur Rosalie Rendu. Les fondateurs furent: Antoine Frédéric Ozanam (1813-1853), Emmanuel
Bailly (1794-1861), Auguste Le Tallandier (1811-1886), François Lallier
(1814-1887), Paul Lamache (1810-1892), Félix Clavé (1811-1853), Jules Devaux
(1811-1881), Frères des Ecoles Chrétiennes,
Vérifier : Dès 1819,
ils sont appelés par le maire de Lille,
le Comte de Muyssart avec la générosité des Bernard et de Charvet-Barrois.
Le
collège des Dominicains d’Arcueil:
Eugène
Captier, fondateur du collège dominicain
Aboli
sous la Révolution, l’ordre dominicain disparaît de France jusqu’à son
rétablissement par le père Lacordaire au milieu du 19e siècle. Henri Lacordaire
est un moine, mais aussi un républicain convaincu, qui s’oppose à la Monarchie
de Juillet. Il est élu lors de la
révolution de 1848 sur une liste républicaine, siège au sein de ce qu’on
appelle alors l’extrême gauche. Il démissionne rapidement mais demeure un ennemi
farouche du second Empire et de Napoléon III. Il consacre l’essentiel de sa vie au
rétablissement de prieurés dominicains de la « province » de France. Il accepte en 1852 la direction d’un
établissement scolaire : le collège Saint-Thomas d’Aquin, à Oullins, près de
Lyon.
Très
vite, Lacordaire y réunit une équipe soudée, principalement formée d’anciens
élèves partageant ses vues pédagogiques, beaucoup plus modernes et libérales
que celles des Jésuites. Ce sera le « tiers-ordre enseignant » de
Saint-Dominique. C’est dans ce même courant de peusée à la fois religieux,
progressiste et républicain que se situera plus tard Henri Didon, autre prieur
dominicain bien connu à Arcueil, notamment pour son influence lors de la
création des jeux Olympiques.
Le père
Eugène Captier, né en 1829 à Tarare, est issu de ce noyau de fidèles de
Lacordaire. Il s’implique dès 1853 dans
l’administration de Saint-Thomas-d’Aquin, où il a étudié, puis en 1856 dans
celle du collège dominicain de Sorèze dans le Tarn. En 1857, revenu à Oullins, il
prend la direction de
Saint-Thomas-d’Aquin, charge qu’il occupe jusqu’en 1863.
Car cette
année-là, deux ans après la mort de Lacordaire, le tiers-ordre enseignant a
décidé de fonder un grand collège en région parisienne. Pour les frères
prêcheurs, qui ont fourni dès le 13e siècle tant de professeurs à la Sorbonne,
et qui entendent redevenir un jour le grand ordre enseignant qu’Ils ont été,
l’enjeu est considérable. Aussi consacre-t-on à ce projet d’importants moyens.
C’est le site de l’ancienne propriété Berthollet, à Arcueil, qui est choisi. Et
l’établissement que l’on installe à l’angle de la rue du même nom et de la
ligne de Sceaux, construite 17 ans plus tôt, portera le nom de l’Illustre maître
de Thomas d’Aquin : Albert-le-Grand.
Informés
du projet, les ministères de l’Instruction Publique, des Cultes et de
l’Intérieur de Napoléon III tentent aussitôt de l’interdire, l’ordre dominicain
n’ayant à leurs yeux aucune existence juridique. Une injonction de fermeture du
collège et de dissolution de la communauté d’Arcueil est transmise le 16 novembre 63. Le père
Captier et le tiers-ordre prennent acte et décident de créer un collège privé
séculier, dirigé par un conseil d’administration. Ce choix est d’ailleurs
conforme à la volonté de Lacordaire, promoteur d’équipes pédagogiques mixtes,
réunissant professeurs religieux et laïcs, ainsi que de cursus reconnus par
l’Etat menant aux grandes carrières publiques.
Durant
les premières années, les désaccords restent vifs entre Captier et les pouvoirs
publics. Pour autant, Ils ne sont pas assimilables à ceux qui opposeront plus
tard l’école publique laïque à l’école privée religieuse. Car Captier et son
équipe sont républicains, ce qui n’est pas encore le cas de l’enseignement
d’Etat, celui du second empire, qu’Ils voient comme de la propagande
napoléonienne.
Captier
développe le collège. Il fait venir d’autres
enseignants d’Oullins, parmi lesquels
les pères Delhorme et Hyacinthe. Il crée
des classes secondaires et des classes préparatoires à Saint-Cyr,
Polytechnique, Navale. L’enseignement dispensé à Albert-le-Grand se donne pour
objectifs la discipline, les résultats, la piété, la pratique des arts et
–déjà– des sports. Plus ouvert que l’enseignement Jésuite, il favorise dans une certaine mesure le
développement intellectuel personnel, s’inscrivant en cela dans la filiation de
Lacordaire et de Thomas d’Aquin. En juillet 1870, Albert-le-Grand compte 273
élèves.
Surviennent
les événements de 1871. La guerre franco-prussienne, puis à partir de mars le
soulèvement de la Commune, qui entraîne l’affaire dite des dominicains d’Arcueil
. Eugène Captier a-t-Il effectivement
pris parti pour les « Versaillais » conservateurs et contre les insurgés qui
occupaient Arcueil ? A-t-il comme on l’a
dit mis le feu au château Laplace mitoyen, quartier général des fédérés ? Ou
cette affaire n’est-elle qu’une exaction gratuite des Communards? Nous
l’ignorons bien sûr, mais les pères Captier, Delhorme, ainsi que d’autres professeurs sont accusés par les fédérés de
trahison. Incarcérés à Bicêtre, puis à Paris, ils sont tués en pleine rue près
de la place d’Italie le 25 mai vers 16h. « Pour le bon Dieu ! » aurait proclamé
Eugène Captier avant d’être abattu.
Eugène
Mathon y entre en 1876 et y retrouve : « Albert, Alfred, et Eugène
Motte, Auguste Vanoutryve, François Réquillart, Paul et gaston Le Blan, Alfred
Descamps, etc ».
Le Collège Stanislas, fondé en 1808 :
Alfred
Motte y fut élève en 1844-45 ; Charles Prouvost-Dalle fut
élève de Stanislas.
En 1804,
trois prêtres du diocèse de Paris, MM.
Liautard, Augé et Froment fondent une maison d'éducation, dans l'actuelle rue
Vavin. Deux des fondateurs sont universitaires, le troisième a été formé chez
les Oratoriens de Juilly. Stanislas naît donc d'une double tradition,
universitaire et religieuse. En 1810, le collège a déjà 500 élèves avec une
section de préparation aux grandes écoles.
En 1822, il
devient le collège Stanislas (du nom de
l'aïeul du roi Louis XVIII). Frédéric Ozanam 1813-1853
La
notoriété de l'institution se répand, en raison de la qualité des études, et
aussi de sa participation à la vie du pays : lancement des conférences du père
Lacordaire en 1834 qui deviendront les conférences de carême de Notre-Dame et
activité de Frédéric Ozanam, professeur à Stanislas et fondateur des
Conférences saint Vincent de Paul, pour l'aide aux déshérités. Ozanam a été
béatifié par Jean Paul II en 1997. En
1840 le Collège se constitue juridiquement en société civile,
tout en
laissant la responsabil ité entière de l'enseignement aux prêtres de la maison. Le père Gratry,
directeur de 1841 à 1846, donnera un important développement aux classes
préparatoires aux Grandes Ecoles dans le souci de préparer des hommes capables
d'allier la rigueur scientifique avec les exigences de la Foi.
Stanislas
et l'uniforme:
En 1841,
le port de l'uniforme devient obligatoire à Stanislas. Il subsiste jusqu'à la Seconde Guerre mondiale,
mais il n'est porté par les internes que pour le dimanche, les fêtes et les
grandes occasions. En 1847, des difficultés financières entraînent la vente des
locaux. Une nouvelle société est constituée, qui installe le collège dans les
lieux historiques de la brasserie Santerre, au 22 rue Notre-Dame des
Champs. En 1855, la direction est
confiée à une congrégation religieuse, les prêtres de la Société de Marie (Marianistes); l'un de
ces derniers, M. l'abbé Lalanne, donne une vigoureuse impulsion à l'œuvre de
ses prédécesseurs. Peudant le siège de Paris et la Commune, l'établissement est
converti en poste de secours. La vaillance de son directeur, l'Abbé de Lagarde,
suscite l'admiration. Nommé directeur à Stanislas en 1871, il fait passer les effectifs du Collège de 600 à
1 200 élèves. Il crée des unités de travail
indépeudantes, assure l'extension de
l'internat et place un préfet à la tête de chaque division. Le Collège lui doit
son esprit, sa devise et son blason. Membre de la commission de l'Enseignement
secondaire, il présente Stanislas comme
un " traité d'union entre l'Université et le Clergé ". A partir de 1860 Stanislas s'agrandit par
l'achat d'immeubles voisins donnant sur la rue de Rennes et le boulevard du
Montparnasse et acquiert aussi le prestigieux domaine de l'Hôtel Belgiojoso,
rue du Montparnasse.
