La branche
Amédée Prouvost
fils d' Henri I Prouvost 1783-1850,
Maire adjoint de Roubaix, de 1821 à 1826,
Membre du Conseil de fabrique de Saint Martin à Roubaix de 1826 à
1847,
Administrateur des hospices de 1817 à 1822 ,
Maître de manufacture, et Liévinne Defrenne
" Né en 1819, il
connut une prime jeunesse turbulente et trépigne a la pensée d'une vie placide
et monotone.
A 20 ans, se sentant
l'âme d'un novateur, il brise avec des horizons trop étroits et entreprend de
voyager. Non pas en diligence, mais à cheval. Il fait son tour de France et
envoie a sa famille des lettres et des notes de voyage où s’entremêlent des
impressions d'artiste et des vues très objectives sur les réalités
industrielles qu'il découvre au hasard de ses pérégrinations.
A 25 ans, il revient au
bercail et épouse une jeune lilloise, Joséphine Yon. La cérémonie de leur
mariage eut lieu à minuit comme le voulaient les usages de l’époque. II trouve
en elle une créature exquise de douceur et de tendresse qui sera pour lui le
plus sûr appui tant sur le plan des affaires que dans le domaine social. Tandis
qu’elle visitait les pauvres du quartier, Amédée, pendant l'épidémie de choléra
de 1866, se rendait au chevet des malades dans leurs taudis.
A cette époque, l'idée
de substituer au peignage à la main de la laine, le peignage mécanique est dans
l’air. En 1845 les Anglais avaient déjà monté une usine à Saint-Denis
appliquant cette technique et la transfèrent à Croix.
Amédée prend la grande
décision. Il s’ouvre de ses projets aux trois frères Lefebvre qui vont
commanditer son entreprise.
En 1851, 16 peigneuses Schlumberger et 5 peigneuses Passavant sont installées dans la rue du Fort et sortent les premiers rubans de peignes : le peignage Amédée Prouvost et Cie est né. 90 tonnes de laine par an et quatre ans plus tard, nouvelle étape avec la construction d'une seconde usine, rue du Collège ou Amédée acquiert les licences de la peigneuse Rawson.
Peignage Amédée Prouvost, fondée en 1851,
la Lainière de Roubaix
Vidéo: Les étapes de la fabrication
En 1867, lors de sa visite dans le Nord, l'empereur Napoléon III, accompagné de l'impératrice Eugénie, demande a visiter cette nouvelle usine. Surprises et admiratives, « leurs Majestés» découvrent 1'industrie lainière. A ce moment-la, les deux usines réalisent une production de plus de 4 millions de kilos de peignes et occupent 700 ouvriers.
« Du
26 au 29 août 1867, l’empereur Napoléon III et l’impératrice Eugénie effectuent
un voyage officiel dans le nord de la France pour commémorer le bicentenaire du
rattachement des villes de Flandre au territoire français – conquises par Louis
XIV en 1667, elles ont été officiellement et définitivement intégrées au
royaume par le traité d’Aix-la-Chapelle, conclu avec l’Espagne le 2 mai 1668.
Les souverains s’arrêtent successivement à Arras, Lille, Dunkerque, Tourcoing,
Roubaix et Amiens. Ils visitent des établissements industriels, hospitaliers,
pénitentiaires, comme ils le font traditionnellement au cours de leurs
déplacements officiels, mais ce voyage est surtout l’occasion, pour Napoléon
III, de faire prendre conscience à la population de la gravité de la situation
internationale et de préparer les esprits à un éventuel conflit avec la Prusse.
Les discours qu’il prononce à Arras et, surtout, à Lille, sont, à cet égard,
révélateurs : « Des points noirs sont venus assombrir notre horizon », déclare
l’empereur, qui termine cependant son allocution en incitant les Français à la
confiance.
L'Empereur
Napoléon III, accompagné de l'Impératrice, vient visiter les usines du Nord et,
entr'autres, celles d'Amédée Prouvost et Cie, le 29 août 1867, frère d’Henri
Prouvost-Florin.
Un compte
rendu officiel donne la relation suivante :
« Leurs
Majestés, malgré la température élevée, «ont traverse entièrement le peignage
dans ses « deux subdivisions. Elles ont remarque particulièrement une peigneuse
Noble, une Rawson et « les cardes, adressant à chaque pas des demandes « de
renseignements et n’ont eu que des éloges a « distribuer. Tout a été prévu dans
ce magnifique « établissement pour le bien-être des ouvriers et « ouvrières et
aucune des institutions modernes de « bienfaisance ne lui fait défaut.
«L'Empereur
s’est ensuite rendu chez Messieurs Lefebvre-Ducatteau Frères et a parcouru « le
tissage et la filature. A la sortie de leurs ateliers, «une conversation s’est
engagée entre leurs Majestés et Messieurs Prouvost et Lefebvre-Ducatteau au
sujet d'un plan de construction de cites ouvrières.
. «Sire,
a dit Monsieur Prouvost, permettez-moi de vous faire voir les plans et détails
d'une « cite de 350 maisons que nous construisons pour nos ouvriers, ainsi que
le spécimen d'une de ces maisons, a l'échelle de 10 cm par mètre.
« L’Empereur
s’étant arrêté en face de la maison, ayant a sa gauche l'Impératrice, a sa
droite « Monsieur Jean Lefebvre et a la gauche de l'Impératrice Monsieur Amédée
Prouvost, a dit a « Monsieur Jean Lefebvre:
«Ces
maisons me paraissent bien; combien vous coutent-elles de construction et
terrain et combien peuvent-elles loger de ménages?
« Sire,
répondit Monsieur Jean Lefebvre, selon « les habitudes du pays, chaque ménage a
sa maison particulière et celles-ci nous coutent 3.000 francs chacune, terrain
compris. La salle front à la rue « a une dimension de 4 m. 50 sur 3m. de
largeur, «précisa-t-il en réponse a une nouvelle question de l'Empereur.
«
L'impératrice, regardant un petit bâtiment en «maçonnerie, demanda: qu'est-ce
que cette place?
«L'architecte,
Monsieur Deregnaucourt, répondit : c'est ce que nous appelons le débarrassoir
ou la relaverie.
«
L'Empereur : comment est-il agencé?
«
L’Architecte : ces maisons sont construites « dos a dos de manière a laisser
les cours de coté, « pour avoir plus d’air. Indépendamment, existent des grands
jardins au centre des maisons, communs à tous les locataires.
« C'est
fort bien, a dit l'Empereur».
«
Et le
Cortège s’est éloigné pour monter en voiture
et se rendre a l’Hopital ». Puis, le couple impérial
sera reçu chez le Comte Mimerel.
J'ai cru
intéressant de vous donner connaissance de ce communique pittoresque, parce
qu'il préface en quelque sorte l’effort que devaient accomplir les générations
suivantes, a l' exemple des fondateurs, sur ce plan d'importance capitale de la
construction de maisons ouvrières.
« Albert-Eugène Prouvost, discours du centenaire du peignage Amédée Prouvost et Cie.
« Les deux souverains
avaient également visité la filature Droulers-Vernier de Pérenchies, devenue la
plus grande sous l’Empire ; Florentin Droulers, quoique chef du parti
légitimiste, accepta
la Légion d’Honneur à son issue. Ils
visitèrent également les usines Réquillart que les
Benoit de Flandres, Seigneurs de Quintens, dirigèrent 100 ans
plus tard. »
Après
avoir visité les usines d'Amédée Prouvost,
l'Empereur et l'Impératrice vont chez le Comte Mimerel, maire de
Roubaix.
Sous la IIIe République, en 1885, Amédée disparaissait avec la satisfaction de voir la première place assurée à l'affaire qu'il avait créée et qu'il laissait à ses trois fils: Amédée, Albert et Edouard. " Albert Prouvost Toujours plus loin
à Roubaix, classé Monument Historique par arrêté du 30 avril 1999, construit vers 1880 par Amédée Prouvost-Yon, couramment appelé Hôtel Auguste Lepoutre à qui il a été loué à partir de 1902.Il s' agit d' un hôtel d' industriel, entre cour et jardin, avec ses écuries, dont les dispositions sont encore bien conservées. Au rez-de-chaussée, trois salons côté jardin conservent des décors restés dans leur état initial, notamment des cheminées et boiseries moulurées. A l’étage, au bout du palier, existait une chapelle privée. Façade et toiture sur l’avenue des Nations-Unies ; façades et toitures sur la cour ; façade et toiture sur le jardin ; les trois salons du rez-de-chaussée donnant sur le jardin ; la cage d’escalier, y compris l’escalier (cad. BR 21, 22) : inscription par arrêté du 30 avril 1999; décor : menuiserie. Éléments protégés MH : élévation ; salon ; escalier ; décor intérieur. Site protégé : abords d'un monument historique; À partir de 1940 environ, le commissariat de police s’y est installé. Nations-Unies (avenue des) 301 et 36, rue Pellart, « est toujours debout et abrite actuellement le commissariat central de Roubaix. La maison est imposante et sans beauté. Toutefois, y passant à l’occasion pour régler une contravention, je ne puis m'empêcher de penser au diner de mariage de mes parents et de mon oncle et tante, Joseph Toulemonde, qui eut lieu le 17 novembre 1897 et qui réunit 245 convives. J'ai aussi un pieux souvenir pour tante Claire, souvenir lié à l’anecdote suivante. En 1883 fut reçu chez notre arrière-grand-mère, Don Bosco, devenu depuis Saint Jean Bosco. Tante Claire, tout enfant, fut très déçue de cette réception car le religieux, dont on lui avait vanté la grande sainteté, n'avait pas fait de miracles comme elle s'y attendait. »
Son épouse, Joséphine Prouvost née Yon 1827-1902 :
" Mme Prouvost était grande et bien faite, les yeux d'un joli velours marron comme ceux de son père, étaient assez perçants. Elle portait la toilette avec aisance et dignité et avait fait venir de Paris plusieurs fois des fleurs de grenade naturelles pour mêler à ses cheveux châtain foncé. Cela semblait à ce temps-la du plus grand des luxes et de longues années après on citait encore le raffinement d'une coquetterie bien innocente. Elle chantait agréablement la romance, surtout celle de l’Isa Puget ou les romances sentimentales de Nadaud, comme « La nid abandonne ". Sa voix était sympathique et douée d'une grande expression.
Madame Amédée Prouvost,
fille de M. et Mme Yon-Delaoutre, perdit son père alors qu'elle n'était âgée
que de 6 ans. C’était un homme distingué et selon le portrait du temps, qui est
encore dans notre famille, d'une physionomie fine et agréable.
Mme Yon se
remaria et épousa M. Lemaire. Elle donna à sa fille un soutien moral et un
tuteur, car elle-même mourut en 1844, et ce fut M. Lemaire qui conduisit Mlle
Yon dans le monde et pensa de bonne heure à la marier.
En effet à 17 ans elle
épousait M. Amédée Prouvost. Le mariage se fit à minuit suivant l’usage
de cette époque et le jeune ménage s'installa à Roubaix où M. Prouvost était
intéressé dans les affaires de M. Lemaire. Le passeport de M. Prouvost datant
de 1840, avant son mariage, témoigne que pour ses affaires .Il traversait la
France en tous sens, en diligence ou à cheval, et que ses tournées étalent de
longue durée.
Toutes les premières
années du ménage de M. et Mme Prouvost furent très heureuses. Six enfants
vinrent se grouper autour d'eux. Aucune épreuve cruelle ne vint accabler Mme
Prouvost avant la mort de son mari. Etait-ce son ardente piète ou toutes ses
pratiques de charité qui écartèlent les douleurs s'abattant sur certaines
familles? C’est le secret de la Providence. Toutes les âmes, même celles d'élite,
ne sont pas menées par les mêmes chemins, et en tous cas la confiance aveugle
de Mme Prouvost en la Divine Providence l’aida sobrement à vivre avec sérénité
et à supporter avec abnégation. Elle était jeune et avait des enfants si jeunes
que, lorsque M. Droulers vint faire la demande en mariage de la part de son
jeune frère pour solliciter la main de la fille ainée de Mme Prouvost, il prit
celle-ci pour la fiancée éventuelle et sa confondit ensuite en excuses sur sa
méprise.
Madame Prouvost était
très fêtée, non dans les réunions mondaines car Roubaix était une trop
petite ville pour que le monde y tint une grande place, mais dans les réunions
intimes ou on s'égayait en bonne et due forme.
La petite propriété de
M. Prouvost qu'il tenait lui-même de son père et qui s'intitulait « La Glane
", était située entre un quarter de Tourcoing appelé « L'Epinette » et le
hameau du Vert-Pré. La famille y passait quatre mois d'été.
La maison s'ouvrait le
matin sur la verte campagne. Elle était très sommairement aménagée mais bien
abritée sous les marronniers. Il y avait une sorte de pignon s'avançant
au centre, et la porte s'ouvrant sous la marquise semblait accueillante et
hospitalière. La aucune prétention à la vie de château, aucun artifice dans le
séjour campagnard de ce petit coin de Flandre, Rien que le bon air d'un lot de
terre de 4 hectares avec une grande pâture, une ferme attenant au petit
domaine, des sentiers bordes de saules, une route pavée sur le devant ou
passaient les carrioles des boulangers, puis les allées et venues des fermiers
all ante le soir remiser au fond du « carin » les chariots et les instruments,
et pour y arriver, un chemin ou passait un gros cheval et que des barrières
blanches séparaient du jardin.
Le demi-hectare de
jardin fleuri comme un bouquet de fête perpétuelle, avec les iris, les asters,
les soleils et les campanules, était ce qu’on appelle « un jardin de
curé », un de ces gais jardins jaunes, bleus, verts ou rouges ou toujours
quelque chose bouge.
Les chemins étaient
garnis de tan exhalant au soleil un arôme de bois résineux, les grands
marronniers au printemps secouaient leurs fleurs blanches et roses en poudre
sur le sol et les rayons du soleil I inondaient ce paysage bon enfant; tout
cela avait un air de bonheur calme, d'épanouissement heureux comme les gens
qui l’habitaient. « La Glane » était donc l’ été un petit paradis pour
les réunions de famille et les soupers intimes ou Nadaud acceptait souvent
d'apporter sa bonne humeur et son talent de chansonner, et les invites s'attristaient
de quitter un si gai séjour pour reprendre pédestrement le chemin de la ville.
Mme Prouvost ne mettait aucune prétention ni aucune recherche dans ses soins de maitresse de maison, cependant rien ne manquait jamais à l’ordonnance des repas ni à la bonne tenue des appartements ; elle était elle-même l’enseignement vivant : savoir se plier aux circonstances et de se contenter de ce que vous offre le présent. Avec une inaltérable aménité elle était à même de supporter les mécomptes, les contretemps, les déconvenues sans laisser paraitre en aucun cas le plus léger mouvement d'humeur. Sa maison était toujours en ordre, ses serviteurs lui étaient attachés, pas d'observations encombrantes et humiliantes, mais, le mot d'encouragement nécessaire. .
A Roubaix, les œuvres de charité prenaient grande place dans la journée de Mme Prouvost qui fut pendant de nombreuses années présidente de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul. Que dire de sa grande charité pour soulager toutes les misères? Les visites chez les pauvres étaient quotidiennes ; elle se faisait une joie de donner chaque jour un diner a une de ces familles nécessiteuses dont un membre venait chercher la part à midi et démon était accoutume à voir sous le porche attenant à la cuisine des femmes ou des enfants assis sur un banc attendant l’ audience de leur bien fautrice qui, de l’ air le plus calme et le plus souriant, les recevait toujours avec bonté, les encourageait, les exhortant et leur glissant la piécette blanche qui était la terminaison heureuse de l’ entretien. Cette femme de bien avait au coeur une tendresse douce et une sollicitude toujours attendrie pour ses enfants. Elle eut pendant plusieurs années ses fils éloignés d'elle, soit par les obligations des affaires qui imposaient à l’ainé des séjours en Angleterre, soit par le service militaire du second et du troisième. Elle entretenait une correspondance assidue avec eux; c'étaient de bons conseils dignes d'une mère vigilante mais aussi, et c'est ce qui ressort le plus de ses lettres fréquentes, le récit des menus faits de la famille, propres à tenir en éveil cet attachement au foyer et au sol qui est une grande sauvegarde pour la jeunesse. Elle narrait les moindres faits des oncles et tantes, cousins et cousines, dans un style famille, aimable et simple, qui faisait passer dans les yeux des absents tous les tableaux animes des réunions ou ils manquaient.
« Une tradition familiale rapporte que Madame
Amédée Prouvost-Yon faisait atteler chaque jour sa voiture pour se rendre à sa messe
matinale à l’église Saint-Martin distante de 400 mètre au maximum, à son retour
après avoir monté les marches du perron, elle tapait dans ses mains : « Maria » !
Mon livre de messe », sa fidèle domestique devant lui épargner la fatigue
d’un tel rangement. Inutile de dire qu’il était difficile, dans de telles conditions,
de conserver la même jeunesse que telle de ses arrière-petites-filles qui nous
est fort proche qui, après avoir mis au monde onze enfants, fit des ascensions
les plus difficiles des Alpes et est, à la fois grand-mère de vint et un petits
enfants et excellente skieuse. » Jacques Toulemonde, naissance d’une métropole,
éditions Georges Frère.
La grande édification
de la famille était le petit oratoire de la maison, si pieux, si soigné, si
orné de fleurs, de lampes et de lampions à toutes les intentions de celle qui y
priait si souvent, que l’impression en y entrant était toujours celle du
respect et du recueillement.
Après la mort de M. Prouvost qui vint en 1885 mettre le deuil pour toujours dans la vie de Mme Prouvost, les alliances de familles, les mariages des petits-enfants ayant agrandi le cercle de son entourage, même intime, le petit domaine de « La Glane » fut abandonné pour une propriété plus éloignée mais offrant plus de ressources comme espace, comme air et logement.
EstaimbourgLe château d’Estaimbourg
Le château d'Estaimbourg, photo par Pierre Lestienne-Prouvost époux d'Antoinette Toulemonde.
On trouvera des données
historiques sur le site : http://estaimbourg.com/feodalite.htm mais rien
à la BM de Lille et aux ADN ! Sacré frontière, héritage de Louis XIV, qui
nous coupe de nos cousins des anciens Pays Bas ! » nous dit Philippe
Rammaert.
« Parmi les seigneurs d’Estaimbourg, il y en eut
d'illustres qui ont rempli les annales de l'histoire de leurs gestes glorieux.
D'autres se sont confinés dans leur rôle de châtelain du pays.
En 1302, Messire
Baudouin d'Auberchicourt était propriétaire du château féodal, il épousa
Yolande de Roysen.
Baudouin
d'Auberchicourt (de sinople aux chefs d'hermines, à la bordure endentée
d'argent), chevalier, sire d'Estaimbourg et de Bernissart, épousa Marie de
Mortagne (parti émanché d'argent et de gueules de dix pièces). Trop tôt hélas!
le bonheur des époux fut mis à rude épreuve. On sait que la guerre de cent ans
éclata en 1337, entre Philippe de Valois, roi de France et Edouard III, roi
d'Angleterre, cette partie du Hainaut fut le théâtre de la guerre. Le château
d'Estaimbourg ne fut pas épargné.
Isabeau
d'Auberchicourt, dite d'Estaimbourg, épousa:1° Gérard d'Antoing (de gueules
semé de trèfles d'argent, au lion de même brôchant sur le tout), seigneur de
Gondecourt, chevalier, gouverneur d'Artois.2° Jehan ou Jacques d'Ollehain
(d'argent à trois tourteaux de gueules), chevalier, seigneur de Grand-rullecourt.
Isabeau d'Antoing,
dame de Gondecourt, épousa Guillebert de Ste Aldegonde (d'hermines à la croix
de gueules, chargée de cinq roses ou quinte feuilles d'or), chevalier de Ste
Aldegonde, près de Saint Omer.
Isabelle de Ste
Aldegonde, dame de Gondecourt, porta la Beuvrière en mariage à Jacques dit
Béthin d'Ollehain, chevalier, seigneur d'Estaimbourg, de Bouvignies, de
Grand-Rullecourt, Il mourut en 1417.
Il y eut également un
certain Mathieu.
Hugues d'Ollehain,
chevalier, seigneur de la Beuvrière, d'Estaimbourg, de Bouvignies, de Montenescourt,
de Gondecourt, etc..., épousa Aline de Wancourt (d'argent fretté de sable)
chanoinesse de Maubeuge.
Jacques d'Ollehain,
héritier de la Beuvrière, chevalier, seigneur d'Estaimbourg, de Bouvignies, de
Gondecourt, etc..., décédé en 1483, épousa Marguerite de Halluin ou Van
Hallewijn (d'argent à trois lions de sable, couronnés d'or, armés et lampassés
de gueules)
Jehan d'Ollehain,
chevalier, seigneur d'Estaimbourg, héritier de la Beuvrière, de Sotrud et de
Dssemez à Bailleul, épousa Marguerite de Rebreuvriette (d'argent à trois faces
de gueules, accompagnées de trois merlettes de sable rangées en chel).
Philippe-Jacques
d'Ollehain, écuyer, seigneur d'Estaimbourg, de la Beuvrière, de Sotrud, de
Dossemez, etc..., épousa Marguerite Van des Zype (de Sinople à trois têtes de
léopard d'or, lampassées de gueules). Josse d'Ollehain, chevalier, seigneur
d'Estaimbourg, d'Oudewalle, de Denterghem, de
la Beuvrière, de Sotrud, de Dossemez, épousa: 1° Adrienne de Gavre (de
gueules à trois lions d'or, armes, lampassées et couronnés d'azur). 2° Jossine Vutenhove (d'argent à trois
jumelles de gueules).
Antoine d'Ollehain, écuyer, seigneur d'Estaimbourg, de
Denterghem, etc..., vivant en 1550, décédé sans alliance en 1560.
Josse d'Olehain, chevalier, seigneur de Denterghem,
d'Estaimbourg, d'Olsene, d'Oudewalle, de Nockere, etc..., mort à Naples en 1565
sans postérité légitime.
Anne d'Ollehain, héritière de ses frères, décédée en 1566.
Jehan de la Broye (d'argent à la croix de gueules, chargée de
cinq coquilles du champ) hérita d'Anne d'Ollehain, était fils de Gauthier,
écuyer, seigneur de Gondecourt, conseiller du roi d'Espagne et assesseur à la
Gouvernance de Lille.Il épousa Anne de Baynast (d'or au chevron de gueules
abaissé sous trois fasces du même).
Guilbert ou Gilbert de la Broye, écuyer, seigneur d'Estaimbourg,
Gondecourt, Essars, la Beuvrière, Sotrud, Dossemez, etc..., épousa, en 1590
Hélène de la Pierre (d'argent à trois aigles de sable, becquées et onglées de gueules). L'acte de leur
mariage fut entériné le 04/02/1591, au grand Conseil de Malines. Décédé le
14/05/1623 et fut inhumé dans l'église d'Estaimbourg, sous un tombeau. A
l'époque de la révolution, on cacha le sarcophage pour le soustraire aux coups
des révolutionnaires français.