Transformations
du XXe siècle
En 1903,
des anciens élèves -Félix Sangnier, Pierre de Ségur et Albert Marcilhacy-
constituent une nouvelle société qui rachète Stanislas et, à la suite d'un
accord avec le diocèse de Paris, M. l'abbé Pautonnier en prend la direction.
Cent ans après sa création, l'établissement compte mille cinq cents élèves. A partir
de 1920 M. l'Abbé Labourt renoue les liens avec l'université et l'Etat. Son
successeur M. l'Abbé Beaussart, fait construire l'actuel bâtiment des classes
préparatoires aux grandes écoles.
NB : Pierre de Ségur
est le fils de Cécile Cuvelier 1830-1885, cousine germaine des Virnot, épouse
en 1851 d’Anatole, marquis de Ségur 1823-1902 : ancien membre du Conseil
d'État abandonna rapidement la carrière administrative pour se consacrer par
goût aux lettres et à l'histoire. Il écrivit dans un style vivant et raffiné
qui rappelait celui de son siècle de prédilection, le XVIIIe siècle, de
nombreuses monographies consacrées à des figures plus ou moins célèbres de
l'Ancien Régime. On compte notamment parmi ses ouvrages : Le Maréchal de Ségur,
La Dernière des Condé, Le Maréchal de Luxembourg et le Prince d'Orange. Élu à
l'Académie française le 14 février 1907 par 21 voix contre 8 à Jean Aicard, au
fauteuil d Edmond Rousse, le marquis de Ségur appartenait à une famille chez
qui l'Académie française était presque une tradition puisque deux Ségur, dont
son oncle, le général Philippe de Ségur, avaient appartenu à la Compagnie. Le
marquis de Ségur fut reçu par Albert Vandal, le 16 janvier 1908. Il reçut à son
tour Eugène Brieux en 1910.-
personne: EP (http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=505)
- personne: EP (http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=505)
Mgr F.
Méjecaze (1891-1965) . M. l'Abbé Méjecaze en 1933 ouvre Stanislas vers
l'extérieur: foyer pour étudiants de province, création d'une filiale au Canada
et prend en charge le collège Stanislas-Masséna de Nice, en 1940.
Directeur
de Stanislas de 1933 à 1962, il crée les
foyers Ozanam et sera l'un des initiateurs du collège Stanislas de Montréal
(1938). En 1951, il signe avec le
ministère de l'éducation nationale, pour l'école préparatoire, une convention
qui préfigure la loi Debré, pour laquelle il participe aux travaux préparatoires, en
qualité de membre du Conseil supérieur de l'éducation nationale.
Depuis
1962, le redéploiement. C'est sous la direction du R. Père Ninféi en 1962 que
de vastes travaux de modernisation sont entrepris, Stanislas peut alors
recevoir 2500 élèves. Au début des années 1960, certains bâtiments du Collège,
trop exigus et ne correspondant plus aux normes de sécurité, furent détruits.
De l'ancien Collège, subsistent le bâtiment des Prépa, ou bâtiment Beaussart
(1931), les bâtiments du 22, rue Notre-Dame des Champs et Bayard (école
primaire et internat du lycée), le bâtiment Ozanam ancien (internat des Prépa),
de même que le pavillon de la direction. En 1970 sous la direction de M. le
Chanoine Ancel est aménagée une vaste chapelle dans la crypte voûtée de la
brasserie Santerre. C'est pendant la direction de M. l'Abbé Rechain (de 1982 à
1995) qu'un effort particulier est porté sur l'équipement pédagogique et c'est
plus particulièrement en 1986 que les classes préparatoires aux grandes écoles
sont mises sous contrat d'association.
Mixité :
1969-1997
A partir
de la fin des années 1960, la mixité a été introduite à Stanislas, à l'école
primaire et aux classes préparatoires d'abord, au collège et au lycée ensuite.
Dès 1992 le collège est profondément remanié pour comprendre aujourd'hui trois
sections (filles, garçons et mixte). Une classe pour enfants autistes en
collège est ouverte à la rentrée 1995. Accompagnant la mise en œuvre de la
nouvelle convention qui délègue une équipe diocésaine auprès de
l'établissement, conclue en mars 1999 entre l'Archevêque de Paris et le Conseil
d'Administration de Stanislas, un
Aumônier général est nommé au printemps 2000. Avec une équipe de prêtres du
diocèse de Paris, il assume la responsabilité
spirituelle et pastorale de notre établissement.
Les
Jésuites de la rue de Vaugirard à Paris jusqu’en 1908
1890,
Naissance et baptême, à Lille de Charles André Joseph Marie, second Fils d’Henri
de Gaulle, avocat, professeur à l'école des jésuites de la rue de Vaugirard à
Paris, et de Jeanne Maillot. En 1900, Charles de Gaulle entre en classe de
sixième à l'école de l'Immaculée Conception que tiennent les Jésuites, rue de
Vaugirard à Paris ; son Père, également professeur à l'école Sainte
Geneviève, rue des Postes, pépinière de généraux. Georges Bernanos et le
général de Gaulle se sont croisés au collège de Vaugirard. Charles de Gaulle
fait sa première communion le 16 mai 1901 à la chapelle de l'Immaculée
Conception de la rue de Vaugirard. L’année où son père Henri de Gaulle est
nommé préfet des études à l'école de l'Immaculée Conception de la rue de
Vaugirard à Paris où ses fils poursuivent leurs études.G Charles de Gaulle
passe son baccalauréat de rhétorique en 1906. Puis en 1907 son baccalauréat de
mathématiques élémentaires. Les jésuites, victimes de la politique
anticléricale du Bloc des Gauches, frappés par la loi de juillet 1901,
fermèrent et quittèrent le collège de la rue de Vaugirard en juillet 1908. Les
Jésuites ayant été expulsés de France, en 1908, Charles de Gaulle quitte le
collège de la rue de Vaugirard et entre
en "hypotaupe" au Sacré-Cœur de Jésus à Antoing en Belgique.
L’abbé
Guitard curé doyen d’Aubigny acheta, en 1912, les deux orgues, de la Chapelle
de l'Immaculée Conception, pour 6000F (22000€ d’aujourd’hui) aux jésuites en
délicatesse avec la république et privés de ressources.
Charles
de Gaulle n’a donc pas été le témoin du transport des orgues de la Chapelle de
l'Immaculée Conception de la rue de Vaugirard (Paris) vers l’église Saint-Martin
d’Aubigny sur Nère (Berry). On peut supposer que le célèbre compositeur et
organiste César Franck, qui fut professeur musique au collège des Jésuites de
la rue de Vaugirard, a utilisé les deux orgues de la Chapelle de l'Immaculée
Conception de la rue de Vaugirard. César Franck, est considéré comme l'une des
grandes figures de la vie musicale française durant la deuxième moitié du XIX°
siècle.
Étudiant
en droit, François Dalle réside chez les pères maristes au 104 de la rue de
Vaugirard où il se lie d'amitié avec André Bettencourt et François Mitterrand.
Classé parmi les meilleur s élèves de la faculté de droit de Paris, il
ambitionne de poursuivre une carrière juridique, mais la nécessité financière
et la débâcle de 1940 le poussent à renoncer à l'Agrégation.
C'est à l’époque
de la révolution industrielle que se développèrent les sociétés savantes dans
les ville s du Nord, à l'instar de la Société des sciences, de l'agriculture et
des arts de Lille. Des lycées à Douai et à Lille (1853) furent créés, suivis
par le développement des facultés universitaires dans la seconde partie du XIXe
siècle. Des cours municipaux se développèrent (1816), ainsi que des formations
professionnelles pour ouvriers et contremaîtres soutenues par des bourses
patronales (1858). Les chambres de commerce et municipalités financèrent
l'enseignement technique supérieur naissant avec la création de l'École des
arts industriels et des mines de Lille en 1854, l'Institut industriel du Nord
en 1872, l'École des mines de Douai en 1878, les Hautes études d'ingénieur de Lille
en 1885, l'École nationale supérieure des arts et industries textiles de
Roubaix en 1889, l'École nationale supérieure de chimie de Lille en 1894,
répondant aux besoins de l'industrie régionale des mines, des machines à vapeurs
et du chemin de fer, des distilleries sucrières, de la chimie industrielle et
du textile .
Le
Sacré-Cœur de Jésus à Antoing en Belgique, surtout à partir de 1908
L'école
libre du Sacré-Coeur d'Antoing en Belgique
L'année 1908 pourrait être
celle de l'apaisement entre laïcs et religieux, entre Eglise et Etat. Après le
désastreux épisode des inventaires, après ces affrontements entre
catholiques et forces de l'ordre, nombreux sont ceux qui souhaitent un geste de
réconciliation favorisant l'unité de la Nation.