Jean de la Broye, chevalier, seigneur de Gondecourt et
d'Estaimbourg, de la Beuvrière et d'autres lieux, épousa sa parente Claudine
Anne-marguerite de la Pierre de Bousies.
Guillaume - Albert de la Broye, mort le 02/10/1690, épousa
Anne-marguerite de Kockler (d'azur à trois pals d'or et sur le tout un écusson
d'or à une tête et col de lion de gueules).
Marie-jeanne de la Broye, dame d'Estaimbourg, etc... épousa le
15/10/1715, Jacques-ferdinand de Villegas (d'argent à une croix vidée et
enhendée de sable, à la bordure composée de seize pièces de gueules et d'argent
d'une chaudière de sable)
en 1788, le seigneur d'Estaimbourg était un Villegas issu de la
Broye, il s'agit en l'occurrence de Melchior-Joseph.
Charles de Villegas, lieutenant-général des armées de S.M.
catholique. Ce dernier hérita de notre seigneurie; il mourut avant 1805.
A dater de cette époque le domaine seigneurial passa à M.
Charles-emmanuel de Villegas, dernier seigneur du village. En
1806, Charles-Emmanuel de Villegas, vendît le château, la basse-cour, la
brasserie, au marquis de Brandt de Maizières : une de ses filles, Marie-Claire-Joséphe-Julie
de Brandt de Maizières épousa Philippe de Bourgogne, Chevalier, né à Lille le
28 Janvier 1774, entra aux pages du Roi en 1789. En 1792, il fut nommé premier
page (dignité qui au bout de quatre années conférait le grade de capitaine de
cavalerie). II avait été de service dans les appartements, du roi le 20 Juin
1791 mais i1 n'apprit la fuite de la famille royale que le lendemain. Arrêté
avec deux de ses camarades, il fut maltraité par la populace qui voulait le
pendre à un réverbère dans la rue St-Honore, près du Palais Royal lorsqu'un
escadron de gendarmes vint l'arracher des mains des forcenés. Au 20 Juin 1792,
Philippe de Bourgogne resta constamment près du Roi et, le 10 août, il fut du
petit nombre des serviteurs et des gardes nationaux fidèles qui lui
firent un rempart de leur corps. II l'accompagna jusqu'à l’entrée de
l'assemblée ou il ne fut point admis, mais ou son habit de premier page lui
attira une décharge qui tua un garde a. ses cotes. II rejoignit l'armée des
Princes, y reçut au nom du Roi un brevet de capitaine des Chasseurs de Calonne signé
par Monsieur et le Comte d’Artois le II septembre 1792, et prit part à la
défense de Maëstricht ce qui lui valut le titre de Bourgeois de cette ville.http://www.virnot-de-lamissart.com/Monarchie.html
Il descendait en ligne bâtarde de Jean sans
Peur, duc de Bourgogne, comte de Flandre, petit fils de Jean de Valois, roi de
France.
L’origine de la famille de
Bourgogne-Herlaer, branche de la 2ième Maison de Bourgogne
(Capétiens-Valois) : il faut partir de Jean (Sans Peur), (°1371+1419), duc
de Bourgogne en 1404 à la mort de son père et comte de Flandre en 1405 à la
mort de sa mère. Il a épousé en 1384 Marguerite de Bavière ; leur 8ième
enfant, Agnès a épousé son cousin d’une branche capétienne cadette Louis I duc
de Bourbon. Leur 4ième fils, Louis, vécut d’abord en 1445 à
Bruxelles à la cour de son oncle Philippe (le Hardi) comme chancelier de
Flandre, puis fut élu en 1455 prince-évêque de Liège (prêtre en 1466 et sacré
en 1467). Il est le père en 1464 de Pierre de Bourbon, baron de Busset et
ancêtre direct de la Maison de Bourbon-Busset (il est dit le bâtard de Liège
mais ses descendants ont prétendu que le père avait été marié en 1464 avec
Catherine d’Egmond, qui sera ensuite régente du duché de Gueldre pendant la
minorité de son neveu).
Jean (Sans Peur) a eu
plusieurs enfants naturels, dont Jean, qui serait né à Dijon en 1404 fils
d’Agnès de Croy, fille du chambellan du duc de Bourgogne ; elle restera
célibataire et sera dame d’honneur de la duchesse Isabelle de Portugal épouse
de Philippe III (le Hardi). Jean, sgr de Herlaer et autres lieux, sacré
évêque de Cambrai (élu en 1440) et comte du Cambrésis, réside à Bruxelles et
Malines à la cour du duc ; le pape l’investit de l’archevêché de Trèves en
1466 et 1467 ; il est décédé à Malines en 1480 et fut inhumé dans le chœur
de la cathédrale Ste-Gudule de Bruxelles ; il a eu 14 enfants naturels et
1 supposé ; l’aîné, Jean, bâtard de Bourgogne, sgr de Herlaer à Vilvorde
en 1459, est né à Louvain en 1424 de Marguerite Absoloens que le futur évêque
avait connue alors qu’il était étudiant.
Jean a épousé Jeanne de
Hornes à Bruxelles en 1450 et aura 6 enfants dont Charles, sgr de Herlaer, et
Godefroi, sgr d’Amerval. Dans les 2 branches on trouve de nombreux enfants
naturels en plus des enfants légitimes.
Godefroy de
Bourgogne-Herlaer, sgr d’Amerval, est le grand’père de Maximilienne qui épousa
Philippe de Rodoan, sgr de Berleghem, bourgmestre de Bruxelles (1588/89) dont
le père venait de Lorraine et la mère était issue de vieilles familles des
lignages de Bruxelles (seuls les descendants pouvaient faire partie des
Lignages et Philippe de Rodoan avait été admis au Lignage Sweerts en 1588 du
chef de sa mère ; voir les bons articles résumés sur les lignages et
l’association actuelle, sur Wikipédia). Leur fille Catherine épousa en
1612 Jean de Croeser, chevalier, (d’une vieille famille flamande), sgr
d’Audincthun, Dennebroeucq et Réclinghem (3 terres à clocher en Artois lui
venant des familles de Samillan et de Contreras, d’origine espagnole, et de
Montbertault). Dans la branche aînée les 3 terres furent vendues par la
dernière descendante alliée à la famille Boutechoux de Chavannes ; dans la
branche cadette, fixée d’abord à Bergues on trouve Anne Thérèse de
Croeser, grand’mère maternelle de la marquise de Sade, et Benoît
Dominique de Croeser, qui se fixa à Valenciennes par mariage en 1746 avec Marie
Anne de Sars, plusieurs fois descendante de la famille de famille de
Fourmestraux de Valenciennes, issue de la vieille famille lilloise qui a donné
la branche de Wazières de Fourmestraux, sgrs du Vert-Bois à Bondues. Marie Anne
de Sars, très vite veuve, a acquis la sgrie de Villers-Sire-Nicole de
Beaumarchais qui l’avais lui-même acquise de la Maison de Nassau. Son
fils, J-Bte Dominique devint chef de famille de la Maison de Croeser à
l’extinction de la branche possessionnée en Artois, et épousa Adélaïde de
Grignart de Rametz, qui, par la Maison de Blois, cumulait, comme lui plusieurs
ascendances jusqu’à St-Louis (ce qui est beaucoup plus rare en France que les
ascendances jusqu’à Hugues Capet et Charlemagne !) ; j’ai participé
aux Cahiers de St-Louis de l’abbé Dupont restés inachevés après son décès. Du
couple de Croeser-de Grignart sont issues notamment Pauline qui épousa
son cousin Casimir de Sars de Solmon, militaire retraité, généalogiste
amateur, qui légua à la ville de Valenciennes 13 volumes manuscrits de
généalogies des familles des provinces du Nord que la Bibliothèque Municipale a
mise en ligne mais qui sont à prendre avec la plus grande précaution car il a
recopié tout ce qui lui tombait sous la main dans les bibliothèques et archives
privées de la Région, sans indiquer ses sources et sans faire œuvre critique en
mettant parfois plusieurs versions qui se contredisent. Une autre fille, Joséphine,
épousa Alexandre Le Tellier et une seconde fille, Louise, née posthume chez une
autre de ses sœurs la comtesse de Préseau (dont le conjoint était plusieurs
fois cousin d’Alexandre Le Tellier et descendait plusieurs fois des familles de
Préseau, de Colnet et Polchet, familles de maîtres de forges et maîtres
verriers de l’Avesnois). La descendance de Louise Droulers-Le Tellier se trouve
dans l’annuaire des familles.
Charles de
Bourgogne, sgr de Herlaer (frère aîné de Godefroi), a eu un petit-fils,
Philippe, + au château d’Herbamez en 1630, qui épousa en 1594 Isabeau de Le
Candèle, dame d’Herbamez à Marquillies après son père. Leur arrière-petit-fils,
Balthazar Philippe François, chlr, sgr d’Herbamez épouse en 1713 Marie Anne
Thérèse Parent, dont 7 enfants ; l’aîné est le grand-père de Jeanne Rufine
Françoise, dernière dame d’Herbamez, épouse en 1787 de Charles Désiré Henri de
La Chaussée, éc., sgr de Séhen et St-Prix, officier ; le dernier, Léon
Balthazar, chlr, officier, est le père de Philippe de Bourgogne, chlr, 1er
page à la Grande Ecurie du Roi, émigré puis fixé à Tournai, bourgmestre
d’Estaimbourg, marié en 1809 à Tournai à Marie Claire Josèphe Sophie de Brandt
de Maizières dont le père était le dernier seigneur d’Estaimbourg et
propriétaire du vieux château. Leur fils hérita de la propriété
d’Estaimbourg et reconstruisit le château en 1854 ; ses 2 enfants seront
les derniers du nom de cette branche.
Les Amédée Prouvost
louèrent le domaine pour remplacer leur maison de campagne de la Glane.
L’Histoire d’Estaimbourg,
citée sur le Site, nous donnerait certainement des précisions sur la
transmission de la seigneurie sous l’ancien Régime, mais où la consulter ?
La généalogie des bâtards
de la Maison de Bourgogne par Marcel Bergé, pages 316 à 408 du N° 60 (novembre
1955) de L’Intermédiaire des Généalogistes, in du SCGD de Bruxelles.
C’était l’ouvrage de
référence jusqu’à la parution en 1990 du volume consacrés par Patrick Van
Kerrebrouck aux Valois dans La nouvelle Histoire Généalogique de l’Auguste
Maison de France (736 pp.) (tome III de cette reprise du Père Anselme,
malheureusement inachevée).
Le Professeur Bergé
n’indiquait pas l’alliance de Marie de Bourgogne, par contre elle figure dans
l’ouvrage de Van Kerrebrouck ; elle a épousé au château d’Estaimbourg le
29/5/1864 Marie-Gaston Martin de Marolles (pour la suite voir Roglo) ;
comme elle est décédée en 1906 ce sont peut-être ses enfants qui ont vendu
Estaimbourg qui était loin de leur propriété d’Allouis dans le Cher. »
Philippe Rammaert
Charles de Bourgogne, fils de Philippe de
Bourgogne, naquit en 1801. Il épousa, vers 1838, mademoiselle Marie-Antoinette
de la Chaussée et reconstruisit le château en 1854 remplaçant l’ancien château qui appartenait à ses
grands parents maternels, François de Brandt, marquis de Maizières, décédé au
château d’Estaimbourg le 21/4/1831 et Marie-Joséphine Le Vaillant de Jollain,
décédée à Tournai le 29/1/1811, mais je ne sais pas qu’elle est l’origine de
propriété.
Elisabeth-Zénobie de la Chaussée, née le 5 Novembre 1816, décédée au château d' Estaimbourg, près Tournay, le 27 Juillet 1885, mariée en 1838 à Charles de Bourgogne, était une petite fille d’ Alexandrine-Charlotte- Joseph-Marie VIRNOT DE LAMISSART. Olivier Virnot avait eu droit à un article de presse lors de son mariage à Estaimbourg ( qui lui attribuait une ascendance Bourgogne, ce qui est faux mais de niveau journalistique). http://www.virnot-de-lamissart.com/Bourgogne-Herlaer.html
Jusqu'à la 6e génération.
Base Roglo
Génération 1
1 - Charles de
Bourgogne 1810-1886 bourgmestres
d’Estaimbourg.
Génération 2
2 - Philippe de
Bourgogne 1774-1851 bourgmestres
d’Estaimbourg.
3 - Marie Claire de
Brandt 1781-1810
Génération 3
4 - Léon Balthazar
de Bourgogne 1730-1785
5 - Marie Madeleine
Joséphine Hustin 1730-1785
6 - Joseph de Brandt, marquis de Maizières 1754 naissance à Arras et le
décès à Estaimbourg ; sgr d’Estaimbourg alors que le titre de marquis est
peut-être un titre de courtoisie non officialisé pour être monté dans les
carrosses du Roi !
je pense avoir utilisé les
Notices généalogiques de Daniel Raffard de Brienne qui descend de cette
famille. J’ai vérifé sur le Site des AD62. La généalogie de La Chaussée
figure au tome I des Généalogies Lilloises de Paul Denis du Péage (pages 333 et
334).
7 - Marie Claire Joseph Julie Le Vaillant de
Jollain 1754-1811
En 1910, le château et ses dépendances furent
achetés aux Bourgogne :
« Je pourrai
certainement trouver seulement la vente de la propriété de Tourcoing, à moins
qu’elle n’ait été conservée un temps dans la descendance Prouvost-Yon. Il y a
peut-être eu une donation-partage qui n’apparaît pas dans les 2 déclarations de
succession.
Le chanoine Jean de
Bourgogne (dernier Capétien-Valois-Bourgogne de la branche de
Bourgogne-Herlaer) est décédé à Tournai le 19/9/1885 et sa sœur aînée, Marie,
le 9/3/1908 ; son ancêtre Philippe de Bourgogne, né en 1424, sgr de
Herlaer est aussi l’ancêtre de Béatrix ; le fils aîné, Charles, a eu
Herlaer resté dans la descendance jusqu’à la fin du 16° s, époque où Philippe
de Bourgogne-Herlaer épousa Isabeau de Le Candèle, dame d’Herbamez à
Marquillies (terre qui resta dans la descendance aînée de Bourgogne puis de La
Chaussée jusqu’à la Révolution – dans la descendance cadette on trouve Charles
qui épouse sa cousine Zénobie de La Chaussée, petite-fille de la dernière dame
d’Herbamez – le couple n’aura qu’un seul enfant, Jean de Bourgogne, né à
Tournai en 1843, décédé à Tournai en 1885 ; le second fils Godefroy devint
sgr d’Amerval ; sa petite-fille Maximilienne de Bourgogne, dame d’Amerval,
épousa en 1580 Philippe de Rodoan, sgr de Berleghem, bourgmestre de Bruxelles
en 1588/89, dont descendance dans les familles de Croeser, Le Tellier,
Droulers, Prouvost, Mignot, Rammaert. L’ancêtre commun, père de Charles et
Godefroy, Jean, bâtard de Bourgogne, évêque de Cambrai puis archevêque de
Trèves qui avait épousé clandestinement Marguerite Absolons, et qui lui-même
était fils naturel de Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, et Agnès de Croy. (Jean
de Bourgogne outre son épouse clandestine aurait eu 7 maîtresses et aurait fait
célébrer une messe à Cambrai servie par ses 36 fils et petits-fils
illégitimes). Charles de Bourgogne-de La Chaussée, cité comme chef de la Maison
de Bourgogne par l’Annuaire de la Noblesse de France de 1855, est décédé veuf
le 24/3/1886 au château d’Estaimbourg, qu’il avait fait reconstruire en 1854.
Ce sont peut-être les 2 enfants, Marie et Jean qui ont vendu la propriété
d’Estaimbourg, mais quand ? et à qui ? en 1911-1912 la famille de
Bourgogne était éteinte depuis 4 ans !
par Monsieur Maurice Caulliez-Leurent,
industriel à Tourçoing. C'est la société "Bernheim" siégeant à Paris,
qui servit d'intermédiaire entre Monsieur de la Bastide, héritier des de
Bourgogne, et le nouvel acquéreur.
Voici un texte de Jean Tiberghien-Salmon (1900-1990) fils de
Jean Tiberghien-Caulliez (1874-1957) et donc petit fils de Maurice Caulliez-Leurent
(1855-1929), arrière arrière grand-père de Ferdinand Cortyl
«
C'est en 1911-1912 que nos
grands-parents Caulliez achetèrent la propriété
d'Estaimbourg : " Le
Château de Bourgogne ". Le château avait été
construit par les derniers
descendants de la famille de Bourgogne, vers 1850 (?) donc de
construction
relativement récente. Le parc était d'une superficie de
12 hectares avec une
très grande pièce d'eau. La propriété avait
été entièrement louée à la famille
Prouvost. Nous y passions chaque année une partie de
l'été. L'aile droite du
château était habitée par Bon Papa Caulliez .
L'aile gauche par les ménages de
la famille Caulliez qui l'occupaient successivement durant les
vacances. Quelle
joie ! Quel bonheur pour les enfants que nous étions alors !
Promenades en vélo
dans le parc. Bateau sur l'étang. Pêche. Nombreuses
visites dans le grand
potager entouré de hauts murs. Les fraisiers, les framboisiers,
recevaient
souvent notre visite sous l’œil courroucé du
jardinier. L'un de mes plus
anciens souvenirs est d'avoir souvent accompagné Bon Papa
Caulliez quand, le
soir, en barque, il allait déposer des nasses pour pêcher
les anguilles et des
" trimmers " pour attraper de gros brochets. Le lendemain matin, nous
allions relever les nasses et trimmers. Quelle joie quand un brochet
était
pris, qui quelquefois se défendait longtemps. Au
décès de Bon Papa Caulliez ,
nos parents (Jean Désiré Tiberghien et Marie Emmanuelle
Caulliez ) reçurent la
propriété en héritage et après leur mort la
propriété fut vendue à la commune
d'Estaimbourg… ».
La commune d'Estaimbourg acquit la propriété en
1958.
A Estaimbourg, on peut
étudier la famille Poullet, tanneurs à Estaimbourg, branche cadette de la
famille reprise dans l’Annuaire des Familles ; ils ont été bourgmestres
après les Bourgogne et ont bâti de belles maisons dont la plus belle a
appartenu à Norbert Poullet-Duthoit qui avait épousé une nièce de mon ancêtre Fidéline
Agache-Duthoit (le château Poullet est passé ensuite au second fils qui
était gendre d’une van Zuylen de Nievelt, vieille famille de Bruges, qui
descend de la famille de Croeser (branche des sgr de Berges qui avec la
branche émigrée en Pologne, sont issus de Jeanne de Marivoorde seconde épouse
de Corneille de Croeser et donc ne sont pas descendants des
Bourgogne-Herlaer issus de Catherine de Rodoan la première épouse).
La branche aînée des
Poullet s’est fixée à Roubaix où les descendants Poullet-Mulliez devaient être
aussi, si mes souvenirs sont bons, tanneurs rue de Mouvaux à Roubaix. »
Philippe Rammaert
"Le château
d'Estaimbourg appartenait à des descendants (par la main gauche) des ducs de
Bourgogne et était situé en Belgique dans le Hainaut, entre Pecq et Nichan. C'était
une grande construction d'aspect assez banal et noirâtre, mais de proportions
plutôt impressionnantes. Au milieu d'une pièce d'eau le bâtiment offrait des
logements tellement vastes que souvent il comptait une trentaine d'habitants,
tous très à l’aise. Chaque famille avait son quartier bien à elle.
C'était la joie des enfants les soirs d'arrivées, que ces grands corridors nus
et vides desservant les chambres. Le coté de la bibliothèque de M. de Bourgogne
était réservé à Mme Prouvost, il semblait un asile de mystère digne de
respect. II y avait l’ aile droite, quartier de M. le Chanoine de Bourgogne
dont on voyait dans les portraits du vestibule la figure jeune et rosée un peu
poupine malgré son rochet de dentelle, puis la chambre de Télémaque chère aux
collégiens à cause d'un grand dessin représentant le héros grec. Les meubles,
dont quelques-uns de prix, avaient tous un air vieillot des châteaux inhabités
depuis de longues années. La fade odeur de l’entrée recelait un peu de
désuétude, cependant, par de longues fenêtres, on avait de jolis aperçus de
campagne. Le mont de la Trinite se profilait comme une taupinière sur un grand
clé dominant la plaine et servait de baromètre ; on le trouvait bleu empanaché,
et c'était merveille de voir que le temps était toujours en rapport avec les
prévisions données par la montagne. Puis la pièce d'eau, la barque, le pont
menant au bois de sapins ou la vigne verge rosissait si fort des le mois d'aout
et flamboyait d'un rouge de feu des septembres, et les grands espaces, les
allées sombres et ombragées, vrais délices pour les promenades du matin ou les
lièvres vous barraient le passage, ou sautillaient gentiment les animaux
apprivoises. Lors des fenaisons, les grandes pelouses odorantes offraient avec
leurs meules de foin les taches de vieil argent qui tranchaient sur le vert
sombre des sapins.
Dans les parages du
potager, comment dire les appâts de ces murs couverts de pèches et ces pruniers
en plein vent qu’on balançait sans respect pour voir tomber les fruits tièdes de
soleil et juteux de leur sucre. Les petits murs, barrières et enclos variés qui
divisaient le coin du potager déjà grand comme un petit empire, permettaient
aux intrigants dévastateurs de se dérober par un bout ou par l’ autre
lorsqu’ils entendaient un pas de jardiner. On retombait alors dans le parc de
framboisiers ou dans les plates-bandes de fraisiers et on revenait au château,
l’estomac et la conscience un peu chargée mais le cœur et la tête ensoleillés
par l’ivresse de la nature. La vie à Estaimbourg était très monotone, point
n'est besoin de le dissimuler, et quoique ces souvenirs n'aient le droit
d’évoquer aucune satire, il est avéré qu'on cherchait l’ ombre du parc pour
parer aux inconvénients du soleil, puis le soleil pour se réchauffer de
la fraicheur de l’ ombre, qu'on y discutait avec un esprit charitable et plein
de douceur de I’ opportunité d'un salon au nord ou au midi, qu'on y cherchait
avec une inaltérable patience le bien -être des marmots chéris qu'il fallait
tenir un peu éloignés et qu'on emmenait de temps en temps pour ne pas trop
fatiguer les oreilles maternelles. On parlait aussi pendant les repas des
recettes culinaires les plus agréables au palais. Au moins la médisance était
éloignée de ces conversations. Le soir enfin, on s'endormait en remerciant la
Bonne Providence de tant de jodles goutées dans une paix si profonde. On ne se
plaignait cependant pas de la monotone des jours. L'influence très bien faisant
de Mme Prouvost se faisait sentir très douce à tous, grands et petits. Avec
l’âge, elle était devenue encore plus indulgente, plus peleuse si possible,
toujours souriante de ce bon sourire qui désarmait les moins bien
intentionnés. On la sentait recueille dans une profonde ferveur, et qui aurait
ose exprimer une plainte, manifester un mécontentement?
Elle se faisait toute a
tous et ne se réservait que de longues stations à l’ église si proche du
château que la grille du parc séparait seulement. L'église était, grâce à ses
soins, toujours bien tenue et ornée de fleurs. Elle était sans style avec
son porche bas, le petit cimetière a l’ entrée, et évoquait, cette petite
église de village, un sentiment attendri en contemplant la simplicité de son
architecture, I’ allure un peu barbare de son clocher, et on se répétait
volontiers cette strophe chaque fois qu'on y entrait : Salut, je te revois
encore,
Aussi pauvre, mais plus
touchante Mon clocher d'ardoise que dore La pourpre du soleil couchant Parmi
les arbres et les tuiles je vois encore se pencher son coq aux ailes immobiles
Mon vieux clocher
A l’intérieur, les
tombeaux de la famille de Bourgogne étaient le seul document intéressant. Les
fleurs de papier ornaient la statue de Saint-Ghislain, l’orgue tremblotant
auquel il manquait la moitié des touches et des jeux, ronflait sous les doigts
du sacristain, menuisier du village. Le parfum d'encens mélange aux senteurs de
moisi, avec la sensation de fraicheur d'une cave, tout cela vous prenait à la
gorge, mais on y priait bien et les prônes de la cure étaient écoutes
sans broncher.
Mme Prouvost recevait
de temps en temps son curé et les curés des environs, elle avait un grand
respect pour les prêtres et peut-être avait demande depuis longtemps à Dieu la
faveur de donner à l’Eglise un membre de sa famille.
L'ainé de ses
petits-fils, Henri Lestienne, le tout premier de cette lignée de 27
petits-enfants qui entoura sa vieillesse, fut appelée au sacerdoce. Elle put
jouir des émotions si douces de sa première messe. Dans la sainteté d'une telle
vocation, Il remplit une trop courte carrière de bonnes ouvres de fondations
charitables et d'exercices multiples de Dévouement. Il fut prés de sa
grand-mère pour lui donner les consolations de la foi et lui fermer les yeux.
Dieu couronna cette âme
de prêtre en le ceignant de l’auréole des Saints, car il mourut au champ
d'honneur, comme aumôner militaire, en juin 1915, ayant été plus loin que son
devoir, aussi loin que son ardeur de dévouement pouvait le conduire.
Maintenant les
dernières années de Mme Prouvost sont comptées.
Elle revient à
Estaimbourg cependant tous les étés. Les soirées, par les chaleurs, se
passaient dans la grande galère d'entrée. Malgré son affaiblissement, elle
pouvait encore faire sa partie de whist avec un de ses gendres ou de ses
petits-fils. Les plus remuants sortaient jusqu'a neuf heures pour chercher des
vers luisants ou étudier la cosmographe avec un oncle complaisant, mais les
veillées se terminales tôt à cause du lever matinal pour la messe et aussi du
départ pour Roubaix d'une partie des hôtes. En 1902 l’état de Mme Prouvost devenant
alarmant, on lui recommanda le grand air et le repos d'Estaimbourg. Elle y
arriva très fatiguée a la fin de juin. Elle s'affaiblit très rapidement et
rendit son âme à Dieu le 25 juillet. L'agonale avait été longue et apparemment
douce, avec des sursauts de vêle et des phases de prostration complète. Tous
ceux qui l’approchaient étaient frappés de son aspect si calme, de son
expression d'aménité, Celle qu'on lui avait toujours connue.
L'abbé, son petit-fils, ne la quittait pas. Le dernier soupir étant proche, il attendit jusqu'à midi et demi pour y assister et put de suite dire la sainte Messe dans la petite église qui avait été si souvent témoin des oraisons de sa sainte grand-mère. Deux de ses cousins servirent, la messe, et toute la famille y assista, cherchant à travers le passage cruel de cette terre à un monde meilleur, la figure de celle qui entrait dans le triomphe et pouvait entendre les paroles saintes. « Bon et fidèle serviteur, voici la récompense que je t’ai préparée ».
Souvenirs de Madame Amédée II Prouvost, née Marie Bénat, ici au sujet de ses beaux parents:
D'UN SIECLE A L'AUTRE DE BRETAGNE EN FLANDRE, SOUVENIRS D'UNE GRAND'MERE
Présentés par son petit fils Jacques Toulemonde Roubaix, 1970-1971«
C'est en 1911-1912 que nos grands-parents Caulliez achetèrent la propriété d'Estaimbourg :
" Le Château de Bourgogne ". Le château avait été construit par les
derniers descendants de la famille de Bourgogne, vers 1850 (?) donc de
construction relativement récente. Le parc était d'une superficie de 12
hectares avec une très grande pièce d'eau. La propriété avait été entièrement
louée à la famille Prouvost Nous y passions chaque année une partie de l'été.
L'aile droite du château était habitée par Bon Papa Caulliez . L'aile gauche par les
ménages de la famille Caulliez qui l'occupaient successivement durant les vacances. Quelle joie ! Quel bonheur pour les enfants que
nous étions alors ! Promenades en vélo dans le parc. Bateau sur l'étang. Pêche.
Nombreuses visites dans le grand potager entouré de hauts murs. Les fraisiers,
les framboisiers, recevaient souvent notre visite sous l’œil courroucé du
jardinier. L'un de mes plus anciens souvenirs est d'avoir souvent accompagné
Bon Papa Caulliez quand, le soir, en barque, il allait déposer des nasses pour
pêcher les anguilles et des " trimmers " pour attraper de gros
brochets. Le lendemain matin, nous allions relever les nasses et trimmers.
Quelle joie quand un brochet était pris, qui quelquefois se défendait
longtemps. Au décès de Bon Papa Caulliez , nos parents (Jean Désiré Tiberghien et
Marie Emmanuelle Caulliez ) reçurent la propriété en héritage et après leur
mort la propriété fut vendue à la commune d'Estaimbourg… »
Les enfants d’Amédée I et
Joséphine Prouvost furent :
Joséphine Prouvost épouse le 23 mai 1864,
Roubaix, de Charles Henri
Droulers, industriel
distillateur, né le 8 novembre 1838,
Wasquehal, décédé le 16 septembre 1899,
Douai (60 ans).
Le
30, rue Saint Dominique, Paris Joséphine Prouvost Sainte
Clotilde
On nous annonce la mort de
Mme Droulers-Prouvost, présidente de la Croix-Rouge), section de Roubaix,
décédée 30, rue
Saint-Dominique, à Paris. Elle était la mère de MM. Charles Droulers, René
Wibaux et MM. Eugène Wattinne.
Ses obsèques seront
célébrées, en l'église Sainte-Clotilde, le vendredi courant, à neuf heures et
demie.
Elle est la cousine germaine de Charles Jérôme Prouvost 1837-1906.
Antoinette Marie Prouvost épouse Henri Lestienne
Amédée Charles Prouvost
époux de Marie Bénat,
* Albert Félix Prouvost époux de Marthe Devemy: Rameau des Albert Prouvost
Edouard Joseph Prouvost époux de Pauline Elisa Fauchille Rameau des Edouard Prouvost
* Gabrielle Marie Prouvost époux de Léon Wibaux
Quelques illustrations de certains descendants de Joséphine Prouvost
Joséphine
Prouvost, née le 13 août 1845,
Roubaix (Nord), décédée le 21 janvier 1919
(à l'âge de 73 ans). Mariée le 23 mai 1864,
Roubaix (Nord), avec Charles Henri
Droulers, né le 8 novembre 1838,
Wasquehal (Nord), décédé le 16 septembre 1899,
Douai (Nord) (à l'âge de 60 ans), industriel au sein de
Droulers Frères, fabriquant de sucre et distillateurs à Ascq, président du
Tribunal de Commerce de Roubaix,
Enfants :
Joséphine
Louise Droulers, née le 30 juillet 1866,
Roubaix (Nord), décédée le 9 juillet 1944,
Paris (à l'âge de 77 ans). Mariée le 23 juin 1885,
Roubaix (Nord), avec René Jules
Wibaux, né le 20 décembre 1860,
Roubaix (Nord), décédé le 15 mars 1938,
Wasquehal (Nord) (à l'âge de 77 ans),
Charles
Droulers, né le 29 mars 1872,
Roubaix (Nord), décédé le 17 février 1945,
Chenoise (77, Seine-et-Marne) (à l'âge de 72 ans), docteur en droit,
Industriel. Marié le 6 février 1902
avec Madeleine
Thureau-Dangin, née le 25 septembre 1878,
décédée le 17 février 1954
(à l'âge de 75 ans),
Petits enfants
Louise
Droulers, née le 8 mai 1903,
décédée le 6 décembre 1998
(à l'âge de 95 ans), religieuse.
Marc-Antoine
Droulers, né le 11 novembre 1904,
Paris 8ème, décédé le 6 septembre 1966,
Como, Italie (à l'âge de 61 ans), industriel. Marié le 3 janvier 1944,
Alger, Algérie, avec Jeanne La Caze, née le 14 septembre 1915,
Paris 8ème, décédée le 12 avril 1987,
Paris 16ème (à l'âge de 71 ans),
Christian
Droulers, né le 13 mai 1908,
Meudon, Hauts-de-Seine, décédé le 23 mai 1980,
Villejuif, Val-de-Marne (à l'âge de 72 ans). Marié le 28 décembre 1951,
Paris XVI, avec Monique Doé
de Maindreville, née le 6 août 1924,
Champ-Saint-Père (Vendée), décédée le 27 mai 2000,
Louveciennes (Yvelines), inhumée, Chenoise (77) (à l'âge de 75 ans),
Paule
Droulers, née le 13 octobre 1911,
décédée le 12 avril 1999
(à l'âge de 87 ans).
Mariée le 28 août 1936
avec Patrice de
Place, né le 13 mai 1903,
décédé le 27 décembre 1968
(à l'âge de 65 ans), lieutenant colonel de l'Armée de
l'Air,
Jacqueline
Droulers, née le 20 mars 1917.
Mariée le 22 avril 1939
avec Noël Daum,
né le 27 décembre 1910,
Nancy (54, Meurthe-et-Moselle), décédé le 13 mai 2002
(à l'âge de 91 ans), ingénieur général de l'air,
Eugène
Wattinne, né le 8 mai 1903,
Lille (Nord). Marié le 24 octobre 1931,
Paris (75) - 7e arrondissement, avec Marguerite
Vilgrain, née le 31 janvier 1908,
Nancy (Meurthe-et-Moselle),
Pierre-André
Gaulon, décédé le 23 mars 2011,
inhumé le 29 mars 2011,
cimetière de Villeneuve-l'Archevêque , docteur en
pharmacie, créateur de Gallien & Hippocrate. Marié avec Jacqueline
Froger,
Jean-Pierre
Rogez, né le 12 septembre 1914,
Lille (Nord), décédé le 1er août 2000
(à l'âge de 85 ans), général. Marié 1939,
Wambercourt (Pas-de-Calais), avec Monique de Rauglaudre,
née à Paris 14e,
Jean-Marc
Droulers, né à Alger,
Algérie, homme d'affaires, directeur de société.
Marié Blevio, Torno, Italie, avec Roberta
Noseda, née à Como, Italie, décoratrice,
Patrick
Droulers, né à Paris
8ème, ingénieur. Marié à Rocca Susella, Italie, avec Francesca
Premoli, née à Milan, Italie, journaliste,
Nathalie
Droulers, née à Paris
8ème. Mariée à Milan (Italie), avec Serge Huchet
de La Bédoyère, né à Paris 8e, décédé
en avril 2004, inhumé le 7 avril 2004,
Paris (à l'âge de 53 ans), agent de change,
Francine
Motte, née le 16 février 1928,
décédée le 19 juin 2001
(à l'âge de 73 ans). Mariée avec Takis
Prevesanios,
Monique Motte, Mariée avec Jean-Claude
Fourneau, né le 28 mars 1907,
Paris, décédé le 9 octobre 1981,
Paris (à l'âge de 74 ans), artiste peintre,
portraitiste de la haute société,
Véronique de
Place, Mariée à Crucey,
Crucey-Villages (Eure-et-Loir), avec Armand Noël
du Payrat, né à Paris VII, capitaine
de vaisseau,
Jean-Marie
Hedde, né à Neuilly-sur-Seine
(Hauts-de-Seine). Marié le 16 décembre 1966,
Paris 15è, avec Edwige de La
Hougue, née à Paris 15è,
France Hedde, née le 13 septembre 1942,
Paris 15è. Mariée avec Bernard Doin,
né à Lyon (Rhône), ingénieur polytechnicien,
Jean-Luc
Hedde, né le 13 février 1959,
Paris 15è, décédé le 19 septembre 1989,
au dessus du Ténéré (Afrique)-attentat, avion ayant explosé en vol (à l'âge de
30 ans). Marié avec Emmanuelle
Lecointe,
Quelques
illustrations de descendants
d’Antoinette
Prouvost
Jusqu'à la
4e génération. née le 15 juin 1849,
Roubaix (Nord), décédée en 1924 (à l'âge de 75 ans), Marié le 12 mai 1869,
Roubaix (Nord), Henri
Lestienne, né le 25 septembre 1845,
décédé le 31 octobre 1912
(à l'âge de 67 ans).
Chez leurs enfants
Henri
Lestienne, né
en 1870, décédé le 10 juin 1915,
Amiens (Somme), inhumé, mort pour la France (à l'âge de
45 ans), en religion.
Né d’Henri Lestienne
1845-1912 et Antoinette Marie Prouvost 1849-1924, fille d’Amédée I Prouvost, « fondateur des cités jardins de Lille et de sa
banlieue, organisateur de nombreuses œuvres ouvrières et sociales, aumônier
volontaire de la Grande Guerre dans la 51° division, cité par l’ordre du jour de la 2° armée par le
Général de Castelnau, blessé grièvement le 18 juin 1915 dans les tranchées
d’hébuterne, mort à Amiens le 6 juillet 1915, ayant offert sa vie pour ses
soldats, pour la France, pour sa famille et pour toutes ses œuvres de Lille. Il
était mystique, foncièrement artiste, philosophe, fin lettré, très bon
gestionnaire ».
« En 1914, autour du 55 de la rue de la
Justice à Lille, l’abbé Henri Lestienne verra fonctionner avec bonheur la
cité-jardin modèle, moderne et lumineuse (soit 46 appartements et 5 magasins
rassemblés autour d’une cour intérieure) qu’il vient de fonder. »
Auteur en 1907 d’une édition
critique du discours de Métaphysique de Leibnitz. réédition par la bibliothèque
des Textes philoshiques. Paris, J. Vrin, Petit in-8, 94 pages.
Le travail
critique est admirablement mené, et semble vraiment définitif.
Pierre Amédée Lestienne, né le 5 septembre 1872, Roubaix (Nord), décédé le 10 février 1947, Roubaix (Nord) (à l'âge de 74 ans), négociant, poète, photographe, marié le 10 octobre 1894, Roubaix (Nord), avec Marie-Louise Toulemonde, née le 24 mai 1874, Roubaix (Nord), décédée le 26 novembre 1957, Roubaix (Nord) (à l'âge de 83 ans),
Marguerite Marie Lestienne, née le 22 novembre 1880, Roubaix (Nord), décédée le 6 mai 1951, Roubaix (Nord) (à l'âge de 70 ans). Mariée le 26 novembre 1900, Roubaix (Nord), avec Louis Georges Mulliez, né le 11 avril 1877, Roubaix (Nord), décédé le 26 janvier 1952, Roubaix (Nord) (à l'âge de 74 ans), industriel retordeur de laine, puis filateur de laine à tricoter "au fil d'art" devenu "Phildar".
Petits enfants
Pierre
Lestienne, né le 16 septembre 1896,
prêtre, prélat de Sa Sainteté.
Henry
Lestienne, né
en octobre 1897, décédé le 7 mai 1919
(à l'âge de 21 ans), maréchal des logis.
Marthe
Lestienne, née le 7 avril 1900,
Roubaix (Nord), décédée le 12 juillet 1991
(à l'âge de 91 ans). Mariée le 10 mars 1921,
Hem (Nord), avec Philippe
Leclercq, né le 6 décembre 1899,
Roubaix (Nord), décédé le 30 mars 1980,
Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes) (à l'âge de 80 ans), industriel textile, gentilhomme du Pape,
Louis Mulliez, né le 29 septembre 1901,
Roubaix (Nord), décédé le 24 novembre 1974,
Roubaix (Nord) (à l'âge de 73 ans), industriel
filateur, directeur gérant des Filatures Saint-Liévin, vice-président de
l'Union des Industries Textiles. Marié le 24 mai 1923,
Roubaix (Nord), avec Pauline
Cavrois, née le 22 avril 1903,
Roubaix (Nord), décédée le 17 septembre 2007,
Roubaix (Nord), inhumée le 20 septembre 2007,
Roubaix (Nord) (à l'âge de 104 ans),
Marguerite
Mulliez, née le 26 juillet 1903,
Roubaix (Nord), Madame Saint-Henry, religieuse des
Dames de Saint-Maur au Japon.
Gérard
Mulliez, né le 11 juin 1906,
Roubaix (Nord), décédé le 21 novembre 1989
(à l'âge de 83 ans), président directeur général de
Phildar, gérant de sociétés. Marié le 22 mai 1930,
Roubaix (Nord), avec Françoise
Cavrois, née le 26 janvier 1911,
Roubaix (Nord), décédée le 22 janvier 2008,
Roubaix (Nord), inhumée le 26 janvier 2008,
Roubaix (Nord) (à l'âge de 96 ans),
Ignace
Mulliez, né le 16 avril 1910,
Roubaix (Nord), décédé en 1993 (à l'âge de 83 ans),
directeur des Etablissements de Zulte en Belgique. Marié le 9 juillet 1932,
Roubaix (Nord), avec Marcelle
Toulemonde, née le 21 juin 1911,
Roubaix (Nord), décédée le 14 février 2008,
inhumée le 19 février 2008,
Mouvaux (Nord) (à l'âge de 96 ans),
Marie-Raphaëlle
Mulliez, née le 23 avril 1920,
Roubaix (Nord), décédée le 20 janvier 2011,
Lille (Nord) (à l'âge de 90 ans). Mariée le 18 novembre 1942,
Roubaix (Nord), avec Jean Mayaud,
né le 28 mars 1920,
Saumur (Maine-et-Loire), décédé le 17 février 2008,
Sainte-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire), inhumé le 22 février 2008,
Sainte-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire) (à l'âge de 87 ans), directeur de l'usine de chapelets "Mayaud &
Fils", comptable chez Bull Angers (mariage religieux le 19 novembre
1942 à Roubaix),
Francis
Mulliez, né le 9 avril 1922,
Roubaix (Nord), décédé le 17 avril 2007,
inhumé le 21 avril 2007,
Lannoy (Nord) (à l'âge de 85 ans), gérant de Phildar,
fondateur des maison de retraite "les Orchidées". Marié avec Geneviève
Motte, née le 7 octobre 1925,
Roubaix (Nord),
Marie-Louise
Lestienne, née le 17 septembre 1895,
décédée le 15 décembre 1991
(à l'âge de 96 ans). Mariée avec Marcel
Mulliez, né le 16 septembre 1891,
Roubaix (Nord), décédé le 19 octobre 1984
(à l'âge de 93 ans),
Arrières petits enfants
Marcel
Mulliez, né le 1er août 1918,
prêtre, curé de Saint Jean-Baptiste à Dunkerque.
Marie-Louise
Mulliez, née le 6 octobre 1922,
Roubaix (Nord). Mariée le 17 août 1943,
Roubaix (Nord), avec Maurice
Hannart, né le 21 avril 1921,
Hem (Nord), tué le 29 janvier 1985,
Tignes (Savoie), lors d'une avalanche (à l'âge de 63 ans),
ingénieur polytechnicien, industriel de la teinture textile,
Francis
Maillard, prêtre.
Jacques
Maillard, Marié avec
Myriam de
Ponton d'Amécourt,
Brigitte
Maillard, Mariée
avec Raymond
Prouvost,
Régis
Maillard, prêtre.
Philippe
Toulemonde, prêtre.
Jean Malard, né à Tourcoing (Nord). Marié avec Marthe
Prouvost, née à Tourcoing (Nord),
Chantal
Malard. Mariée
avec Olivier Houzé
de L'Aulnoit, décédé en 2003,
Louis Mulliez, né le 23 juin 1924,
Roubaix (Nord), décédé le 27 octobre 2004
(à l'âge de 80 ans), industriel filateur, président
directeur général des Filatures Saint-Liévin, administrateur d'Auchan et des
Tapis Saint-Maclou. Marié avec Brigitte
Motte, née à Tourcoing (Nord),
Marguerite
Mulliez, née le 3 janvier 1927,
Roubaix (Nord), décédée, Lourdes (Hautes-Pyrénées), Marguerite-Claire de Jésus,
petite soeur du Père de Foucauld, religieuse
contemplative.
André Mulliez, né le 10 mai 1930,
Roubaix (Nord), décédé le 4 juillet 2010,
Roubaix (Nord), inhumé le 8 juillet 2010,
Roubaix (Nord) (à l'âge de 80 ans), président directeur
général de Phildar, conseiller général du Nord. Marié à Lille (Nord),
avec Françoise
Becquart,
Marc Mulliez, président
du Conseil de Surveillance de Phildar, de Cannelle, de Jules et de Brice.