Il n'est pas question de modifier les récents
textes, laborieusement votés, sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
En revanche, certains députés s'interrogent sur les mesures prises
dans les années 1880 qui ont abouti au départ des congrégations comme la
Compagnie de Jésus. Ils insistent sur le fait que les établissements
d'enseignement se sont reconstitués à l'étranger et accueillent de nombreux
élèves ... français.
Clémenceau, ardent
laïc, n'est guère favorable à cette évolution mais en bon politique
pragmatique, il ne peut rester
sourd aux souhaits de certains parlementaires. Je suis donc chargé d'une
mission discrète auprès des Jésuites de Belgique pour étudier, avec eux,
jusqu'à quel point, on pourrait envisager, à moyen terme, leur retour sur
le territoire national.
Une rencontre a lieu ce
jour en Wallonie à l'école libre du Sacré-Coeur d'Antoing. Le recteur de
l'établissement me dresse un portrait flatteur de l'enseignement de la
Compagnie de Jésus : haut niveau scientifique du corps enseignant, recherche
permanente de l'excellence pour les élèves, utilisation de méthodes de travail efficaces, acquisition d'une bonne culture
générale, recherche de la rigueur dans les raisonnements ...Je demande alors à
rencontrer un ou des élèves français de cette école libre.
Un jeune homme de 18 ans,
de haute taille, très mince et à la démarche un peu raide, nous rejoint alors.
Sûr de lui, le regard
fier, un peu hautain, manifestement très intelligent, l'étudiant français
évoque avec moi ses occupations actuelles (Il vient de publier une étude sur "La
Congrégation de la Très Sainte Vierge") et son avenir. Il hésite entre préparer Centrale- il se perfectionne donc en mathématiques - ou
intégrer Saint-Cyr.
Nous parlons de la France,
des grandeurs et faiblesses de notre pays. Mon interlocuteur a le sens de la
formule et semble, malgré son jeune âge, avoir déjà de fortes convictions. "
Rien ne me frappe davantage que les symboles de nos gloires. Rien ne m'attriste
plus profondément que nos faiblesses et nos erreurs : abandon de Fachoda,
affaire Dreyfus, conflits sociaux, discordes religieuses. » Je lui demande
alors ce qu'il peuse des Jésuites. "
On reproche aux élèves des Jésuites de manquer de personnalité, nous saurons
prouver qu'il n'en est rien. L'avenir
sera grand car il sera pétri de nos oeuvres". Avant de le quitter, en lui
serrant la main, je lui demande de me rappeler son nom. Il me répond, impérial : " Monsieur le Conseiller,
retenez ceci : je m'appelle Charles de Gaulle ".
Le
collège de Saint Louis à Dohem,
A la
Toussaint 1801, l’abbé Braure, encouragé par le
succès de son séminaire, ouvre un collège de garçons (20 élèves) dans une
maison mise à disposition par un habitant. Au décès de l’abbé Braure en 1825, c’est l’abbé Jacques Prosper Becquet
qui dirige les deux peusionnats. Curé de Marenla avant la Révolution, il devient curé de Dohem, et sera
enterré en 1832 contre le mur de l'ancienne église, à
l'endroit où se trouve aujourd'hui l'autel de la Ste Vierge. Lui succède l’abbé
Lenglet jusqu’en 1834. Puis le supérieur de Saint-Omer,
l’abbé Joyez, revient à Dohem en 1835 jeter les bases de la société des Prêtres éducateurs de Saint Bertin et du peusionnat
Saint Louis (abrités dans ce qui sera l’orphelinat).
Le collège
Saint Bertin de Saint Omer.
de 1561 à nos jours
Au fil des années, depuis le XVIème siècle jusqu'a
l'aube du XXIème siècle, ce sont mille gestes, mille expressions, mille façons
d'être qui ont édifié Saint-Bertin. Cette histoire dévoile à la fois
l'impulsion donnée par chacun des supérieurs et l'empreinte laissée par de
nombreux professeurs. Elle révèle tout autant les anecdotes savoureuses de la
vie quotidienne et les surnoms attribués aux maîtres que la fête grandiose de
1913, les instants de gloire de 1919 et les temps de bravoure en 1943.
Nourrie de documents inédits-tableaux,
croquis et plans-abondamment illustrée de photos, sans polémique ni passion
déplacée, voici l'histoire toute simple d'un collège qui s'ouvre
progressivement sur le XXIème siècle. Jean-Luc Saudemont, Président des Anciens.
Bénédictins d’Ampleforth en Angleterre
L’université D'Ampleforth dans Yorkshire du
nord est le plus grand internat catholique privé au Royaume Uni et il est désigné parfois sous le nom d’ « Eton
catholique ». Il ouvrit en 1802 et appartient
à l’ordre des Bénédictins qui sont les moines de l’Abbaye D'Ampleforth. Le
souci primaire de l'universitaire de l'école est de diffuser le
catholicisme ; de ce fait sa politique d’admission n’est pas aussi
exigente. La religion est centrale à la vie de l'école. L'école a également un
excellent choeur (le Schola Cantorum) qui a fait divers enregistrements et
voyage dans le monde entier. L’école est devenue mixte, répartie en dix maisons, avec des garçons et les filles vivant dans les maisons
séparées, repas et sport ensemble, chacun baptisé du nom d'un Saint : Rue
Aidan's, Rue Bede's, Rue Cuthbert's, Rue Dunstan's, Rue Edouard-Wilfrid's, Rue
Hugh's, Rue John's, Rue Oswald's, Rue Margaret's et Rue Thomas'. Le sport est
une grande partie de la vie d'école: rugby, tir, tennis, cricket et football,
le tout dans un centre de sports avec un grand hall (également utilisé pour des
écoles et des cérémonies officielles), une piscine 25-mètres. L'école est
située dans une vallée pittoresque, forêt et lacs. Il y a trois lacs
Fils de Gérard Mulliez, dirigeant de
l'entreprise familiale textile Phildar,
et de Françoise Robertine Marie Cavrois, Gérard Mulliez commence ses études à
l'école Notre-Dame-des-Dunes à Dunkerque, les poursuit au lycée Jean-XXIII (maintenant
lycée Saint-Rémi) de Roubaix, puis étudie au Mayfield College en Angleterre, et
termine sa formation à l'Institut technique de Roubaix.
Le
collège de Brugelette (près de Mons).
Dès le XIIIe
siècle, et peut-être déjà avant (le plus ancien document où la "domus
hospitalis de Wisebeke" est ainsi désignée, est un acte testamentaire
scellé le 21 janvier 1242 par le Doyen de Chièvres au nom d'un certain
Théobald), sur l'ancienne route d'Ath à Mons, au hameau de Wisbecq. L’Institut
est une maison hospitalière consacrée à Saint-Nicolas et desservie par des Filles-Dieu
qui hébergent malades indigents, aliénés et pèlerins se rendant à
Tongre-Notre-Dame.
Mandées
par les seigneurs de Jauche-Mastaing, des Tertiaires de Saint François, fondées
par sainte Elisabeth de Hongrie au XIIIe s., appelées Soeurs Grises, arrivent
de Saint-Omer (dans le Pas-de-Calais) et remplacent les dévotes, en 1406,
adjoignant à l'oeuvre une école destinée à des élèves internes et externes. Celle
que les religieuses considéraient comme leur fondatrice, Quentine de Jauche,
née au château de Hérimez (une des quatre seigneuries de Brugelette), fera
ériger, vers 1435, en lieu et place de l'antique demeure, un véritable
monastère pour "sa" communauté qui, le 15 août 1483 deviendra l'ordre
original des Soeurs Grises Hospitalières de Brugelette, lesquelles essaimeront,
en une vingtaine de couvents, tant en Picardie qu'en Flandre. Un siècle et demi
plus tard, en 1626 exactement, elles embrassèrent la règle des
"Pénitentes-Récollectines" de la Vénérable Mère Jeanne de Jésus
(Jeanne de Neerinck, soeur grise à Gand), et, en conséquence, furent cloîtrées.
Le pape Urbain VIII ratifiera leurs constitutions en 1634; elles abandonneront
alors leur coiffe blanche pour le voile noir des Pénitentes. Le 13 Ventôse an
VI (c'est-à-dire le 3 mars 1798), elles sont expulsées par les Sans-Culottes
qui liquident le domaine comme bien national... et Soeur Anne-Félix, la
dernière supérieure, le récupère pour la somme de 525.000 F.
Après
quelques décennies de survie comme maison de retraite et de santé, sous la
dénomination de "Pensionnat (Julie) Carnoye" ( du patronyme de la
religieuse), la propriété est acquise par les Jésuites qui, interdits
d'enseignement en France (suite aux "ordonnances de 1828" de Charles
X), en Espagne et en Suisse, y installeront de 1835 à 1854 un prestigieux
collège de plus de trois cents étudiants (dont les scolastiques), un moment le
seul établissement français de la Compagnie en Europe. Nombre de professeurs et
d'élèves de Brugelette seront célèbres : le grand exégète du chant grégorien,
le Père Lambillotte, Bucquoi de l'Institut de France, le Père du Lac, l'érudit
philosophe, le Père Félix, conférencier de Notre-Dame de Paris, le poète de
Dorlodot, les d'Arenberg de la Croix, le fameux archéologue, le cardinal
Vaughan, Primat d’Angleterre , etc. Et plusieurs anciens furent béatifiés par
l'Eglise : les Pères Caubert, de Bengy, Olivaint et Cornay, tous martyrs, ainsi
que le jeune enfant Edmond Maghe. Certains visiteurs sont tout autant connus.