Marié avec Maryse Dufour,
Jean Bayart, né Roubaix (Nord), directeur industriel des Fils de Louis Mulliez. Marié,
Tourcoing (Nord), avec Elisabeth
Sion, née Tourcoing (Nord),
Gérard
Mulliez, né,
Roubaix (Nord), ingénieur, président fondateur du
Groupe Auchan, président et administrateur de sociétés. Marié avec Bernadette
Mathias,
Jean Mulliez, né Roubaix (Nord), directeur d'hôtels Holiday Inn. Marié La Madeleine
(Nord), avec Christine
Gourlet, née Lille (Nord),
Patrick
Mulliez, né Montauban
(Tarn-et-Garonne), président fondateur de Kiabi,
président et administrateur de sociétés. Marié avec Laurence
Motte,
Guy Mulliez, né Roubaix (Nord), président des maisons de retraite Les Orchidées, membre du
Conseil de Surveillance de l'Association Familiale Mulliez. Marié Naninne,
Belgique, avec Eliane de
Kerchove d'Exaerde, née Namur, Belgique, infirmière,
Ignace
Mulliez, président du Conseil de Surveillance de l'Association
Familiale Mulliez. Marié avec Jacqueline
Derville,
Jeannette
Mulliez, Mariée
avec Eric Derville,
président du conseil de surveillance de Norauto SA,
Michel
Leclercq, né Tourcoing (Nord), président
fondateur de Decathlon. Marié Roubaix (Nord), avec Christine
Delattre, née Dinard (35, Ille-et-Vilaine),
François Leclercq, né Tourcoing (Nord), président de Leroy-Merlin. Marié Roubaix (Nord), avec Muriel Watine,
née Roubaix (Nord),
Mariette
Mayaud, née Saumur
(Maine-et-Loire). Mariée Sainte-Gemmes-sur-Loire (49, Maine-et-Loire), avec Olivier Boula
de Mareüil, né Paris VIII, décédé Angers (Maine-et-Loire),
inhumé Saumur (Maine-et-Loire) (à l'âge de 55 ans), colonel
de cavalerie (mariage religieux le 26 septembre 1964 à
Saint-Gemmes-sur-Loire),
Francis
Mulliez, président fondateur de
"Kiloutou" et de "Horse Wood", président du Conseil de
Surveillance de Kiloutou. Marié avec Françoise
Lecroart,
Descendants
de Gabrielle Marie Prouvost
Jusqu’aux arrières petits enfants
Gabrielle
Marie Prouvost, née le 5 juin 1863,
Roubaix (59, Nord), décédée le 1er mai 1920
(à l'âge de 56 ans). Mariée le 23 avril 1884,
Roubaix (59, Nord), avec Léon Wibaux,
né le 14 septembre 1858,
Roubaix (Nord), décédé le 6 février 1910
(à l'âge de 51 ans), dont
Enfants :
Léon Wibaux. Marié avec Rose Anne
Ferlié,
Petits enfants :
Rose-Anne
Wibaux. Mariée
avec Patrick de
Bayser, né le 10 août 1901,
Herblay (Val-d'Oise), décédé le 9 décembre 1956,
Paris VII (à l'âge de 55 ans), expert en dessins anciens,
Françoise
Wibaux. Mariée
avec Jean,
comte de
Buchère de L'Epinois (3e),
Geneviève
Wibaux. Mariée le 18 novembre 1928,
Tillabery (Niger), avec Guy de Bayser,
né le 15 août 1899,
Herblay (Val-d'Oise), décédé le 26 juillet 1938,
Tortosa (Espagne) (à l'âge de 38 ans), fonctionnaire des finances, forestier,
Arrières petits enfants :
Antoine de
Bayser.
Bruno de
Bayser, néParis (17°), expert en dessins anciens. Mariéavec Thérèse
Ambroselli, dont Clotilde de
Bayser, née
Paris (8°), actrice.
Mariéeavec Thierry
Nicolas Meuriot, né
Paris, docteur en médecine, chirurgien.
Xavier de
Bayser, néParis (17°), ESCP, président de société.
Marié
avec Catherine
Ambroselli,
Jean Mathieu, comte de
Buchère de L'Epinois (4e), capitaine de vaisseau. Marié avec Anne Delacour,
Marie-Christine
de Buchère de L'Epinois, magistrate.
Mariée
avec Renaud Denoix
de Saint-Marc, né
Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), vice-président du Conseil d'État, membre
du Conseil Constitutionnel
Brigitte
Glorieux. Mariée
avec François-Xavier
Allard, né
Le Touquet Paris Plage, Directeur Général Trenois-Descamps,
Monsieur Amédée
Prouvost est le type du grand industriel roubaisien, actif, intelligent,
dominant tout un monde par l’exemple, le prestige de son travail et de son
dévouement. Il est, de plus, un artiste et un lettré ; sa maison est une
bibliothèque et un musée d’art. Il se délasse de ses longues journées de labeur
à feuilleter les beaux livres ou à contempler sa collection de primitifs. A son
école, le futur poète apprend le secrêt d’embellir par l’esprit et le goût les
vies les plus austères.
On ne lui dit point,
mais il voit bien que les vertus de ses ancêtres revivent en son père. Il salut
en lui, avec une admiration qui grandira sans cesse, un de ces chefs de l’usine
et du foyer dont il vient de contempler le magnifique cortège » Lecigne,
Amédée Prouvost, Grasset, 1911
« C'est avec une grande affection et un vrai respect que j'ai cherche à évoquer les souvenirs de mes grands-parents, dans quelques pages de mon cru. Ils nous ont laissé un inoubliable souvenir. C'est un hasard qui les a fait se rencontrer mais un divin hasard si j'ose dire. J'ai toujours entendu dire qu'ils attendaient tous deux devant le confessionnal de la chapelle des Etrangers, rue de Sèvres à Paris, et que grand-père ému par la beauté de Celle qui devait devenir sa femme, chercha par la suite à la rencontrer. Le mariage fut célèbre à la basilique Sainte Clotilde, le 2 février 1875. Les orgues étaient tenues par César Franck.
Nos grands-parents formeront
pendant 52 ans le plus uni,
le plus charmant et le plus chrétien des ménages. Ceci est illustré
par le testament du grand-père que m'a communique Hubert Dubois: « Je remercie
ma femme du bonheur qu'elle m'a donné, de ses bontés sans nombre, de sa vertu
qui m'a soutenu, encourage et fortifie. Je lui demande pardon des peines et des
offenses que j'ai pu lui faire. Qu'elle soit indulgente, prie beaucoup et fasse
prier beaucoup pour son époux qui l’a tant aimée ».
Les lecteurs éventuels de ces notes, s'ils s'intéressent à l’ascendance de grand-père, pourront
utilement se reporter à mon livre « Naissance d'une Métropole: Roubaix et
Tourcoing au XIX• siècle », où j'ai
consacré quelques pages à la famille et
aux entreprises Prouvost. J'ai éprouvé une double joie, parmi d'autres, en
réunissant la documentation pour cet ouvrage, de voir le
nom de grand-père à coté de celui de mon grand-père Toulemonde, cote à cote en
1887 parmi les fondateurs du Syndicat Mixte de l'industrie Roubaisienne, le
seul mouvement social et chrétien à l’époque. J'ai eu aussi la joie de relever
dans les archives du Syndicat des Peigneurs dont grand-père fut président de
1892 a 1919, texte suivant, qui bien que daté de 1891 par sa critique du
libéralisme et son souci du bien commun
a un cachet presque moderne. Il s'agit de l’étude de caisses de secours en
faveur du personnel : « Monsieur Prouvost dit qu'il y a beaucoup à faire dans
cet ordre d'idée et sa conviction est déjà ancienne, puisque depuis longtemps
il s'intéresse à ces questions d'économie sociale dans le but de rapprocher le
plus possible les ouvriers et les patrons. En compagnie de nombreux industriels
de la région, Il fait partie des syndicats mixtes qui se proposent ce but.
C'est pourquoi il est amené à formuler quelques réserves sur les principes
votés à la réunion précédente. Sa conviction ancienne et profonde, est que sans
un bien commun supérieur, sans une
autorité qui courbe sous la loi de justice idéale et les ouvriers et les
patrons inspirant à chacun sa règle de conduite, il est impossible de faire
disparaitre les malentendus, les suspicions, que les excès du libéralisme
suscitent parfois ». Grand-père, quelques années auparavant, en 1889, avait participé à un pèlerinage à Rome, de
dix mille ouvriers et patrons, dont six cent cinquante du Nord, venus rendre
hommage à Leon XIII.
Je ne sais pas grand-chose des idées politiques de notre cher grand-père. Il fut certainement dans sa jeunesse royaliste et légitimiste. J'en eus une preuve dans le fait que, quand j'étais enfant vers 1910, il m'offrit un médaillon avec une photo du Comte de Chambord et les fleurs cueillies sur sa tombe. II s'était rendu avec son beau-frère Droulers, aux funérailles du dernier Bourbon de la branche ainée à Göritz en 1883.
Sur ses convictions religieuses, nous sommes bien mieux
renseignés. Il était, comme sa femme, membre du Tiers-Ordre de Saint-François.
Il fit édifier à M'Rira, prés de Tunis, dans un
domaine où il fut associé avec son frère Edouard, une chapelle qui devint
paroisse. II contribua à faire édifier prés de sa propriété de
Mandelieu une chapelle, N.-D. des Mimosas. Il contribua certainement
à la construction du grand couvent de la Sainte Famille a Roubaix, rue de
Lille, où sa belle-sœur, religieuse, tante Jeanne Bénat, laissa un très grand
souvenir. Pendant la guerre de 1914-1918, il prit la tête d'un Comité dit du
Vœu de Roubaix, dans le but de demander à Dieu la protection de la ville, qui
fut heureusement épargnée. Le clocher qui manquait à l’église du Sacré-Cœur,
fut ainsi construit. Il avait de tout temps porté de l’intérêt à l'Orient
Chrétien et présidait le comité de Roubaix de l'Œuvre d'Orient. Son dévouement
à l'Œuvre d'Orient, lui valut d'être
nommé Commandeur de l’Ordre du Saint-Sépulcre, et nous avons
eu sous les yeux une photo de grand-père, revêtu d'une cape prestigieuse, dont
les mauvaises langues disent qu'elle a termine sa carrière comme peignoir de
bain de mes cousins Auger.
C'est pendant la guerre de 1914 que grand-père donna le plus bel
exemple de sa foi patriotique et religieuse. Le 1er mars 1916, il était emmené
par les Allemands avec tout ce que Roubaix comportait de notabilités politiques
et économiques, comme otage au camp d'Holzminden. Cette captivité, écrit
grand-mère dans un petit opuscule « In Memoriam », fut extrêmement dure
pour lui à cause de sa santé précaire, de l’infirmité de sa jambe récemment
soumise à une intervention chirurgicale. J'ai eu des échos de l’admiration
qu'il suscita en se rendant à pied, au lieu de rassemblement. La captivité -
elle devait durer 6 mois bien que dure pour un homme de 63 ans (hiver terrible,
couchage sommaire, promiscuité) ne semble pas avoir altéré sa bonne humeur et
dans ses lettres grand-père ne se plaint pas. Il remercie des photos de famille
qui lui ont fait un immense plaisir. « Odette Lesaffre, sur la photo, m'a
semble très jolie et très grande, Claude est-il toujours aussi diable? Merci
des lettres de ma chère Betsy et de ses envois, de la photo de Simone, je ne
connais pas ma dernière petite-fille. Henry me ferait plaisir en me rassurant
sur mon Assurance Vie, je ne puis payer les primes. Solange a été bien gentille
pour moi, j'ai vu les photos de ses
enfants, le bon sourire de Georges annonce un heureux caractère
». En se
prolongeant, la captivité lui devenait de plus en plus
pénible. Son cousin et
compagnon de captivité, Henri Prouvost, était mort dans
ses bras et cela
l’avait beaucoup affecté. Rien ne manqua a son angoisse,
il fut hospitalisé six
semaines au lazaret du camp, a cause d'une grande dilatation de
l’aorte, qui
donnait des complications cardiaques. Il fut en grand danger.
Grand-mère
poursuit dans l’opuscule déjà cité : «
Après six mois de captivité, le retour à
Roubaix fut une meurtrissure pour son cœur, trouvant une maison
vide de toutes
ses affections et pleine d'Allemands installés en maîtres.
En outre, par suite
d'information erronée, tant à Roubaix qu'à
Holzminden, on s'attendait à ce que
les otages libérés fussent dirigés vers la France
libre. Grand-mère et Mimi
partirent, en conséquence, pour la France libre, vers laquelle
les Allemands
organisaient parfois les trains via la Suisse, et quand
grand-père revint à
Roubaix, la maison était vide; il semble d'après les
documents que m'a
communiqués Hubert Dubois et dont grand-mère a
donné lecture a ses enfants avec
un admirable courage au lendemain des funérailles de son mari,
que grand-père
ait été a nouveau inquiète par les Allemands
après son retour de captivité. On
lit en effet en date du 12 novembre 1917 :
« En partant au tribunal de guerre, «je ne cesse de penser à toi, chère compagne, â mes chers enfants, à mes petits-enfants, et à toute la famille. Si ma santé devait être ébranlée, et que je succombe dans mon cachot, je mourrai en bon chrétien et en partant vers Dieu ma dernière pensée, mes dernières bénédictions seront pour vous. J'ai le cœur qui saigne, mais j'ai l’âme en paix, je serai courageux dans mes heures de souffrance, je vous embrasse tous avec affection et tendresse. P.S. Que mes petits-enfants demeurent de bon chrétiens fideles à nos traditions familiales. « Laus Deo Semper! " C’est dans les mêmes dispositions de foi et de courage qu'il devait mourir prés de dix ans plus tard.
Madame Amédée-Charles Prouvost, sa mère Joséphine Morvan et sa fille Jeanne qui épousera Jules Toulemonde, derrière, à droite, le couple Wibaux-Prouvost
Photo grâce à Philippe Vinchon, leur descendant.
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Documents Bertrand Dufour
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Chez Amédée-Charles et Marie Prouvost, 113, boulevard de Paris à Roubaix
« Face
à la porte d'entrée, s'élevait une sorte de
coupole
destinée à mettre a I’ abri de la pluie les
équipages et leurs passagers. Cette
coupole avait reçu en famille le nom de «
pâté chaud ». L'oncle Amédée, jeune,
espiègle et taquin, avait peu après sa construction
envoyé un télégramme à l’architecte
pour lui annoncer que le « pâté chaud»
s'était écroulé, ce qui ne s'était
produit que dans son imagination. » « La
porte une fois
franchie, il fallait monter quelques marches pour accéder
à un spacieux
vestibule, la première pièce sur la droite était
le bureau de grand-mère dont
le principal ornement était un bureau à cylindre qui
avait été celui de son
père, dont le portrait se trouvait accroché au mur. Le
bureau a été acquis,
sauf erreur, par J. Lesaffre. Dans cette même pièce se
trouvait un tableau de
Martin, peintre ordinaire du Roi, représentant Mme de Maintenon
et les filles
naturelles de Louis XIV. Ce n'est pas grand-mère qui m'expliqua
le sujet du
tableau, car je n'y aurais rien compris ; le tableau est actuellement
dans mon
salon.
La pièce voisine était la bibliothèque, dont à l’occasion
de quelques rangements nous recueillîmes, mon frère Jules et moi, quelques
épaves qui charmèrent notre enfance. Dans I’ une des armoires se trouvaient de
merveilleux cigares de Havane, Henry Clay, que grand-père offrait généreusement
a ses petits-fils soldats, et qui, fumés le lendemain, en acquirent une
certaine célébrité à la caserne du 41me d'Artillerie a Douai.
Les deux pièces voisines étaient deux très beaux salons, l’un
donnant sur le boulevard, l’autre le salon blanc donnant sur le jardin. Le
premier salon comportait une cheminée de marbre surmontée d'un grand portrait
en pied de la princesse de Conti, fille naturelle de Louis XIV, c'est du moins l’explication
que m'en donna grand-père en 1927 peu avant sa mort, et cette fois, je compris.
Ce très beau tableau de C. Van Loo est actuellement chez ma sœur Jeannette. Ce
qui peut donner une idée de la dimension de ce salon, c'est que deux pianos à
queue étalent à I’aise. Je conserve un souvenir enchanté du jeu de grand’mère
et de l’ oncle H. Dubois. C'est en l’écoutant que je connus, enfant, les noms
de Debussy, Granados et Albéniz. Des tableaux, naturellement, ornaient les
murs. Je me souviens notamment du portrait de son grand-père, le général
Morvan, qui me faisait grande impression et qui le fit aussi sur mon plus jeune
fils qui, encore enfant, me poussa à I’ acquisition dans la succession de ma
mère.
Le salon blanc, ainsi nommé en raison des meubles et de la
cheminée de marbre blanc, avait ses murs ornés de tableaux de Guardi et de
portraits du XVIIIème siècle anglais, la seule grande époque, selon moi, de la
peinture anglaise.
Donnant encore sur le jardin, une grande salle à manger; la
cheminée était supportée par des sortes de grands géants barbus a I’ échelle
réduite, mais à la forte musculature et dont nous allions volontiers
chatouiller le nombril. A gauche de la cheminée, un tableau de J. Weiss, ami de
grand-père, auquel, sur sa demande, j'allais rendre visite dans sa propriété
prés du merveilleux parc du Duc de Norfolk et qui m'a dit que quand il avait
des cauchemars, il pensait qu'il allait vendre du tissu a Bradford et
Manchester, ce qui n'était guère encourageant pour le jeune fabricant que
j'étais alors. A droite de la cheminée, des tableaux de Troyon ; je me souviens
d'une conversation de grand-père avec I’ historien Franz Funk Brentano qui
avait des tableaux presque identiques. Tous deux étalent d'accord pour dire que
leurs tableaux étaient bien du Maître et que le Louvre en possédait seulement
des copies. Face a la cheminée, seule concession a la peinture moderne, deux
tableaux d'H. Martin dont un au moins se trouve chez les Auger à Ville-d'Avray.
Dans cette salle à manger étaient servis des repas savoureux, dus au talent
notamment de Zélie. » « Parfois les repas de famille étaient
bien un peu solennels pour la jeunesse en bout de table, surtout quand Mgr
Laugier, directeur de I'Oeuvre d'Orient, aux yeux de charbon et à la
barbe fleure, appelait grand-père d'une voix de basse « M. Le Président ». II
n'y avait qu'une ressource pour détendre I’ atmosphère en cette occasion :
pousser hypocritement un jeune cousin Dubois à quelque espièglerie. »
A gauche de l’escalier d'entrée se trouvaient le vestiaire et I’
escalier de service aux larges dimensions. Je conserve souvenir surtout de l’odeur
de ce vestiaire due, je crois, à I’ essence des boiseries qui le décoraient, du
merisier peut-être. Un escalier d'honneur de larges dimensions conduisait au
premier étage. Les marches en étalent surmontées par un immense tableau,
actuellement chez moi, représentant une apparition de la Sainte Vierge à Sainte
Catherine de Sienne semble-t-il, par Alonzo Cano. Ce tableau avait été acquis
par nos grands-parents, encore jeune ménage, et occupait du plancher au plafond
la hauteur d'une chambre de leur maison, rue Neuve. Le premier étage comportait
un vaste vestibule dont la pièce maitresse et le centre était l’oratoire.
Parfois, un prêtre ami y disait la messe et presque tous les ans la messe de
minuit y était célébrée a Noël par un de mes anciens professeurs qui avait,
selon certains, la mauvaise habitude de dire consécutivement les trois messes
de Noel. C'était un peu trop pour la piété des fidèles qui s'égaillaient, ou
pour Marcel Segard qui sommeillait malgré les chants de Noël qui émanaient du
rez-de-chaussée. L'oncle Henry Dubois essayait de tirer le meilleur parti d'un
orgue un peu délabré, en accompagnant la voix d'or de tante Marthe.
En dehors des chambres le premier étage comportait, à droite, le bureau de grand-père, dont le principal ornement était de petits Corot d'Italie. Au second étage, dans deux pièces et un vestibule était logée, assez au large, la galerie de tableaux qui fut aussi I’ enchantement de notre enfance. Pour ceux de mes cousins qui ont conserve le catalogue illustre de la vente effectuée le 22 octobre 1927 à Amsterdam,
Photo Miguel Flipo avec nos remerciements
je signalerai ceux de ces tableaux dont j’ai conservé surtout le
souvenir. Le meilleur lot de tableaux se trouvait dans la salle de gauche en
montant et consacrée à la peinture flamande. Numéro 404 : Le portement de
Croix de P. Brueghel le jeune. Grand-père m’en a fait compter les
nombreux personnages. Numéro 406 : Portrait de jeune femme, de Van Cleef.
Ce très beau tableau, admire par toute la famille, généralement masqué par un
soierie et, après avoir fait I’ objet de nombreuses expertises et
d'attributions prestigieuses, fut vendu aux enchères d'Amsterdam.
Le plus haut prix semble avoir été donné pour le numéro 413,
Maître de Bruges : Portrait d'une dame âgée.
J'ai toujours eu beaucoup d'amitié pour le numéro 426
dont on disait en famille qu'il était le portrait de Montaigne
et dont on m'invitait à compter les cheveux. J'ai conserve un très bon souvenir
pour la profondeur et la transparence de ses bleus, du numéro 459, école de Y.
Patiner et ai toujours beaucoup d'attention pour les tableaux de ce peintre.
Dans une armoire ancienne était conserve le tableau le plus
précieux, sentimentalement du moins, de toute la galerie. Cette crucifixion,
attribuée à Van Der Weyden, ne fut pas mise en vente à Amsterdam. Grand-mère y
attachait beaucoup de prix car I’ oncle Amédée avait demandé que ce tableau fut
apporté dans sa chambre pendant son agonie. Mis en vente après la mort de
grand-mère à l'hôtel Drouot, il fut I’ objet d'une compétition entre tante
Thérèse et moi-même agissant pour le compte de ma mère. J'ignorais du reste
cette compétition, qui ne me fut connue qu'au moment ou ma chère tante, qui
était ma voisine, se vit attribuer le tableau par le commissaire-priseur auquel
elle avait donne ses instructions. J'avais cherché sans succès à retrouver la
trace des tableaux dispersés a Amsterdam, je n'ai retrouvé la trace que d'un
seul, le numéro 422, un Jugement de Paris, mais il était trop tard pour I’
acquérir. II est resté à Amsterdam; je I’ ai retrouve une première fois au
Rijksmuseum auquel il avait été légué par Sir Henry Deterdinf, directeur de la
Royal Butch. J'ai retrouvé ce petit tableau, dont les chastes nudités étalent
voilées à nos yeux d'enfants, quelques années plus tard sous le numéro 840 dans
le plus beau musée du monde a mon goût, le Mauritshuis à La Haye, sous le
numéro 846.
Un
vestibule servait de passage entre les deux pièces de la
galerie de tableaux. C'est là que se trouvait le «
Jugement de Paris » que je
viens d'évoquer. Le cardinal Charost, premier
évêque de Lille et, tous les ans,
invité de nos grands-parents, appréciait fort le tableau.
Des colonnes en bois
sculpté, une tête de vieille femme que grand-père
attribuait à Rubens, les
anges musiciens dans le style de Memling dont grand-père disait
qu'ils avaient
inspiré J.-S. Bach, sont les œuvres les plus saillantes
dont je me souvienne
dans cette pièce. La grande pièce voisine donnant sur le
boulevard, était
consacrée à la peinture généralement
Française des XVII° et XVIII° siècles. Les
tableaux n'avaient pas le même prestige que ceux de la galerie
voisine. »
« Cette grande maison blanche fut l’enchantement de mon
enfance et je crois bien de celle de tous mes cousins. J'en conservé un
inoubliable souvenir un peu assombri par le fait que je reçus en 1942 la
procuration des héritiers pour signer I’acte de vente de cette maison pour un
prix qui, selon moi, représentait à peine le double de ce qu'elle avait couté à
construire en 1895. II est intéressant de noter qu'en même temps que grand-père
construisit ce qui était un peu un palais, ses frères Albert et Edouard
construisaient sur le même boulevard de Paris des maisons aussi prestigieuses,
ce qui donne une idée assez précise et flatteuse de l’industrie du peignage à
cette époque. L'architecte fut M. Liagre, ami de grand-père. »
« Une description du 113, boulevard de Paris serait
incomplète si je n'évoquais pas le jardin et les écuries. Le jardin était de
dimension relativement modeste, mais il bénéficiait du voisinage immédiat de
I’avenue conduisant du boulevard de Paris au château Bossu puis Cavrois. Cela
facilitait les communications avec la maison de mes parents et celle d'Edouard
Prouvost. A la fin du siècle dernier, toute grande maison bourgeoise comportait
des écuries, mais nous n'y vîmes jamais ni chevaux, ni voitures. Par contre nos
grands-parents, sans doute émus du traitement que leurs petits-enfants
faisaient subir à leur mobilier, nous réservèrent ces écuries comme terrain de
jeux sous le nom de « Hurlerie ». Les chevaux avalent été remplacés par les
autos que grand-père avait très vite adoptées. Les marques en avaient été
successivement Mors et La Buire. Si les modèles se succédaient, le chauffeur
était toujours fidèle au poste. II se nommait François Depléchin, astiquait à
merveille les cuivres des phares. II conduisait fort rapidement; je me souviens
d'une remarque de Mimi Auger, disant que François conduisait comme un fou et
faisait notamment la route de Lille en 9 minutes. Je crois qu'i1 est difficile
actuellement, en raison des feux rouges, d'égaler le record. François jouissait
d'un grand prestige auprès de mon frère Xavier et de Claude Lesaffre, dont il
évoquait le souvenir pour moi, 30 ans après avoir quitte le service de mes
grands-parents.
Apres la guerre de 1914, la grande maison blanche du boulevard
ne retrouva jamais plus le même éclat qu'aux années d'avant-guerre. Nos
grands-parents y étaient seuls, une moitié au moins de leurs descendants
n'était pas revenue dans le Nord après la guerre, et le ménage Auger les
attirait tout particulièrement dans la capitale. ils avalent par ailleurs
acquis à Mandelieu, vers 1920, une propriété où ils recevaient leurs
petits-enfants avec grande générosité.
La dernière belle réception que nos grands-parents donnèrent
boulevard de Paris, à I’ occasion de leurs noces d'or, eut lieu en 1925. »
Textes de Jacques Toulemonde écrits à Roubaix en 1970-71 dans une
brochure intitulée : D’un siècle à l’autre de Bretagne en Flandre :
Souvenirs d’une grand’ mère présentés par son petit-fils.
L’avenue de Paris s’appelle avenue Charles de Gaulle à Roubaix
Etat actuel
SEANCE DU 10 DECEMBRE 1872, A LILLE.
Le R. P. Prouvost, qui avait promis de publier le cartulaire de
Bergues dans un bref délai, informe M. de Coussemaker que des travaux d'un
autre genre, qui lui sont prescrits par ses supérieurs, lui imposent le devoir
de suspendre pour un temps ses recherches, de sorte que la publication promise
sera forcément différée.
Dans la collection de M. Amédée Prouvost, de Roubaix, figuraient
deux bas-reliefs représentant Salomé recevant du bourreau la tête de saint Jean
Baptiste et (soi-disant!) Esaü çendant son droit d'aînesse à Jacob; le
catalogue de la vente (2) les décrit comme ayant décoré « une chaire x et les
attribue à l'art flamand. Or le premier d'entre eux est celui qui manquait aux
stalles du côté nord de la nef, à Saint-Denis, où il a été remplacé par une
composition moderne; quant au second, son sujet doit être, non l'histoire des
deux fils d'Isaac, mais un épisode de la légende de saint Georges, manquant aux
stalles du côté sud de la nef à Saint-Denis. On y voit à gauche un personnage
qui franchit la porte d'un édifice et présente une coupe, pleine de pièces de
(1) Wo//yM<S-~o~, _E-M Relief o~ Schloss Gaillon, dans Berliner Museen,
1922, p. 33-35, fig.
(2) Collection Amédée Prouvost, Roubaix. Vente [après décès] à
Amsterdam. (A. Mensing), le 27 octobre 1927;in-4-" n.477 et pl. H. 0 m. 55
L. 0 m. 56.
« SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DE ROUBAIX.
DEUXIEME SERIE, (TOME IX DE LA COLLECTION)
1886 SUR LES EXPOSITIONS'ARTISTIQUES DE R OUB
AIX-TOURCOING Ï884-Ï885
Par M. Prouvost-Bénat
MESSIEURS,
Vous avez manifesté le désir que quelques
notes résumant les dernières Expositions organisées à Roubaix -depuis deux ans,
figurassent dans les mémoires de la Société d'Emulation pour en conserver le
souvenir. Ayant de commencer ce que l'on peut appeler le bilan du mouvement
artistique à Roubaix dans ces deux dernières années, permettez-moi de vous
présenter une jeune soeur de votre société plus ancienne: La Société Artistique
de RoubaixTourcoing.
Cette Société s'est donné comme programme de
grouper toutes les personnes qui, à Roubaix et à Tourcoing, s'intéressent aux
beaux-arts, pour travailler dans un commun effort, à encourager l'étude des
arts du dessin, peinture, sculpture, et en propager le goût par des Expositions
fréquentes. Cette présentation faite, je vous parlerai donc dans ce rapport dés
trois dernières expositions organisées par la Société.
Exposition
de peinture et sculpture le 1884.
Cette première Exposition fut organisée par
la Société Artistique de Roubaix-Tourcoing dans la grande salle des fêtes du
Cercle du Commerce, mise gracieusement, pour la circonstance, à la disposition
de la commission organisatrice. Cette exposition d'ouverture eut un plein
succès ; les envois furent si nombreux que l'on dût installer des ableaux dans
les couloirs du Cercle et reléguer la sculpture dans une salle malheureusement
trop petite,
Les artistes les plus en renom avaient envoyé
des oeuvres, en même temps que leur appui, en s'inscrivant comme membres
honoraires de la Société. Le catalogue et ses suppléments comprenaient 260
oeuvres d'art, parmi lesquelles nous citerons celles de Benjamin Constant,
Carolus Duran, Aimé Morot, Colin, Schommer, Harpignies, Tôndouze, Weertz,
Brissot, Wa'ttelin et parmi les exposants de la région : Herlin, Krabansky,
Ollé, Laoust, Agache, de Winter, Colas, Màsson, Crouan, Denneulin, Bouffay, de
Prins, Schoutteten, Jacquet, de Carne, Desjilanques et tant d'autres que je ne
puis ici rappeler. Les journaux de la région firent tous de nombreux
comptes-rendus de cette Exposition, et mon intention n'est pas de refaire ici
une description,ni la critique des oeuvres exposées ; je constaterai seulement
que l'impression générale des visiteurs et des artistes compétents a été
excellente. Peu d'expositions de province peuvent présenter des portraits comme
ceux exposés par Carolus Duran, Morot,. Schommer, Weerts, Krabansky ; il est
certain aussi que des paysages comme ceux que Harpignies exposait à Roubaix,
sont de vrais petits chefs-d'oeuvre qui, à eux seuls, suffisent aux amateurs
délicats pour consacrer le succès d'une exposition.
Roubaix pouvait être fier de son peintre, M.
Weerts, récemment-"nommé- chevalier de la Légion d'Honneur, et dont la
grande toile : Saint-François d'Assise mourant, fut l'une des attractions de
l'Exposition. Mais je dois me borner à ces quelques citations pour ne pas
sortir du rôle que je me suis donné en commençant ce rapport. J'ajouterai
seulement que la sculpture fut aussi représentée d'une manière
très-satisfaisante à cette Exposition. Cordonnier, Laoust, Ollé, Printemps,
Denneulin, Hôuzé de TAulnoye,- etc., etc., y avaient fait d'intéressants
envois.
Je constate donc que les résultats obtenus
par la commission d'organisation dépassèrent tout ce que l'on avait osé espérer;
il se vendit pour 40,000 francs d'oeuvres d'art, et la tombola, créée dans le
but d'acheter le plus possible d'oeuvres exposées et d'encourager les jeunes
artistes du pays, plaça 7,000 billets à un franc. Un grand journal de Lille
résumait ainsi son impression sur ces résultats. « La première Exposition de
Roubaix-Tourcoing » vient d'être close ; elle avait réuni dans les salons du »
magnifique Cercle de la Grande-Rue, 261 oeuvres d'art, » dont une notable
partie restera dans l'une ou l'autre des » deux villes. La somme des achats
dépasse 40,000 francs, » c'est une constatation qui fera bon effet dans le
monde » artistique. » Et le journal lillois ajoutait: « Voilà donc » la Société
de RoUûaix-Tourcoing définitivement organisée » et affirmée. Il faudrait bien
peu connaître nos honorables » voisins, leur énergie, leur esprit, pratique et
entreprenant, » pour se figurer qu'ils sont gens à s'endormir sur leurs »
lauriers. Malgré son importance déjà très-respectable, » cette manifestation de
début a été tout à fait improvisée. » Tout le monde n'était pas d'accord sur
son opportunité, » et faute de temps et de locaux appropriés, on a dû »
installer l'ExjDosition dans des salons infiniment plus » confortables pour une
réception mondaine que pour une solennité artistique. On peut être assuré
d'avance que » les inconvénients de cette installation sommaire n'ont » pas
échappé à l'observation des organisateurs et que » tous les perfectionnements
désirables seront apportés « aux Expositions prochaines.»
Comme le prédisait le critique lillois, les organisateurs de
l'Exposition ne s'endormirent pas sur leurs lauriers. • Encouragés par le
succès ils préparèrent six mois après une nouvelle Exposition.
Exposition rétrospective. (Mai 1885)
La Société Artistique faisait appel, cette
fois aux nombreux collectionneurs de la région et réunissait dans plusieurs
galeries et salons, des tableaux anciens, meubles, faïences, tapisseries,
manuscrits, livres, gravures, etc.
Cet ensemble de choses du passé, a présenté
un réel intérêt, non seulement au point de vue de leur valeur artistique, mais
aussi pour certains d'entr'eux en raison des souvenirs historiques qui s'y rattachaient.
L'entrée principale de l'Exposition était décorée d'unb tapisserie tissée à
Roubaix et représentant les anciennes armoiries de la ville : d'Hermine au chef
de gueules: La première salle contenait surtout les meubles, cette partie
toujours intéressante des Expositions rétrospectives, car le mobilier comme
l'architecture, révèle, lui aussi, le degré de civilisation des peuples et en
reflète lès moeurs, c'est lui qui nous apprend à connaître l'histoire; intime,
l'état moral d'une époque ou d'une nation. On voyait parmi lès meubles toute
une série de jolis bahuts de la Renaissance flamande provenant pour la plupart
des fermes dès environs. On sait que ces bahuts étaient offerts autrefois par
les riches paysans de .'-Flandre à leurs fiancées comme présents de mariage. Il
en était de même des coffres en chêne, dont les panneaux sculptés font encore
l'admiration de nos artistes modernes. ' L'Exposition de R.oubaix comptait un
grand nombre d'armoires des différentes époques, depuis la Renaissance jusqu'au
XVIIIe siècle, des commodes en marqueterie française et hollandaise, des
dressoirs Renaissance ou gothiques avec serrures finement dentelées, des
cabinets italiens ou flamands, l'un surtout, de style HispanoMauresque, en bois
de santal, d'un travail très curieux et de provenance espagnole. De nombreuses
vitrines contenaient des pièces rares de céramique où les plus beaux
échantillons des faïences de Delft, de" Nevers, de Lille, de . Marseille,
de Moustiers et surtout dé Rouen, se trouvaient représentés. De superbes grès
de Flandre, provenant des fabriques de Raeren qui existaient déjà au XVIe
siècle, de belles collections d'ivoires, d'éventails, de porcelaines de Saxe,
de la Chine et du Japon, offraient aux visiteurs les types les plus
remarquables des collections du pays. On voyait à la place d'honneur de cette
première salle un petit bureau d'un très grand prix fabriqué par Boule, le
célèbre ébéniste de Louis XIV. Quelques tapisseries de Flandre ornaient les
murs de l'Exposition ; on sait qu'elles furent fabriquées dans notre pays avec
beaucoup de succès au moyen âge. Les ouvriers hauts lisseurs vinrent s'établir
à Lille, à Audenaerde et dans toute la Flandre, après avoir été chassés d'Arras
par Louis XI qui était venu pour châtier les habitants de cette ville pour les
punir de leur dévouement à Marie de Bourgogne. Les tableaux garnissaient les
galeries supérieures, où ils avaient été trés-heureusement disposés. Là,
presque tout serait à citer. Je me bornerai à indiquer entre tous un joli
portrait de Greuze, représentant Mozart enfant. Ce charmant portrait rappelle
bien la naïve simplicité du maître qui, seul, sait prêter à ses personnages une
modestie touchante relevée par un coloris fin et vrai autre bijou intitulé : La
Comédie dans un parc, d'Antoine Watteau, représentait Pierrot, Golombine; et
Arlequin. Cette oeuvre, d'un dessin correct et élégant, est très attrayante
pour le public qui l'a beaucoup admirée. Citons encore le portrait de l'Impératrice
Joséphine, dé;Robert Lefebvre, provenant du château de la Malmaison ; de très
jolis portraits du Boilly, ce peintre lillois de la fin du sjiècle dernier et
du commencement dû nôtre, qui-a laissé dans notre pays tant d'oeuvres dignes
d'une juste admiration. Les peintres Flamands et Hollandais de l'Ecole ancienne
s'y trouvaient bien représentés : Tèniers.Ruysdàel, Metzu, Karl Dujardin, Paul
Brille, Antoine BrauAver, etc. Je in'ai jusqu'ici cité aucun nom d'exposants.
Je ferai cependant une exception en parlant de M. le comte de Waziers, qui
avait envoyé à l'Exposition de Roubaix quelques toiles de première valeur:
Sainte-Catherine et Sainte-Madeleine, de Van Orley, une Vue de Lille, de
Vërdussen, un ravissant petit paysage de Téniers, intitulé le Château des
Trois-Toûrs. Dans la galerie des tableaux se trouvaient plusieurs jvitfines où
étaient exposées de belles miniatures, datant du XVIIIe siècle ou de l'Empire ;
une salle spéciale était affectée aux dessins de maîtres où on admirait une
oeuvre de Boucher, représentant une jeune femme vêtue de brocart; la salle des
gravures contenait les plus jolies pièces; d'une importante collection de
Roubaix; presque toutes les gravures exposées étaient des épreuves de choix
parmi lesquelles se voyaient: des Delaunay, des Debucourt, des de Coùrtis, des
portraits " du XVIIIe siècle, un Stanislas de Pologne, par Drevet,
provenant du Château de Louveciennes et ayant appartenu à la Du Barry. Le
dernier salon de l'Exposition contenait de très-jolis|meubles des époques Louis
XIV, Louis XV et Louis XVI; des pièces de porcelaine à la Reine, de Sèvres etdeTournai,
ainsi .qu'un tableau de l'Ecole de Memling, provenant de l'ancienne chapelle dû
Saint-Sépulere de Roubaix; ce tableau, d'une conservation parfaite représente
la Sainte Famille, il a beaucoup attiré l'attention des, curieux qui
s'intéressent aux vestiges du passé. Il serait à souhaiter que l'on pût conserver
au musée de notre ville, tous les souvenirs de cette chapelle votive, érigée à
Roubaix en 1463 par Pierre, seigneur de Roubaix, au retour de son voyage en
Terre Sainte. -
Une vitrine contenait quelques belles
éditions anciennes dePlantin, le célèbre éditeur Belge qui, Français d'origine,
vint s'établir a Anvers en 1549. Il'avait pris pour devise : « Labore et Constantia.»
Par le travailetpar la persévérance, et jamais devise ne fut plus complètement
justifiée ; Plantin eut la noble ambition d'égaler et même de surpasser les
grands imprimeurs ses contemporains, les Aide, les Estienne, les Froben, et
toute cette pléiade d'éditeurs qui, dans la première moitié du XVIe siècle,
avaient fait d'Anvers un des principaux marchés de livres du monde ; il
commença sans fortune et sans ressources d'aucune espèce, traversa l'époque la
plus agitée que la Flandre ait connue et se vit trompé dans ses espérances les
plus légitimes. Néanmoins il réussit à achever des travaux aussi remarquables
par, leur perfection que prodigieux par leur nombre, et à fonder une maison
qui, grâce à la solidité de ses bases et à sa légitime imputation, se continua
pendant trois siècles.
L'Exposition avait aussi quelques beaux
Missels et livres d'Heures. On sait que les Ducs de Bourgogne favorisèrent
grandement l'art d'écrire et d'orner richement les manuscrits. Leur
bibliothèque, augmentée pendant plusieurs générations, comptait parmi les plus
somptueuses; c'est un de ces beaux livres ayant appartenu à Marguerite d'York,
femme de Charles le Téméraire, qu'exposait lé comte de Waziers; ce fut
certainement le plus riche bijou de l'Exposition de Roubaix, on ne pouvait se
lasser d'admirer les délicates miniatures, les encadrements aux ornements
coloriés et éclatants de dorures où se lisait la devise: « Bien en adviègne. »
Ce souhait termine bien la visite à l'Exposition d'Arts rétrospectifs, car nous
le faisons aussi à la jeune Société Artistique : « Bien en adviègne. » Les
encouragements ne lui ont pas manqué du reste. On ne saurait trop, en effet,
propager ce genre d'Expositions dans nos villes industrielles ; toutes les
grandes cités Européennes ont compris qu'il n'y a pas là seulement une
satisfaction donnée à la curiosité, mais aussi d'utiles sujets d'études pour
toutes les Industries Artistiques.
Deuxième Exposition de peinture et sculpture
(Octobre 1885)
Cette nouvelle Exposition avait lieu dans le nouveau
local que la Société inaugurait pour la circonstance; elle eut plus de succès
encore qûé les précédentes. Les organisateurs s'étaient- efforcés d'attirer le
public en mettant les entrées à bas prix pendant certains jours de la semaine.
On constata que ce moyen était excellent pour populariser et: mettre à la
portée de tous cette sorte d'Exposition. Nous retrouvons parmi nos exposants la
plupart des sociétaires qui avaient déjà exposé précédemment et aussi des
artistes de réputation, tels que Pierre Billet, Luminais, deVriendt, Pelouze,
Muniër, Harpignies, Schommer, Dameron, Toudoùze, Morot, Weerts, Dantan, Olive.
Les artistes du pays toujours en très-grand nombre, avaient tenu à témoigner à
la Société Artistique leur désir de contribuer au succès de l'oeuvre qu'elle a
entreprise. Nous ne ferons pas ici le compte-rendu de l'Exposition, bornons-nous
à en constater les résultats. Il se vendit encore un très grand nombre de
tableaux et la Tombola eut le même succès que l'année précédente; les chiffres
réunis dé la Tombola ei de la vente atteignirent environ 40,000 francs.
Maintenant que le succès matériel de ces Expositions roubaisiennes est
constaté, que doit-on penser, en général, de la valeur artistique des oeuvres
qui y furent exposées ? Je répondrai que l'ensemble de ces Expositions a été
supérieur à ce que l'on voit de similaire en province, et ce résultat, on peut,
sans crainte de se tromper, l'attribuer au règlement qui oblige l'artiste à
être accepté comme membre honoraire de la Société et à payer le transport de
ses oeuvres. Je reprocherai seulement à certains artistes de valeur de se
contenter trop facilement d'un travail sommaire et d'envoyer aux Expositions
des oeuvres qu'autrefois on eût conservés comme ébauches dans des ateliers.
L'Ecole dé l'impression rapide semble
l'emporter sur celle qui exige plus de talent et de dessin, certaines toiles
montrent trop le désir qu'éprouve l'artiste de produire vite et beaucoup. Comme
toujours, de nombreuses écoles partagent les peintres, et ont le don dé captiver
où de déplaire suivant les goûts ou les tendances du public. L'artiste doit
penser qu'il n'est pas un vulgaire photographe né reproduisant que ce qu'il- a
devant son objectif : à côté de sa main qui manie le pinceau, il a l'esprit qui
conçoit et qui ordonne, il a son génie qui doit procurer à la forme le reflet
de sa pensée et l'expression de son idéal. Sans doute il faut faire vrai,
personne ne l'a jamais nié, et, l'art doit traduire la nature dans ce qu'elle a
de plus éclatant.
Permettez-moi de vous rappeler ce qu'on
disait un jour à l'Académie Française : « On a tort de croire que pour se mettre à la portée de la foule, l'art soit
obligé de descendre. Il n'a qu'à l'appeler en haut pour qu'elle monte avec lui.
»
Un autre conférencier célèbre disait il y a
vingt ans : « Que devons-nous penser des théories et des pratiques » artistiques
qui tendent à précipiter l'art sur tout ce qui » est-infime, vulgaire,
grossier, sensuel, matériel, réel et » rien que réel, qui voudrait l'arrêter
là, et au nom d'une ». science nouvelle, lui défendre de regarder plus loin et
de » viser plus haut. Vraiment je suis forcé de répondre, cela » n'a qu'un nom
dans notre langue Française, cela n'est » pas seulement l'abdication de la
volonté artistique et la » trahisbr de l'humanité, c'est la profanation de
l'art et la » prostitution dû génie ! »
Il est certain qu'en peinture comme en
littérature, la tendance du moment est beaucoup trop réaliste ; il semble que
sous prétexte d'éviter la raideur de ce qu'on est convenu d'appeler le
classique, on veuille tomber dans les réalités grossières et sans poésie.
Certes, la forme doit être juste et franche, mais cela n'empêche pas de
rechercher l'harmonie, le goût, la grâce, qui régnant sur toute la toile,
sauront y répandre ce je ne sais quoi d'agréable qui fera le charme de l'oeuvre
entière ; c'est en appliquant ces principes que Jules Breton et Lerolle ont su
rendre la nature élégante et gracieuse'jusque sous les rustiques habits de
leurs filles des champs * mais ceci constaté en passant, espérons que le mouvement
artistique si heureusement commencé chez nous, ne s'arrêtera pas là: on fera
des Expositions spéciales. d'Arts décoratifs, pouvant intéresser nos industries
locales.. On sait que le grand développement qu'a pris la fabrique des tissus
dans notre pays est dû non seulement à la qualité et aux bas .prix- relatifs de
nos produits, mais aussi et surtout au bon goût et au cachet artistique qui à
présidé à leur création. Le rapport récent de M. Marius Vaehon, nous montre que
l'Allemagne, la Russie, l'Autriche-Hongrie, l'Italie, font de grands efforts :
pour nous battre en brèche ; partout on crée des Ecoles spéciales, des Sociétés
Artistiques, des Expositions, on organisé même des Musées roulants. Depuis dix
ans lés progrés chez ces nations sont incontestables, ne nous laissons donc pas
distancer, puisqu'il en est temps encore.
Nous aimons déjà passionnément la musique,
cultivons avec non moins d'ardeur l'étude des Beaux-Arts. En encourageant ce
qu'on appelle les Arts de la Paix, on contribuera au succès de nos affaires
industrielles et commerciales, en même temps qu'on occupera noblement ses
loisirs, on marchera à la tête des progrés, en tendant vers tout ce qui est
grand et beau.