Citons-en trois : le futur pape Léon XIII (Mgr Pecci), l'abbé Dupanloup, illustre
évêque, pédagogue et académicien, et l'archevêque de Turin, Mgr Franzoni ! Par
ailleurs, la bibliothèque de l'école, riche de 20.000 volumes, laisse à juger
quel était son rayonnement culturel. Sa réputation fut telle, que l'écrivain
Paul Bourget transposa, dans son ouvrage "Cosmopolis", la vie (certes
imaginaire) d'un élève de ce temps-là : le marquis de Montfanon. Autorisée à
retourner dans son pays d'origine depuis la "loi Falloux" du 15 mars
1850, et surtout contrainte par l'instauration des Collèges d'Amiens et de Vannes,
la Société revendit la bâtisse qu'elle avait considérablement agrandie, à une
noble personne particulièrement charitable qui instituera à Strasbourg la
Congrégation de Marie-Réparatrice : la baronne d'Hoogsvort née Emilie, comtesse
d'Oultremont, originaire de Liège, nièce des Sécus, châtelains de Bauffe. Le 12
octobre 1997, à Rome, le pape Jean-Paul II a célébré sa béatification. Mère
Gertrude (Justine Desbille), la fondatrice des Soeurs de l'Enfant-Jésus de
Nivelles, lui rachètera, en 1857, la vaste maison pour un montant très modique
: de l'ordre d'une centaine de milliers de francs (soit 2,5 millions d'euros)
alors qu'elle en valait cinq fois plus. (Sa valeur à neuf aujourd'hui se
chiffrerait à 50 millions d'euros !). Elle y établit aussitôt un des premiers
orphelinats de Belgique où, quelque cinquante ans après, Gabrielle Petit,
l’héroïne nationale, sera élève six ans durant. En 1864, s'ouvrira une école
normale pour jeunes filles, avec pensionnat; elle aussi l'une des plus
anciennes du pays, à laquelle viendra s'ajouter, en 1937, un section ménagère.
D'autres sections fonctionneront
également : maternelle et 4e degré au niveau préparatoire, et, à l'étage du
dessus, ménagère agricole, professionnelle (ménage/confection), commerciale,
froebelienne, moyenne, gréco-latine, sans oublier un atelier d'apprentissage et
une école d'éducatrices !
Aux
classes de l'Orphelinat, se substituera, à partir de 1950, un enseignement
individualisé, primaire d'abord, secondaire ensuite. L'Institution prit le nom
de "Home Sainte-Gertrude". Pour des raisons de rationalisation,
l'Ecole Normale fermera ses portes en 1954. Cette année-là, parallèlement à
l’Institut d’Enseignement Spécial sera officiellement créé l’Institut
Médico-Pédagogique (les deux grandes finalités encore organisées de nos jours),
l'un et l'autre accueillant, dans la ligne du message chrétien, en externat,
semi-internat, internat, et maisons d'accueil situées à Brugelette, à Lessines et à Ath, des
enfants, des adolescents et des adultes, fille et garçons, connaissant des
difficultés d’intégration d' ordre intellectuel et/ou caractériel.
Les
études dans les pays germaniques
Amédée
III Prouvost, le poète, fut élève au collège de Boulogne avant de finir ses
études à l’université d’Heidelberg. Le père Henri Lestienne-Prouvost
voulu finir ses études de théologie en Autriche et en Allemagne ; on
conserve de nombreuses lettres. Il préparera une thèse de doctorat sur le
discours de métaphysique de Leibniz à Hanovre : « dans le trésor des
manuscrits de Leibniz, il a été assez
heureux pour retrouver (…) la rédaction autographe du Discours de la
Métaphysique dissimulée sous un autre titre » Penjon.
Le
collège des Jésuites de Boulogne
Amédée
III Prouvost, le poète, y fut élève avant de finir ses études à l’université
d’Heidelberg. Jean Prouvost et Albert Prouvost-Vanoutryve
y furent élève; ce dernier souffrit beaucoup de ces cinq ans d’exil mais acquit
une excellente instruction, goût de l’étude et du travail: « lever à cinq heures dans des bâtiments
non chauffés ; dix heures de classe et d’études chaque jour à l’exception
du jeudi et dimanche après-midi où nous faisions en rang une promenade de deux
heures dans la campagne ; la nourriture était suffisante en quantité mais
de qualité plus que contestable. ». « Nous n’avions droit qu’à une
sortie par trimestre, et ce jour là, comme les élèves de la région de Lille-Roubaix-Tourcoing
étaient les plus nombreux, un train spécial amenait les parents à dix heures à
Boulogne et repartaient l’après-midi à cinq heures «une autre sortie pour
les élèves ayant eu de très bonnes notes. Visite possible une demi heure le
dimanche au parloir. On répond au courrier le jeudi et le dimanche. « A
ceux des pensionnaires qui avaient tendance à se plaindre de ce régime, les
pères jésuites répondaient: « mes enfants, vous jugerez plus tard que le
temps passé dans votre collège aura été le meilleur de votre vie. » Nous n’avions plus qu’à
nous résigner devant une telle affirmation, mais elle nous faisait entrevoir
l’existence d’une manière très sombre ». Edmond Masurel qui épousa
Marguerite Prouvost y fut un élève studieux, toujours au tableau
d’honneur : leur union fut des plus heureuses.
L’Institut
Saint Joseph a été fondé en 1912. La première rentrée en octobre 1912 accueillait
12 élèves. Il était alors installé rue
d’Isly à Boulogne-sur-mer. C’est à la rentrée d’octobre 1947 qu’il s’est installé route de Calais à Saint-
Martin-Boulogne dans l’ancien Collège des Pères Jésuites. Après la remise en
état des bâtiments endommagés lors de la seconde guerre mondiale, plusieurs
bâtiments ont été successivement construits pour accompagner le développement
de l’établissement. En 1974, l’Institut Saint Joseph fusionnait avec l’Ecole
Professionnelle du Saint Coeur de Marie, alors installée rue Saint Jean à
Boulogne-sur-mer. En 1981, l’Institut Saint Joseph faisait l’acquisition des
immeubles de l’ancien Petit Séminaire, situé rue de Maquétra à
Saint-Martin-Boulogne. En 1992,
l’institut Saint Joseph faisait l’acquisition des immeubles du Foyer Sainte
Anne, situé rue Traversière à Saint-Martin-Boulogne. En 2006, le Lycée Saint
Joseph décidait de se séparer des immeubles de la rue de Maquétra et de la rue
Traversière et de rassembler l’ensemble des formations sur un site unique route
de Calais. Cela nécessitait la construction de nouveaux locaux. Parallèlement,
la réhabilitation d’autres locaux était
entreprise. A la rentrée 2009, les 1070 élèves de formation initiale sont
installés dans des locaux neufs ou entièrement rénovés. Des anciens ateliers seront
prochainement détruits et laisseront la place à un vaste parking.
Auguste-Édouard
Mariette est un égyptologue français né 1821 à Boulogne-sur-Mer et mort en 1881
au Caire (Égypte).
Professeur
au collège de Boulogne en 1841, il se passionne pour l’égyptologie, en visitant
la Galerie égyptienne du Musée de Boulogne et en classant les notes que Nestor
L'Hôte, décédé en 1845, a recueilli lors de son voyage avec la mission
franco-toscane sur la terre des Pharaons. Pour définir sa passion, Il déclara, « Je suis entré dans l’Égypte par la
momie du musée de Boulogne » et « Le canard égyptien est un animal dangereux :
un coup de bec, Il vous inocule le venin
et vous êtes égyptologue pour la vie ».
Le goût des Cercles et associations: quelques exemples:
Une figure typique
peut être définie par Charles Prouvost, troisième du nom, industriel, administrateur
du Crédit immobilier. Il était ancien Président de la jeunesse catholique de
Tourcoing, Président de la Confrérie du Saint Sacrement.Il présidait les
associations locales : ancien président du conseil paroissial et des familles
nombreuses de Thumesnil, membre du conseil paroissial et des œuvres de la
paroisse Sainte Callixte, président d’honneur du Patro-club et de la chorale,
président d’honneur de la Musique du Centre et du club des Cinq. « Né à Roubaix
le 11 janvier 1901, pieusement endormi dans la paix du Seigneur à Lambersart,
après une longue et douloureuse maladie, le 23 mars 1953, à l’âge de 52 ans,
muni des sacrements de notre Mère la Sainte Eglise et la Bénédiction
apostolique, inhumé à Lambersart. »
Saint Martin de Roubaix,
Le Cercle lillois,
la Corporation Saint Nicolas
Le Cercle Saint Joseph de Tourcoing
où eut lieu, par
exemple, le mariage de Charles Flipo-Prouvost (petit fils de Charles I
Prouvost) et Marie Tiberghien pour 207 invités en dîner assis : « on
a dansé tout le temps : voici l’ordre des danses : Polka, Valse, Pas
des Patineurs, Valse, Quadrille, Valse, Berline, Lanciers, Casquette, Valse,
Pas de Quatre, Mazurka, Valse. La corbeille offerte par les parents de Charles
à Marie Tiberghien comprenait, un mouchoir de dentelle acheté à Bruxelles, un
missel, un porte-cartes, un porte-monnaie, un éventail de dentelle et
peinture, une broche émail, un meuble de corbeille, un pendentif or ciselé et
perles fines, une bague de fiançailles, perle et brillant, un bracelet perles
fines, brillant et rubis, une paire de brillant d’oreilles, un collier de
perles et brillants » : ces derniers en milliers de francs-or. Lors de la
demande officielle, contrairement aux usages établis, la fiançée était présente
dès le début de notre visite, alors qu’elle ne doit paraître qu’au bout d’une
dizaine de minutes lorsque ses parents la font appeler. La sœur de Charles,
Marguerite Flipo fut religieuse des Bernardine à Lille sous le nom de Dame
Marie-Julie, décédée à La Cessoye en 1974 à 82 ans.
L’association des patrons
catholiques du Nord (ACPN)
dès 1884 jusqu’après la 1° guerre
mondiale.
Les Petites Sœurs de l’Ouvrier.
Quelques cercles d'études
"Cercle d'études Saint-Maclou (Wattrelos).
Cercle d'études Saint-Augustin (Paroisse Saint-Jean-Baptiste,).
Cercle d'études de Wasquehal.
Cercle d'études Saint-Eloy (Paroisse Sainte-Elisabeth).
Conférence Brunetière (Cercle de la Concorde).
Cercle d'études de Croix Saint-Pierre.
Cercle d'études Saint-Joseph (Cysoing).
Cercle d'études Albert de Mun (Paroisse Saint-Martin).
Cercle d'études Saint-Joseph (Paroisse Saint Joseph).
Cercle d'études Saint-Thomas d'Aquin (Paroisse Notre-Dame).
Cercle d'études Saint-Martin (Croix).
Cercle d'études Saint-François de Sales.
Cercle d'Art Notre-Dame de la Treille.
Cercles d’hommes
Ligue évangélique de Saint-Antoine.
Ligue évangélique de Notre-Dame
Cercle d'études Lacordaire (Paroisse du Saint-Sépulcre).
Le 17 février, M. Ernest Prouvost fait une élude sur les possédés dit
démon
Jeux et sports
Jeunesse Catholique de Wattrelos.
Les « Jeunes de Wattrelos» Plus de cinq cents personnes remplissaient la
salle des fêtes. Société de billard vient de se former au Cercle Saint-Michel.
Au Patronage Saint-Michel a eu lieu un match de Football contre les « Jeunes »
de Saint-Eloi. L'équipe de Saint-Eloi est sortie vainqueur. Le Mardi Gras a eu
lieu un concours de billard.
La Société de Billard
Patronage Saint-Augustin (Paroisse Saint-Jean-Baptiste).
la Société de Boules.
Cercle de la Concorde.
Cercle Saint-Eloi (Paroisse Sainte-Elisabeth).
Maison Saint-Louis (Paroisse
Saint-Sépulcre).
Groupe de Jeunesse de Cysoing.
Patronage Saint-Henri (Paroisse Saint-Joseph): Le dimanche soir, 28 février,
les « Jeunes » de Saint-Henri, recevaient avec leur affabilité habituelle un
frère d'armes de Lille, Francis Decroix, accompagné de ses amis Charles
Delannoy, Léon Piat, Stéphane Wibaux, Maurice Glorieux, Joseph de le Rue, Paul
Boyaval, Emile Delannoy, Victor Diligent, Julien follet, représentant les
groupes de la Fédération tout entière. Le but était de rendre plus forts encore
dans une séance à la fois utile et récréative, les liens qui unissent nos amis
de Saint-Henri avec les jeunes catholiques de la Fédération. A 7 heures 1/2,
commiençait la conférence sérieuse et attrayante, accompagnée le projections,
de Francis Decroix sur le « patriotisme », puis on tint une réunion plus intime
encore, où furent applaudis de plaisants monologues et des chansons, où l'on
s'amusa, avec beaucoup d'entrain et où l'on fraternisa honnêtement comme de
vrais et gais chrétiens, à ce point, qu'au moment du départ, M. l'abbé
L'Hermitte, le directeur du patronage, ne put que rappeler cette parole de
l'Ecriture, merveilleusement amenée : 0 quant- jucundum habitare fratres in
unum. Certes, il avait été bon et doux de fraterniser quelques instants
sous le même toit, et personne ne comprit mieux qu'alors ce qu'était la
Fédération, c'est-à-dire, comme on l'a définie : une camaraderie organisée en
vue de l'Union des bonnes volontés.
Cercle Saint-Joseph-des-Champs (Paroisse Saint-Martin). La Section dramatique,
a offert à ses membres honoraires une soirée récréative ; elle a interprété «
l'Engrenage » et une comédie « un voyage terrible », entremêlés de morceaux de
symphonie. Les aimables acteurs ont obtenu un grand succès.
Cercle d'Etudes Saint-Rédempteur. Diverses répétitions en vue (Une séance
récréative ont occupé durant le mois les membres du Patronage et du Cercle
d'Etudes. En une séance, Emile Coisne a expliqué le fonctionnement des diverses
sections d'un patronage.
L'Institut populaire
Le dimanche 7 février, Sommes-nous en Démocratie ? par M. Eugène Duthoit,
conférence suivie d'une scène dramatique, par M. Charles Dupire. Le 14, l'idée de
Pairie, par Francis Decroix, la représentation de la comédie « Fricotard et
Chapuzot ». Le 21, la Tunisie, avec projections, par M. Ernest Prouvost.
Le 28, M. Fleurquin, de la Faculté libre de Lille, parle des associations. Le
même jour, la Section dramatique du Cercle de la Concorde, obtient un grand
succès dans l'interprétation de « l'Anglais tel qu'on le parle. »
Formation sociale de
la jeunesse
Cercles d'Etudes : méthode de
travail : Comment se servir de la bibliothèque.
Les premiers syndicats chrétiens spécifiquement ouvriers dès 1895
Le Cercle lillois,
la Corporation Saint Nicolas
Le Cercle Saint Joseph de Tourcoing
où eut lieu, par exemple, le mariage de
Charles Flipo-Prouvost (petit fil s de Charles I Prouvost) et Marie Tiberghien
pour 207 invités en dîner assis : « on a dansé tout le temps :
voici l’ ordre des danses : Polka, Valse, Pas des Patineurs, Valse,
Quadrille, Valse, Berline, Lanciers, Casquette, Valse, Pas de Quatre, Mazurka,
Valse. La corbeille offerte par les parents de Charles à Marie Tiberghien
comprenait, un mouchoir de dentelle acheté à Bruxelles, un missel, un
porte-cartes, un porte-monnaie, un éventail
de dentelle et peinture, une broche émail, un meuble de corbeille, un
pendentif or ciselé et perles fines, une bague de fiançailles, perle et
brillant, un bracelet perles fines, brillant et rubis, une paire de brillant
d’oreilles, un collier de perles et brillants » : ces derniers en milliers
de francs-or. Lors de la demande officielle, contrairement aux usages établis,
la fiançée était présente dès le début de notre visite, alors qu’elle ne doit
paraître qu’au bout d’une dizaine de minutes lorsque ses parents la font
appeler. La sœur de Charles, Marguerite Flipo fut religieuse des Bernardine à
Lille sous le nom de Dame Marie-Julie, décédée à La Cessoye en 1974 à 82 ans.
L’ association des patrons catholiques du
Nord (ACPN)
dès 1884 jusqu’après la 1° guerre mondiale.
Les Petites Sœurs de l’ Ouvrier.
« La congrégation des petites sœurs de
l'ouvrier est née à la fin du 19e siècle. Avec l’industrialisation, un peuple
se développe et grandit loin de l’Église. Le Père Sambin de la Compagnie de
Jésus, veut répondre à l’une des préoccupations de l’Église de ce temps: lui
faire découvrir qu'il est aimé de Dieu.. Dans son son dynamisme missionnaire :
il décide, en 1880, la création d’un Institut, consacré uniquement à
l’évangélisation de la Classe Ouvrière, ce sera la congrégation des petites
sœurs de l'ouvrier. Elles sont le seul Institut de Spiritualité Ignatienne dont
le charisme est uniquement en monde ouvrier.
Fidèles à saint Ignace, elles cherchent Dieu
en toute chose, dans le quotidien, par
la prière, la révision de vie, etc...