1894 MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D'EMULATION DE
ROUBAIX MÉMOIRES DE LA
SOCIETE D'EMULATION DE ROUBAIX TROISIÈME SÉRIE TOME Ie
M.
AMÉDÉE PROUVOST-BÉNAT, ancien président de la Société, rappela ensuite les
titres si nombreux de l'ancien bibliothécaire-archiviste municipal, de
l'historien savant et consciencieux, à la reconnaissance de la ville et de
l'industrie de Roubaix.. L'allocution du grand manufacturier disait, sous une
forme très délicate, la pensée de tous ceux qui ont pu suivre depuis trente ans
le mouvement roubaisien dans l'ordre municipal comme dans l'ordre industriel.
TOAST
DE M. PROUVOST-BENAT
CHER
PRÉSIDENT,
Je me fais volontiers l'interprète des industriels Roubaisiens,
en vous présentant l'expression de notre reconnaissance pour le dévouement que
vous avez mis, depuis vingt-cinq ans, à soutenir par votre zèle, par votre
science, par vos multiples travaux, notre Société d'Émulation dont vous êtes le
fondateur.
Cet objet d'art, faible témoignage de la sympathie générale que
vous vous êtes acquise, représente Jacquard.
Nous l'avons choisi parce que nous avons pensé que le buste de
cet ouvrier de génie auquel l'industrie de Roubaix est si redevable, serait
bien à sa place chez vous qui êtes l'historien de notre industrie, de nos
tissages, de nos filatures.
N'est-ce pas vous en effet, cher Président, qui avez écrit
l'histoire, depuis les temps les plus reculés, de Roubaix, de ses seigneurs, de
sa vieille église, de son célèbre hôpital, et qui vous êtes attaché à fixer
l'histoire plus curieuse encore de sa manufacture du moyen-âge et de son
industrie moderne.
Cette
tâche n'était pas facile. Il a fallu toute votre science, et je dirai toute
votre patiente érudition, pour suivre pas à pas, à travers toutes nos archives,
• les efforts inouis de nos pères, depuis l'époque où il leur fut permis de
faire « licitement drap de toutes laines » jusqu'à nos jours.
Pendant
les vingt-cinq ans écoulés, vous avez fait de nombreuses lectures à notre
Société. Elles y forment le complément de vos oeuvres antérieures. Récemment
encore vous avez captivé l'intérêt de tous par votre travail sur nos vieilles
familles locales, celles-là qui ont formé pour ainsi dire la charpente
intérieure de notre cité roubaisienne.
Les
Mémoires que nous publions chaque année témoignent de votre talent infatigable
: vous avez su mettre le premier en pratique le but que vous nous proposiez en
fondant la Société : développer à Roubaix le progrès des lettres, des sciences
et des arts.
Vous
faisiez remarquer à cette époque que seconder un pareil mouvement intellectuel
paraîtrait bien difficile dans une ville où l'activité industrielle absorbe
tous les esprits. D'autres se sont placés près de vous qui ont su faire tomber
ce préjugé et prouver, comme vous le prophétisiez alors, que « les émanations
de la laine, du coton ou de la soie, n'étouffent pas chez le Roubaisien tout
sentiment du beau, et que son génie n'est pas exclusivement propre à agencer
les couleurs, à inventer les armures, à tirer de la matière première le fil le
plus fin. »
La
marche heureuse de notre Société, ses importants travaux témoignent que vous ne
vous étiez pas trompé; vous vous êtes acquis ainsi, cher Président, de grands
droits à notre reconnaissance.
Nous
savons que vous, vous effraierez quelque peu de notre chaude et cordiale
manifestation et des éloges que nous vous adressons. La modestie est toujours
unie au vrai mérite.
Un
philosophe de l'antiquité s'était fait construire une petite maison ; comme on
le plaisantait à propos de l'exiguïté de cette habitation, il répliqua
ironiquement : « Je crains qu'elle ne soit trop grande pour contenir mes vrais
amis. »
Malgré
notre amour pour la philosophie. nous donnons un démenti formel à ce penseur
trop sévère. Cette salle est aujourd'hui pleine de vrais amis. Ils sont venus
ici pour vous exprimer les voeux qu'ils forment pour votre santé. Us espèrent
conserver longtemps encore le Fondateur de la Société d'Émulation et voir
celle-ci prospérer tous les jours davantage, mettant à honneur de pratiquer sa
devise : « Semper ascende » « toujours monter. »
M. TH.
LEURIDAN, justement ému par ces manifestations, remercia en quelques paroles
vibrantes de cordiale simplicité. Il tint à constater que l'honoré M. ALEXANDRE
FAIDHERBE avait été son collaborateur, l'ouvrier de la première heure, dans la
création de la Société. L'un et l'autre croyaient qu'à côté des travaux de
l'industrie il y avait place à Roubaix pour ceux de l'esprit. Les résultats
obtenus ont prouvé qu'ils ne s'étaient pas trompés.
Toast
de Théodore LEURIDAN
MES
CHERS CONFRÈRES,
Il est
des circonstances où nous sentons bien que notre parole sera impuissante à
exprimer les sentiments qui débordent notre coeur, des circonstances où
l'émotion paralyse l'expression de ces sentiments, où les deux causes réunies
font qu'on ne peut pas, qu'on ne sait pas parler. C'est absolument le cas où je
me trouve après les toasts si chaleureux que vous venez de me porter et qui
m'ont ému au-delà de tout ce que je pourrais vous dire.
Si
je
pouvais, si je savais parler, mon premier mot serait un cri de
reconnaissance
envers la Providence qui m'a ménagé l'immense joie de me
retrouver aujourd'hui,
comme il y a 25 ans, au milieu de vous, mes chers Confrères, si
sympathiques,
si indulgents pour moi ; à côté de mon vieil ami
Faidherbe, qui est largement
de moitié dans l'idée créatrice de la
Société dont nous célébrons la' fête
jubilaire ; près du vénéré M. l'abbé
Vassart, qui a doté notre Société de sa
belle devise Semper ascende, montons toujours, devise qui a pour nous
la valeur
du Sui-sum corda, haut les coeurs.
Je
féliciterais ensuite les membres fondateurs d'avoir imprimé, dès l'abord, à
notre oeuvre, ce courant religieux discret, sans ostentation, mais sans
faiblesses et sans compromissions, qui a été notre sauvegarde dans tous les
temps et qui sera toujours notre honneur.
Je
saluerais enfin nos chers confrères de la onzième heure, l'espoir de notre
Société d'Émulation qui, dans leurs vaillantes mains, ne saurait ni péricliter
ni dévier.
Mais la
tâche serait trop lourde aujourd'hui pour moi ; vos chaleureuses démonstrations
me la rendent impossible ; aussi, je me hâte de la résumer en vous disant à
tous dans toute l'effusion de mon coeur : Merci. Merci pour les sympathies dont
vous me comblez en ce moment, que vous n'avez cessé de me témoigner pendant un
quart de siècle et dont le souvenir ne me quittera jamais.
M.
ALEXANDRE FAIDHERBE père parla ensuite avec sa bonhomie et sa finesse
habituelles, des origines de la Société, dont le premier projet remonte à
l'année 1856.
M.
WIBAUX-MOTTE, en quelques paroles très chaudes, fit appel aux « jeunes» pour
continuer l'oeuvre des « anciens. »
Au nom
des « jeunes » M. le docteur FAIDHERBE répondit en affirmant avec force leur
bonne volonté et leur désir de bien faire ; projet facile, ajouta-t-il,
puisqu'ils n'auront qu'à sivre les traces et les exemples de leurs « anciens. »
Cette fête intime se termina le soir par un
punch offert par le Président à ses collègues. »
L'EXPOSITION DE L'ART ANCIEN DANS LES FLANDRES, GAND 1913
que l'on a édifié, à l'Exposition Universelle de 1913, dans le
pavillon de la ville de Gand, une grande toile de Pierre le Plat: la
Prédication du P. Marc d'Aviano sur le Marché du Vendredi, pendant une épidémie
de peste en 1681 (Baron Heynderickx, Bruxelles), des dessins de Vander Meulen
et de Liévin Cruy.l, spécialiste éminent en matière de perspective; — au XVIII
ème siècle, une série de tableautins amusants : Entrée de Louis XV à Gand,
(comtesse de Limburg Stirum, Bruxelles), la Place d'Armes par Sicliers, peintre
amateur ne disposant que d'une technique graphique assez incertaine, mais doué
d'un vif esprit d'observation, de nombreuses oeuvres de Jacques Trachez, etc.
Du Brabant sont à mentionner spécialement : la belle tapisserie
représentant le Vieux Palais et les Jardins des ducs Brabançons (Collection de
l'Hôtel de Ville de Bruxelles), — le plan de Bruxelles, si instructif, de
Martin de Tailly, daté de 1639, ainsi que les tableaux de Snayers sortis des
réserves des Musées Royaux, l'Hôtel de Mérode, et la Place du Sablon, le 23
avril 1651, lorsque l'archiduc Léopold-Guillaume abat l'oiseau du tir du
Grand-Serment, sur la flèche de l'église du Sablon.
Malines, Lierre et Anvers apparaissent ensuite à nos yeux : on
remarquera l'intéressante série de pignons en bois du marché de Malines, où le
peintre a noté aussi les scènes de violence qui ont accompagné la prise de la
ville par les gueux, le 9 avril 1581. Un autre épisode de nos guerres de
religion est fixé sur le grand plan panoramique de Lierre ; cette fois c'est
une victoire des troupes espagnoles, qui reprirent la cité, le 14 octobre 1595.
De la même époque environ, une jolie vue, attribuée à Peter Balten, de la place
de Lierre, avec son beffroi caractéristique (M. Amédée Prouvost, Roubaix).
Signalons
l'intéressant volet gothique, provenant d'un pelil retable domestique, où sont
fixés les traits de Jean de Mol, mort en 1498 (Dr. Lemmens, Berlaere), le joli
portrait de Marguerite d'Autriche étiqueté Bernard Van Orley (M. Lucas Moreno,
Paris), le Concert, catalogué Gonzalès Coques mais qui pourrait bien être un
Christophe van der Lamen (Baron Janssen, Bruxelles), d'un groupement élégant et
d'un très agréable coloris, le Bal de Jérôme Janssens, le disciple de Van der
Lamen, et que l'on surnommait le Danseur, à cause de sa prédilection pour les
sujets chorégraphiques (M. Edouard Prouvost, Roubaix), un portrait de Nicolas
Triest, échevin de Gand, par Van Dyck, original ou réplique? (M. Frédéric
Chapman, Twickenharri), et un portrait de Jordaens, très savoureux,
représentant la fille du peintre, saine et robuste Flamande au teint fleuri
(comte Cavens, Bruxelles).
Hulin de Loo, Gand) ; Pourbus, Portrait de
Michel de Montaigne (M. Amédée Prouvost, Roubais); Gérard David, Annonciation
(M. G. deSomzée, Bruxelles): Jean Gossaert dit Mabuse, Adam et Eve (M. Robin
Grey, Londres), et un petit Ecce homo de la fin du xve siècle (M. N. Nouille,
Gand). »
Jubilée de mariage d'Amédée 2 et Marie Prouvost- 1875-1925
Marie Prouvost
Grand-mère lui survécut quatorze ans. Je détaillerai moins sa
vie, puisque la meilleure partie de cet ouvrage est constituée par ses
souvenirs et que si comme l’a dit Buffon « Le style c'est l’homme ", toute
la personnalité de grand-mère apparait bien
dans ses écrits : sa grande culture exceptionnelle chez les femmes du
Roubaix de cette époque, sa naturelle distinction, la générosité envers les
autres et l’ austérité pour elle-même, beaucoup d'esprit et parfois caustique
comme son mari, elle eut une activité sociale et religieuse importante et fut
de nombreuses années présidente de la section de Roubaix de la Ligue
Patriotique des Françaises, en abrégé «La Ligue », l’équivalent de ce
qu'est l'Action Catholique à notre époque. C’est par hasard, presque
miraculeusement, que je rencontrai grand’mère pour la dernière fois. C’était en
octobre 1940, je ramenais d'Auvergne ma femme, mes huit enfants, une
domestique, je crois, et un invraisemblable « barda », dans une remorque, quand
nous croisâmes sur la route I’ oncle Georges Hendricks. Bien que l’horaire fut serré et la régularité de
ce voyage fort contestable, l’oncle Georges nous dit que nous avions vraiment
le devoir de faire un petit détour jusqu'à Coudray. C’est ainsi que ma fille
Brigitte vit pour la dernière fois sa marraine, et les plus jeunes de mes
enfants pour la première fois leur arrière-grand-mère.
Pour mieux évoquer notre chère grand-mère, j'emprunterai la voix
de son fils Amédée:
Vous fûtes l’ange doux de mon adolescence
Aux regards inconnus qui nous voyaient passer
Quand j'inclinais vers vous, tremblant, ma confidence
Nous avions l'air ému de nouveaux fiancés
Votre jeunesse avait rapproché nos deux âges
Identiques de goûts et de penser jumeaux.
Pour l’intelligence de ce qui va suivre, il est nécessaire de
donner quelques détails sur les ascendants de grand-mère. Son père, Gustave
Bénat, nous est connu, tant par les souvenirs qu’on va lire, que par un
très bon portrait que, sauf erreur, Mimi Auger a acquis lors de la dispersion
du mobilier du 113, boulevard de Paris. Son père, J.-A. Bénat, était
officier de la garde royale sous la Restauration, les parents de cet officier
s'étaient mariés à Vence sous la Révolution. Son portrait ainsi que celui de sa
femme figuraient à droite ou à gauche de la cheminée de marbre du grand salon,
que je décris plus loin. Ces portraits se trouvaient chez l’oncle Henri et
tante Betsy, rue Nationale, et donc certainement encore dans la famille Dubois.
M. et Mme G. Bénat n'eurent que deux filles, Jeanne et Marie (notre
grand-mère). Tante Jeanne Bénat,
née en 1853, entra très jeune dans un ordre religieux, dont le siège était, et
est toujours à La Délivrance ou Langrune dans le Calvados. Elle vint à Roubaix
où elle eut une grande influence; c'est certainement sur ses instances que
grand-père, aidé d'amis, construisit le très beau couvent qui existe toujours.
Mais comme il arrive parfois dans les ordres religieux, les personnalités
fortes sont déplacées. Tante Jeanne Bénat quitta donc Roubaix et sa
congrégation pour entrer dans celle du Cénacle. Ma chère maman en avait
conservé une méfiance instinctive, envers les petits ordres, dont elle me fit
part à l’ occasion de l’entrée de mes fils, Philippe et Daniel, dans des ordres
qui n'avalent pas l’importance ou l’ancienneté des Jésuites, qui avaient toutes
ses complaisances. Tante Jeanne Bénat, que les ainés de mes cousins ont un peu
connue, était une femme de grande taille, même à peine voutée par l’âge. Elle
avait dû être au moins aussi jolie que grand-mère; comme elle, elle avait une
grande distinction. Après avoir résidé dans les couvents de son ordre à Rome et
à Naples, elle passa la plus grande partie de sa vie religieuse à Marseille, où
était né son père. Elle y vivait dans une austérité et un isolement que seule
une âme bien trempée pouvait supporter à
l’âge avancé où je l’ai connue. L'un de mes fils religieux lui ressemble
beaucoup.
La mère de Madame Amédée-Charles Prouvost :
Gustave Bénat avait
épousé en première et unique noce notre arrière-grand-mère, Joséphine Morvan,
que les ainés de ses arrière petits-enfants ont bien connu sous le nom de bonne maman Cordonnier.
En effet bonne maman avait épousé en secondes noces, Louis Cordonnier (de
Roubaix). Voici en quels termes Alfred Motte-Grymonprez, dont l’
arrière-petit-fils Eugène Motte-Lefebvre m'a remis 3 volumes de
correspondances, fait part à ses fils de cet événement, en juin 1876 : « Toute
la ville est en émoi par suite du remariage de M. L. Cordonnier, âgé, dit-on de
63 ans, avec Mme Bénat, mère de Mme Amédée Prouvost jeune, on dit que les
enfants de L. Cordonnier acceptent avec résignation le parti que leur père a
cru devoir prendre. Je les admire car, à 63 ans, je crois qu'on est plus prés
de la tombe que d'une couche nuptiale ». Alfred Motte ne s'était pas trompé, M.
L. Cordonnier décéda après quelques mois de mariage, bonne maman Cordonnier dut
quitter la belle propriété mitoyenne de celle des Hendricks au Reverdi pour
s'installer dans la maison de la rue du Château qui existe toujours, elle
survécut 37 ans à son second mari. Elle est enterrée au cimetière de Roubaix,
ou reposent également son premier mari G. Bénat et la mère de ce dernier, G.
Vial, veuve de J.-A. Bénat décédé à
Paris le 10 janvier 1849. Tous les ans à la Toussaint je fais fleurir
leurs tombes. La bonne maman Cordonnier que j'ai connue était celle que
grand-mère décrit en ses dernières années, « ses années de réclusion dans son
salon, au rez-de-chaussée, d'abord, dans celui du premier étage ensuite, dans
sa chambre après, assise à peu près droite toujours dans son grand fauteuil
bleu, puis dans son lit depuis six mois, n'altéraient pas son caractère, ferme,
autoritaire. Si nous voulions lui faire plaisir, nous la mettions sur le
chapitre des bals au Palais Royal chez le Duc d'Orléans, seule fête d'ou elle
fut rentrée au petit jour, et ou elle vit Paris, sortant de sa léthargie
nocturne ou aux Tuileries sous Louis-Philippe. Elle
assistait assez souvent aux grandes réceptions où le Roi faisait volontiers le
tour des salons, c'est ce qui avait motivé cet ébahissement de notre fils
Amédée qui très jeune, connaissant a peine les détails de I’ histoire de
France, encore moins en tout cas son histoire contemporaine, disait : « Quand
on pense que bonne maman a connu Philippe-Auguste, ne retenant des réceptions
chez Louis-Philippe que la confusion des prénoms ».
La maison de la rue du Chateau était meublée avec goût. Un
tableau, d'un romantisme un peu languissant que ma mère avait achète à tante
Claire, a trouvé refuge dans un mas de Provence. Un très beau meuble que ma
mère appelait le « Magnifique » secrétaire est actuellement chez ma nièce
Annick Tiberghien. Un souvenir assez marquant de cette maison, âmes yeux
d'enfant, était le fait qu'un lustre se reflétait dans deux glaces qui se
faisaient vis-à-vis et que la multiplication de cet objet donnait une idée de
l’infini. Ma femme conserve un souvenir pittoresque de cette maison. II y a
quelque 60 ans elle était conduite en classe à l’ école de la Sagesse toute
proche, par une domestique amie des bonnes de bonne maman : Blandine et
Gabrielle. Cette domestique était venue avec Francoise rendre visite à ses
amies. Elle ne connut de cette maison que la cuisine, les domestiques de bonne
maman entendant le pas et la canne de leur maitresse et craignant d'être
réprimandée pour avoir introduit une étrangère dans la maison enfermèrent
Francoise dans un placard. J'espère pour elle qu'elle avait eu l’occasion avant
cette claustration de déguster la spécialité de Blandine, des tartines fourrées
à la cassonade, et repassées au fer, dont je conserve après 60 ans un souvenir
ému. Avant de résumer la vie du général Morvan, écrite par grand-mère, je dois
quelques explications.
Les frères et sœurs de Madame Amédée-Charles
Prouvost : Bonne maman avait à ma connaissance trois sœurs, qui étaient Mme
Husson, Mme Lebrun, femme du général qui était le parrain de ma mère et qui ne
faisait à sa filleule que des cadeaux utiles et peu couteux, un peigne par
exemple, ce dont ma mère était bien
marrie, et deux frères, Oliver et Arthur, dont je ne sais quelles furent
les carrières, ni les alliances, je crois qu'ils posèrent des problèmes à leurs
parents. La tante Lebrun eut deux fils, l’un Frédéric, officier de bel avenir,
mourut subitement au cours d'une manœuvre, l’autre Victor eut une existence
bien pénible, jeune officier et jeune
marié, il devint subitement fou. Notre génération a un peu connu sa femme.
Juliette Lebrun, elle, était de religion protestante et se convertit au
catholicisme. Le ménage Lebrun n'eut pas d'enfants.
Une autre sœur de bonne maman était la tante Adrienne, décédée prés de Lorient en 1909. Grand-mère dans quelques pages consacrées a sa tante, fait une description du cimetière ou elle est enterrée, et je crois bien que Henry Duby est le seul membre de la famille à avoir visité, description tellement plaisante que cela donne envie d'y établir sa dernière demeure. « Le paysage du cimetière du Carmel est délicieux, on voit la baie de Lorient au large et a marée basse la verdure qui recouvre les rochers, la grande bleue, les navires à l’ancre, les tombes font au premier plan un décor superbe ». Adrienne Morvan ne s'était jamais mariée, ainsi, les familles Bénat et Morvan se seraient éteintes si, loin de la Provence et de la Bretagne, en bonne terre de Flandre, n'avait surgi un rameau tellement vivace qu'en 1962, le nombre des descendants vivants des époux Prouvost-Bénat était de 343, ce qui doit bien faire 500 a ce jour. Pour ceux de mes petits-cousins lointains et beaucoup inconnus, qui ignorent la région du Nord, je signale un taux de progression d'une famille particulièrement frappant. M. et Mme Motte-Clarisse, lointains ancêtres de ma femme et de moi-même, se marièrent a Tourcoing en l’ église St-Christophe en 1784, le nombre de leurs descendants vivants le 20 août 1962, était de 8.344. Il y a lieu de défalquer 1.869 descendants provenant de mariages consanguins, chiffre réel: 6.475.
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12. MORVAN du ROSMEUR Olivier Jean |
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13. DANGUY des DESERTS Jeanne Marie |
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14. RIOU Jean René |
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15. BOYER Marie Françoise Charlotte |
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4. BENAT Jean Antoine |
5. VIAL Augustine |
6. MORVAN Frédéric Pierre Grand Officier de la Légion d'Honneur |
7. RIOU Jeanne Honorée |
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2. BENAT Gustave Antoine Très
bon portrait transmis aux Auger-Prouvost |
3. MORVAN Joséphine Marie |
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Le Général Frédéric Pierre Morvan
(1786-1873)
X 1804
Chevalier de Saint-Louis
Chevalier de Saint-Ferdinand d'Espagne.
Commandeur de la Légion d'honneur
Général de division
membre du comité des fortifications et commandant le génie à
l'armée des Alpes.
Biographie extraite de Wikipedia
Il est fils du jeune et infortuné avocat et poète, Olivier-Jean Morvan, l'un des 26 administrateurs du Finistère, ayant levé des troupes pour protéger les Girondins qui furent guillotinés place du Château à Brest le 3 prairial an II ( 22 mai 1794).
Fils d’Olivier Jean Morvan du Rosmeur, avocat,
député, administrateur du Finistère, 15-5-1754 à Pont-Croix (Finistère)
+ 22-5-1794 guillotiné à Brest et Jeanne Marie Danguy des Déserts, ca 1754 à Quimper, + 5-8-1788 à Quimper.
Famille DANGUY des DéSERTS "d'argent au
chevron d'azur accompagné en chef, à dextre, d'une fleur de lys, et en pointe
d'une rencontre de cerf, le tout de gueules" (Armorial de 1696). La
descendance, à partir d'Alain DANGUY, est traitée par Frotier de La Messelière,
Filiations Bretonnes, t. 2, p. 99/102.(Base Roglo).
Reçu à l'École polytechnique (X 1804), M. Morvan passa en 1807 à
l'École d'application de Metz, et, en 1809, à l'état-major du 3e corps de la
grande armée en qualité de lieutenant en second de sapeurs à la suite. Il fut
chargé de la direction de divers travaux des camps et cantonnements en Moravie,
partit pour l'armée d'Aragon, comme lieutenant d'état-major du génie, et prit
une part glorieuse au siège de Méquinenza.
Nommé capitaine en second de sapeurs, il fut chargé de la
construction et de la défense de la tête du pont de Xerta. Il prit part au
siège de Tortose, dirigea les retranchements de Perillo et du Plati et des
travaux du col de Bologne, ce qui lui mérita le grade de capitaine en premier
de sapeurs le 30 janvier 1811, et celui de capitaine en second à l'état-major
du génie le 1er juillet suivant.
M. Morvan se distingua à la défense du fort Saint-Philippe, au
siège de Tarragone, et à celui de Sagonte il fut blessé en conduisant une sape,
le 16 juin 1811, et, le 28 suivant, à l'assaut du corps de la place : ces deux
faits d'armes lui méritèrent la décoration de la Légion d'honneur. Aux travaux
du siège de Valence et de Peniscola, à la défense de Dénia, il déploya beaucoup
de zèle et d'habileté. Fait prisonnier en 1813, il fut conduit aux Baléares. Il
venait d'être atteint d'une balle dans le corps.
Sorti des prisons de Majorque en 1814, M. Morvan fut mis en
cantonnement dans les Pyrénées, et de là envoyé à Concarneau.
En 1815 , il se prononça pour le régime impérial et empêcha le
commandant d'armes de livrer la place aux chouans. Il fut employé sous les
ordres des généraux Lamarque et Travot.
La Restauration le mit en surveillance et en demi-solde.
Rappelé en 1816 comme capitaine du génie, il fut employé à Brest
puis à Concarneau.
Il participa à l'expédition d'Espagne en 1823, en qualité de
chef de bataillon, fut chargé de l'investissement de Saint-Sébastien, du siège
de l'île de Léon, comme chef d'attaque de San Pietri, et fut nommé commandant
du génie à Cadix.
M. Morvan fut créé, dans cette campagne, chevalier de
Saint-Louis et de Saint-Ferdinand d'Espagne. Lors de l'évacuation de la
Péninsule, il fut directeur des fortifications à Bayonne, à Péronne et à
Amiens, comme lieutenant-colonel en 1832. En 1837 il fut nommé colonel du 2e
régiment du génie, et, l'année suivante, directeur des fortifications à
Saint-Omer.
Il fut enfin promu au grade de général de brigade le 14 avril
1844, et, le 12 juin 1848, nommé général de division.
Il est commandeur de la Légion d'honneur, membre du comité des
fortifications et commandant le génie à l'armée des Alpes.
Source « Frédéric Pierre Morvan », dans Charles Mullié,
Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à
1850, 1852
D'UN SIECLE A L'AUTRE DE BRETAGNE EN FLANDRE
SOUVENIRS D'UNE GRAND'MERE PRESENTES PAR SON PETIT-FILS
Souvenirs de Madame Amédée-Charles Prouvost, née Marie Bénat,
petite fille du général Frédéric Morvan ; transmis par son
petit-fils Jacques Toulemonde.
« Il y a 90 ans, en octobre 1880, notre chère grand-mère
commençait par ces mots, une notice biographique relative à son grand-père, le
général Morvan. »
Sa mère, Jeanne Marie Danguy des Déserts, mourut à 32 ans en le mettant
au monde. Un membre de la famille Danguy des Déserts est actuellement moine à
la Trappe du Mont des Cats, dans le Nord, un autre est apparent à la famille A.
Lefebvre.
Le père de F. Morvan était Olivier Jean Morvan, né à Pont-Croix
dans le Finistère. Il était d'une ancienne famille de robe et lui-même, avocat
distingué, avait obtenu comme poète de brillants succès. Il était capitaine de
la garde nationale de sa ville natale et fut élu administrateur du Finistère le
7 juin 1790. En 1793 la plupart des administrateurs du Finistère furent
arrêtés, Olivier Morvan fut d'abord incarcéré à Landerneau puis à Brest, dans
la prison de cette ville. Craignant une issue fatale à son procès, il réussit à
persuader ses geôliers de lui donner la permission d'aller embrasser son fils
et sa fille, promettant de revenir se livrer à la date fixée. Frédéric Morvan
ne fit qu'entrevoir son père. Le 22 mai 1794, celui-ci était guillotiné sur la
place du Triomphe du Peuple (place du Château). La foule, à la chute de chaque
tête de ses élus, s'écriait : Vive la République ! Les deux orphelins d'Olivier
Morvan allèrent habiter Concarneau chez les sœurs de leur père.
Leurs tantes étaient de vieilles filles à l’âme noble et fière.
Quand dans un geste d'apaisement la Ville de Brest fit offrir aux demoiselles
Morvan 40.000 francs pour la tète de leur frère, elles refusèrent. Frédéric
Morvan, après de brillantes études entra à l'Ecole Poly technique fondée depuis
peu. Il en sortit dans les premiers et choisit l’arme du Génie. En 1809, il
était lieutenant et envoyé à l’armée d'Allemagne, il rejoignit son poste à
Vienne peu âpres la bataille de Wagram. De là, il fut dirigé vers l'Espagne ou
Napoléon devait essuyer ses premiers revers. Au siège de Tarragone, en 1811, il
fut deux fois blessé. En 1812, devenu
capitaine, il soutint le siège de Dénia pendant 7 mois, avec une seule
compagnie. Il fut blessé en repoussant un assaut et fait prisonnier. Il fut
incarcéré à Palma de Majorque pendant 6 mois. Il ne resta pas inactif durant sa
captivité, Il en profita pour apprendre l’espagnol et s'adonner a la musique,
guitare et flotte. En mai 1814, à la suite d'échange de prisonniers, il était
libre. Pendant les Cent-Jours, il eut à lutter contre une reprise de la
chouannerie en Bretagne, ce qui lui valut, au début de la seconde restauration,
d'être mis en demi-solde. En décembre 1816 il était rappelé à l’activité avec
garnison à Concarneau ou il avait passé presque toute son enfance.
Un an plus tard, le 25 novembre 1817, il épousait Jeanne Honorée
Riouw, fille de Jean René Riouw, armateur a Douarnenez. La dot de Jeanne était
de 30.000 F. Frédéric Morvan n'apportait que son épée. Le montant de la dot de
Jeanne me parait très élevé, si je le compare à celui d'autres aïeules
sensiblement de la même époque. Je possède de cette aïeule un excellent
portrait en buste que je tiens de ma mère qui le tenait De ses parents. Le
modèle avait alors 40 ans, Je possède aussi un souvenir personnel de cette
arrière-arrière-grand-mère, un coffret que lui avait offert la Reine
Marie-Amélie, l’épouse de Louis-Philippe, en 1842, à Saint-Omer.
· En 1823,
Frédéric Morvan partait à nouveau en campagne, et à nouveau encore en Espagne.
Cette guerre fut un peu l'œuvre de Châteaubriant qui voulait donner au drapeau
blanc le lustre militaire qui lui manquait. Notre ancêtre fut nommé par ses
chefs gouverneur de l’Andalousie, l’un des plus beaux pays qui soit au monde.
Je me demande si notre chère grand-mère, que je cite mot pour mot, ne « galèje
» pas un peu. Je vois très mal un tel poste confié au chef de bataillon qu'il
était à l’époque. En tout cas il revint de cette guerre chevaler de Saint-Louis
et de Saint-Ferdinand d'Espagne, médailles qui sont venues apporter un peu de
variété aux médailles qui m'impressionnaient fort dans mon enfance et qui
impressionnent aujourd'hui mes petits-enfants, où la légion d'honneur est
représentée a tous les états : rosette, cravate et plaque. Frédéric Morvan fut
successivement commandant, du Génale à Bayonne et à Péronne Dans cette dernière
ville il reçut en 1833 le roi Louis-Philippe revenant de Bruxelles, où il avait
été assisté au mariage de sa fille avec Léopold l°, roi des Belges. Le roi lui
exprima ses félicitations pour les améliorations apportées aux fortifications
et lui demanda ce qu'il pourrait faire pour lui en signe de satisfaction. «
Rien Sire, votre estime me suffit », Madame Morvan, d'après notre grand’mère,
jugea très noble mais par trop désintéressé le refus d'un appui. Le ménage
Morvan reçut à Péronne d'autres visiteurs, dont Victor Hugo. Le caractère un peu fier de notre
ancêtre eut encore l’occasion de se manifester à Saint-Omer, où il fut nommé
avec le titre de maréchal de camp, équivalent à général de brigade. J'ai lu
mais n'ai pas retrouve la référence, une polémique de notre aïeul pour une
question de préséance avec le sous-préfet, digne de Saint-Simon. De 1845 à
1848, il fut inspecteur général de son arme en Algérie et en France. Il semble
que Frédéric Morvan ait conservé bon souvenir de cette époque, de Louis-Philippe
et de sa famille, Le général Morvan, qui avait été souvent admis aux réceptions
intimes du Roi, n'avait jamais contemplé sans admiration le spectacle
qu'offrait la Reine toujours entourée de ses filles, travaillant avec ardeur à
des ouvrages destinés à des loteries de bienfaisances. La duchesse de
Montpensier toute jeune mariée, jetait un regard à la dérobée sur l’horloge,
impatiente de quitter ce cadre un peu pesant, pour une promenade incognito au
bras de son mari, ou une soirée au théâtre.
· Apres la révolution de février 1848, le
général Morvan eut à intervenir à Paris à l'Ecole Polytechnique dans des
conditions très semblables à celles de mai 68. « En 1849 un souffle de révolte
avait passé sur l'Ecole. Les élèves, peut-être surexcités et exaltés par la
pression trop forte qu'exerçaient les chefs et désireux de montrer une
insoumission qui semble de règle dans bien
des écoles (écrit en 1882) se soulevèrent en insurgés, et force fut au
gouvernement d'intervenir et de menacer de licencier l’école. Le général Morvan
fut chargé de porter cette décision aux élèves par un ordre de mission du
Ministère de la Guerre. Il trouva des jeunes gens hors d'eux, qui ne voulaient
entendre aucune parole de paix ni de conciliation. Cependant au lieu de commencer
par les menaces et les mesures de rigueur, il évoqua ses années d'étude dans
cette même école, la nécessité qu'il avait sentie, lui orphelin, de se tracer
un avenir, de la chance qu'avaient ses interlocuteurs d'avoir encore leur
famille, qui risquait d'être consternée s'ils étaient licenciés à cause de leur
insubordination. Il faut croire qu'il fut éloquent, les élèves se calmèrent et
le général Morvan reçut les félicitations du Conseil des Ministres. Ses
rapports avec le Prince-Président puis Empereur, furent plus tendus qu'avec la
famille de Louis-Philippe. Il fallait bien
de temps en temps paraitre aux jeudis de l’Elysée ; une fois qu'il avait
salué le Prince-Président, il se tenait à l’ écart dans un des salons soit
causant avec un camarade, soit observant seul le coup d'œil du Palais. Un soir
Louis Napoléon faisant sans doute l’appel des invités qui formaient déjà sa
cour, aperçut Morvan dans le coin d'une galerie, dérobé par ses filles et
plusieurs autres personnes. Il le reconnut et l’interpella: « Eh bien, général
Morvan, vous êtes bloqué! » Morvan s'inclina seulement sans révéler un mot que
d'autres auraient pu trouver blessant. A une autre occasion, Napoléon III eut
tout loisir de connaitre la loyauté de Morvan envers ses camarades. Sollicité par
l'Empereur de critiquer une attitude à Rome du maréchal Vaillant, il répondit
au Souverain que le maréchal étant sur place, était le meilleur juge de ce
qu'il fallait faire. La seule intrusion de notre ancêtre dans les affaires fut
un poste d'administrateur des Forges de l'Aveyron. II s'y lia avec le Duc
Decazes qui en était le président et chez qui il dinait souvent. II y
rencontrait M. Thiers et différents hommes politiques.
· En 1852, le
général Morvan, qui habitait alors rue Godot-de-Mauroy, fut mis a la retraite
et en 1854 nomme grand officier de la Légion d'Honneur. Je ne décrirai pas ce
que fut sa retraite, car notre grand’mère décrit ces années dans les pages qui
suivent. Il mourut en 1873 avec calme et résignation. Par un dernier geste de modestie
et peut-être de fierté, il avait comme un autre général un siècle plus tard
exprimé le désir formel que les honneurs dus à son rang dans la hiérarchie
militaire et dans la Légion d'Honneur ne lui soient pas rendus. »
· Remerciements
à
deux descendants du Général: Sylvie-Lelouarn-Motte, qui
nous a fourni ces documents et à Philippe Vinchon pour les
photos du Général Morvan, de sa fille, petite fille,
arrière petite fille..
Les enfants d’Amédée II et Marie Prouvost furent :
* Amédée Prouvost époux de Céline Lorthiois
* Jeanne Marie Prouvost époux de Jules Pierre Toulemonde
* Thérèse Prouvost épouse de Joseph Lesaffre
* Solange Prouvost épouse de Georges Heyndrickx
Leur fille, Marie Heyndrickx, épousa Henry Dubly
Consul général en Lithuanie, conseiller
du commerce extérieur, capitaine de réserve, homme de lettres. Résidant à Paris
en 1957, Ordre
du Saint-Sépulcre de Jérusalem (Chevalier) (23 janvier 1948).
• " Henry Louis Dubly. Adélaïde,
chanoinesse de Noirmont, roman. Illustrations d'Adrien Auger
Description matérielle : 1 vol. (303 p.)
Description : Note : Collection du
Tournesol. N° 3
Édition : Lille : Mercure de Flandre,
Valentin Bresles éditeur , 1929
• Henry Louis Dubly. A l'ombre du
vieil érable. Récit des fêtes franco-canadiennes en Flandre. Mai 1927.
Avant-propos de Jean Bruchesi
Édition : Lille, Impr. du Mercure de
Flandre, V. Bresle, éditeur , 1928. (16 août.) In-8, 78 p., pl. [10557]
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
Préfacier : Jean Bruchési (1901-1979)
• Henry Louis Dubly. Le Caducée et
le Carquois. Correspondance du sieur Barrois et de sa femme, 1790
Description matérielle : In-4°, 349 p.
avec illustrations. [3776]
Édition : Lille : Impr. du "Progrès
du Nord" ; éditions du Mercure de Flandre, Valentin Bresle , 1926. (4
février 1927.)
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Le Cardinal Mercier
2è éd.
Description matérielle : 289 p.
Édition : Lille : Impr. et éditions du
Mercure le Flandre , 1927
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
Préfacier : Alfred Baudrillart
(1859-1942)
• Henri Louis Dubly. Le Cardinal
Mercier. [2e édition.]
Description : Note : Envoi autographe de
l'auteur à Philippe Barrès et carte de visite du même, jointe
Édition : Lille, Éditions du Mercure de
Flandre , 1927. - Gr. in-8°, 288 p., ill., pl., couv. ill. [Don 80-1863 (4206)]
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Henry-Louis Dubly. Vers un ordre
économique et social. Eugène Mathon
Description matérielle : In-8° (230 x
145), 349 p., portraits, fac-similé. H. c.
Édition : Paris : (Impr. de M. Blondin)
, 1946
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
Préfacier : André Siegfried (1875-1959)
• La Gloire et la femme ; [Sous le
bélier de Mars]
roman
Description matérielle : 183 p.
Édition : Lille : Mercure de Flandre ,
1928
Auteur du texte : Sylvain Bonmariage
(1887-1966), Henry Louis Dubly (1901-1985)
• Sylvain Bonmariage, Henry Louis
Dubly. La Gloire et la Femme, roman
Description : Note : Collection du
Tournesol
Édition : Lille, Impr. de la Société
d'édition du Nord ; Paris, Mercure de Flandre, 20, rue Solférino , 1928. (16
août.) In-16, 189 p. 15 fr. [11297]
Auteur du texte : Sylvain Bonmariage
(1887-1966), Henry Louis Dubly (1901-1985)
• Henry-Louis Dubly. L'Idée
goethienne des "Cavaliers de Dieu"
Édition : Le Puy-en-Velay, impr.
"La Haute-Loire" ; Saint-Étienne, Éditions des Amitiés, 13, rue
Georges-Teissier , 1939. (29 juin.) In-8, 16 p. [7132]
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Henry Louis Dubly. L'Imposteur,
roman. Illustré par Eugène Bau
Description matérielle : 1 vol. (160 p.)
Édition : Lille : Mercure de Flandre,
Valentin Bresle éditeur , 1929
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Henry Louis Dubly.
Lyautey-le-magicien
Description matérielle : In-8°, 480 p.,
gravures, fac-similés, carte. 30 fr. [7836]
Édition : Lille : Impr.-édit. du
"Mercure de Flandre" ; Valentin Bresle, éditeur , 1931. (16 juin.)
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Les mains tendues
Essai et poèmes d'amitié suivis d'une
anthologie
Description matérielle : 1 vol. (154
p.-[4] f. de pl.)
Édition : Lille : éditions du Mercure de
Flandre , 1926 (4 février 1927)
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
Préfacier : Henry de Montherlant
(1895-1972)
• Henry-Louis Dubly. Plongées
Édition : Paris, impr. de M. Blondin ,
1946. In-8° (225 x 145), 235 p., fac-similé. [D. L.16035] -XcE- .1659
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Ponts de Paris à travers les
siècles
Description matérielle : 1 vol. (208 p.)
Description : Note : D. L.11781-58
Édition : (Paris) : Éditions des Deux
mondes , 1957
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
Photographe : Marcel Bovis (1904-1997),
Gilbert Houel (1919-2007), René-Jacques (1908-2003)
Préfacier : Francis Carco (1886-1958)
• Ponts de Paris à travers les
siècles
Description matérielle : 205 p.
Édition : Paris : H. Veyrier , 1973
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Henry-Louis Dubly. Le Prince poète
au Jardin des lettres françaises. Charles Adolphe Cantacuzène et son oeuvre
Édition : Lille, Impr. les Presses du
Mercure de Flandre ; Mercure de Flandre, Valentin Bresle, éditeur, 204, rue
Solférino , 1929. (28 mai.) In-8, 80 p. [6982]
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Henry-Louis Dubly. Sculpter sa
statue
Édition : Paris, J. Oliven ;
(Saint-Amand, impr. de Clerc) , 1956. In-16 (17 cm), 99 p., pl., couv. en coul.
360 fr. [D. L.13773-56] -VIe
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
Préfacier : François Hébrard (1877-1970)
• La Gloire et la femme
Sous le bélier de Mars. - Sylvain
Bonmariage et Henry-Louis Dubly. - [1]
Description matérielle : 183 p.
Édition : Lille : Mercure de Flandre ,
1928
Auteur du texte : Sylvain Bonmariage
(1887-1966), Henry Louis Dubly (1901-1985)
• Sous le signe du lion
études et silhouettes de Flandre
Description matérielle : 1 vol. (96 p.)
Description : Note : D. L.16037
Édition : Lille : Editions du
"Mercure de Flandre" , 1925
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
Préfacier : Jean Charles-Brun
(1870-1946)
• Henry-Louis Dubly,... Sous le
signe du Lion, études et silhouettes de Flandre...
Description : Note : Les p. de
faux-titre et de titre ont été lacérées
Édition : Lille, Éditions du Mercure de
Flandre , 1925. - In-8°, 96 p., couv. ill. [Don 80-1863 (4207)]
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Henry-Louis Dubly. La
Tchécoslovaquie
Description matérielle : 1 vol. (163 p.)
Description : Note : La Nouvelle Europe.
I
Édition : Lille : impr.-éditions du
"Mercure de Flandre", Valentin Bresle éditeur , 1931 (23 mai)
Auteur du texte : Henry Louis Dubly (1901-1985)
• Henry Louis Dubly. La Vie
ardente de Georges Clemenceau. Avec deux portraits hors texte. T. 1. T. 2
Édition : Lille, impr. A. Durant ;
Mercure de Flandre, Valetin Bresle, éditeur , 1930. (31 mars.) 2 vol., in-16.
T. 1, 247 p. ; t. 2, p. 248 à 469. Les deux volumes, 18 fr. [5287]
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
• Henry Louis Dubly. La Vie
ardente de Georges Clémenceau. Avec deux portraits hors texte. T. 1. T. 2
Description matérielle : 2 vol. in-16.
T. 1, 247 p. ; t. 2, p. 248 à 469. Les deux volumes, 18 fr. [5287]
Édition : Lille : Impr. A. Durant ;
Mercure de Flandre, Valentin Bresle, éditeur , 1930. (31 mars.)
Auteur du texte : Henry Louis Dubly
(1901-1985)
Henry-Louis Dubly. La Vie et la
survie de Guy de Fontgalland
Description matérielle : In-8° (225 x
140), 195 p., planche, portraits
Édition : Paris : E.P.E.E. ; (Besançon :
Impr. de Jacques et Demontrond) , 1947
Auteur du texte : Henry Louis Dubly (1901-1985)" http://data.bnf.fr
* Elisabeth Françoise Prouvost épouse d'Henri Dubois
* Marthe Prouvost épouse de Jacques Lenglart
* Marie Prouvost épouse d'Adrien Auger.