Ce sont des contemplatives de prière
apostolique (et non monastique),
Au
fil des années, les moyens pour porter
Dieu en classe ouvrière ont évolué et se sont
adaptés à la société française.
En toute chose, les petites sœurs s’efforcent de discerner
les signes des
temps, en vue de déterminer les lieux et les modes
d’insertion et d’action avec
tous ceux qui, dans l’Église en Classe Ouvrière,
sont « chercheurs de Dieu ».
En 1954, lorsque l’Église demande aux
Prêtres-ouvriers d’arrêter le travail, elles seront encouragées auprès de Rome
pour revenir aux intuitions de leurs origines. Il faudra attendre 1957 pour
que Rome accorde la reprise du travail
salarié en usine, et l’habit civil pour les besoins apostoliques. En 1979,
elles arrêtent leurs Centres de Soins.
C'est une petite congrégation d'une
cinquantaine de personnes, de diverses nationalités; elle se veut fraternelle,
solidaire et universelle. Les neuf communautés sont insérées en quartiers
populaires, dans le Nord, en Région Parisienne, dans le Dauphiné, et le Centre
de la France. « Les communautés sont des
lieux fraternels où l'on vit le partage, l’accueil, la prière, lieux d’où l’on
part pour vivre la Mission et où l’on revient pour partager la Mission comme
une moisson. » Envoyées en mission en monde ouvrier, elles partagent la vie au
cœur des réalités humaines; elles rendent compte de l’espérance qui est en
germe dans le monde et tentent de signifier au quotidien que l’homme a du prix
aux yeux de Dieu. "Petites Sœurs de l’Ouvrier 7 bis rue Trousseau - 42100
Saint-Etienne endroit. » http://arras.catholique.fr
Les premiers syndicats chrétiens
spécifiquement ouvriers dès 1895 « La fin du XIXe siècle voit l'essor d'une vaste classe
industrielle. Ainsi dans les années 1880, 50 % de la population active
travaillent dans le secteur secondaire au Royaume-Uni, 40 % en Allemagne
et 27 % en France. De grandes régions industrielles se développent
essentiellement autour des bassins miniers : le centre de la France, une vaste
bande comprenant le Nord, l'Alsace-Lorraine, la Sarre, la Ruhr, la Saxe
et la Silésie, une grosse partie du Royaume-Uni des Midlands aux Lowlands. Entre 1875 et 1895, la concentration des entreprises progresse de façon considérable,
par la formation d'entreprises « géantes » pour l'époque et la
conclusion d'ententes entre ces entreprises. Sur
20 000 ouvriers dans le Nord de la France, les 4/5e ne gagnent
pas 14 francs et plus de 4 000 familles ne possèdent d'autres ressources
que le travail du père. William Booth, le
fondateur de l'Armée du salut
montra en 1888 qu'un tiers de la population de Londres vivait « dans la misère ».
En se basant sur le revenu, E.S.
Hobsbawn estime à 87 % la population des pauvres et très
pauvres - ouvriers et paysans - dans le Royaume-Uni victorien. Mais ce sont
surtout les interventions armées qui montrent bien jusqu'à quel point
l'opposition peut se manifester. Les descriptions de Zola dans Germinal sont assez
explicites quant à la violence des interventions qui ponctuent régulièrement
les agitations sociales. Lors des grèves de Decazeville, le ministre de la Guerre d'alors,
le général Boulanger, accroît sa popularité en refusant
de faire intervenir la troupe. Et les syndicats français n'oublieront pas les 9
morts du 1er mai 1891 à Fourmies (Nord). Le syndicalisme français
est complexe et moins « monolithique » que ses voisins allemands et
britanniques. Traversé en permanence par des courants idéologiques multiples et
contradictoires, il s'affiche à ses débuts ouvertement révolutionnaire même si,
à la marge, certains seraient tentés par plus de modération et de réformisme.
La prégnance de la pensée marxiste et anarchiste est liée étroitement aux
révolutions et répressions dont les milieux ouvriers furent à la fois les
acteurs et les victimes.» Wikipedia
Le cercle de l’industrie de Roubaix
l’ Automobile-Club du Nord en 1912
A 7 heures avait lieu le traditionnel banquet,
dans la Salle des fêtes du Grand Hôtel de Roubaix.
M. Hector Franchomme présidait, entouré de
MM. Allain, secrétaire-général de la Préfecture; Eugène Motte, maire
de Roubaix; Ch. Guyot, vice-président de l’ A.
C. N. et vice-président du Conseil général du Pas-de-Calais; Aussaresse,
chef de Cabinet du Préfet; docteur Butruille,
président du Nord-Touriste, Gustave Wattine, vice-président de l’ A. C. N.;
Stoclet, ingénieur en chef des Ponts et
Chaussées du Nord; Grimpret, ingénieur des P.-et-Ch.; Eugène Mathon,
Léon Lefebvre, Edmond Lefebvre, H. Boulangé,
R. Descamps, A. Damez, membres du Comité de l’ A. C. N. F.;
Honoré, avocat; Artiges, délégué de la Ligue
Vélocipédique belge; Coiffard, ingénieur; Lambert, directeur de
l’ Institut Turgot; Emile Crouy, représentant
de la section boulonnaise; Victor, ingénieur de la voie à la Compagnie
du Nord; Pélissier, architecte du Grand Hôtel
et des membres de l’ A. C. N. F. au nombre d'une centaine environ,
parmi lesquels MM. Albert Prouvost, Ed.
Rasson, Carlos Six, Jehan Prouvost, Robert Prouvost, Jacques Desurmont,
Faulkner, Georges Wattinne, Henry Glorieux, Caulliez,
Leurent, Noblet, Ed. Prouvost, Ch. Valentin, R. Burrell,
Albert Prouvost fil s, Louis Tiberghien,
Vandenbosch, Théodore Wibaux, Ernest Masurel, Eckman, Lejeune, Betz, Farcot,
Dulieux, Gillet, Collardet, Delannoy, Cyril
Ferlié fil s, Vandenbussch, Lamourette, Lévêque, Dejonghe, Arth.
Lepers, L. Boët, J. Platt, Léon Petit fil s,
De Becker, Dehesdin, Noyelle, Dussart, etc.
Au Champagne, plusieurs toasts ont été
prononcés. Se conformant à l’ exemple donné par M. Hector Franchomme,
qui a parlé le premier, les orateurs se sont
livrés à une aimable causerie, souvent dialoguée avec les convives, plu-
tôt que de prononcer des discours. Dans ce
genre, qui a eu , le don de mettre l’ assistance en gaîté, ont rivalisé et ont
excellé, après M. Franchomme, M. Eugène
Motte, maire de Roubaix, à qui la palme a été décernée sans conteste,
comme toujours, à en juger par la chaleur des
applaudissements; puis MM. Allain, secrétaire général de la Préfecture;
Stoclet, ingénieur en chef du département du Nord; Artiges, de la Ligue
Vélocipédique belge; Gustave Wattine, vice-président de l’ A. C. N., qui a bu à
la presse, et le docteur Butruille, qui a levé son verre à l’ Entente cordiale
de toutes les classes du tourisme. Une petite manifestation de sympathie s'est
faite sur le nom de M. Hector Franchomme, à l’ occasion de sa réélection comme
président de l’ A. C. N. F.! A retenir des déclarations faites au cours de ces
toasts, qu'une somme de 1.900.000 francs sera employée cette année pour
les routes du Nord par le service des
Ponts et Chaussées et que l’ A. C. N. F. alloue une
subvention de cinq cents
francs à la Fédération des Plages du Nord,
créée l’ année dernière au cours de
l’
Exposition de Roubaix. Le souvenir de la grande manifestation
économique du
Nord de la France, a été rappelé par M. Allain,
secrétaire général de la
Préfecture, qui n'a pas caché son regret de la voir
terminée, mais qui a tenu à souligner la trace
profonde laissée par l’ Exposition de Roubaix. La soirée artistique, qui suivit
immédiatement, ouverte à tous les membres de l’ A. C. du Nord, convives ou non
du banquet, remporta un succès remarquable. Il est vrai de dire que M. Georges
Desurmont qui s'était chargé de son organisation, y avait apporté le sens artistique
le plus averti, et avait composé un programme des plus éclectiques.
Nous eûmes le plaisir d'applaudir la
charmante Mlle Noizeux, du Théâtre Antoine, si fine dans les Poésie» Galan-
tes, et délicieusement rosse dans ses
monologues montmartrois. M" 0 Olga Soutzo et M. Aveline, du Ballet de l’ Opéra,
dans leurs danses si gracieuses, M Djanil Annik, du Théâtre des Arts, dont les
Danses créole et barbare sont
tout un poème expressif, tour à tour de
douleur et de joie, d'amour et de haine. M. Michel, de la Scala, M. Gaba-
roche, dans ses oeuvres, M. Mailly, du
Gymnase, dans des pièces humoristiques, sentimentales, satiriques, nous firent
apprécier leur talent très sûr. Deux petites
comédies figuraient au programme : L’ Espoir, où M. Mailly donnait la réplique
à M"" Noizeux et la Nuit de Chipette, qui, interprétée par les
créateurs : Mme Made Siamé, et MM. Michel, Duperré et Sarbord,
déchaîna un fou rire presque continuel. Et l’
on se quitta à une heure tardive, enchanté de cette journée qui marquait pour l’
Automobile-Club du Nord, une étape particulièrement brillante, et formant le
voeu que la prochaine vaille et même surpasse ses devancière». Bulletin
officiel du « Nord-Touriste », du » Moto-Club », de I'Aéro-Club et de l’ Automobile-Club du Nord »
L’Institution de la Croix Blanche à
Bondues :
La Croix Blanche est sans doute le quartier
de Bondues qui a été le plus vite habité. Des voies romaines se coupaient à cet
endroit. À l'origine, il y avait une auberge et un relais de poste très
important, qui a été racheté par un industriel de Tourcoing. À sa mort, son
gendre, M. Joire, a transformé l'auberge en château blanc. Après la guerre de
1914, le château est tombé à l'abandon avant d'être racheté par l'institution
des Dames du Sacré-Coeur en 1919. Elles préparaient les jeunes filles de
grandes familles à leur vie. Elles avaient vu la pédagogie britannique et
voulaient un terrain dans le style anglais. C'est pourquoi l'institution
ressemble beaucoup à l'université britannique. Entre-deux guerres, les jeunes
filles, souvent pensionnaires, apprenaient à diriger une conversation, à
recevoir des gens hauts placés, à coudre, à jouer au tennis... Les classes
n'étaient pas nombreuses, les professeurs étaient laïques mais l'éducation
donnée par des religieuses. Après guerre, les règles se sont assouplies.
Un peu à la fois, les religieuses ont préparé le
changement. Le pensionnat
s'est transformé en institution de la Croix Blanche,
établissement privé
catholique, avec l'agrément du Sacré-Coeur. Les locaux
leur appartiennent
toujours. Énormément d'élèves se
présentant, des bâtiments ont été construits
sur le parc. Un des deux étangs a été
rebouché. Le château blanc, qui se
trouvait au niveau du parking des professeurs, a été
démoli dans les années 80.
Le centre Notre Dame du Hautmont à Mouvaux.
Des patrons de la région qui se réunissaient
et participaient à des retraites prêchées par les pères jésuites au Château Blanc
sont à l'origine de Notre Dame du Hautmont. En 1884, ces patrons se groupeut en
association dénommée "association catholique des patrons du nord" qui
a pour but d'améliorer les rapports sociaux dans les entreprises. Ils organisent
des retraites d'entreprises avec patrons et ouvrier. En 1888, apprenant qu'ils ne
pourront pas disposer du Château Blanc, la construction du Hautmont est
décidée. Grâce à une souscription "cellules par cellules de 4000
francs", les fonds nécessaires à ce projet sont réunis et la réalisation
devient possible. La 1ere retraite y est donnée en 1890. Dès 1891, la maison
prend son plein essor (2 136 retraitants dont 1 243 ouvriers), affirmant ainsi
dès son origine la vocation d'approfondissement spirituel et social du centre
du Hautmont animé par les jésuites, malgré la dissolution officielle de la
congrégation. La guerre idéologique fait rage dans la région contre le
"sectarisme des patrons" et leur prosélytisme älors même que celle-ci
fait face à un développement prodigieux de sa population ouvrière (multipliée
par 10 en un siècle). Campagnes d'opinion, déclarations surprenantes, procès,
etc...aboutissent dans un 1er temps à la fermeture de la chapelle, puis à la
confiscation de la maison qu'il faudra racheter
à l'Etat après la guerre de 1914.
La maison devient dès lors hôpital auxiliaire.
Malgré leur expulsion (le 16 mai 1914) les jésuites la surveille nt du coin de
l'oeil en y introduisant le père Dassonville
comme Aumônier le 2 août 1914. Rachetée aux domaines en 1924, N. D. du Hautmont
reprend enfin ses activités de retraite. Elle est le siège de nombreuses
initiatives : l'association des patrons du nord devient "la Bourgeoisie
Française" précurseur de l'A C I.. Ce mouvement, à l'origine du
"service de renfort", assure le transport des prêtres pour
assurer les messes du dimanche dans les paroisse défavorisées de la Somme. La
mobilisation de 1939 interrompt une retraite en cours et met pratiquement fin
aux activités spirituelles de la maison occupée d'abord par un bataillon de
réserve français bientôt remplacé par des anglais. Ce sont ensuite les
allemands qui en prennent possession avec des sarrois catholiques puis des
jeunes SS du front du travail, suivis par des ouvriers du camp d'aviation de
Bondues. A la libération ce sont des militaires canadiens, anglais et écossais
qui s'y installent à leur tour. Des américains enfin occupent les lieux
jusqu'au 5 décembre 1945. Le tout sous le regard du père Dumont installé
discrètement à la conciergerie. Il est facile d'imaginer l'état de délabrement
de la maison après son occupation peudant 7 années par des troupes de cinq
nationalités différentes. Ce n'est qu'à l'Ascension 1947 que le centre du
Hautmont peut enfin réouvrir ses portes. Une restauration sommaire est
effectuée par le père Dumont, aidé dans sa tâche matérielle par le frère Joseph
qui en demeure la cheville ouvrière (et une célèbre figure mouvalloise)
jusqu'en 1975, date de sa mort. En 1959 l'effectif est complété par des
demoiselles espagnoles dont deux (Irène et Félisa) demeureront au service de la
communauté jusqu'en 1989. La maison reprend progressivement les retraites, en
les diversifiant : hommes, préparation au service militaire, scolaires... Les
retraites de fiancés apparaissent en 1952 avec le concours de la Croix Blanche
pour les nuits des jeunes filles! Malgré des moyens modestes, la chapelle est
rénovée avec la participation des moines de Wisques qui font les émaux et ceux
de Saint-Benoît-sur-Loire qui réalisent les vitraux. Le cardinal Liénart
inaugure cette chapelle rénovée le 5 février 1961.
A l'époque, les pères, jeunes et nombreux,
marquent de leurs personnalités respectives les orientations de la maison, tout
en assurant des apostolats extérieurs. Le père René Rogé assure de nombreuses
conférences et fonde pour le diocèse les groupes de Vie chrétienne. Le père Philippe
Coisne anime les groupes PRH. Pour essayer de coordonner ces initiatives, les
supérieurs se suivent (pères Bied-Charton, René Rogé, Philippe Coisne, Yves de
Colnet). L'arrivée du père Michel Boutry (1977) s'accompagne d'une très forte
diminution de la communauté jésuite. Périodiquement, l'existence même du centre
est remise en question, mais toujours surmontée. L'arrivée du père Bruno de
Gabory et sa nomination comme directeur en 1985 est le signe d'une volonté par
les jésuites, aidés par les laïcs, de rénover le centre de façon significative
permettant une animation importante. Cette évolution amène nécessairement à
confier de plus en plus de responsabIl ités aux laïcs qui s'y investissent dans
un vrai partenariat. Elle aboutit au retrait des jésuites de la direction de la
maison qui est confiée par l'évêque à des laïcs : la Communauté Vie Chrétienne.
Louis-Pierre Poissonnier.
« Parmi
les administrateurs du Hautmont figuraient le banquier Maurice Scalbert,
Jean Bernard, raffineur, Amédée Prouvost et Emile Barrois-Lepers » Jean Marie Mayeur :
un prètre démocrate. MN
Ecole supérieure de commerce de Lille
Institut industriel du Nord,
L’Institut industriel du Nord de la France,
appelé couramment Institut industriel du Nord ou I.D.N., est l'entité de
recherche et de formation des ingénieurs à l’École centrale de Lille de 1872 à
1991. L'École a été fondée en 1854, au début d'une période de plus d'un siècle
caractérisée par un essor prodigieux des technologies, du commerce mondial et
du rôle des ingénieurs, marquée par deux phases d'accélération 1872-1914 et
1947-1973, entrecoupée de périodes heurtées de guerres, d'effondrement de la
croissance et des échanges commerciaux internationaux.
Sous sa dénomination École des arts
industriels et des mines avec les parrainages de Frédéric Kuhlmann et Louis
Pasteur, promoteurs des sciences appliquées à l'industrie dès 1854, l'École
accompagne la première révolution industrielle fondée sur la thermodynamique,
l'énergie issue des mines de charbon, la machine à vapeur d'origine anglaise,
la métallurgie, la mécanisation de l'industrie textile , le développement des
procédés chimiques et des colorants, l'essor des transports et les chemins de
fer, les structures métalliques et béton de ciment, ainsi que les
transformations sociales associées à l'exode rural consécutif à l'augmentation
des rendements provoquée par la mécanisation et la chimie agricole. La crise de
1870 est un tournant pour l'École, le sursaut économique et la notoriété des
ingénieurs en découlent.