Richard
Klein, spécialiste de Mallet-Stevens, écrit : « Lors de l’Exposition
des arts décoratifs de 1925 à Paris, les industries textiles du Nord
choisissent de présenter leur production dans un pavillon de brique inspiré des
constructions industrielles roubaisiennes (DE Fleure, Coulomb et Laccourège,
architecte). Sur un des cotés du pavillon, un curieux jardin fait scandale :
il est ponctué de provocateurs arbres en ciment réalisés par les frères Martel
et imaginés par Mallet-Stevens. Alors qu’il visitait le pavillon consacré à la
production des tissus et étoffes d’ameublement des villes de Roubaix et de
Tourcoing dans lesquels il présentait les productions de ses usines, Paul Cavrois
fut sans doute séduit par le pouvoir de provocation de ces arbres cubistes, au
point d’interrompre le projet d’habitation qu’il avait confié à l’architecte Jacques
Gréber. L’exposition parisienne des arts décoratifs est donc vraisemblablement à
l’origine e de la commande de paul Cavrois à Robert Mallet-Stevens. Pendant le
temps de la conception de la villa Cavrois, Robert Mallet-Stevens fonde l’UAM
et caresse le rêve qu’une union de l’art et de l’industrie puisse s’épanouir en
France au service de l’architecture. La stratégie
de l’architecte pour atteindre ses objectifs passe par les entrepreneurs, les
commanditaires, un réseau familial et professionnel lié à l’industrie du Nord
de la France. Adrien Auger, l’entrepreneur qui assure la construction du
pavillon du tourisme imaginé par Mallet-Stevens pour l’exposition de 1925,
devient l’un des commanditaires de l’architecte : il lui confie la
conception de son habitation à Ville d’Avray. La femme d’Adrien Auger, Marie
Prouvost est à la fois une des filles d’Amédée prouvost ( 1853-1927), un des
magnats de l’industrie textile roubaisienne, une cousine de Lucie Vanoutryve,
la femme de paul Cavrois, et une cousine de Jean prouvost, le fondateur de la
Lainière de Roubaix, une des plus grandes filatures françaises. En 1930, Mallet-Stevens
élabore un projet de maisons ouvrières pour la lainière de Roubaix alors en
plein développement. Les dessins montrent un ensemble de logements desservis
par une coursive et élevés sur pilotis
qui reprend les thèmes expérimentés avec la maison Trappenard à Sceaux (
1930). Le projet est imaginé au moment où les programmes de logements sociaux deviennent
les meilleurs symboles de la modernité et qu’ils manquent cruellement à l’actif
de Mallet-Stevens. La direction de l’école des beaux-arts de Lille qui est
confiée à Mallet-Stevens entre 1935 et 1940 comble une autre absence, celle du
volet enseignement de l’UAM. Dès son entrée en fonction, l’architecte
transforme la pédagogie de l’ancienne école et tente de développer des relations
avec les industriels. Il projette une école en accord avec le caractère
industriel de la région : un laboratoire
de recherche artistique au service de l’industrie régionale qui dot
donner aux arts appliqués une nouvelle dimension au sein des beaux-arts.
Villa Auger-Prouvost par Mallet-Stevens:© Les Arts décoratifs, Paris (Dist. Photo), REP Boulogne.
Les mariés le 17 novembre
1897, deux cousines germaines épousant deux cousins germains, posant sur la
terrasse du 113, boulevard de Paris à Roubaix, chez les Amédée II :
à gauche, Antoinette Lestienne, née le 3 août 1877, Roubaix
(Nord), décédée le 17 septembre 1938, Royat (Puy-de-Dôme) (à l'âge de 61 ans).
avec Joseph Toulemonde, né le 2 mars 1876, Roubaix (Nord), décédé le 12 avril
1972, Roubaix (Nord) (à l'âge de 96 ans), fabricant de tissus, avec, à l’extrême
gauche, A gauche, Antoinette Marie Prouvost épouse Henri Lestienne.
A droite, Jeanne Marie Prouvost, née le 14 août 1878, Roubaix (59, Nord), décédée le 10 novembre 1958, Roubaix (59, Nord) (à l'âge de 80 ans).avec Jules Pierre Toulemonde, né le 11 janvier 1875, Roubaix (Nord), décédé le 19 avril 1939, Athènes (Grèce) (à l'âge de 64 ans). Assise au premier rang, Madame Bénat, derrière, au centre, sa fille Madame Amédée II - Charles Prouvost, à l’extrême droite, debout, Amédée II-Charles Prouvost.
-Association "Le Paris du Nord" 協會 "北部巴黎-Thierry-Prouvost-蒂埃里•普罗沃
Documents Paul-Henri Guermonprez
Lauréat
de l'Académie française (prix Archon-Despérouse)
et
Lauréat de la Société des Sciences et des Arts de Lille,
il a publié : « L’âme
voyageuse », poèmes (1903) ;
« Le
Poème du Travail et du Rêve (1905):
-
« Sonate au clair de Lune »- poèmes couronnés par l’Académie
française (I906);
-Conte de Noël, saynète en vers illustrée par André des Gachons (1907)
Concert avec sa mère au piano, ses trois soeurs dans un des salons du 113, boulevard de Paris à Roubaix.
Photos tirées de l'album personnel d'Amédée III grâce à Hervé-Toulemonde
Reconstitution du concert du poète.
Extraits
de l’ouvrage du chanoine LECIGNE, « Amédée Prouvost », chez Grasset
1911
« Dès l’âge de cinq ans, Amédée Prouvost se
sentit dépositaire d’une tradition et comme l’héritier présomptif d’une royale
lignée :
il apprit
un à un le nom de ses prédécesseurs et que chacun d’eux signifiait depuis
quatre siècles et demi,
beaucoup
d’honneur, de travail et de foi chrétienne.
On ne
voulut pas qu’il puisse méconnaître ce passé et, si, par impossible, il lui
arrivait d’être infidèle, qu’il eût l’excuse de l’ignorance.
Un jour
le père prit la plume et, sans orgueil, sans autre prétention que de donner à
ses enfants la conscience intégrale de leurs origines,
il
écrivit les annales de sa famille.
Avant
tout, il songea à celui qui était son premier né, l’espérance de la
dynastie ; il s’adressa à lui :
« Je crois utile, mon cher fils, dès tes premiers pas dans ta vie
d’écolier, de t’initier à ce que tes maîtres ne pourront t’enseigner avec
autant de persuasion que ton père, j’entends
L’amour
de la famille,
Le
respect de ses traditions d’honneur,
Un
attachement inébranlable aux convictions religieuses de nos pères,
Et
Leur
fidélité aux traditions monarchiques.
Je
considère comme un devoir
De te
donner comme modèle cette lignée d’ancêtres.
Si elle
ne compte pas d’hommes illustres, il doit nous suffire de dire avec
Pierre
Prouvost en 1748 :
« Voila
la description des descendants des Prouvost et de ceux qui se sont alliez
jusques à la fin de cette année mille sept cens quarante huit. Et on peut dire
sans vanité, que lesdits du surnom Prouvost, ont toujours vécu en gens de
biens, d’honneurs et de bonne réputation en la foi catholique apostolique et
romaine et les plus notables des villages qu’ils ont habitez »
Et puis,
ayant dit cela, il le conduisit devant la muraille où s’alignaient les
portraits des aïeux paternels.
Ce ne fut
pas une revue fastueuse, théâtrale, comme on en voit dans le drame
romantique.
Devant la
figure de Jean Prouvost, seigneur de Wasquehal en 1460, échevin de Roubaix
en 1474,
le père
ne dit pas à son enfant :
C’est
l’ainé, c’est l’aïeul, l’ancêtre, le grand homme !
Il lui rappela
seulement qu’il avait vécu en honnête homme et en brave chrétien.
Le suivant s’appelait Guillaume Prouvost, lequel fut à la fois
laboureur de terres et chef d’industrie.
Il est le modèle de la race : il associe ses fils à son labeur et à ses
affaires.
On peut dire qu’après lui « cette habitude de travail se transmit de père
en fils et fut, dans la famille Prouvost enseignée comme une loi, inculquée et
imposée comme une obligation envers Dieu et envers le pays ».
La généalogie se continue ; chacun des portraits est celui d’un laborieux
et d’un dévoué.
Les épouses valent les époux ; elles sont la main qui se tend vers les
pauvres et qui répand l’aumône.
Vers 1681, Marguerite de Lespaul, veuve de Pierre Prouvost, lègue à la paroisse
de Wasquehal cent trente livres parisis à charge de prières
« et le reste des revenus à acheter des camisoles pour les pauvres vieil
hommes ».
Dans
Amédée III et son père ; avec
son épouse Céline Lorthiois.
Lettre de leur fille Béatrice.
Amédée II et III ; probalement avec deux de ses soeurs; amusante scène dans le train.
Amédée III avait cinq sœurs ; le
mariage d’une des plus jeunes.
Amédée IV et sa sœur Béatrice, A droite, Béatrice en Euterpe à un bal chez les cousins collectionneurs Philippe Leclercq.
Veuve, Céline se remariera avec Louis Toulemonde, le 1er juillet 1912 à Tourcoing, dont Louis.
Le Grand Val, rue d'Hem à Croix avec son admirable parc de 7 ha.
Le Petit Val, rue d'Hem à Croix
Les trois cousins poètes: Amédée III Prouvost ( à droite), Charles Droulers-Prouvost ( au centre), Pierre Amédée Lestienne –Prouvost (à gauche);
manque Léon Wibaux-Prouvost, ci dessous, avec son épouse Gabrielle Prouvost.
Lauréat
de l'Académie française (prix Archon-Despérouse)
et
Lauréat de la Société des Sciences et des Arts de Lille,
il
a publié : « L’âme voyageuse », poèmes (1903) ;
«
Le Poème du Travail et du Rêve (1905):
-
« Sonate au clair de Lune »- poèmes couronnés par l’Académie française (I906);
-Conte
de Noël, saynète en vers illustrée par André des Gachons (1907).
Charles
Droulers-Prouvost
Docteur
en droit, Ecrivain, Poète, Industriel
fils
de Joséphine Prouvost, cousine germaine de Charles I Prouvost
et
fille d’Amédée I Prouvost, 1845-1919,
né
le 29 mars 1872 – Roubaix, décédé le 17 février 1945 - Chenoise (77,
Seine-et-Marne), à l'âge de 72 ans,
gendre du Secrétaire Perpétuel de l'Académie Française, Paul Thureau-Dangin
Pierre
Amédée Lestienne 1872-1947
&1894
Marie-Louise Toulemonde 1874-1957
Pierre-Amédée
Lestienne-Toulemonde, fils d'Antoinette Prouvost et petit fils d’Amédée
Prouvost ; il avait 16 enfants , magnifique famille.
Il participe dès 1910 à
l’action de la section roubaisienne de la Ligue populaire des pères et mères de
familles nombreuses fondée par Simon Maire en 1908.
La famille s’était pris de
passion pour la photographie.
Léon
Wibaux-Prouvost, 1858, Roubaix, décédé 1910,
poète, écrivain, industriel,
membre du mouvement littéraire du « Beffroi » avec ses cousins Amédée III
Prouvost et Charles Droulers,
épousa la délicieuse cadette Gabrielle Marie
Prouvost, 1863, Roubaix, décédée 1920, fille d’Amédée l Prouvost.
Ils collaborent à la revue septentrionale :
Le Beffroi
« Il y a à Lille une vaillante revue, le Beffroi; elle a déjà fait parler d'elle par un plébiscite bizarre visant à créer dans les rêves bleus, une Académie de Poètes élus par le suffrage universel; elle a pris la défense de l'orthographe menacée par les cruels romanistes; elle fait mieux, elle publie des livres de vers de ses collaborateurs. Il en est d'excellents celui de M. Amédée Prouvost, à la Gloire du travail, le Promeneur, de M. Francis Eon, une série de nobles poésies de M. Roger Allard, la Divine aventure, et de M. Théo Varlet. »
A sa droite Charles Droulers puis sa femme Céline.
Autre
extrait d’un ouvrage sur les poètes du Nord :
« Amédée
Prouvost,
Lauréat
de l'Académie française (prix Archon-Despérouse)
Et
Lauréat de la Société des Sciences et des Arts de Lille,
Il a publié : « L’âme
voyageuse », poèmes (1903) ;
« Le
Poème du Travail et du Rêve (1905):
-
« Sonate au clair de Lune »- poèmes couronnés par l’Académie
française (I906);
-Conte de Noël, saynète en vers illustrée par André des Gachons (1907).
«
Le volume de M. Amédée Prouvost : « Sonates au clair de lune»
contient de jolies pièces d’un charme délicat, d'une inspiration familiale et
tendre. Le vers est aisé, noble.
Ferme,
d'un mouvement poétique souvent heureux » a dit Gaston Boissier, de
l’Académie française, dans son rapport sur les prix littéraires.
II a
collaboré au « Beffroi », à la « Revue septentrionale », à
la « renaissance latine », à Durendal, au
« Correspondant »; aux « Annales », à la « Revue de
Lille ».
M.
Prouvost a passé un à l’Université de Bonn (Allemagne) comme étudiant en
lettres, il a diverses reprises: voyage en Italie, Egypte, Palestine, Turquie,
Grèce, Tunisie.
« Amédée
Prouvost, fils de Roubaix, la Cité aux
grandes cheminées fumeuses, est un des fidèles du Beffroi »,
A ce
double titre, il appartient à la jeune phalange des Lettres
Septentrionales"
Définir
des livres d’un écrivain, c'est définir
l’écrivain lui-même. Amédée Prouvost
est tout entier dans ses deux recueils « l’âme
voyageuse », le
« Poème du travail et du
Rêve » ;
c’est de ce dernier que, spécialement, que nous parlerons, étant, sinon le
meilleur, du moins le plus récent.
Amédée
Prouvost qui est en même temps l’un des heureux de ce monde, le fils du pays de
l’usine, jette un regard d’artiste, mais d’artiste seulement, sur le
grouillement noir ou
s’exténue
le travail moderne. Les rimes, non vulgaires, sont toutes bruissantes du
frémissement farouche des machines en marche et la courbe précise du vers
dessine à nos yeux
minutieusement le geste même de l’ouvrier
attentif aux mouvements des engrenages. Parfois, une pesée de songe vient
déchirer la brume opiniâtre et c’est « Le rouet des
grand’mères »
ou la « Navette agile du vieux tisserand à la main » qui s’évoquent.
Un coin d’horizon s’entrouvre au bout du canal où passent les chalands et voici
s’élargir
tout
l’espace. Voici des prairies en perspective et d’innombrables troupeaux dont la
dépouille compose les tissus de l’usine.
Un
lyrisme continu et mesuré signale ces sonnets d’une rare maitrise d’exécution.
Avant toute choses, Amédée Prouvost est un consciencieux. Son talent est fait
de précision,
d'équilibre
et de sérénité et sa technique, traditionnellement pure, n’emprunte rien aux
véhémences prodigieuses d'un Verhaeren, Tout est pondération et sagesse en sa
poésie
et, à ce
titre, elle apparaît, avant toutes choses, comme une grande leçon morale.
II dit sa
vie égale et attentive d'industriel délicat et lettré et cela est beau".
Voici un
poème sur sa bonne ville de Roubaix :
«
Ville sans passé d'art, sans beauté, sans histoire,
Ville de
l'énergie et des âpres labeurs,
Voici que
l'incessant effort des travailleurs
Te ceint
du vert laurier des fécondes victoires ;
Dans le
triste décor de tes murailles noires,
Sous cet
épais brouillard de suie où ton ciel meurt
Et
qu'emplit le travail d'une longue rumeur,
Tu
frémis, volontaire et promise à la gloire.
Ton sol,
pareil aux durs rochers que bat la mer,
Tremble
au trépidement des machines brutales;
Et je
veux exalter ta grandeur en mes vers,
Ville des
artisans, 0 ma ville natale ! »
Jules
Lemaître, de l’Académie française, préface «les « Pages choisies et
inédites » :
«
Il y a quelques années, à la commission du prix Archon-Desperouses, M. Henri
Lavedan nous dit qu'il avait distingué un volume intitulé
« Sonates
au clair de lune», et nous en lut une pièce: « A un ami religieux. » Il nous
parut que ces vers avaient de la Jeunesse, de l’émotion, de la grâce ;
et c'est
ainsi qu'Amédée Prouvost eut une part du prix des poètes.
Un peu
après, il vint me voir. J'ai gardé le souvenir d'un grand Jeune homme blond,
élégant, très doux, et qui me plut tout de suite par un charme d'intelligence,
de franchise, de cordialité.
J e ne le
revis point. L’année dernière, Amédée Prouvost mourait à trente et un ans ...
Amédée
Prouvost eut une âme charmante et une vie harmonieuse. Son enfance fut nourrie
de tendresse. 1l avait sept sœurs qui l'appelaient « le petit roi ». II fut
élevé par des prêtres (et cela se devine dans ses vers, a certaines
inflexions). Il voyagea. Il vit l'Orient. Cet homme du Nord était amoureux de
la lumière et du soleil. Il fit un mariage d'amour, à la fois romanesque et
raisonnable. Il eut deux enfants. II travailla gaiement dans l'usine
familiale ; et, comme c'était une âme ouverte à tout, il sut comprendre la
phobie de la Cité noire et la sombre beauté des machines ... II aimait la
musique, et les arts, et toutes les formes de
Il
exprima sa vie elle-même dans des poésies presque involontaires, écrites au
jour le jour, qui valent dès le commencement, par la sincérité de l'émotion, et
à mesure qu'il vit, par une forme plus savante et plus pure. Son cœur et son
esprit ne cessèrent point de s'enrichir. Vers la fin, la piété de son adolescence
lui revint tout entière: et quoi de mieux à la veille de mourir?
Celle qui le pleure et qui ne se consolera jamais peut se dire pourtant que la vie d’Amédée Prouvost fut belle et heureuse, toute pleine de pensée et d'amour, et qu'elle n'eut de triste, en somme, que sa brièveté ... Et, parce qu'elle fut courte, les reliques en seront plus chères et plus précieusement gardées, et moi-même, qui connus à peine cette âme si aimante, je ne l'oublierai plus. »
Il épousa Céline Lorthiois, dont
L’hôtel Amédée Prouvost
à Roubaix, classé Monument Historique par arrêté du 30 avril
1999, construit vers 1880 par son grand-père Amédée Prouvost.
Un
monument en l’honneur du poète Amédée Prouvost
a été
érigé dans le parc Barbieux à Roubaix,
Achille Segard ; Le mouvement littéraire du
« Beffroi » : Amédée Prouvost III et son monument au parc
Barbieux.
Le fief des Huchons correspondait à peu près à l’actuel parc Barbieux de Roubaix à la limite de Croix « Huars
Prouvost était en 1397
tenancier
de la seigneurie de Favreulles, appartenant aux Seigneurs de Roubaix
et de Croix. Il labourait à son compte une surface considérable
comprenant la Verte Rue (résidence actuelle de nos confrères et amis
Motte), le manoir de la Haye (aujourd’hui avenue Gustave Delory), les monts de
Barbieux (notre jardin public), les quartiers du Moulin et du Trichon,
jusqu’à la rue de la Mackellerie « Albert Prouvost, discours du
centenaire du Peignage Amédée Prouvost, 1851-1951.
Les terres de la famille Prouvost des Huchons, ascendance cognatique, à Roubaix au Moyen-âge.
époux de Françoise Leclercq
Nous apprenons le prochain mariage de Mlle Françoise Leclercq, fille de M: et Mme Leclercq-Huet, avec M. Amédée Prouvost, beau-fils et fils de M. et Mme Toulemonde- Lorthiois et fils du regretté poète Amédée Prouvost, qui aura lieu en l'église de Saint- Corneille, à Hem, le mercredi 28 décembre, à dix heures et demie. Roubaix, le 25 décembre.
« Le nom de Le Clercq est
I'un des plus anciens que révèlent les documents des archives de Roubaix. En
1449, parmi les notables et échevins de Roubaix qui déposèrent à l'enquête
tenue au sujet de la quote-part à assigner à la paroisse dans l’aide accordée
au souverain, figurent «Jehan Le Clerc et Jacquemart Le Clerc. » D'après Ie
même acte, un autre Jacquemart Le Clercq
paraissait être le censier de Burie-Courcelles. (Source de l’histoire de
Roubaix, n°300) La charte des arbalétriers instituée par Pierre, seigneur de
Roubaix, en 1491, est signée par Willaume Le Clercq et Philippot Le Clercq, dit
Gadet. Adrien Le Clercq était
marguillier en 1578. Le 21 mars 1609, Louis Le Clercq et sa femme
donnent à la table des pauvres une lettre de rente de 18 livres 15 sous, à
charge de 6 obits. (Archives de Roubaix, GG, 234) Jean Le Clercq, épousant, le
20 octobre 1620, Braisette du Pret, a pour témoin messire de Graincourt, grand
bailli de Roubaix. (Archives de Roubaix, GG.4)
Jean Le Clercq, fils de Philippe, qui relevait le fief du Waut en 1674, avait
été en 1659 I'un des Egards de la manufacture; il était échevin en 1673-1676.
Au XVII° siècle, les Le Clercq étaient groupés en plusieurs familles de
condition différentes ; ils étaient nombreux dans l’industrie. De 1609 à 1778,
on compte quatorze Le Clercq parmi les Egards de la manufacture ; plusieurs
furent échevins, entre autres, Etienne Le Clercq qui parait avoir été le
personnage le plus important des familles de ce nom.
Etienne Le Clercq et Marie-Elisabeth Lepers eurent au moins onze
enfants parmi lesquels :
2) Anne-Marie Le Clercq
qui s'allia à Jaspart Le Comte.
Leuridan, les vieilles Seigneuries de Roubaix.
Monique Levêque
Fils d' Amédée Prouvost, et de Mme, née Monique Levêque.
Mar. le 4 mai 1991 à Mlle Clare Hepburn Cushman,
Rédactrice, Directrice publications (2 enf. :
Cordélia-Willow, Jasper-Amédée).
Etudes :
Ecoles Saint-Louis de Gonzague à Paris et Sainte-Geneviève à
Versailles, Université Paris IX-Dauphine, Ecole nationale de la
statistique et de l´administration économique (Ensae), Wharton Business
School à l'Université de Pennsylvanie (Etats-Unis).
Dipl. :
Statisticien-économiste, Diplôme d´études approfondies (DEA) de finance
internationale, Master of Business Administration (MBA).
Carr. :
Attaché de direction à la banque Paribas (1983-84); au groupe Banque
mondiale : Investment Officer (1984-86), Financial Officer (1986-89),
Senior Financial Officer (1989-93), Représentant financier en Europe
(1991-95), Principal Financial Officer (1993-2000), Manager Finance
(2000-02) au département de mobilisation des ressources, Directeur
financier de l'Agence multilatérale de garantie des investissements
(Miga) (2002-06), Senior Adviser to the Group CFO (depuis 2006).
Membre de l´Automobile Club de France, du Metropolitan Club of the City of Washington et du Chevy Chase Club.
Coordonnées Prof. : Banque mondiale, 1818 H Street, NW, Washington, DC 20433, Washington, DC 20433, Etats-Unis
Who's who
Amédée Charles
Prouvost, né le 13 avril 1853,
Roubaix (Nord), décédé en 1927 (à l'âge de 74 ans), marié le 2 février 1875,
Paris (Seine), avec Marie Bénat,
née le 1er novembre 1856,
Le Coudray-Monceaux (Essonne), décédée le 18 mai 1941,
Paris (à l'âge de 84 ans), dont
Marié avec Chantal
Guermonprez, née à Marcq-en-Baroeul, 59, dont
Il y a aussi tout ce dont nous n’avons pas l’information.
Thierry-Prouvost-蒂埃里·普罗沃 Pour vous, les princes !-为了您,王子!Manufactures Royales du
Dauphin 皇家海豚工廠
Association " Le Paris
du Nord" 協會 "北部巴黎