Au travers de son Institut industriel du Nord
à partir de 1872, l'École assure le développement de la grande industrie mécanique
actionnée par des moteurs électriques et thermiques, de la pétrochimie et
sidérurgie, de l'automobile, des systèmes et réseaux électriques, de
l'électromécanique et de l'automatisation de l'industrie manufacturière,
traduisant l'augmentation généralisée de la productivité des différents
secteurs de l'industrie et des services. Un coup d'arrêt à la prospérité et à
l'expansion des promotions d'ingénieurs a lieu en 1914. La croissance des
échanges économiques et l'augmentation de la taille des promotions d'ingénieurs
reprennent durant les Trente Glorieuses avec l'urbanisation accélérée,
l'énergie bon marché permettant l'essor des infrastructures, des services et la
consommation de masse entre 1950 et 1973. Des mutations industrielles
commencent à se dessiner vers 1967 dans le nord de la France et précèdent les
premières ruptures monétaires (1971) et énergétiques (1973,1979).
L'évolution de la société industrielle vers
une société de l'information se traduit par l'ère des innovations en
informatique et automatique (1957), micro-électronique (1971),
télécommunications (1975-1996), micro-systèmes et nanomatériaux (1992) et la
transition vers le XXIe siècle où l'École centrale de Lille s'adapte aux
mutations des modes de croissance, de mobilité et de services, de conversion
d'énergie et de production durables.
Ecole Nationale des Arts et Métiers de Lille
Institut catholique des Arts et Métiers
Ecole des Hautes Etudes Industrielles
Ecole Nationale Supérieure des Arts et
industriels textiles ENSAIT à Roubaix
En 1876, le Conseil Municipal de Roubaix,
désireux de donner satisfaction aux voeux de la population d'avoir un
enseignement spécial, adapté aux besoins d'une grande ville industrielle
(Roubaix est depuis longtemps la capitale du textile), adopte la création sur
un point central, d'un établissement destiné à réunir les cours publics, écoles
académiques (tissage, dessin), avec leurs collections, le musée artistique et
industriel, et la bibliothèque, qui auparavant étaient disséminés dans la Ville
.
Parallèlement, le gouvernement souhaitait
créer une école textile , pour répondre aux besoins de l'industrie. LEtat
décida d'aider la ville de Roubaix ; l'école serait donc une institution
nationale. L'ENAI (Ecole Nationale dArts Industriels) est officiellement créée
par la loi du 5 juillet 1881 et une convention est signée en 1882 entre l'Etat
et Roubaix. La réalisation de l'Ecole est alors confiée à l'architecte DUTERT,
inspecteur de l'enseignement du dessin pour la région du Nord, qui soutenait ce
projet depuis plusieurs années. L'ENAI prend le nom d'ENSAIT en 1921.
Son architecte, Charles Louis Ferdinant DUTERT, né à Douai en
1845, décédé à Paris en 1906, est l'architecte de l'école.Cest un homme très
considéré à la fin du 19ème. En 1863, Il entre aux Beaux Arts à Paris, où il réalise une scolarité brillante.
En 1869, il reçoit le Grand Prix de Rome dArchitecture
(son frère Fleury Victor Dutert la reçu en 1864). Il passe ensuite 5 années en Italie où il travail le à la restauration de l’ancien Palais des
Césars sur le Mont Palatin à Rome et participe à des fouilles. De retour à
Paris, il réalise de nombreux travaux : rénovation de l'Hôtel de Ville de Paris
(inspecteur des travaux 1ère classe), Architecte du Palais des Machines pour
l'exposition universelle de Paris en 1889, il élève La Galerie des Machines.
Architecte en chef en 1890 du Museum d'Histoire Naturelle de Paris. Il réalise de nombreux travaux dans le Nord (hôpitaux, Eglises) où il est nommé Architecte du Gouvernement en 1882.
Son oeuvre majeure en province est la
construction de L'ENAI. (Ecole Nationale des Arts Industriels) : réalisée de
1886 à 1889, elle préoccupe DUTERT, depuis 1879 : l'appui de l'architecte
semble décisif dans le choix de Roubaix pour la création d'une école textile dans
le Nord.
La construction jumelée dune bibliothèque
municipale et d'un centre d'instruction est inhabituelle pour l'époque.
Sa situation géographique au sein même de
l'école est privilégiée car centrale et donc directement accessible au public.
Elle est néanmoins éloignée des ateliers bruyants. Après la seconde guerre
mondiale, la bibliothèque de Roubaix s'établit rue du château. La bibliothèque
de l'ENSAIT cesse de fonctionner en tant que telle en 1975, date à laquelle
elle est affectée par un incendie.
Elle est désormais intégralement dédiée à
l'accompagnement des élèves.
Les
petites Sœurs des Pauvres en 1852.
Le
rayonnement des nouvelles paroisses et églises :
Sacré
Cœur, Saint Joseph, Saint Eubert, Saint Benoit-Labre, Saint Louis-de-Fives, la
nouvelle Cathédrale de la Treille.
Jean François
Flipo 1792- 1867, filateur,
Conseiller général, fondateur de la fortune de la famille; crée sa filature, utilise
une des toutes premières machines à vapeur, s’installe dans une grande maison
de la rue de Tournai, épouse Adélaïde Cécile Holbecq,-1803-1892), femme très courageuse et
pieuse qui financera l’essentiel de l’église Saint Louis et soulage les misères
sans compter ; à la fin de sa vie, veuve, elle dirigera la filature ; elle
allait à la messe chaque matin à la chapelle de l’hospice d’Havré du XVII ° siècle (exactement) en face de son domicile;
par contre le dimanche, son cocher attèle les deux chevaux pour la conduire en
bel équipage entendre la grand messe à Saint Christophe de Tourcoing, parée de ses robes de taffetas dites
« des fêtes de l’église » texte d’André Leurent-Maës; ( Jean Baptiste avait un
frère Charles Flipo, né le 6 novembre 1800,
Tourcoing, décédé le 25 avril
1824 (23 ans), en religion – trappiste).
Amédée II Prouvost était, comme sa femme,
membre du Tiers-Ordre de Saint-François. Il fit édifier à M'Rira, prés de Tunis, dans un
domaine où il fut associé avec son frère
Edouard, une chapelle qui devint paroisse. Il contribua à faire édifier prés de
sa propriété de Mandelieu une chapelle, N.-D. des Mimosas. Il contribua certainement à la construction du
grand couvent de la Sainte Famille à Roubaix, rue de Lille, où sa belle-sœur,
religieuse, tante Jeanne Bénat, laissa un très grand souvenir. Pendant la
guerre de 1914-1918, il prit la tête
d'un Comité dit du Vœu de Roubaix, dans le but de demander à Dieu la protection
de la ville , qui fut heureusement épargnée. Le clocher qui manquait à l’église
du Sacré-Cœur, fut ainsi construit. Il avait de tout temps porté de l’intérêt à
l'Orient Chrétien et présidait le comité de Roubaix de l'Œuvre d'Orient. Son
dévouement à l'Œuvre d'Orient, lui valut d'être nommé Commandeur de l’Ordre du
Saint-Sépulcre, et nous avons eu sous les yeux une photo de grand-père, revêtu
d'une cape prestigieuse, dont les mauvaises langues disent qu'elle a termine sa
carrière comme peignoir de bain de mes cousins Auger.
Le couvent des Clarisses de l'Épeule sis à
Roubaix, construit sur les plans de l'architecte belge Jean-Baptiste Bethune,
en fin du 19ème siècle, dans le style néo-gothique, est classé à l'inventaire
supplémentaire des Monuments historiques ; véritable joyau aux yeux des
passionnés d'histoire comme Xavier Lepoutre. L'année dernière, ce médecin a
créé l'association des Amis du couvent des Clarisses de Roubaix, sorte de vigie
qui surveille la
destinée des lieux. Lors
de l'assemblée générale, qui s'est
déroulée samedi au musée La Piscine, le
président
a invité le premier adjoint Pierre Dubois à expliquer les
projets de réhabilitation
du lieu. Un centre pour autistes adultes, d'une capacité de
vingt-deux places,
devrait voir le jour dans l'ancien cloître. Ensuite, un accueil de petite enfance sera installé dans
l'ancienne école et la chapelle devrait, quant à elle, accueillir des activités
culturelles. « Nous souhaitions que ce couvent reste un lieu d'hospitalité », a
expliqué Xavier Lepoutre. Ce n'était donc pas un voeu pieux. Xavier
Lepoutre, médecin biologiste à l'hôpital de Roubaix, était tout jeune lorsqu'en
1981, l'ancien hospice de Blanchemaille a été détruit.
« Quand je suis allé voir les élus, on
m'a dit qu'il était trop tard, que
j'aurais dû réagir avant... » Depuis, seul l'ancien fronton de l'hospice a
été remonté, près de la caisse d'allocations familiales. Et Xavier Lepoutre a
appris qu'en militant dans une association, on avait plus de chances d'être
entendu. C'est ce qu'il a fait au sein
d'Art action et de la société d'émulation.
Le baron Jean-Baptiste de Bethune, architecte du couvent des Clarisses de l'Épeule.